#27 Rebonds, valeurs et digital éthique – Le parcours de Benjamin Carré-Richter

Description

Dans cet épisode, Benjamin Carré-Richter nous ouvre les coulisses d’un parcours marqué par les ruptures, les recommencements et une quête constante de sens.

D’abord aspirant journaliste, il découvre très jeune la violence des réactions quand on ose dénoncer. Il rebondit alors dans la communication, le marketing, puis l’entrepreneuriat… sans jamais abandonner ses principes fondateurs : loyauté, respect, parole donnée.

Ce n’est pas l’histoire d’un succès fulgurant, mais celle d’un chemin de convictions. On parle de :

  • Journalisme, justice et désillusion
  • Entrepreneuriat par nécessité, puis par vocation
  • Co-construction, collectif et confiance
  • Digitalisation éthique et solutions sur-mesure
  • Peur, illusion de progrès et syndrome du “ticket de loterie”
  • Résilience et apprentissages de l’échec

Benjamin nous rappelle que l’on peut tomber plusieurs fois sans trahir ce qu’on est, et qu’avec les bonnes personnes, on finit par construire juste.

Un épisode qui fait du bien, qui pose, qui inspire.

Si l’épisode vous a plus, n’hésitez pas à laisser un message sur le répondeur du podcast : https://www.vodio.fr/repondeur/1273/

Séquençage du podcast

  • [00:00] Introduction & valeurs : qui est Benjamin Carré-Richter ?

  • [04:30] Le changement comme moteur de vie

  • [05:40] Du rêve de footballeur au journalisme d’investigation

  • [08:30] Menaces, plaintes et réalités du métier de journaliste

  • [11:30] L’agression qui change la donne : bascule vers la communication

  • [13:30] Début dans le marketing, désillusion et première aventure entrepreneuriale

  • [16:40] Gagner sa vie à deux, sans stratégie mais avec conviction

  • [19:00] Comprendre avant de vendre : une posture rare

  • [22:20] Les limites du “solutionnisme” dans le digital

  • [26:30] IA, fantasmes technos et peur comme levier marketing

  • [29:50] Le retour aux CDI pour la “sécurité”

  • [32:00] Une idée prometteuse stoppée net : la peur de réussir

  • [34:00] Apprendre à tomber… pour mieux se relever

  • [36:30] Naissance du collectif Sinens : un modèle hybride humain

  • [39:50] Créer un collectif autonome sans sacrifier la qualité

  • [42:00] Refuser l’argent facile : l’éthique avant tout

  • [44:30] Des clients fidèles, des résultats qui durent

  • [46:00] Échecs, deuils et décisions froides

  • [48:00] Construire avec les bonnes personnes… au bon moment

  • [49:50] Clôture et dernières réflexions sur la fidélité et le changement

Idées Clés

Mots-clés

  • entrepreneuriat éthique,
  • digital responsable,
  • valeurs humaines,
  • parcours résilient,
  • collectif de freelances,
  • changement de carrière,
  • co-construction,
  • marketing digital,
  • reconversion professionnelle,
  • échecs entrepreneuriaux,
  • freelancing,
  • sens au travail

Olivier My  00:05

– Bienvenue sur Change & Chill, le podcast où l’on parle de changement simplement. Je suis Olivier My et avec mes invités, nous explorons comment le changement peut être une force positive dans nos vies. Des histoires inspirantes avec une touche de légèreté. Dans ce nouvel épisode, j’ai le plaisir d’accueillir Benjamin Carré-Richter. Salut Benjamin, comment ça va ?

 

Benjamin Carré-Richter  00:30

– Salut Olivier, ça va, merci.

 

Olivier My  00:32

– On est bien installé.

 

Benjamin Carré-Richter  00:34

– Toujours chez toi. Toujours.

 

Olivier My  00:36

– Toujours, je dis toujours parce qu’effectivement, il s’avère que c’est la première fois que je fais ça. Et pourquoi pas une prochaine fois. Mais j’ai interviewé Florianne qui est ta femme.

 

Benjamin Carré-Richter  00:48

– Exactement.

 

Olivier My  00:49

– Et qui a parlé de toi en fin d’épisode. Et je lui avais dit qu’on n’est pas à l’abri, que justement j’ai une petite papote avec toi. Et donc, nous y voici. Elle nous disait que tu étais un homme de principe.

 

Benjamin Carré-Richter  01:03

– Oui.

 

Olivier My  01:04

– Et du coup, est-ce qu’avec ça, tu peux te présenter, s’il te plaît ?

 

Benjamin Carré-Richter  01:09

– Alors, Benjamin Carerichter, comme tu l’as dit, j’ai bientôt 43 ans, le temps passe vite. Aujourd’hui, au moment où on se parle, je suis devenu entrepreneur. Maintenant, ça fait trois ans que j’ai monté trois sociétés, mais il y en a une qui compte pas trop, c’est une holding, mais au moins deux sociétés, une de conseil en digitalisation et en marketing. Et puis une deuxième qui fait de l’implémentation des solutions que je peux avoir l’occasion de préconiser en amont. Et sur les principes, la frontière est mince entre un homme de principe et quelqu’un de têtu et buté. Donc, on va dire que oui, je suis un homme de principe et je peux être un peu têtu et buté. Mais dans l’idée, c’est d’accorder beaucoup d’importance à certaines valeurs. Le respect, la parole donnée, la poignée de main, des choses comme ça. Un peu une philosophie un peu à l’ancienne. que j’aimais beaucoup, quand on pouvait dire les choses droit dans les yeux, et mal ou bonne d’ailleurs. Et ça a avancé, et il y avait vraiment ce respect de la parole donnée, et qui était super important. Et voilà, j’accorde beaucoup d’importance à ce genre de choses. Il peut arriver que ça crée des déceptions de mon côté, parce que ce n’est pas un mode de fonctionnement qu’on voit encore beaucoup dans notre société actuelle.

 

Olivier My  02:17

– La notion de valeur et de principe ?

 

Benjamin Carré-Richter  02:19

– Oui, je trouve qu’il n’y a plus beaucoup de gens qui ont de la parole.

 

Olivier My  02:22

– Ah, d’accord. C’est-à-dire qu’ils disent des choses et puis finalement, ils font l’inverse et c’est OK pour eux.

 

Benjamin Carré-Richter  02:26

– Oui, c’est ça, exactement. Ou ils n’ont pas peur, surtout dans le milieu du digital. C’est un milieu qui est très récent, finalement, même si Internet, ça fait une bonne vingtaine d’années que ça s’est développé. Ça reste quand même des métiers qui sont en perpétuel mouvement, perpétuelle innovation. Les clients, les entreprises n’ont pas forcément le temps de suivre tout ça. Et beaucoup se jettent dans la brèche et du coup, en profitent pour ne pas forcément avoir une approche très honnête ou très loyale. Et c’est beaucoup d’ailleurs des gens que je rencontre, des clients qu’on récupère, c’est souvent des personnes qui ont été arnaquées, qui ont appremis mon zémerveille et puis finalement qui ont eu un désert.

 

Olivier My  03:00

– C’est vrai que le monde du digital, parce que c’est finalement intangible, invisible d’une certaine manière, c’est beaucoup plus facile de vendre des choses et des illusions. Tu t’imagines ce que tu vas avoir et puis en fait la réalité est bien différente.

 

Benjamin Carré-Richter  03:15

– C’est ça, on ne vend pas du palpable, on vend de l’éphémère. Et finalement, même si des choses extraordinaires peuvent arriver grâce au digital, on ne peut pas promettre que ça fonctionnera toujours pour tout. On a des choses très, très… Par exemple, on a des produits de très bonne qualité qu’on n’arrive pas à faire qu’à vendre sur Internet. On ne sait pas pourquoi, on ne peut pas l’expliquer. Et parfois, il y a des choses qui sont vraiment d’une qualité médiocre ou qui n’apportent pas forcément une grande innovation. Et ça part comme des petits pains grâce au digital. Et aujourd’hui, je ne suis pas capable d’expliquer le pourquoi. Et je pense que c’est important de garder cette part d’humilité. De se dire, OK, sur le papier, effectivement, ça a l’air cool, on va faire quelque chose de grand, mais peut-être pas trop s’avancer. On va essayer de faire quelque chose de grand.

 

Olivier My  03:54

– Un autre principe.

 

Benjamin Carré-Richter  03:56

– Oui, exactement ça.

 

Olivier My  03:57

– Et que je trouve très louable, c’est-à-dire cette capacité à apprécier qu’on a des limites et qu’on reste des êtres humains, malgré le fait qu’on a envie d’être des surhommes maintenant avec toutes les technologies, justement. La technologie nous aide à dépasser nos limites, mais il y a un moment donné où il faut bien se connecter à… la réalité du terrain. Oui.

 

Benjamin Carré-Richter  04:18

– Alors effectivement, on peut vouloir devenir des surhommes, mais il ne faut pas oublier qu’on ne reste que des hommes aussi.

 

Olivier My  04:22

– Tout à fait, c’est une belle phrase, je garderai ça. Comme tu le sais, ce podcast tourne autour du changement. Donc souvent, la question rituelle du démarrage, c’est toi, le changement, ça t’inspire quoi ?

 

Benjamin Carré-Richter  04:35

– Le changement, pour moi, c’est la vie, parce que je vais étaler ma science comme de la confiture, comme le tiré Coluche, mais…

 

Olivier My  04:42

– Fais donc !

 

Benjamin Carré-Richter  04:43

– Je crois que c’est Darwin qui disait que tout ce qui n’évolue pas disparaît, et donc il est nécessaire d’évoluer, d’avancer pour tout. On voit aujourd’hui dans les technologies, mais même en tant qu’être humain, c’est bien de s’élever pour essayer de devenir chaque jour quelqu’un d’un peu meilleur. Pour les autres, pour soi, pour ses enfants, c’est important de se débarrasser de ces bagages parfois un peu trop lourds. pour avancer plus vite, plus haut, mieux, et se sentir bien dans sa peau. Et c’est valable un peu pour tout, en fait. La société a toujours évolué, et je crois que cette évolution reste nécessaire. Sans que ce soit obligatoirement un impératif que d’évoluer, mais oui, je crois vraiment que le changement permet de s’élever, tant qu’individu, mais même en tant que société.

 

Olivier My  05:22

– Bah, super. Et donc, tu disais que tu avais monté une structure autour du digital, mais… des recherches que j’avais pu faire, j’ai pu comprendre que ce n’est pas du tout là que tu avais commencé. Donc, en tout cas, de ce que j’avais regardé, tu avais commencé au niveau journalisme, c’est ça ?

 

Benjamin Carré-Richter  05:38

– Exactement. Oui, en fait, à la base, je voulais devenir footballeur.

 

Olivier My  05:42

– Ok, d’accord, c’est encore une autre vie.

 

Benjamin Carré-Richter  05:44

– Non, mais il y a quand même une continuité. Et la carrière s’est vite arrêtée, faute de talent. C’est quand même un élément.

 

Olivier My  05:51

– C’est un élément, en tout cas.

 

Benjamin Carré-Richter  05:53

– Et ensuite, grâce à ma sœur qui m’avait abonné à l’époque, je crois que ça s’appelait le Journal des Enfants, qui était un petit journal qui était édité, je crois, par Le Monde et qui permettait de suivre l’actualité. Donc, j’ai commencé à me passionner par l’actualité et j’ai toujours passionné par le foot. Et m’est venue cette idée de devenir journaliste. Et donc, j’ai fait une première année d’école de journalisme à Paris avec le projet de devenir journaliste et l’hésitation entre devenir journaliste sportif, enfin football principalement. Tu lis les deux au final. Ouais, c’est ça. Et puis, je commençais à être un peu fasciné par ces grands reporters qui dénonçaient toutes les tricheries des dirigeants, toutes les magouilles et tout. Donc, ça a commencé, j’étais partagé entre ces deux éléments-là. Et je me suis dit, c’est bon, je me lance. Et j’ai été dans la promo d’entre autres Mathieu Béliard, qui aujourd’hui, je crois, est sur Europe 1 ou en tout cas, était sur la 5. Donc, ça me fait marrer de le voir aujourd’hui à la télé tout sérieux, alors qu’à l’époque, c’était un rocker un peu dansi.

 

Olivier My  06:49

– Là, on va voir les dossiers.

 

Benjamin Carré-Richter  06:51

– C’est le seul qu’il y avait dans ma promo un peu connu.

 

Olivier My  06:55

– Donc football jusqu’à quel âge alors ?

 

Benjamin Carré-Richter  06:58

– Très tard, jusqu’à tard, j’espérais. Je pense jusqu’à 18-19 ans, j’espérais encore. Mais j’étais vraiment pas suffisamment bon, pas suffisamment physique.

 

Olivier My  07:06

– D’accord, donc vraiment 18-19 ans et ensuite tu t’es dit, pourquoi pas le journalisme ?

 

Benjamin Carré-Richter  07:10

– C’est ça, en fait, j’ai pas eu une scolarité exemplaire à partir du très tôt du collège. Mais j’étais doué en français, j’écrivais bien, j’avais écrit quelques nouvelles que mes profs de français avaient appréciées. Quand j’ai commencé à parler de journalisme, on m’a encouragé. Ils ont tout fait pour favoriser le fait que je sois accepté dans l’école. Et puis, je me suis lancé.

 

Olivier My  07:32

– Et justement, ce que tu disais, c’est que tu étais fasciné par ces grands journalistes qui dénonçaient des choses. Est-ce que c’est une valeur qu’il y a chez toi ?

 

Benjamin Carré-Richter  07:41

– Ça fait partie des principes. Aujourd’hui, je suis toujours abonné au Canard Enchaîné pour suivre ce genre d’affaires. Je m’intéresse énormément à ça, tous les sujets politiques, économiques, sociétaux. Il y a toujours ce gros intérêt.

 

Olivier My  07:54

– Et donc, du coup, tu te formes et tu pratiques un peu. Comment ça se passe ?

 

Benjamin Carré-Richter  07:59

– Ça fait une première année seulement. À l’issue de cette première année, il y a eu trois événements. Le premier, j’ai fait un stage sur un site sportif qui s’appelle MaxiFoot, qui existe toujours, que je lis d’ailleurs toujours au quotidien, pour lequel j’ai fait le stage. Et ensuite, je suis devenu pigiste. J’ai continué un petit peu à bosser avec eux. Et j’ai découvert, en même temps que l’avènement d’Internet, les commentaires. Et j’ai très, très mal vécu les menaces de mort reçues par les supporters de certains clubs qui, pour certains, ont même retrouvé où j’habitais. Là, je me suis dit, OK, est-ce que je crois que le journalisme sportif, en fait, si ça part comme ça, ça ne me donne pas si envie que ça.

 

Olivier My  08:34

– Donc, c’était quoi ? C’était parce que tu avais écrit quelque chose qui n’a pas été apprécié par des gens ? En fait, il ne faut pas critiquer le club des autres.

 

Benjamin Carré-Richter  08:41

– Ce n’est pas possible. Principalement les clubs de Paris, de Marseille, les supporters étaient quand même méga chauds.

 

Olivier My  08:47

– Et du coup, ils ont retrouvé où tu habitais, c’est ça ? Il y a eu acte ?

 

Benjamin Carré-Richter  08:52

– Non, il n’y a pas eu acte, mais juste les menaces. Moi, ça suffit à me calmer, à me dire, les gars quand même prennent le temps de lire mon article, prendre mon nom, aller me chercher sur Internet, faire des recherches. Surtout qu’à l’époque, il n’y avait pas autant d’informations comme ça sur les gens. Et qu’ils arrivent à trouver que j’habite à Auxerre, que j’étais dans tel collège et tout. Ah oui, quand même. Il y en a qui sont quand même très, très, très chauds. Donc j’ai préféré, voilà, j’ai préféré renoncer.

 

Olivier My  09:13

– Parce que ça c’était un stage du coup ?

 

Benjamin Carré-Richter  09:15

– Ça c’était un stage, j’ai commencé comme ça. Deuxième stage, c’était dans un journal qui s’appelle Lyon Républicaine, qui est le journal local d’Auxerre. Et là, pareil, en un mois de stage, j’ai réussi à faire l’extraordinaire performance d’avoir deux plaintes contre moi suite aux articles que j’ai posés. Du coup, là, c’est pareil. Je dis « Ah ouais, ok, donc la dénonciation, ça va pas être simple non plus » . J’avais assisté à un conseil municipal qui avait fini en pugilat, un contexte un peu particulier. La liste qui avait gagné, personne ne voulait être maire. Du coup, ils ont pris le maire de l’autre liste, sauf qu’ils ne pouvaient pas s’entendre. et donc les conseils municipaux en finissaient toujours à minima en insultes et voire aux mains et donc j’avais assisté à ça et puis j’avais fait un article et donc j’ai pris un truc de diffamation parce qu’ils voulaient absolument cacher que ça se passait comme ça dans leur mairie Donc ça avait fait beaucoup rire le rédacteur en chef de l’époque, il m’a dit toi tu commences bien.

 

Olivier My  10:05

– Deux plaintes.

 

Benjamin Carré-Richter  10:05

– Ah parce que c’est pas fini.

 

Olivier My  10:07

– Ah ok il y en a une autre. Je crois que c’est deux plaintes pour le même truc.

 

Benjamin Carré-Richter  10:09

– Et la deuxième non, la deuxième c’est en fait il y avait des gens du voyage qui avaient envahi un terrain de tennis, un club de tennis et qui avaient détérioré beaucoup de choses. Et à l’époque, je ne sais pas si je l’aurais fait aujourd’hui mais à l’époque j’étais un peu inconscient. Donc j’ai pris des photos. le long de ma cuisse pour pas que ça se voit, que je prenne des photos. Et je me suis dit, on verra bien. À l’époque, c’était pas du numérique, il fallait développer les photos. Je me suis dit, on verra bien comment ça sera au développement. Et coup de peau au développement, c’était génial. J’avais que des bonnes photos. Sauf que quand l’article est sorti, la gendarmerie a dû venir pour me raccompagner chez moi.

 

Olivier My  10:42

– Ah ouais ?

 

Benjamin Carré-Richter  10:42

– Ah ouais. Donc là, sportif, bof. Journalisme un petit peu dénonciateur, c’est pas dingue non plus. Ça créait quand même beaucoup de problèmes. mais je pense que je n’avais pas les épaules à l’époque pour encaisser tous ces problèmes-là.

 

Olivier My  10:53

– Mais du coup, avant de dénoncer, tu aurais pu simplement faire des articles.

 

Benjamin Carré-Richter  10:58

– Oui, mais ça ne m’intéressait pas à ça.

 

Olivier My  10:59

– Oui, donc il y avait quand même quelque chose chez toi qui était important, qui était d’avoir une influence, d’avoir un impact, pas juste de décrire des clauses pour écrire.

 

Benjamin Carré-Richter  11:06

– Un sens de la justice. C’est-à-dire, il y a des choses que je trouvais pas normales, et comme c’était pas normal pour moi, c’était normal de les dénoncer.

 

Olivier My  11:12

– Oui, je comprends.

 

Benjamin Carré-Richter  11:13

– Voilà. Et puis la troisième chose qui est un peu moins rigolote, c’est qu’en rentrant un soir à Paris de l’école, je me suis fait agresser dans des conditions pas cool non plus, et je me suis dit, ok. On va mettre ça entre parenthèses et on va bifurquer vers une autre formation. Je suis parti dans la communication qui était finalement pas si éloignée du journalisme, même s’il n’en dénonçait plus rien. Mais on va dire que c’était une voie un peu plus cool. Mais j’aimais bien l’aspect créatif. Donc, c’était l’autre élément qui me plaisait. C’était de créer, d’imaginer des concepts, des slogans. Je commençais déjà à m’intéresser à Beck BD, 99 francs, tout ça. Donc voilà, ça m’a attiré comme ça.

 

Olivier My  11:51

– Donc, du coup, il y avait un aspect où finalement, tu es un peu plus cadré dans la communication, mais par contre, tu peux innover dans ce cadre-là.

 

Benjamin Carré-Richter  11:59

– Exactement.

 

Olivier My  12:00

– Alors qu’avant, c’était vraiment, je veux dénoncer parce que c’est quelque chose qui me tient à cœur, mais par contre, je récolte les… Les fruits. Voilà, c’est ça. Et quels fruits ? Les fruits pourris, du coup. Ouais, c’est ça, ouais. C’est marrant parce que, donc, dans un autre épisode, j’avais interviewé une personne qui me parlait de journalisme aussi. Et elle me parlait plutôt de journalisme d’investigation. du coup toi quand tu t’es formé c’était pas cette branche là ?

 

Benjamin Carré-Richter  12:25

– C’était de la première année.

 

Olivier My  12:26

– C’était trop tôt ah oui c’était trop tôt.

 

Benjamin Carré-Richter  12:27

– D’accord il y a une spécialisation qui se fait après si j’avais continué je pense que j’aurais continué dans cette voie là, l’investigation pour dénoncer aujourd’hui quand je vois le travail de Mediapart, du Canard, même des équipes de France Télévisions, il y a quand même du beau boulot qui est fait par certains journalistes et je suis assez admiratif parce que eux ils doivent pas dormir correctement tous les jours si déjà toi à ton niveau en tant que stagiaire.

 

Olivier My  12:50

– Dans des petits on va dire contextes tu reçois déjà des choses comme ça où tu te fais agresser il faut imaginer quand même que les gens qui sont plus exposés souhaitent pire ah ils doivent vraiment passer des sales moments ouais un grand merci à eux du coup parce qu’il faut avoir un sacré courage pour accepter d’affronter ça et du coup donc tu enchaînes communication communication plutôt d’une manière externe où tu es dans une boîte.

 

Benjamin Carré-Richter  13:13

– Et tu fais la com pour la boîte ? Là, au début, je commence dans le marketing, assistant marketing, tout simplement. Et puis ensuite, après deux ans, je fais de l’alternance. Puis après l’an d’alternance, je reste un an en CDI parce que j’avais que ça. Je suis débauché par une agence de com. Je trouve le truc super intéressant parce qu’on passait côté conseil. Finalement, après trois semaines à moi, je découvre que c’est une arnaque totale. Donc, je claque la porte.

 

Olivier My  13:38

– Qu’est-ce qui te fait dire que c’est une arnaque ?

 

Benjamin Carré-Richter  13:39

– Ce n’est pas du tout le poste qu’on m’avait promis. À la base, je devais accompagner les entreprises pour les conseiller dans la partie créative. Je me retrouve commercial.

 

Olivier My  13:47

– Ah, et tu dois vendre des choses, quoi.

 

Benjamin Carré-Richter  13:48

– Et je dois vendre, je dois faire du phoning à longueur de journée, du mailing. J’emmène ma petite sacoche en cuir et je dois aller rencontrer les gens. Enfin, ce n’était pas du tout ce qui était sur le papier à la base.

 

Olivier My  13:56

– Ah oui, d’accord.

 

Benjamin Carré-Richter  13:58

– En fait, je fais du conseil si je signe.

 

Olivier My  13:59

– Ah oui, d’accord. On ne t’a pas dit.

 

Benjamin Carré-Richter  14:01

– Il n’y avait pas cet aspect-là. Dans le contrat de travail, ce n’était pas super écrit non plus. Et comme j’étais jeune, je ne connaissais pas toutes ces notions de contrat, d’obligation du patron, tout ça. Et comme j’avais déjà des principes, je me suis dit, ok, tu n’as pas été réglo, je m’en vais. Sauf que comme je ne connaissais pas non plus tous les principes, je ne savais pas que je n’avais pas le chômage.

 

Olivier My  14:18

– Ce n’est pas tous les principes. Ok, donc du coup, tu es parti et tu n’avais rien à l’époque.

 

Benjamin Carré-Richter  14:24

– Et du coup, j’ai monté une première structure avec un pote qui était comme moi en galère. Et on a monté une agence de com qui a duré 7-8 mois, le temps qu’on gagne de quoi bouffer, qui s’appelait 7com. Et on a commencé à rentrer des petits clients. Moi, je m’occupais de la partie graphisme et conseils. et mon pote lui faisait la partie développement pour les sites web. Et on a signé des projets pas mal assez intéressants, dont l’AFPI de Dex en Provence, où c’est Jean-Pierre Dos Santos qui nous a donné notre chance. Et on a fait une aventure extraordinaire. On a fait le site de l’AFPI. On est allé filmer dans les hauts fourneaux dans le sud de la France, chez Arsoul Hermital. Incroyable ! On était des petits minots qui avaient eu cette chance-là grâce à deux, trois entrepreneurs qui se sont dit « Ok, les gamins, je vais les faire bosser et on va leur donner leur chance. .

 

Olivier My  15:05

– Mais justement, quand tu pars de la boîte d’arnaque, l’arnaque en elle-même, tu te dis naturellement « Je vais monter mon truc. .

 

Benjamin Carré-Richter  15:15

– Oui, je n’avais pas le choix, il fallait que je bouffe.

 

Olivier My  15:16

– Mais du coup, tu ne t’es pas dit « Tiens, je vais essayer de chercher autre chose ailleurs. » Parce que beaucoup de gens, la plupart du temps, vont chercher un autre job ailleurs. Mais l’entrepreneuriat, ça reste quand même un choix courageux.

 

Benjamin Carré-Richter  15:27

– À l’époque, je pense que c’était plus un choix inconscient. C’est j’ai besoin d’argent tout de suite. Qu’est-ce que je sais faire ? Et qu’est-ce que je peux faire pour gagner de l’argent tout de suite ? Si je dois chercher du boulot, il faut que j’envoie des CV, il faut que j’attende qu’on me réponde, tout ça. Je vais plutôt aller chercher du taf et créer mon taf. Et ensuite, si je trouve un autre boulot en parallèle, on verra si j’arrive à faire les deux et tout ça. Mais c’était un choix alimentaire. Mais finalement, qui m’a plu.

 

Olivier My  15:50

– Et tu l’aurais fait si t’avais été seul ?

 

Benjamin Carré-Richter  15:51

– Non, c’était le fait de ne pas le faire seul aussi D’ailleurs dans mon parcours d’entrepreneur chaque fois que j’ai voulu monter un truc je ne l’ai jamais fait seul. Il y avait toujours un minima, un associé et aussi depuis que je suis avec ma femme. Ça aide beaucoup d’avoir quelqu’un qui soutient.

 

Olivier My  16:06

– Oui je comprends. Et souvent quand on est plusieurs on a moins peur comme on dit.

 

Benjamin Carré-Richter  16:10

– C’est ça.

 

Olivier My  16:12

– Mais c’est cool parce que ça veut dire que tu es lancé dans le monde de l’entrepreneuriat finalement assez tôt. Pas forcément d’une volonté on va dire initiale d’entreprendre. C’est pas un besoin alimentaire, mais c’est pas grave, tu l’as fait. Par contre, la question que je me pose, c’est qu’est-ce qui t’a amené, si avec le recul maintenant tu peux le distinguer, mais qu’est-ce qui t’a fait décrocher ces clients-là ? Parce que même des gens des fois très expérimentés lancent des choses, n’arrivent pas à décrocher les choses. Toi, dans ton histoire, tu es à quel âge à peu près à cette époque-là ?

 

Benjamin Carré-Richter  16:42

– Je dois avoir 23 ans.

 

Olivier My  16:43

– Tu as 23 ans, comment tu fais pour aller chercher les gens et puis décrocher des missions, les clients ?

 

Benjamin Carré-Richter  16:49

– Le petit réseau.

 

Olivier My  16:50

– Le petit réseau, oui.

 

Benjamin Carré-Richter  16:51

– Ouais, c’est à l’époque, t’as pas un gros réseau, t’as des parents, t’as des copains, tu racontes à tout le monde ce que tu vas faire. Et puis il y en a qui disent, bah appelle machin. Et puis tu verras bien, on te promet rien. Et d’ailleurs, j’ai toujours le même problème aujourd’hui, c’est que trouver des clients tout seul en faisant du porte-à-porte, je suis incapable de le faire. C’est des grands moments de solitude à chaque fois que j’essaie de faire un peu de call mailing ou de call phoning, parce que généralement ça aboutit à rien. Enfin, c’est même pas généralement, je suis à peu près à 100% de réussite. Par contre, à partir du moment où j’ai un point d’entrée, après, je pense que j’arrive à trouver la force de conviction. Puis surtout, je m’intéresse vraiment à l’autre. Je n’y vais pas pour vendre mon produit, j’y vais pour comprendre le besoin et pour découvrir un secteur d’activité. Et je pense que ça fait aussi un peu la différence. Je dirais que beaucoup vont à la rencontre des autres pour vendre. Et moi, ce n’est pas mon cas. Si je vends, tant mieux. Mais c’est surtout si je peux comprendre le besoin, si je peux y répondre et surtout si je peux découvrir en plus un secteur d’activité que je ne connais pas. Là, je pense qu’il y a une relation un peu différente qui se met en place.

 

Olivier My  17:52

– Oui, c’est-à-dire que ton intention, ton objectif final n’est pas le même que beaucoup de gens qui peuvent simplement chercher à leur avantage à vendre quelque chose. C’est ça qu’ils vont chercher. De ce que j’entends, toi, tu cherches surtout à aider la personne dans la conversation et dans la relation que tu vas avoir. Et si tu vends, tant mieux.

 

Benjamin Carré-Richter  18:12

– Moi, je veux être un partenaire, je veux co-construire. J’aime bien cette idée de co-construction. On en reparlera peut-être après, mais dans tout ce que je mets en place, finalement, avec le temps, ça se matérialise un peu plus maintenant et j’en prends même conscience aujourd’hui. Mais ça a toujours été dans cette optique de co-construction. Même quand j’étais salarié, j’avais un côté intrapreneur. Je voulais construire pour mon patron, pour l’entreprise, pour l’institution. Et c’est ce qui me frustrait d’ailleurs énormément. C’est que finalement, quand tu es dedans, tu as souvent beaucoup moins les mains libres pour entreprendre et innover. Et curieusement, quand tu es à l’extérieur, oui.

 

Olivier My  18:46

– C’est marrant, comme quoi des fois juste le positionnement change pas mal la donne.

 

Benjamin Carré-Richter  18:50

– Mais c’est fou. J’ai une anecdote marrante dans une des expériences. J’étais responsable marketing dans une école de commerce et j’avais un bras droit qui était une pépite. Il était jeune, il avait les yeux fougueux, il avait tout le temps plein d’idées. Beaucoup de très bonnes idées, parfois un peu moins bonnes, mais beaucoup de bonnes idées. Et on était vraiment dans plein essor de l’automation, de la digitalisation et on n’était pas entendu par la direction. Et un jour, ils font venir un consultant, un copain du patron. qui a pris 50 000 euros pour faire son audit et ses recommandations. Et là, j’ai dit à Jérémy, je lui ai dit, écoute, ce qu’on va faire, c’est qu’on va lui dire toutes nos idées. Et je te parie qu’il va tout réutiliser, parce qu’on lui mâche son boulot, en fait. Et puis, ça n’a pas loupé. Jour de la restitution, toutes les idées de Jérémy et donc de moi ont été reprises. Mais vraiment toutes. Il en manquait pas une seule. Et tout a été validé par la direction et on a décidé de tout mettre en place. Moi, j’étais content. par contre mon collaborateur était très très déçu et frustré Et il est parti très peu de temps après. Il a pris son envol. Aujourd’hui, il est directeur marketing d’un grand groupe d’automobiles. Mais il fallait que ça vienne de l’extérieur. C’est incroyable.

 

Olivier My  19:52

– C’est malheureusement une réalité. très répandu, moi qui interviens de l’extérieur, souvent je vais discuter avec les gens, et la première question que je leur pose c’est « qu’est-ce qui pour vous paraît être la chose la plus intéressante à mettre en œuvre et sur laquelle vous n’avez pas été entendu aujourd’hui ? » Et du coup, moi souvent je pousse ça d’abord. Pas par flemme de réfléchir, mais c’est parce que déjà si les gens ont envie de faire ça, autant pousser leurs idées, parce qu’ils sont déjà engagés dans cette direction-là. Donc en fait, je trouve ça dommage que les entreprises, de manière générale, n’aient pas cette écoute. ça n’a pas moins de valeur parce que ça vient de l’intérieur. C’est potentiellement biaisé, oui, mais ça n’a pas forcément moins de valeur qu’une personne qui vient de l’extérieur, qui justement n’a pas le contexte en tête et vient simplement poser un état des lieux. Donc effectivement, je pense que la combinaison des deux est intéressante. Mais ce qui est marrant, c’est que toi, tu disais, toi, tu étais content, parce que finalement, le résultat est atteint. Alors que finalement, ton collègue de l’époque, il y a quelque chose autour de « il m’a volé mes idées » ou quelque chose comme ça, non ?

 

Benjamin Carré-Richter  20:55

– Je pense qu’il avait une part de… Il avait envie d’avoir la reconnaissance aussi.

 

Olivier My  20:59

– Ce qui est compréhensible en vrai, bien sûr.

 

Benjamin Carré-Richter  21:01

– Je ne lui reproche pas. Je pense qu’au même âge, j’aurais certainement réagi pareil. Avec le temps, un peu d’odeur se convainc. Je vais faire une analogie avec le foot, mais il faut gagner la Ligue des Champions à 0 en étant à 11 derrière ou est-ce qu’il faut perdre 5-4 avec Panache ? On retient que ce qu’on gagnait.

 

Olivier My  21:23

– Même si je préfère le panache on retient que ceux qui ont gagné même si j’aime le panache je voudrais revenir sur un thème que je trouve intéressant à aborder avec toi c’est dans la démarche que toi tu as rencontré les personnes et les clients tu parles bien du besoin et pas forcément de la solution jamais c’est à dire que c’est marrant parce que c’est un échange que j’ai eu avec des personnes donc moi je suis dans l’accompagnement le coaching et Merci. J’ai eu une série de personnes que j’ai eues il n’y a pas très longtemps et je leur ai dit la même phrase. Au bout d’un moment, je leur ai dit en fait, c’est rarement une question de chemin, c’est souvent une question de besoin. J’aime bien les rimes, mais au-delà de ça, je me suis dit que ça, c’était un sujet qui devait résonner avec toi parce qu’il me semble que tu parles de travailler sur le besoin plutôt que de toujours travailler sur les outils et la solution. Et ça te vient d’où ça ? Est-ce que c’est une expérience particulière qui a généré ça ?

 

Benjamin Carré-Richter  22:19

– C’est toutes les expériences que j’ai pu avoir depuis le début de ma carrière.

 

Olivier My  22:24

– Donc, à partir même de cette initiative que tu avais eue ?

 

Benjamin Carré-Richter  22:27

– Juste après 7com. Juste après ? Oui, juste après. Le premier boulot que j’ai eu après, c’était… J’ai été recruté comme webmaster dans une coopérative agricole. Et lorsque je rencontrais les agences, on parlait tout de suite du CMS qu’il fallait mettre en place.

 

Olivier My  22:40

– Oui, c’est ça.

 

Benjamin Carré-Richter  22:41

– Quel outil on permet. Je vais vous expliquer ce dont j’ai besoin. On travaillait avec une agence qui réunissait toutes les coopératives de France pour mettre en place un extra net avec les clients. Et bien là, pareil, on ne parlait que de la solution technique. Il n’y avait pas d’analyse du besoin, il n’y avait pas d’analyse métier, il n’y avait pas d’orientative de compréhension de ce à quoi ça va vraiment servir et surtout de ce que ça pourrait devenir. On répond à un instant T avec une technologie, mais il n’y a aucune anticipation. C’est comme si on disait j’ai besoin d’une maison. T’inquiète, je te fais un truc avec de la paille, t’as une maison. Oui, mais par contre, je voudrais y vivre tout le temps. Ce n’était pas dans le cahier des charges. Et ça, c’est un peu une aberration. Puis ensuite, au fur et à mesure, j’ai travaillé pendant trois ans comme analyse fonctionnelle avec la technologie Salesforce. Je trouvais cet outil fantastique. Mais les commerciaux qui vendent le logiciel, vendent le logiciel. Si l’outil est surdimensionné par rapport aux besoins, ils n’en ont rien à faire. Ce qui les intéresse, c’est de vendre le logiciel. Alors que potentiellement, plutôt que d’avoir Salesforce, le client pourrait avoir un besoin de juste NoCRM, qui est un autre outil qui est très bien et qui est beaucoup plus simple d’utilisation, qui n’a pas besoin de toute cette configuration, etc. Et quand j’ai ensuite eu la dernière expérience avant de me mettre à mon compte avec une entreprise suisse, là pareil, ils vendaient trois technos. Par exemple, pour faire un site internet, ils vendaient utiliser un outil qui s’appelle Magnolia, qui est certainement très intéressant pour des gros projets très importants. Mais sinon, pour faire un petit site vitrine assez simple, aucun intérêt. On le vendait quand même. Et ça créait des grosses frustrations et chez moi et chez les clients. D’abord chez le client.

 

Olivier My  24:20

– Oui, c’est ça. Parce que justement, c’est la question que j’avais. Qu’est-ce que ça générait chez toi ? Parce que chez le client, je peux l’imaginer. Ça, je le vois tous les jours. Mais qu’est-ce que ça générait chez toi dans le sens où au final, tu étais payé pour répondre à une demande, pas forcément au besoin ? Du coup, qu’est-ce que ça touchait chez toi ?

 

Benjamin Carré-Richter  24:41

– C’est particulier, c’est un peu viscéral. Là, on revient sur les histoires de principe. Je me disais, mais c’est complètement débile. Je me dis, mais c’est pas possible qu’on vende ça pour faire ça. J’aime bien faire des parallèles un peu simplistes, mais… On n’en prend pas une Twingo pour aller faire le Paris-Dakar et on n’achète pas une Ferrari pour se balader que dans le centre-ville.

 

Olivier My  25:01

– Il y en a qui le font.

 

Benjamin Carré-Richter  25:02

– Oui.

 

Olivier My  25:04

– C’est vrai.

 

Benjamin Carré-Richter  25:05

– Mais c’est plus une question de bon sens. Parfois, je me dis, mais juste un peu de pragmatisme, un peu de « ok, arrêtons de vouloir réinventer la roue, arrêtons de vouloir vendre à tout prix des éléments, des technologies qui ne servent à rien » . Et aujourd’hui, je trouve qu’on fait beaucoup, beaucoup d’agices comme ça. Je me répète, mais… Rien que quand je passe un peu de temps sur LinkedIn et que je vois des mecs qui vendent des formations pour apprendre à utiliser la chat GPT sur 3000 euros la formation, je dis pourquoi ? La chat GPT c’est gratuit, on prend un peu de temps à s’amuser avec et puis on apprend à s’en servir. Je peux donner à l’appel des exemples comme ça, où je vois même des clients qui m’appellent et qui me disent je voudrais de l’IA. C’est quoi le besoin ?

 

Olivier My  25:46

– Je veux l’IA.

 

Benjamin Carré-Richter  25:48

– Tout le monde le fait et j’ai lu que dans 5 ans si on ne passe pas à l’IA on est mort Je me suis dit on va se poser parce que moi il y a 20 ans quand j’ai commencé je lisais les entreprises qui n’ont pas un site internet dans 5 ans elles sont mortes Là j’ai signé un client il n’y a pas longtemps qui fait plusieurs dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaires pour leur faire leur premier site internet Ils ne l’ont jamais eu Mais il fonctionnait que grâce à la réputation bouche à oreille etc Et l’IA c’est pareil Et dès qu’on creuse un peu le besoin je veux un chatbot avec du lien Alors ça coûte tant, déjà sois gaffe, c’est la moitié de ton chiffre d’affaires. Oui, c’est vrai. Déjà ça va te freiner un peu. Sache-le. Et puis c’est utile si vraiment tu as une donnée qui est bonne, si tu as bien tout configuré, si tu as des commerciaux qui font le taf derrière, etc. Mais non, on pense tout de suite à la techno. On va réfléchir, déjà on va te faire un petit tunnel d’achat qui est cohérent, puis ensuite on va voir comment faire évoluer les choses. Mais performons déjà simplement avant de sortir l’artillerie lourde.

 

Olivier My  26:45

– C’est marrant parce que… Alors ça me fait penser à un truc un peu connexe. Je ne sais pas si tu as vu la série Squid Game.

 

Benjamin Carré-Richter  26:52

– Non.

 

Olivier My  26:53

– Non, tu ne l’as pas vu, mais tu vois le concept ou pas ?

 

Benjamin Carré-Richter  26:54

– Vaguement, j’en ai entendu parler. En gros, c’est des jeux.

 

Olivier My  26:57

– D’accord. C’est juste que quand tu as perdu, tu perds la vie.

 

Benjamin Carré-Richter  27:02

– So-bo-do. Alors je devais cet aspect de perdre de vie.

 

Olivier My  27:05

– Ok, donc du coup, à la fin, tu as beaucoup d’argent, etc. Et en fait, le concept qui est intéressant, c’est qu’en fait, les joueurs sont sélectionnés souvent parce que ce sont des gens qui sont en galère. d’argent et donc du coup on les met dans des épreuves et après ils ont un capital qui augmente plus il y a des gens qui perdent ok d’accord donc c’est un peu ça le concept au delà de ça ce qui est intéressant dans la deuxième saison c’est que il y a une manière de sélectionner les gens et il y a une personne qui va sélectionner les gens et donc elle va sélectionner les gens en leur proposant un jeu voilà je te donne pas les détails du jeu mais ce qui est intéressant et en tout cas moi la scène qui m’a marqué c’est qu’il va dans un jardin et il va voir des sans-abri Merci. et il leur offre un choix. Il leur dit, soit je vous donne du pain dans une main, soit de l’autre côté, un ticket de loto, lequel vous choisissez entre les deux. Ce qui est intéressant, c’est que 99% des gens prennent plutôt le ticket de loto qu’ils ne prennent en fait le morceau de pain. Et moi, en fait, ce que ça me résonne, entre guillemets, dans ma tête, c’est qu’on arrive très facilement à s’illusionner tout seul d’un futur potentiel. Et c’est ça qui est beaucoup plus excitant que le besoin actuel que l’on peut avoir. En tout cas, moi, c’est ça le parallèle que je fais dans cette scène-là, avec ce que l’on est en train de dire et moi, ce que je vois de l’extérieur, c’est qu’on n’arrive pas à regarder à nos pieds. On est toujours focalisé sur un futur potentiel. Et c’est ça qui est excitant et c’est ça qui nous fait avancer. Pour moi, c’est pareil avec l’IA, avec toutes les solutions qui émergent. C’est qu’en fait, oui, ça pourrait m’apporter ça. Mais la question qui se pose, c’est est-ce que là, maintenant, j’en ai besoin ? Et peut-être que je pourrais apprécier ce que j’ai là maintenant, du coup, plutôt que de toujours chercher et d’avoir une fuite en avant. Donc voilà, je voulais te partager ça parce que je trouvais ça intéressant en termes d’image.

 

Benjamin Carré-Richter  28:55

– Je suis assez d’accord. Je pense que c’est un subtil mélange entre ce besoin d’avoir plus et de se projeter sur plus du mieux et la peur. Le mécanisme de la peur aussi, surtout sur les nouvelles technologies.

 

Olivier My  29:06

– C’est vrai.

 

Benjamin Carré-Richter  29:07

– C’est assez impressionnant. D’ailleurs, beaucoup des entrepreneurs peu scrupuleux dont je parle agissent beaucoup sur les mécanismes de peur.

 

Olivier My  29:13

– C’est vrai.

 

Benjamin Carré-Richter  29:14

– Et lorsque j’ai des échanges sur LinkedIn, sur certains posts, parfois je m’offusque dans les commentaires, dire mais arrêtez de poster des choses comme ça. Arrêtez de faire le culte de la peur pour obliger les gens à acheter vos services. Le pire, c’est que ça marche. Ça ne dure pas, mais ça marche.

 

Olivier My  29:29

– Ça reste des mécanismes qui sont profondément humains. Donc après, la question qui se pose, c’est à quel point tu vas y croire et à quel point tu vas continuer à y croire dans la durée, alors que tu vois bien que les choses n’évoluent pas.

 

Benjamin Carré-Richter  29:40

– C’est l’allégorie de la caverne de Platon. On est complètement dedans. On voit une ombre qui est monstrueuse, on est persuadé que ça existe. Et on ne peut surtout pas se retourner parce qu’on a peur que la réalité soit encore pire que ce qu’on imagine.

 

Olivier My  29:52

– Effectivement, oui. Et du coup ? Tu vois tout ça. Besoin, solution. Tu vois qu’il y a plein de gens qui l’utilisent. Toi, tu es déjà dans le monde de l’entrepreneuriat. Qu’est-ce qui te fait basculer dans une autre aventure ?

 

Benjamin Carré-Richter  30:06

– Au moment où je commence à entreprendre, c’est la sécurité de l’emploi. Parce qu’entreprendre, c’est cool et puis on a quand même des bons résultats. Mais il y a aussi l’environnement social où on te dit, un CDI, c’est bien. Si tu veux emprunter, si tu veux avancer, c’est quand même bien d’avoir un CDI. Donc, on replonge.

 

Olivier My  30:24

– On replonge.

 

Benjamin Carré-Richter  30:27

– Et donc, voilà, on retourne dans le CDI, puis on fait une expérience qui dure un an, une autre qui fait deux ans, on se lasse. À chaque fois, on arrive plein de bonnes intentions parce que sur le papier, l’annonce est dingue, les promesses sont incroyables, t’auras les mains libres, tu pourras apporter ta fougue, ta vision, etc. Puis bon, à chaque fois, on a parlé en codire, ça fait quand même beaucoup de changements. Ah ouais, ça. Donc voilà, du coup après toute la carrière, jusqu’à il n’y a pas si longtemps, ça a été le yo-yo. Je fais 2-3 CDI, je relance un truc, je reviens, je refais 2-3 CDI, je relance un truc.

 

Olivier My  30:58

– Mais je ne sais pas, tu relances un truc et quand tu repars, tu fermes ?

 

Benjamin Carré-Richter  31:04

– Oui, parce que ça ne marche pas toujours.

 

Olivier My  31:05

– Oui, effectivement.

 

Benjamin Carré-Richter  31:07

– Donc on a eu une idée à une époque avec trois potes où on s’est dit on va monter le premier site qui fait des programmes sportifs en ligne. À l’époque, on était très sportif, ça n’existait pas. On s’est dit on tient une pépite, on va faire des programmes sportifs en ligne. il y avait un développeur un financier, un coach sportif et moi, on s’est dit, super, on a le le quoi tu veux hors gagnant et puis on a bossé sur le truc, tout était prêt et puis finalement, le coach sportif nous dit non les gars, j’arrête, je suis pas prêt et bah, voilà, plus de coach sportif c’est plus compliqué d’avancer donc, voilà et le temps qu’on se retourne, il y en a 2-3 qui sont sortis et puis c’était fini c’est fou comme quoi.

 

Olivier My  31:43

– Des fois ça tient à rien pour faire le premier pas qui déclenche vraiment la chose. C’est-à-dire que là, vous étiez sur la ligne de départ et vous n’avez même pas eu l’occasion de démarrer. Oui.

 

Benjamin Carré-Richter  31:51

– C’est exactement ça. On est tombé au coup de feu.

 

Olivier My  31:54

– C’est dingue parce que je pense qu’il y a plein de gens qui se retrouvent dans cette situation-là où parfois l’effort de démarrage est peut-être tellement important que du coup, on n’arrive pas à avoir le premier palier. Tu sais, c’est un peu comme quand… Je ne sais pas, tu fais de la musique, non ? Pas du tout.

 

Benjamin Carré-Richter  32:08

– Donc.

 

Olivier My  32:08

– Des activités ou le foot, par exemple.

 

Benjamin Carré-Richter  32:10

– Du sport, oui.

 

Olivier My  32:10

– Du sport, où je sais pas si t’as cette sensation-là, où en fait… bon déjà la progression est plus rapide au début parce que t’as tout à prendre mais tu passes par des paliers donc t’as des paliers à partir desquels tu sais que tu ne redescendras jamais en dessous quand tu vois un ballon maintenant quand tu le reçois tu sais que tu peux tirer dedans c’est à peu près ça ouais j’ai l’impression que c’est un peu ce qui vous est arrivé là c’est que vous n’êtes même pas arrivé au premier palier vous ne savez même pas si votre truc aurait pu marcher parce que vous n’avez pas eu l’occasion de pouvoir le tester exactement ça ouais.

 

Benjamin Carré-Richter  32:36

– Là complètement c’est très très frustrant c’est super frustrant et je pense que je ne le saurais jamais Je pense que, parce que ça reste mon ami aujourd’hui, je pense que lui n’a pas cru en fait. Il n’y croyait pas et ça lui a fait peur. Et il a préféré s’arrêter avant de… Parfois, il y en a qui ont peur de la chute et préfèrent s’arrêter avant de tomber.

 

Olivier My  32:54

– Encore une fois, quand on parlait tout à l’heure de l’illusion du futur, c’est à la fois le positif et à la fois le négatif. Et effectivement, dans l’entrepreneuriat, il y a quand même une certaine conviction personnelle à avoir que ça va marcher. Parce que sinon, c’est dur de se lancer.

 

Benjamin Carré-Richter  33:09

– Il n’y a rien qui… de poussettes levées le matin sinon. Ah bah ça c’est sûr.

 

Olivier My  33:13

– Mais du coup, ce que je trouve fascinant dans ce que tu me racontes, c’est que t’as monté des trucs, t’es passé en CDI, ça n’a pas marché, t’as retourné en CDI, mais jamais tu t’es dit qu’il fallait arrêter de lancer des trucs ?

 

Benjamin Carré-Richter  33:26

– Non. Non, non, ça a toujours été là et à chaque fois je me suis planté, je me suis dit c’était pas les bonnes personnes, c’était pas le bon moment, c’était pas la bonne offre. J’étais peut-être trop jeune, j’étais peut-être pas prêt, mais ça m’a toujours habité de me dire… J’aime trop ce sentiment de liberté.

 

Olivier My  33:41

– C’est le petit danger qui vient avec ?

 

Benjamin Carré-Richter  33:44

– Ah oui, ça oui. Il a la rélanine qui va avec. Et puis même, au fur et à mesure, je trouve que ces échecs te construisent pour la suite. Au début, tu as une idée, tu te plantes, mais tu as deux façons de réagir. Soit tu te dis, je suis nul, je laisse tomber, je n’en ferai plus jamais. Soit tu te dis, ok, je vais citer Batman. Pourquoi tombe-t-on, Bruce ? C’est pour mieux apprendre à se relever. C’est exactement ça. Du coup, je me dis qu’on a la culture qu’on mérite. Mais c’est exactement ça, en fait. On tombe et puis on se relève. Il y en a qui tombent plus fort et qui mettent plus de temps à se relever, mais on se relève. Hélas, il y en a certains qui tombent et qui ne se relèvent pas, mais généralement, on se relève. Et si on prend un peu de hauteur, on apprend des erreurs qu’on a faites. On essaie de ne pas reproduire les mêmes. Donc, première fois, on se plante parce que je me suis lancé avec un poste, on était en galère, on voulait juste bouffer. Ce n’est pas une raison suffisante pour lancer un truc. Ça peut fonctionner, mais ce n’est pas suffisant. La deuxième fois, on a eu l’idée en or. Enfin, ce qu’on pensait être une idée en or, en tout cas, avec cette idée de coaching sportif en ligne. Il n’y avait rien. On s’est dit, bon, on prend le marché. Ça va le faire. Sauf que ce n’était pas la bonne personne. Et puis, la troisième fois, je travaillais dans une école de commerce. Climat très toxique. ras-le-bol, je vous dirais. je vais bosser à mon compte. Pas la bonne raison.

 

Olivier My  34:59

– C’est pas la bonne raison.

 

Benjamin Carré-Richter  35:00

– Pas la bonne raison non plus. C’est là, tu fuis, puisque c’est une construit. Et la dernière qui est en cours, là, c’est, tiens, je vais me lancer à mon compte parce que, là, c’était en plus, c’est un peu le hasard. Je prends la direction d’une agence en Suisse, d’une agence de transformation digitale pendant le Covid, donc télétravail, donc voilà, tous les avantages. Et puis, fin du Covid, on n’a plus le droit de télétravailler. si on n’est plus d’accord. Ah oui, mais ça ne m’arrange pas de faire 300 km matin et soir pour rentrer. Donc du coup, ce que je vous propose pour garder le statut, c’est que je me mets à mon compte, puis vous me payez en tant qu’externe, mais je fais le même boulot, puis on reste bons amis. Ok, on fait ça. Puis je me mets à mon compte et là, j’ai une personne qui me contacte, deuxième, troisième, d’anciens collègues, des potes, qui me disent, on aimerait bien bosser avec toi, on aimerait bien que tu fasses ça pour nous. Donc tu prends, tu prends, puis à bout d’un moment, ça commence à être dur de tout prendre. donc il va falloir que je monte autre chose pendant un an je fais ça Et puis, avec un collègue et pote de promo, on se dit qu’il y a un truc à faire parce qu’on est dans la même optique. Ça veut dire qu’on a bossé en agence, on a bossé en entreprise, on a vu qu’il y avait des failles dans chaque système, on a bossé avec des freelancers, on a vu les failles aussi. Si on essayait de créer un truc un peu hybride, qui n’est pas révolutionnaire, pour voir si ça va fonctionner. Et on lance et là, ça prend. Et finalement, je pense qu’il y a aussi une question de timing et de bonne personne. et d’expérience. Enfin voilà, c’est un subtil mélange, là c’était le bon moment.

 

Olivier My  36:27

– Mais du coup, juste avant que tu t’échappes plus loin, quand tu dis voilà, on a essayé de faire un truc qui n’est pas particulièrement innovant, est-ce que du coup tu peux nous en dire un peu plus ?

 

Benjamin Carré-Richter  36:38

– Ouais, c’est assez simple et compliqué, je ne sais pas, mais en fait, on est parti du constat qu’en agence, il y a en phase avant-vente, c’est les cadors qui sont mis devant le client. Là, lui, il est fort, extraordinaire, c’est notre directeur artistique puis le client signe, puis là c’est le stagiaire qui fait le boulot et puis après côté freelance c’est une pépite le mec il est super fort en développement par contre il touche pas une bille en graphisme il faut trouver quelqu’un qui soit au même niveau donc là aussi problématique et puis quand on est côté client, on a ce côté frustrant d’être face à une agence qui sur le papier c’est grandiose puis dans les faits, ok il y a 3-4 têtes d’affiches mais derrière c’est pas toujours au même niveau Et les freelances, ça veut dire qu’il faut aller chercher freelance par freelance pour répondre à un besoin. Il faut tout coordonner, ça prend du temps, c’est complexe, etc. Et du coup, nous, on s’est dit, OK, ce qu’on va faire, c’est monter un collectif. On va aller sélectionner les freelances qui répondent aux besoins qu’on a eu quand on était client ou qu’on aurait eu quand on était en agence. Et on va prendre la direction et la gestion de projet de cette équipe-là. C’est une sorte d’agence touristique de freelance. Et voilà, on a sélectionné d’abord des personnes avec qui on avait bossé dans le passé. Avec certains, ça s’est très bien passé, on était contents et c’était toujours au niveau. D’autres, on s’est perçu que dix ans après, ils n’ont peut-être pas évolué comme on aurait espéré.

 

Olivier My  37:58

– Comme quoi, tu as Darwin directement qui revient.

 

Benjamin Carré-Richter  38:01

– Exactement. Et puis, tu as des rencontres. On a notre troisième associé, parce qu’à la base, on n’était que deux. Puis, on a rencontré Léa, qui avait 25 ans. Elle avait commencé à coder à 15 ans et n’avait jamais travaillé en CDI. Elle a toujours été freelance. Une dinguerie. Une maîtrise technique incroyable. une ouverture, une capacité d’apprentissage, une volonté de transmettre. Mais incroyable. À 25 ans, ce niveau de maturité et d’excellence était rare. Et puis en plus, la personne super gentille. Toute douce, toute calme, jamais un mot plus haut que l’autre, toujours à trouver la meilleure solution. Un profil vraiment rare. Donc là, on lui dit, je ne veux pas prendre des parts. Reste avec nous.

 

Olivier My  38:41

– C’est ça.

 

Benjamin Carré-Richter  38:42

– Et puis comme ça, de fil en aiguille, on rencontre d’autres et maintenant on est une douzaine. Et on s’aperçoit que le modèle fonctionne. c’est à dire que En fonction des clients qu’on rencontre, on a un besoin en face et on a une personne ou plusieurs pour répondre à ce besoin. Et même les membres eux, qui généralement quand on est freelance, on veut bosser tout seul. On ne veut pas forcément bosser avec les autres. Mais on a trouvé aussi ce modèle de gestion un peu hybride où on les laisse très autonomes. Ils sont libres de bosser avec d’autres. Ils ne sont pas obligés de bosser qu’avec nous. Nous, on fait tout pour les garder, bien évidemment, parce qu’on est très, très content de ce qu’ils font. On a une directrice artistique qui nous fait des webdesigns incroyables. à chaque nouveau webdesign ouais On n’arrivera pas à nous surprendre encore. Puis ça sort, on fait « Ah oui, ok. .

 

Olivier My  39:22

– C’est intéressant comme quoi la partie design, la partie artistique.

 

Benjamin Carré-Richter  39:27

– Peut toujours repousser les limites. Moi, je pense à elle, à Sophie. Elle me bluffe à chaque fois. Même des sujets qui sont moins sexy que d’autres, elle arrive à faire des trucs assez incroyables. Donc là, c’est pareil. On lui a proposé de prendre des parts aussi. En fait, on crée un système un peu coopératif. Donc on a un modèle capitaliste, mais avec une vision coopérative. et d’ailleurs que j’avais découvert quand je travaillais dans une coopérative agricole. Et on a fait une sorte de mix de tout ça. Et on garde le côté humain aussi, qui nous importe énormément. Et ça nous permet d’avoir des super relations, un bon suivi avec nos clients. Et tous les clients qui ont signé la première année, mais tous sans exception, ont re-signé la deuxième année. Et c’est là où la boucle est bouclée, ce que je disais au départ, avec cette volonté d’être un partenaire, d’apporter quelque chose, et on crée des relations qui sont durables. Donc on a créé ce petit groupement qui a l’humilité de dire que nous, on ne va pas révolutionner les choses, on ne va pas réinventer la roue. On ne va pas vous dire qu’on va vous faire vendre des millions grâce aux campagnes ads qu’on va faire. On ne va pas vous dire que le site internet, Ça va être l’expérience digitale la plus incroyable que les gens aient vécu. Jamais on dira ça. Par contre, on fera le travail bien, on fera de notre mieux, de manière à ce que ça réponde aux besoins et on essaiera d’anticiper l’avenir. Ça aussi, c’est super important. On essaye toujours d’anticiper la suite. Parce que c’est pas parce que le digital, c’est non palpable qu’on ne doit pas penser à demain. Parce que le client, si tous les ans, il doit sortir 100 000 euros pour faire sa digitalisation, alors qu’il aurait pu commencer à faire 25 000, plus 10 000, plus 15 000, juste pour évoluer. Pour avoir le même niveau de performance, c’est mieux.

 

Olivier My  41:01

– C’est ça, il y a une capacité à toucher le véritable besoin plutôt que d’aller trop loin et de se perdre.

 

Benjamin Carré-Richter  41:07

– C’est ça, et puis vraiment de s’intéresser aux clients. Parce que le client, ce n’est pas qu’un budget ou une trésorerie. Ce n’est pas qu’un porte-monnaie, c’est ça. Parmi les clients, j’ai même des gens de proches. Et à raison de plus, je pars du principe que si ces gens, c’était ma famille ou mes amis. Qu’est-ce que je voudrais pour eux ? Je ne veux pas les truander. Je veux les aider à atteindre leurs objectifs. Parfois, c’est même moi qui dis au client, non mais on ne va pas faire ça. Là, il y a un client, il n’y a pas longtemps, il nous a demandé des devis, il a fait 40 000 euros de devis. Un mois après, on les a rappelés, on leur fait des devis, là, vous les jetez à la poubelle. Si on le fait, nous, on va gagner de l’argent, mais votre site, ça va être une usine à gaz et ça ne sert à rien. Pour le même prix, on refait le site. mais sinon moi je préfère m’asseoir dessus parce que c’est pas honnête du coup je pense que je deviendrai pas riche Mais au moins, je m’endormirai avec ma conscience bien.

 

Olivier My  41:58

– Justement, c’est la question qui me venait à l’esprit, c’est en faisant ça, tu gagnes potentiellement moins ?

 

Benjamin Carré-Richter  42:04

– Je gagne moins, sûr. Effectivement, donc tu gagnes moins.

 

Olivier My  42:07

– Mais tu y gagnes ailleurs.

 

Benjamin Carré-Richter  42:09

– Je gagne en relation durable. Donc, plutôt que de gagner peut-être un million d’une fois, j’ai gagné 20 000 par an pendant cinq ans. Ce n’est pas si mal. Mais du coup, ça, c’est une situation que tu vois être avérée ou est-ce que c’est plus quelque chose que tu espères qui arrive ? Les deux. C’est déjà avéré puisqu’on voit bien qu’il y a des clients qui reviennent et qui renouvellent les budgets avec nous dès la deuxième année. La première année, on a commencé petit. On a pas de budget et tout. Forcément, ils testent.

 

Olivier My  42:37

– C’est normal.

 

Benjamin Carré-Richter  42:38

– On commence avec 10 000, avec 20 000, on finit avec 50 000. Puis l’année suivante, le budget c’est 50 000 cette année. Bon bah cool. Merci pour la confiance. Et puis on va essayer de continuer à travailler aussi bien pour que l’année prochaine, on ait encore les 50 000. Donc c’est avéré parce qu’on n’est qu’à la deuxième année. Mais ça a été le cas sur 7 ou 8 clients qui nous ont suivis.

 

Olivier My  42:54

– Ça fait que deux ans ?

 

Benjamin Carré-Richter  42:55

– Sur le collectif, Sinens, ça fait que deux ans. Alex ça fait trois ans et Sinens, ça fait deux ans. Et forcément, on a envie que ça continue. Là, j’en ai un, j’ai envoyé le devis ce matin, qui renouvelle déjà pour 2026.

 

Olivier My  43:07

– Oui, donc c’est cool.

 

Benjamin Carré-Richter  43:08

– Donc c’est cool. Mais effectivement, on n’a pas un fonctionnement. C’est là où je disais, on est entre le coopératif et le capitaliste. C’est que, oui, on veut gagner notre vie, on n’est pas…

 

Olivier My  43:17

– C’est normal.

 

Benjamin Carré-Richter  43:19

– C’est le nerf de la guerre mais pas à n’importe quel prix et c’est là où on fait le lien avec les principes et les valeurs.

 

Olivier My  43:24

– C’est pour ça que je voulais appuyer dessus, parce que ça veut dire qu’il y a un choix de ta part, de votre part, parce que maintenant, finalement, t’es pas seul dans le bateau. Ça veut dire que vous êtes tous alignés sur ça ?

 

Benjamin Carré-Richter  43:33

– Oui, on est tous alignés, même si parfois, Alex, le cofondateur, des fois, il me dit, Ben, là, t’es pas assez cher.

 

Olivier My  43:39

– Quand même.

 

Benjamin Carré-Richter  43:40

– Parce que je te dis, ouais, mais t’as vu tous les projets qu’il nous donne. Il me dit, ouais, mais d’accord, mais il faut quand même qu’on gagne dans la vie. Donc voilà, là, c’est là où c’est intéressant aussi d’être avec d’autres. c’est que il faut parfois se remettre en question et les autres nous rappelle parfois qu’on est soit trop gentil soit trop méchant soit trop dans le rêve soit trop dans la peur enfin voilà c’est vraiment intéressant c’est aussi pour ça que je préfère être à plusieurs et la boucler aussi boucler avec le foot parce que tu ne gagnes pas un match tout seul tu le fais en équipe et bien là c’est pareil je ne suis pas devenu footballeur professionnel mais là j’ai fait une équipe qui.

 

Olivier My  44:11

– Peut gagner une petite coupe d’Europe d’ailleurs ce qui est intéressant c’est que l’équipe que tu as maintenant de ce que je comprends de ton histoire c’est qu’elle s’est construite dans le temps Oui, c’est-à-dire qu’il y a… initialement les joueurs principaux donc vous étiez deux.

 

Benjamin Carré-Richter  44:24

– C’est ça ?

 

Olivier My  44:25

– Est-ce que la personne qui est avec toi, c’est une personne avec qui t’avais déjà monté un truc avant ?

 

Benjamin Carré-Richter  44:28

– Non. On se connaissait depuis l’IUT, on était les deux cancres du fond de la classe près du radiateur et on donnait pas trop trop cher notre avenir quand on était à l’IUT à l’époque. Et en fait on s’est retrouvés il y a 4 ans, ils cherchaient du boulot et moi c’est là où, enfin il y a 3 ans même plutôt pardon, je dirigeais l’agence à Genève. Je lui dis bah écoute viens. Par contre t’as la condition c’est que tu te formes sur les choses que tu ne maîtrises pas. il l’a fait et puis 20 ans après on s’est retrouvés on a continué à se marrer on a continué à échanger Et puis, quand le format suisse a commencé à ne plus nous convenir à peu près en même temps et a périclité et on a fait les mêmes constats, on s’est dit, allez, vas-y, on y va.

 

Olivier My  45:06

– Mais ça veut dire que c’est marrant parce que du coup, tu as monté plein de trucs, mais toujours avec des gens différents. Donc, tu disais, des fois, ce n’était pas la bonne personne, des fois, ce n’était pas le bon moment, des fois, ce n’était pas la bonne raison, etc. Et tu n’as jamais perdu la foi dans le fait que tu ne trouvais pas la bonne personne ou tu ne trouvais pas le bon moment, etc.

 

Benjamin Carré-Richter  45:26

– Je ne me suis pas posé la question.

 

Olivier My  45:28

– Des fois, il vaut mieux ne pas se poser la question. Mais tu vois, je trouve ça fascinant de dire que tu n’as jamais arrêté. Et tu as toujours recommencé avec une sorte de page blanche, avec une autre personne, avec une autre histoire.

 

Benjamin Carré-Richter  45:40

– Oui, oui, complètement. Et en fait, j’aime bien. Ça, c’est cool. C’est très rare de ça parce que je suis très fidèle en amitié, dans mes relations. J’ai mes mêmes amis depuis 20 ans, plus même pour certains. Mais j’ai toujours aimé le changement. Et renouveler, recommencer. Même quand je jouais à FIFA, je recommençais mes équipes sous les dotmen. J’ai toujours aimé ça. Renouveler, recommencer. Et effectivement, je me suis planté de très nombreuses fois, aussi bien dans le pro que dans le perso. Mais je me suis relevé. Et puis, il y a un moment, je pense que c’est le bon moment. Là, même à titre perso, ma femme, finalement, je l’ai rencontrée assez tard. J’avais 38 ans, je crois, 37. Et pour beaucoup, on aurait pu penser 37 ans, tu ne trouves plus l’amour. C’est trop tard pour fonder une famille. Puis finalement, j’en ai 43, j’ai deux enfants. Et c’est pareil finalement pour le boulot. Je me suis planté 3-4 fois avant. Et puis là, je me lance avec potentiellement la bonne personne, potentiellement au bon moment, potentiellement avec le trône, la bonne offre. Et là, cette fois, ça marche. Là, ça fonctionne.

 

Olivier My  46:34

– Il y a un truc qui est dur pour moi, mais du coup, je me demande comment est-ce que toi, tu le vis. À chaque fois que tu fermes quelque chose ou que tu réouvres quelque chose, etc., il y a une sorte de deuil à faire. Il y a quelque chose qui s’arrête pour se rouvrir sur autre chose. Du coup, toutes ces expériences passées, à chaque fois que tu as dû décider d’arrêter, ça a été plutôt une continuité, une décision très rationnelle ou il y a quand même eu une sorte de détachement émotionnel à faire à chaque fois de ces projets, de ces entreprises, ces initiatives ?

 

Benjamin Carré-Richter  47:04

– Non, c’est purement rationnel. C’est très froid.

 

Olivier My  47:06

– C’est très froid.

 

Benjamin Carré-Richter  47:08

– Le côté émotionnel est avant, avant la décision. Avant, tu te bats, tu t’inquiètes, tu te mets dans tous les états. Et puis, une fois que j’ai passé ce cap émotionnel, là, il y a un moment où c’est très froid et le coup prétombe. Et là, il n’y a plus de retour en arrière. Je ne regarde pas derrière moi, j’avance.

 

Olivier My  47:23

– Ça veut dire que c’est quand même une grande compétence d’avoir cette capacité à refroidir la dimension émotionnelle pour ensuite décider. Oui, mais c’est long. Mais c’est long.

 

Benjamin Carré-Richter  47:33

– Sur le côté émotionnel, Alex, mon associé, il pourrait le dire, je suis quand même assez sanguin. Donc, quand je suis dans cet état où l’émotion prend le pas, je ne suis pas facile, ni pour mon entourage, ni pour mes collègues, ni pour quoi que ce soit. Et puis, il y a un moment où je ne peux pas l’expliquer. Il y a un moment où ça devient froid. C’est une colère froide qui passe. Je passe en mode robot. Mais par contre, ça m’évite de faire parfois des grosses bêtises.

 

Olivier My  47:56

– Oui, parce qu’au final, quand on écoute tout ton parcours, ça veut dire que tu as quand même ouvert, fermé, ou en tout cas, tu as eu pas mal d’aventures différentes. Après, je ne me rends pas compte de la temporalité de chacune des aventures, mais ça veut dire quand même que tu n’as pas trop perdu de temps à réfléchir s’il fallait arrêter ou recommencer, si tu l’as fait. Oui.

 

Benjamin Carré-Richter  48:14

– Alors je ne sais pas si on peut dire que je n’ai pas perdu de temps, parce que peut-être qu’il y a des choses où j’aurais dû réagir plus tôt. Je pense surtout lorsque j’étais en CDI, il y a des situations où c’était quand même assez nauséabond et où je me suis mis dans des états psychologiques assez lourds et où j’aurais pu claquer la porte bien plus tôt. Par contre, les boîtes que j’ai créées, là, par contre, ça a toujours été rapide. C’est quelques mois. Si après 8-10 mois, je vois que ça ne prend pas du tout, je me dis non, ça ne sert à rien.

 

Olivier My  48:39

– Au moins, tu as la main sur la barre. Donc, tu as l’occasion de pouvoir vraiment naviguer comme tu le souhaites.

 

Benjamin Carré-Richter  48:43

– C’est ça, le petit côté contrôle.

 

Olivier My  48:45

– Oui, c’est ça. mais contrôlant peut-être. mais au moins, tu as la capacité de décider. Parce que tu peux très bien contrôler un bateau qui est en train de couler et de te dire, non, c’est bon, tu vois, je ne regarde pas. Ah oui.

 

Benjamin Carré-Richter  48:56

– Non, là, je saute. Moi, je ne suis pas le capitaine à bord qui reste jusqu’au bout.

 

Olivier My  49:03

– Et donc, du coup, tu me disais que cette nouvelle expérience, c’est quelque chose qui aussi te tient à cœur, parce que la partie co-construction est quelque chose qui est importante. Donc, ce collectif, il est géré comment ? C’est-à-dire que c’est vous qui l’avez monté au départ, c’est-à-dire que vous aviez des clients, puis vous avez cherché un peu un collectif pour y répondre. Mais est-ce qu’il y a des choses sur lesquelles les gens ont la main qui fait qu’on est toujours dans la co-construction ou est-ce que c’est juste un collectif qui est géré par vous au final ?

 

Benjamin Carré-Richter  49:28

– Alors c’est géré par nous, mais là aussi on a évolué aussi. Au début on s’est dit c’est notre collectif, c’est notre idée et les premiers mois on était un peu dans cette optique-là. Et puis finalement, parfois on a discuté avec des freelances et ils ont commencé à nous apporter des idées, ah ouais ça c’est pas con Et là, on s’est décidé, OK, maintenant, la porte est ouverte. Si vous avez des idées pour améliorer notre gestion de projet, pour améliorer nos process, pour même améliorer notre offre. venez taper à la porte et on monte le truc. Et là, on est passé sur de la co-construction maintenant. Donc nous, on gère parce qu’on gère l’aspect financier, on gère tous les projets, on gère tout ça. Par contre, tout ce qui est organisationnel, même offre commerciale, la porte est ouverte. Il n’y a pas longtemps, notre expert en ads, il m’écrit et puis il me dit, le format, ça ne marche pas, ça ne me plaît pas. Est-ce qu’on ne peut pas imaginer quelque chose avec des packages ? Et on discute. Et finalement, au bout de deux heures, on avait trois packages. qu’on va proposer prochainement, avec des offres qui sont ultra ciblées en fonction des besoins des clients. Ce qui ne nous empêchera pas d’avoir une approche personnalisée pour certains, mais au moins pour commencer une relation, on a des trucs qui sont clés en main. Et à la base, on n’aurait jamais pensé ou même on n’aurait pas voulu le faire. Mais là, c’était pertinent, c’était venu avec des bons arguments et tout. Puis on a fait pareil sur la partie SEO, puis on a fait pareil sur la partie maintenance, etc.

 

Olivier My  50:44

– Mais ça veut dire que vous avez la capacité à pouvoir changer votre manière de fonctionner. d’une manière organique, vu que ça vient de l’intérieur. Ça se ressent au niveau des clients ou pas ?

 

Benjamin Carré-Richter  50:54

– Je ne crois pas. Je pense que pour eux, c’est assez transparent. Il n’y a pas de changement vis-à-vis du client. Dans l’approche client, il n’y a pas de changement. C’est vraiment ce qu’on est et comment on bosse entre nous.

 

Olivier My  51:03

– Ok, ouais. Et justement, dans le comment on bosse entre nous, c’est une question que je me pose souvent parce que c’est quelque chose que je trouve est sous-coté. Est-ce que tout ça, la manière dont vous vous comportez, dont vous communiquez, dont vous travaillez ensemble, est-ce qu’il y a des règles explicites ou pas ? C’est marrant parce que c’est un sujet que j’ai discuté avec Florianne juste avant. Ou est-ce que c’est des choses qui se font naturellement parce que finalement, vous avez travaillé depuis un certain nombre d’années ensemble et donc vous connaissez comment est-ce que vous fonctionnez ?

 

Benjamin Carré-Richter  51:30

– Alors, c’est une super bonne question. Et non, je ne crois pas qu’il y ait de règles explicites. Je pense qu’on s’adapte à chacun d’eux.

 

Olivier My  51:37

– Ok, d’accord.

 

Benjamin Carré-Richter  51:38

– Chaque membre, un peu comme avec nos clients finalement, ils sont tous différents. Il y en a certains, il faut les rassurer, il faut les guider. Et d’autres qui sont autonomes, donc il faut leur foutre la paix. Et on s’adapte. On s’adapte vraiment à chaque fois. Il y en a certains qui ont besoin peut-être plus d’encouragement. D’autres qui ont besoin qu’on se marre. D’autres qui ont besoin d’échanges. Les cris Slack, Discord, ça les emmerde. Je préfère… Ce serait bien qu’on parle quand même. Ok, ben on s’appelle. On le fait peut-être pas assez. La personne avec laquelle je pense, je sais qu’elle voudrait qu’on passe plus de temps à parler qu’à s’écrire. Mais on essaie de s’adapter à chacun. mais même pour la partie paiement il y en a qui euh Ils veulent tous 50% d’un compte, d’autres, ils ne veulent rien. Une fois que c’est fini, même si ça prend neuf mois, ils ne sont payés qu’à la fin. Enfin, vraiment, on s’adapte vraiment à chacun d’entre eux. Et ça, on l’a fait plutôt naturellement, mais ça aussi, je le tire du foot. Je suis désolé, j’ai fait souvent des parallèles avec le foot.

 

Olivier My  52:30

– On a chacun nos références.

 

Benjamin Carré-Richter  52:32

– Mais c’est ça. Et en fait, j’avais lu la biographie d’Alex Ferguson. Je crois que c’est Leading ou Leading qu’il avait écrit. et il expliquait comment il avait managé ses joueurs selon son club à Manchester United. Et principalement, il a managé les mecs les plus durs à gérer, Santos Roy Keane, des têtes brûlées. Et finalement, il n’avait pas de recette. Il a dit, je m’adapte. Je comprends comment il fonctionne et j’essaye de m’adapter à ça, tout en mettant quand même des limites.

 

Olivier My  52:58

– C’est ça qui est dur. C’est-à-dire qu’en fait, tu peux t’adapter, mais par contre, si tu t’adaptes, mais que tu es drivé par les autres…

 

Benjamin Carré-Richter  53:05

– Ça, bien sûr, c’est la frontière. Il faut quand même mettre des limites et avoir un cap. mais dès lors que On trouve le juste équilibre. Aujourd’hui, je pense qu’on a une équipe qui ne fonctionne pas trop mal. Ça roule.

 

Olivier My  53:17

– Mais du coup, qui s’adapte plus à qui ? Est-ce que c’est plutôt eux qui s’adaptent à vous ? C’est vous qui vous adaptez à eux ?

 

Benjamin Carré-Richter  53:22

– Je ne peux pas répondre. Il faudrait leur demander. Moi, je m’adapte pour certains, mais je suis convaincu que certains doivent s’adapter à moi aussi. Parce que, comme je disais, mon association est très différente. Lui, il est plus calme, il est plus constant. Moi, j’ai des pics. Et il y a des moments où, quand je veux que ça avance, je suis peut-être un peu casse-pieds donc Je pense qu’il s’adapte aussi, de dire le vieux, il est gentil, mais bon, allez, je vais finir son truc. Et puis, voilà, j’en sais rien. C’est une hypothèse. Mais en tout cas.

 

Olivier My  53:50

– De ce que je perçois de toi, c’est que même si tu peux avoir un côté sanguin, tu disais monter haut, peut-être descendre bas, d’ailleurs aussi, je ne sais pas. Mais il y a cette stabilité avec tes principes et tes valeurs qui font que on sait que derrière ça, il y a quand même quelque chose qui est fiable et on peut avoir la conversation avec toi. J’espère, oui. Moi, ce que je perçois, on se connaît depuis une heure, deux heures. L’idée, c’est que tu as cette capacité en tant que gestionnaire à inspirer confiance et avoir cette capacité à pouvoir converser avec les gens, pouvoir t’adapter aux gens. Parce que sinon, si les gens n’osent pas te dire les choses, tu ne peux pas t’adapter toi au mieux.

 

Benjamin Carré-Richter  54:29

– J’ai plutôt tendance à encourager. Même s’il y a des choses qui ne me plaisent pas, je préfère qu’on me les dise. Je préfère les entendre que l’apprendre par derrière ou que la personne soit frustrée et nous quitte. Je préfère crever la piscée quoi qu’il arrive. Non seulement je n’ai pas peur du conflit, et en plus, je le trouve sain. Je trouve ça très sain qu’on puisse débattre, se lire les choses. Pour moi, ça nourrit. les êtres, tels quels qu’ils soient. Et ça nous permet, je parlais d’élévation tout à l’heure, ça permet aussi parfois de t’en mettre un peu en question. On a un quatrième associé qui va rentrer au Capital prochainement. Un jour, il m’appelle et il me dit tes messages sur Slack le dimanche à 20h, t’arrêtes quoi. Je lui dis c’est sur Slack. Il me dit bah oui, mais moi j’ai les petits push, moi je prends envie de passer le boulot le dimanche soir. Pour lui, j’arrête d’écrire le dimanche soir. J’attends le lundi matin. Parce que je savais pas qu’il avait mis ses push. Donc voilà, je m’adapte, ça ne va pas m’empêcher de dormir que d’envoyer le message le lundi matin. Sauf que dans mon fonctionnement, parfois je lis des pif-up, j’envoie le message. Mais je ne m’attends pas à ce qu’il me réponde tout de suite. Mais voilà, donc du coup, je m’adapte. J’entends le message. Parfois, mon associé me dit « ouais, tu ne devrais pas être comme ça » . En tout cas, si tu me dis des choses, ne me les dis pas comme ça. Du coup, j’essaie de m’adapter. Bon, parfois, il me le rappelle quand même.

 

Olivier My  55:40

– Je trouve que c’est ça qui est intéressant, c’est-à-dire qu’au-delà de la partie explicite, parce qu’en réalité, ça, ce sont des choses qui pourraient… c’est le coach qui parle, mais qui pourrait vous y aider, c’est qu’en fait, si vous l’explicitez, c’est-à-dire que c’est en vrai, si vous l’écrivez quelque part, il y a des gens qui aiment bien faire ça. C’est, je ne sais plus c’est quoi le nom, mais c’est comme si en fait, tu écrivais ton manuel de fonctionnement. Moi, j’ai tendance à parler comme ça. S’il y avait une bonne manière de me parler à moi, voilà à quoi ce serait en fait. Tu le mets quelque part, parce que c’est toujours accessible aux gens.

 

Benjamin Carré-Richter  56:08

– C’est une bonne idée.

 

Olivier My  56:09

– Des fois, les gens ne se souviennent plus ou ne te côtoient pas assez souvent. Du coup, au moins, tu l’écris comme ça. Quand tu te présentes, quand tu discutes avec les gens, au moins tu as quelque chose qui est explicite au départ. Ça aide les gens à se permettre de faire des choses parce que toi, tu leur as permis de faire les choses. Voilà ce que vous pouvez vous permettre avec moi. Voilà ce que vous pouvez ne pas vous permettre avec moi aussi.

 

Benjamin Carré-Richter  56:25

– Oui, c’est une bonne idée.

 

Olivier My  56:27

– Et donc, dans les interactions humaines, on a souvent l’impression que les choses doivent se faire de manière implicite parce qu’on doit sentir les choses, ça doit se faire tout seul. En fait, non. Rien ne nous empêche de créer un peu de cadre qui, finalement, avec l’ouverture que vous avez, parce que c’est ça que j’entends, c’est qu’aujourd’hui, si ça fonctionne, c’est que vous avez la capacité à vous dire les choses, ce qui est déjà extraordinaire par rapport à beaucoup d’entreprises, où pour moi, justement, qu’est-ce qu’elles font ? Parce qu’elles n’arrivent pas à se dire les choses, et bien en fait, elles vont foncer sur le prochain outil qui est censé résoudre ce problème-là. Alors que généralement, c’est pas un problème d’outil, c’est un problème de besoin et donc de conversation.

 

Benjamin Carré-Richter  56:58

– Entièrement d’accord.

 

Olivier My  56:59

– Donc pour moi, vraiment, il y a une vraie beauté dans ce que vous avez construit aujourd’hui, qui est cette capacité à construire des choses ensemble, à être à l’écoute les uns des autres, et d’être suffisamment ouvert pour pouvoir accepter, en fait, les moments qui ne sont pas faciles. mais qui vous permettent d’avancer ensemble. En tout cas, c’est ce que je perçois de ce que tu racontes.

 

Benjamin Carré-Richter  57:16

– En tout cas, moi, c’est comme ça que je vois les choses. J’espère que les autres aussi.

 

Olivier My  57:21

– On leur demandera.

 

Benjamin Carré-Richter  57:23

– Il faut, je pense que, j’espère qu’ils écouteront le podcast et si c’est le cas, j’espère que s’ils ont des choses à dire, qu’ils diront, en fait, si je peux. Si vraiment, là, ils avaient des doutes. Parce que non, au contraire, de toute façon, ça ne peut pas durer si on ne peut pas se dire les choses. C’est un peu comme un groupe d’amis ou comme une famille. En tout cas, le fonctionnement que j’ai avec mes amis, on se dit des choses, parfois, on n’y va pas par quatre chemins. Et je pense que c’est ça qui fait que ça dure. On peut se dire des choses, parfois pas sympas, mais ça ne change pas ce que sont les personnes, ce qu’elles font et la confiance qu’on a en elles. Et je pense aussi que ça peut s’appliquer aussi en entreprise, pas forcément avec la même application émotionnelle, forcément.

 

Olivier My  58:04

– Mais ça pourrait. C’est en entreprise, c’est juste qu’on oublie parfois qu’en face de nous, on a des êtres humains aussi.

 

Benjamin Carré-Richter  58:08

– C’est vrai.

 

Olivier My  58:09

– Mais derrière ça, je te rejoins les amis, ou entre les vrais amis. Ce sont ceux qui osent se dire quand tu es en train de te perdre aussi et qui ont la conversation qui est difficile, que tu ne voudrais pas avoir. Eh bien, super. Ce que je te propose, c’est qu’on passe à la dernière phase de notre épisode.

 

Benjamin Carré-Richter  58:27

– Oui, avec plaisir.

 

Olivier My  58:28

– Parce qu’on pourrait discuter encore très longtemps, mais à un moment donné, il faut qu’on accepte de faire un peu moins. Alors, pour cette phase de l’épisode, donc tu ne l’as pas vue, parce que du coup, je l’ai fait juste avant qu’on démarre. Ok. Mais à côté de moi, il y a trois paquets de cartes. On va passer par les trois paquets de cartes. Ce sont des questions, comme je t’avais dit, des questions sur le passé, sur le présent et sur le futur. Donc on va naviguer dans ces trucs-là. Du coup, je te passe un premier paquet de cartes. Et celui-là, c’est… Normalement, c’est le passé. Voilà, c’est ça. Je te propose de mélanger ces cartes avec habileté et d’en choisir une au hasard. Donc tu nous la liras au micro et puis je te propose d’y répondre.

 

Benjamin Carré-Richter  59:11

– Alors, quelles sont les trois choses que tu as découvertes sur toi au cours de ces cinq dernières années ? La chose la plus importante qui a été une énorme révélation pour moi et qui le sera certainement pour beaucoup d’autres, suite à certains surmelages, j’ai été suivi par un psy qui m’a fait passer des tests et j’ai découvert que j’étais HPE, HPI à l’issue de cette longue analyse. et ça a été une énorme découverte pour moi parce que jamais J’aurais pu imaginer que je pouvais être HP tout court.

 

Olivier My  59:43

– Oui, parce que tu as toujours été le cancre à côté du radiateur.

 

Benjamin Carré-Richter  59:45

– Exactement. J’étais le cancre, j’étais le moyen, je m’ennuyais un peu dans tout ce que je faisais. Je ne peux pas être au potentiel puisqu’il y a tout le monde qui m’emmerde.

 

Olivier My  59:55

– Et au final, c’est parce que tout emmerde que peut-être tu es au potentiel.

 

Benjamin Carré-Richter  59:57

– C’est ce que j’ai découvert. J’ai fait des tests quantitatifs et qualitatifs. Ça m’a pris de longues heures pour faire tout ce travail. Et le résultat a été une énorme surprise. Et je pense que même si mes copains écoutent cette vidéo, ça va beaucoup les faire marrer.

 

Olivier My  1:00:12

– Est-ce qu’il y a autre chose ?

 

Benjamin Carré-Richter  1:00:15

– J’ai découvert que je pouvais devenir manuel. Je pensais que j’étais qu’un cérébral qui aimait écrire et réfléchir. Et puis quand, avec ma femme, on a décidé d’acheter notre ancienne maison et de la retaper, par pragmatisme, en découvrant les devis de certains artisans, je me suis dit, je vais apprendre à faire. Et aujourd’hui, en cinq ans, j’ai appris à faire de la charpente, de la menuiserie, de la plomberie, et je ne me débrouille pas trop mal. Bon, c’est loin d’être parfait, mais ça fait le boulot pour des petits projets. Donc voilà, c’est l’autre découverte. Et là aussi, ça a été une découverte pour mes parents. Tu pensais jamais que je serais capable de planter autre chose qu’un clou. Et voilà, je pense que ces deux choses-là, c’est déjà pas mal. J’en ai pas trois, j’en ai deux, mais c’est déjà pas mal.

 

Olivier My  1:00:56

– C’est déjà pas mal. On va rester sur ça. On va accepter ça. Ce que je te propose, c’est qu’on va… Je regarde un peu les cartes. Tire-en une autre.

 

Benjamin Carré-Richter  1:01:06

– Ok.

 

Olivier My  1:01:07

– De ce paquet-là.

 

Benjamin Carré-Richter  1:01:08

– Quelles sont les personnes les plus marquantes positivement de ton enfance et pourquoi ? Réponse très facile, c’est ma mère et ma sœur. Voilà, tout simplement. Pourquoi ? Mes parents ont divorcé quand j’étais très gamin. Ma mère a fait tout ce qu’il fallait pour se sacrifier, pour faire en sorte que j’ai une enfance cool et que je manque de rien. Et puis ma soeur y a grandement contribué aussi, puisqu’elle a tout fait aussi pour que tout ce que ma mère ne pouvait pas m’apporter, je puisse l’avoir. Donc elle m’a emmené en voyage, elle m’a fait découvrir des lectures, des films, des univers que je ne connaissais pas. Donc voilà.

 

Olivier My  1:01:44

– Très bien, simple. direct. Ce que je te propose, c’est qu’on va basculer maintenant plus à aujourd’hui. Ce que je te propose, c’est que tu mélanges, pareil. Tu sais, ça donne une impression de contrôle. Ce que je te propose, c’est que tu vas en tirer deux. Tu vas lire les deux et tu vas choisir la question à laquelle tu souhaites répondre.

 

Benjamin Carré-Richter  1:02:07

– Alors, de quoi as-tu besoin pour avancer dans ta vie en étant en cohérence avec toi-même ? Et que préfères-tu dans les relations que tu as aujourd’hui ? Je vais répondre à la deuxième en un mot.

 

Olivier My  1:02:16

– Oui.

 

Benjamin Carré-Richter  1:02:17

– L’authenticité.

 

Olivier My  1:02:18

– Ah bah tiens, c’est un terme qui résonne. Tu peux nous en dire un peu plus ?

 

Benjamin Carré-Richter  1:02:24

– Je ne sais pas comment je peux expliquer, en dire plus en fait. J’ai besoin d’avoir des relations qui sont entières, sincères et pleines. C’est ce qui m’enrichit le plus, qui me fait le plus vibrer, tout simplement. Le superficiel m’ennuie.

 

Olivier My  1:02:37

– Voilà, ça mérite d’être simple. Donc c’est ce que tu mets derrière authentique. C’est vraiment, c’est plein, entier.

 

Benjamin Carré-Richter  1:02:43

– Ouais, sincère, loyale. Ouais, c’est tout.

 

Olivier My  1:02:46

– C’est évident, voyons.

 

Benjamin Carré-Richter  1:02:47

– Non, c’est pas évident, c’est pas ça que je veux dire. Là, pour moi, c’est ça. J’ai des souvenirs de soirées dans une autre vie où j’étais là et ils étaient tous à table en train de parler placement financier, beau temps, machin. Et je serrais un verre dans la main et le verre a éclaté. Parce que je m’ennuyais tellement à mourir que ça me mettait en colère.

 

Olivier My  1:03:05

– Ah oui.

 

Benjamin Carré-Richter  1:03:06

– Et du coup, j’ai les mêmes amis depuis 25 ans, 20 ans, 15 ans pour certains. Et en général, quand une personne rentre dans le cercle, elle reste.

 

Olivier My  1:03:16

– Elle reste, oui. Généralement, elle rentre dans le cercle parce qu’elle a cette caractéristique-là, à minima, de ce que j’entends.

 

Benjamin Carré-Richter  1:03:21

– Oui, je ne fais pas de sélection sur des critères économiques ou sociaux, c’est sur l’humanité de la personne. Et j’ai des amis qui sont très, très différents, qui sont issus de tous les secteurs de la société, qui ont des parcours très différents. Je ne suis pas objectif, mais c’est des gens très bien.

 

Olivier My  1:03:37

– Du coup, tu les réunis ou pas ?

 

Benjamin Carré-Richter  1:03:38

– Oui, souvent, oui. Oui, dès que je peux.

 

Olivier My  1:03:41

– Donc t’as pas cette crainte de réunir des gens qui sont de mondes différents ?

 

Benjamin Carré-Richter  1:03:44

– Non, ils adorent en plus quand ils se voient. Ils sont pas forcément des liens en dehors de ces réunions, mais quand ils se retrouvent, ils sont tous super contents et on passe des super week-ends. Et même ceux qui sont super opposés. Là, j’en ai deux qui viennent dans 15 jours. C’était des deux extrêmes dans les idées politiques, dans la philosophie, dans les machins. Mais ils se marrent, ils sont pliés en quatre dès qu’ils se voient.

 

Olivier My  1:04:03

– Je trouve ça intéressant parce que du coup, je pose cette question parce que je sais qu’il y a des gens qui préfèrent ne pas mélanger les groupes, je dirais. Et d’autres, comme toi, qui sont plus ouverts. Et en fait, c’est toi qui crée la connexion entre les gens et qui crée l’ambiance qui fait que les gens aussi vont pouvoir se connecter. C’est super. Merci pour ce partage. On termine par le dernier paquet ? Oui. Le futur. Tu vois, il n’y a que quatre cartes. Donc du coup, ce que je te propose, c’est que tu vas en choisir deux et tu vas me les passer. Je vais te les lire.

 

Benjamin Carré-Richter  1:04:29

– OK.

 

Olivier My  1:04:30

– Et je vais choisir.

 

Benjamin Carré-Richter  1:04:31

– D’accord.

 

Olivier My  1:04:32

– OK. sauf si je sens qu’il y en a une qui te titille plus qu’une autre alors La première, c’est « Quelle sera ta plus grande réussite demain ? » Et la deuxième, c’est « Si tu devais te donner trois conseils pour être bien dans ta vie, Là, maintenant, lesquelles seraient-ils ? Il y en a une qui te parle plus ? La première. Je te propose de répondre à la première et la deuxième.

 

Benjamin Carré-Richter  1:05:03

– Donc la plus grande fierté ?

 

Olivier My  1:05:04

– Non, c’est la plus grande réussite. Mais tu peux répondre à la fierté si tu veux.

 

Benjamin Carré-Richter  1:05:08

– La plus grande réussite, ce sera que mes filles soient épanouies. Épanouies, heureuses et qu’elles rient de tout. et qu’elle continue il y a un film qui s’appelait Piano et le slogan c’est joue comme si demain n’existait pas et j’espère qu’elles continueront de jouer comme si demain n’existait pas presque on aurait pu arrêter le podcast sur ça ça aurait été magnifique super est-ce que ça te dit de répondre à la deuxième question ?

 

Olivier My  1:05:30

– Ouais je veux bien que tu me la rappelles du coup si tu devais te donner trois conseils pour être bien dans ta vie là maintenant lesquels seraient-ils ?

 

Benjamin Carré-Richter  1:05:38

– Garde ta femme garde tes filles garde tes amis.

 

Olivier My  1:05:43

– Ça le mérite d’être clair voilà et donc d’apprécier ce que tu as aujourd’hui ça le mérite d’être très direct et très clair, merci beaucoup pour ce bel épisode et avant de se quitter si des personnes sont intéressées pour discuter avec toi prendre contact parce que cet épisode l’a raisonné d’une manière ou d’une autre comment est-ce qu’ils peuvent faire ?

 

Benjamin Carré-Richter  1:06:10

– Ils peuvent me contacter soit via LinkedIn soit ils vont sur mon site alenadx.com soit sur silencewework.com ils remplissent un formulaire et me contactent sinon si tu je sais pas comment tu fonctionnes mais tu peux même mettre mon adresse mail tu peux la mettre dans la description y’a pas de soucis avec plaisir.

 

Olivier My  1:06:29

– Bah super merci beaucoup et puis à très bientôt merci à toi.

 

Benjamin Carré-Richter  1:06:33

– Salut.

Autres épisodes

#26 Richesse humaine, télétravail et transitions de vie – La voie alignée de Floriane Carré-Richter

Et si votre parcours atypique était justement votre plus grande force ? Dans cet épisode profond et lumineux de Change & Chill, Olivier My reçoit ...

#25 Hôpital, pédagogie, coaching : les chemins de transformation de Nicolas Brichet

Comment trouver sa voie quand on veut aider… sans se perdre ? Dans cet épisode de Change & Chill, on part sur les traces de ...

#24 Congés illimités, salaires au choix, diriger autrement – Dans les coulisses de Tiime, l’entreprise qui ose avec Amélie Schieber

Et si vous pouviez choisir votre salaire ? Et si vous pouviez prendre des congés… quand vous le voulez ? Et si vous n’aviez plus ...

#23 De RH à coach Agile : oser changer de posture, sans renier son parcours avec Laetitia Aegerter

Et si évoluer, c’était apprendre à faire avec ce qui est déjà là — en soi et autour de soi ? Dans cet épisode profondément ...

#22 Devenir CEO après un congé maternité – L’aventure SHODO de Laury Maurice

​Et si on pouvait devenir CEO, sans renoncer à sa maternité ? Et si changer de cap ne voulait pas dire abandonner ses convictions ? ...

#21 De Nietzsche au copywriting : itinéraire d’un philosophe devenu coach avec Simon Delannoy

​Peut-on vraiment passer de Nietzsche à Instagram ? De la salle de classe à l’univers du coaching et du copywriting ? Oui. Et Simon Delannoy ...

#20 Une vie de cinéma, sans effets spéciaux avec Maëva Andrieux

À travers son parcours original – du cinéma expérimental jusqu’à l’entrepreneuriat publicitaire – découvrez l’importance du changement subtil et progressif. Maëva évoque la puissance du ...

[Hors-série #7] Fluidité, responsabilité et agilité : une conversation sur Kanban – Code, Café et Agilité – Olivier My

On croit souvent connaître Kanban parce qu’on en a vu un tableau. Mais ce n’est pas parce qu’on voit des colonnes et des post-its qu’on ...

#19 S’épanouir sans changer d’entreprise : 10 ans de transformations progressives avec Renaud Torri

Dans ce nouvel épisode inspirant de Change & Chill, Olivier My accueille Renaud Torri, Product Manager passionné, pour une conversation authentique sur la manière dont ...

#18 Ostéopathie, changement holistique et conscience corporelle avec Caroline Tran

Découvrez le monde fascinant de l’ostéopathie avec Caroline Tran dans ce nouvel épisode de ‘Change and Chill’. Caroline, une ostéopathe passionnée, nous invite dans son ...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Prenons contact !