#16 Parler en public, Engagement et Semaine de 4 jours avec Albane Veyron

Description

Dans ce nouvel épisode de “Change and Chill”, Albane Veyron dévoile comment elle a transformé des défis personnels en opportunités d’enseignement et de croissance.

D’astrophysicienne rêveuse à conférencière influente, Albane partage sa passion pour le changement et la gestion du temps, inspirant les auditeurs à reconsidérer leur propre rapport au temps et aux transformations de la vie.

Elle parle de ses luttes contre des problèmes de santé majeurs et de la manière dont ces épreuves ont renforcé son engagement envers ses objectifs et sa communauté.

Rejoignez-nous pour découvrir comment Albane utilise son histoire pour motiver et éduquer, prouvant que chaque instant est une nouvelle chance de façonner l’avenir.

Séquençage du podcast

[00:00:04]: Introduction et contexte

[00:01:16]: La dualité du changement

[00:04:05]: Adaptation personnelle et professionnelle

[00:10:52]: Visibilité et inclusion au travail

[00:15:04]: Découverte professionnelle et aspirations personnelles

[00:21:19]: Temps et équilibre de vie

[00:26:15]: L’importance du vide et de la réflexion

[00:33:19]: Challenges techniques et leçons tirées

[00:40:47]: Bénéfices de la semaine de quatre jours

[00:51:03]: L’engagement salarié

[01:03:39]: Questions ouvertes et réflexions personnelles

Idées Clés

Introduction et contexte

Olivier My introduit le podcast “Change and Chill” et accueille son invitée Albane Veyron. Ils discutent dans une atmosphère détendue chez Albane, où cette dernière mentionne avoir été très occupée récemment. Elle partage avoir donné plusieurs conférences, incluant une keynote sur ses rêves d’enfant en astrophysique et un TEDx sur le rapport au temps.

La dualité du changement

Albane aborde la notion de changement, qu’elle perçoit comme duale. Elle explique que le changement peut être désiré, mais aussi subi, provoquant de l’énergie ou de l’anxiété. Elle partage être dans une phase personnelle de changement en raison de son travail récent sur des conférences et vise à continuer sur cette voie d’évolution positive.

Adaptation personnelle et professionnelle

Albane évoque l’impact de ses nouvelles pratiques sur sa vie, en partageant son expérience personnelle de quasi-burnout. Elle parle des ajustements professionnels, comme la réduction de sa semaine de travail à quatre jours, pour trouver un équilibre sain. Elle insiste sur l’importance de dialoguer avec ses collègues au sujet des contraintes personnelles pour améliorer l’inclusion et le bien-être au travail.

Visibilité et inclusion au travail

Albane met en avant l’importance de parler ouvertement de ses défis personnels, notamment en rapport avec les maladies chroniques. Elle mentionne que cette ouverture a contribué à un environnement de travail plus compréhensif et accueillant, réduisant le stress et favorisant une ambiance inclusive où les individus peuvent mieux s’épanouir.

Découverte professionnelle et aspirations personnelles

Albane retrace son parcours professionnel, passant de l’astrophysique au coaching professionnel, influencée par des mentors et des expériences sur le terrain. Elle souligne ses intérêts pour le développement personnel et raconte comment elle s’est tournée vers la conférence pour se connecter avec d’autres tout en cultivant son propre potentiel de rayonnement dans le domaine.

Temps et équilibre de vie

La discussion se tourne vers ses premières expériences de surcharge professionnelle et la façon dont elle a pris conscience de son besoin de gérer son temps et ses engagements pour éviter l’épuisement professionnel. Albane évoque l’importance d’un équilibre sain et de l’identification des signes de surmenage pour améliorer sa qualité de vie à long terme.

L’importance du vide et de la réflexion

Explorant le thème du burnout et de la quête de reconnaissance, Albane partage ses réflexions sur la gestion du temps et la nécessité d’incorporer des moments de vide dans la vie quotidienne. Elle discute de l’étude sur le réseau par défaut du cerveau et encourage la méditation et l’introspection pour maintenir une santé cognitive optimale.

Challenges techniques et leçons tirées

Elle parle des challenges rencontrés lors de ses présentations, tels que des problèmes techniques lors d’un TEDx. Ces expériences lui ont appris à gérer les imprévus avec optimisme et à persévérer malgré les obstacles, tout en transformant ces moments difficiles en opportunités d’amélioration personnelle et professionnelle.

Bénéfices de la semaine de quatre jours

Albane discute de l’impact positif de la semaine de quatre jours sur son bien-être. Elle souligne comment cette structure flexible a réduit son stress et soutient une meilleure gestion de sa vie personnelle et professionnelle. Elle mentionne également l’influence de cette approche sur l’égalité de genre et la satisfaction globale au travail.

L’engagement salarié

Albane clarifie la notion d’engagement salarié, distincte du bien-être, et partage ses expériences de coaching dans ce domaine. Elle explique comment elle aide les entreprises à explorer les leviers de l’engagement par des audits et l’élaboration de stratégies, visant à améliorer la motivation et la satisfaction des employés.

Questions ouvertes et réflexions personnelles

L’épisode se conclut par une série de questions personnelles, invitant Albane à une introspection sur ses aspirations futures. Elle exprime son souhait de surmonter son anxiété et de vivre plus pleinement, partageant des souhaits d’évolution personnelle et de réalisation de soi dans ses prochaines étapes de vie.

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Olivier My: Bienvenue sur Change and Chill, le podcast où l’on parle de changement, simplement. Je suis Olivier My et avec mes invité.es, nous explorons comment le changement peut être une force positive dans nos vies. Des histoires inspirantes avec une touche de légèreté. Dans ce nouvel épisode, j’ai le plaisir d’accueillir Alban Veyron. Salut Albane, comment ça va ? Merci de m’accueillir chez toi. On est très cosy, c’est très sympa. Tu me disais que c’était en désordre. Si le désordre était comme ça chez moi, ce serait vraiment cool !

 

Albane Veyron: J’ai un petit peu rangé avant que tu arrives quand même j’avoue.

 

Olivier My: Et justement tu me disais que tu étais particulièrement occupée en ce moment ?

 

Albane Veyron: Oui, un petit peu ouais. Mais j’y travaille.

 

Olivier My: Et donc, qu’est-ce que tu as fait ces derniers temps ?

 

Albane Veyron: Bah écoute, j’ai eu un mois assez chargé parce que j’ai donné une keynote de fermeture sur le thème de réaliser ses rêves où j’ai eu la chance de réexplorer mon rêve d’enfant vu que je démarrais avec de l’astrophysique plus jeune et je suis allée au bout de ce rêve là donc c’était top. Je ne pensais pas pouvoir faire rire et pleurer dans la même conférence et dans le même mois je faisais aussi un TEDx sur le rapport au temps qui a eu lieu pile la semaine dernière. Et là dans trois jours, je fais la keynote d’ouverture d’Agile Grenoble. Voilà, donc quand on a le sujet du temps, ça fait réfléchir.

 

Olivier My: Oui, moi j’ai le thème du changement donc tu vois, je t’avoue que j’ai l’impression que c’est à la fois très vaste et à la fois très précis. Et j’ai l’impression que probablement la manière dont tu étudies le sujet est à la fois vaste et précise. Mais c’est vrai que ça veut quand même dire que j’ai un honneur immense d’avoir un peu de temps avec toi.

 

Albane Veyron: Attends, c’était la base quand même. Heureusement, moi je suis très contente et honorée d’être invitée sur ton podcast.

 

Olivier My: C’est super. Et du coup, comme tu le sais et comme tu l’appréhende, j’ai une première question pour toi pour commencer qui est : quand je te dis changement, qu’est ce que ça t’inspire ?

 

Albane Veyron: Oui, j’avais peur de cette question parce que comme tu disais, c’est immense. Je pense qu’il y a plein de choses qui me viennent en tête quand tu dis changement. En fait, je le vois avec une forme de dualité je crois, parce que le changement pour moi, il y a le changement dans lequel on a envie d’aller, qui nous donne envie. On se dit tiens, j’ai envie de changer telle chose pour telle et telle raison. Mais il y a aussi le changement parfois qui peut être subi autant par la vie, mais aussi dans nos organisations, enfin de plein de manières différentes. Du coup, je sens cette dualité. Donc dans un sens, ça me donne de l’énergie. Je me dis chouette du changement et je pense que notre cerveau, il aime bien aussi tout ce qui est nouveauté. Donc le changement, il peut nous attirer, donner de l’énergie et en même temps il peut y avoir cette partie, un peu des changements qu’on n’avait pas prévus et qui peuvent être plus difficiles à appréhender parce que finalement, le changement dans un sens notre cerveau, il peut kiffer parce que le nouveau, mais dans un autre sens, notre cerveau il aime bien les habitudes et on sait que le changement, ça lui demande de l’énergie. Donc tu vois, je vois vraiment la pièce, tu vois les deux côtés,

 

Olivier My: Les deux faces ouais.

 

Albane Veyron: Voilà, c’est ça, c’est ça que je vois quand tu dis changement et ça me parle parce que sur le sujet du temps, tu vois, si j’ai choisi ce sujet, c’est pas pour rien.

 

Olivier My: Comme quoi.

 

Albane Veyron: Voilà. Et je suis vraiment dans une phase de changement aussi parce qu’avoir travaillé sur ce TEDx et sur cette keynote pendant presque un an quand même, et ben j’ai apporté pas mal de changements et je suis contente.

 

Olivier My: Donc changement à quel endroit chez toi ? C’est ça ou à l’extérieur ?

 

Albane Veyron: On va dire à l’intérieur de moi dans mon fonctionnement parce que je pense qu’on est beaucoup à galérer un petit peu avec notre rapport au temps. J’en fais partie. Je pense que j’ai frôlé quelques fois le burn out et j’aimerais éviter de prendre le mur un jour. Et si j’ai voulu travailler sur ce sujet, c’est pour ça. Je le travaille aussi à côté avec des professionnels. Mais du coup, ça faisait un moment que je travaillais sur la boucle dans laquelle je suis que j’ai atténuée, tu vois ? Mais je ne sortais pas vraiment de la boucle et je pense qu’avec ce travail là, j’ai trouvé la sortie et donc j’espère que je vais vraiment la suivre et que dans un an je pourrai continuer à te dire la même chose que je suis toujours sortie tu vois.

 

Olivier My: Dans un an de toute façon, on reprend rendez-vous et ce sera un autre épisode pour la saison deux.

 

Albane Veyron: Exactement. On verra si je m’y suis tenue et si ça a marché.

 

Olivier My: Et puis l’année prochaine, ce sera Alors ce coup-ci, j’ai fait 18 Keynotes en trois jours et.

 

Albane Veyron: Oupsi !

 

Olivier My: C’est ça. Mais par contre ça va mieux au niveau du temps, je gère mieux !

 

Albane Veyron: Pas fatiguée, absolument pas.

 

C’est ça. Et ce que je trouve chouette dans ce que tu disais tout à l’heure, c’était la dualité du changement, c’est qu’il y a, j’entends en tout cas une dimension plus interne, celle que je recherche et qui me permet potentiellement d’atteindre mes rêves ou simplement de me faciliter le quotidien. Je parle de faciliter le quotidien parce que je trouve que c’est deux mouvements aussi qui sont duales. Je ne sais pas si c’est comme ça qu’on dit, au sens où il y a un mouvement en avant pour aller accéder à quelque chose, mais on peut aussi simplement s’alléger de là où on est, pour aussi pouvoir peut-être ouvrir les yeux sur quelque chose. Tu vois, c’est comme s’enlever des œillères sur qui on est pour accéder à quelque chose qu’on n’a pas encore vu, qu’on voulait. Je ne sais pas si je suis claire dans ce sens là. Donc ça c’est le premier aspect que je trouve intéressant au sens interne. Et puis le changement subit dont tu parles, qui est plutôt le changement externe qu’on n’attend pas, qui vient à nous surtout parce qu’on ne l’a pas demandé, mais qui souvent a un impact interne du coup, parce que c’est un changement interactionnel qui fait que par exemple, je te rencontre, toi, aujourd’hui, on a discuté une seule fois en physique dans un bar à Aix-Marseille et tout ce que tu me racontes m’apprend à moi plein de choses et finalement me transforme de l’intérieur d’une manière ou d’une autre.

 

Albane Veyron: C’est beau ce que tu dis.

 

Olivier My: Bah en tout cas, c’est comme ça que je vois moi le changement avec cette multiplicité d’internalisation d’externalisation. Et ce que je dis souvent, c’est que les yeux ça pointe vers l’extérieur. Quand on veut changer de l’intérieur, c’est souvent les autres qui nous aident à le faire.

 

Albane Veyron: Oui, je suis d’accord, il y avait un axe supplémentaire auquel j’ai pensé sur le changement intérieur. Ce que tu dis, ça vient de l’extérieur. Je pense qu’il peut aussi y avoir d’autres choses. Moi personnellement, je vis avec une maladie chronique qui est évolutive. Et quand tu as dit changement, ça m’est aussi venu en tête parce que je sais qu’en fait elle fonctionne par stades. Et quand on passe un stade, en fait on doit faire un deuil de ce qu’on connaissait. En fait, mon corps pourra faire moins de choses, j’aurai plus de douleurs, etc. Et en vrai, ça me fait assez peur. Moi ce changement là me fait assez peur parce que je me dis si je passe à un autre stade, comment est ce que ma vie va être impactée ? Et finalement, ce sont des changements intérieurs parce que c’est mon corps.

 

Olivier My: Oui, tout à fait.

 

Albane Veyron: Où je n’ai rien demandé mais que je subis quand même, tu vois. Et je pensais aussi à ça parce qu’en France, on est énormément de personnes à être touchées par une maladie chronique évolutive. C’est pour ça que j’y pensais aussi.

 

Olivier My: D’accord, mais tu dis spécifiquement celle que toi tu as, ou au sens général ?

 

Albane Veyron: Au sens général.

 

Olivier My: Au sens général ouais. Mais c’est vrai que quand c’est pas visible, c’est difficile de s’en rendre compte.

 

Albane Veyron: Exactement. Je retrouve les chiffres parce que je le disais dans ma keynote que je faisais l’année dernière justement sur l’égalité et l’inclusion, parce que je parlais des maladies chroniques mais aussi des troubles psychiques. Si je ne dis pas de bêtises, il me semble que c’est à peu près 20 millions de personnes en France qui sont touchées par une maladie chronique.

 

Olivier My: C’est pas rien quand même 20 millions.

 

Albane Veyron: Non, non, c’est énorme.

 

Olivier My: Je ne sais plus à combien on est, mais c’est quoi un cinquième ?

 

Albane Veyron: Il me semblait que c’était à peu près une personne sur cinq.

 

Olivier My: Ouais, c’est ça. Oui, ça fait quand même beaucoup de choses et c’est marrant de voir qu’il y a plein de choses que l’on ne voit pas qui se passent à l’intérieur des gens et ensuite on n’arrive pas à comprendre pourquoi leur comportement change alors qu’en fait si on simplement on avait cette conversation, ça pourrait aussi permettre d’ouvrir la voie à une diversité, à l’inclusion dont tu parlais. Parce que c’est sûr que tu vois, je discutais il n’y a pas très longtemps avec Emmanuelle Aboaf que tu connais j’ai l’impression en tout cas. Et effectivement on discutait de la partie surdité et c’était incroyable de savoir tout ce qui est intéressant de faire pour faciliter les choses et rendre accessibles les choses. Mais moi, ce qui m’avait marqué, c’est qu’elle m’exprime, ce qui se passait chez elle lorsque elle n’arrivait pas à accéder à quelque chose ou lorsqu’elle arrivait à accéder à quelque chose. Et ce que ça a changé dans son écosystème lorsque les gens s’en sont rendus compte. C’est à dire, qu’est ce que ça a changé chez elle lorsque, par exemple, elle s’est exprimée beaucoup plus pleinement parce qu’il y avait quelqu’un qui était là pour l’aider à entendre les conversations. Et donc ces changements internes, je trouve, sont intéressants à avoir, à avoir et à voir et à rendre visible. Et j’ai l’impression que ce que tu faisais en keynote, c’est déjà de les rendre visibles. Déjà d’en parler, c’est déjà pas mal.

 

Albane Veyron: C’est ça et d’ailleurs j’avais échangé avec elle pour cette keynote. Et on s’était croisées d’ailleurs, je l’avais donnée à Devoxx et j’étais allée à sa conférence juste avant et oui oui on en avait parlé. Et le but aussi dans cette conférence, c’était justement de rendre visible, mais aussi de donner la parole. Parce que j’ai été assez dans un sens, je m’y attendais un petit peu, mais peut être pas à ce point là qu’il y ait autant de personnes qui viennent me contacter après la conférence, soit en présentiel, soit même après sur les réseaux pour me dire en fait moi je vis avec telle maladie ou ma fille. Il y avait une personne qui me disait que c’était sa fille qui était touchée et qui n’osait pas en parler au travail en fait, qui subit au final parce qu’on doit se sur-adapter. Et c’est vrai qu’au début, moi je n’en parlais pas au travail. Et ce que je disais dans cette conférence, c’est que il y a deux ans maintenant, ça a été la première fois où j’ai dit en entretien d’embauche ma maladie.

 

Olivier My: Ah oui ?

 

Albane Veyron: Alors je ne dis pas qu’il faut le faire. Je ne dis pas que c’est une obligation ou quoi que ce soit, ça reste des données entre guillemets confidentielles, mais ça a été la première fois où j’ai osé le dire, l’afficher parce que finalement ça impactera en fait ma manière de fonctionner pour la suite, quoi.

 

Olivier My: Et qu’est ce que ça a changé dans l’interaction après ?

 

Albane Veyron: Et bien je suis entrée dans une entreprise qui respectait ça.

 

Olivier My: T’es plutôt bien tombée alors de base.

 

Albane Veyron: Je pense que ça permet de filtrer en fait, c’est que j’ai pu rentrer dans un cadre où je me sens mieux et où je ne suis pas en souffrance parce que je ne suis pas en train de sur-adapter et en pouvant le dire dès le début, je sais que je peux exprimer ça. Je ne me sens pas jugée ou je n’ai pas cette sensation d’avoir « Ah cette salariée. Elle est moins bien parce qu’elle a tel truc », parce que c’est ça qu’on peut se dire dans notre tête.

 

Olivier My: Elle n’est pas normale entre guillemets.

 

Albane Veyron: C’est ça ou je ne vais pas être aussi productive ou un truc comme ça que d’autres. Et du coup, on se met la pression et on veut faire plus. Et puis c’est comme ça qu’on s’épuise.

 

Olivier My: Oui, exactement.

 

Albane Veyron: Déjà, j’avais commencé à en parler d’abord dans l’entreprise et j’ai vu que plein de mes collègues étaient touchés de près ou de loin sur ce type de sujet. Pas que maladies physiques, mais je parle aussi de troubles psychiques. Donc ça aussi typiquement tout ce qui est crises de panique. Quand j’ai commencé à en parler, je me suis rendue compte que plein de gens faisaient des crises de panique. Je n’étais pas du tout la seule, tu vois. Ça, c’était la première étape et petit à petit, j’ai réussi à aller jusqu’en parler en entretien. Maintenant, je ne le cache plus, tout le monde le sait. Non, mais je l’affiche même parfois en mission à des clients parce que je peux être bloquée en fait, un jour, si je fais une crise, en fait, je ne pourrai pas me déplacer.

 

Olivier My: Ça veut dire que maintenant ça t’a donné ce courage ou je ne sais pas si c’est du courage. Peut-être que la première fois, quand tu as dû le dire, effectivement, c’est peut être un peu de courage parce que ça te sort de ta zone de confort, mais maintenant c’est presque une manière aussi de tester la relation, de voir comment est ce que c’est reçu et puis de l’assumer en tant que tel parce que ça fait partie de toi.

 

Albane Veyron: Oui, j’estime qu’on est humain en fait. Enfin, je veux dire, tout le monde finalement a des contraintes choisies ou non, c’est ok.

 

Olivier My: Mais c’est marrant parce que ça veut dire qu’aujourd’hui tu donnes de la voix à quelque chose qui était muet entre guillemets parce que tu ne le mettais pas en exergue. Et en fait on se rend compte aujourd’hui. En plus, toi tu donnes de la voix au sens, tu donnes des conférences, tu donnes tout ça. Mais quand tu commences à parler de certains sujets que tu pensais être très spécifiques, très singuliers et dont on ne parle pas, tu arrives à connecter quand même avec des gens qui, de près ou de loin, soit connaissent quelqu’un, soit en fait sont touchés par le sujet. Et en fait, tu crées des connexions qui sont beaucoup plus profondes parce que beaucoup plus humaines, qui sortent du Est ce que tu as vu le dernier match de foot de je ne sais pas quoi ? Tu vois, tu parles de véritables situations du quotidien qui impactent ta vie. Qui peut être qu’il y ait des gens qui ont trouvé des choses et qui peuvent améliorer la vie d’autres.

 

Albane Veyron: C’est ça c’était aussi l’intention, parce-que je pense que globalement, je n’aime pas trop voir les gens souffrir. Je crois que personne n’aime trop et je me disais que c’était quand même dommage, entre guillemets, de s’infliger ça, alors que peut-être il y a des solutions. Parce que finalement, en en parlant, c’est pas forcément très demandeurs aux entreprises ou quoi d’adapter des petites choses. Et en fait pour nous c’est vraiment une épine en moins dans le pied quoi.

 

Olivier My: Il y a quoi comme adaptations particulières que les entreprises peuvent faire par rapport à ce que toi tu as ?

 

Albane Veyron: Pour ma part, c’est pas un petit changement pour le coup, parce que moi ce qui a vraiment changé c’est la semaine de quatre jours.

 

Olivier My: Ok. Ouais.

 

Albane Veyron: C’est surtout pour ça que j’ai vraiment voulu creuser sur le sujet et que je me suis rendue compte que la semaine de quatre jours permettait vraiment de créer plus d’égalité et d’inclusion. Et j’ai même découvert à quel point.

 

Olivier My: On va pouvoir en parler.

 

Albane Veyron: Ça, c’est un point. Mais moi, c’est ce qui a vraiment changé. Parce qu’en fait j’ai besoin de pas mal de rendez-vous médicaux. J’ai à peu près trois rendez-vous médicaux par mois. C’est quasiment toutes les semaines et c’est des spécialistes. Donc en fait il n’y a pas le week end.

 

Olivier My: Oui ok. Donc en fait tu as une contrainte de temps dont tu as besoin hors du site c’est ça pour aller voir les personnes et c’est principalement une contrainte de temps ?

 

Albane Veyron: Est ce que c’est une contrainte de temps ? C’est plutôt d’agenda. Après maintenant il y a le télétravail qui peut aider un peu, mais moi je ne suis pas à l’aise par exemple d’avoir un rendez-vous qui n’est pas sur un temps.

 

Olivier My: Ouais, je comprends ouais.

 

Albane Veyron: Voilà donc soit il fallait que je cours entre 12 h et deux, soit très tôt le matin, mais tout le monde veut ces horaires là.

 

Olivier My: Bah c’est sûr que ouais.

 

Albane Veyron: C’était super compliqué et maintenant que j’ai la semaine de quatre jours, j’ai mon jour off. En plus il est flottant donc c’est génial. Je peux placer mes rendez vous médicaux et en fait ma maladie m’impacte beaucoup moins aujourd’hui. D’ailleurs je pense que ça se voit quasiment plus. Enfin pas que ça se voyait. Enfin en tout cas, moi je suis quasiment plus impactée parce que j’ai le bon suivi médical que je ne pouvais pas avoir avant.

 

Olivier My: Oui, donc ça t’a ouvert encore plus de perspectives que ce que tu aurais pu croire.

 

Albane Veyron: Totalement. Mais en changement peut-être plus facile on va dire parce que la semaine de quatre jours est quand même impactant. Je pense que tout ce qui est horaires adaptables mais aussi quand même le télétravail va aider les personnes pour leurs rendez vous typiquement parce-que que ce soit pour un trouble psychique ou une maladie physique en général, on a quand même besoin d’un suivi.

 

Olivier My: Ok. Donc oui, c’est moins matériel au sens physique du terme, mais c’est vraiment cet aménagement pour te permettre d’avoir cette liberté d’aller, te faire suivre au bon endroit, au bon moment quoi.

 

Albane Veyron: C’est ça. C’est pour avoir les bons rendez-vous. Après, voilà ça c’est personnel par rapport à ma maladie, mais ça peut être d’autres choses. Et quand même un truc qui m’a enlevé un gros poids. Moi, j’ai une maladie chronique. Les maladies chroniques sont très liées au stress. Surtout que moi j’ai une maladie qui est inflammatoire et le stress est inflammatoire. Donc dès que ça s’enflamme trop, ça crée des crises qui ne sont pas du tout agréables.

 

Olivier My: J’imagine.

 

Albane Veyron: Et en fait, le fait de sentir que je peux parler des choses dans l’entreprise, ça veut dire que moi, ma manageuse, je peux lui dire et en fait ça diminue tellement mon stress que ça évite aussi de créer des crises. Donc ça, je pense que c’est important. Et les maladies chroniques sont souvent quand même liées à ces sujets là aussi.

 

Olivier My: Tu crées un cercle vertueux en te permettant d’en parler, ce qui te permet toi de te soulager et les autres de savoir que je ne sais pas si tu te sens pas bien ou si tu tires la gueule. Je sais pas si tu tires la gueule toi ?

 

Albane Veyron: Je sais pas. Parfois je suis fatiguée.

 

Olivier My: Oui tu es plus fatiguée.

 

Albane Veyron: Moi, ça me fatigue beaucoup en fait.

 

Olivier My: Ok, donc si on voit que tu as un visage fatigué, c’est pas juste que tu t’en fous quoi, tu vois, Je veux dire les interprétations qu’on peut faire des fois au travail. Donc toi c’est plus fatiguée.

 

Albane Veyron: En fait c’est beaucoup de douleurs et les douleurs, ça fatigue énormément, ça prend beaucoup d’énergie, ça prend beaucoup d’énergie.

 

Olivier My: Mais au moins comme ça, les gens sont au courant, Ils peuvent prendre aussi leurs dispositions.

 

Albane Veyron: Oui.

 

Olivier My: Parce que ce que j’aimais bien dans ce que tu disais, c’était que le fait de ne pas le dire, c’est que tu te sur-adaptes toi même. Sauf qu’à force de te sur-adapter, les gens ne se rendent pas compte que c’est pas ton mode de fonctionnement, on va dire nominal et que là tu es en sur-adaptation. Là au moins tu leur dis dès le départ et ils peuvent aussi faire un pas vers toi alors que toi tu fais toujours des pas vers eux au sens tu vois de qu’est ce qui est d’apparence normale au sens énergétique.

 

Albane Veyron: Mais pour donner un petit exemple si tu veux, par exemple, ça m’est arrivé qu’une fois. Heureusement, les crises sont quand même très rares, mais ça m’est arrivé une fois où j’étais au travail et j’ai une crise qui s’est déclenchée. Mais alors des douleurs. Mais tu as presque envie de mourir à ce moment là. Et je devais animer une formation, alors c’est une courte formation. C’était vraiment une introduction pour des Scrum Masters et du coup, en fait, j’étais censée changer de bâtiment, mais c’était juste à côté. Du coup, les personnes sont venues, ce qui est adorable et en fait, je suis restée assise. Ils ne m’en ont pas voulu mais en fait je ne pouvais pas tenir debout. J’étais incapable en fait d’aller prendre l’ascenseur et d’aller jusqu’à eux parce qu’il fallait que mes médicaments fassent effet et que là j’étais.

 

Olivier My: Ah oui, d’accord.

 

Albane Veyron: J’avais extrêmement mal et en fait, ça s’est très bien passé. Au final, ça s’est très bien passé, ils m’en ont pas voulu. J’ai continué après à accompagner l’équipe. Tout va bien.

 

Olivier My: Tu as pu être qui tu es. Tout simplement.

 

Albane Veyron: Bah je ne peux pas faire grand chose. Mais voilà. Je veux dire, j’ai pas eu besoin d’annuler ou quoi que ce soit, on a pu adapter et en soi, j’aurais pu m’être pété la cheville tu vois et pas être debout non plus typiquement.

 

Olivier My: Mais les gens en finale peuvent être très ouverts et très accueillants simplement en se disant les choses. Mais d’ailleurs je viens de me dire parce que là on est chez toi et on est très cosy. Mais au final, je t’ai même pas demandé de te présenter. Est ce que tu peux le faire s’il te plaît ? Pour les personnes qui ne te connaîtraient pas.

 

Albane Veyron: On a oublié. Oui, je vais me présenter. Du coup, tu l’as dit au début. Donc Albane Veyron. Je suis coach professionnelle et experte en engagement salarié. Je suis également conférencière. C’est quelque chose qui me plaît beaucoup et que j’ai envie de faire grandir.

 

Olivier My: En tout cas ça te donne le sourire, ça te donne les étoiles aux yeux.

 

Albane Veyron: C’est ça. C’est quelque chose où je me sens vivante. Je trouve ça génial de partager. J’adore aller aux conférences des autres et j’adore aussi pouvoir monter sur scène et me sentir vivante et partager et me rendre compte que ça peut avoir de l’impact. J’ai vraiment envie, sincèrement, au fond de moi que ça puisse apporter aux gens qui viennent. Et on le disait en off tout à l’heure, mais moi ça me permet aussi de me connecter aux personnes parce que je n’ose pas toujours. Je n’ose pas trop aller dans les évènements m’incruster et en étant oratrice ça permet aux gens de venir vers moi pour discuter. C’est plus pratique.

 

Olivier My: Ça met un peu la lumière sur soi. Des fois on n’ose pas la mettre sur soi même pour aller voir les gens. Et en fait, être orateur ou oratrice, c’est effectivement un moyen de le faire. Après, il faut que les gens viennent.

 

Albane Veyron: Voilà, c’est ça. Puis j’avais la casquette de coach agile aussi pendant pas mal d’années, un peu moins aujourd’hui. C’est vrai que le coaching pro, ça a pris un peu plus de place et ça me plait beaucoup. Voilà. Et pour peut-être en dire un peu plus. Ben moi initialement, je n’étais pas du tout dans ce domaine là. J’ai totalement switché parce que j’étais dans le domaine de l’astrophysique plus jeune.

 

Olivier My: Tu l’avais évoqué tout à l’heure.

 

Albane Veyron: C’est ça. Et donc voilà, donc j’ai fait un peu de recherche. Après je suis passée par l’innovation, puis petit à petit, le change, la conduite du changement. Puis j’ai rencontré un coach agile et j’ai fait Waouh, c’est ça que je veux faire. Et du coup, j’ai trouvé un mentor et je me suis dit c’est comme ça que je suis devenue coach agile petit à petit. Et ça, c’est vraiment fait par itération. Tu vois, par exemple, je ne savais pas que ça existait coach pro.

 

Olivier My: Ok, toi, tu ne connaissais pas ce métier là ? C’est à dire que tu es quand même rentrée dans le monde du change, mais au sens on va dire consulting change, c’est ça ?

 

Albane Veyron: Consulting. Mais là, à ce moment là, quand je suis entré dans le change, j’avais rencontré un coach agile et je savais que je voulais faire ça.

 

Olivier My: Ok, d’accord.

 

Albane Veyron: Par contre, je ne suis pas devenu coach agile tout de suite. C’est que j’ai commencé par le change et en même temps, j’ai trouvé un mentor qui m’a mentorée petit à petit. Après, il y a un client qui m’a fait confiance où je suis passée par l’innovation parce que j’avais quand même un master d’innovation en design thinking. Donc je suis rentrée en design thinking. Lui, il coachait, il m’a embarquée petit à petit, j’ai pu prendre en expérience et ce client m’a fait confiance et je l’en remercie encore parce que j’étais jeune pour commencer le coaching agile et c’est au bout de quelques années où je me suis dit j’ai l’impression qu’il me manquait un truc dans le coaching agile. Et c’est là où j’ai découvert le coaching pro. Et en fait, j’ai été coachée, j’ai pris moi même un coaching pro et j’ai vu les changements dans ma vie et en plus ça a tilté pendant les sessions et je me suis dit ok, la prochaine étape c’est ça. Du coup je m’étais donnée cinq ans pour trouver mon école de coaching et faire un master pour devenir coach pro. Ce que j’ai fait du coup en 2020. Et voilà, ça s’est fait petit à petit. Et puis pareil pour les conférences. Et petit à petit pour l’engagement aussi. Et du coup, c’est pour ça, je ne sais pas ce que je vais faire dans cinq ans.

 

Olivier My: Mais c’est plein de petites étapes qui se sont additionnées les unes avec les autres. C’est à dire que tu avais cette curiosité aussi ?

 

Albane Veyron: De l’humain.

 

Olivier My: Oui.

 

Albane Veyron: Ben dis toi que ça va paraître bizarre, mais même quand j’étais en astrophysique, je créais des exercices en fait qu’on pourrait dire de développement personnel.

 

Olivier My: Peut-être, je ne sais pas !

 

Albane Veyron: Par exemple. C’est ça, par exemple. Moi, je sais qu’à ce moment là, j’étais en couple et la communication n’était pas top. Et du coup, j’ai créé un exercice de communication que j’avais mis en ligne. Et du coup, mes amis ont commencé à me le demander et du coup je l’ai partagé.

 

Olivier My: Donc tu me disais à l’époque tu étais en couple où vous aviez des problèmes de communication et toi tu as créé un exercice de communication en ligne ?

 

Albane Veyron: Oui en fait, je l’ai créé pour nous, mais je l’ai mis sur un drive.

 

Olivier My: C’était pour vous quand même ?

 

Albane Veyron: Oui, oui. C’était pour nous. Sauf que j’en ai parlé à des amis et ça leur a plu. Du coup, je l’avais dupliqué et il y a plein de personnes qui se sont mises à l’utiliser et j’en faisais plusieurs. En fait, je l’ai créé pour moi à la base, je créais plein de petits exos. Je pense qu’on peut mettre dans la case développement personnel.

 

Olivier My: Oui, tout à fait.

 

Albane Veyron: Et c’est quand j’ai fait mon master de coaching pro que je me suis rappelée de ça, alors qu’à ce moment là je faisais de l’astrophysique, je travaillais sur la formation des étoiles.

 

Olivier My: Oui, effectivement. Bah en fait c’était quasiment la même chose. Si métaphoriquement on prend l’image, c’est que toi tu aides à former des étoiles, des nouvelles étoiles.

 

Albane Veyron: Oui, je pense qu’on rayonne, mais de manière. J’ai un podcast aussi qui s’appelle Pouvoir d’Étoiles. C’est pas pour rien.

 

Olivier My: C’est pas pour rien. Tu vois, il y a plein de choses qui s’alignent du coup.

 

Albane Veyron: Oui. On peut continuer loin comme ça. Mais oui, c’est ça. Moi je pense que chaque personne rayonne à sa manière et c’est ça que je trouve beau.

 

Olivier My: Effectivement. Et d’ailleurs, ça brille chez toi.

 

Albane Veyron: Ouais, j’aime bien les guirlandes, j’appelle ça pour préciser chez moi, j’ai des guirlandes qui s’allument et j’appelle ça les guirlandes du bonheur.

 

Olivier My: Tu leur donnes un nom en plus ?

 

Albane Veyron: Ouais, j’appelle ça comme ça. Alors je ne les ai pas toutes mises. Il y en a encore une là bas. Mais ouais, ça me rend joyeuse. J’aime bien.

 

Olivier My: Tu crées l’environnement qui te permet d’être au mieux de qui tu es.

 

Albane Veyron: C’est ça. Et encore là, j’ai allumé le plafond pour le podcast, mais sinon je n’allume jamais les plafonniers, c’est que des lumières un peu partout. Je trouve que c’est plus agréable.

 

Olivier My: Ouais, mais ça l’est. En tout cas, c’est apaisant.

 

Albane Veyron: Tant mieux. Je suis ravie.

 

Olivier My: Et après voilà cette présentation qui s’est différée. Désolé, je viens d’y penser. Tu parlais du temps. Et je pense que c’est un sujet qui t’importe en ce moment. Donc tu disais que tu l’avais étudié pendant un an et donc c’est venu comment ce sujet ?

 

Albane Veyron: En vrai, il est venu depuis plus longtemps que un an. Un an c’est plutôt le temps vraiment de faire toutes les recherches, enfin toutes les sources, etc. quand vraiment je me suis dit je vais en faire un sujet de conférence, à la base un sujet de TEDx, puis c’est devenu un sujet de keynote. Le sujet du temps, je pense qu’il est venu quand j’ai eu peur la première fois de faire un burn out, quand j’ai senti que je m’épuisais. Mais surtout, j’ai senti que ça revenait par cycles. J’étais dans une boucle.

 

Olivier My: C’est à dire que tu sentais, tu sais, le c’est marrant, moi j’ai toujours cette image d’un faucon qui est au bord de la falaise, qui a les serres au bord de la falaise, tu vois, et qui voit la chute. C’est à dire que quand tu disais que tu étais au bord du burn out et que tu le sentais, c’est que tu sentais que tu arrivais au bout de quelque chose et que si tu faisais un pas de trop, tu rentrais dans ce cycle infernal ?

 

Albane Veyron: J’étais déjà dans le cycle infernal. Je sentais que j’étais dans un cycle en tous cas qui se rejouait. Mais je sentais qu’à des moments, j’arrivais à ma limite et je me suis dit moi j’avais plutôt la notion je vais me prendre un mur, je vais trop vite et à un moment, paf, ça va s’arrêter. Alors au début, ça allait. Je suis une personne, je suis très bosseuse. En plus, moi quand j’étais en astro, j’ai eu toujours l’habitude de travailler jusqu’à minuit tous les jours. Je travaillais le week-end, en astrophysique, il n’y avait pas. Enfin, les gens ne prennent pas vraiment leurs vacances, mais le rythme au jour le jour était différent de ce que j’ai connu après dans le privé, en entreprise, pas la même charge mentale, etc. On bossait vraiment beaucoup, mais je ne sais pas comment dire, c’est quand même un peu différent, mais n’empêche que en plus j’ai fait prépa etc. Donc ça faisait quand même depuis mes 17 ans que je bossais vraiment beaucoup sans vraiment avoir de vacances. Donc quand on est jeune, j’imagine que c’est peut-être plus facile, mais au bout d’un moment c’est fatiguant. Et quand j’ai démarré en entreprise, j’ai continué un peu sur le même rythme finalement. Je ne bossais pas jusqu’à minuit, j’ai quand même diminué mais je pense que je m’étais un peu fatiguée. Et en fait, je suis rentrée dans une quête de reconnaissance. Je pense que je ne suis pas la seule, mais en fait je voulais prouver ma valeur, surtout en tant que junior au début et l’entreprise dans laquelle j’étais, il y avait une sorte de note à la fin de l’année avec des niveaux et forcément, moi je voulais le plus haut niveau. Ben oui, sauf que ce que je n’avais pas compris, c’est qu’en fait c’était une gaussienne. En fait, tout le monde ne pouvait pas avoir le plus haut niveau, même si on l’avait atteint sur les petites cases.

 

Olivier My: Ouais, je comprends.

 

Albane Veyron: Parce qu’en fait c’était utilisé, mais ça je savais pas. Un jour c’est un manager qui m’a expliqué, c’est qu’en fait la plus haute case, elle est utilisée pour les promotions. En fait, il l’utilise pour faire passer un cran, manager des trucs comme ça ou des très hautes promotions. C’est utilisé pour ça.

 

Olivier My: Il y a pas autant de place là dessus.

 

Albane Veyron: Et en fait, ils l’utilisent pour quelqu’un d’autre. Ils ne peuvent pas l’utiliser pour une autre personne. Donc en fait, c’est stratégique. Et moi je comprenais pas pourquoi je cochais pas cette case la première année. Et donc j’ai voulu faire encore plus que l’année précédente. Sauf que je suis arrivée à un point. Je me suis dit mais en fait je peux pas faire plus que ça. C’est là qu’on m’a expliqué le concept, mais c’était un peu trop tard. Donc à la base, je suis rentrée là-dedans. C’est là que je m’en suis rendue compte. Je me suis dit OK, ça prend quand même beaucoup de place cette histoire. Et je me fatigue quand même beaucoup. Et je voyais, tu vois, je prenais trop de sujets, je me fatiguais, j’arrivais au bout, mais je tenais mes engagements, après du coup j’ai arrêté de prendre des sujets mais du coup d’un coup, il y avait du vide, beaucoup de vide.

 

Olivier My: Bah c’est sûr que quand t’as rempli plein de choses…

 

Albane Veyron: Voilà, donc j’ai fait plein plein de choses. Le lendemain, il n’y a plus rien, il y a plus rien. Qu’est ce que je fais? Tu te reposes un peu au début et après tu te dis je reprends un projet mais au lieu d’en reprendre qu’un, j’en prenais quatre et je repartais dans la boucle.

 

Olivier My: Tu avais le rebond derrière.

 

Albane Veyron: Voilà, c’est ça. Et donc ça, j’ai commencé à le travailler avec ma superviseuse. Honnêtement, de coaching. Et je me suis dit il y a un sujet. Après, j’ai même travaillé avec ma psy. Et c’est là où je me suis dit bah autant faire ma thérapie en conf. Voilà. Donc ça va mieux. J’ai encore un peu de travail quand même sur le sujet, la preuve, mais ça va beaucoup mieux et surtout, je ne voulais pas prendre le mur. Et ce qui m’a vraiment fait le déclic, c’est quand j’ai vu une de mes meilleures amies faire un burn out.

 

Olivier My: Oui, donc tu as vu en vrai ce qui aurait pu t’arriver.

 

Albane Veyron: Et surtout les symptômes qu’elle me disait les semaines avant. Je les avais aussi. Et là j’ai fait Ah non, non, non, non, je ne crois pas.

 

Olivier My: Moi, je n’y vais pas !

 

Albane Veyron: Voilà, c’est ça, j’ai fait non, c’est hors de question. Je n’irai pas Là-dedans.

 

Olivier My: Et donc tu parles de burn out, tu parles de quête de reconnaissance. Et le lien avec le temps, c’est quoi ? C’est la manière dont tu as géré ton temps pour empiler les choses, c’est ça ?

 

Albane Veyron: C’est ça parce qu’en fait, dans ma quête de reconnaissance. Je voulais tout faire plus vite pour montrer que j’avais de la valeur. Quand on regarde les réseaux sociaux et tout, parfois on a l’impression qu’il y a des gens ils ont 18 ans, ils ont déjà monté une licorne, ils font des millions de chiffre d’affaires et toi tu es là. Ok.

 

Olivier My: Il vient à peine de sortir d’école.

 

Albane Veyron: Oui, c’est ça. En fait, je trouve qu’il y a plein de gens et c’est génial. Il y a plein de gens qui font plein de trucs de ouf, mais justement ils font plein de trucs de ouf. Et du coup je me disais mais comment je me différencie de tout ça finalement, vu que tout le monde fait des trucs trop bien et c’est trop bien que tout le monde fasse des trucs trop bien.

 

Olivier My: Mais c’est vrai que ça, c’est à la fois la force et le côté horrible des réseaux sociaux. C’est qu’on voit souvent tout ce que les gens font, mais on ne voit pas toujours l’arrière boutique.

 

Albane Veyron: Après, je le voyais aussi dans l’entreprise, je voyais plein de gens extrêmement talentueux, etc. Et du coup je voulais un peu rattraper.

 

Olivier My: Ouais, je comprends.

 

Albane Veyron: Je voulais rattraper ça. J’étais la plus jeune coach de l’entreprise. On me ramenait beaucoup, beaucoup à mon âge.

 

Olivier My: Ah ouais.

 

Albane Veyron: Ouais. Un de mes premiers clients avait quand même parié sur le fait que je me ferai écraser par les équipes en moins de deux semaines. Oui, ça m’a fait plaisir. Je suis restée trois ans quand même.

 

Olivier My: Et tac.

 

Albane Veyron: J’ai coaché 120 personnes là-bas. Après voilà, il m’a vu arriver. J’étais toute jeune. Je suis toute fine, je suis toute petite. Il s’est dit C’est qui cette gamine qui va nous apprendre la vie ? J’entends. Mais du coup, on m’a beaucoup ramenée à ça.

 

Olivier My: Et encore.

 

Albane Veyron: Mais bon, on m’a beaucoup ramenée à ça. Et du coup, je voulais prouver que j’étais compétente. Mais je voulais le faire vite. Et c’est ça le truc du temps, c’est que j’avais un peu du mal à estimer et je me disais ah ça, je peux le faire en tant de temps. On va dire. Et du coup, je prenais trop de sujets dans le même laps de temps et je me retrouvais un peu sur quatre ou cinq trucs différents. Et ça, j’en parle dans la keynote pour les personnes qui iront l’écouter.

 

Olivier My: Tout à fait.

 

Albane Veyron: Et voilà, j’en parle. Et on est beaucoup à être un peu en mode multi-tasking comme ça, sur plein de sujets. Et en fait, notre cerveau, il est pas fait pour ça et ça l’épuise beaucoup. Et j’ai senti cet épuisement d’une part, et surtout ça impactait même ma vie privée. Parce qu’en fait, quand t’es claquée le soir mais que t’es vraiment claquée, c’est que tu peux rien faire d’autre que scroller sur ton téléphone quoi.

 

Olivier My: T’as le système automatique qui se met en place.

 

Albane Veyron: C’est à dire qu’en fait, même mon conjoint, finalement, je pouvais même plus avoir des interactions de qualité, je pouvais même plus discuter parce que j’arrivais même pas à l’écouter. C’est chaud quand même.

 

Olivier My: Oui, c’est pas top.

 

Albane Veyron: Bah ouais. Et heureusement, il est ultra compréhensif et il m’a accompagnée là dedans mais.

 

Olivier My: Mais t’as pas recréé de jeux pour communiquer alors que.

 

Albane Veyron: Si si.

 

Olivier My: C’est à dire que t’as quand même été créative depuis un certain temps sur le monde des interactions. Là effectivement, tu te focalises sur le temps, mais c’est un thème qui en tirent plein d’autres. Et tu disais tout à l’heure un peu au passé, voilà, je gérais d’une certaine manière les choses. Aujourd’hui, ça va mieux par rapport à ta quête de reconnaissance, tu en es où aujourd’hui ?

 

Albane Veyron: C’est une bonne question. Et ben ça va mieux aussi.

 

Olivier My: Ça va mieux aussi.

 

Albane Veyron: Ça va mieux aussi. Je pense que les conférences m’ont beaucoup aidée parce que justement, en tant que personne toute petite, toute fine, en plus, en tant que femme aussi, je sentais quand même que j’étais moins écoutée que les autres. Et du coup je pense que ça m’a permis de dire bon ben voilà, je donne des conférences, donc ça me donne, comme on dit, une reconnaissance…

 

Olivier My: Social proof c’est ça ?

 

Albane Veyron: Ouais, c’est ça, c’est ça que je cherchais.

 

Olivier My: Une preuve sociale.

 

Albane Veyron: Preuve sociale merci, C’est ça que je cherchais qui m’a, je pense aidée. Et puis j’avais un ou deux objectifs. Honnêtement, le TEDx c’était un de mes rêves et donner une keynote. Et là je suis à ma troisième keynote et j’ai donné mon deuxième TEDx. Je pense que c’est bon.

 

Olivier My: Ça suffit, ça va ?

 

Albane Veyron: Oui ça va.

 

Olivier My: Mais justement parce que donc on se le disait en off, donc on se croisait nous, et effectivement je te voyais de loin et effectivement l’image que j’avais c’était voilà, tu es toute discrète, toute menue et aujourd’hui, effectivement, je te vois beaucoup plus sur scène, très souriante comme tu l’es en face de moi aujourd’hui. Le passage entre moi discrète quête de reconnaissance et moi sur scène. Déjà la première fois. Comment ça s’est fait ?

 

Albane Veyron: Alors en fait, j’ai pas une image vraiment de moi discrète.

 

Olivier My: J’ai l’impression que c’est ce que tu dégages peut-être de l’extérieur, mais au final, tu as une certaine énergie interne, c’est ça qui se révèle.

 

Albane Veyron: Je ne suis pas introvertie en tout cas.

 

Olivier My: Ah c’est intéressant.

 

Albane Veyron: Je suis très extravertie je pense. J’adore les gens, j’adore. Je suis très curieuse, j’adore connaître la vie des gens, etc. Rencontrer des nouvelles personnes j’adore ça et je partage assez facilement. Tu vois, par exemple sur ma maladie chronique, etc. Enfin, j’ai pas peur de dire les choses, je sais qu’il y a plein de gens qui disent ah, ils ont peur que ce soit retenu contre eux, mais en fait moi je vois pas trop ce qu’on peut en faire, donc autant le mettre sur la place publique tu vois.

 

Olivier My: Je comprends.

 

Albane Veyron: Donc je sais pas. Voilà, moi j’ai pas trop ces peurs là, mais je comprends que les gens l’aient. Par contre, oui, on me met souvent l’étiquette parce que je pense que j’ai une petite voix et je ne suis pas. Par exemple, si personne prend le lead, je vais prendre le lead. Par contre, je ne vais jamais m’imposer.

 

Olivier My: Ouais, je comprends.

 

Albane Veyron: Je ne sais pas comment dire. Donc il y a ça. Et ensuite comment s’est fait la première conf ? Et bien honnêtement, j’ai été inspirée par une personne qui s’appelle Fabrice Liut avec qui j’ai eu la chance de donner une conf d’ailleurs, plus tard, j’étais allée le voir sur le design sprint à Agile Grenoble justement. Et là je me suis dit Waouh, je veux essayer de faire ça. Donc je me suis mise en quête de faire ça. Au début, j’ai été refusée. Comme je pense, non il y a des gens qui sont pris du premier coup, tant mieux. Moi, je me suis fait refuser. Je me suis bien fait refuser au début. Et les premiers Agile Tours qui m’ont fait confiance, c’est Agile Toulouse et Agile Bordeaux. Le premier, je l’ai donnée à distance pour Agile Toulouse.

 

Olivier My: C’est à dire que c’était période covid parce que la distance, c’était pas trop habituel.

 

Albane Veyron: C’est ça, j’en avais donné en interne aux entreprises et j’en donnais quand j’étais en astro parce qu’on a des colloques et on fait des présentations d’équipes, etc. Mais ce n’est pas ce que j’appelle conférence.

 

Olivier My: C’est vrai que ce n’est pas pareil quand par exemple tu es formateur ou quand tu es j’allais dire conférencier, c’est pareil, mais au final quand tu donnes un cours, je pense que c’est pas pareil.

 

Albane Veyron: C’est pas un cours, c’est quand même de la présentation, mais c’est pas les mêmes événements. Après si la toute première conférence c’est quand même à l’Agile Experience et ça c’était un événement qu’on avait créé, on était trois à le créer quand j’étais encore à CGI. Je sais pas s’il faut citer mais.

 

Olivier My: Bah c’est fait donc oui.

 

Albane Veyron: Dans tous les cas, c’est un événement qui revient. C’est un événement interne d’entreprise quoi. Enfin interne avec des clients mais qu’on avait créé. J’ai eu la chance après de le mettre au niveau France, donc j’étais très contente. C’est ça qui m’a beaucoup épuisée aussi. Et c’est là que j’ai donné ma première conf, mais c’était moi qui créait l’event donc c’était facile d’être oratrice dedans mais ça a été mes premiers pas. Et ensuite en effet, Agile Toulouse après pendant le covid du coup premier agile tour où j’ai pas eu de chance et ça c’est important je trouve de le dire pour les personnes qui nous écoutent, qui ont envie de donner des conf, c’est pas grave, c’est pas grave, vraiment. Et je suis passée en ASMR. Mais en fait c’était à distance et le serveur a lâché pendant ma conf.

 

Olivier My: En plein milieu.

 

Albane Veyron: Ouais et en fait les orgas avaient pas mon numéro d’ailleurs suite à ça, Maintenant, il demande toujours les numéros des orateurs et.

 

Olivier My: C’est grâce à toi alors du coup maintenant.

 

Albane Veyron: Et moi pendant 20 minutes, j’ai fait ma conf dans le vide et il y avait tous les agilistes qui me connaissaient qui me contactaient sur mon téléphone. Sauf que moi je donne une conf donc je regarde pas mon téléphone. Et au bout d’un moment, à force de le voir s’allumer, je regarde. Ils font Il faut que tu te connectes, faut que tu relances, faut que tu relances.

 

Olivier My: Oui parce que du coup tu présentais tes slides et donc tu voyais pas que.

 

Albane Veyron: Je voyais pas. J’avais un écran chez moi.

 

Olivier My: Oui, moi j’avais pareil. Effectivement.

 

Albane Veyron: J’ai eu ça, tu vois. Et le premier en présentiel, c’était du coup Bordeaux qui m’ont fait confiance.

 

Olivier My: Donc ça plutôt 2021 22 ?

 

Albane Veyron: Je pense c’était juste après, on avait encore tous les masques et tout.

 

Olivier My: Oui, donc c’était je sais pas, c’était 2021, je me rends pas compte en fait à partir de quand.

 

Albane Veyron: C’était pas 2020 mais fin d’année parce que Agile, Bordeaux c’est en fin d’année.

 

Olivier My: Ah oui effectivement, c’est fin d’année ouais mais après est ce que déjà on avait repris le physique ?

 

Albane Veyron: Il y avait une partie à distance et une partie présentielle, c’est que c’était un nombre réduit dans la pièce et les gens étaient aussi connectés à distance. Donc c’était hybride et c’était un atelier sur les croyances.

 

Olivier My: Ah ouais. Laisse tomber quoi. Ouais.

 

Albane Veyron: Atelier qui fait un petit tour de France. D’ailleurs, j’étais très contente.

 

Olivier My: Mais ça veut dire que du coup, tu es une habituée des problèmes techniques.

 

Albane Veyron: Ah ben tu veux savoir à quel point je suis habituée à des problèmes ?

 

Olivier My: J’avais cru entendre une histoire, donc je veux bien la réentendre de ta bouche.

 

Albane Veyron: Pour les personnes qui nous écoutent, sachez que ce n’est pas grave. Regardez, je suis toujours là. Maintenant, je n’ai plus peur de prendre des bides sur scène. Je me dis si ça plante, c’est pas grave parce que c’est pas grave. Voilà. Je serai toujours là après. Et au final, c’est rigolo après. Bon, faut pas faire non plus un malaise sur scène. Tu vois, là c’est moins drôle, mais s’il y a un truc qui plante, ça plante. Et ça m’a appris justement à lancer des trucs. Tu vois, là, pour la keynote, je vais tenter des trucs. Si ça se trouve, personne va réagir et tout le monde va rigoler. Tant pis, c’est pas grave, j’aurai essayé tu vois.

 

Olivier My: Et tu auras marqué les esprits.

 

Albane Veyron: Voilà. Exactement. Ah, c’est la meuf qui a essayé de faire un truc, Ça n’a pas du tout marché. C’est pas grave, au moins j’ai essayé.

 

Olivier My: Je te raconterai un truc après alors.

 

Albane Veyron: Ok. Bah dis toi que pour le TEDx, le premier que j’ai donné c’est beaucoup de travail un TEDx. C’est quand même sept huit mois Genre tu bosses à fond quoi.

 

Olivier My: C’est un vrai travail professionnel quoi.

 

Albane Veyron: Gratos sur mon temps personnel que j’avais donné justement sur la flexibilité et l’authenticité au travail et j’étais la première à passer.

 

Olivier My: C’est bien ça.

 

Albane Veyron: Donc j’ouvrais le TEDx, j’ouvrais le TEDx et donc on avait fait tous les tests techniques, etc. Tout va bien. Je monte sur scène, je démarre le début, ça se passe bien. Et là, d’un coup, un bruit atroce. Mais pas les trucs Arsène machin, je sais pas comment ça s’appelle. Non, vraiment, un bruit super fort, horrible. On éteint les micros, ça continue.

 

Olivier My: Ah oui, donc un bruit fort aussi.

 

Albane Veyron: Oui, un bruit super fort. Et c’est pas mon micro, c’est pas le micro de la présentatrice. Ils ont dû vider la salle, tout débrancher et tout rebrancher.

 

Olivier My: C’est à dire que tu avais commencé quand même ?

 

Albane Veyron: Oui. J’avais donné à peu près quatre minutes sur les quinze. Non, Un petit peu moins peut-être trois minutes.

 

Olivier My: C’est à peine tu commences à être lancée tu sais, tu sens que tu commences à avoir ta présence sur scène et tout.

 

Albane Veyron: C’est un TEDx. Ça fait neuf mois que tu bosses ton truc. Tu as un essai et après c’est sur YouTube et la chaîne TEDx. Je ne sais plus combien de millions d’abonnés. Tu as envie que ce soit bien, c’est ce qui va rester.

 

Olivier My: Bah c’est sûr.

 

Albane Veyron: Du coup, il reremplissent la salle. Ils me remettent mon micro et tout. Sauf qu’on refait pas de test. Et là où ils ont voulu faire trop vite, c’est qu’ils ont oublié de re-régler mon micro. Première phrase je bondis ainsi que toute la salle tellement c’est fort. Mais moi-même j’ai sursauté. Tout le monde a sursauté. Je me suis dit Génial! Et en fait, ils ont réglé pendant mon passage. C’est à dire que ça monte, ça descend, ça monte, ça descend et moi je regarde les orgas en mode Est-ce que je m’arrête ? Et c’est ça qu’il y aura sur YouTube. Je suis ravie.

 

Olivier My: C’est pas encore le cas ?

 

Albane Veyron: Non, Normalement, ça devrait bientôt arriver. Ça fait deux mois qu’on me dit que ça va arriver. Normalement, ils sont censés le mettre en ligne avant janvier.

 

Olivier My: Bah tu seras connue pour celle qui s’est adaptée en même temps. Flexibilité, authenticité, c’est ça non ?

 

Albane Veyron: Ouais, c’est ça. J’espère que ça se verra pas trop. Après, les orgas ont été honnêtes avec moi, ils m’ont dit que je le verrais sur la vidéo. Mais c’est un peu dur quand tu as passé autant d’heures à réciter.

 

Olivier My: Surtout quand le problème, si je puis dire, ne vient pas de toi. C’est à dire que c’est tout l’environnement qu’il y avait autour de toi, mais forcément, ça a eu une influence sur qui tu es et.

 

Albane Veyron: C’est comme ça. Du coup, j’en ai fait un deuxième.

 

Olivier My: Au moins c’était pour compenser. Tu dis allez, maintenant j’y retourne.

 

Albane Veyron: Mais en vrai, c’était aussi un peu. Je voulais qu’il y en ait un bien quoi. Par contre, faire deux TEDx dans la même année, je recommande pas.

 

Olivier My: Ah oui j’imagine.

 

Albane Veyron: Parce que du coup j’ai fini le TEDx et trois semaines après j’ai commencé le travail pour celui d’après.

 

Olivier My: Ah oui, d’accord, Oui non. Peut être qu’un jour moi j’en ferai un. Tu sais, je m’étais. Je me suis posé la question, je me dis tiens, j’aimerais bien en faire un. Mais il s’avère que beaucoup des conférences que je fais sont pas forcément issues d’un travail à moi, mais c’est plutôt des choses qui m’ont inspiré et du coup je le prends et en fait j’en refais une vision, une adaptation. Mais souvent c’est le cœur du travail de quelqu’un et peut-être qu’un jour je travaillerai sur la question.

 

Albane Veyron: Tu peux, c’est très particulier comme exercice par contre c’est ultra riche, alors faut aimer, enfin aimer ou pas. Moi j’ai pas ultra kiffé mon deuxième. Enfin, le passage en lui-même, j’ai pas kiffé mon passage sur scène.

 

Olivier My: L’expérience finale, tu veux dire?

 

Albane Veyron: Dans l’ensemble, la journée était géniale parce que tu vois les autres orateurs et oratrices et ils ont des parcours mais exceptionnels. Quand tu suis tous les TEDx de la journée, tu ressors ultra inspirée et ça crée un petit groupe super sympa quoi. Ça c’est trop cool !

 

Olivier My: Tu fais partie de l’expérience en plus donc ouais.

 

Albane Veyron: Ouais, ça c’est ultra intéressant. Par contre, moi j’ai pas kiffé mon passage sur scène.

 

Olivier My: Ah ouais.

 

Albane Veyron: C’est pas comme en conférence où tu vois, je kiffe le moment. Là, tu es sous pression. En plus, là je voulais vraiment qu’il n’y ait pas de problème cette fois-ci. J’étais fatiguée de tout ce mois-ci quoi, qui était bien intense. J’ai pas réussi à apprécier, j’ai fait l’exercice.

 

Olivier My: Et c’était combien de temps?

 

Albane Veyron: Alors un TEDx, c’est moins de 18 minutes.

 

Olivier My: C’est moins de 18 minutes, d’accord.

 

Albane Veyron: Sinon c’est à supprimer.

 

Olivier My: Ok. Oui c’est un exercice qui est pas évident.

 

Albane Veyron: Et le mien il a fait normalement seize minutes.

 

Olivier My: Normalement ?

 

Albane Veyron: À peu près. Bah c’est chronométré, je crois qu’il a fait 16:20 ou quelque chose comme ça.

 

Olivier My: C’est marrant parce que moi j’ai fait l’exercice, Je ne sais pas si tu avais vu passer Boost Your Inspiration et c’est un exercice de 7 minutes et je veux essayer de faire l’exercice. Je me suis dit tiens, ce serait marrant. Je me dis bon, je fais des confs de 45, je devrais réussir à faire 7 quoi. Et c’est marrant parce que quand tu le fais la première fois, moi j’avais essayé de le travailler. Je dis voilà, je vais le faire comme ça : 2 minutes 30. Je fais merde. Tu sais, j’ai commencé à écrire mon truc et puis après j’essaie de le dire comme ça, un peu je fais deux minutes 30. Merde. Et j’ai passé toutes mes idées quoi, tu vois ? Et du coup, tu fais Mais comment est ce que je peux faire et tout ? Et après tu commences à rajouter des exemples et tout. Et en fait, tu te rends compte que c’est souvent l’illustration qui prend le temps. Mais ouais, ça a été un bordel monstre. Mais en tout cas, le fait de faire 7 minutes, je trouve que c’est un exercice qui est intéressant par rapport à 45 minutes, ça veut dire que seize minutes aussi c’est sympa parce que du coup tu mets moins de contenu, mais ça veut dire que ce que tu mets est beaucoup plus fin, beaucoup plus essentiel. Et donc tu es probablement plus impactante à ce moment là quand tu l’as fait quoi !

 

Albane Veyron: C’est le but.

 

Olivier My: Ouais, je t’ai dit que je te raconterais un truc parce que je sais pas si tu l’as vu l’année dernière, ouais, je crois que c’est ça. Je n’arrive plus à me souvenir des dates maintenant je suis fatigué, mais j’ai fait une keynote à Niort qui est un sujet actuellement que je partage beaucoup sur la simplicité. Et en fait, j’ai buggé pendant la session et donc c’est une de celles qui est enregistrée et qui est partout et que je partage parce que du coup voilà, c’est celle qui était en keynote et c’est assez marrant parce que alors c’est pas marrant pour moi fondamentalement sur le moment mais voilà, moi quand je suis mal à l’aise, je rigole. Donc c’est pas ça ne se voit pas forcément sur le moment. Mais en gros, j’ai essayé de faire une phrase parce que moi j’aime bien les phrases tu sais, ou des fois tu utilises les mêmes mots mais dans un sens inversé, etc. Et quand je le faisais en répétition dans ma tête ou avec d’autres personnes, ça passait sans problème. Et je sais pas pourquoi, ce jour là, quand j’ai commencé à faire ma phrase, au milieu de la phrase, j’ai buggé. Je me suis dit mais est ce que je dis les mots dans le bon sens ?

 

Albane Veyron: Ah non, je vois.

 

Olivier My: Et du coup bah en fait j’ai essayé de recommencer trois quatre fois mais, et c’est là que je trouve que c’est intéressant par rapport à ton expérience de voilà, les problèmes techniques, ça arrive. Voilà. C’est qu’en fait ça a créé une connexion avec la salle. Ça veut dire que c’était un moment qui était à la fois dur pour moi et à la fois super enrichissant. Parce que bon, j’ai toujours pas réussi à faire la phrase donc j’ai passé, mais ça a créé une sorte de richesse et de lien avec les gens qui fait que du coup j’ai passé, j’ai continué, mais à la fin de la session, j’ai réessayé parce qu’il y a des gens qui m’ont dit bon alors la phrase c’était quoi ? Et j’ai réessayé, j’ai encore raté.

 

Albane Veyron: Il fallait pas cette phrase en fait.

 

Olivier My: Mais du coup je la fais plus maintenant. Mais ce qui est intéressant, c’est qu’il y a plein de gens qui sont venus me voir après. Du coup, là, il y a un peu plus de gens qui sont venus me voir et qui m’ont demandé si je l’avais fait exprès. Parce que l’effet de ne pas dire vraiment une phrase. Et en fait de simplement la rater, Je pense que les gens y ont plus réfléchi que si je l’avais dit. Il y a même quelqu’un qui a été très sympa qui l’a écrit sur un papier et qui m’a dit tiens, je crois que c’est ça la phrase que tu voulais dire.

 

Albane Veyron: C’est trop adorable.

 

Olivier My: C’est trop mignon en fait en même temps.

 

Albane Veyron: Adorable.

 

Olivier My: Mais c’est pour dire qu’effectivement, les problèmes comme ça, on les a. Mais je trouve que l’expérience humaine qu’on a quand on est conférenciers et conférencières, je ne sais pas si tu les vis pareil parce que tu en as fait en ligne aussi, mais moi en ligne j’ai aucun plaisir.

 

Albane Veyron: Ça dépend si on peut avoir des interactions ou pas, mais c’est très différent, je suis d’accord.

 

Olivier My: Enfin, moi je ne vois pas les gens de manière générale parce que ils ne mettent pas leur caméra. Ou des fois tu ne sais pas ce qu’ils regardent. Mais c’est vrai qu’il y a une dimension où tu fais ton truc et puis après c’est fini. Et moi je trouve que quand tu partages quelque chose, c’est pour l’expérience, la résonance que tu as avec les gens. Les petits sourires que tu peux voir, les gens qui hochent la tête ou les gens qui font la tête. Tu leur dis ok. Du coup, il y a des gens qui ont l’air de se poser des questions. Et puis tu peux enchaîner, mais il n’y a pas cette connexion en ligne quoi. Et je ne sais pas si tu as vécu ça il y a pas longtemps, tu fais une conf en présentiel et il y a plus de gens à distance qu’en présence.

 

Albane Veyron: Ça m’est arrivé juste après le covid du coup.

 

Olivier My: Ah oui, c’est ça. Ouais, ouais. Et ça c’est très particulier.

 

Albane Veyron: La partie hybride, moi je trouve ça très difficile parce que en plus, moi c’était un atelier, du coup j’avais l’ordinateur pour envoyer des consignes, tu vois dans le tchat. En même temps j’avais ceux en présentiel et après il fallait faire des partages donc ils avaient une application pour que ça se connecte sur l’ensemble. Enfin, j’étais allée chercher loin.

 

Olivier My: Oui, surtout animer un atelier en hybride, c’est quand même une gymnastique parce que te connecter aux gens qui sont à distance, c’est un mode de connexion qui est particulier. Et puis après, créer le lien avec les gens à l’intérieur, c’est encore compliqué quoi.

 

Albane Veyron: Petit challenge.

 

Olivier My: Ouais, parce que moi, la dernière fois j’avais fait une conférence, c’était J’avais cinq personnes en face de moi, 80 à distance.

 

Albane Veyron: Le décalage.

 

Olivier My: Et puis tu étais dans un grand amphi, t’es trop content, tu arrives dans l’amphi, t’as un grand amphi puis après de cinq personnes tu vois, et par contre tu as un nuage d’écrans noirs.

 

Albane Veyron: Après tu peux te dire que ces cinq personnes, elles étaient ultra VIP.

 

Olivier My: Oui c’est ça. Je peux me dire plein de choses en tout cas.

 

Albane Veyron: Mais je comprends, on a peur des bugs sur scène et tu vois, toi tu le partages. Moi parfois la plus grande peur que j’ai c’est d’un coup le blanc.

 

Olivier My: Dans ta tête ?

 

Albane Veyron: Ouais. Genre t’es genre trou noir, je sais pas comment on peut dire, mais genre vraiment t’as plus rien et tu sais plus la suite et tu restes bloquée là.

 

Olivier My: Et tu penses vraiment que ça peut arriver ça ?

 

Albane Veyron: En fait, moi ça m’est arrivé en compétition quand j’étais jeune.

 

Olivier My: Compétition de quoi ?

 

Albane Veyron: De gymnastique ? En GRS, j’étais au ballon. Tu sais le truc avec.

 

Olivier My: Mais du coup, c’est pas un blanc dans la tête alors ?

 

Albane Veyron: En fait, j’ai oublié ma choré en fait. Et je me suis retournée devant le jury. Ils étaient quatorze et j’étais jeune, j’étais en primaire, j’étais super bien lancée. À un moment je dois tourner, tu vois, Je me retrouve face à eux les quatorze et je me souviens plus de rien. Vraiment, je me souviens plus de rien. Je suis restée devant. Apparemment, tout le monde a fini par m’applaudir quoi mais j’ai aucun souvenir. Je suis juste restée comme ça à les regarder et parfois ça me revient en tête et je me dis imagine, tu fais ça en conf. Et j’avais très peur de ça au TEDx parce qu’il y en a. Il y a une des speakers qui a bloqué trois fois pendant son TEDx. Alors après t’as quelqu’un devant qui peut te souffler la suite de ton texte, mais tout le monde le voit. D’ailleurs les gens t’applaudissent en général pour te relancer quoi. Mais ça apporte de l’authenticité comme tu dis. Par contre, si tu repars pas, c’est un peu compliqué je pense.

 

Olivier My: Ouais, c’est ça. En fait, il y a toujours la dimension. On est humain, on peut tous chuter à un moment donné. C’est juste que il y a un moment donné, il faut y aller aussi quoi. C’est ça qui est difficile. Mais du coup, tu as fait de la GRS alors ?

 

Albane Veyron: Ouais. Ouais, j’étais au ballon, je faisais de la compète, ça m’a bien calmé. Tu sais que je suis quand même arrivée 12ᵉ sur 30.

 

Olivier My: Mais ça veut dire que tu faisais de la compétition !

 

Albane Veyron: Oui !

 

Olivier My: Et en primaire en plus.

 

Albane Veyron: Ouais, moi ça m’a calmé de la compét.

 

Olivier My: Ça t’a calmé de la compète.

 

Albane Veyron: Ouais ouais après j’en ai fait un peu en équitation plus tard, j’ai eu un peu ces idées qui me sont revenues quoi. Enfin, j’ai eu peur et je me suis dit en fait, la compétition, c’est pas pour moi.

 

Olivier My: Alors qu’est ce que tu as fait comme sport différent? Parce que là tu me parles de GRS, tu me parles d’équitation déjà, ça n’a rien à voir.

 

Albane Veyron: J’ai fait pas mal de sport, mais les sports que j’ai fait le plus longtemps, j’ai fait énormément d’équitation. Mon papa avait un cheval, j’ai grandi avec cette jument donc je me réveillais le matin, elle se réveillait aussi, tu vois, dans le champ à côté.

 

Olivier My: Ah ouais !

 

Albane Veyron: Je la voyais allongée se réveiller. Je trouvais ça trop bien. Elle avait le même âge que moi, tu vois, on a vraiment grandi.

 

Olivier My: Une connexion, oui, c’est ça.

 

Albane Veyron: On avait quasiment le même âge, donc j’en ai fait beaucoup et c’était la passion de mon père. Et j’ai fait beaucoup de gym et de GRS. Après, j’ai eu un kyste dans le poignet que j’ai toujours. C’est très compliqué à opérer les kystes dans les poignets. Enfin, la chirurgie de la main est très compliquée. Ça a arrêté la gym. Voilà, c’est vraiment les deux grands sports que j’ai fait le plus. Après, j’ai fait un peu du judo, j’ai fait. J’ai fait quelques années de plusieurs choses on va dire. Mais après j’ai fais de la muscu, plus tard.

 

Olivier My: De la muscu ?

 

Albane Veyron: Ouais je fais de la muscu, c’est bien.

 

Olivier My: Ouais, tu lèves des choses ou.

 

Albane Veyron: Ouais c’est ça. Oui, sur des machines quoi.

 

Olivier My: Ouais, et c’est toujours ce que tu fais.

 

Albane Veyron: J’en ai beaucoup fait. Et puis il y a eu le Covid. Ça a fermé. Moi, je payais toujours ma salle de sport.

 

Olivier My: Ils n’ont même pas fait un geste ni quoi que ce soit ?

 

Albane Veyron: Non parce que je pense que ça les aurait mis en faillite. Et du coup, j’ai fini par annuler et il faut que je retrouve une salle bien parce que j’ai déménagé entre temps. Mais voilà, je fais pas mal de yoga. Si je fais de la danse. Ouais, j’ai oublié. Ça fait douze ans que je fais de la danse.

 

Olivier My: Et c’est quoi comme danse ?

 

Albane Veyron: Je fais du rock.

 

Olivier My: Ah, tu fais du rock ? Mais c’est à deux, non?

 

Albane Veyron: Ouais c’est à deux ! C’est de la danse de couple.

 

Olivier My: Donc ça veut dire que malgré le fait que tu aies une maladie qui te fatigue énormément, tu es quand même très dynamique à côté.

 

Albane Veyron: Bah en fait, il vaut mieux quand on a une maladie chronique. Après c’est vrai que par contre ça m’a empêché. Typiquement un truc que j’ai pas dit, j’ai fait beaucoup de bad, enfin du badminton et j’adore ça. Et je ne me suis pas inscrite en club parce qu’après tu es dans une équipe et souvent tu es plus ou moins un peu obligée d’être quand même pas en compétition. Mais tu vois, tu fais quand même des tournois et tout. Et en fait, j’ai trop peur d’être absente et en gros de ne pas être assez solidaire avec l’équipe. Et ça, par contre, je n’ai plus du tout fait de sports d’équipe comme ça ou de groupe parce que je ne veux pas avoir ça en responsabilité.

 

Olivier My: Il y a une sorte d’engagement de ta part vis à vis d’un collectif et.

 

Albane Veyron: C’est ça la salle de sport ou le yoga. J’y vais quand je veux et ça embête personne.

 

Olivier My: Si t’y vas pas c’est ton problème.

 

Albane Veyron: Ouais c’est ça.

 

Olivier My: Ouais, je comprends, c’est trop marrant parce que moi je fais du bad.

 

Albane Veyron: Mais oui, je crois en plus je le sais.

 

Olivier My: Je suis mauvais mais effectivement j’adore ça et je ne suis pas très sport de raquette, tu vois de manière générale, moi j’étais très arts martiaux, tu vois, ça vient avec toute la culture peut-être, mais c’est vrai que les raquettes ça n’a jamais été trop mon truc et je trouve ça très marrant. Donc c’est marrant comme quoi ouais.

 

Albane Veyron: C’est trop bien.

 

Olivier My: Bon, un de ces jours.

 

Albane Veyron: J’ai dû perdre en niveau depuis.

 

Olivier My: Bon, c’est pas grave, j’en ai pas particulièrement.

 

Albane Veyron: Vu que je suis petite les gens me smatchs là, ils sont trop méchant.

 

Olivier My: Ils sont trop méchants.

 

Albane Veyron: Non mais parce que je joue surtout avec mon copain. Il fait 1m90 et moi je fais 1m58. Du coup il peut me smasher de super haut comme ça.

 

Olivier My: Oui, effectivement.

 

Albane Veyron: Encore ça va t’es peut-être pas trop trop grand. Peut-être que j’ai une chance.

 

Olivier My: Non, je ne suis pas particulièrement grande, mais je garde ça en tête. En tout cas.

 

Albane Veyron: Ok.

 

Olivier My: Je vais rebondir sur l’engagement parce que tu disais que tu étais coach en engagement salarié. C’est ça ?

 

Albane Veyron: En engagement salarié.

 

Olivier My: Tu peux nous en dire un peu plus sur ça?

 

Albane Veyron: Oui, l’engagement en fait parce que souvent ça peut être un peu confondu avec genre le bien-être au travail ou le bonheur au travail. L’engagement, c’est surtout l’implication et l’énergie que les personnes ont envie de mettre au service de l’entreprise et dans l’atteinte des objectifs, voire le dépassement des objectifs de l’entreprise. Donc bien sûr que si on se sent bien dans notre travail, ça impacte, mais c’est un des piliers de l’engagement on va dire. Ok. Et dans les piliers d’engagement, il y a plein de choses. On peut autant avoir les locaux. Tu auras la reconnaissance dedans. La reconnaissance pareil, c’est un éventail. Dès que tu prends un levier, tu as un éventail derrière. Tu vois, tu vas avoir aussi tout ce qui est management. Je pense que c’est un sujet qui est important. Tu vois, tout ce qui est équilibre, on peut appeler ça pro perso, mais bon, je vais mettre une grosse case équilibre en fait. Justement, quel est le rythme qui est induit par l’entreprise,

 

Olivier My: La gestion du temps, du coup.

 

Albane Veyron: La gestion du temps et à l’intérieur donc tu vois, il y a plein d’axes en fait d’engagement qui fait que les personnes ont envie de s’investir pour l’entreprise et ça va dans les deux sens, c’est que si l’entreprise ne fait rien, il y a peu de chances qu’il y ait un bon engagement et inversement quoi. Et du coup, moi j’interviens en effet dans les entreprises, on va dire que j’interviens à deux niveaux différents. Soit il y a déjà un problème.

 

Olivier My: Trop tard, du coup ouais.

 

Albane Veyron: Soit il y a déjà un problème. Et en fait je fais des audits d’engagement et ça permet de comprendre qu’est ce qui bloque, qu’est ce qui ne va pas, de donner vraiment la parole à tout le monde. Donc c’est vraiment une étude. Moi j’ai fait un peu des. Dans mon master, j’ai fait un an de sociologie, Alors je ne suis pas sociologue hein, c’est pas une étude sociologique, mais je me base quand même là dessus, donc ça reste quand même une étude sérieuse quoi. Et ça permet de comprendre les leviers d’engagement qui bloquent et de mettre des choses en place. Ces audits, ils peuvent être faits aussi à d’autres moments, même quand ça fonctionne bien, parce que parfois on ne sait pas ce qui fait que ça fonctionne bien et parfois on change un truc et paf! On a fait tomber la pyramide alors qu’en fait ça fonctionnait bien, mais on ne savait pas que c’était ça qui fonctionnait bien. Donc il y a cette partie là et après il y a des entreprises qui vraiment investissent dans l’engagement. Et là je viens sur un peu plus longtemps pour vraiment créer une stratégie d’engagement. Donc ça vient avec la stratégie d’entreprise. Et là on voit tous les piliers de l’engagement et Qu’est-Ce qu’on peut mettre en place parce que par exemple, juste l’intégration, tu vois quand tu arrives. Donc tout ton parcours d’intégration, ça fait partie de l’engagement.

 

Olivier My: C’est vrai que j’entends beaucoup de boîtes où le problème c’est l’onboarding, c’est ça.

 

Albane Veyron: C’est exactement ça. Oui, en anglais. Du coup, oui, oui, je dis le parcours d’intégration, mais oui, c’est l’onboarding. Exactement. L’onboarding mais aussi le Offboarding, ça se dit.

 

Olivier My: Tout à fait, Oui, tout à fait. C’est exactement ça.

 

Albane Veyron: Tu vois, cette partie là aussi, elle est importante. Tout ça, ça fait partie de la stratégie d’engagement. Le feedback, le feedback. C’est un des piliers pour moi. De l’engagement aussi, tu vois. Donc comment on crée une culture du feedback. Et le feedback, pareil à plusieurs niveaux, c’est dans les équipes, c’est aussi côté management, c’est aussi du côté de l’organisation, comment on partage, comment on récupère de l’information, etc. Et comment on donne le feedback positif. C’est important. Là, il rentre dans la reconnaissance. Tu vois les piliers, ils s’entrecoupent et heureusement. Et tout ça, ça fait des stratégies d’engagement.

 

Olivier My: D’accord. Donc c’est ça que tu mets dans la dimension engagement salarié.

 

Albane Veyron: C’est ça. Mais tu vois, c’est pour ça que je dis les locaux parce qu’on n’y pense pas forcément, mais ça va jusqu’aux locaux, c’est est ce que…

 

Olivier My: Aménager les espaces.

 

Albane Veyron: Exactement ça en fait partie. Si t’as pas envie de venir sur site parce que parfois t’as même pas le matériel nécessaire sur place, t’as pas envie de t’investir.

 

Olivier My: Et tu le vois l’impact que tu as auprès des salariés, auprès peut-être de l’organisation au sens général.

 

Albane Veyron: Alors ça dépend des missions, parce que ça dépend si je peux voir la suite.

 

Olivier My: Ouais, c’est ça ouais.

 

Albane Veyron: Parce que tout ce qui est systémique, ben parfois ça met du temps, c’est normal le temps que ça bouge. Ce que je vois vraiment par contre, c’est quand les salariés se sentent entendus. Donc quand il y a un audit, quand il y a la restitution et quand vraiment chaque personne s’est sentie entendue. Là, moi je suis contente.

 

Olivier My: Et comment tu le vois ? Comment tu le sais ?

 

Albane Veyron: En général, ils viennent me le dire et j’essaie de bien faire mon taf. Et du coup ils me le disent. Et moi je leur demande aussi derrière en fait, s’ils se sont retrouvés vraiment dedans. Et ça, c’est important. Et du coup, tout de suite, ça change les choses. Et je le vois même quand je fais les one-to-one parce que du coup c’est très carré, c’est ultra confidentiel et tout. J’y fais très attention. Il n’y a aucun nom nulle part. Tu vois mes documents, ils s’appellent aux horaires des one to one. Enfin, ça me tient à cœur de faire très attention à ça, qui est vraiment un cadre sécurisant. Et en fait, je le vois quand les personnes, elles peuvent vraiment déposer des trucs en one to one. Juste ça parfois, Parfois il y a juste besoin de ça.

 

Olivier My: Juste d’être écouté par quelqu’un.

 

Albane Veyron: Exactement. Juste. Enfin, il y a des personnes et moi je le ressens. Tu vois, en tant que personne assez stressée parfois, juste pouvoir dire à ma manageuse eh ben en ce moment, c’est difficile pour moi, pour telle et telle chose et qu’elle l’ait entendu. Et ben en fait ça va mieux. Non mais c’est vrai.

 

Olivier My: Est ce que c’est le fait qu’elle t’ait écouté ou est ce que c’est le fait que tu aies eu l’occasion de le dire ?

 

Albane Veyron: Les deux. Parce que tu peux le dire toi dans le privé, mais tu ne sais jamais si ça va être entendu par ta direction. Là, tu vois, c’est accueilli, c’est ah, je comprends telle ou telle chose et je sais qu’elle y fera attention.

 

Olivier My: Oui, je comprends. Je te dis ça parce que la résonance de sujet que ça m’a amené dans ma tête, c’était par exemple, je ne sais pas si t’as fait genre une connerie ou quelque chose tu vois, genre t’as cassé un meuble ou une connerie comme ça, tu vois. Et juste le fait de le dire, tu vois le côté tu te dis simplement un truc qui s’est passé ou tu penses que tu vas te faire taper dessus mais juste le fait de le dire, tu vois, ça t’enlève un poids.

 

Albane Veyron: Oui, ça t’enlève un poids, c’est sûr.

 

Olivier My: Et c’est pour ça que je réfléchissais au côté J’ai dit quelque chose déjà, ça m’enlève un poids. Mais après, ce que j’entends, c’est qu’il y a la réception aussi qui t’a renvoyé un sentiment de confort suffisamment intéressant. Parce que la personne, elle a compris. Et puis elle te renvoie quelque chose qui est positif pour toi.

 

Albane Veyron: C’est ça. Et en fait, je pense qu’être entendu et pouvoir déposer des choses dans un cadre safe, ça joue déjà beaucoup, safe pas de l’agilité à l’échelle.

 

Olivier My: Oui, je me suis dit est ce que je la fais ou est ce que je la fais pas ?

 

Albane Veyron: En fait, je viens d’y penser. Je me suis dit quand même en vrai, c’est le soir, on est fatigué, on a le droit.

 

Olivier My: Oui, c’est ça, Ils sont loin, ils sont loin.

 

Albane Veyron: Ne nous jugez pas, s’il vous plait.

 

Olivier My: Mais en tout cas, super! C’était une curiosité que j’avais sur justement le terme engagement, parce que moi je parlais beaucoup de responsabilité fusse un temps, j’en parle toujours, mais en fait le thème de la responsabilité est très lié au sujet que tu amènes. C’est à dire que le thème de la responsabilité telle que je l’amenais, c’était vraiment le processus mental qui nous permet de nous mettre en mouvement par rapport à quelque chose et pas simplement le côté de quel cadre de sécurité j’ai besoin au cas où, sinon je vais me faire taper dessus si je ne réponds pas à mes objectifs. Tu vois, c’est un peu différent. Il y a forcément les deux qui rentrent en ligne de compte. Mais du coup, c’est le travail sur le processus mental qui est intéressant pour comprendre dans quel état mental je suis lorsque je m’approprie la situation et j’y réponds de manière efficace. Donc, dans ce processus mental, on décrit tous les états mentaux qui sont toutes les excuses qu’on se donne pour ne pas se mettre en mouvement. C’est pour ça qu’il y a forcément une connexion dans une des branches de tout ce que tu nous as décrit qui doit être cohérente. Tout à l’heure, tu nous évoquais la semaine de quatre jours et ça a eu pas mal d’influence chez toi parce que tu disais comment tu en es arrivée à découvrir ça ?

 

Albane Veyron: Oui, alors moi c’est plus que ça. Enfin, pour moi c’est un changement dans ma vie, un vrai changement positif. Il y a un avant et un après la semaine de quatre jours, ça c’est sûr. Alors moi j’ai découvert la semaine de quatre jours en changeant d’entreprise. Et en fait, je suis rentrée dans une entreprise qui s’appelle Ideme. C’est une petite boite qui est sur Lyon. Après, il y a d’autres entreprises qui sont à la semaine de quatre jours aussi. Il y en a de plus en plus d’ailleurs en France. Et cette entreprise est à la semaine de quatre jours.

 

Olivier My: C’était déjà le cas ?

 

Albane Veyron: Oui, c’était déjà le cas.

 

Olivier My: Ah oui, ok.

 

Albane Veyron: Donc c’est vrai que ça a fait partie des sujets qui m’ont intrigué parce que quand j’ai quitté mon ancienne boîte, en fait, j’avais plusieurs propositions et honnêtement, des propositions qui étaient très tentantes. Et en fait, cette proposition, elle est arrivée en dernière. Je me suis dit Waouh! Est ce que je fais d’un coup je tourne, tu vois, Parce que j’étais un peu embarquée. Enfin, ça a un peu remis en question mon choix à ce moment là. Il n’y a pas que ça. Donc la semaine de quatre jours et puis tout ce que j’ai évoqué sur la bienveillance et le fait d’avoir pu poser les choses vraiment, enfin pour moi c’est très différent. Et donc oui, donc Ideme a la semaine de quatre jours. Mais en plus de ça, parce que la dirigeante en fait elle, ce qu’elle souhaite derrière c’est vraiment la flexibilité pour les personnes. Ce que je me rends compte parce que maintenant j’ai étudié la semaine de quatre jours, c’est que tout le monde ne met pas la semaine de quatre jours pour les mêmes raisons. C’est que moi, la semaine de quatre jours, elle me tient à cœur dans un souci d’égalité et d’inclusion. Pour du coup la CEO d’Ideme, c’est surtout cette partie flexibilité et j’ai interviewé d’autres DRH et CEO d’autres entreprises à la semaine de quatre jours qui pouvaient avoir d’autres raisons. Il y avait des personnes, c’était plus, je pense à une entreprise où c’était beaucoup pour permettre aux personnes de s’impliquer dans des associations. Parce-que c’était une entreprise très orientée sur la partie climatique et la majorité de leurs salariés voulaient vraiment s’impliquer dans des assos à côté. Donc tu vois, on peut mettre la semaine de quatre jours pour différentes raisons.

 

Olivier My: Et ce n’est pas forcément lié au domaine de la boite du coup. Les assos c’est vraiment ce que vous voulez. De toute façon, c’est un temps off.

 

Albane Veyron: C’est un temps off, on en fait ce qu’on veut. Mais ce que je veux dire, c’est que l’intention du dirigeant ou de la dirigeante n’est pas toujours pile la même. Donc c’est intéressant. Et donc nous, on a la semaine de quatre jours. Mais dans ce souci de grande flexibilité et d’autonomie, c’est que notre jour, il est flottant. C’est à dire que toutes les semaines je mets mon jour off où je veux.

 

Olivier My: Mais quand tu dis je le mets, ça veut dire qu’il faut que tu préviennes quelqu’un ?

 

Albane Veyron: Non, je suis dans mon timer, donc moi je peux dire à quelqu’un j’ai mes clients donc je m’adapte. Je ne vais pas dire demain, finalement je ne viens pas. Par contre, moi, là où ça m’a vraiment enlevé une épine du pied, c’est que ça m’a enlevé du stress dans le sens où une crise, ça ne prévient pas forcément. Et là je me dis si jamais ça arrive, je croise les doigts pour ne pas que ça arrive. Mais si jamais ça arrive, je peux faire bouger mon jour off.

 

Olivier My: Ouais d’accord.

 

Albane Veyron: J’ai pas besoin d’aller courir trouver un médecin machin, tu vois, ça me laisse un jour pour faire ce qu’il y a à va faire etc. Si vraiment c’est une crise qui durerait plus longtemps et ça, ça m’a enlevé un poids énorme. Donc c’est comme ça que j’ai découvert la semaine de quatre jours en la vivant. Et en fait, en à peu près un an, je me suis rendue compte de l’impact que ça avait dans ma vie. Et je me suis dit en fait, si ça m’impacte autant, ça doit impacter d’autres gens. Je suis partie de ce concept là. Je me suis dit si ça me sert, ça doit servir d’autres gens.

 

Olivier My: Tu disais que c’était une petite boite. Ça veut dire que vous êtes combien ?

 

Albane Veyron: On est une quinzaine.

 

Olivier My: Une quinzaine. Et donc tous ces gens là, je suppose que tu as échangé aussi avec eux, je suppose en tout cas.

 

Albane Veyron: Oui.

 

Olivier My: Et ça veut dire que eux, ça a changé aussi beaucoup de choses dans leur vie ?

 

Albane Veyron: Alors ça dépend des personnes et de leur sujet, mais typiquement, toutes les personnes qui ont des enfants en bas âge.

 

Olivier My: Oui, effectivement.

 

Albane Veyron: Des personnes qui auraient d’autres contraintes. Il y a aussi toutes les personnes qui peuvent faire des sports plus ou moins haut niveau aussi, ou qui ont des passions tout simplement. Juste avoir un autre rythme. Il y a pas mal de personnes quand même qui s’investissent dans des assos. Voilà, moi je dors. Et je crée des TEDx et des conférences.

 

Olivier My: Vous n’imaginez pas donc les personnes ne te voient pas, mais elle avait un visage très sérieux et d’un coup, elle a souri.

 

Albane Veyron: Mais j’aime bien le dire parce que c’est vrai. Moi ça me permet de me reposer aussi autre que les rendez-vous médicaux, mais du coup je suis partie de ça. Ma base c’est Ça a changé beaucoup de choses dans ma vie. Si ça me sert, ça doit servir à d’autres gens. Et du coup, j’ai commencé à creuser dans les études qui avaient déjà un peu sur le sujet. Donc j’étais partie à l’étude à ce moment là, en vogue, qui était celle sur le Royaume-Uni, qui est donc le test. Et je suis allée chercher plus loin et je me suis basée sur la Roue des privilèges, qui est un outil qui permet de voir en fait toutes les discriminations qu’on peut vivre tout simplement. Et suivant comment on se situe sur la roue, plus on est susceptible ou pas de vivre des inégalités. Et en fait, je me suis basée là dessus et je suis allée interviewer plein de personnes et je me suis rendue compte que la semaine de quatre jours, elle ne servait pas que pour des personnes qui vivraient avec une maladie, mais ça sert beaucoup plus, ça sert en termes alors la première chose à laquelle on pense, c’est l’égalité. L’égalité homme femme. Ce qui est vrai parce que aujourd’hui, il y a beaucoup plus de femmes que d’hommes qui sont aux 4/5. 4/5, ça veut dire 80 % du salaire. Donc, ça veut dire que si tout le monde passait à la semaine de quatre jours, hop, toutes les femmes qui sont aux 4/5 récupèrerait leur salaire complet. C’est pas rien. Et on parle de la semaine de quatre jours. La semaine en quatre jours, c’est diminution du temps de travail pour le même salaire.

 

Olivier My: Oui, ça change beaucoup l’interprétation qu’on a.

 

Albane Veyron: Je précise parce que je sais que souvent on peut confondre. Donc là, moi, si je fais quatre jours normaux, je fais quatre jours. C’est juste que je suis payée cinq, ce qui est vachement bien.

 

Olivier My: Dit-elle avec un sourire.

 

Albane Veyron: C’est vachement bien. Je ne vais pas me plaindre.

 

Olivier My: Oui, tout à fait.

 

Albane Veyron: Voilà. Et je perds pas de jours de congés parce qu’on a quand même nos 25 c’est ça ? 25 jours de congés payés.

 

Olivier My: Je sais pas moi j’en ai pas.

 

Albane Veyron: Bah normalement c’est cinq semaines. Du coup moi ça m’en fait six.

 

Olivier My: Ah bah oui, effectivement.

 

Albane Veyron: Par contre, en effet, il n’y a plus de RTT. Donc je sais que des personnes sont très attachées donc il y a quelques jours à perdre. Sauf que il y en a je ne sais plus 40 et quelques à gagner.

 

Olivier My: Après, il y a un équilibre dans les deux.

 

Albane Veyron: Moi je préfère. Voilà.

 

Olivier My: Mais du coup, la question qui se pose c’est est ce que tu pourrais changer maintenant ?

 

Albane Veyron: C’est super dur de revenir en arrière je pense. Je ne vois pas comment on peut faire quand pour la keynote du coup que j’avais donnée l’année dernière, j’ai interviewé je ne sais plus combien de personnes, pas mal de personnes et j’ai interviewé des personnes aux 4/5 et des personnes à la semaine de quatre jours, les deux, les deux profils parce que je n’avais pas assez de personnes la semaine de quatre jours à contacter. Les deux et j’ai demandé aux personnes si elles pouvaient revenir en arrière. Personne. Il y a une seule personne qui m’a dit OK, si on triple mon salaire juste pendant quelques mois pour mettre de l’argent de côté et faire un autre projet.

 

Olivier My: Oui, c’est ça, ouais.

 

Albane Veyron: Voilà donc sinon personne, je ne vois pas comment revenir en arrière.

 

Olivier My: J’ai l’impression en fait que c’est renoncer à des avantages ou des choses que l’on considère être des avantages à un instant T. Je dis ça parce que je fais un parallèle. Je ne sais pas du tout si la connexion est bonne, mais c’est comme ça que je vais le faire, tu vois typiquement, donc moi je suis indépendant donc je n’ai pas de congés. Et donc quand je prends des congés, j’ai un peu la double peine. Non seulement je facture pas, mais en même temps, souvent je dépense donc les vacances entre guillemets, c’est souvent. Enfin, ça a été un grand sujet pour moi. Et Covid arrive. Covid arrive et 50 % de mon activité m’est enlevée du jour au lendemain. Et bien évidemment, moi qui ai tendance à prendre de l’avance et donc pas du tout avoir de trous ou ce genre de choses là, ou avoir de la chance de pas avoir de trous. Je vais dire ça, là je n’ai rien, tu vois. Parce que ça m’est enlevé. Et bien en fait, c’est là que j’ai découvert ce que c’était que d’avoir de l’espace, même si j’avais de la rémunération en moins. Tu vois, ça veut dire qu’en fait c’est quelque chose qui m’a été imposé, mais c’est là que j’ai développé les choses qui sont au cœur de qui je suis aujourd’hui, mais parce que ça m’a été enlevé, tu vois, d’une manière un peu brutale, mais ça m’a permis d’apprécier cet espace que ça m’a ouvert, qui n’est pas forcément financier, mais qui aujourd’hui, tu vois le thème de la responsabilité qui est vraiment au cœur de ce que je fais.

 

Olivier My: C’est là que je l’ai enfin creusé. La première fois que je commençais à me filmer pour monter une formation en ligne, c’est là que je l’ai fait. Il y a plein de trucs comme ça que j’ai testé à ce moment là parce qu’on m’a enlevé ce truc là de manière assez brutale. Et je me dis que les personnes qui sont en cinq cinquième aujourd’hui, bah, peut-être que c’est pareil si on leur dit Voilà, maintenant tu vas faire l’expérience, on t’enlève 20 % de ton salaire potentiellement et tu vas tester le quatre cinquième avec les moins 20 % du coup. Bah teste ce truc là et vois ce que ça donne. Et je pense que lorsque les gens ont commencé à le faire et voir les intérêts autres que financiers que ça peut leur apporter, peut-être que ça va pouvoir peut-être les aider à aller dans cette direction là. Moi, c’est comme ça que je le vois. Je me dis aujourd’hui tu vois, j’ai cette tendance à me dire il y a les besoins financiers et il y a plein de choses qui ne s’achètent pas et qu’on peut vraiment vivre lorsque on a du temps. Tu vois, c’est toujours ce jeu entre le temps et l’argent. Je trouve qu’il n’est pas évident à gérer quoi.

 

Albane Veyron: Mais là tu me lances sur deux sujets différents. Parce que d’une part, il y a le sujet du temps et du vide qui est le cœur du sujet de la conférence que je vais donner dans trois jours. Et d’autre part, tu parles sur la partie argent. L’intérêt est quand même que je vois de la semaine de quatre jours donc où tu gardes ton salaire complet en termes d’égalité et d’inclusion, c’est que tout le monde ne peut pas perdre 20 % de son salaire et que dans la roue des privilèges, les personnes que j’ai pu interviewer, c’est notamment des personnes qui sont aidantes. Il y en a plein en France aussi, j’ai interviewé une maman dont la fille a la mucoviscidose et elle doit l’emmener chez le médecin chez un spécialiste. Je crois que c’est tous les mardis, enfin c’est très précis etc. Et elle a du passer aux 4/5.

 

Olivier My: Quand tu dis aidante, c’est avec personne à charge, c’est ça?

 

Albane Veyron: C’est ça en fait les aidants, ça peut être pour des enfants, des membres de sa famille..

 

Olivier My: Ouais d’accord.

 

Albane Veyron: C’est qui accompagnent des personnes oui qui ont un handicap ou une maladie. Donc les aidants, il y a les personnes qui ont un handicap ou une maladie, où souvent c’est fatiguant, etc. Ça touche aussi des personnes qui n’ont pas pu faire d’études plus loin que ce qu’elles auraient souhaité faire et donc reprendre des études en parallèle qu’elles n’auraient pas pu faire. Ça permet aussi d’apprendre une seconde langue si besoin.

 

Olivier My: Ça suffit un jour pour reprendre des études ?

 

Albane Veyron: Oui, on peut. Quand on est en tant que j’ai envie de dire en tant qu’adulte alors que souvent, quand on est étudiant, on est déjà adulte, mais quand on est déjà dans la vie active, en fait, tu as des masters qui sont accessibles d’une manière un peu différente, justement pour s’adapter au fait que tu es.

 

Olivier My: Au rythme, quoi.

 

Albane Veyron: Pour ma part, j’ai fait un master en parallèle d’un C.D.I. sans la semaine de quatre jours. C’était dur.

 

Olivier My: Mais ça se fait. De ce que je comprends.

 

Albane Veyron: Ça se fais mais franchement, c’est là où j’ai eu peur de prendre le mur.

 

Olivier My: Ouais, d’accord.

 

Albane Veyron: Et j’ai pas d’enfants à charge. Et en plus, j’ai un conjoint qui me soutient énormément.

 

Olivier My: Donc t’es dans des bonnes conditions et déjà c’était chaud.

 

Albane Veyron: Et franchement, ça a été dur. Et j’imagine même pas quelqu’un qui aurait eu un enfant en bas âge à ce moment là, tu vois. Donc ça, en fait, c’est ça. C’est là où je veux parler d’inclusion, c’est qu’on n’a pas tous et toutes la même situation et pas tout le monde peut se permettre ça. Donc ça ouvre vraiment des opportunités, pas que pour l’égalité homme femme du coup, ça peut être pour les études, ça peut être pour une seconde langue, ça peut être parce qu’on a un handicap ou une contrainte en tout cas qu’on n’a pas choisie. Ça peut être aussi pour accéder à la propriété. Ça, c’est un truc que j’ai découvert.

 

Olivier My: À la propriété, au sens ?

 

Albane Veyron: Devenir propriétaire.

 

Olivier My: Pour aller voir des biens, par exemple, ce genre de choses là ?

 

Albane Veyron: Exactement pour aller voir des biens, mais aussi parce que du coup, tu as un jour en moins, donc peut-être que tu as un peu moins besoin de te déplacer, tu peux aller voir un peu plus loin. Donc à des endroits moins chers, mais aussi t’es premier sur place et même pour louer un appart je veux dire, quand tu veux louer à Lyon ou à Paris, si on te dit soit tu visites là, soit tu ne l’as pas à l’appart.

 

Olivier My: Oui, de toute façon il y en a 30 derrière donc.

 

Albane Veyron: Et encore une fois, pas tout le monde peut se permettre de poser un jour à ce moment là pour le faire.

 

Olivier My: Tout à fait.

 

Albane Veyron: C’est là où je fais attention sur le fait que on peut être aussi dans des métiers privilégiés où on a des bons salaires, etc. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Donc ça c’est la parenthèse que je voulais faire pour la semaine de quatre jours. Et après tu évoquais le vide et pour moi c’est un sujet central par rapport au temps. C’est qu’aujourd’hui je sais, des personnes vont me dire oui, la nature n’aime pas le vide. Certes, on me dit parfois cette phrase, mais en fait on a des besoins de temps de vide et notre cerveau en a besoin. En fait, notre cerveau, quand on ne fait rien, on a un truc qui se met en place, qui s’appelle le réseau par défaut. Et ça, ça permet au cerveau. En tout cas, d’après les chercheurs, ce qu’ils pensent, c’est que ça permet à notre cerveau de maintenir sa santé cognitive. Donc on a besoin de temps de pause, juste sans distractions. Pas en étant en train de faire une action. Ça peut être juste rêvasser, regarder un coucher de soleil, méditer, ça marche aussi. Tout ce qui est pleine conscience. Mais bon, c’est pas toujours facile, J’entends. Mais juste se poser sans écouter de musique, sans regarder son téléphone et juste même juste fixer un point 5 minutes. En fait, notre cerveau, il en a besoin. Et aujourd’hui, dès qu’on a un temps d’attente ou quoi que ce soit, on va checker notre téléphone ou on va mettre de la musique, on va prendre un livre. En tous cas, on n’arrive plus à mettre du vide à part quand on dort, mais ce n’est pas suffisant pour notre cerveau.

 

Olivier My: C’est marrant parce que j’avais fait une conf sur le temps, mais c’était plus les voleurs de temps à l’époque. Et dans ce bouquin, parce qu’encore une fois, j’avais encore tiré des choses d’un bouquin dans l’introduction, la personne qui était Dominica DeGrandis qui avait écrit un bouquin qui s’appelait Making Things Visual ou un truc comme ça, en gros, voir les trucs quoi. Elle parlait d’une expérience qui avait été faite où on demandait aux gens d’aller dans une salle et on leur disait de ne rien faire pendant quinze minutes.

 

Albane Veyron: Je connais l’expérience. C’est Timothée je sais plus comment qui l’a faite.

 

Olivier My: Et en tout cas, moi, de ce que j’avais retenu et que j’avais trouvé fou parce que j’ai lu un petit peu l’étude, donc c’est un peu caricaturé, mais il y a quand même de ça à l’intérieur, c’était qu’on donnait aux gens une petite manette et donc quand ils appuyaient dessus, ils s’envoyaient une décharge électrique qui était suffisamment désagréable pour que ce soit marquant et que, en fait, beaucoup de gens ont préféré se donner une décharge que de rester sans rien faire. C’était trop dur pour eux de, dix quinze minutes je crois que c’est pas plus que ça.

 

Albane Veyron: C’était quinze minutes et en fait ils ont trié les personnes. C’est ça, je l’ai lue en entière l’étude. Au début elle était dans ma conf, j’avoue, je l’ai enlevée. C’est que en fait, ils ont trié les personnes, ils ont gardé dans l’étude uniquement les personnes qui ont dit qu’elles seraient prêtes à payer pour ne pas recevoir de décharge électrique. Et ils ont gardé ces personnes là. Et en effet, ils étaient dans une chambre, donc en vrai, ils pouvaient. Genre si vous voulez faire des pompes, ils pouvaient faire des pompes. Enfin c’est ce que j’ai compris de l’étude. C’est juste il y avait, il n’y avait pas de distractions, de livres, de musique, de téléphone. Il fallait juste rester quinze minutes et la seule distraction qu’il pouvait y avoir, c’est de se donner des décharges électriques.

 

Olivier My: Ouais, c’est ça.

 

Albane Veyron: Et il y a des personnes qui ont même appuyé plusieurs fois parce que on peut se poser la question mais quand j’avais lu l’étude, je l’avais lu avec un ami qui me disait oui mais peut-être que moi, par curiosité, j’aurais appuyé une fois. Mais il y a des personnes qui ont appuyé plusieurs fois. Donc, mais pour chasser l’ennui.

 

Olivier My: Ouais, c’est ça.

 

Albane Veyron: Donc en fait, on ne sait plus vraiment faire. Et tu vois, dans ma conférence, je propose aux personnes de faire l’exercice de cinq minutes de vide. Alors il y a des petites tactiques pour le faire. Tu vois, tu peux te reconnecter à tes sens. Tu vois la respiration qui ralentit, ressentir un peu les choses. Et je vois quand j’en parle que les gens ils se disent ouais, cinq minutes, facile, mais faites le. Faites le et on en reparle. C’est pas si facile cinq minutes par contre, ces cinq minutes font la différence pour notre cerveau.

 

Olivier My: Non mais c’est énorme! C’est énorme! Parce que moi je me rappelle une manager que j’accompagnais qui avait cette tendance à m’embarquer dans son rythme de respiration. Tu vois, elle était très stressée, elle venait très stressé pendant 1 h, 1 h et demie. Moi, j’étais là à me dire oh là, tu parles beaucoup plus vite que le rythme que moi j’ai. Et on discute pendant la session et à la fin, je vais dire je vais vous demander juste une chose, c’est Vous allez juste prendre dix inspirations et expirations, mais vous allez jusqu’au bout. La seule chose que je vais vous demander de faire.

 

Albane Veyron: En entières les respirations s’il vous plaît.

 

Olivier My: Et c’est marrant de voir. C’était une bonne élève, tu vois. Donc elle fait ce que je lui demande et c’était intéressant de la regarder parce que quand on fait l’exercice, tu vois par exemple entre la une et la cinq, tu sens que l’exercice est forcé. Tu le sens au niveau du visage, au niveau de la respiration, et après tu sens qu’il y a un relâchement. Il y a quelque chose en fait qui se fait. Et après, quand on a reparlé juste après, ce n’était plus la même personne.

 

Albane Veyron: Et c’est ça.

 

Olivier My: Et c’est pas long. Enfin, c’est quoi ces 30 secondes du coup, dix respirations à peu près. Et c’est vrai que là je te rejoins tout à fait et c’est dur de le faire. C’est facile de le dire aux gens après de le faire c’est pas pareil.

 

Albane Veyron: Mais de temps en temps ralentir. Et en effet, ça peut être la respiration, ça peut être quand on mange. D’un coup de se dire je prends un petit peu plus de temps.

 

Olivier My: J’apprécie.

 

Albane Veyron: Voilà. Quand on marche, on peut ralentir un petit peu et juste ces petites choses là, faites l’expérience en tous cas, moi je me rends compte que d’un coup, ça enlève un peu de stress en fait, parce que on laisse un peu plus le corps et ça vaut ce que ça vaut. Mais en tous cas, moi ce que j’ai mis en place de mon côté, au cas où ça puisse servir à des personnes, c’est la cohérence cardiaque, c’est des respirations qui sont en fait cinq secondes d’inspiration et cinq secondes d’expiration où en fait on remplit d’abord le ventre et ensuite le haut de la cage thoracique et inversement. Après quand on expire, donc d’abord le haut et puis après le bas et on le fait pendant cinq minutes. Et en fait moi je fais ça tous les matins au réveil et ça fait quatre ans que je fais ça.

 

Olivier My: Et quand même, il y a une une bonne routine qui s’est installée.

 

Albane Veyron: C’est ça. Il faut savoir que quand j’arrête de le faire, ça m’indique qu’il se passe quelque chose. Mais typiquement, la semaine du TEDx, il y a des matins, je ne l’ai pas fait. J’étais un peu à la bourre, etc. J’ai fait sauter le truc. Là, je me suis dit Ah parce que je suis en train de virer, C’est mon bien être. Déjà, c’est un bon indicateur. Et vraiment, moi, j’ai un trouble anxieux. Maintenant, je le dis ouvertement, donc je l’ai dit sur scène. Donc maintenant je peux le dire en podcast, j’ai un trouble anxieux. Donc j’ai beaucoup, beaucoup d’anxiété. Et il faut savoir que depuis le collège, donc enfant, je fais des crises de panique, mais surtout je fais des spasmes. C’est à dire que j’ai d’un coup extrêmement mal, ça me plie en deux.

 

Olivier My: Et tu disais que ça avait aussi des douleurs physiques ?

 

Albane Veyron: Oui, alors ça, c’est pas ma maladie. Ma maladie, c’est l’endométriose, c’est autre chose.

 

Olivier My: Ok, ok. Il y a autre chose.

 

Albane Veyron: Moi je cumule, sinon c’est pas drôle.

 

Olivier My: Tant qu’à faire. Non mais je comprends le côté où tu voulais être au top.

 

Albane Veyron: J’ai un corps en carton. J’ai accepté ce fait depuis longtemps, mais disons que j’avais vraiment des spasmes qui me faisaient ultra mal tous les matins au réveil parce qu’en fait j’avais un pic de stress quand je me réveillais. Sauf le Week-End évidemment. Et depuis que je fais la cohérence cardiaque, je n’en ai plus. Voilà, ça a vraiment un impact sur le niveau de stress. C’est impressionnant. C’est génial!

 

Olivier My: En tout cas, merci pour ce partage et j’espère que.

 

Albane Veyron: Essayez.

 

Olivier My: Beaucoup de personnes essaieront et moi même je tenterais d’essayer.

 

Albane Veyron: Honnêtement, il faut attendre des résultats au bout de quelques semaines.

 

Olivier My: Oui, c’est un peu comme tout.

 

Albane Veyron: Il faut le faire deux ou trois semaines pour commencer à vraiment avoir des résultats. Ça arrive assez vite quand même.

 

Olivier My: Le temps de transition. Il paraît que c’est comme ça aussi quand on court, mais moi, je n’ai eu que la douleur.

 

Albane Veyron: Franchement, j’ai essayé, j’ai essayé la course à pied, tu vois, j’ai fait deux tendinites. Mais bon, quand je te dis que j’ai un corps en carton. Parfois j’arrête d’essayer.

 

Olivier My: En tout cas, sur ces belles paroles, je te propose qu’on termine cet épisode avec ces petites cartes que tu vois sur la table. Donc comme je le fais avec la plupart des personnes, ce que je te propose, c’est d’en sélectionner une dans ce paquet là.

 

Albane Veyron: Ok. Au hasard du coup.

 

Olivier My: Bien sûr, au hasard.

 

Albane Veyron: Je peux pas. Je peux pas choisir ?

 

Olivier My: Non. Tout à fait. Ce ne serait pas marrant sinon !

 

Albane Veyron: Ok. Ok.

 

Olivier My: Et donc est ce que tu peux nous la lire ?

 

Albane Veyron: Qu’aimerais tu oser faire dans la vie ? Honnêtement, il y a un truc que j’aimerais oser faire mais qui est très lié à mon trouble anxieux du coup qui reste quand même une maladie. Et du coup j’ai un truc très orienté sur la santé. Et en fait, moi ce que j’aimerais oser faire, c’est mettre de côté tout ça, enfin ne plus penser à toutes les conséquences et profiter à fond. Par exemple, aller à une soirée, une énorme soirée parce qu’en fait j’ai peur de tomber malade et du coup je vais.

 

Olivier My: Pendant c’est ça ?

 

Albane Veyron: Ouais, c’est ça, J’ai peur de tomber malade. Du coup, je restreins ma vie sociale. Le seul moment où je ne le fais pas finalement, c’est en allant en keynote. Et encore, même quand je vais en event, souvent je mets un masque et tout depuis le covid parce que ça a accentué mon anxiété, tu vois.

 

Olivier My: Ouais, je comprends.

 

Albane Veyron: Et en fait, je me rends compte que j’accepte de dépasser ses limites pour le boulot, mais pas pour mon moi en dehors. C’est quand même dommage.

 

Olivier My: Ouais ?

 

Albane Veyron: Bah c’est ça. Et c’est un peu ce que je suis en train de faire en ce moment. Donc qu’aimerais-tu oser faire dans la vie ? Ça et c’est déjà bien.

 

Olivier My: C’est déjà bien, il n’y a pas besoin de plus. C’est déjà pas mal.

 

Albane Veyron: En fait c’est de surmonter l’anxiété finalement, c’est de faire comme si elle n’existait pas et tout ce que je me prive de faire, elle va le faire quand même. Et c’est pas facile.

 

Olivier My: Et c’est pas facile, non. Merci pour ce partage parce que peut-être que l’année prochaine, dans le prochain épisode, tu auras encore cette carte là et.

 

Albane Veyron: Peut-être que j’aurais envie de faire autre chose.

 

Olivier My: C’est ça.

 

Albane Veyron: Mais sinon, j’essaie de ne pas trop me bloquer. Donc tu vois, le truc que j’avais vraiment envie de faire, je les ai fait je pense.

 

Olivier My: C’est déjà pas mal. Alors ce n’est pas terminé parce que tu vois qu’il y en a pas mal.

 

Albane Veyron: J’en pioche une autre ?

 

Olivier My: T’en pioche deux.

 

Albane Veyron: J’en pioche deux.

 

Olivier My: Tu vas lire les deux et tu vas choisir à laquelle tu souhaites répondre.

 

Albane Veyron: Ok, alors si tu pouvais avoir un super-pouvoir, lequel serait-ce et comment l’utiliserais tu?  Il y en a deux, c’est de la triche. Et l’autre c’est Si ta vie était un conte de fée, quel en serait le titre ? Je vais prendre par défaut parce que je, trouver un titre…

 

Olivier My: Je n’en suis plus là.

 

Albane Veyron: Je ne suis pas douée. Déjà trouver mes titres de conf, je galère.

 

Olivier My: Et je comprends.

 

Albane Veyron: Si en plus maintenant il faut que je le trouve à ma vie, Je ne suis pas arrivée. Super pouvoir en fait, ça va faire le lien avec la question d’avant. En vrai, moi, le super pouvoir que j’aimerais avoir, c’est que mon corps puisse avoir aucune maladie, Rien. Ça veut dire que ça enlève toutes mes contraintes actuelles. Genre je peux plus tomber malade. Ça veut pas dire que je suis immortelle. C’est pas ça. Mais je peux plus jamais tomber malade. Et comment je l’utiliserais? Et ben je ferai tout ce que je me prive de faire. Je vais voir tout le temps mes potes. J’irai en event, je n’aurai pas peur. Qu’est ce que j’aurais du stress en moins. C’est bien ça.

 

Olivier My: C’est super.

 

Albane Veyron: Moi je ferai ça.

 

Olivier My: Rien que de l’imaginer, ça donne le sourire.

 

Albane Veyron: Ce serait vraiment trop bien comme Super-pouvoir, c’est genre que t’es jamais genre avec de la fièvre au fond du trou. Non, non, plus jamais de crise. Plus jamais de douleurs. Plus d’endométriose. C’est ça, super pouvoir.

 

Olivier My: C’est ça. En tout cas, tu as l’air d’être super confiante là, sur cette réponse là.

 

Albane Veyron: Trop bien.

 

Olivier My: Ce que je te propose, c’est de terminer sur une dernière.

 

Albane Veyron: Lire la carte ça c’est pas le super-pouvoir ?

 

Olivier My: Bah tu peux essayer. Ose le faire. Tu peux commencer comme ça.

 

Albane Veyron: J’espère que personne n’a répondu, volé ou quelque chose comme ça, parce que ça peut avoir des conséquences.

 

Olivier My: C’est intéressant. Il y a un super-pouvoir qui émerge assez souvent. C’est la téléportation.

 

Albane Veyron: J’en étais sûre.

 

Olivier My: C’est marrant, hein?

 

Albane Veyron: Non mais j’en étais sûr ! Est-ce que ce ne serait pas lié au temps par hasard ?

 

Olivier My: Alors pour la dernière. Parce qu’il n’y en a pas beaucoup, ce que je te propose, c’est d’en enlever une.

 

Albane Veyron: Ok. Et c’est toi qui choisis.

 

Olivier My: C’est moi qui choisis dans les trois qui restent.

 

Albane Veyron: J’en étais sûre. C’est de la triche. Allez, j’enlève elle.

 

Olivier My: Tu es sûre ?

 

Albane Veyron: Oui, mais j’ai le droit de la lire, enfin de la connaître ?

 

Olivier My: Oui si tu veux.

 

Albane Veyron: Ouais c’est bon, je suis contente d’avoir enlevé celle-là.

 

Olivier My: Elle la lit pas comme ça ça laisse le doute. Je vais t’en donner une directement. Il y en a deux qui sont marrantes.

 

Albane Veyron: J’ai peur.

 

Olivier My: Ok, je vais te lire les deux que j’ai envie de te poser.

 

Albane Veyron: Vas y.

 

Olivier My: Et puis ensuite, je t’en poserai une. Ok ?

 

Albane Veyron: Ok.

 

Olivier My: Je veux juste voir comment tu réagis.

 

Albane Veyron: Ma tête ? Il n’y a pas la vidéo.

 

Olivier My: Si tu pouvais te retrouver devant la toi de tes quinze ans, quel conseil te donnerais tu ? Les gens ne te voient pas, mais elle essaye de ne pas bouger trop, tu vois ? Ne rien exprimer. Et la deuxième, c’est si tu devais aller vivre un an sur une île déserte où il y a à manger et à boire, quels seraient les cinq choses que tu prendrais avec toi et pourquoi ?

 

Albane Veyron: Il y en a une que je préfère beaucoup plus que l’autre.

 

Olivier My: Au sens où tu sais quoi dire ?

 

Albane Veyron: Au sens où je pense que ça pourrait être intéressant parce que j’ai fait un exercice dessus.

 

Olivier My: Ok, c’est laquelle ? Tu veux prendre celle là ?

 

Albane Veyron: Ouais la première.

 

Olivier My: Ok. Donc si tu pouvais te retrouver devant la toi de tes quinze ans, quel conseil te donnerais tu ? Quels conseils au pluriel, bien évidemment, si tu le souhaites.

 

Albane Veyron: En fait, moi je fais une vidéo tous les dix ans.

 

Olivier My: Ah c’est trop cool ça!

 

Albane Veyron: Donc là, je viens d’avoir 30 ans et j’ai regardé ma vidéo de la moi des 20 ans.

 

Olivier My: Ça doit être ouf ça!

 

Albane Veyron: Enfin même, je pense que je vais même faire cinq ans, Enfin je vais voir. Mais du coup je refais une vidéo à chaque fois tous les cinq ou dix ans justement pour faire le point. Du coup, j’ai la moi du passé qui me parle et quand je fais la vidéo, je parle à la moi du futur et je trouve ça génial et très attendrissant. Alors j’ai pas commencé à quinze ans, j’ai pas commencé à quinze ans un peu après, mais du coup ça me parle, tu vois comme question par rapport à ça, vu que je viens de regarder la vidéo et que là je vais bientôt enregistrer du coup la prochaine et ce que je me donnerais comme conseil je pense, c’est de faire confiance à mon intuition qui n’est pas l’instinct. Quand j’ai fait mon master de coaching pro, on m’a bien redit la différence parce que les gens ils disent oui, tu suis ton instinct, non, tu suis ton intuition. Donc mon intuition parce que je pense que ça dit beaucoup de choses en fait, ça parle à l’intérieur de nous et d’y faire confiance. Et je me dirais je ne sais pas si c’est vraiment un conseil, c’est plutôt je me dirais que j’ai de la valeur. Oublie pas que tu as de la valeur.

 

Olivier My: Bah c’est génial aussi comme message à se transmettre.

 

Albane Veyron: C’est plus un message, mais de s’appuyer dessus en fait, parce que c’est comme un socle si t’as pas de socle sur lequel t’appuyer, c’est quand même compliqué donc de prendre ce socle là. Tu as de la valeur et tu es aimée.

 

Olivier My: Bah super ! C’est sur ces belles paroles qu’on va se quitter tranquillement. Merci Albane, c’était très cool. Si des personnes veulent continuer la papote avec toi, comment est ce que ces personnes peuvent te joindre ?

 

Albane Veyron: Le plus facile, c’est de me joindre sur LinkedIn. Albane alors c’est Fagot-Veyron. Mais si vous mettez Veyron, ça marchera très bien.

 

Olivier My: Ok, bah super! Merci encore pour l’accueil, pour la discute et puis à la prochaine !

 

Albane Veyron: Oui merci pour l’invitation, c’était très chouette.

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