Dans cet épisode de “Change and Chill”, Olivier My accueille Michel Godart, une voix familière et passionnée de la scène du podcasting.
Michel partage son incroyable parcours, de ses débuts dans un call center à son ascension en tant que maître du podcasting, révélant comment un simple travail a révélé sa passion pour la voix et la communication.
Ce récit captivant montre l’importance de l’adaptabilité et du courage, illustrant comment suivre sa passion peut transformer une carrière et influencer positivement la vie des autres.
Ce dialogue entre Olivier et Michel est un échange profond sur la puissance de la persévérance et l’art de transformer les obstacles en tremplins pour le succès.
Pour contacter Michel : https://www.linkedin.com/in/michelgodart/
N’hésitez pas à laisser un message sur le répondeur du podcast : https://www.vodio.fr/repondeur/1273/
00:00:05 – Introduction et présentation de l’hôte et de l’invité
00:00:24 – Rencontre avec Michel Godart
00:02:00 – L’importance du partage et de l’inclusion
00:03:00 – Michel se présente et partage sa vision de l’impact positif
00:05:30 – Début de la passion pour le podcasting
00:09:00 – L’évolution d’un projet amateur en succès reconnu
00:12:30 – Le rôle crucial des mentors et des rencontres professionnelles
00:25:00 – Anecdote sur le premier appel dans un centre d’appel
00:27:00 – Réflexion sur l’importance de la voix et de la communication
00:40:00 – Un changement de vie grâce à un billet de loterie remporté
00:41:00 – Le fondateur d’HR Meetup et sa dévotion à partager
00:52:00 – Discussion sur l’intégration des émotions en entreprise
00:57:00 – Diversité des podcasts produits et leur impact social
Podcast comme outil de changement
Le rôle du podcast est souligné comme un moyen efficace pour influencer et favoriser le changement, que ce soit au niveau personnel ou social.
Expression personnelle et partage d’expériences
Le podcast est présenté comme une plateforme où les individus peuvent exprimer leurs parcours de vie, partager des expériences et transformations personnelles.
Inclusion et impact social
Il est mentionné que le podcast sert à promouvoir l’inclusion et à avoir un impact positif sur la société, faisant du média un outil démocratique et accessible.
Gratitude, éthique, et engagement social
Ces valeurs émergent comme des éléments centraux dans les discussions du podcast, soulignant l’importance des principes moraux dans le dialogue.
Narration personnelle et mentorat
L’échange entre les interlocuteurs illustre l’importance de la narration personnelle et du mentorat dans le partage de connaissances et d’expériences, renforçant les liens et la transmission de valeurs.
Olivier My: Bienvenue sur Change and Chill, le podcast où l’on parle de changement, simplement. Je suis Olivier My et avec mes invité.e.s, nous explorons comment le changement peut être une force positive dans nos vies. Des histoires inspirantes avec une touche de légèreté. Dans ce nouvel épisode, j’ai le plaisir immense de recevoir Michel Godart. Salut Michel, Comment ça va ?
Michel Godart: Bonjour Olivier, je vais très bien, Merci.
Olivier My: Super! C’est vraiment un plaisir énorme pour moi parce que si j’en suis là aujourd’hui, ça va être un des épisodes de mon podcast. Il y a six mois, même pas, je me disais que je ferai un podcast. Et il s’avère qu’on en a fait un ensemble, je te le rappelle, même si tu le sais très bien, vu que tu as fait le montage toi même. Mais ça m’a donné envie de justement partager avec d’autres aussi ce moment que nous on a vécu. Donc c’était à la journée Agile quand ça, en juin ?
Michel Godart: 7 juin 2024.
Olivier My: C’est très très précis dans ta tête.
Michel Godart: 2023 parce qu’on est en 24.
Olivier My: C’était déjà non, c’était pas cette année ? C’était cette année !
Michel Godart: C’était cette année pardon.
Michel Godart: Oui, c’était cette année là.
Olivier My: Ça devient difficile.
Michel Godart: Je suis mal réveillé on va dire. Bon, je viens de passer un Week-End à Paris, PodParis donc forcément.
Olivier My: C’est pour ça mais tu pourras nous en parler par la suite. Et effectivement, se former au podcast avec toi a été une révélation et du coup je voulais avant de démarrer tout ça t’en remercier encore une fois.
Michel Godart: Il ne faut pas me remercier.
Olivier My: Toute cette expérience là.
Michel Godart: Moi je dirais que j’ai envie de te remercier parce que tu m’as permis d’avoir un super moment, une superbe journée où quand je partage ma passion, bah je me ressource d’énergie, j’ai mes yeux qui brillent et je vis à 2 000 % ma passion. Donc en fait, toutes les personnes qui viennent apprendre le podcast avec moi m’offrent un cadeau. Donc merci à toi.
Olivier My: Ben c’est un plaisir de te recevoir chez moi. Un petit endroit cosy, tu vois, un petit studio c’est ça. Et bah pour démarrer, est ce que tu pourrais te présenter ?
Michel Godart: Alors se présenter. Souvent, les gens se présentent sur leur boulot, leur fonction. Moi, j’ai envie de me présenter plutôt sur ce que je veux générer, ce que je veux créer. J’aimerais changer la société. Je m’y sens pas. J’ai pas l’impression qu’on est dans une société qui soit juste et équitable pour tous. Il y a des choses que j’ai envie de critiquer. Et puis j’ai pas envie de critiquer pour le plaisir et pas proposer de solutions. Donc j’ai envie de te dire que si je devais me définir, je suis quelqu’un qui a envie d’avoir un impact positif sur les points qui me touchent, notamment l’inclusion, le respect de l’environnement. Et tu m’aurais posé cette question à différents moments de ma vie, je t’aurais répondu de façon différente à chaque moment de ma vie. Pour l’instant, si tu me poses cette question là, j’ai envie de te dire que qui je suis actuellement ? Je suis une personne qui, quoiqu’il arrive et quoi qu’il fera, va mettre tout en place pour justement promouvoir l’inclusion, le respect de l’humain. Et plus personnellement j’essaye parce que on se rend compte qu’on a des biais cognitifs, éducationnels et scolaires et autres, et que la société nous influence tous les jours et que c’est difficile de s’en détacher. Mais j’affectionnerais la possibilité d’être un maximum humble dans ma vie. Et c’est peut être pour ça que sur plus de 1400 podcasts que j’ai mis en ligne en terme d’épisodes, je ne cite jamais mon prénom.
Olivier My: 1400 quand même.
Michel Godart: Plus de 1400, mais ça ne m’intéresse pas de mettre mon prénom en avant. Tu l’as vu quand tu es venu à mon micro je ne me présente jamais.
Olivier My: Effectivement.
Michel Godart: Ce sont les invités qui sont à l’honneur chez moi et que je veux mettre à l’honneur. Voilà, je ne sais pas si j’ai répondu à ta question.
Olivier My: C’est très bien, c’est très bien. Et moi, vraiment une des premières questions qui m’était venue à l’esprit, et même quand on s’est rencontré, c’est comment on fait pour avoir une voix comme la tienne ?
Michel Godart: Bah écoute, c’est marrant que tu me dises ça parce que tout le monde me dit ça et ça fait plus de quinze ans que je fais du podcast et même avant que je fasse du podcast, je travaillais dans des centres d’appels, donc ce qu’on appelle des call centers, je travaillais chez les opérateurs télécoms. Monsieur, j’ai perdu mon code PIN. Bonjour Madame, je vais vous aider. Et bien on me disait déjà vous avez une voix de radio, vous devriez faire de la radio. Enfin, ça fait. Je crois que ça fait 25 ans que j’entends ça et malgré tout ce temps, je n’aime toujours pas ma voix quand je m’entends au micro.
Olivier My: Bah dis toi que si toi tu ne l’aimes pas, il y a beaucoup de gens qui l’aiment bien.
Michel Godart: On me le dit souvent. C’est ça quoi. Il m’est arrivé une fois une anecdote. C’était le True Namur. Donc c’est un événement RH où on regroupait des RH. Et je suis arrivée là bas et je ne connaissais personne visuellement et on formait des groupes de dialogue. Et à partir du moment où j’ai ouvert la bouche et prononcé deux mots, il y en a deux qui m’ont regardé. Il y en a un qui a réagi, le troisième s’est levé Mais je vous connais, vous êtes le monsieur des podcasts. Il connaissait. Personne ne connaissait mon prénom. De fait, tu vois, aucun. Aucun ne connaissait mon prénom. Mais ouais, vous êtes le monsieur des podcasts RH. Oui, c’était assez gênant en fait. Je ne savais plus où me mettre.
Olivier My: Mais comme quoi, le fait d’avoir une voix v-o-i-x peut amener à trouver sa voie v-o-i-e ou aider les gens à trouver leur voie. Et cette passion du podcast, elle t’est venue comment alors ?
Michel Godart: Alors c’est une succession d’événements. Comme je l’ai dit, les gens me disaient quand j’étais aux centres d’appels, tu as une belle voix, donc forcément ça te marque. À un moment donné, j’étais en recherche d’emploi, je dis pourquoi je n’essaierais pas une radio ? Ils m’ont un peu snobé. Je l’ai assez pris mal parce que entre les compliments et le fait de voir qu’on te snobe, on te répond même pas. Tu dis Mais bon, je ne vais pas dire de gros mots, mais c’est des crabes, tu vois, j’ai pensé ça à l’époque.
Olivier My: Des crabes, ça c’est le meilleur mot que tu as trouvé ?
Michel Godart: Je n’avais pas d’autres mots à l’époque. J’étais un peu foufou aussi, il faut le dire. J’ai toujours eu un petit côté foufou punk révolté. Donc ça, c’était les premiers préliminaires qui a installé ce que j’appelle la graine dans le jardin, tu vois ? Puis cette graine, on l’arrose, on l’arrose d’évènements et l’événement qui est venu le premier arroser et ensoleiller mon jardin de passion, je le dois à un ex-collègue que je salue parce que même si on a eu des différends, parfois, je l’aime beaucoup, même s’il est très encore plus fou que moi. Je l’aime beaucoup. Il s’appelle Mathieu Pesesse. On travaillait chez Proximus, l’opérateur télécoms belge, et on faisait du support informatique B2B pour Emerging Business. Alors on était à la période du BlackBerry. Donc j’étais certifié BlackBerry Server, BlackBerry Server Enterprise. On faisait du support dans les trois langues. Et on était une bande de geeks, mais de geeks. Mais fou quoi ! Et ça, on en parlera peut être c’est dû à mon parcours parce que j’y connaissais rien en informatique, moi, au départ.
Olivier My: Il y a de belles histoires je crois.
Michel Godart: Tu me diras, tu me diras. Et à un moment donné, je crois que c’était 2005 ou 2006. 2005 je pense. Et Mathieu, il me dit ouais, il y a un nouveau truc super sur Apple, c’est les podcasts. Et en fait, pour être honnête, je n’étais même pas au courant. Or, j’étais réputé là bas, comme le spécialiste Apple et Mac. J’écrivais tous les manuels de configuration de modem, VMCC et autres pour Apple. C’est moi qui écrivais tous les modes d’emploi et tout là bas et qui faisait le support et qui faisait les tests avec les machines mac quoi tu vois ? Je m’étais spécialisé là dedans dans mon histoire. Et honte à moi, ça je connaissais pas parce qu’en fait je m’intéressais pas à la partie média, je m’intéressais à la partie TCP-IP, connexion interconnexion, routage. Donc moi Oh ouais bof, on va en faire un. Ouais bof bof bof. Et puis on a une discussion et il me dit ben tu vois, parce qu’il y a des collègues, ils vont quitter l’équipe ou quoi et nos petites discussions, on les a plus, on les a entre nous, on pourra les écouter à distance. Et puis on avait une bande de potes bien joyeux qui lançait des bonnes blagues au téléphone. Enfin, on a des anecdotes, mais à mourir. Je ne vais pas citer les prénoms, mais par exemple, un gars une fois, ils nous appellent en néerlandais et ils avaient un problème de connexion internet sur son bateau qui était une péniche, tu vois, Et pour lui c’était important. Et le collègue en question comprenait bien son attente, mais il avait des difficultés à l’aider parce qu’il y avait certains critères qui étaient là, qui rentraient en compte.
Michel Godart: Il voulait pas comprendre. Et tu sais qu’en Belgique, y a des petits conflits flamands, wallons, tu vois le français néerlandophone parfois et il commence à jouer sur cette tension. Et puis avec son accent néerlandophone, il dit qu’il n’a pas de business. Donc ouais, mais moi j’ai un bateau d’affaires ici et tu vois l’accent belge En fait, c’est l’accent du flamand qui parle pas très bien le français et qui roulent les r. En fait, c’est ça l’anecdote. C’est souvent pour ça qu’en France on se moque du Belge avec cet accent. En fait, c’est pas un accent belge du tout, c’est un accent d’un néerlandophone qui essaie de parler français. Je précise pour tous les Belges qui nous écoutent, je suis francophone d’origine marié avec une néerlandophone et je vis en Flandres et je suis très respecté, apprécié et je parle couramment la langue. Donc il n’y a pas ici de distinction linguistique à faire.
Olivier My: Tout à fait. On est juste en train d’expliquer les choses. C’est important.
Michel Godart: Je raconte une histoire qui ne me concerne pas au départ en plus. Et en fait, le collègue, il cache le micro, il fait Oh! Il me prend la tête celui là avec son business Skip Tu sais pas me dire que tu as une péniche tout simplement ? Et on est tous rentrés dans un fou rire. Cette anecdote, je crois que c’est près de 20 ans plus tard, quand je le vois, on en rit encore quoi. On en rit encore, on en fait des blagues. Donc tu vois un peu l’ambiance qu’il y avait.
Olivier My: Ouais, exactement.
Michel Godart: Et Mathieu avait trouvé un collègue qui avait une entreprise parce qu’il nous fallait un studio et on est allé dans cette entreprise, on a fait notre podcast, on était huit. Et en fait, on avait comme consigne de s’informer sur l’actu high tech, le podcast qui s’appelait le podcast High Tech Belgique. Et moi je venais avec ma touche Apple addict. Ouais mais cette actu là sous Mac c’est bien parce que. Voilà. Tac tac tac tac. Et puis Matthieu aussi, il était fan d’Apple. Et puis petit à petit, dans l’histoire du podcast est venu se greffer un fan de Windows qui était Loïc Bar, qui est maintenant quelqu’un d’assez connu en Belgique, qui a fait une belle success story puisqu’à l’époque il était encore étudiant quand il nous a rejoints à l’époque. Et ensuite, on a eu un spécialiste de Linux. Et donc finalement, on a commencé à aborder des sujets high tech de news high tech avec les trois versions. Et évidemment, qu’est ce qui se passe quand tu as une bande de geeks dont un est fan de Windows, l’autre est fan de Linux, le troisième fan d’Apple, ça finissait en bagarre, en grosses vannes et en n’importe quoi et en n’importe nawak et tout sauf sérieux. Mais c’était tellement marrant qu’on avait plein plein de gens qui nous écoutaient quoi.
Olivier My: Et donc ça, c’était enregistré quoi.
Michel Godart: Ouais, c’est enregistré. Et en fait on s’est pas rendu compte parce qu’on s’y intéressait pas. Mais un jour, on s’est rendu compte qu’on avait des stats de ouf et on a été au point où on a eu un échange avec Eric Portier qui était le directeur de Google Belgique à l’époque. Alors il faut savoir aussi que, après la fameuse entreprise qui nous avait reçus, il nous fallait une salle pour enregistrer les podcasts un peu isolés. Et moi, j’avais fait dans mon parcours de la restauration, on dit restauration en France, mais en Belgique on dit horeca. Horeca c’est H O pour hôtels, R E pour restaurants, C A pour cafés. C’est un ensemble de lettres qui regroupe une illustration de tous les secteurs du métier du service en salle ou en restaurant du secteur hôtelier en fait.
Olivier My: C’est une sorte d’acronyme, mais en syllabes.
Michel Godart: C’est ça. Ça définit tous les gens qui travaillent dans des cafés, restaurants, hôtels, quel que soit leur métier. Et donc dans mon parcours, j’ai fait ça pendant 25 ans en total, et parfois même encore quand je travaillais en télécoms le soir et le Week-End. Et pourquoi je racontais ça moi ? J’ai oublié. Pardonne moi. Je racontais ça parce que j’avais fait de l’horeca et donc j’avais travaillé dans des hôtels et j’ai travaillé dans un hôtel qui s’appelait le Plaza Bruxelles, qui est un hôtel cinq étoiles, standing de luxe, etc. Et moi je connaissais assez bien le directeur, Monsieur Cottençon. Je me dis je me plaisais bien dans cet hôtel, j’étais apprécié. J’ai fait énormément de missions, il m’aimait beaucoup. Je vais aller les voir. Et puis je suis tombée sur un gars qui s’appelle Vincent Bariteau, qui vit à Paris maintenant et qui est responsable d’un restaurant d’un hôtel au Louvre. Et Vincent si tu m’entends, mes amitiés, gros bisous. Et lui, il a cru en notre projet de podcast et il m’a dit je vous donne une salle tous les mois, gratuit. Et pendant plus de cinq ans, on a fait des podcasts high tech à l’hôtel Le Plaza Bruxelles dans un cinq étoiles. Donc les gens ils venaient, ils étaient reçus dans un palace, on ne payait pas un bal. Il y avait des sandwichs, il y avait du café, il y avait des boissons. C’est vraiment le luxe total. Et on parlait de techno autour de la table et tous les mois on enregistrait quatre ou cinq épisodes, puis on les répartissait un par semaine. Et voilà, c’est comme ça que le podcast a commencé à devenir très très sérieux. Et donc Erik Portier, on l’a reçu au Plaza Hotel avec les grandes formes. On avait convenu avec l’hôtel qu’on aurait un maître d’hôtel dans la salle d’enregistrement, une table dressée dans la salle d’enregistrement, s’il vous plaît.
Olivier My: Ouais, désolé là c’est vraiment une toute petite table avec des petits verres d’eau.
Michel Godart: Non non non, on s’en fout, on s’en fout. Mais je te situe le contexte. Il était venu annoncer dans notre podcast l’ouverture du Data center de Saint-Ghislain dans la région de Mons. Suite à ça, on a été invité en VIP à l’ouverture des bureaux qu’ils ont ouvert à Bruxelles. Et ensuite on a encore fait un événement où j’avais regroupé un lycée de Lille, le lycée Saint-Paul de Lille. Bonjour à ces étudiants qui se reconnaîtront, qui ne sont certainement plus étudiants maintenant à l’époque. J’avais regroupé des étudiants là-bas. J’avais regroupé le directeur de Google Belgique. À l’époque, il y avait un réseau qui ressemblait à LinkedIn qui s’appelait Viadeo. Tu as connu ?
Olivier My: Oui, j’ai connu de loin.
Michel Godart: J’ai reçu le directeur de Viadeo avec le directeur de Google Belgique et ses étudiants en marketing pour qu’ils puissent, au micro d’un podcast, poser leurs questions, avoir un échange avec ces gens. C’était génial.
Olivier My: Comme quoi, ça a pris vraiment de l’ampleur très vite.
Michel Godart: Oui, à tel point que quand je me suis marié, l’hôtel m’a offert mon mariage.
Olivier My: Ah oui !
Michel Godart: Oui, parce que j’ai eu plein de retours et quand j’ai demandé un devis, ils m’ont juste laissé payer la nourriture. J’ai eu la salle gratuite, j’ai eu plein de trucs gratuits, j’ai eu la suite présidentielle, j’ai des photos de mariage qui feraient rougir n’importe qui de jalousie.
Olivier My: Et tu as fait un podcast pendant ton mariage?
Michel Godart: No.
Olivier My: Tu n’es pas allé jusque là.
Michel Godart: Je crois que mon épouse actuelle m’aurait maudit. Elle l’aurait pas eu bon, je crois. Déjà que j’avais commencé un peu à faire des trucs un peu qui me ressemblent, comme j’ai fait de la restauration, j’ai décoré moi même les tables. Donc j’ai fait des des pliages de serviettes en forme de bateau. Et au centre, les fleurs. J’avais été chercher moi même les fleurs chez le fleuriste. Je les ai coupées moi même, je les ai mises dans un vase au centre. Mais ce vase était dans un autre vase en forme de coupole plate dans lequel j’ai mis de l’eau et un poisson rouge, un poisson noir. Mais ça nous obligeait, vu la quantité d’eau pour ne pas faire souffrir les poissons à toutes les 2 h, changer les poissons, les mettre dans un aquarium de réserve et en mettre de nouveaux. Et donc, pendant le repas de mon mariage, moi, je m’amusais à faire le tour des tables et à prendre ma petite épuisette, les deux poissons, changer leur eau. Pour qu’ils ne souffrent pas et remplacer. Mais la déco était chouette, elle a été marquante.
Olivier My: Bon, c’est sûr que je pense qu’il n’y a pas beaucoup de mariages ou de mariés qui font ça, non.
Michel Godart: Donc quand je dis que je suis un peu foufou, tu comprends mieux maintenant.
Olivier My: Exactement. Et je pense que justement c’est le parcours de chacun qui fait que aujourd’hui, tu as ton style quand tu fais du podcast et que tu partages ce que tu as envie dans les podcasts. Et dans les échanges qu’on a eus, on se connaît un petit peu. Tu m’as partagé pas mal d’expériences du passé et tu l’as évoqué tout à l’heure. Tu as fait plusieurs métiers et donc du coup, c’est quoi tous ces métiers que tu as fait ? Donc tu parles de horeca, il y a d’autres choses que tu as faites dans le passé qui ont peut être eu un impact sur qui tu es aujourd’hui ?
Michel Godart: Le côté perfectionniste m’est venu du métier de boulanger pâtissier. Donc j’ai commencé le métier de boulanger pâtissier j’avais seize ans et demi, 17 ans.
Olivier My: Boulanger, pâtissier et c’était quelque chose que tu avais choisi ?
Michel Godart: Alors je ne vais pas rentrer dans ma vie privée au micro.
Olivier My: Oui, bien sûr.
Michel Godart: C’est surtout que c’est pas un parcours qui est chouette, c’est un peu pénible. Pour faire court, je vais te donner une image : pour ceux qui connaissent pas, ils vont chercher sur Google et tu tapes Goya, Saturne dévorant son fils. Goya il a eu 2 périodes en tant qu’artiste. Il a eu une période assez joyeuse où il a peint l’ombrelle par exemple, la dame à l’ombrelle. Et puis il a eu une période très noire parce qu’il était atteint d’une maladie qui lui faisait avoir des délires et il peignait des toiles très très sombres. Une de ses plus belles œuvres à mes yeux, c’est Saturne dévorant son fils. Et pourquoi ? Parce qu’en fait, cette toile illustre toute la souffrance que représente ma vie jusqu’à mes seize ans, jusqu’à ce que je sois à la rue par mes parents, en gros. Et puis voilà je ne veux pas rentrer trop dans les détails, mais donc du coup j’étais obligé de travailler très tôt parce qu’il y avait une question de survie. C’était payer mes études, aider mes parents et puis se retrouver tout seul. Puis j’ai dû héberger ma sœur et j’ai été émancipé pour éduquer ma sœur. Donc là, j’ai dû encore travailler plus. A tel point qu’à la fin, je finissais par aller bosser la nuit dans la boulangerie et j’allais à l’école le jour.
Olivier My: D’accord. Et du coup, ce boulot à la boulangerie, tu l’as trouvé, c’est une personne… ?
Michel Godart: Des profs qui avaient un peu pitié de ma situation, qui se rendaient compte qu’il y avait pas mal de choses que. Alors moi je vais préciser quand même un truc, c’est souvent on se dit ouah les profs, ils se rendaient compte de certaines choses et ils avaient l’impression d’avoir une pitié un peu malsaine comme ça ils voulaient m’aider. Donc d’un côté, tant mieux. Moi je ne me rendais pas compte de ça à l’époque. Avec le recul, je m’en rends compte. Mais je me dis en fait je n’étais pas malheureux. Parce que tout ce que je vivais était normal. Je ne connaissais rien d’autre. Tu vois, quand tes parents ne t’ont jamais fait la bise une seule fois dans ta vie, pour toi, c’est ta normalité tu ne souffres pas. Ça n’a rien d’anormal. Par contre, quand tu rentres dans la vie adulte, tu rencontres ta première compagne et qu’elle fait la bise à ses parents et que t’as un malaise parce que tu crois que c’est de l’inceste.
Olivier My: Là tu te rends compte qu’il y a quelque chose.
Michel Godart: Tu commences à avoir des souffrances lors de cette période assez sombre parce que moi je viens des cités sociales finalement. J’ai dû abandonner mes études d’infirmier gradué, j’ai dû les abandonner. Il a fallu que je travaille et donc j’avais appris à travailler grâce à la boulangerie. Puis j’ai fait plongeur dans des restaurants. J’ai fait du porte à porte pour vendre du papier cul.
Olivier My: Du porte à porte pour vendre du papier cul. Est ce que t’étais bon ou pas ?
Michel Godart: Pas très bon en porte à porte. J’ai fait des jobs genre enquête, satisfaction. Je déposais des produits chez les gens, puis je devais venir la semaine d’après, alors vous avez consommé le produit, vous avez aimé, mettez une cote, etc. Enfin tous les jobs les plus pourris du monde que tu peux imaginer. En gros, j’ai eu je vais faire court, j’ai eu 168 employeurs entre mes seize et 25 ans, j’ai eu sept métiers différents.
Olivier My: 168.
Michel Godart: Alors les gros gros jobs, ça a été beaucoup dans l’Horeca.
Olivier My: Ouais.
Michel Godart: Et l’horeca, déjà, ça c’est anecdotique parce que je suis allé chez Manpower. J’arrive à Bruxelles. Je m’inscris. Manpower, vous voulez faire quoi ? Je veux travailler. Je travaillais à Mons, dans un restaurant chez Marchal. Je faisais la vaisselle. On a une petite expérience et en salle ? Et moi j’ai bluffé. J’ai menti. Je n’aime pas mentir, mais à cette époque-là, c’est une question de survie. Donc j’ai dis oui, oui, oui, oui, oui. Alors ils posent des questions du genre tu sais servir à la torpille ? Servir à la torpille, c’est un plateau ovale que tu passes entre les gens et tu sers avec tes couverts, cuillères fourchettes, tu prends les mets entre les deux et tu sers sur l’assiette des gens.
Olivier My: Ah ouais, d’accord.
Michel Godart: Mais il faut être doué quoi. Mais moi je comprenais même pas c’était quoi le terme torpille. Je ne sais pas de quoi il me parle, mais à mon avis c’est un truc pour envoyer des plats vite. Ouais, ouais, je sais faire. Pas de problème.
Olivier My: Je sais tout faire de toute façon s’il faut.
Michel Godart: En fait, je disais oui à tout et j’ai eu de la chance, le gars n’était pas très regardant. Puis il m’a envoyé pour mon premier service en extra qu’on appelait extra. Des soirées où tu travailles genre 4 h, tu dépannes le manque de personnel face à un gros banquet et puis tu rentres chez toi. Et quand j’ai compris c’était quoi la torpille j’ai oh mon dieu, comment je vais faire ?
Olivier My: Tu as vu des gens faire c’est ça ?
Michel Godart: Ah ouais. Alors d’abord, il faut savoir que le truc ça sort, mais bouillant directement du four sur une plaque de transition vers les serveurs. Les serveurs, ils apprennent à mettre quatre ou cinq serviettes pour ne pas se brûler le bras parce que ça sort du four.
Olivier My: Oui, effectivement.
Michel Godart: Donc ils le posent sur sa serviette. Alors déjà, tenir un plat, c’est déjà pas facile.
Olivier My: Honnêtement, c’est pas facile.
Michel Godart: Mais en plus ça glisse sur les serviettes. C’est bouillant.
Olivier My: C’est que sur les serviettes ? Il n’y a pas de plateau sur les serviettes ?
Michel Godart: Si tu mets pas de serviettes tu es brûlé.
Olivier My: Ouais non mais je veux dire, c’est pas tu mets pas les serviettes et ensuite un plateau dessus et ensuite tu mets les plats. C’est tu mets les serviettes et directement tu mets les plats dessus ?
Michel Godart: Donc le plateau, c’est un plateau où par exemple, tu as toutes les pièces de viande, puis tu as une autre torpille, tous les légumes, tu vois.
Olivier My: Ah oui, c’est ça, oui donc c’est quand même un plateau oui.
Michel Godart: Donc tu sors le truc, mais ça sort bouillant du four. Tu mets la main si tu mets la main sans une serviette, t’es brûlé, tu as des cloches aux doigts, ça c’est clair. Donc tu te rends bien compte que porter ça, c’est chaud.
Olivier My: Oui, c’est chaud, dans tous les sens du terme.
Michel Godart: Dans tous les sens du terme.
Michel Godart: Donc tu mets quatre, cinq épaisseurs et puis tu prends ton plat. C’est d’être joli, c’est de bien présenter, puis tu rentres les gens. Alors les gens, quand ils sont à table, ils vont pas forcément faire attention à toi, ils parlent, ils font des grands gestes. Donc c’est du sport, c’est folklorique. Faut réussir à faire ta place, à passer entre eux, qu’ils voient le plat et quand ils sentent de la chaleur, ils se reculent d’eux-mêmes. Ils sont un peu impressionnés que toi tu tiens le plat en plus.
Olivier My: Oui, effectivement.
Michel Godart: Mais ça ne leur donne pas envie d’accélérer le rythme. Ils prennent leur temps pour choisir leur pièce de viande. Et puis toi, tu dois devenir très rapidement doué et mettre les trucs sur l’assiette. Sauf que moi, comme j’ai aucune expérience, boum, ça glisse et c’est tombé sur la robe de la dame. Donc c’était une catastrophe ce truc. Je suis parti. Je me suis dit :iIls ne me rappelleront plus jamais. Le lendemain, l’agence m’appelle. Oui, ça s’est bien passé hier. Ils étaient contents de vous. Vous pouvez y retourner aujourd’hui, c’est pas plus pire. Non, c’est pas vrai. Et finalement, après trois fois, j’arrivais à gérer le truc. Et puis ainsi de suite j’ai appris un métier. Et donc en changeant énormément d’employeur dans l’horeca. Pourquoi je parle de tout ça ? Je me suis rendu compte que je pouvais apprendre un métier que je ne connaissais rien au départ et très très vite. Alors l’Horeca, l’inconvénient, c’est que c’était 17 h par jour. Services coupés, pas de week-end, pas de jours de fête. T’as pas de vie. T’es un no life. Concrètement, c’est ça. En tout cas à l’époque, moi je le faisais. Et les syndicats en tant qu’extra, tu oublies. Donc qu’est ce que j’ai fait ? Bah à un moment j’ai commencé à saturer parce que je tenais pas un couple plus de deux mois, donc celle là elle ne voyait jamais son mec elle se casse quoi.
Olivier My: Ouais, je comprends.
Michel Godart: Donc je suis retourné voir l’agence d’intérim et je leur ai dit vous êtes contents de moi ? Donc j’avais déjà quand même quelques années de paquets d’extras faits avec eux.
Olivier My: Donc toujours la même ?
Michel Godart: Oui toujours Manpower. Mais je travaillais pour d’autres, mais essentiellement Manpower en priorité et je leur ai dit : si vous êtes contents de moi maintenant, il faut peut-être m’aider parce que moi je veux changer de métier. Et oui mais qu’est ce que vous savez faire d’autre ? Bah j’ai de la tchatche. Dans la restauration, les gens quand ils se plaignent, il faut savoir avoir du répondant. Moi je peux répondre à tout quoi et improviser. Je peux réagir. Je suis inventif, créatif. Ça va me servir à quelque chose ça quand même. Et puis moi j’ai entendu parler des gens qui aident les autres quand ils ont des codes perdus dans les GSM et tout. Moi, j’aimerais bien faire ça. Et ils me disent bah écoutez, ça tombe bien, on a Belgacom qui cherche des call center agents vous savez utiliser un ordinateur ? Qu’est ce que j’ai fait, tu crois ?
Olivier My: Bien évidemment !
Michel Godart: Mais bien évidemment, je voyais un ordinateur devant moi, je voyais qu’il avait un clavier. J’avais pas remarqué qu’il y avait une souris, je savais pas ce que c’était une souris, tu vois. Je savais pas du tout ce que c’était une souris et je voyais que le tapoter je dis tapoter sur un clavier, Je suis pas mongol, je sais le faire. Donc c’est bon, tu vois, ça va allumer un écran, je sais le faire. Ouais, pas de problème. Bon, écoutez, alors on va vous envoyer, mais je vous préviens, c’est qu’une mission de trois mois, vous la prenez quand même ? Donc en fait, c’était la mission la plus pourrie qu’il y avait, mais parce que je l’acceptais, c’était facile.
Olivier My: Mais pour toi c’était l’opportunité de changer de domaine ? Parce-que sinon tu aurais pu très bien continuer à faire de l’horeca.
Michel Godart: Et j’ai continué d’ailleurs parce qu’il fallait que quand j’ai pas de boulot, je dois arrondir les fins de mois qui étaient plus difficiles. J’ai encore ça vu mon parcours, j’avais quelques dettes qui s’étaient installées par défaut vu le parcours. Et donc.
Olivier My: Là, c’est l’opportunité de voir autre chose.
Michel Godart: Là on est en 2000, donc moi j’ai arrêté l’école en neunante-deux. Donc en 92 pour les Français.
Olivier My: Merci beaucoup.
Michel Godart: Et en 2000, j’arrive là bas et puis je m’installe. Et puis t’as mes collègues qui me regardent et ils me disent : il y a beaucoup d’appels hein, boot ! Puis un long silence. Je dis boot…boot… Qu’est ce que c’est que ce dialogue ? C’est quelle culture ? Quelle langue il me parle ? Enfin, tu vois, dans ma tête, il y a ce genre de chemin qui se faisait. Je comprenais rien. Puis j’attendais. J’étais hyper embêté. Je dis là je fais une gaffe, il y a un truc qui va pas, Qu’est ce que je fais ? Ils me regardent tous. Donc il y a un problème quoi, tu vois ? Et il me refait plus énervé, un ton limite agacé : Mais boot, on n’a pas le temps ! Ok, et alors il voit que j’hésite un peu : allume l’ordinateur. Ah sorry, j’étais distrait. Oui, bien sûr, bien sûr. Et moi, j’allume l’écran parce que c’est la seule chose que je vois et j’ignorais totalement qu’il y avait une tour en dessous. Mais alors totalement. Et puis je vois une souris. Mais je ne savais pas que ça s’appelait une souris. Je ne savais pas ce que c’était. Donc je vois le clavier. Voilà.
Olivier My: Mais tu vois que le truc. Et je vois que.
Michel Godart: Le rond il devient orange et puis il se passe rien, ça reste tout noir. Mais l’autre, il est occupé avec un appel, il prenait déjà des appels, il commençait déjà à travailler. Et puis à un moment, il a le client qui raccroche il se retourne, il voit avec les yeux en panique. Mais t’as pas encore booté ? Mais si, mais si ça marche pas, c’est pas de ma faute. Oh, allez change de place, on n’a pas le temps. Donc je change de place. Re même histoire. Re scénario stupide. Franchement, il y a de quoi être honteux. Je ne suis pas fier de raconter ça, mais je ne sais pas pourquoi je te raconte ça.
Olivier My: Mais c’est marrant, c’est marrant.
Michel Godart: C’est assez marrant. Et puis ça s’est reproduit trois fois. Et puis j’entends le manager qui vient vers moi et qui me dit : Bon, on a un petit comique dans l’équipe ? Il allume la tour. Et là je réalise : Oh merde le con, j’avais pas vu qu’il y a une tour en dessous. Et là ça s’allume. Et puis il me demande un login. Donc deuxième instant de panique. Et c’est quoi ? Mais là, heureusement, apparemment c’est normal que je pose la question parce qu’il est venu avec une feuille, il m’a donné le login / mot de passe. Alors tu vois là, comment je fais un trois ? Et ce symbole là, c’est quoi ? Et là, le manager, il commence à piger. Et je le vois retourner à son bureau et je l’entends appeler Manpower. Dites le guignol que vous m’avez envoyé, demain il vient plus hein. Et là, j’étais effondré quoi. Effondré. Il l’a dit autrement. Mais j’avais compris le scénario. Et puis les collègues, ils étaient que des yeux, mais stupéfaits qu’on puisse envoyer un gars comme moi..
Olivier My: Improbable.
Michel Godart: C’était tellement improbable. Et le premier client qui décroche. Alors, auditeurs et auditrices, s’il vous plaît, si vous êtes sensibles aux gros mots, fermez vos oreilles.
Olivier My: On ne se censure pas ici.
Michel Godart: Non, non, mais je ne veux pas dire les gros mots. Mais je te jure, le premier appel que j’ai pris le gars, il était vénère. Je crois que sur 60 secondes il m’a lancé, j’exagère mais 120 gros mots.
Olivier My: Ouais, vraiment énervé.
Michel Godart: Bande de fils de cette Belgacon. J’ai eu le droit à tout quoi. À tout. Et moi, je reste zen. Long silence. Et je l’écoute. Et puis je laisse encore un long silence. Et là, j’entendais tout d’un coup Monsieur, vous êtes encore là, monsieur ? Oui, je vous écoute et je vous comprends. Et non seulement je vous comprends, je suis votre meilleur allié et je vais tout faire pour vous aider. Mais faudrait d’abord arrêter de crier sur moi, de m’insulter.
Olivier My: S’il vous plaît.
Michel Godart: Il faut vous calmer peut-être un petit peu parce que ça va pas vous aider à moins de vous rendre malade. Et quand je comprendrais mieux parce-que vous aurez arrêté de vous énerver, je vais pouvoir prendre les choses dans l’ordre et vous aider dans l’ordre avec toutes mes capacités. Mais ma volonté, elle est là, à vous de voir. Vous la voulez ma volonté ou vous ne la voulez pas ? Vous préférez que je passe à un collègue ou rappelez plus tard quand vous êtes calme ? Ouais, non, c’est vrai. Il commence à m’expliquer son problème. On m’a vendu une ADSL, on m’a dit que c’était ça et c’est pas ça. Et alors j’ai une adresse IP dynamique et je voudrais une adresse IP fixe. Et là, je réalise qu’en fait mon enfer ne fait que commencer parce que IP. Mais de quoi il me parle ? Et dynamique et fixe mais de quoi il parle ? Il a pas une adresse ? Je dis c’est quoi votre adresse ? Le réflexe quoi je me dis il parle, il déménage, il déménage. Alors je pose des questions genre vous avez déménagé et par chance il me dit oui effectivement, j’ai déménagé et en fait c’était la clé du dossier. Il y a eu un déménagement et tout. Et à l’époque.
Olivier My: On utilise les mêmes termes pour des choses différentes.
Michel Godart: Et ce qui était marrant, c’est qu’en fait l’ADSL à l’époque, en 2000, quand ça a commencé, il fallait désinstaller les lignes ISDN, passer… tout ça je connaissais pas à l’époque, c’était du chinois pour moi c’est vraiment n’importe quoi. Donc il fallait enlever la ligne ISDN, mettre du PSTN. Donc il fallait rétrograder le niveau de la ligne en cuivre. Et puis il fallait installer un modem, il fallait faire venir un technicien. Et puis parfois il y avait un central téléphonique à démonter. Donc en fait, en termes de quantité d’ordres de travail, il y avait une conséquence, c’est qu’il y a deux types de techniciens différents : celui qui routait le télécom et celui qui faisait l’installation, donc c’est le jointeur, etc. Aussi, parfois même quand il y avait des travaux à faire dans la rue, ça montait encore plus loin. Et donc le système à l’époque des télécoms classiques, il était pensé pour encoder pour 4 millions de clients et plus, 3 h de travail maximum sur un profil client. Et là, tout d’un coup, avec cette technologie, ils se retrouvaient parfois avec six ou sept ordres de travail. Donc qu’est ce que faisait l’opérateur ? Bah, il passait par le vieux système, le fax. Et un fax, ça se perd. Et parfois les commandes, elles n’arrivaient jamais. Et alors les gens, ça les rendait agressifs parce que leur temps d’attente était très long. Parfois, ils avaient des business en jeu quoi. Donc tu comprenais que tu te faisais insulter, mais de tous les noms quoi. Et le gars qui venait d’appeler l’agence d’intérim quand il m’a entendu gérer l’appel avec ma tchatche et tout ce que je disais au gars, il a rappelé, il me dit : Non, ça va, on va le garder, on va le former et puis voilà. Et finalement, après mes trois mois, non seulement j’ai pas été licencié, mais ils m’ont engagé. Et quelques années plus tard, je suis devenu responsable d’équipe.
Olivier My: Comme quoi ta voix et tout ce qui vient avec.
Michel Godart: Ça, c’était mon arme. Ce coup là, c’était mon arme. Ça a été une arme. Et là, j’ai réalisé de mon pouvoir sur la voix. Avec la voix.
Olivier My: C’est quand même dingue, hein? C’est quand même dingue. Et moi, je suis fasciné par toutes ces histoires et j’espère que ça ne te met pas en inconfort de les raconter.
Michel Godart: C’est la première fois que je raconte ça aussi loin en micro.
Olivier My: Et bien merci pour cet honneur en tout cas. Mais c’est vrai qu’il y a une dimension et tu la racontes d’une manière joyeuse en fait, à ta manière, parce que tu regardes peut être en arrière et puis autant la regarder sous cet angle là, mais je trouve qu’il y a énormément de leçons derrière ça. Ça veut dire que tu pars d’où tu pars. Il y a un moment donné, tu n’as pas eu peur de te lancer dans une aventure où tu n’y connaissais rien je veux dire.
Michel Godart: Je ne suis pas fier des mensonges. J’avoue que ça me travaille encore là, ce n’est pas dans mes valeurs. Donc c’est des trucs que j’ai été forcé de faire parce que je n’avais pas le choix. Et ça, c’est le plus dur qui me reste sur la conscience.
Olivier My: Et je pense qu’au delà de dire est ce que c’est bien ou pas bien, tu vois, parce qu’il y a, c’est ça souvent qui touche les personnes à l’intérieur, c’est que tu l’expliques très bien, il y a un cas extrême où finalement tu n’as trompé personne au sens où tu as donné tout ce que tu avais aussi après pour répondre à la demande, je pense que c’est ça aussi qui est important.
Michel Godart: Dans mon esprit c’est ça. Dans mon esprit, j’étais clairement en train de faire une promesse que je ferai de mon mieux, accords toltèques, aux personnes.
Olivier My: Et pour moi c’est ça qui est important. C’est à dire que si tu es là et finalement tu profites du système en ayant en plus trompé la personne pour les compétences que tu as ou que tu n’as pas, etc. Je trouve que c’est beaucoup plus grave que ce que tu as fait ou tu as fait de ton mieux et tu aurais accepté et assumé les conséquences derrière.
Michel Godart: Oui clairement.
Olivier My: Si ils t’avaient viré là-bas tu serais parti et tu aurais dit au revoir.
Michel Godart: J’ai essayé, j’ai raté je cherche ailleurs.
Olivier My: J’ai essayé etc. même si entre guillemets on pourrait toujours discutailler sur ouais mais ça coûte etc. Mais regarde le résultat, c’est quand même que non seulement tu leur as apporté une compétence qu’ils n’avaient pas peut être cherché, d’avoir une capacité de pouvoir prendre des appels, de pouvoir avoir ce calme quand tu as quelqu’un qui te crie dessus, c’est pas tout le monde quand même qui peut rester calme.
Michel Godart: Mais suite à ça, j’ai fait presque quinze ans de centre d’appel et il faut savoir qu’il y a un turn-over énorme dans ce secteur et que les gens après deux ans, ils ne veulent plus entendre de centre d’appel. Enfin ceux qui ne sont pas fine-tunés pour ça dans l’esprit avec le bon mindset, ces gens là, ils tiennent deux ou trois ans, puis ils craquent quoi. Des gens qui tiennent plus longtemps, il y en a beaucoup, mais il faut vraiment avoir ça dans le sang, quoi. Et moi, je dois dire, si demain j’étais dans une situation où je suis en difficulté et qu’il me faut un job d’urgence, je suis capable de refaire ce job et de le faire pendant longtemps sans problème. Pour moi, c’est un jeu, c’est gai quoi. J’adore l’humain, j’adore l’échange et c’est waouh. Même quand c’est un mauvais contexte, ça me ressource. Et d’ailleurs, je me suis fait plein, plein plein de clients qui sont devenus des amis et des collègues de travail qui sont devenus des amis. Le parrain de ma fille est un collègue de call center, de centres d’appels. Tu vois, l’histoire de mon podcast commence aussi là dedans. Donc ça joue un rôle énorme dans ma vie. Quand tu parlais de changement, je ne sais plus quand, c’est dans la journée tantôt, tu me disais c’est intéressant les changements et comment tu les appréhendes, mes changements c’était d’abord survivre, puis ça a été survivre par le boulot. Et puis ça a été marre de ce boulot là parce que tu ne vis pas bien. J’essaye quelque chose de nouveau, puis tu découvres un environnement, tu dois trouver les codes. En fait, c’est ça en fait. J’ai dû chercher les codes.
Olivier My: Mais surtout que tu as eu cette curiosité de dire comment est ce que je peux répondre au mieux avec qui je suis, tout en navigant un petit peu à vue pour au final trouver ma place, mais sans te perdre toi même. Parce qu’au final, qu’est ce que tu as fait dans ce call-center ? C’est quand même ce qui fait ta différence et ton originalité qui a émergé et qui a permis que tu restes.
Michel Godart: Dans le call center en plus ça a évolué parce que je ne suis pas restée au simple service Première ligne, je suis passé en seconde ligne en expert en B to B. Et ça, ça a été possible parce que un il y avait le phénomène horeca où je comprenais que plus j’englobais de l’information, mieux c’était pour moi. Inutile de dire que le lendemain je réalisais mon ignorance en informatique, je m’étais endetté à faire un crédit dans un magasin pour acheter mon premier ordinateur. Et comme j’entendais dans ma journée que tout le monde paniquait face à un Mac. Qu’est ce que j’ai fait ? Je me suis dit tant qu’à faire, je suis dans la merde, je vais prendre le pire. Je me suis acheté mon premier Mac et là, je devenais l’expert Mac et je rendais service à tous mes collègues au bout d’un certain moment, tu vois. Donc c’était vraiment waouh! Mais ça m’a coûté très cher et méchant et ça m’a endetté pour plusieurs années. Puis un jour, j’ai eu un coup de bol qui a réglé le problème. Mais bon.
Olivier My: Et tu as eu un coup de bol qui a réglé le problème ?
Michel Godart: Ouais, tu veux que je raconte ou quoi ?
Olivier My: Ah ben oui. Tu peux pas passer à côté, tu peux pas laisser une phrase comme ça. Moi je ne vais pas laisser s’enfuir comme ça.
Michel Godart: Ok, je travaille à mi temps. Attends, juste avant, parce qu’il y a eu des moments où je gardais un job et puis je quittais, puis je revenais.
Olivier My: Je te laisse terminer ça et puis après on reviendra sur le coup de bol si tu veux.
Michel Godart: Ouais, j’étais assez mobile et justement, dans cette période où il y a eu une transition entre deux jobs, j’ai été vendeur en mi-temps, tu vois. Et j’allais perdre mon boulot le lendemain du fameux jour du coup de bol. Et je ne le savais pas non plus. Et je sors de ce boulot et je vois une file dans la rue qui fait la file. Comme c’est un magasin à l’époque avec les clichés de la Russie où les gens attendaient leur pain pendant longtemps sur une longue file, tu vois. C’est l’image qui me venait aux yeux et je voyais un petit vieux avec une canne. Mais il souffrait quoi, la canne elle tremblait et moi un peu révolté dans la société à l’époque. Mais il y a…
Olivier My: Donc déjà à l’époque.
Michel Godart: Je viens vers lui, je dis Papy, pourquoi tu attends comme ça ? Tu as l’air de souffrir. Assieds-toi il n’y en a pas un qui peut lui donner une chaise à ce monsieur ? Enfin, tu vois un peu quand même. bienveillant mais provocateur. J’aimais bien provoquer. Et le papy me fait : mais j’attends pour la grosse cagnotte de la loterie nationale. Et moi je dis mais allez, à ton âge quand même ! Regarde moi ! Tu crois quand même pas à ces conneries ? Sérieusement, à ton âge ? Mais non, Allez. Et il me fait : est ce que tu as déjà joué au moins ? Non ? Alors tu ne peux pas parler. Et à l’époque, j’étais assez réactif au défi. Maintenant, je dis bah écoute, tu sais quoi ? Je vais en faire un avec toi, comme ça j’attends à côté de toi et puis je t’aide à te tenir. Ouais ouais, passe devant moi, on fait le tour, on arrive. J’arrive au guichet. Évidemment, je n’ai jamais fait ça de ma vie. Donc je joue comment ?
Olivier My: Encore une fois, tu arrives devant et tu dis maintenant, je fais quoi ?
Michel Godart: Ouais, c’est ça quoi. Je dis bon on joue comment à ce truc ? J’y crois pas, mais je vais faire plaisir à monsieur là. Le guichetier me dit Ouais, tu fais 6 croix. Moi je ferme les yeux, je fais six croix et t’as le petit vieux qui me tape sur l’épaule, il me fait : mais tu joues pas le jeu, tu fermes les yeux ! Je fais papy, arrête, Tu vois bien que j’y crois pas quoi. Je ferme les yeux, je fais six croix, je mets le papier dans ma poche, je dis Allez, si je gagne, je te paye un resto. Je prends même pas son numéro. J’y croyais même pas. J’aurais dû là j’étais en tort. Tant pis, je pars. Bref, l’anecdote se passe. Je prends mon métro, je rentre chez moi. J’arrive chez moi. Mon épouse à l’époque, un petit peu jalouse, fouille mes poches, mais pas pour fouiller juste tu vois.
Olivier My: Oui je comprends.
Michel Godart: On va dire ça comme ça.
Olivier My: On va dire ça comme ça.
Michel Godart: Et elle trouve le billet de loterie et réaction identique à la mienne. C’est quoi ? C’est quoi ? Mais t’es quand même pas naïf à ce point ? Et il était 7 h 30. Elle me dit que c’est le tirage. Viens, on va se mettre dans le sofa, on va regarder.
Olivier My: Tant qu’à faire, autant aller jusqu’au bout !
Michel Godart: Voilà. Et alors on voit le tirage qui sort. Première boule. Bonne alors elle fait. Elle exagère. Ouais, ouais. T’as gagné, Chou. T’as gagné. Ouais, ouais. Tu vas être riche. Deuxième numéro sort. Alléluia ! Là, tu vas peut être, allez encore un, tu gagnes ta mise !
Olivier My: C’est marrant parce que rien que d’en avoir un de juste, tu peux déjà être content.
Michel Godart: Ben oui, c’est ça !
Olivier My: Deux tu te dis quand même là, t’es déjà dans le top je ne sais combien quoi.
Michel Godart: Bah moi je connaissais pas du tout ce jeu donc j’ai dis bah ok. Trois. Elle me dit mon épouse bah tu as gagné ta mise du Bon bah au moins j’ai pas perdu d’argent, c’est déjà pas mal. Puis le quatrième sort, il est bon, je dis Bon bah je gagnerai peut être ma double mise. Puis je gagne cinq. Et puis le 6, à 5 là ma femme elle était déjà en train d’appeler sa maman qui joue au loto toutes les semaines pour savoir comment ça marche. Elle était déjà en train, en mode..
Olivier My: Ça devient sérieux là maintenant.
Michel Godart: Maman, maman, maman ! Michel, il a joué un Loto et il a cinq chiffres. Et au moment où elle parle de ça, la sixième tombe. Elle n’est pas bonne. Donc elle dit Ah non, ah non, il y en a cinq. Tu crois que ça rapporte ? Et au moment où elle dit ça, le complémentaire sort il était bon et j’ai gagné un cinq Plus. Alors deuxième anecdote qui rend le truc mais incroyable mais vrai parce que c’est la première fois de ma vie que je joue au loto quoi. C’est que le montant que j’ai gagné avec les virgules converti en euro, j’ai le billet, si je te l’avais montré, je pense.
Olivier My: Oui tu me l’avais montré.
Michel Godart: C’était le montant précis de mes dettes.
Olivier My: Comme quoi.
Michel Godart: Donc du jour au lendemain, paf ! Alors moi j’arrive, je vois le truc, je dis bon comment est ce qu’on fait pour avoir cet argent ? Je n’avais aucune idée du montant à l’époque, donc à ce moment là je vois le truc. Il faut valider votre billet au guichet machin, je vois le gars avec la chance que j’ai et mon parcours de vie, il va me voir arriver, il va mettre son nom dessus, il va dire c’est le sien et puis il me vole quoi donc no way. Donc où il est le siège central à Belliard Bruxelles. Bon ben je vais y aller. Et donc je suis avec mon billet de loto dans la poche de ma veste, genre James Bond, tu vois, Genre tout le monde le sait, on va me voler, on va m’agresser. Tu vois, je crois que je devais être le mec le plus ridicule de la planète. Tout le monde me regardait, tout le monde se marrait. J’étais à mon avis complètement stressé. Enfin tu vois.
Olivier My: C’est marrant cet effet-là, quand tu as un truc important, t’as l’impression que tout le monde le sait.
Michel Godart: C’est ça ! Avec le recul, je me sens totalement idiot.
Olivier My: Tu deviens le plus chelou alors qu’en fait.
Michel Godart: Ouais, c’est ça. Exactement. À l’époque, je fumais, donc j’avais même été jusqu’à jeter mes cigarettes dans la poubelle et cacher le billet dans le paquet de sèches en me disant si on me vole, je n’ai qu’un paquet de sèches, on le verra même pas. Tu vois, j’étais malade quoi. C’est vraiment la parano totale. Et puis j’arrive au siège, puis je sonne. Ouais, j’ai gagné le billet. Ok, donc on me fait monter au premier étage et puis on me fait attendre, t’es encore un petit peu angoissé. Puis t’as un gars qui arrive. Ah, c’est vous le gagnant ? Ben donnez moi le billet.
Olivier My: Ouais, ouais. T’es qui toi ?
Michel Godart: Ben non. Ben non, je te le donne pas, Il n’y a pas mon nom dessus. C’est vrai, j’ai pas pensé à mettre mon nom dessus. Zut. Et alors il voit mon hésitation et mon inquiétude et il me fait Monsieur, regardez, il y a des caméras là, il y a des caméras, là, il y a encore une caméra, là, il y a une caméra, là, on vous a vu entrer. Je ne vais pas vous voler. Donnez le moi. Il est validé. Donc moi je le donne. Mais genre je le tiens encore pendant que je lâche les papiers, tu vois ? Il regarde le truc, il est pas validé. Je reviens tout de suite. Et là, il se casse. Je dis Oh non, je me suis fait avoir. Quel idiot quoi ! Et puis il prend 20 minutes et je le suspecte d’avoir fait exprès de prendre 20 minutes, tu vois. Et moi, je commençais à tourner. Je commençais à me dire Qu’est ce que je fais ? Je pars. Je me suis fait avoir ? Enfin, tu vois je rentrais dans tous les films possibles et imaginables.
Olivier My: Forcément.
Michel Godart: Et le gars revient avec un grand sourire banane. Et je le vois en train de se moquer de moi parce que j’étais déjà debout, en train de tourner en rond comme le guépard dans un zoo, tu vois ?
Olivier My: Ouais, je comprends.
Michel Godart: Et il revient. Il me fait. Vous vous êtes inquiétés ? Oui, ça va. Alors il me donne le billet. Je vous le rends. Et je fais quoi ? C’est tout ? Mais non, on va passer dans mon bureau. Mais d’abord, il y a le gros gagnant. Donc attendez là, je viens vous chercher. Et puis j’entends l’autre qui fait la fête, bouteille de champagne machin. Donc voilà, il part. Je ne le vois pas, je ne le croise pas. Et puis je rentre dans son bureau, je m’installe et il commence à m’expliquer pour les impôts. On vous fait une attestation pour les impôts, vous ne paierez pas de taxe là-dessus. Il commence à m’expliquer tout son laïus technique administratif dont je n’avais que faire. Et à un moment donné, il s’arrête et me dit Monsieur, oui, vous avez perdu un proche ? Ben non, pourquoi ? Vous faites une drôle de tête. C’est la première fois en 20 ans de carrière que j’ai quelqu’un qui tire la tête dans mon bureau alors qu’il a gagné. Je n’ai jamais eu de bol dans ma vie. Là, pour une fois que j’en ai un gros montant, je mets des sous sur mon compte demain et dans deux jours, il ne reste plus rien. J’ai des raisons d’être heureux ? Tu vois.
Michel Godart: Et le gars, il me dit une phrase très intelligente. Il me dit Bah c’est un scratch from scratch de la vie quoi. Voyez ça comme ça ! Et là, cette phrase, elle a fait une espèce de bombe dans ma tête et elle a changé tout mon mindset pour la suite dans ma vie. Je ne peux pas t’expliquer pourquoi. J’ai arrêté de voir le négatif et l’adversité et j’ai dans les mêmes situations identiques, face au besoin de changer, je me suis plutôt mis dans un mindset : je vais réussir, je vais le faire. Jusqu’ici, ça me réussit bien, Je vais le faire, je vais réussir. Et cette façon de gagner un truc inattendu te donne de la confiance indirecte. Et cette touche qui me manquait de confiance m’a aidé. Et de ce jour là, tout ce qui s’est passé dans ma vie, je ne l’ai plus appréhendé de la même façon. Autant avant, c’était le mode survie, je subissais et je distrayais mon cerveau par la fatigue pour ne pas penser, pour ne pas être face à mes souffrances. De ce jour là, j’ai pris tous mes traumas, tous mes problèmes en main, un par un, et j’ai commencé à me battre pour chaque point pour me faire évoluer dans ma carrière.
Olivier My: Il suffit parfois d’une petite phrase, d’une expérience.
Michel Godart: D’un élément déclencheur oui.
Olivier My: Effectivement, ça change toute la suite. Et en même temps, c’est comme on dit tu n’aurais jamais pu avoir cette expérience là si tu n’avais pas essayé.
Michel Godart: Voilà.
Olivier My: Et donc au final, ce petit vieux là, tu l’as revu ou pas ?
Michel Godart: Ben non, j’ai pas pris son numéro, je suis honteux quoi. Je te jure, je suis honteux. Sinon j’aurais payé avec joie un resto. Quoique, il n’aurait plus resté d’argent mais bon. Voilà, de toute façon je n’aurais pas pu le faire. Mais en gros, voilà, c’est le moment qui a fait la différence. Et puis mon parcours dans les centres d’appels. Jusqu’au jour où, en 2005, 2006, là, Mathieu me dit on va faire un podcast et qu’on a un Google, on a le plaza et ma vie change totalement. Alors là, je travaille encore en télécoms plus le week end dans le restauration plus les jours de fête parce-que même comme j’étais parti from scratch, ça ne me rendait pas riche pour autant et j’avais encore pas mal de challenges à faire dans ma vie. Et donc il y a encore des choses qu’on voulait rattraper dans du passé qu’on a récupéré comme ça, en travaillant beaucoup. Et puis à un moment donné, dans le parcours, il y a eu un gros crash, un gros burn out. J’étais arrivé à un job où je m’étais fait recruté comme service level manager au niveau d’un opérateur télécom et en roaming. Donc c’est quand même le paquet où tu as tous les services télécom qui passent parce que c’est à l’international. C’était assez technique, je rendais des comptes directement à la direction et je gagnais un très très beau salaire. Alors un très beau salaire pour moi, c’était pas loin du 5000, tu vois. Et d’où je venais dans l’Horeca forcément, quand tu compares un salaire de serveur à un salaire télécom, il n’y a pas photo. Mais je me suis rendu compte que j’avais un bullshit job et ça m’a mis mal. Et puis j’étais surtout arrivé dans une équipe avec des ingénieurs qui estimaient que quoi ? Il gagne plus que moi et il n’a pas fait ingénieur ? Mais c’est dégueulasse ! Et ils me sabotaient. Enfin, pas tous, mais certains me sabotaient. Enfin, c’était vraiment l’enfer et j’ai craqué. J’ai craqué totalement quoi. Là, ça a été très très loin. Et donc là, dépression totale, antidépresseurs et tout. Et puis ça a été l’enfer.
Olivier My: Mais au final c’est plus l’environnement de ce que j’entends.
Michel Godart: Qui était toxique.
Olivier My: Qui t’as fait craqué, plus que la charge de travail, etc.
Michel Godart: Je suis un émotif et très sensible, donc pour moi c’est pas un boulot qui est dur, qui va me faire peur. Pour moi ce qui compte c’est une ambiance de travail. Si l’ambiance est toxique, c’est comme un mariage toxique, comme une vie toxique avec quelqu’un. Une amitié toxique, ça te détruit, mais chez quelqu’un d’émotif et de réceptif exposant 1000 comme moi, ça a un impact tellement grand que les gens ne le réalisent pas qu’ils peuvent me détruire avec une bête phrase. Et c’est ce qui est arrivé. Et donc là, je me suis dit bah finalement tu sais quoi, je vais vivre de ma passion. Et ma passion, c’est quoi ? C’est le podcast. Et donc, il y a quelques années, juste après ce burnout, j’ai lancé et créé une A.S.B.L parce que déjà on avait un podcast, le podcast High tech qui s’était arrêté en 2013, donc 2007 jusqu’en 2013, c’était le podcast high tech. 2013 jusqu’à ce jour, il y a HR Meetup qui est né pour les passions au travail tu vois. Inspirer les gens par les passions au travail, parce que qu’est ce qui m’a guidé dans mes changements et mon évolution de carrière, ce que j’ai pu apprendre en informatique, c’est parce que dans les équipes où je travaillais, des passionnés partageaient leurs connaissances sans quoi je n’aurais pas pu évoluer sans eux. Et je dois remercier tous ceux qui ont croisé mon chemin. Je vous remercierai jamais assez. Quoi? Et c’est à cause de vous que je fais ça. Que ce que moi je fais c’est aussi du partage. C’est grâce à vous et pour vous. Et en retour, quelque part, je paye ma dette, tu vois. Donc mon désir de partager comme j’ai fait avec toi, c’est cette dette que je suis en train de payer. Je fais la même chose tu vois. Je partage ma passion aussi parce que j’ai compris l’importance de ce geste de partager sa passion, parce qu’il peut changer la vie d’une personne sans même que tu t’en rendes compte.
Michel Godart: Exactement.
Michel Godart: Tu vois. Et ça, je voulais le faire vraiment et ça me tient à cœur. Et ça aurait pu répondre à la question que tu m’as posée au début d’ailleurs. Tu vois il y avait une autre façon de répondre encore. Et donc après j’ai fait un podcast sur Je suis devenu papa, donc l’environnement, là t’as une prise de conscience et tu te dis mais pourquoi j’ai pas réagi sur l’environnement avant ? Ah ouais, on lançait des signaux d’alarme Oh on va mourir ! Alors tu as l’impression qu’on te décrit un iceberg immense et tu te dis Mais je suis impuissant face à ça, Je suis un petit, je peux rien y changer donc tu baisses les bras et tu fais rien. Mais quand tu deviens papa, tu te dis ouais, est ce que c’est la vie que je veux et c’est la planète que je veux pour ma fille, non? Et là t’as une prise de conscience et tu te dis mais en fait, pourquoi j’ai réagi comme ça ? Parce qu’il me manquait des messages positifs. Et là, cette histoire du loto, ce switch entre le négatif et le positif, tout ce que j’avais appris, tout mon parcours que je viens de t’expliquer, c’est ces histoires là, ces anecdotes là qui ont forgé l’idée que je vais faire comme pour les RH, plutôt que de les critiquer, je vais montrer des choses qui m’inspirent moi.
Olivier My: Parce que quand tu critiques les gens, ils se braquent et t’écoutent plus. Mais quand tu montres des choses positives, ben tu les inspires et ils changent, ils t’écoutent d’abord. C’est comme des gens racistes. J’étais antiraciste depuis toute mon enfance. J’ai toujours lutté contre le racisme depuis que je suis plus jeune et parfois je rencontre des gens avec des propos mais fascistes et écœurés, à vomir quoi. T’as juste envie de prendre ton poing et de leur foutre dans le visage tellement ils sont cons quoi. Mais moi je ne réagissais pas comme ça. Je parlais avec eux, je les écoutais. J’écoutais tous les arguments et puis je m’évertuais à les casser un par un en leur démontrant l’opposé de leur croyance. Et il y en a un paquet que j’ai fait changer d’avis comme ça. Et finalement, la victoire est plus belle pour moi et en fait un impact positif plus sympa dans la société en faisant ça qu’en les rejetant.
Olivier My: Tu aurais un exemple pour nous ?
Michel Godart: Je ne vais pas citer la personne parce que.
Olivier My: Bien sûr, on n’est pas là pour pointer du doigt, mais je trouve que l’exemple que toi tu m’avais déjà raconté était marquant.
Michel Godart: Je crois qu’il m’a invité à en parler dans un podcast que lui fait et on va peut être réserver ça pour lui.
Olivier My: Garde le pour lui alors.
Michel Godart: Mais en gros c’était quelqu’un qui avait une vision qui était tronquée par son parcours de vie et son éducation. Et j’habitais encore dans les cités à ce moment là parce que je l’ai connu très jeune et je lui ai fait montrer qu’en fait toutes ses croyances, c’était n’importe quoi. Que en fait, il se trompait beaucoup et qu’il y avait des superbes personnes dans toutes les cultures et des cons dans toutes les cultures. Et de ce jour-là il a totalement changé et il est devenu comme moi. Et il y a quelques mois il m’a appelé, il m’a dit merci pour ça et d’ailleurs on va en parler dans un podcast parce que vu ce qui se passe en Europe, ça serait peut être bien qu’on échange notre histoire parce que ça pourrait inspirer les gens, tu vois.
Olivier My: Et je trouve que justement, quand toi tu me l’avais raconté, j’avais trouvé ça à la fois comique parce que c’est la manière dont tu racontes les histoires et ça rend quelque chose de joyeux. Mais il y a quelque chose de fondamentalement important, c’est que dans le changement et je trouve qu’il y a une culture derrière la culture un peu occidentale, tu sais où il faut convaincre l’autre que tu as raison.
Michel Godart: Alors ça, je ne veux pas faire.
Olivier My: Alors que justement il y a une autre démarche qui est simplement comment est ce que tu réussis plutôt que de trouver qui a tort ou qui a raison, c’est sur quoi on peut se réunir ensemble parce que fondamentalement, on est humain et on cherche à avancer les uns à côté des autres, si ce n’est les uns avec les autres. Comment est ce qu’on peut le faire sans avoir à se tirer dans les pattes quoi !
Michel Godart: Clairement.
Olivier My: Et je trouve que justement, la démarche que tu as eue, elle est beaucoup plus positive dans ce sens là. Plutôt que de chercher, voilà où les gens sont mauvais et pointés du doigt tu vois forcément tu crées beaucoup plus de violence, tu crées beaucoup plus de barrières à la conversation, alors que de montrer justement ce qu’ils sont capables de faire bien et peut-être ce que toi tu peux apprendre d’eux et peut être d’ailleurs, ils s’en rendent même pas compte que tu peux apprendre des choses d’eux. Au moins, ça crée des ponts.
Michel Godart: C’est important ce que tu dis, parce que justement dans mon approche, à aucun moment je ne tenais à avoir raison. Et ça, c’était un peu comme quand tu critiques les gens qui se braquent, qui n’écoutent plus. C’était le même modèle de pensée que j’avais déjà à l’époque. Ce modèle là de ne pas critiquer, je l’avais déjà bien compris et je ne voulais pas avoir raison. Moi, ce qui m’intéresse, ce n’est pas d’avoir raison. Pourtant, je parle beaucoup, j’argumente beaucoup et les gens interprètent ça comme le mec qui veut le dernier mot, il veut avoir raison. Non, moi ce qui m’intéresse, c’est de te faire faire suivre un cheminement intellectuel parce que je sais où il va te conduire et que tu vas te rendre compte par toi-même que tu es dans l’erreur. Et c’est ça qui m’intéresse. Alors avec ce cas là, par exemple, dans cette histoire là, ben ça s’est fait comme ça, mais surtout sur ce parcours de réflexion, je lui ai rappelé des éléments de base. Tu vois, par exemple, je pourrais dire maintenant à quelqu’un qui était raciste : OK, et donc toi tu défends ta nation, tu défends ta nation. C’est quoi ta nation ? Tu peux me la définir ? Elle commence à quelle période de l’histoire ? Prenons l’exemple de La Belgique qui est un pays qui a été créé de toute pièce. À quelle période tu commences la Belgique ? Au moment de la création de l’État ? Ou tu parles de la terre, du territoire ? Alors il commence à chercher des arguments et tout et chacun choisit le morceau de l’histoire qui l’arrange pour le mieux. On pourrait faire la même chose avec Palestine, Israël, etc.
Olivier My: Oui, tout à fait.
Michel Godart: Tu vois. Et là tu leur dis mais attends, tu le fais exprès ou quoi ? Tu sais qu’en amont encore, y’a encore plus simple, il y a une terre, une planète, une seule. Et les petits points sur les cartes, c’est l’homme qui a fait ça. C’est de la connerie. La preuve que c’est de la connerie, quand il y a une tempête, une inondation, elle va s’arrêter aux petits points sur la carte, tu comprends ?
Olivier My: Il y a des gens qui ont essayé de faire croire ça à des gens.
Michel Godart: Voilà, c’est ça ! Mais si la nature elle-même te montre que ton raisonnement est incohérent, tu vas t’évertuer à rester bête et à ne pas observer ? Quand tu te coupes les veines ton sang il est rouge ? Quand tu coupes les veines d’un Marocain, d’un Juif, d’un Chinois, d’un Africain est ce que le sang n’est pas de la même couleur ? Alors explique moi, c’est quoi la différence finalement ? Et quand tu commences à poser ces questionnements, il y a moins d’arguments qui se présentent, tu vois. Et là tu mets les gens mal à l’aise. Et si à côté de ça, tu as semé encore ces petites graines dans le jardin que tu as arrosé régulièrement et que tu as mis ton petit chemin de graines, ben les petites fleurs, elles commencent à sortir en rangées. Et là, la conscience elle se fait, la logique elle vient et là tout prend place. Et quand la place est prise, ce que tu as c’est des fleurs et pas des orties et pas des chardons.
Olivier My: Non mais l’image est très belle. C’est vrai que l’impression que ça me donne, et encore plus aujourd’hui, c’est la facilité qu’on a à penser en noir ou blanc.
Michel Godart: Très manichéen, très manichéen.
Olivier My: Je parle pas des couleurs, je dis juste qu’effectivement quand on pense en noir ou blanc, il y a une rapidité d’action, c’est à dire que soit c’est comme ça, soit c’est comme ça. Et du coup je fais un choix et j’y vais.
Michel Godart: Et ça nous mène vers nos biais d’éducation, nos clichés. Enfin.
Olivier My: Exactement, mais je pense que ces clichés là ont été faits pour donner une direction. C’est juste qu’on n’a pas expliqué que ce n’était pas la réalité et qu’il ne fallait pas s’arrêter là. Et que c’est justement dans la nuance de gris qu’on est beaucoup plus proche de la réalité, de la nature, de tout ce qui est en fait en train de se passer et de naviguer autour de nous. Et-ce que toi tu réussis à faire dans ta démarche et que je trouve génial, c’est tu remets du gris dans des pensées noires ou blanches.
Michel Godart: J’essaie de mettre des couleurs plutôt dans les pensées noires ou blanches, c’est ce que j’aime.
Olivier My: Je pense que c’est encore mieux. C’est juste qu’effectivement, moi, vu que j’ai que du noir et du blanc dans ma tête.
Michel Godart: J’essaye comme dit Cabrel, le mélange des couleurs, tu vois dans la cabane du pêcheur.
Olivier My: Non mais c’est vrai, effectivement, tu redonnais un peu plus de couleurs et de nuances, en tout cas sur ça. Et je pense qu’il manque un petit peu dans la vie de tous les jours, mais aussi dans les entreprises, moi je travaille dans les entreprises, mais c’est cette capacité à accepter que les choses ne soient pas si précises que ça.
Michel Godart: Mais le meilleur exemple dans les entreprises c’est quoi ? C’est cette fameuse. Je repense à un ami qui m’avait mis ça à l’oreille dans un podcast où il était interviewé. Je dis mais, mais oui, évidemment, tu as dit le truc qu’il fallait dire, c’est ça, c’est évident, j’avais pas les mots maintenant tu les as dit pour moi. Il disait : mais en fait on n’arrête pas de nous répéter on sépare la vie professionnelle et la vie privée comme si tu mettais un masque de clown ou de démon. T’es ni Docteur Hyde / Mister Jekyll, selon que tu es dans l’entreprise ou pas. C’est quoi le délire ? On est humain. On est une entité. Notre entité, notre mental ne change pas, ne se métamorphose pas. On n’est pas des métamorphes qui prenons une autre forme parce qu’on rentre dans le palier de l’entreprise.
Olivier My: T’es pas comme ça toi ?
Michel Godart: Non, pas encore. J’essaye. Mais non mais tu comprends ce que je veux dire ?
Olivier My: Je comprends oui.
Michel Godart: C’est complètement fou quoi ! Qu’est ce qu’on attend des gens ? Pourquoi les émotions ne devraient pas être en entreprise ? Il faut garder le côté corporate. Tu te rends compte?
Olivier My: C’est intéressant parce que ça ne veut rien dire. En plus, quand tu y réfléchis tu vois, tu mets un adjectif, le côté corporate ou le côté entreprise.
Michel Godart: C’est ce que j’entends.
Olivier My: Non mais je te rejoins mais c’est de se dire des fois on a quand même créé une sorte de norme sur quelque chose qu’on n’a même pas défini.
Michel Godart: Oui, Alors maintenant, pour guérir la norme qui ne fonctionne pas bien parce que le taux de burn-out explose, Qu’est-ce qu’on fait ? On fait venir des bacs potagers en entreprise ? Est ce que c’est corporate messieurs dames ? Et pourtant vous le faites.
Olivier My: Non mais exactement. C’est dingue ?
Michel Godart: Vous faites des jeux en entreprise ? Est-ce que c’est corporate ? Oui mais c’est du serious game parce qu’il a fallu mettre le mot serious pour que ça fasse serious game parce que si c’est pas serious, c’est du game et ça c’est pas bien. Mais le serious game, ça c’est bien. Et mais arrêtez votre délire quoi ! Admettez que vous avez mis un peu de fun dans vos vies professionnelles en entreprise et que ça vous a aidé. Il était temps d’ouvrir les yeux et de se dire et si on essayait le cœur, l’amour et la passion et les émotions passer ? Bizarrement, quand on parle de sexe en entreprise, ça ne se dit pas, ça ne se fait pas, c’est pas corporate. Mais si vous saviez le nombre de couples infidèles qui se font dans les entreprises, vous seriez choqués hein ? Alors là je touche un sujet tabou mais je suis désolé il faut le dire quoi.
Olivier My: Mais c’est une réalité.
Michel Godart: Voilà donc alors, à quoi on joue là ? On joue une pièce de théâtre ? Fermez le rideau, y’a rien à voir. Arrêtez, moi je dis arrêtez. Franchement. Et franchement, je me sens de plus en plus mal dans le monde des entreprises si je devais être employé dans ce genre de contexte d’échanges. Pour moi c’est pas riche, je préférerais aller dans les entreprises et leur apporter ma magie, ma passion, mes valeurs, mes ambitions et les faire mûrir petit à petit comme quand je fais quelqu’un qui a des idées. Encore une fois, ce que j’aime, c’est aller mettre mes graines dans mon petit jardin, tu vois ? Et dans ce positionnement là, je me sens à l’aise dans l’entreprise, tu vois. Mais je crois que je vais aller de moins en moins en entreprise en tant qu’employé, mais de plus en plus en tant que semeur de petites graines.
Olivier My: Je pense que, au vu de ce que tu as partagé et de ce que je connais de toi, j’ai l’impression que ça te correspondra aussi plus pour avoir cette liberté de pouvoir agir quand en fait il y a un intérêt, un inconvénient. Il y a souvent cette discussion par exemple dans mon métier tu vois du monde du coaching. Est ce que vaut mieux avoir un coach interne ou un coach externe ? Bah en fait il y a des intérêts et des inconvénients des deux côtés.
Michel Godart: Tu vois c’est encore une fois ce split. Il y a ce foutu split qui est partout, tout le temps.
Olivier My: Il y a un split tout le temps. Et en fait c’est simplement parce que splitter, séparer les choses, ça nous aide à réfléchir. C’est juste que ce n’est pas une réalité.
Michel Godart: C’est même pas vrai parce qu’en splittant, tu te distrais, tu splittes la pensée, donc ça ne t’aide même pas à réfléchir.
Olivier My: En fait, dans la pensée scientifique, le fait de séparer, c’est de te permettre de pouvoir étudier chaque sujet l’un séparé de l’autre. Ça te permet d’aller plus loin dans chacun des sujets.
Michel Godart: Plus tard, ils vont te dire ouais, finalement on s’est rendu compte que l’approche holistique rend plus service, parce que si on ne tient pas compte du secteur à côté, on fait des conneries.
Olivier My: C’est possible ! C’est possible.
Michel Godart: Tu vois, encore une fois, il y a des paradoxes tout le temps, mais on est tous des paradoxes.
Olivier My: On est tous des paradoxes. Là où j’en vois l’intérêt néanmoins, c’est que souvent, pour déterminer que l’approche holistique est meilleure, c’est parce qu’avant ils ont expérimenté quelque chose qui était plus facile, tu vois.
Michel Godart: Sur ça on est d’accord.
Olivier My: Et effectivement, c’est des différentes approches et des choses qui sont culturellement plus faciles.
Michel Godart: Mais je voulais mettre ce point là parce que c’est ça en fait l’idée. C’est de ne pas rester à cette scission. Parce que le problème, c’est qu’il y a des entreprises qui font. Ils ont lu Frédéric Laloux et Reinventing Organizations et hop, ils essayent. Mais ils ne font pas le cycle complet, ils ne font pas l’histoire complète, ils sèment les graines, ils arrosent un petit peu, puis ils oublient de mettre le soleil ou ils mettent le soleil, puis ils mettent pas d’eau. Et puis je comprends pas, ça ne marche pas.
Olivier My: Bah c’est forcément la méthode qui est pas bonne !
Michel Godart: Ouais, c’est ça. Est ce que tu t’es posé les bonnes questions ? Est ce que tes graines étaient de qualité ? Est ce qu’elles étaient bien préparées ? Parce qu’un être humain, il faut communiquer, il faut préparer et puis sonde les. Est ce que la graine est adaptée au terrain dans lequel tu veux planter ? Donc autrement dit, interroge ta source, tes bases si tu n’interroges pas les bases de tes gens dans ton entreprise, s’ils sont prêts à aller dans une direction et que en fait tu leur impose une direction, bah c’est comme si tu mettais des graines dans un terrain qui n’est pas du tout adapté à elles et à un climat qui n’est pas adapté à elles. Tout ce que tu auras, c’est des graines qui moisissent et c’est ce qui se passe. Et c’est ça le burn out quelque part. Moi, j’ai l’impression que c’est ça.
Olivier My: Exactement.
Michel Godart: Et pour revenir à cette histoire d’A.S.B.L, donc on avait un podcast.
Olivier My: Est-ce que justement avant que tu te lances dedans, est ce que a.s.b.l tu peux juste préciser ?
Michel Godart: Association Loi 1901 en France. L’équivalent en Belgique, c’est une association sans but lucratif, c’est A.S.B.L et en flamand on dit VZW je ne sais plus quoi et nous on enregistrait sur les deux statuts linguistiques parce que je parle les deux langues et donc les deux langues en Belgique. Et puis donc on a enregistré les statuts dans les deux et on fait des podcasts en trois langues français, néerlandais, anglais. Et donc j’avais un podcast sur le RH, sur l’environnement depuis la naissance de ma fille, puis un sur les artistes avec mon pote qui a co-créé l’asbl qui lui voulait mettre les artistes en avant qu’on ne voulait pas parce qu’ils n’avaient pas assez de vues écoutées ou donner leur chance. Puis on avait un podcast sur la sexo qui est arrivé avec Olivier Mageren. On se dit mais il y a plein de podcasts, il y a plein de causes qu’on veut. Moi ce qui m’intéresse dans le podcasting, c’est que c’est un format démocratique et qui peut servir à défendre des causes, tu vois. Et ça, je trouve ça magique, tu vois. Et à un moment je me dis mais j’ai qu’une tête, j’ai que deux bras et je peux pas multiplier mon temps, sachant qu’un podcast c’est chronophage par 10 000, il y a une limite. Donc au début, l’ASBL qui a été créée parce que un avocat ami m’avait dit protège toi, tu commences à avoir 470 000 téléchargements, ça veut dire tu as de l’écoute, tu risques d’avoir un procès pour un oui, pour un non, il faut te protéger.
Michel Godart: Donc j’avais fait l’ASBL pour ça au départ. Et puis on s’est dit mais finalement, maintenant qu’on a une entité sérieuse et administrativement reconnue, si on était un peu plus actif dans plus de causes mais comme on n’a pas le temps de les faire, si on apprenait aux gens à faire du podcast, si on aidait les podcasteurs et podcastrices à être autonomes et à le faire parce que finalement, ce qui compte c’est pas notre réputation ou notre nom. Et c’est pas une question d’argent ce qu’on veut c’est défendre des causes. Si on aide les gens, il y aura bien un podcasteur ou l’autre qui fera une cause que nous on voulait défendre et la victoire est faite. Et donc on s’est dit OK. Et c’est de là qu’est venue l’idée de faire une association qui milite et qui fait des choses très concrètes. Mais ça on pourra en parler plus tard sur ce qu’on fait. Mais voilà, je finissais l’explication de pourquoi à un moment tu me disais tiens, pourquoi tu es passé aux podcasts et qu’est ce que tu as fait ? J’avais parlé d’un podcast, puis un deuxième, puis une digression énorme.
Olivier My: Parce-que t’en as combien maintenant ?
Michel Godart: Alors ceux que je produis pour l’asso : HR Meetup sur les passions au travail, Midoricast, Positive Initiative positive pour l’environnement, What’s your story ? Qui est politique, artiste, culturel global, c’est un peu le fourre-tout du groupe. Parcours entrepreneur passe dedans parfois aussi quand c’est local et on a le podcast high tech qu’on avait arrêté et qu’on va recommencer doucement mais je peine à trouver une équipe pour refaire le même délire qu’avant. Une fois que j’aurai ça, ça va marcher. Ça, c’est les quatre qu’on produit pour nous. Puis on en produit un pour un de mes premiers clients qui s’appelle Love Health Center avec un sexologue diplômé de l’ULB. Je trouve que quand tu as un parcours où tu, que ce soit toi ou d’autres proches que tu as subi un viol, la difficulté, homme ou femme, c’est de pouvoir. Déjà, il faut faire la démarche d’en parler pour aller porter plainte. C’est déjà une épreuve que certaines femmes et hommes connaissent. C’est horrible, mais j’ai envie de dire que c’est encore plus horrible si tu sais que c’est un tabou dans la société ou qu’il y a des clichés de fonctionnement qui sont systématisés, ou un comportement attendu de la part des autorités de la police. Une incompréhension de l’humain, une distance de l’humain qui fait que ça devient froid, glacial et irrespectueux. Et ce que j’aime bien dans le projet de ce qu’Olivier Mageren fait, c’est qu’il a fait un podcast qui s’appelle Entr’nous.
Speaker2: Donc c’est ENTR le E est remplacé par une apostrophe et NOUS : ENTR’NOUS, tu vois. Et le but de ce podcast, c’est de casser les tabous sur la sexo. Et à partir du moment où tu casses les tabous sur la sexo, tu permets aux gens qui ont subi des agressions. Ce n’était pas son but à lui, mais moi j’y voyais les gens qui ont subi des agressions et des choses horribles. Ça va les aider. Parce que s’il y a moins de tabous, ça les aidera. Et donc j’ai voulu m’impliquer. Quand il a fait ça, il l’a fait avec une amie que j’avais formée sur le podcast. Il y a eu un petit désaccord entre eux et il a arrêté de collaborer avec elle. Il était dans l’embarras. Il m’a dit Est-ce que tu veux le reprendre ? Par respect pour elle, je dis non moi je vais d’abord lui en parler à elle si elle m’autorise à le faire, je ne vais pas faire ça comme ça. Elle m’a dit oui. Donc j’ai repris. Et là je suis hyper fière parce que ça me permet de supporter un projet auquel je trouve qu’il y a une valeur qui compte dans mes valeurs à moi importante, tu vois ? C’est de casser les tabous sur la sexo. Et donc ça c’est un podcast qui n’est pas à moi mais qui est présent sur mon site internet où je regroupe tous les podcasts que je produis.
Speaker2: Et en fait, comme j’en ai cinq au final qui sont sur mon site, il y a une couleur qui est symbolisée pour charte graphique. Le gris c’est la RH, le vert c’est l’environnement. Le mauve, c’est le high tech. What’s your story? C’est le rouge parce que le thème du site était rouge au départ. Je ne me suis pas cassé la tête et les podcasts sexo sont en bleu. Donc quand tu vas sur whatsyourstory.be, tu as quatre codes de couleurs sur les vignettes et chaque couleur c’est le sujet, c’est le thème global et t’as quatre boutons pour les plateformes d’abonnement qui correspondent tu vois ? Et pour compléter ta question, j’en produis aussi pour des entreprises ou j’en gère à distance, ou je supporte ou j’aide, ça dépend. Parce qu’un podcast de l’enregistrement à la production à la mise en ligne et à sa propagation, il y a tellement d’étapes. Le cahier des charges, tu l’as vu, est tellement vaste que les contrats avec les entreprises ou les collaborations, qu’elles soient bénévoles ou contractuellement payées vers l’asso, sont à des échelons différents. Et si je regroupe tous ces podcasts que je gère indirectement ou directement, il y en a 36.
Olivier My: C’est énorme.
Michel Godart: Donc en fait, je suis actif dans 40 podcasts dont celui de Pyxis Belgique. Je participe à sa production.
Olivier My: Et du coup, Pyxis Belgique, qu’est ce que c’est ?
Michel Godart: C’est une entreprise de coaching belge qui accompagne les entreprises dans leur transformation agile. Voilà. Et la particularité, c’est qu’ils sont au Canada. C’est parti du Canada. Ça s’est répandu sur la Belgique, la Suisse et la France. Chaque entité est autonome mais utilise le même nom visuel pyxis, à une exception près. En France, c’est Oddes. Oddes Conseil pour je ne vais pas raconter ça maintenant, c’est trop long. Mais c’est historiquement, il y a une obligation légale de faire autrement, mais ça reste membre du groupe. Donc en fait, c’est des entités qui sont très soudées, qui s’entraident, qui proposent des formations Scrum, Agile. Donc Scrum Master, Product Owner, enfin tout ça tu connais je crois que c’est ton secteur aussi.
Olivier My: Effectivement, et on les salue parce-qu’on les aime beaucoup !
Michel Godart: Norman, Pierre-Emmanuel. Effectivement, je les aime beaucoup et j’ai beaucoup de plaisir à travailler avec eux et produire leurs podcasts qui, je le signale comme tous mes podcasts, est transcrit pour les sourds et malentendants. Et ça, c’est une des causes qui qui touche mon cœur tu le sais, je t’en ai parlé aussi beaucoup.
Olivier My: C’est important et c’est bien sûr quelque chose que je vais faire aussi.
Michel Godart: Mais tu as vu que c’est une sacrée galère de temps.
Olivier My: C’est effectivement pas évident, mais je pense que c’est un effort nécessaire. C’est là aussi où je me rends compte. Quand tu racontais tous les podcasts que tu faisais. Je me demandais si tu avais une anecdote sur justement les causes que tu défends au travers des podcasts il y a plein de sujets qui arrivaient et une anecdote sur un changement que ça a pu générer, soit un épisode ou quelque chose que des gens auraient entendu et en quoi le fait de créer des podcasts tel que tu le fais a aidé à changer des choses ?
Michel Godart: Là, on a le plus d’impact et de retours c’est, il y a des choses qui se disent au micro, mais en ligne. Mais la magie, elle s’opère à trois niveaux en amont, lors de la préparation, les gens viennent ils sont stressés, on parle et puis il y a des discussions qui sont off. Et puis tu as les gens qui te lâchent des trucs et tu découvres des souffrances et des choses horribles. Le podcast se déroule, ils ne sont pas sûrs d’eux et tout. Et puis après ils ont soulagé la parole, ils ont soulagé la pensée et puis ils viennent vers toi : merci ça m’a fait du bien, c’est la première fois que j’en parlais. Donc là, il y a déjà des gratitudes qui sont présentes mais que je ne peux pas partager parce que c’est privé, c’est intime et ça c’est OFF tu vois, et il y en a beaucoup. Dans beaucoup, beaucoup, beaucoup d’échanges. Ensuite, tu fais le montage et moi je mets un soin de certains qualifieront d’espèce de nazi du montage, d’espèce de fou du montage tellement je. Je coupe les euh, je coupe les hésitations, je descends les souffles.
Michel Godart: Pourquoi ? Parce que je veux que les gens, quand il se réécoute, on est déjà critique tous énormément avec nous-mêmes. On est très sévère avec nous-mêmes. C’est un propre, des hommes et des femmes et de tout le monde, tous genres confondus. Et je l’ai réalisé assez vite et je l’ai réalisé parce qu’en fait les gens d’abord ils sont dans l’enthousiasme du podcast, ils font ça avec toi, ils sont contents, ils écoutent le lien. Ouah, c’est chouette ! Je ne pensais pas que je parlais si bien parce que évidemment, tu as fait un petit peu le montage mais pas trop. Et puis ils sont dans l’enthousiasme, ils publient. Je peux publier ? Ouais ouais, tu peux publier et tout, et puis ils sont contents voilà, l’histoire est là. Et le temps passe. Et puis trois ans plus tard, ils rencontrent quelqu’un qui leur dit Ah tiens, tu m’as. Tu m’as découvert comment ? Ben j’avais écouté ton podcast avec Michel. Et là tu vois, il y a une espèce de hamster dans ton cerveau qui se met dans la petite roue et qui commence à brrrr. Et ça tourne et ça tourne de plus en plus vite.
Olivier My: En tout cas tu fais bien le hamster.
Michel Godart: Le cerveau, il se dit Attends, qu’est ce que j’avais dit à ce podcast ? Qu’est ce que Michel m’avait demandé ? J’avais dit quoi ? Parce que ça t’intéresse parce que tu veux te rappeler ce que tu as dit parce que il y aura peut être une conséquence dans le relationnel avec la personne que tu découvres qui t’a entendu par ça.
Olivier My: Oui effectivement.
Michel Godart: Parce qu’elle part sur un préjugé lié à ça et tu le sais au fond de toi même. Donc la personne va réécouter genre deux ou trois ans plus tard. Sauf que l’enthousiasme n’est plus le même. C’est pas juste à chaud, c’est pas juste la semaine passée, c’est genre deux ans plus tard. Et quand tu te réécoutes deux ans plus tard et que tu sais que l’Homme se critique toujours et ne s’aime jamais, qu’est ce qu’il va faire ? Tout d’un coup, il va entendre qu’il a dit quatre fois « et donc » et qu’il a dit six fois « euh » et qu’on entend fort ces « huh » et à un moment donné, il va être mal à l’aise, et puis il m’appelle et il me dit Ouais, tu sais, le podcast qu’on a fait il y a deux ans, c’était une super expérience, c’était génial ! Ouah, super ! Et tu sais, la situation a changé, mon boulot a changé, mes clients ne sont plus les mêmes, c’est plus très flatteur, c’est plus très parlant, ça risque d’induire les gens en erreur, tu peux pas l’enlever ?
Michel Godart: Alors foncièrement j’ai pas de problème avec ça. J’ai le respect de l’humain. Donc oui, je l’enlève bien sûr, mais moi maintenant, je vais bon ça m’est arrivé trois, quatre, cinq fois. À un tel point qu’à un moment donné, j’ai fini par appeler les gens et je leur dit Écoute, je vais être franc avec toi, ce podcast est apparu toi t’as enregistré, puis t’as reçu un lien, on l’a mis en ligne, ça t’a paru être 1 h.
Olivier My: Et encore.
Michel Godart: Et encore. Dans ma vie, ça représentait 16 h de temps que je t’ai consacré pour le faire. Ah ! Je savais pas. Ah oui, quand même. Ouais et tu m’as demandé de mettre tout à la poubelle en une journée, en un clin d’œil, en une décision après deux ans. Est ce que s’il te plaît, tu pourrais au moins me faire l’honneur de me dire la vraie raison et pas je pense que parce que j’ai pas le sentiment que c’était que ça, il y a autre chose. Parce que t’es pas le seul. Et si je peux comprendre pourquoi tu me le demandes peut être je peux faire les choses autrement pour que ça n’arrive plus. Ouais, maintenant tu le dis, Je vais être franc, c’est parce que j’avais dit quatre fois « heu » cinq fois « donc ».
Michel Godart: Et j’avais hésité. Je ne sentais pas la même ambiance. C’est vrai qu’au final, tu peux le remettre parce que. Non, je ne veux pas que tu me dises que je veux le remettre pour te faire plaisir. Ce qui te gêne c’est les euh et les donc bah tu sais quoi ? Je vais les couper. Si je les coupe, je te fais réécouter puis tu me diras je peux le remettre ou pas ? Ah oui, donc concrètement, j’avais raison. C’est pas les bons arguments qu’il m’avait donné. Et j’ai répété l’opération quatre ou cinq personnes et j’ai pris mon temps, j’ai coupé et puis j’ai tout remis en ligne et tout le monde est content. Et depuis que j’ai fait ça et que j’ai commencé à faire des montages où je coupe les euh, les hésitations. Certains me reprochent en me disant oui, mais c’est plus naturel, c’est plus authentique. Oui, c’est vrai, il y a une partie d’authenticité qui s’efface un petit peu, mais le contenu est le même. La nature et l’enthousiasme de l’échange. C’est pas parce que tu as coupé un euh et que tu as rapproché un espace blanc. Le débit change un petit peu, mais foncièrement, ce qui est dans l’âme qui était partagé est le même tu vois. Mes résultats ? Depuis, on me demande plus jamais d’enlever un podcast. Par contre, depuis mon temps de montage, il a triplé.
Olivier My: Oui, effectivement. Et ce que je trouve assez touchant dans ta démarche, c’est qu’au-delà de l’effort en lui-même que ça te nécessite, surtout c’est que tu as déclenché la conversation. Cette conversation tu vois qui, de but en blanc aurait pu simplement être presque une conversation de clients fournisseurs tu vois. J’ai fourni un effort, toi tu l’acceptes même pas à sa juste valeur, etc. Mais non, au contraire, tu as ouvert le dialogue.
Michel Godart: Et je me plaignais pas surtout. C’était pas une plainte. Ça c’est important. C’était pas une plainte. Je me plaignais pas en disant ouais non, je t’explique juste ce que ça représente. Tu m’as donné ton point de vue, tu m’as donné ton histoire. Je te présente mon histoire. Est ce qu’on peut trouver un terrain pour que ton histoire et la mienne soit plus souple et que j’évite ce genre de choses plus tard ? Tout simplement. Ça n’allait même pas vers lui la question, ça allait vers le plus tard, d’autres personnes tu vois. Enfin, je te laisse continuer.
Olivier My: Mais effectivement et lorsque tu poses cette question là, au final, l’impact est beaucoup plus chez la personne que chez toi. Il est chez toi au niveau de l’effort, du temps, tu vois. Mais forcément ça a forcé la personne à réfléchir.
Michel Godart: Avoir un dialogue.
Olivier My: Ouais effectivement, c’est quoi qui me gêne vraiment ? Est ce que c’est l’image que ça projette de moi aujourd’hui ? Mais l’image que j’avais il y a deux ans c’était pas la même que j’ai aujourd’hui. Et en fait, à quel point c’est cohérent et comment ce que je pourrais jouer avec ?
Michel Godart: Je lui ai expliqué le concept que je vois dans le changement si je veux changer les choses pour que ça ne se reproduise plus, je dois faire plusieurs étapes. Elle me fait Oui, mais qu’est ce que tu veux dire par là ? Un, prendre conscience. Ça c’est fait. Vu que la situation se passe comme ça, j’ai pris conscience qu’il y a un problème. Deux, comprendre la nature du problème, vouloir le changer, c’est ce qu’on est en train de faire, tu vois. Mais l’étape que beaucoup de gens oublient, c’est rendre pérenne. Parce qu’un changement c’est bien, mais si tu ne le rends pas pérenne, il ne sert pas à grand chose. Et là, le feedback de chacun de ce groupe de personnes a rendu la chose pérenne et les choix que j’ai fait de dire je mets ça en action pour éviter que la situation se reproduise ou que la proposition change c’est ça qui rend le truc pérenne sur la longueur, sur le long terme, tu vois. Mais ça a un impact immédiat, c’est mon temps, il passe au triple en montage, mais bon après tu acquiers des réflexes, tu vas de plus en plus vite donc il y a aussi une espèce de balance qui se rééquilibre.
Olivier My: Mais il y a un vrai respect dans la démarche. Ça veut dire qu’au delà de manipuler l’autre au sens négatif du terme, je veux dire, il y a vraiment ce respect de dis-moi vraiment ce qui est un problème chez toi pour que je comprenne. Et si la personne t’avait donné un argument autre, tu vois qui vraiment l’a touché fort, etc. Tu n’aurais pas eu de problème à l’enlever ?
Michel Godart: Non bah j’ai eu le cas. Donc parmi ceux qui m’avaient demandé de l’enlever, il y a une dame qui m’avait parlé de son burn out et ça finissait alors qu’elle était anonyme et que sa voix était déformée, des gens faisaient des rapprochements parce qu’on connaissait via via des gens en commun. Et donc du coup, ça lui posait des problèmes pour se réinsérer professionnellement. Et donc quand elle m’a expliqué, je dis mais on n’a même pas discuté dans ce cas là, il disparait, c’est tout. Point. Et il a disparu. Ce podcast n’est plus en ligne, tu vois.
Olivier My: Mais je trouve que c’est vraiment la beauté de la démarche en elle-même. C’est de comprendre que dans un changement, il y a des gens, il y a des êtres humains qui sont impactés et au-delà de simplement, tu vois l’aspect théorisé du changement ? Bah en fait, il y a un moment donné où les conversations, on ne peut pas les théoriser. Il y a tout un contexte autour qui fait que autant ça aurait pu tourner sur je le garde. Autant ça peut tourner sur bah je l’enlève. Mais il n’y a que cette conversation entre êtres humains qui va définir le résultat.
Michel Godart: Oui je pense et alors tu me parlais tantôt de qu’on a mis en place quelque chose avec notre ASBL pour les valeurs bah si je peux le résumer en trois ou quatre phrases, c’est.
Olivier My: Tu n’es même pas obligé de le résumer, tu peux y aller.
Michel Godart: Non mais on ne va pas être non plus trop long. Je ne sais pas combien de temps on parle, mais j’ai pas envie de te taper des heures de montage.
Olivier My: T’inquiète pas c’est moi qui gère.
Michel Godart: Ok, ça marche. Je te fais confiance.
Olivier My: Pour une fois, c’est pas toi qui gère. Profites-en.
Michel Godart: Mais en fait, notre association, ce qu’on en a fait, c’est que bon, il y a déjà je voudrais expliquer qu’il y a deux types de podcasts. Il y a le podcast replay donc c’est un média qui a été créé pour les médias, télévision, radio et qui utilise les technologies podcast qui consistent à s’abonner, télécharger, écouter quand on veut offline pour en faire un podcast. Mais ce n’est pas du podcast, c’est du replay. Alors pourquoi je fais la distinction ? Parce que ça vient d’un code. Une culture média officiel avec du vouvoiement, de moins en moins maintenant, et heureusement. Mais ça reste l’intention. L’intention au départ était faite pour les médias classiques, pas forcément pour Internet. Un podcast natif, c’est un podcast souvent, qui vient du citoyen, pour le citoyen, par le citoyen. D’autres moyens sont utilisés, nettement moins coûteux. C’est une autre approche, une autre culture. C’est plutôt ce qu’on est en train de faire. C’est des conversations non formelles qui ne sont pas limitées forcément dans le temps.
Olivier My: J’ai été bien formé.
Michel Godart: Oui, mais voilà. Mais cette question de temps est importante parce que dans la formation, je vais être franc, je t’ai dit maximum une demie-heure, c’est mieux. Maintenant, tu peux te permettre, comme tu le fais, de faire beaucoup plus long et de viser un public qui va être plus niche parce que tout le monde ne veut pas écouter des podcasts de 2 h ou d’une heure.
Olivier My: Oui tout à fait.
Michel Godart: Voilà, c’est un choix.
Olivier My: C’est un choix ouais.
Michel Godart: Tu as fait ton choix et je trouve ça, chapeau quoi. Et donc le podcast natif, c’est plutôt un format qui est fait d’abord dans l’intention d’avoir un contenu pour l’internet et par l’internaute pour l’internaute. Donc pour moi, là, j’y vois une des valeurs les plus importantes dans ce que j’estime dans la vie, c’est la démocratie, le droit de parole. Sans frein, sans tabou, sans interdiction. Et donc pour moi, le podcast natif, c’est la chose que j’ai envie le plus de défendre. Alors défendre pas en opposition au replay et au monde des médias classiques puisqu’on est complémentaires, c’est juste deux cultures différentes. C’est deux choses, deux approches différentes. Donc je défends le podcast natif et comment je le fais ? Je propose aux citoyens une fois par mois, le dernier dimanche du mois, les événements s’appellent Podomicast donc pod comme podcast, Domi comme dominical et Cast comme broadcast. J’ai fait la même chose que pour le mot podcast.
Michel Godart: J’ai fait un mot-valise. Le podcast est un mot-valise de deux mots iPod et broadcast. Les Podomicast c’est trois mots, c’est pod, domi dominical et cast de broadcast. Et donc dans ces formations, je forme les citoyens totalement gratuitement à créer leurs propres podcasts parce que je veux ouvrir la voie à la démocratie et d’une part, et d’autre part, je veux suivre l’article 27 des droits de l’homme qui dit que tout le monde a le droit aux évolutions technologiques, à la culture. Et enfin la loi est plus longue que ça je vous laisserai aller chercher l’article 27 des droits de l’homme. Mais le podcast, il se trouve que c’est une œuvre artistique, que c’est une évolution technologique et que pour moi, effectivement, tout le monde y a le droit, surtout que c’est un vecteur de démocratie et avoir le droit à si tu fais payer, tu exclus toute une tranche de population qui n’est pas forcément fortunée, qui va peut être se lancer dans le podcast parce qu’il a fait un burn out ou qu’il a un parcours de vie difficile ou quelque chose à partager. Mais de quel droit on va monétiser la condition d’y avoir accès tu vois ? Donc pour le citoyen, c’est gratuit. Alors d’un autre côté, l’asso elle doit pouvoir payer ses factures et survivre. Donc il a fallu à un moment trancher Qu’est ce qu’on fait pour gagner de l’argent dans l’asso ? Sachant aussi qu’on a décidé tous dans l’asso de ne pas se rémunérer et de ne pas se payer de salaire.
Michel Godart: Donc notre salaire dans la sauce, c’est zéro. Il n’y a pas de Payroll. Et ça c’est un choix dès le départ. Et donc on s’est dit bah on va faire des formations pour les entreprises qui sont payantes. Donc les entrepreneurs qui viennent dans ces formations ou les entreprises, eux payent. S’ils viennent rejoindre le groupe Podomicast c’est moins cher parce qu’ils nous évitent des déplacements, mais s’ils veulent en entreprise, c’est un petit peu plus cher. Et là on s’est dit ben tiens, puisqu’on est dans les valeurs et la démocratie, ce que je voudrais avec mes collègues de l’asso, c’est conscientiser tes patrons. Tu es chef d’entreprise, tu as un pouvoir, tu fais quelque chose, il y a un impact à ce que tu fais et il serait peut-être temps que la société pense en termes d’impact de ce que je fais. Et donc sans aucun jugement, sans aucune critique, alors je sais que certains le prendront comme ça, mais si c’est pas mon intention et qu’ils ne sont pas capables d’écouter ou d’interroger mon intention, je ne suis pas responsable de ce qu’ils se mettent dans leur tête. Mais la vraie intention, c’est quoi ? C’est de dire à un entrepreneur voilà, si tu as un programme ESG écologie sociale et gouvernance et que tu focalises sur deux choses qui nous sont très à cœur, qui sont l’inclusion et l’environnement, et que tu me demandes combien je vais te demander pour produire tes podcasts après la formation, si tu estimes que c’est trop lourd pour toi de le gérer en interne, et bien ma réponse sera moins 15 % si tu me prouves.
Michel Godart: Alors il ne faut pas venir avec des chiffres sur des statistiques genre greenwashing. Non non non. Je vais aller dans ton entreprise et je veux, tu me parles d’inclusion ? Je veux le vivre. Alors j’ai un de mes clients c’est USG professionnel à Anvers parce que je suis capable de monter dans plusieurs langues parce que je parle flamand. Je suis allé chez eux et j’ai voulu voir l’inclusion, pas juste un document. Et j’ai vu effectivement que c’est très inclusif. Quand il y avait le ramadan, ils ont fait le ramadan, ils ont publié sur Facebook, sur LinkedIn, des photos du ramadan fêté dans l’entreprise en Flandres. Wow, C’est bien. Ça montre une ouverture, une inclusion. Ça inclut tout le monde, tu vois ? Bah là j’étais convaincu. Par exemple, pour eux, c’est moins 15 %. Et puis tu as des gens qui essayent et puis non, en fait tu dis que c’est pour l’environnement, mais en fait, regarde, il y a ça, ça, ça et ça. Je ne te juge pas, mais bon.
Olivier My: Il n’y a que les posters sur les murs après le reste.
Michel Godart: Le reste, on n’y est pas vraiment encore dans une vraie démarche de transition écologique. Donc, à moins que tu aies un meilleur argument à proposer, je vais être honnête avec toi encore une fois, sans te juger, j’ai décidé moi, de faire un choix et mon choix c’est de dire je donne mon temps de ma vie qui est limitée, qui est court, que je peux valoriser avec de l’argent ou des valeurs ou autre chose mais je donne le temps de ma vie à des gens qui ont une conscience ou une envie d’aller changer le monde pour l’environnement et l’inclusion et la transition. Et si on s’aligne sur nos valeurs et qu’on se reconnaît dans nos valeurs ou dans notre amitié, alors oui, je travaille avec toi et je te fais moins 15 %. Et si c’est pas le cas, je te donne la carte de visite d’un ingé son qui est vachement pro. Je sais qu’il est vachement plus coûteux que moi. Tu auras un travail équivalent à ce que j’aurais fait, mais je n’ai pas le temps. Voilà, c’est pas un jugement, c’est juste j’ai pas le temps, j’ai trop de demandes et j’ai le luxe de pouvoir choisir mes clients. Alors ce luxe là c’est : je choisis de travailler avec des gens qui ont vraiment envie de changer la donne dans la société parce qu’il est urgent de changer la société. Il y a trop d’injustice.
Olivier My: Et ce que je trouve super dans ce choix là c’est justement d’avoir fait un choix. C’est à dire que si vous n’aviez pas fait de choix, vous n’auriez pas pu générer le changement, peut être de relation, de partenariat que vous avez eu aussi. C’est un choix fort qui crée un positionnement qui fait que quand on fait appel à vous, c’est pour une raison aussi.
Michel Godart: Oui alors maintenant, il faut être honnête, tu as des gens qui comprennent, qui signent, qui travaillent avec toi et puis sur le temps qui passe finissent par l’oublier. Et puis pour des raisons restriction de budget dans l’entreprise, bon ben on arrête de produire avec Michel et parfois j’ai envie de leur dire mais attendez, vous n’oubliez pas de tout ce qu’on fait derrière parce qu’on fait d’autres choses. On aide des jeunes en décrochage scolaire, on fait des formations podcasts pour leur refaire aimer le fait d’étudier. Enfin, il y a plein de choses qu’on fait comme ça, tu vois. Donc j’ai envie de leur dire hey arrêtez ! N’oubliez pas que vous ne payez pas seulement la prod, vous payez la prod mais vous payez aussi quelque chose qui permet d’avoir une avancée sociale. Ne l’oubliez pas, ce côté là. Vous voulez restreindre vos coûts et plus vous permettre je comprends. Mais n’oubliez pas que renoncer, ce n’est pas seulement renoncer à produire quelque chose, c’est aussi renoncer à vous engager dans plus d’ESG encore. Et ça, je pense que c’est important de le signaler. Et aussi un truc que je voulais dire et je suis en train de réaliser ça, c’est que parfois ce choix, il comporte aussi lui-même ses propres paradoxes. Dans le sens où quand tu dis à quelqu’un bah écoute, tu corresponds pas à mes critères où j’ai envie de mettre mon temps pour toi disponible, quelque part, c’est contre productif aussi parce que tu ne vas pas lui donner l’envie d’y aller. Tu ne vas pas lui donner l’opportunité d’y aller. Donc quelque part, même si c’est fort et que c’est inspirant peut être beau pour certains, pour d’autres, ça peut être vécu comme ouais mais ok, bah du coup je ne travaille pas avec toi quoi. Donc tu ne peux pas au quotidien m’inspirer sur tes valeurs. Donc tu vois il y a un paradoxe. Mais j’ai beau réfléchir, à un moment donné il faut mettre un curseur et moi j’ai choisi de mettre le curseur là et je l’assume.
Olivier My: Et c’est important j’avais cet échange avec une autre personne dans un autre épisode où on parlait des étiquettes. Et les étiquettes c’est pareil quand tu mets l’étiquette inclusion et donc du coup tu dis qu’il y en a qui sont inclusifs, d’autres qui ne sont pas inclusifs.
Michel Godart: Et l’inclusion parenthèse, c’est pas une question de race et de culture.
Olivier My: Oui, bien sûr.
Michel Godart: C’est grossophobie, c’est le genre, c’est des atypiques comme moi. Est ce que tu m’inclurais dans ton entreprise ? Est ce que tu serais prêt à m’engager ? Parfois, c’est une question que je pose. Un hurluberlu comme moi tu vois, tu serais prêt à engager un gars un peu foufou comme moi dans ton entreprise ? Tu vois et c’est une des questions. Tu vois, je me dis tiens, ben voilà, réponds moi déjà à cette question là. Tu vas déjà être fixé si t’es vraiment inclusif ou pas.
Olivier My: Oui, effectivement, oui.
Michel Godart: Parce qu’un extraverti comme moi, qui a une grande gueule, qui a plein d’idées bizarres et qui réfléchis un peu différemment de la majorité ou de certaines personnes, ça ne doit pas être facile à mettre dans une équipe.
Olivier My: C’est comme je dis souvent, la diversité tu sais, il y a toujours ces trucs comme la diversité, c’est bien et il faut qu’il y ait des différences pour qu’une équipe soit performante. Sauf que moi je dis que en fait non, la diversité c’est bien que quand on réussit à la gérer. Sinon, c’est un bordel sans nom.
Michel Godart: Je suis tout à fait d’accord avec ça. Je suis tout à fait d’accord avec toi. Tout à fait.
Olivier My: Et même, même chaque personne ne va pas se sentir bien si tu ne l’aides pas à pouvoir être elle-même dans un écosystème qui est focalisé. Tu vois.
Michel Godart: Et ça refait le pont vers le côté : on a tous des paradoxes à tous les niveaux et toutes les échelles qu’elles soient individuelles, comme en entreprise. Maintenant, la question est où est ce que vous placez votre curseur pour que votre paradoxe soit dans une zone de confort ?
Olivier My: Exactement.
Michel Godart: Quel point vous mettez l’ensoleillement et quelle quantité d’eau vous allez mettre dans votre jardin ?
Olivier My: On en revient toujours au jardinage.
Michel Godart: Ouais ouais. J’ai jamais fait de jardinage. J’ai pas les doigts verts du tout en plus. Mais j’ai beaucoup aimé une période de ma vie, du punk, mais aussi Cabrel. C’est paradoxal aussi, et la poésie de Cabrel m’a beaucoup touché dans ma vie. Donc voilà, je fais une petite référence à ça parce que j’aime bien, j’aime bien les jardins et le mélange des couleurs.
Olivier My: Super! Juste avant de passer à notre dernière partie du podcast, est ce que tu pourrais nous rappeler la devise de l’ASBL que moi j’adore et que je trouve être très représentative de ce qui m’a donné aussi envie de me lancer ?
Michel Godart: Bah on l’a traduit en anglais, français, néerlandais. Je jongle entre les langues et à la fin, je n’arrive plus à la redire et répéter chaque fois dans la bonne langue. Donc je vais simplement l’illustrer. Je vais rappeler En fait, on veut t’aider à créer ton propre podcast pour que tu parles dans l’oreille des gens et que tu touches leur cœur. Voilà. Parce que quand tu parles dans un podcast, il y a beaucoup d’écoute qui se fait en solitaire dans une voiture, quand tu es dans un état de quasi auto-hypnose, où tu parles dans les oreillettes parce que tu as les oreillettes pour écouter. Et en fait, quand tu parles dans l’oreille de quelqu’un, il y a un côté intime que tu crées et qui génère un lien et tu touches directement le cœur des gens. Et la preuve, c’est que le tout premier podcast qu’on a fait en 2007, si elle m’entends Sylvie Blanvillain, un petit bisou et un petit coucou. C’était une de mes premières auditeurices de 2007. Le projet s’arrêtait, retient bien en 2013, on est en 2024. A chaque anniversaire de ma fille, elle m’envoie un petit message : Bon anniversaire à Manon.
Olivier My: On voit que l’émotion monte et c’est beau de le voir. Donc les personnes ne le voient pas mais moi je vis la scène en direct.
Michel Godart: Mais c’est génial quoi! Je veux dire, waouh quoi. Tu vois, les gens s’attachent à toi. C’est. J’ai jamais vu un média qui faisait un tel effet chez quelqu’un quoi.
Olivier My: Oui, c’est intéressant parce que moi, avant de me lancer dans tout ça, je ne connaissais pas trop. Tu vois, je me lance dans ça parce que justement, le fait de te rencontrer, le fait de vivre l’expérience avec toi, le fait que tu m’expliques un peu plus ce que c’était et ce pourquoi justement toi tu y crois, bah justement, tu n’as peut être pas parlé dans mon oreille directement.
Michel Godart: Mais je t’ai touché.
Olivier My: Tu as su toucher mon cœur et aujourd’hui tu es de l’autre côté en face de moi.
Michel Godart: Quel challenge !
Olivier My: Merci beaucoup en tout cas Michel.
Michel Godart: On s’est un peu dit c’est impossible de garder un fil conducteur avec moi.
Olivier My: Non, ne t’inquiète pas, le fil conducteur est toujours là. Je suis là.
Michel Godart: Ça va. Tant que tu gères, c’est bon.
Olivier My: Tout à fait. Donc dans cette dernière partie, je t’en avais parlé avant qu’on démarre. Tu as des mouchoirs ici si tu le souhaites.
Michel Godart: Non mais ça va tout va bien.
Olivier My: Donc j’ai des cartes en face de moi qui sont des questions que j’ai présélectionnées et que tu vas découvrir en même temps que moi. Mais pour te laisser une impression de contrôle, je vais te laisser les mélanger.
Michel Godart: Je n’ai pas besoin de contrôle, tu sais.
Olivier My: Donc il y a deux sets de cartes, un premier set qui va plutôt être sur l’année passée, donc cette année, on va plutôt la garder. Et tu vas avoir des questions sur cette année. Et le deuxième set de cartes qu’on fera juste après, ce sera sur l’année prochaine.
Michel Godart: Ok.
Olivier My: Donc ce que je vais te proposer, c’est dans ce paquet là, tu peux choisir celle que tu veux, donc t’es même pas obligé de faire la première, etc.
Michel Godart: Je les ai mélangées. Je prends la première. Voilà, tu vois, je suis un peu côté joueur.
Olivier My: Donc prends la première, je te laisse la lire d’abord.
Michel Godart: Cite l’un des plus beaux endroits que tu aies visité. Ça, c’est d’une facilité déconcertante.
Olivier My: Désolé hein.
Michel Godart: Il y a deux réponses une symbolique et une concrète. La concrète c’est Transforma. C’est l’espace coworking qui nous accueille qui est notre sponsor. Je ne les cite pas parce que c’est sponsor. Non, c’est vraiment pas calculé dans ce sens là. Mais tu y es venu, tu as vu ?
Olivier My: Exactement.
Michel Godart: C’est waouh. C’est super bien foutu, c’est beau, c’est bien pensé. Tu as envie d’y bosser. Tu as des ruches d’abeilles. Ils ont deux labels écologiques. Tu as des toits végétaux, des panneaux solaires. Enfin, il y a une marque qu’on a fait ensemble, il y a une vie, il y a des bacs potagers. On a construit une pergola ensemble avec tous les entrepreneurs. Là, il y a une magie, il y a des slogans sur tous les murs, des trucs qui me correspondent tu vois : « without deviation of the norm, the progress is not possible. » Waouh ! Pour un punk comme moi mais ça parle à mort, quoi. Et puis là, j’ai découvert une fois. Alors là, c’est tout à fait plus symbolique. J’ai rencontré un gars un jour et je venais d’être papa et il me dit j’aime pas les enfants, les enfants, c’est de la merde. Tu devrais punir les parents qui font des enfants mais enfin, tu vois, je ne veux pas raconter trop l’histoire en détail parce que c’est fort intime et je n’ai pas envie de dévoiler son intimité, mais il avait une souffrance par rapport à la présence d’enfants et sa façon de se protéger. Mais je ne le savais pas à l’époque, c’était d’en parler genre je n’aime pas les gosses quoi, tu vois ? Et moi, le mec orienté vers la bonté, la gentillesse, entendre un type parler d’un truc ignoble comme ça avec autant d’acharnement sur une chose qui me touche, c’est le choc. Je suis rentré chez moi, je dis purée, ils ont mis un gars au boulot avec moi, mais je vais jamais tenir quoi. Je vais jamais tenir. Aujourd’hui, c’est mon frère, donc deux touches d’émotion.
Michel Godart: C’est mon cœur me disait ce mec il a une bonne âme et j’ai fait confiance à mon instinct. J’ai écouté, j’ai appris à le connaître. Il lui est arrivé deux grands malheurs. Je crois que j’étais une des rares personnes présentes pour lui dans ces moments difficiles et ça a créé une amitié entre nous, très belle. Et un jour, j’ai compris ce qui se cachait derrière ces phrases méchantes et qui en fait, je connais pas sur Terre à ce jour une plus belle âme que la sienne. Et donc, quel est le plus bel endroit que tu aies visité ? Et bien j’ai eu la chance dans ce long parcours de visiter son âme parce qu’on était assez proche pour le faire et je ne suis qu’une infime minuscule graine de poussière à côté de la taille de son âme. Et je l’aime.
Olivier My: Merci beaucoup, en tous cas, pour ce partage très touchant.
Michel Godart: Frérot, je t’aime et tu te reconnaîtras.
Olivier My: On va continuer un tout petit peu le voyage dans ces cartes là.
Michel Godart: Si elles sont toutes du même acabit, je vais prendre ton paquet de mouchoirs.
Olivier My: C’est marrant parce que quand tu as lu la question, tu dis oh, c’est facile ! Et puis ça s’est transformé en autre chose.
Michel Godart: Parce que c’est moi.
Olivier My: Ce que je te propose.
Michel Godart: Désolé.
Olivier My: Il n’y a aucun problème. Au contraire. C’est que tu vas en sélectionner deux.
Michel Godart: J’en prends encore deux.
Olivier My: Tu vas en sélectionner deux un peu au hasard.
Michel Godart: Je vais un peu tricher cette fois, je vais changer d’emplacement.
Olivier My: Tu vas lire les deux et tu vas choisir celle à laquelle tu as envie de répondre.
Michel Godart: Ah une grande gueule comme moi j’aurais envie de répondre aux deux.
Olivier My: Oh bah ça je t’ai pas dit, mais les règles sont faites pour être transgressées.
Michel Godart: Tu as bien compris l’esprit punk !
Olivier My: Oui, exactement.
Michel Godart: Alors, de quoi es tu le plus reconnaissant ? Quel est le plus beau compliment que tu aies reçu ? Et bien je vais me surprendre, mais je vais écarter celle là. J’ai du mal avec les compliments.
Olivier My: C’est pour ça que je les ai sélectionnées pour toi en plus tu sais !
Michel Godart: C’est pas vrai. T’as triché.
Olivier My: On y reviendra. On y reviendra.
Michel Godart: J’ai énormément de mal à recevoir un compliment.
Olivier My: Je comprends.
Michel Godart: Alors de quoi es-tu le plus reconnaissant ? J’ai une montagne de reconnaissance et de gratitude. Par quoi je commencerais ? Je crois que le plus beau, la plus belle reconnaissance que j’ai, c’est envers la vie de m’avoir mis sur mon chemin ma fille. Ça, c’est sur le côté familial et privé. La plus belle reconnaissance que j’ai, c’est d’avoir rencontré des passionnés qui me partageaient leur passion parce qu’ils ont changé ma vie. Et les amis et mon épouse. Enfin, j’ai des reconnaissances. La liste serait trop longue, Je ne peux pas en choisir, c’est trop pénible.
Olivier My: C’est déjà super.
Michel Godart: C’est difficile de choisir une reconnaissance. J’en ai en permanence en plein de gens. J’ai de la reconnaissance envers toi pour être là aujourd’hui par cet échange unique. Enfin voilà, j’ai de la reconnaissance pour Norman, Pierre-Emmanuel, pour des gens qui fleurissent ma vie. Voilà.
Olivier My: Bah super. Merci pour toutes ces personnes. Je ne vais pas t’embêter, tu as vite enlevé l’autre carte.
Michel Godart: Non mais si tu insistes, je peux essayer.
Olivier My: Non non ne t’inquiète pas, on a les autres qui arrivent, donc ne t’inquiète pas. Tu sais, il y a plusieurs épisodes il paraît dans un podcast, On n’est pas à l’abri que tu vois qu’il y en ait un autre, tu vois ? Donc on va passer sur l’autre paquet.
Michel Godart: D’accord donc ça je mets de côté.
Olivier My: Tu vois donc c’est plus là on regardait un peu dans le passé, d’une certaine manière. On va faire la même chose, là c’est plus des questions pour le futur.
Michel Godart: Ah ok cool.
Olivier My: Je te laisse pareil mélanger.
Michel Godart: Je mélange. Je sais pas mon œil m’a cliqué sur celle là, donc je prends celle-là.
Olivier My: Ah bah voilà tu peux déjà sélectionner. Exactement.
Michel Godart: J’écoute mon instinct. Il y a deux choses que j’écoute dans la vie c’est l’instinct et la nature. Par exemple, quand je ne sais pas prendre une décision, j’observe la nature, comment elle fonctionne. Je fais des métaphores avec la situation, j’essaie de cadrer la métaphore au plus proche et je suis l’exemple de la nature. Toujours.
Olivier My: Et ça m’aurait fait tellement rigoler que tu aies une question parce que je sais qu’elle n’existe pas, mais que la question soit Et quel compliment te feras-tu l’année prochaine ? Ça aurait été tellement beau.
Michel Godart: Je n’aurais pas pu te répondre. Alors à qui souhaites-tu accorder plus d’attention ? La question est facile, ma fille. C’est clair, c’est évident. Si je pouvais diviser ma vie en deux et avoir plus de temps double. Bah voilà. Mais si je fais que ma fille, bah j’ai plus de passions, plus de vie non plus, je crois que ça la rendrait pas plus heureuse pour autant. Donc j’essaie de faire le bon curseur au bon endroit. Puis maintenant, elle est en pleine adolescence donc elle a des moments où elle a besoin de son autonomie, de son indépendance, ce qui peut l’arranger, ce qui m’arrange moi aussi par moment, mais parfois elle me manque. Mais là par exemple, ces trois jours, je ne les ai pas vue pendant trois jours. Je suis tu as vu, les émotions sont à fleur de peau, c’est juste à cause de ça quoi. Elle me manque tu ne peux même pas t’imaginer. Et elle me le dit aussi donc voilà, c’est ma fille.
Olivier My: Donc c’est une dédicace en plus de ça.
Michel Godart: À Manon. Manon, c’est pas un nom choisi au hasard en plus.
Olivier My: Oui, tu m’avais raconté effectivement. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu dessus ?
Michel Godart: Ben Manon, c’est un symbole féministe pour moi. C’est pas Manon, les chocolats. C’est pas Manon des sources. Non, c’est Manon Roland. Alors les Français vont aimer cette histoire. Bon, on ne parle pas de politique et de jacobins, je m’en fous moi, c’est pas ça qui m’intéresse. Manon Roland, c’est l’épouse du ministre Roland qui est intervenue dans la politique de la Révolution française, s’il vous plaît. Une des révolutions les plus connues et les plus importantes dans le monde et dans l’Europe. Elle a influencé, c’est pas aux Français à qui je vais apprendre leur histoire. On est d’accord. Note que j’ai une mère française, donc forcément, je suis bien au courant. Et Manon Roland, elle est une des femmes actives dans la révolution la plus waouh! Et on n’en parle pas. Quand je dis le nom de Manon Roland, peu de gens savent qui c’est et je trouve ça choquant quoi. Et ce côté féministe chez moi, ça me titille. Alors rajoute à ça que cette dame, elle a eu un courage de fou parce que comme elle était jacobine, étant pris elle a un moment donné était emprisonnée à la Bastille si je me rappelle bien, et on lui a proposé de s’évader avec des complices et elle a répondu aux complices : Non, j’assume. T’imagines le courage ? Quel homme aurait ? Sachant qu’elle allait être guillotinée, qu’on allait lui couper la tête. Tu imagines le courage ? Donc symbole de courage, symbole d’une femme qui a fait waouh et dont personne ne parle parce qu’on veut la nier. Ouais, peut être pour sa position, je m’en fous, je m’en fous. Moi ce que je vois, c’est que c’est une femme qui a joué un rôle. Waouh ! Alors peut être dans le bon, dans le mauvais c’est pas la question. C’est un moment clé. Un moment que tu ne peux pas ne pas parler de toutes les personnes qui ont un rôle dans l’histoire.
Olivier My: Oui, effectivement.
Michel Godart: Ce genre d’histoire tu peux mettre personne de côté, les bons comme les mauvais, on n’en parle pas parce que c’est une femme, bah c’est moche. Et donc on a eu cette discussion, mon épouse et moi et on s’est dit en plus c’est un joli prénom Manon. Ben voilà. Donc elle s’appelle Manon.
Olivier My: Merci pour ce partage.
Michel Godart: Pas de soucis.
Olivier My: Et donc on va faire notre dernière question encore une fois, si tu peux en prendre deux.
Michel Godart: Encore ?
Olivier My: Eh oui.
Michel Godart: Même concept j’imagine.
Olivier My: Exactement. Comme ça, on ne va pas trop compliquer la chose.
Michel Godart: Alors on va pas tricher. De quoi te réjouis-tu pour l’année à venir ? Quel est ton plus grand souhait pour l’année prochaine ? Moi je peux les garder tous les deux si tu veux.
Olivier My: Oui, c’est un peu la même idée.
Michel Godart: Mais c’est un moment particulier où cette question arrive parce que j’ai un petit souci de santé. J’ai un examen à faire dans deux semaines et qui peut être décisif dans ma vie et qui peut faire que bah, il n’y aura pas de futur, ou il y aura un futur et je n’en sais rien pour l’instant, au moment où je te parle. Et donc forcément, cette question, elle me elle me touche beaucoup plus et a plus d’impact de parler du futur pour moi pour l’instant.
Olivier My: Ouais, je comprends.
Michel Godart: Mais comme je suis quelqu’un d’enthousiaste et de positif et que je sais que j’ai une belle étoile à côté de moi au dessus de ma pomme, je crois que oui, je vais pouvoir faire un projet. Et d’ailleurs j’ai déjà préparé le truc. Il y a un projet qui me tient à cœur que je suis en train de préparer, qui est un. Je ne veux pas être trop long, mais j’ai un projet où je vais être mobile avec mon podcast et me déplacer un peu partout avec un petit effet waouh qui va se faire. Voilà.
Olivier My: Bah super, ça nous donne un petit teaser.
Michel Godart: On en parlera je pense à un moment donné, donc j’ai un contrat de leasing qui m’attend. C’est après le 21 où mon examen médical est bon, ben je le signe. Si je dois le signer avant le 30, sinon je perds les avantages que je suis en train de préparer. Et dans ce cas là, bah le leasing, le véhicule, il arrivera en février. Je ne sais pas encore dire de quoi on parle, mais ça a fait un petit effet waouh! Et je vais jouer sur certains clichés, certaines touches de qui me ressemblent en fait. Tu vois un petit côté provocant et je vais en faire quelque chose de fun et ça fera j’espère beaucoup de bruit. Et ça j’espère rendra des services à beaucoup de monde.
Olivier My: Bah super. Merci beaucoup ! Ne serait ce que pour ce teaser-là et on te suivra avec beaucoup de plaisir.
Michel Godart: Oui et puis tu vas faire un certain temps avant de mettre le podcast en ligne, donc peut être qu’au moment où tu vas publier, le truc sera déjà livré ou tu vois. Je ne sais pas. A mon avis, ce sera février mars et si ça roule sur les routes et que tout suit son cours normalement sans embûches, ben on va dire qu’en juin il y aura déjà des photos qui circuleront.
Olivier My: Ok, ben j’essaierai de sortir ce podcast avant juin, comme ça au moins.
Michel Godart: Et si pas, je t’en voudrais pas. Ça mettra même une touche d’amusement à l’histoire qui était en amont, tu vois ?
Olivier My: Bah super !
Michel Godart: On a passé un chouette moment!
Olivier My: Merci beaucoup Michel pour ce moment, c’était vraiment top ! Si on veut papoter un peu plus avec toi, comment est ce qu’on fait pour te contacter ?
Michel Godart: Est ce qu’on a vraiment envie de papoter avec un mec comme moi qui parle autant ? T’as vu les disgressions qu’on a eu et les écarts qu’on a eu ? Bah écoute, si on veut me contacter je suis sur alors j’arrive jamais à dire correctement linkedin.
Olivier My: C’est linkedin.
Michel Godart: Voilà, c’est peut être le moyen le plus facile. Sinon, on prend Google, on tape Michel Godart on ne va pas avoir beaucoup de difficulté à me trouver. C’est GODART pour le nom de famille et sur mon profil LinkedIn, il y a un lien Linktree.
Olivier My: Oui.
Michel Godart: Et dans ce lien Linktree, il y a mon WhatsApp, mon Facebook, ma carte de visite vCard avec mon numéro de téléphone. Tout ce que je fais, tous les liens de près ou de loin, de tout ce que je fais, ils s’y trouvent, ainsi que les liens vers mes podcasts en direct qu’on peut écouter directement dans le Linktree. Donc c’est hyper facile.
Olivier My: Super ! Merci beaucoup encore Michel. C’est un moment très sympa, très touchant.
Michel Godart: Merci.
Olivier My: Et à la prochaine !
Michel Godart: À la prochaine !
Olivier My: Salut.