En Décembre dernier, j’ai eu l’honneur d’être invité à participer au 3ème épisode de Boost Your Inspiration. Le challenge ? Partager et inspirer autour d’un sujet qui me tient à coeur… et le tout en 7 min !
Je vous décris ici mon expérience, mes difficultés et mes apprentissages.
Si vous voulez retrouver mon talk : « Écouter ou l’art de prêter attention ». Et si vous préférez lire, voici le script du talk ! 😉
L’expérience BYI
Entre excitation et appréhension
Lorsque Amina m’a contacté pour participer à ce 3ème épisode, j’ai véritablement été tiraillé entre 2 émotions : l’excitation et l’appréhension. D’un côté, le challenge du lightning talk m’a toujours intéressé : réussir à être impactant en un minimum de temps, avec finesse et subtilité. De l’autre, la grande question était de savoir si j’en étais capable !
Les personnes qui me connaissent pourraient me dire : « Mais tu es un habitué de ce genre de choses, tu fais déjà des talks de 45 minutes alors 7 minutes ça devrait le faire ! » Oui et bien, c’est ce que je me suis dit au départ pour me donner du courage mais cela ne m’a pas suffit très longtemps !
En effet, j’animais à cette période une conférence intitulée « Stop au blabla » avec Caroline Aupert. On y parlait justement de synthèse et du grand besoin de préparation pour pouvoir transmettre le bon message en allant droit au but. Alors loin de moi l’illusion de me dire que parler 45 minutes sur un sujet était comparable à en parler pendant 7 minutes !
D’ailleurs en parlant de sujet, ce fut le grand questionnement qui suivit.
(Vous l’aurez compris, j’ai quand même beaucoup plus été dans l’appréhension que dans l’excitation ! x-D)
Le choix du sujet
Dans Boost Your Inspiration, il y a « Inspiration ». J’avais donc envie de choisir un sujet qui pourrait résonner chez les autres et qui leur permettrait de s’ouvrir des perspectives. D’ailleurs, j’avais quelques sujets qui auraient pu faire l’affaire je pense comme :
- Le paradoxe du poisson rouge : différences culturelles entre la Chine et l’Occident et impact sur nos modes d’interaction
- Rebondir avec le Processus de Responsabilité : comment la résilience peut s’apprendre et se développer
Mais je n’avais pas envie de proposer quelque chose que j’avais déjà fait dans le passé. En effet, je me suis dit que pour inspirer, le sujet devait être authentique, presque unique pour l’occasion, et personnel. Ce devait être un sujet qui me tenait à coeur et dont je parlerai avec sincérité et humilité.
Je me suis donc laissé un peu de temps pour voir ce qui venait. Et c’est peut-être là la beauté de la chose. J’ai décidé de prêter attention à ce qui m’irritait, me chagrinait mais aussi que j’admirais.
Dans ma vie professionnelle, je voyais ces réunions où les participants se coupaient mutuellement la parole. Jeux de pouvoir ou théâtre de l’entreprise, chacun cherchait plutôt à imposer ses idées plutôt qu’à communiquer. Cela était frustrant et triste à la fois. En effet, cela empêchait les autres de s’exprimer car ils savaient qu’ils n’allaient pas être écoutés.
Dans ma vie personnelle, je voyais des couples se séparer et ne plus arriver à se comprendre. Chacun exprimait sa propre vérité tout en reprochant à l’autre de ne pas l’écouter. Mais j’ai également vu des couples capables de discuter de leurs différences, de leurs envies et de leurs difficultés. J’ai trouvé cela touchant et malheureusement, de ma fenêtre, si peu courant.
C’est ainsi qu’après 4 mois environ, j’ai décidé de parler d’écoute et d’intituler mon talk :
Écouter ou l’art de prêter attention
Construction du discours
Pour être honnête, cela a été particulièrement compliqué au démarrage car je n’ai pas l’habitude de scripter mon discours. En général, j’ai un visuel sur lequel je m’appuie et qui me rappelle les idées principales. Mais ce coup-ci, avec seulement 7 minutes, je ne peux pas me permettre de faire le cowboy ! De plus, on m’a invité à plutôt parler face caméra, pour plus d’authenticité et d’interactivité. Soit.
Après avoir rédigé ma première version de script, il était temps de le mettre à l’épreuve du feu : le timing. Je le lis donc à haute voix, de manière posée et regarde enfin mon chronomètre :
2 minutes 13 secondes !
Je tombe des nues. J’ai l’impression d’avoir tout dit et j’arrive à peine au tiers du temps imparti ! Je décide alors d’aller me chercher un pain au chocolat pour me réconforter et me changer les idées. Sur le chemin, je tente de parler de mon sujet au naturel, chrono à la main. Je sens que je suis hésitant, brouillon mais j’ai des choses à dire. Je regarde enfin la durée de cette escapade improvisée :
9 minutes 8 secondes !
Je comprends enfin ce qui me manquait et qui faisait toute la différence : les exemples.
L’exercice du script m’avait fait déposer les notions théoriques qui me paraissaient importantes mais sans leur ancrage dans la réalité. Cela rendait d’ailleurs le discours plus dur à retenir alors que l’exemple était basé sur un souvenir. J’ai donc retravaillé mon script sous cet angle en y ajoutant des images, des anecdotes et des expériences personnelles. J’ai également fait l’effort d’écrire comme je parlerais plutôt que d’écrire comme… j’écrirais !
Répétition
Après avoir géré l’aspect contenu de la présentation, il était temps de travailler sur la forme. Je me suis donc entrainé à plusieurs reprises à lire mon script à haute voix, le plus naturellement possible. Je me sentais bien, à l’aise et je pensais vraiment que je pourrais le faire comme ça ! Mais pour en être sûr, je devais le tester avec quelqu’un de confiance.
Lorsque je termine ma prestation, plutôt content de moi, j’attends avec impatience le débrief :
J’aime bien le contenu et les messages mais ça s’entend que tu lis.
Je ne reconnais pas le « Olivier » des confs que j’ai l’habitude d’entendre.
– Personne de confiance 🙂
L’illusion tombe nette. Je vais devoir apprendre mon texte ! S’ensuivront alors près d’une cinquantaine de répétition du talk en marchant dans mon appartement, dans la rue, dans les parcs… Le tout bien évidemment en affinant, modifiant et simplifiant le contenu. L’idée devient alors de voir ce qui vient et d’aller avec le flow.
Il ne me restait « plus » qu’à m’entraîner devant la caméra pour le jour J. Ce dernier point a étonnamment été plus facile que prévu. En effet, j’ai envoyé une version à Amina et Farida ainsi qu’aux autres speakers de l’épisode pour obtenir du feedback. Les retours étaient plutôt bons, les conseils donnaient des perspectives. En plus de cela, je me sentais bien.
J’ai ainsi continué les répétitions face caméra ce coup-ci jusqu’au grand saut du 7 Décembre 2021 ! 😉
(Spoiler : ça s’est bien passé et j’ai pris beaucoup de plaisir :-))
Apprentissages
Cette expérience a été pleine de rebondissements et d’émotions intenses. Cependant, j’en ressors grandi avec de nombreux apprentissages dont en voici quelques-uns :
- Il n’y a pas de doutes, l’exercice n’est pas simple. La préparation est essentielle et vaut pour 90% du résultat.
- Choisir un sujet qui nous tient à coeur est fondamental. Ce n’est pas tant le sujet qui fait l’inspiration mais la passion que l’on aura à en parler.
- Il est très difficile de ne pas montrer qu’on lit un texte, alors mieux vaut ne pas le faire ! :-p Ne pas lire son texte, c’est s’obliger à rester simple en étant soi-même au travers d’une spontanéité structurée !
- Répéter, Répéter, Répéter.
- Même si on peut se sentir seul, on ne l’est jamais vraiment et une aide extérieure est toujours utile.
- Personne ne vous a obligé à être là, alors autant prendre du plaisir 🙂
Je vous invite donc vivement à tenter l’expérience du lightning talk tant cela est apprenant et enrichissant ! En effet, c’est un moment où l’on a le projecteur sur soi mais c’est surtout le moment où l’on parle d’un sujet qui nous tient à coeur et dont on partage notre passion aux autres. C’est finalement livrer un peu de soi-même, pendant 7 minutes 🙂
Ainsi, si vous hésitez encore et que vous voulez en discuter, n’hésitez pas à me contacter. Ce sera un plaisir d’échanger avec vous à ce sujet 🙂
Merci encore à Amina et Farida pour leur confiance et aux autres speakers pour leur bienveillance !