Dans cet épisode captivant de ‘Change and Chill’, Élodie Pameole nous emmène dans son univers entrepreneurial, où le changement est une constante et une passion.
Multi-entrepreneuse et intrapreneuse innée, Élodie partage son parcours exceptionnel, de ses premiers pas dans le médical, ses aventures en RSE jusqu’à son aventure Allo Maman Bobo.
Elle révèle comment elle transforme ses idées en réalité, inspirant ainsi ceux qui cherchent à faire de même.
Joignez-vous à nous pour découvrir comment Élodie utilise son ‘jus de cerveau’ pour remodeler son monde et encourager le changement autour d’elle.
Pour contacter Élodie : https://www.linkedin.com/in/elodiepameole/
[00:00:04]: Introduction au Podcast et Présentation d’Élodie
[00:01:38]: Le Changement Selon Élodie
[00:01:29]: Parcours d’Élodie – De Lyon au Monde de l’Entrepreneuriat
[00:03:01]: L’Esprit Entrepreneurial et le Besoin d’Innover
[00:05:24]: Obstacles et Dépassement de Soi
[00:06:27]: Apprentissage et Développement Personnel
[00:07:54]: Intrapreneuriat et Réflexion Éthique dans les RH
[00:13:10]: Prévention des Risques Psychosociaux
[00:22:20]: Déclic pour l’Entrepreneuriat
[00:28:28]: Incubateur et Développement d’Allo Maman Bobo
[00:35:06]: Exploitation du Confinement pour Booster la Marque
[00:56:03]: Réflexion sur l’Avenir et Décision de Vente
[01:07:43]: Apprentissage et Evolution Personnelle
[01:12:27]: Conclusion et Perspectives Futures
Introduction au Podcast et Présentation d’Élodie
Olivier My introduit le podcast “Change and Chill”, axé sur le changement en tant que force positive. Il accueille Élodie Pameole, décrite comme une figure importante dans sa vie. Élodie exprime son enthousiasme d’être présente et décrit leur relation proche.
Le Changement Selon Élodie
Élodie partage sa perception du changement comme une partie intégrante de son ADN, expliquant qu’elle s’ennuie dans des situations statiques. Elle se considère généralement comme une source d’initiative, cherchant à innover tant dans sa carrière professionnelle que personnelle.
Parcours d’Élodie – De Lyon au Monde de l’Entrepreneuriat
Élodie se décrit comme une serial entrepreneuse et intrapreneuse. Elle raconte sa progression professionnelle, notamment comment elle a pris des initiatives en tant que salariée et comment elles lui ont valu des responsabilités accrues.
L’Esprit Entrepreneurial et le Besoin d’Innover
Élodie décrit son besoin constant de création et d’innovation. Elle partage son incapacité à freiner le flot d’idées qu’elle génère quotidiennement, soulignant l’importance pour elle de mener à bien ses projets et d’échanger avec autrui sur ses idées.
Obstacles et Dépassement de Soi
Élodie explique que ce qui la motive est la capacité à surmonter les obstacles. Elle aime utiliser ses idées pour contourner les difficultés, qu’elle compare à un jeu de labyrinthe dont elle adore résoudre les énigmes rapidement.
Apprentissage et Développement Personnel
Élodie parle de son parcours d’apprentissage, de son passage du milieu médical à celui des Ressources Humaines. Elle révèle le moment crucial où elle s’est aperçue que l’univers médical ne lui permettait pas d’exprimer sa créativité, l’encourageant à changer de trajectoire professionnelle.
Intrapreneuriat et Réflexion Éthique dans les RH
Élodie partage ses expériences en tant qu’intrapreneuse dans le domaine du recrutement, où elle a initié des projets RSE et d’amélioration des conditions de travail. Elle aborde également les défis rencontrés en raison de demandes discriminatoires de certains clients.
Prévention des Risques Psychosociaux
Élodie explore son intérêt pour la prévention des risques psychosociaux au travail, résultant de son mémoire et son travail en entreprise. Elle décrit son parcours pour comprendre le burnout et les facteurs menant à cet état, et exprime son désir d’aider dans ce domaine complexe.
Déclic pour l’Entrepreneuriat
Face à l’absence d’opportunités locales dans son domaine de prédilection, Élodie raconte comment une idée est née un dimanche soir de spleen et s’est transformée en projet entrepreneurial pour Allo Maman Bobo, mettant en avant l’importance du bien-être psychologique.
Incubateur et Développement d’Allo Maman Bobo
Élodie évoque ses débuts avec un incubateur, où elle a acquis les compétences nécessaires pour structurer son projet. Elle partage ses premières erreurs de marketing et raconte comment elle a su rebondir et faire évoluer sa marque.
Exploitation du Confinement pour Booster la Marque
Durant la pandémie de COVID-19, Élodie décrit comment elle a réussi à faire croître sa marque en répondant aux besoins émotionnels des gens confinés, illustré par la création de la box “quarantaine”, et comment elle a tiré parti de la situation pour augmenter sa visibilité.
Réflexion sur l’Avenir et Décision de Vente
Élodie se remémore le moment où elle a ressenti que sa société, Allo Maman Bobo, stagnait. Elle expose son désir de ne pas s’attacher indéfiniment à une seule entreprise et envisage la vente de sa société comme une opportunité pour se tourner vers de nouvelles aventures.
Apprentissage et Evolution Personnelle
Élodie discute de ses réflexions et des leçons apprises tout au long de son parcours entrepreneurial, notamment sur l’équilibre entre passion et répétitivité. Elle partage sa philosophie de ne pas laisser les idées la définir et de se permettre de s’en détacher au besoin.
Conclusion et Perspectives Futures
Dans la conclusion, Élodie participe à un jeu de cartes, partageant des anecdotes personnelles et des réflexions sur son année écoulée et ses souhaits futurs. Elle plonge dans son prochain projet entrepreneurial, laissant entrevoir son enthousiasme et sa motivation pour l’avenir.
Olivier My: Bienvenue sur Change and Chill, le podcast où l’on parle de changement, simplement. Je suis Olivier MY et avec mes invité.es, nous explorons comment le changement peut être une force positive dans nos vies. Des histoires inspirantes avec une touche de légèreté. Dans ce nouvel épisode, j’ai le plaisir d’accueillir Elodie Pameole. Salut Elodie, comment ça va ?
Elodie Pameole: Coucou Olivier, ça va super bien ! Je suis très contente d’être avec toi.
Olivier My: Plaisir partagé. En plus tu es à la maison.
Elodie Pameole: Je suis à la maison et je suis avec une personne que j’aime beaucoup, que je considère comme mon petit frère donc.
Olivier My: C’est partagé même si.
Elodie Pameole: Si on nous voyait, on n’y croirait pas !
Olivier My: Exactement.
Olivier My: Mais comme quoi tout est possible.
Elodie Pameole: Exactement.
Olivier My: Et bien comme tu le sais, le podcast a un thème qui tourne autour du changement et je suis sûr que tu as plein de choses à nous raconter sur le sujet. D’où le fait que tu es là. Et donc pour la première question que j’ai pour toi, c’est le changement, qu’est ce que ça t’inspire?
Elodie Pameole: Alors pour moi, le changement, je dirais que c’est dans mon ADN. Si je me rappelle au plus lointain que je peux, j’ai toujours aimé ça en fait.
Olivier My: Changer ?
Elodie Pameole: Ouais, changer. Et je crois que je m’ennuie des situations qui durent dans le temps où rien ne change. Je crois que j’aime vraiment ça. Donc peut-être que malgré moi, je le provoque aussi.
Olivier My: Ah, c’est intéressant, on va avoir plein de choses à discuter alors. Et du coup, vu que tu as fait probablement plein de choses, est ce que tu pourrais te présenter en quelques phrases s’il te plaît ?
Elodie Pameole: Bien sûr. Alors je suis Elodie Pameole comme tu le sais, je suis d’origine antillaise, je suis née à Lyon et je suis on va dire multi-entrepreneure, serial entrepreneure. Et je crois que j’ai été aussi intrapreneuse parce-que même quand j’étais salariée, je prenais les choses en main, je proposais à mes supérieurs de nouvelles idées. Ils étaient assez friands de ça. Donc je crois que de tout temps, j’ai toujours été entrepreneure et je ne peux pas faire autre chose que ça.
Olivier My: Mais je trouve intéressant dans ce que tu dis, que dans les expériences que tu as eues justement, l’intrapreneuriat ou l’entrepreneuriat, il y a une volonté de ne pas subir les situations.
Elodie Pameole: Exactement. C’est qu’en fait, l’expérience à laquelle je pense, j’ai été consultante en recrutement et j’ai commencé vraiment très très en bas de l’échelle on peut dire en étant juste assistante. Et je me rappelle avoir fini dans une chaire pour la diversité, pour la RSE. On m’a proposé d’être responsable RSE. Donc en sept huit ans, j’ai tellement été active auprès des décisionnaires qu’ils se sont dit on va lui laisser des choses à décider toute seule parce que non seulement je les menais à bien, mais j’aimais ça. Donc tout en faisant quand même les tâches pour lesquelles j’étais employée.
Olivier My: À minima.
Elodie Pameole: C’est ça. Mais je me suis toujours impliquée dans cette expérience de salariat et avec le recul, je me dis mais en fait c’était déjà de l’entrepreneuriat parce que je prenais en charge des choses et j’aimais ça.
Olivier My: C’est justement ça la curiosité que j’ai, c’est qu’est ce qui fait que chez toi tu avais, je vais dire ce besoin de faire quelque chose alors qu’autour de toi probablement, tu as vu plein de gens qui se laissait porter simplement par les événements, les situations, voire même qui pouvaient se plaindre autour de toi. Est ce que tu arrives à identifier ça ?
Elodie Pameole: Alors maintenant que je me connais mieux, je dirais que c’est mon atypicité. J’ai énormément d’idées qui traversent mon esprit de façon quotidienne et je crois que je ne peux pas freiner ce canal là. Donc même en étant salariée avec une fiche de poste précise, je ne pouvais pas couper ce flux d’idées pour améliorer les process, pour améliorer le quotidien des salariés, pour aller plus loin, même dans la marque employeur. Donc je crois que c’est ça, c’est que je ne peux pas m’en empêcher.
Olivier My: Donc plein d’idées.
Elodie Pameole: Plein d’idées.
Olivier My: Et un besoin de les mener à bien aussi.
Elodie Pameole: Un besoin de les mener à bien, un besoin de les communiquer, enfin d’en parler déjà. Que ce soit un vecteur de communication avec les autres, parce que je les soumets aussi, je ne prends pas des décisions arbitraires, je les soumets. Ça me permet de communiquer avec les autres et de les mener à bien. Je pense que vraiment, ce qui me passionne dans la vie, c’est de réaliser des idées, ce que j’appelle mon jus de cerveau, de les mettre dans la matière en fait.
Olivier My: Ça veut dire que tu n’as pas peur de mettre les mains dans le cambouis pour les réaliser ?
Elodie Pameole: Non, au contraire, c’est le challenge qui me plaît.
Olivier My: Parce que ça, je trouve que c’est vraiment un élément qui est important à mettre en valeur parce que je connais beaucoup de gens qui ont plein d’idées. Sauf qu’en fait ils s’arrêtent là parce que c’est quand tu te heurtes à la réalité du chemin qu’il y a beaucoup de gens qui s’arrêtent. Alors que toi, j’ai l’impression qu’au contraire, non seulement tu as le flux d’idées, tu as l’autoroute d’idées et en plus tu as ce plaisir de, potentiellement de la difficulté. Je ne sais pas si la difficulté est quelque chose qui peut être motivant de ton côté ou pas ?
Elodie Pameole: Alors ce qui est motivant, c’est de surpasser la difficulté. C’est que la difficulté en soi c’est pas plaisant, mais de trouver des moyens et pour le coup d’utiliser ce même flux d’idées qui me sert à contourner les obstacles, ça fait toujours appel à la même chose. C’est comment trouver des solutions à quelque chose qui est dérangeant. Je crois que dans mon cerveau, j’aime bien les jeux, tu sais, de labyrinthe où tu pars d’un point. Et en fait, je crois que le jeu que j’adore, c’est aller le plus rapidement possible à la fin, à trouver la solution, passer par toutes les étapes pour trouver le point de sortie.
Olivier My: Et donc ce qui est important pour toi, c’est de trouver la sortie ou c’est vraiment le fait d’y aller vite. Alors ça peut être les deux bien sûr, mais je te pose la question parce que moi la notion d’effort est super importante. Ça veut dire que je réfléchis tout de manière à ce que ce soit le minimum d’effort parce-que quand je fournis un effort, c’est quelque chose qui est douloureux pour moi. Mais de ce que j’entends chez toi, c’est pas forcément le plus marqué ou plus important.
Elodie Pameole: Alors j’ai cheminé là-dessus parce que pour ma première expérience en tant qu’entrepreneure, je n’avais pas du tout anticipé les obstacles. J’y suis allée vraiment en mode je fonce, je verrais bien ce qui se passe.
Olivier My: Tu as vu les murs au dernier moment et puis boum boum boum.
Elodie Pameole: Exactement et je me suis dit il y en a beaucoup des murs en fait. Mais j’ai continué. Et maintenant, avec le recul, j’anticipe et c’est vrai que je pense que ce sera plus facile et je vais aller plus rapidement vers la fin. Mais en même temps, je me dis j’en suis là aussi parce que j’ai réussi à surmonter tous les obstacles. Donc j’ai grandi et je me suis rendue compte que j’avais beaucoup plus d’endurance, que je pourrais peut-être le penser.
Olivier My: Donc là, aujourd’hui, tu es plus grande, plus mature. Tu as appris.
Elodie Pameole: Exactement. C’est ça.
Olivier My: Des expériences passées ouais.
Elodie Pameole: J’ai appris des expériences passées et j’ai appris aussi à me connaître, à savoir ce que j’aime faire, ce que je n’aime pas faire. Dans ma précédente entreprise qui est Allô maman Bobo, je faisais tout. De la conception jusqu’à la logistique, jusqu’au service client. Et aujourd’hui je me dis mais il y a plein de choses où je sais que je vais absolument déléguer parce que je ne prends aucun plaisir à faire.
Olivier My: C’est bien parce que tu nous as donné l’occasion de rentrer dans plein de sujets. Mais justement, avant de les traiter plus ou moins les uns après les autres, tu disais que tu avais été consultante en recrutement, c’est ça ? C’est par là que t’as commencé ?
Elodie Pameole: Non, j’avais une vie professionnelle encore avant, mais là, j’ai complètement switché. J’étais dans le milieu médical.
Olivier My: T’étais dans le médical avant ?
Elodie Pameole: J’étais dans le médical avant. Tu ne savais pas ça de moi ?
Olivier My: Non, je ne savais pas non.
Elodie Pameole: J’étais dans le médical et je pense que c’était une continuité de mes parents qui étaient aussi dans le médical. Donc je pense que j’avais envie de leur faire plaisir inconsciemment.
Olivier My: Mais médical à quel endroit ?
Elodie Pameole: Cardiologie à Lyon, Croix-Rousse.
Olivier My: Mais genre cardiologue ?
Elodie Pameole: Non infirmière et ensuite secrétaire médicale parce que je me suis rendue compte que je n’étais pas du tout faite pour ça.
Olivier My: Ok, donc tu étais dans le monde médical.
Elodie Pameole: C’est ça.
Olivier My: On va dire comme un historique qui reste dans la famille.
Elodie Pameole: Exactement.
Olivier My: Et à un moment donné, tu t’es dit ça ne me correspond pas.
Elodie Pameole: Ça ne me correspond pas, j’aime pas ça, j’aime pas l’univers médical, ça me demande trop d’énergie. Ce n’est vraiment pas moi. Et peut-être que je n’avais pas l’occasion, avec le recul je me dis que c’est peut-être ça aussi, d’exprimer ma créativité.
Olivier My: C’était plus on te donne des tâches à faire et tu les fais.
Elodie Pameole: Exactement et puis ça ne change pas vraiment. Donc j’ai fait une reconversion assez assez rapide pour passer dans le monde tertiaire.
Olivier My: Ok. Et donc c’est là que tu es allée après en consultance.
Elodie Pameole: C’est ça. En Consultante RH.
Olivier My: Donc entre l’un et l’autre, au final, il y a quand même l’humain qui y est.
Elodie Pameole: Oui.
Olivier My: Est ce que c’est une composante qui pour toi était quelque chose d’important ?
Elodie Pameole: Je crois que oui, mais.
Olivier My: Pas sûr !
Elodie Pameole: Disons que c’est à plusieurs niveaux. Le médical on est avec de l’humain qu’on soigne. Les RH, on est effectivement dans de l’humain. Mais bon, j’ai appris avec mon expérience qu’on ne traite pas forcément de l’humain dans les RH. On traite des fiches.
Olivier My: Du H.
Elodie Pameole: Voilà du H.
Olivier My: Des fois et du R aussi.
Elodie Pameole: Et beaucoup de R. Exactement. Beaucoup de management, beaucoup de fiches de postes. Donc j’ai appris aussi sur le tas que ça me correspondait, mais pas sur le long terme. Ensuite, l’entrepreneuriat Allo maman bobo, on est encore dans de l’humain où là je fais des coffrets cadeaux pour améliorer un peu leur mindset, mettre un peu de joie dans la vie des gens qui seraient un petit peu pas déprimés mais qui auraient un petit coup de blues. Et la prochaine société que je fais, je suis encore dans l’humain. Donc oui, je pense qu’il y a un vrai fil conducteur.
Olivier My: Donc oui, il y a un fil conducteur autour de ça.
Elodie Pameole: Oui.
Olivier My: Et donc si on reste sur la partie consultante donc RH tu parlais d’intrapreneuriat. Qu’est ce que tu as intrapris ? C’est bizarre comme terme intra-pris à l’intérieur, ça veut dire que tu quittes le monde du médical pour retrouver quelque chose d’autre. Donc déjà, il y a un pas, donc d’ailleurs, je serais curieux de savoir avant d’aller dans l’autre question qu’est ce qui a motivé le mouvement ? Parce que aussi, quand tu passes d’un métier qui est plus ou moins ancré dans la famille.
Elodie Pameole: Oui.
Olivier My: Pour en sortir, qu’est ce qui a motivé la décision ? Comment ça a été pris aussi ?
Elodie Pameole: Je pense que c’est assez relatif à la connaissance de soi, de se dire entre j’ai un boulot et j’ai un boulot qui m’épanouit. Je crois que c’est un cheminement qui a dû être fait dans ce sens là où on se lève un matin, on se dit mais c’est pas ça que j’ai envie de faire.
Olivier My: Tu te rappelles à peu près à quel âge tu avais à cette période-là ?
Elodie Pameole: J’avais 25 ans.
Olivier My: 25 ans. Donc ouais, tu avais quand même quelques années d’expérience dans ce monde là avant de te dire voilà, maintenant fuck, j’ai aussi envie de vivre ma vie.
Elodie Pameole: C’est ça. C’est que ce milieu là ne me convient pas. Et je pense que j’ai dû me dire il y a plein de choses que je veux exprimer, que je ne peux pas exprimer dans ce milieu là donc j’ai switché.
Olivier My: Et tu as vraiment switché seule ?
Elodie Pameole: Ouais, ouais. J’ai demandé ce qu’on appelait à l’époque un CIF à l’hôpital, donc un congé individuel de formation. J’ai passé un DUT GEA, ensuite un BTS. Je me suis dit il faut que j’aille dans un autre domaine pour finir par un master RH. Donc c’est vraiment une reconversion dans un autre.
Olivier My: Ouais, ok, mais tu ouais, tu l’as décidé et puis tu y es allée.
Elodie Pameole: J’ai décidé, j’y suis allée parce que sûrement pas épanouie.
Olivier My: Ok,
Elodie Pameole: Dans le domaine en fait.
Olivier My: Ouais, c’est marrant parce que il y a vraiment cette vision de, le moteur principal ça a été ton épanouissement personnel, donc à partir d’une introspection pas forcément profonde je sais pas d’ailleurs de l’époque qui t’a fait dire j’ai l’impression que mes journées ne me permettent pas d’exprimer ma pleine créativité, je vais faire une reconversion.
Elodie Pameole: Je m’embêtais vraiment. Je m’ennuyais, mais c’était. Ah oui, oui, c’est vrai que c’est l’ennui,
Olivier My: C’est l’ennui qui t’as…
Elodie Pameole: et je pense que il y a des gens, Je pense que je fais partie de ces gens là où l’ennui c’est la mort en fait. Tu te dis non mais je peux pas, je ne vais pas tenir 40 ans comme ça quoi.
Olivier My: Donc c’est important de te mettre en mouvement donc tu as pas eu peur de te mettre en mouvement. Et du coup, d’une manière ou d’une autre, tu as trouvé la dimension RH.
Elodie Pameole: Que je trouvais super intéressante.
Olivier My: Donc qui était une une piste et donc tu arrives. Je reviens sur le chemin de tout à l’heure consultante RH, c’était quoi donc les idées qui ont fait que tu as commencé à entreprendre au sein de la boîte ? Est ce que tu te souviens un peu des choses que tu avais en tête ?
Elodie Pameole: C’était principalement des idées liées à la RSE, que ce soit l’amélioration des conditions des salariés. En fait, on avait un label du best Workplace pour lequel on concourait à l’époque et il fallait en fait faire que réellement ce soit un endroit où on est heureux de travailler. Donc on a mis en place des questionnaires pour avoir un peu les avis de chacun. Et puis dans la RSE, c’était vraiment lié parce que dans le recrutement, on utilise beaucoup de papier.
Olivier My: Ouais.
Elodie Pameole: C’était trouver des idées pour comment recycler, comment ne pas discriminer. Forcément, on recevait 500 candidatures par jour, donc ça veut dire 500 cv par jour. Ne pas tout imprimer, ne pas discriminer, même si d’ailleurs on a entendu quelques fait divers par rapport à ça. Quand un client nous confiait une mission en disant moi, je ne veux pas une certaine catégorie de personnes. Comment ne pas répondre à ces demandes-là tout en gardant les contrats ? Donc il y avait pas mal de choses qui étaient super intéressantes, des challenges en fait, des choses à trouver. Et ma direction était vraiment incroyable parce que j’avais un manager qui me disait mais tu fais ce que tu veux en fait.
Olivier My: Et c’est vrai que c’est dur quand tu arrives dans des cas comme ça. Comment rester pro tout en ne répondant pas à des critères qui sont demandés par tes clients discriminants ?
Elodie Pameole: C’est le client en plus qui paye !
Olivier My: C’est ça ouais, c’est comment est-ce que tu respectes tes propres valeurs aussi par rapport à des demandes des gens qui payent quoi.
Elodie Pameole: Complètement. Bah écoute, ce qu’on a trouvé c’est principalement l’éducation du client en lui faisant remarquer que lui-même avait une demande discriminante et ou raciste et que notre éthique ne nous permettait pas de répondre à sa demande. Et souvent ça déclenchait une prise de conscience de l’autre côté en disant bah oui, je viens de me rendre compte que je vais vous demander quelque chose de raciste, même si souvent il le justifiait en disant que ça n’allait pas forcément fitter, puis pas forcément raciste. Il y avait aussi discriminant par exemple pas de femmes de plus de 35 ans sans enfant parce qu’elle va nous claquer.
Olivier My: L’habituel.
Elodie Pameole: C’est ça. Elle va nous mettre des congés maternité. Donc ce genre de choses. Et c’était intéressant parce que c’était dans les années 2010 donc effectivement, on commençait à peine à parler de ce type de sujet et on était vraiment à l’orée de ça. Et j’ai adoré participer à faire en sorte que l’entreprise dans laquelle j’étais n’était pas discriminante. Et c’était vraiment passionnant.
Olivier My: Donc RSE, tout ce qui est inclusion, diversité.
Elodie Pameole: C’est ça.
Olivier My: Est ce qu’il y avait d’autres sujets qui ont été importants pour toi dans cette expérience là ?
Elodie Pameole: Non, c’était juste ça. Et puis la cohésion d’équipe, ça c’était quelque chose qui était assez naturel parce qu’on avait vraiment une superbe équipe à Lyon, parce que c’était une entreprise internationale donc il y avait des bureaux dans toute la France. Et oui, je pense que moi et les autres, on était assez moteur de faire une mini famille un peu lyonnaise.
Olivier My: C’était une petite boîte ?
Elodie Pameole: À Lyon ?
Olivier My: Ouais.
Elodie Pameole: On était une quinzaine.
Olivier My: Ok, parce que du coup, c’est une boîte internationale donc tu veux dire que après…
Elodie Pameole: Il y a des bureaux dans toute la France et chaque bureau contient entre 15 et 20 personnes.
Olivier My: Et du coup, tout ce que tu faisais toi, c’était à une échelle locale ?
Elodie Pameole: Non nationale.
Olivier My: Ah ok.
Elodie Pameole: Oui, oui, ça remontait. On était un peu les bons élèves.
Olivier My: Ok. En plus.
Elodie Pameole: En plus.
Olivier My: Et donc tu commences à avoir cette expérience intrapreneure à cet endroit là.
Elodie Pameole: Mon cerveau adore.
Olivier My: Ton cerveau adore.
Elodie Pameole: Il se dit Ah enfin !
Olivier My: Tu te dis Ah ça a l’air d’être cool. Et qu’est ce qui fait la prochaine étape ? Est ce que tu restes dans le domaine et que tu vas dans une autre boite par exemple ? Ou est ce que tu te lances directement dans l’entrepreneuriat ?
Elodie Pameole: Alors il s’est passé un événement qui était assez intéressant, c’est que j’ai voulu continuer mes études parallèlement à ça. Donc c’est à ce moment là où je passe mon master, toujours en intra. Je crois que c’était pas des CIF mais l’équivalent. Donc là je dis bah c’est le moment pour moi de continuer mes études. Et je propose en fait à mon entreprise à ce moment-là de faire mon mémoire sur un sujet interne. Et là ils me disent ok, pas de problème, tu pourras le faire. Et arriver au moment où je suis censée faire ce stage de fin de cycle, donc six mois donc c’était tellement pratique de dire tu fais ton stage dans ton entreprise. Là du coup, mon sujet de stage a posé problème, un problème d’éthique. Ils se sont dit tu ne peux pas être à la fois salariée et avoir accès à des dossiers privés RH très personnels. Il y a vraiment un problème d’éthique, donc on ne peut pas le faire avec toi.
Olivier My: Ouais, mais je veux dire, dès le départ, ils le savaient, non ?
Elodie Pameole: Non, parce que je n’avais pas choisi mon sujet.
Olivier My: Ok, tu avais le projet, c’est ça ?
Elodie Pameole: C’était le projet, C’était. Et d’ailleurs, c’était une condition aussi pour qu’ils acceptent en disant on te permet de faire ça. Si du coup, la valeur ajoutée, c’est que tu étudies pendant six mois un sujet intéressant, c’est le sujet que j’avais choisi n’était pas plaisant pour eux. Enfin en tout cas n’était pas éthiquement parlant possible. Donc cet événement là a fait que je me suis dit soit je ne valide pas mon master, je n’ai pas de stage, soit je démissionne.
Olivier My: Et tu vas le faire ailleurs quoi.
Elodie Pameole: Et je vais le faire ailleurs. Et c’est un peu ça qui a déclenché mon départ de cette société puisque j’ai fait un stage ailleurs. Donc en gardant l’intégrité de ce que je voulais faire, mon sujet a été accepté par une autre entreprise.
Olivier My: Et est ce que tu peux nous dire ce que c’était que le sujet ou pas ?
Elodie Pameole: Je voulais travailler principalement sur le turnover en entreprise et comment se crée une situation de burn out en fait
Olivier My: Ok, c’est super intéressant.
Elodie Pameole: Parce que j’avais il y avait eu quelques cas de burn out dans l’entreprise dont j’avais eu vent, donc je voulais aller vers ces gens là et étudier avec eux pendant quelques mois ce qui avait déclenché ça.
Olivier My: C’est un vrai sujet hein?
Elodie Pameole: Oui, complètement, parce que mon but, c’est après était de travailler dans la prévention des risques psychosociaux en entreprise. C’était le but de mon master. Je continuais encore mon chemin.
Olivier My: Initialement en tout cas.
Elodie Pameole: Oui, c’est ça. Et c’est vrai que ça a été le déclencheur pour la suite au final. Donc j’ai travaillé pendant six mois dans cette entreprise sur la prévention des risques psychosociaux. Une très grosse entreprise donc je ne vais pas forcément la citer, mais avec des managers qui ont fait pas mal de burn out, des tentatives de suicide, etc. Donc pour moi, c’est vrai que c’était un sujet important de comprendre les mécanismes, parce que forcément, quand on arrive dans une entreprise, on est plein d’allant. Tout se passe très bien et à un moment donné on est en burn out, donc il y a forcément un.
Olivier My: Il y a quelque chose qui se passe entre.
Elodie Pameole: Entre. Exactement. Et je voulais vraiment comprendre ça.
Olivier My: Est ce que tu te rappelles un peu des éléments, des facteurs qui t’ont marqué à l’époque ?
Elodie Pameole: Alors sur certains cas, oui, c’était forcément des facteurs liés à la performance. Il y avait aussi pas mal de facteurs personnels.
Olivier My: Ok, donc le contexte de la personne faisait que ça…
Elodie Pameole: Le contexte de la personne dans un contexte d’entreprise avec trop de pression, ou par exemple des gens avec qui on avait donné des postes qui avaient évolué sur des postes mais qui n’étaient absolument pas ni formés ni capés, mais qui n’avaient pas en tous cas les compétences personnelles pour avoir ce type de poste. Donc forcément, ils n’y arrivaient pas.
Olivier My: D’accord. Y’a des personnes qui au final ont pas réussi à peut-être l’exprimer, demander de l’aide ?
Elodie Pameole: Oui parce que forcément, quand on a une promotion, on est content, on est fier, on se dit l’entreprise nous fait confiance. Sauf qu’il y a aucun moment où en amont, l’entreprise se dit je vous donne cette promotion parce que vous avez mérité cette promotion, que vous avez fait des chiffres incroyables. Mais à aucun moment l’entreprise se dit Est ce qu’il est capable personnellement ? Est ce qu’il a les qualités personnelles pour être un bon manager ? Et ça, et peut-être que aussi les gens qui acceptent ces postes ne savent pas qu’ils ne peuvent pas être de bons managers. Parce que voilà, ils ont travaillé, ils ont eu des bons chiffres personnels, ils ont, on va dire qu’ils ont, ils sont rentrés dans les critères de méritocratie, mais aussi des critères personnels pour être des bons managers. Et du coup, ce qui fait que eux, en étant de mauvais managers, provoquent des situations de burn out chez les autres et sont eux-même en burn out parce qu’ils ne savent pas comment manager.
Olivier My: Donc tu as surtout échangé avec des niveaux managérial.
Elodie Pameole: Oui, c’est ça des top managers. Oui.
Olivier My: Parce que la vision que tu avais à l’époque du burn out était plus à cet endroit là ou ?
Elodie Pameole: Non c’était l’opportunité, qui était celle ci, de travailler à la fois avec la médecine du travail qui était sur place dans l’entreprise et à la fois sur du top management. C’était le deal en fait.
Olivier My: Oui, c’est intéressant parce que dans le monde de l’entreprise dans lequel moi je navigue aujourd’hui, effectivement, les managers sont souvent pointés du doigt. À tort ou à raison, parce que, au final, ce sont des personnes qui sont à la croisée des chemins. Donc il y a une charge mentale qui est énorme parce que non seulement elles doivent réussir à gérer ce qu’il y a en dessous d’elles, et honnêtement, il y a plein de gens qui râlent et qui se plaignent donc il faut gérer les personnes qui sont en-dessous. Il faut gérer les personnes qui sont à côté de nous. Donc les autres managers qui sont justement à côté et qui ont des objectifs et auxquels il faut réussir à répondre. Et puis ensuite il y a ceux qui sont au-dessus.
Elodie Pameole: Le top.
Olivier My: Le top management et comment on gère tout ça.
Elodie Pameole: Donc en fait, on est un pushing ball permanent et quand on n’est pas préparé à ça, on a peut-être aussi une vie personnelle. Il y avait aussi, je ne l’ai pas forcément cité, mais des facteurs personnels, des gens qui étaient en plein divorce ou qui avaient des choses dans leur vie, qui faisaient que ça faisait un trop plein.
Olivier My: Ouais, c’est ça.
Elodie Pameole: Et voilà. Mais c’est ce qui a été intéressant pour moi de voir. C’était surtout le côté multifactoriel et se rendre compte que souvent les personnes en burn out provoquent des burn out chez les autres.
Olivier My: Oui, forcément, il y a un trop-plein chez moi en fait je vais éclabousser les autres sans le vouloir.
Elodie Pameole: Sans le vouloir exactement.
Olivier My: Mais effectivement, c’est une conséquence naturelle ouais.
Elodie Pameole: Complètement. Donc heureusement, on peut faire le constat que beaucoup de choses ont été mises en place dans les entreprises maintenant. Que ce sont des vrais sujets. Alors malheureusement, on a dû en arriver à, je ne dirais pas des faits divers, mais des drames personnels en entreprise pour comprendre qu’en fait, oui, il y avait des gens qui pouvaient être en détresse. Et souvent enfin, enfin en tout cas à mon époque, on considérait qu’un manager, il avait bien réussi sa vie. Il gagne bien sa vie, il manage dix personnes, il est heureux quoi.
Olivier My: Le statut fait tout.
Elodie Pameole: Le statut fait tout. Alors qu’en fait, c’était des gens qui pouvaient être vraiment en souffrance et ne pas le dire parce que justement, la honte de se dire bon bah déjà que je suis à ce poste là, on m’a confié ça, je ne peux pas en plus aller voir ma direction et dire en fait je souffre.
Olivier My: Oui, c’est assez dur comme situation. Il y a la vision, il y a l’image, il y a ce que la société renvoie. Et puis il y a vraiment tout le système d’entreprise qui tourne autour.
Elodie Pameole: C’est ça. Donc les langues se sont déliées à cette époque là. Donc là, on est à peu près, oui, en 2012 2013, si la chronologie est bonne.
Olivier My: À dix ans près, c’est pas grave.
Elodie Pameole: Et donc je fais ce master au Celsa à Paris et je commence à travailler vu que j’ai pas d’emploi puisque j’ai fait ce stage de six mois.
Olivier My: Et après c’est fini ?
Elodie Pameole: Voilà, c’est fini parce que j’ai dû démissionner de mon entreprise.
Olivier My: Non mais je veux dire, tu étais allée ailleurs, tu as fait ce stage mais t’es pas restée.
Elodie Pameole: J’ai fait ce stage, voilà, je suis diplomée, mais je ne suis pas restée et voilà. Ils voulaient que je reste, mais ils n’avaient pas le budget et c’était voilà, c’était. J’aurais bien voulu rester. Et donc là, je travaille avec quelqu’un sur Paris qui était un sociologue brillant justement, qui travaillait dans la prévention des risques psychosociaux. Et donc là je me dis mais ma nouvelle vie commence. Donc on fait des audits dans les hôpitaux parce qu’on était sur pas mal de sujets dont les risques psychosociaux, sur les assistantes dans les hôpitaux.
Olivier My: Ok
Elodie Pameole: Ouais. C’était un sujet aussi.
Olivier My: Tu retouches du doigt.
Elodie Pameole: Je retouche un peu, je repasse de l’autre côté en me disant bon allez les filles, vous avez l’air de ne pas aller bien. Voilà, donc on a pas mal de missions comme ça. Sauf qu’en fait, ça dure un an et je déteste la vie parisienne.
Olivier My: Ok, parce que là, t’as déménagé à Paris.
Elodie Pameole: Disons que j’y suis en part-time et je reste plus longtemps sur Paris. Parce que forcément, quand on a des missions.
Olivier My: Et les missions que tu as, c’est quoi ? C’est des missions en free déjà ?
Elodie Pameole: Et non, parce que avec le sociologue, je n’étais pas salariée, oui c’était on va dire en freelance, mais on allait s’associer en fait. On allait mener à bien les missions tous les deux.
Olivier My: Ok d’accord.
Elodie Pameole: Donc lui, il avait son cabinet, j’étais à côté, on commençait à se partager les missions, à travailler ensemble et il y avait une proposition d’association sur le long terme.
Olivier My: Ok. Et donc tu commences à avoir entre guillemets des missions où tu peux aller sur le terrain, faire quelque chose qui te tient à cœur quand même, de ce que j’entends.
Elodie Pameole: Complètement.
Olivier My: Mais Paris quoi.
Elodie Pameole: Mais Paris. Paris, et là je me dis ah, on a un problème.
Olivier My: Paris, je t’aime pas trop.
Elodie Pameole: Pas trop. Je me dis en fait, tout le plan était parfait, tu vois. Au final, je me rends compte après coup que ce n’était pas si mal que je me fasse pas virer, mais qu’en tout cas que ça ne se termine pas. Finalement, je le rencontre et puis je me dis non, je ne supporte pas. Donc je rentre très régulièrement à Lyon et donc là je me dis bah non, je ne vais pas rester sur Paris, je vais revenir à Lyon et je vais forcément trouver un emploi dans la prévention des risques psychosociaux. Et c’est là où je me rends compte que le marché lyonnais est moins mature que le Parisien.
Olivier My: Sur ce sujet-là ?
Elodie Pameole: Sur ce sujet là. Donc ces sujets là sont traités par soit des DRH ou soit des cabinets externes. Il n’y a pas de poste
Olivier My: Il n’y a pas d’intermédiaires.
Elodie Pameole: Il n’y a pas d’intermédiaires. Donc soit on est DRH depuis cinq, six, sept ans et on se dit maintenant il y a un nouveau sujet, il faut intégrer ça. Ou soit on travaille pour des cabinets externes qui ne font que de la mission courte. Du coup, il n’y a pas de suivi. Donc moi je me dis si je travaille dans une entreprise, j’ai envie de suivre les gens sur un an, deux ans, trois ans, voir l’évolution. Donc j’envoie beaucoup, beaucoup de cv. Il se passe quand même trois, quatre, cinq, six mois où je fais des petites missions d’intérim en attendant, mais je me dis bon bah mon plan n’était pas si parfait que ça parce que j’ai un super diplôme, mais je ne peux pas travailler dans ce domaine là. Et là du coup, je me fais prendre encore une fois par ma créativité. J’ai une idée un soir.
Olivier My: Un soir.
Elodie Pameole: Un soir.
Olivier My: Tu te rappelles de l’endroit, de la situation ?
Elodie Pameole: Je me rappelle très bien !
Olivier My: Ouais ? Tu pourrais nous en dire un peu plus ?
Elodie Pameole: Je crois que c’était un dimanche soir. J’étais seule chez moi et c’était un peu la semaine du spleen. Tu vois où tu te dis bon, j’avais dû envoyer beaucoup de cv, donc tu sens que le dimanche soir, seule chez toi, tu te dis alors qu’est ce qui va se passer demain ? Tout le monde va aller bosser, moi je vais être encore en train de chercher des annonces etc. Et là je sens que je commence à tomber malade, tu vois, je me dis mince ! Et là je me dis non mais je suis au bout du rouleau, C’est vraiment le truc, tu te dis mais ça peut pas être pire.
Olivier My: Tu arrives vraiment au bord du ravin quoi.
Elodie Pameole: Au bord du ravin, tu te dis t’as pas de boulot. Et là je vais sur internet et je me dis bon là, ce qui me ferait plaisir, ce serait mais vraiment je me suis dit ça, l’équivalent du Deliveroo ou du Uber Eats, mais pour la psyché, tu vois, pour le réconfort, j’avais envie de trouver un truc ou dans les 2 h, je me faisais livrer.
Olivier My: Un peu de bonheur.
Elodie Pameole: Un peu de bonheur, c’est ça. Donc je ne sais pas pourquoi, j’ai commencé à regarder Deliveroo, box, réconfort et j’ai pas trouvé. Et ce soir là, j’ai commencé à rédiger ce qui allait être Allo Maman bobo en me disant mais qu’est ce qu’il me faudrait ? Donc j’ai fait une petite boîte en me disant un petit livre réconfortant, une petite balle anti-stress, du chocolat, un truc qui est un peu drôle. Quelque chose peut-être prendre soin de ma peau. Enfin voilà, je me suis dit il me faudrait un mix de tout ça pour que je puisse prendre soin de moi l’espace de dix minutes et sortir un peu de la spirale où tu te dis mais il n’y a rien qui va quoi.
Olivier My: Ça veut dire que tu réussis à avoir des idées seule et ensuite à les matérialiser seule. Je dis ça parce que je connais plein de gens et moi j’en fais partie. Des fois quand j’ai des idées parce que j’en ai pas tout le temps, mais en plus j’ai souvent besoin, tu vois, d’en parler à d’autres pour les faire maturer. Mais de ce que j’entends, toi, tu étais seule dans ton trou.
Elodie Pameole: Ouais, exactement. Exactement ça !
Olivier My: Dans ton trou, tu as eu un petit peu une lumière.
Elodie Pameole: Une lumière ! J’ai suivi le tunnel en me disant tiens, je vais rédiger, je vais écrire, ça s’appellerait comme ça et il y aurait ça dedans. Et j’ai pris des photos sur le net et j’ai fait comme un moodboard du truc, mais tout en étant déprimée et malade. La meuf, elle se crée un petit tunnel d’espoir.
Olivier My: Donc ça démarre comme ça.
Elodie Pameole: Ça démarre comme ça, exactement comme ça.
Olivier My: Et donc tu as l’idée qui arrive un dimanche soir, comme ça. Tu arrives à la conceptualiser et à la rendre finalement un peu plus concrète, parce que tu dis quand même j’aimerais bien avoir ça, ça, ça, ça c’est une box, parce que déjà le service en lui-même existait sous un certain angle. Mais tu t’es dit bah voilà, moi je veux le rebrandé à ma manière. Tu avais le nom ou pas en tête ?
Elodie Pameole: Je crois que c’est venu pas longtemps après parce que j’ai un cerveau en arborescence. Donc ce soir là, vraiment, je pense que j’étais inspirée. Je me suis dit bah pourquoi pas appeler ça Allo maman bobo ? J’ai pensé à Alain Souchon en me disant, quand il a sorti sa chanson, il avait 40 ans et plus. Donc ça veut dire que même à cet âge là, on appelle sa maman quand on a besoin de réconfort.
Olivier My: Ah il y a une histoire derrière.
Elodie Pameole: Oui, c’est ça. Et je me suis dit moi j’ai pas envie d’appeler ma maman parce que je suis censée être mature et etc. Donc dans ce cas là, quand on veut pas appeler sa maman, ben on va sur Allo maman bobo, tu vois ? Tout un truc. J’ai suivi le fil hein.
Olivier My: Ouais, il y a une histoire, il y a un peu de poésie derrière. Ouais, d’accord. Et donc, comment est ce que tu es passée de la décision, de l’idée, à l’action ? Parce que on peut tous avoir ce moment de génie au fond du puits.
Elodie Pameole: C’est ça.
Olivier My: Mais après, comment est ce que tu mets ça en mouvement ?
Elodie Pameole: Et bien j’ai continué un peu mes missions d’intérim et recherches en parallèle, mais tu vois ce qui est intéressant et je l’ai vraiment senti limite physiquement. Cette idée ne m’a pas lâchée. C’est pas moi qui ai pas lâché l’idée, c’est l’idée qui ne m’a pas lâchée, c’est qu’en fait, même quand je faisais ma vie en me disant ben c’était une idée, mais on ne va pas forcément monter ça. Il y avait toujours une autre idée derrière qui enrichissait ou qui nourrissait ce truc. Et du coup je me suis dit je vais quand même commencer à me renseigner comment on devient entrepreneure, comment on monte une boite. Et je me rappelle à l’époque il y avait des meet-up organisés par la chaîne locale TLM.
Olivier My: Ouh la TLM.
Elodie Pameole: TLM. Bah ouais, bah merci TLM et je m’inscris à ce meetup. Donc on avait l’occasion d’assister à une émission qui parlait d’entrepreneuriat et donc d’autres entrepreneurs venaient. Donc ça faisait un peu un meetup où on assistait à l’émission et puis après on pouvait discuter. Donc là je vais à cette émission, j’apprends sur l’entrepreneur qui était interviewé ce jour là. Comme tous les entrepreneurs, j’étais très parano sur mon idée. Je pensais vraiment que tout le monde avait envie de monter Allo Maman Bobo, donc je ne disais à personne mon idée.
Olivier My: Oui, le côté très protectionniste parce que sinon on va te la piquer.
Elodie Pameole: On va me la piquer ouais, des trucs vraiment.
Olivier My: Alors que personne ne sait comment il faut faire mais par contre, tout le monde peut te la piquer l’idée.
Elodie Pameole: C’est ça. Exactement. Et puis personne ne sait déjà de quoi tu parles en fait. Et donc il y a quand même quelqu’un qui me. Donc je parle à quelqu’un. Il me dit Qu’est ce que tu fais ? Donc je lui dis je ne vais pas en parler, mais j’ai une idée quand même de box etc. Et il me présente lui son projet et il est incubé. Donc là, j’apprends ce que c’est un incubateur. Et il me dit Ben justement, mon incubateur est en train de recruter de nouvelles personnes pour la nouvelle édition. N’hésite pas à postuler pour être incubée et c’est ce que j’ai fait. Donc ça, c’est vraiment fait très rapidement. Donc j’ai été voir sur le site de l’incubateur, j’ai pitché, donc j’ai appris ce que c’était un pitch, mon idée. Donc j’ai fait un prototype. D’ailleurs je l’ai encore cette box, elle est très marrante, c’est. J’ai pris une petite boite noire, j’avais mis plein de photos dedans, de réconfort de Je suis au bout du rouleau, mais vraiment, j’avais montré le concept.
Olivier My: Des petites phrases, des petites choses comme ça ouais.
Elodie Pameole: C’est ça, avec quelqu’un qui pleure. Et puis il y avait un Picsou dedans, il y avait des chocolats. Enfin voilà, on comprenait que c’était une boîte où on pouvait remonter le moral de quelqu’un. Et ils m’ont dit Alors vraiment, ton projet a l’air très bizarre parce que on comprend pas trop ce qu’il y a dedans, mais par contre on adore ton énergie, on adore l’idée et on aimerait t’accompagner justement pour que ça ressemble à quelque chose. Et c’est pour ça que j’ai été incubée et que après. Voilà, Allo Maman Bobo est née.
Olivier My: C’est marrant, ça veut dire que les personnes n’ont pas été séduits par l’idée.
Elodie Pameole: Ils ont été séduits par l’idée, mais pas par le projet. Parce que je n’avais pas un BP qui tenait la route. Je n’avais pas tout ça quoi.
Olivier My: BP business plan, je suppose ?
Elodie Pameole: Business plan oui, c’est ça. Je n’avais absolument rien de structuré.
Olivier My: Ouais.
Elodie Pameole: Et du coup, je n’avais pas le discours. Parce que quand tu es incubée, il faut quand même que tu présentes un business model, un business plan. Moi, je n’avais que cette idée. Donc ils se sont dit mais c’est un peu bizarre parce qu’il n’y a rien derrière, c’est vraiment comme une coquille vide. Mais ils ont bien aimé la coquille.
Olivier My: Ouais, c’est ça. Mais par contre, une résonance que j’ai avec une autre personne que j’ai interviewé. Cette personne me parlait d’une obsession. Elle disait voilà, dans son projet à elle, ça avait marché parce que il y avait une sorte d’obsession par l’idée et c’est un peu ce que j’entends chez toi, c’est que l’idée, d’une manière ou d’une autre, même si tu faisais autre chose, elle revenait, elle revenait. Et c’est tellement une obsession que tu as cette capacité à en parler, même si les choses autour ne sont pas très claires, pas très ancrées dans le concret avec un plan marqué. Les gens y sentent quand même que ça te tient tellement à cœur qu’en gros tu vas tout défoncer pour que ça marche quoi. Enfin, c’est un peu l’impression que ça me donne.
Elodie Pameole: Exactement. Ils se sont dit bon bah ok, elle sait rien du tout, mais on va l’aider à faire un business model, à structurer son idée. Je pense que c’est ce qu’ils se sont dit ouais.
Olivier My: Et c’est marrant parce que ça résonne avec moi une de mes expériences quand j’ai voulu faire le métier que je fais. Donc moi j’ai voulu le faire assez tôt, c’est à dire que j’ai quasiment toujours voulu faire ça.
Elodie Pameole: Incroyable.
Olivier My: Quasiment dès que je suis sorti d’école. Mais malheureusement, tu vois, quand tu veux faire du coaching, souvent faut avoir une barbe. Déjà moi j’ai du mal à avoir une barbe, tu vois.
Elodie Pameole: Tu n’auras jamais de barbe. Je suis désolée de te le dire.
Olivier My: Mais tu vois cheveux blancs etc. Et moi je sortais juste d’école, c’est ça que je voulais faire.
Elodie Pameole: Crédibilité quoi.
Olivier My: Et ouais, il y a un peu de ça. Et ce qui est marrant, c’est que j’ai cherché un peu des gens pour m’inspirer, savoir ce qu’ils en pensaient, etc. Et il y a une personne, je me rappelle, qui m’a marqué et qui m’a dit cette phrase qui m’a dit C’est très difficile de dire non à une personne qui est vraiment motivée. Et je trouve que cette phrase, moi elle m’est restée en tête depuis ce jour là. Et te dire bah en fait quand tu as une porte qui se ferme, c’est que tu en as une autre en fait à côté de toi que tu peux ouvrir. Et c’est un peu ce que je sens dans ce que tu décris.
Elodie Pameole: Oui c’est ça, et d’ailleurs, cette semaine, j’ai regardé une interview d’une américaine qui disait I Eat no for breakfast et je me suis dit c’est un peu ça les entrepreneurs, ils se mangent des non au petit dej quand ils se disent c’est un non, c’est pas grave, en fait.
Olivier My: C’est un de plus.
Elodie Pameole: C’est un de plus. Voilà, c’est ça.
Olivier My: Il n’y a pas à le prendre pour soi, c’est sur le chemin qu’on a. Il y a un contexte, il n’y a pas à se le prendre comme étant Voilà, je suis une mauvaise personne, mon idée est pas bonne, c’est pas le bon moment, c’est pas la bonne personne du coup avec qui je vais travailler.
Elodie Pameole: C’est pas la bonne personne.
Olivier My: Et il y en a plein qui doivent se mordre les doigts à avoir dit non à des grands projets qui ont très bien marché, des films, des choses comme ça.
Elodie Pameole: On en voit plein d’ailleurs, des gens qui disent je regrette de ne pas avoir mis de l’argent sur Blablacar, j’y croyais pas ou ubereats. Bah oui.
Olivier My: Et donc toi, incubée donc, Lyon.
Elodie Pameole: C’est ça à Lyon.
Olivier My: Et donc il se passe quoi dans cet incubateur là ? Parce que donc moi j’entends plein de trucs, mais je sais pas trop ce qui s’y passe. Mais est ce que pour toi cet incubateur là, c’est vraiment ce qui t’a aidé à propulser la boîte ? À structurer, à finalement donner vie à cette idée ouais ?
Elodie Pameole: Oui complètement. L’incubateur m’a déjà permis de comprendre tous les sigles. BP, BM. Exactement. En fait, ça m’a permis d’entrer dans un nouveau monde. Mais vraiment, le monde de l’entrepreneuriat, le monde du Business Owner quoi. Le monde de la création d’entreprise. Et c’était pas longtemps, c’était que quatre mois. Mais malgré tout, j’ai beaucoup appris en fait dans quel univers je rentrais. Parce que on avait des cours avec des entrepreneurs qui avaient déjà des sociétés qui faisaient beaucoup de chiffre d’affaires. Donc j’ai compris à ce moment là dans quoi je me lançais, où cette idée allait m’amener au final, et c’était extrêmement intéressant. On était avec une promo de 25 personnes.
Olivier My: Il y a du monde quand même.
Elodie Pameole: Ouais. Donc ça c’était super parce que chacun challengeait les idées des autres. D’ailleurs, je suis encore en contact avec quelques uns. C’était vraiment comme la maternelle en fait. Pour moi, la maternelle, la première fois où on va à l’école, j’étais à la maternelle de l’entrepreneuriat.
Olivier My: Toi, tu te souviens de ta maternelle ?
Elodie Pameole: Non, pas vraiment. Mais c’est un peu ce que j’ai ressenti. Un monde nouveau, tu te dis mais je ne sais rien, je vais tout apprendre.
Olivier My: Mais je trouve ça marrant parce que tu aurais très bien pu dire la primaire, le collège, le lycée ou je sais pas, c’est la maternelle qui t’es venue à l’esprit quoi.
Elodie Pameole: La base de la base de l’école, tu vois ?
Olivier My: Genre où tu es encore en train de baver et tu sais pas trop ce que tu vas faire.
Elodie Pameole: Exactement c’est ça, c’est que la maternelle, tu arrives, tu as ton sac, tu es juste là, tu ne sais pas ce qui va se passer. Donc voilà, c’était un peu ça. Ça a été super parce que j’ai l’impression que je me réinventais aussi quand je rentrais dans une. Je dirais pas dans un nouveau personnage, mais dans une nouvelle phase de ma vie. Et c’est à ce moment là, je pense que j’ai su que j’en sortirai pas, que je retournerai pas dans le salariat.
Olivier My: Ouais, il y a une conviction qui s’est forgée à ce moment là. Mais toi, tu n’as jamais, en tout cas c’est une vraie question. Toutes les autres sont des vraies questions aussi. Mais tu n’as jamais eu trop de problèmes à te connecter aux gens ?
Elodie Pameole: Non.
Olivier My: C’est à dire que la dimension sociale n’a jamais trop été un problème ?
Elodie Pameole: C’est vrai que j’ai un de mes partenaires business qui dit que c’est mon super-pouvoir.
Olivier My: Et c’est un vrai super-pouvoir parce que moi je peux te le dire, moi qui suis rentré dans un mastermind il y a pas très longtemps, ça a été horrible pour moi. Voilà, ça m’a apporté beaucoup de choses, mais la dimension sociale est extrêmement difficile. Alors que moi j’aime bien les gens par principe, tu vois. Bah c’est mon métier, tu vois, je fais ça. Mais le fait de se connecter aux gens le petit moment avant est très difficile. Et c’est encore plus dur quand tu vois des gens qui ont de très grandes facilités à le faire et à créer finalement une sorte de potentialité de la relation. Tu vois derrière tout ça et je me dis juste que tu rentres dans un monde qui est nouveau, un peu comme la rentrée des classes mais toi, la rentrée des classes, tu devais être tout excitée, dire Waouh, il y a plein de trucs, il y a plein de nouveaux gens et tout. Alors que moi, la rentrée des classes, c’est le gros stress parce que je ne sais pas avec qui je vais tomber. Est-ce que je vais me faire un pote ou pas tu vois. Il y a une sorte d’incertitude qui est différente. Et du coup effectivement, ça veut dire que tu as quand même cet élément là qui fait que tu peux y aller pleinement dès le départ.
Elodie Pameole: Oui, tu veux dire une aptitude personnelle qui m’a aidée.
Olivier My: Ouais, c’est ça. Et c’est pour ça que j’appuie sur le fait que je pense vraiment que c’est un super-pouvoir. Parce que moi, avant de pouvoir me sentir bien et de pouvoir vraiment pouvoir exploiter un environnement comme ça avec des personnes qui t’aident à progresser, bah j’ai cette barrière à l’entrée qui est dure. Tu vois, moi j’ai dans le mastermind que j’ai fait, il y a eu deux week-ends. Le premier Week-End a été horrible parce que je connaissais personne, parce que je savais pas comment m’intégrer dans le groupe. Tu as des gens qui, enfin tu vois dans le monde des entrepreneurs, des gens qui font des chiffres de ouf.
Elodie Pameole: Tu te poses des questions avant d’entrer en contact avec les gens. Comment je vais rentrer en contact ?
Olivier My: Ouais, il y a un peu de ça.
Elodie Pameole: Ah ok.
Olivier My: En fait. C’est marrant parce que tu vois, c’est un truc que j’étudie pour les autres, mais du coup je l’étudie aussi pour moi. C’est qu’il est beaucoup plus facile pour moi de rentrer en relation avec des gens lorsque j’ai un rôle qui est défini. C’est à dire que tu vois, moi j’interviens en entreprise par exemple dans des équipes ou pour des managers que j’accompagne.
Elodie Pameole: Il y a un contour de la relation.
Olivier My: C’est ça c’est à dire que je viens en tant que coach et quand je viens en tant que coach, je n’ai pas de problème à aller voir la personne parce que je sais ce que je suis censé faire. Je suis déjà dans mon rôle, mais quand j’arrive à un endroit, voire même une soirée, tu vois, tu arrives dans une soirée en fait, moi seul je suis qui ?
Elodie Pameole: Mais c’est super intéressant ce que tu dis. Alors je vais te dire ce que je fais moi, comment je ressens quand je rencontre une nouvelle personne. À chaque fois je suis blank, transparente. C’est qu’en fait je ne suis pas.
Olivier My: Ouais parce que si tu étais vraiment blank, ça serait vachement différent.
Elodie Pameole: Non mais tu vois, c’est que j’arrive vraiment en page blanche et je pense que la personne en face c’est une page blanche, donc je nous mets à égalité.
Olivier My: Ouais d’accord.
Elodie Pameole: Je suis une page blanche, c’est une page blanche et Bonjour, t’es qui on va se rencontrer, tu vois ? Et du coup, il n’y a pas.
Olivier My: Il n’y a pas de nivellement.
Elodie Pameole: Il n’y a pas de nivellement. Je n’ai pas peur de toi. Tu n’as pas peur de moi. Puisqu’on ne sait pas qui on est et du coup, je trouve ça encore plus facile.
Olivier My: Ouais, donc c’est une manière d’y aller sans enjeu.
Elodie Pameole: Complètement.
Olivier My: Et au pire des cas, bah la personne voilà, ça matche pas et puis après tu peux shifter ouais.
Elodie Pameole: Ouais c’est ça, c’est que t’arrives pas avec, ni un a priori sur lui, ni en disant qui tu es parce que ça peut fausser aussi la relation si tu arrives tout de suite en te présentant.
Olivier My: Je suis pdg de tel truc et CEO de moi-même.
Elodie Pameole: Ouais, c’est ça et ça peut impressionner. Ils peuvent se dire bon bah moi j’ai rien à te dire alors qu’en fait j’essaie au maximum de m’effacer de l’équation. On arrive vraiment comme deux personnes lambda qui se rencontrent et qui ont des choses à construire ensemble en fait.
Olivier My: En tout cas, c’est une approche.
Elodie Pameole: Au moins une conversation.
Olivier My: Voilà. Oui, merci de nous partager à nous personnes qui ont du mal avec les relations. Mais je trouve que c’est un vrai sujet et de plus en plus je discute avec des gens. Cet inconfort de la relation, je le présente souvent comme ça parce que c’est des gens, je pense comme moi, qui ont cette envie de se connecter à d’autres personnes et qui ont cette forte appréhension, qui font qu’il y a plein de choses qui ne se font pas. Et en tout cas dans ton cas, effectivement, c’est une barrière qui n’a pas été là et tant mieux.
Elodie Pameole: Je pense que ça va m’aider dans la suite aussi de mon. Comme l’a dit Flavien mon acolyte. Je pense que c’est mon super-pouvoir parce que du coup comme j’attends rien de l’autre et je ne suis personne pour lui, on est vraiment sur le même pied d’égalité et c’est pour ça que je ne suis pas impressionnée même par les gens que je vais voir où je sais que c’est pour le coup des gens qui peuvent être extrêmement importants, que ce soit pour pitcher une levée de fonds, etc. J’arrive à les rendre transparents aussi.
Olivier My: Ouais, donc tu peux être pleinement toi sans forcément que ça transparaisse sur toi ou autre chose.
Elodie Pameole: Mais je pense que c’est relatif à mes croyances personnelles. C’est que je suis assez convaincue que quel que soit ton niveau de vie, quel que soit ce que tu fais, toi et moi, on est semblable. Et j’aurai beau rencontrer Bill Gates je ne serai pas impressionnée par lui parce que lui, on respire le même air. On a enfin voilà il n’a rien de plus que la plupart des gens ou que moi. Mais c’est vraiment très présomptueux de dire ça mais dans mon mindset, c’est vraiment quelque chose de très justement, d’humilité.
Olivier My: Et c’est important. Je discutais avec une autre personne que j’ai interviewée aussi. On parlait des personnes qui sont mises en lumière, typiquement les influenceurs ou même un Bill Gates qui arrive là et on se disait qu’est ce qui nous amène à pouvoir aller parler avec ces personnes là ? Je lui disais moi, ce qui m’aide à faire le mouvement, je ne dis pas que je suis à l’aise pour le faire, comme je te l’ai expliqué, mais des fois je le fais quand même. Mais la chose que je me dis dans ma tête lorsque je vais les voir, c’est ouais mais cette personne elle va aux toilettes aussi.
Elodie Pameole: Bah ouais. Il y a un truc qui est très sympa aussi, c’est de les imaginer tout nu. Il y a quelqu’un qui m’a dit ça il n’y a pas très longtemps dans un incubateur. Il m’a dit Moi, je les imagine tout nus. Je me suis dit Ah bon, d’accord. J’utiliserai peut-être pas ça mais ça m’a beaucoup fait rire.
Olivier My: Mais par contre la métaphore est belle, ça veut dire que tu peux les imaginer tout nu au sens, tu vois, juste en tant qu’êtres humains sans leurs apparats.
Elodie Pameole: Exactement.
Olivier My: Et c’est marrant tout ce qu’on essaie de faire pour simplement réussir à équilibrer une relation que tu fais naturellement et que je trouve super.
Elodie Pameole: C’est mon super-pouvoir.
Olivier My: Et donc tu rentres dans un nouveau monde. Donc je comprends mieux maintenant ce qui fait que tu y vas sans trop d’appréhension parce que.
Elodie Pameole: Je ne sais pas à quoi m’attendre.
Olivier My: Tu ne sais pas à quoi t’attendre, mais tu n’as pas peur de rencontrer des gens. Donc en fait, il y a déjà une dimension où tu y vas et dans le monde de l’entrepreneuriat. Mais en fait, c’est vrai de partout.
Elodie Pameole: Je crois que je n’ai pas peur de l’échec aussi.
Olivier My: Donc du coup, il y a encore un autre sujet qui est déjà extraordinaire.
Elodie Pameole: Donc du coup, même si je me dis je vais dans cet incubateur et qu’à la fin je me rends compte que je n’y arrive pas, alors forcément, je ne dirais pas que je ne serai pas triste, mais je ne prendrai pas ça comme un échec personnel.
Olivier My: Ouais, mais c’est justement d’autant plus beau dans une culture qui a beaucoup de mal avec l’échec.
Elodie Pameole: Je ne suis pas dans cette culture.
Olivier My: Mais justement, je trouve que c’est aussi un gros avantage. Se dire que quand tu vois depuis qu’on est gamin à l’école. Tu as fait comme l’école a fait en France. Oui oui, oui, oui, oui. Il y a une dimension où quand t’as pas une bonne note, c’est pas bien, tu te fais taper dessus. Moralement je veux dire. Mais il y a une dimension où échouer est pas quelque chose qu’on t’apprend non plus. C’est à dire que quand tu échoues, c’est mal.
Elodie Pameole: Quand tu échoues, c’est mal. Et souvent quand tu échoues, ça affecte ta personne. Alors il y a quelque chose que je différencie beaucoup, c’est le être et faire. Et tu peux faire quelque chose, pas de mal, mais rater quelque chose et toujours être quelqu’un d’incroyable. Sauf qu’en fait, il y a en France ce rapport entre être et faire, ce que tu fais deviens ce que tu es.
Olivier My: Il y a une association qui se fait directe ouais.
Elodie Pameole: Et moi je refuse ça. Je refuse. C’est pour ça que je te dis que non seulement j’y suis allée en n’attendant rien, en étant pas impressionnée par les gens, mais en me disant même si ils réussissent tous et moi je réussis pas, ben je me dirai bah c’est pas grave en fait. Je serai quand même quelqu’un d’exceptionnel. Non mais c’est vrai. Mais je crois que c’est très anglo-saxon de penser comme ça.
Olivier My: Mais du coup, toi, ça a toujours été le cas ou est ce que tu t’es reformatée d’une manière ou d’une autre à un moment donné de ta vie ?
Elodie Pameole: Non, je crois que ça a toujours été le cas.
Olivier My: D’accord. Et dans ta famille aussi du coup. C’est quelque chose qui navigue dans la manière dont vous interagissez ou c’est vraiment spécifique à toi ?
Elodie Pameole: Il n’y a pas eu beaucoup de challenge dans ma famille. Ils ont quand même tous un parcours très salariat, tu vois.
Olivier My: Ouais, donc plutôt safe.
Elodie Pameole: Plutôt safe. Donc je pense pas qu’ils aient eu beaucoup d’échecs ou de qu’ils se soient confrontés en tout cas à essayer quelque chose et à ne pas savoir où ça va nous mener. Mais non, non, je crois que je suis vraiment comme ça et du coup c’est quelque chose que je fais aussi, mon rapport aux autres. C’est aussi comme ça que je vis mon rapport aux gens, c’est que je n’attends pas grand chose d’eux au final. Ou en tout cas, même s’ils font des choses qui ne sont pas plaisantes, mon seuil de tolérance va être quand même assez élevé pour que je coupe une relation par exemple. Parce que je considère encore une fois que l’être et le faire sont différents.
Olivier My: Ouais, donc tu arrives vraiment à séparer les deux, qui est un vrai exercice de style aujourd’hui dans la culture dans laquelle on navigue. Donc c’est déjà super d’avoir aussi ça. Que de belles choses en tout cas.
Elodie Pameole: Mais je crois que c’est aussi. Enfin je pense que c’est un truc philosophique en fait. Je ne veux pas forcément mettre de mots dessus, mais de prendre les gens comme ils sont quoi. Enfin, sans leur coller une étiquette.
Olivier My: Et c’est très dur parce que dans la culture je vais dire judéo-chrétienne, mais celle dans laquelle on navigue, il y a énormément de mécanismes culpabilisants qui empêchent beaucoup de gens d’aller vers l’entrepreneuriat parce que qui dit aller vers l’entrepreneuriat, ça veut dire aller vers quelque chose que l’on veut et pas quelque chose que l’on doit. Et c’est la nuance qui est importante. Ça veut dire que quand tu fais quelque chose parce que tu dois le faire, c’est baisse la tête et tais-toi. Et là tu es vue comme une bonne personne qui suit les ordres et c’est quelque chose qui est très basé dans l’éducation. On le voit à l’école. Voilà. Silence. Tu ne parles pas à ton voisin, etc. Je ne dis pas qu’il faut parler à son voisin, mais.
Elodie Pameole: J’ai eu beaucoup de problèmes à l’école. Sur tous les bulletins Bavarde trop, bavarde trop.
Olivier My: Alors que de l’autre côté, quand tu fais quelque chose que tu veux bien sûr sans péter la gueule aux gens qui sont autour de toi, etc. Ben tu es en train d’exprimer ta pleine identité, mais avec les challenges, les dangers qui viennent avec et le risque d’être mis de côté parce que toi tu fais ce que tu veux alors que nous on fait ce qu’on doit et c’est ça que tu devrais faire.
Elodie Pameole: C’est vrai, c’est vrai. C’est s’autoriser en fait à être soi et à s’absoudre du regard des autres.
Olivier My: Tout à fait.
Elodie Pameole: Et chacun je pense a son histoire. Mais c’est vrai que s’absoudre du regard des autres c’est un challenge. C’est le challenge d’une vie je pense.
Olivier My: Bah en fait on est quand même des animaux sociaux comme on dit.
Elodie Pameole: Exactement c’est ça.
Olivier My: Et la société marche parce qu’il y a d’autres gens aussi autour.
Elodie Pameole: Complètement. C’est comme dans le cercle familial dans lequel on a été élevé. Si le regard, le jugement a été très prégnant et en même temps, bon, c’est vrai que soit on se crée par opposition en disant j’ai été très jugé, donc moi je ne serai pas jugé ou je serai aussi jugeant. Bah voilà, on ne peut jamais déterminer ce que sera la personnalité ou la réaction d’après. Mais c’est vrai que je pense que l’univers dans lequel on a été élevé peut déterminer peut-être notre capacité à s’absoudre du regard de l’autre.
Olivier My: Et justement, l’entourage, parce que ça, c’est un vrai sujet. Bon, la plupart des choses dont on parle sont des vrais sujets, hein. Mais c’est vrai que.
Elodie Pameole: Tout est vrai.
Olivier My: Mais l’entourage est un sujet qui revient beaucoup dans le monde de l’entrepreneuriat et dans le monde du coaching de manière générale. Parce que quand tu rentres comme ça dans un incubateur, tu es avec 25 personnes où vous réfléchissez de la même manière. Tu disais que tu as une famille qui n’est pas entrepreneure en tant que telle, donc qui ne réfléchit pas forcément de cette manière là. Je ne sais pas si ton entourage de copains copines réfléchissait déjà comme ça, mais est ce que tu as dû faire du tri à cette période là ou est ce que ton mindset de ne pas trop attendre des autres a fait que tu as pu naviguer avec plein de gens différents et c’était ok ?
Elodie Pameole: Alors non, je n’ai fait aucun tri parce que j’ai la chance d’être entourée de très très bonnes amies, très très bons amis, mais qui sont adorables parce qu’ils m’acceptent comme ça. Donc en fait, je pourrais arriver avec 100 idées par jour en me disant j’ai pensé à ça. Oui, d’accord, ok, très bien.
Olivier My: Oui, d’accord.
Elodie Pameole: Oui. Oui, d’accord. Ok. Encore une. Super! Vas y! Fonce! On est avec toi. Ils sont vraiment très. Ils se disent Bon bah elle est comme ça, il n’y a pas de problème quoi.
Olivier My: C’est cool parce que c’est vrai qu’il y a beaucoup d’histoires d’entrepreneurs qui font le tri dans leur entourage, mais souvent parce que leur entourage est limitant.
Elodie Pameole: Oui.
Olivier My: Tu vois, c’est que des fois il y a des personnes qui ont besoin de boost, d’avoir des gens qui les comprennent pour justement aller plus loin. Mais c’est parce que ils ont besoin de quelqu’un tu vois.
Elodie Pameole: Il y a juste un truc que mon père m’a dit qui m’a fait beaucoup sourire. Il m’a dit tu vas te lancer. Bon, moi je connais des gens où ça s’est très mal passé. Entrepreneuriat. Tu préférerais pas être une haute fonctionnaire à La Poste ou ce genre de choses ?
Olivier My: Haute fonctionnaire à la Poste.
Elodie Pameole: C’était ça le goal, tu vois ? Et je me suis dit bon, il est mignon, mais c’était un peu un truc de protection en se disant bon, elle va partir dans quelque chose de fou quoi. Ce serait bien qu’elle ait quelque chose de très fixe, le fonctionnariat tu vois.
Olivier My: C’est marrant, hein, les modèles qui viennent aussi des générations d’avant.
Elodie Pameole: Exactement pour eux que je sois safe. Ça aurait été d’être fonctionnaire.
Olivier My: Alors que je suppose que tu te sens safe en faisant ce que tu fais.
Elodie Pameole: Surtout que je l’étais quand je travaillais à l’hôpital.
Olivier My: C’est vrai en plus.
Elodie Pameole: Donc c’est pour ça qu’il me disait ça. Et pour lui, j’avais complètement cutté la sécurité pour aller vers un monde inconnu d’entrepreneuriat parce que j’aurais pu rester fonctionnaire.
Olivier My: Trop marrant. Trop marrant.
Elodie Pameole: Il s’est dit bon bah qu’est ce qu’elle fait ? Et puis bon, voilà, moi ça m’a fait sourire parce que ça n’avait pas beaucoup d’importance. J’ai pris ça comme quelque chose de très mignon, parce que c’était protecteur.
Olivier My: C’est affectueux au départ.
Elodie Pameole: C’est affectueux. Exactement. C’était affectueux de se dire bon ben elle part vers l’inconnu.
Olivier My: Et donc incubateur. Tu apprends ce que c’est que de monter une boîte. C’est ça. Mais après il y a la réalité de cette société. C’est à dire qu’il faut que tu apprennes à faire du packaging, il faut que tu apprennes la logistique et donc tu apprends tout ça dans l’incubateur ?
Elodie Pameole: En fait non, pas du tout. C’est vraiment quatre mois, tu vois, ou tu apprends à être, la différence entre une SAS et une auto-entreprise. Je te le disais, tous les leviers marketing à faire des personas, à faire voilà. Ensuite on te lâche au bout de quatre mois et c’est à toi de faire tes premiers pas. Donc là je suis passée en primaire.
Olivier My: Félicitations, tu apprends à lire.
Elodie Pameole: Et exactement là j’ai commencé à lire et beaucoup sur Google et YouTube. Tu vois, quelque part tu cherches l’information.
Olivier My: C’est à dire que tu as encore besoin de chercher de l’information après les quatre mois.
Elodie Pameole: Complètement. J’ai besoin de chercher l’information pour savoir comment faire un site internet parce qu’il y a 25 entreprises qui sont incubées, mais ce n’est pas du cas par cas. On a des sessions plénières, mais c’est à toi de rapporter ce qu’on te dit à ton propre business, ton propre business model, ton propre. Donc finalement, tu as quand même un travail à faire après, on ne te mâche pas le travail, mais déjà tu as quelques notions, ce qui est très bien.
Olivier My: Mieux que rien.
Elodie Pameole: Mieux que rien. Exactement. Surtout quand tu viens du salariat, que tu ne sais pas ce qu’est un persona par exemple. Tu vois, tu as quelqu’un qui a fait quinze ans de marketing, qui vient te donner un cours de 5 h. Tu es content tu vois.
Olivier My: C’est toujours ça de pris.
Elodie Pameole: C’est toujours ça de pris. Après, tu fais ton propre persona, tu vas toi-même créer ta ligne éditoriale, etc. Mais au moins tu as des notions de ce qu’il faudrait faire.
Olivier My: Et vous n’avez pas de coaching un peu personnalisé, tu vois, genre 1 h ou deux sur quatre mois avec des gens, c’est vraiment des plénières où ils vous amènent des choses et après débrouillez-vous ?
Elodie Pameole: Après il y avait des travaux de groupe où on pouvait challenger les projets de chacun avec quand même un prof qui a regardé un peu les résultats. Mais non, c’était je pense.
Olivier My: C’est plus au final, c’est un peu plus old school avec un peu magistral, avec une personne qui vient à chaque fois, qui au demeurant peut être très inspirante.
Elodie Pameole: Exactement.
Olivier My: Mais après c’est débrouille-toi quoi.
Elodie Pameole: C’est voilà, c’était tu es motivée, tu vas transposer ce qu’on vient de te dire à ton propre business et tu vas continuer à chercher de l’information. Et c’est vrai que c’est ce que j’ai fait pendant un an après. Donc trouver de bons prestataires, des produits, faire des démarches pour obtenir un prêt pour acheter les premiers produits, trouver un designer pour créer un logo. Enfin voilà toutes ces choses là qui prennent du temps. Et c’est là où c’est intéressant, parce que là, c’est le voyage qui commence. Et quand on a l’idée, l’idée elle est bien jolie, mais elle ne nous dit pas tout le chemin.
Olivier My: C’est ça. La réalité est souvent un peu différente.
Elodie Pameole: Et en fait, c’est de se rendre compte que c’est un apprentissage quand on apprend à être entrepreneure. On apprend à chercher l’information, on apprend à s’entourer des bonnes personnes. Et donc je lance le site internet que je fais moi même grâce à aussi un entourage que je me fais à ce moment là qui m’apprend des choses. Et l’aventure commence. Donc ça c’était c’était super.
Olivier My: Donc c’est un changement apprenant au sens où tu dois aller chercher l’information, la consolider toi-même, la mettre en œuvre.
Elodie Pameole: C’est ça, te tromper aussi parce que tu ne l’as pas forcément toujours les bonnes infos.
Olivier My: Tu te rappelles des erreurs de début que tu as faites ?
Elodie Pameole: Complètement. Alors c’était vraiment par rapport à ma DA, au marketing, J’avais encore une fois 1000 idées. Il n’y avait pas de cohérence entre le packaging, le logo, le allo maman bobo. Par exemple, ça s’appelle Allo maman Bobo, mais j’avais adoré une photo de Marilyn Monroe avec une bulle et j’avais pris ça en égérie. Sauf que Marilyn Monroe, elle n’a jamais été maman, tu vois, il y avait un petit tu vois.
Olivier My: Il y a un petit décalage.
Elodie Pameole: Un petit décalage, mais parce que j’avais trouvé ça joli, je me disais ça ferait un peu fancy alors que j’étais sur un truc de réconfort. Donc voilà, ce qui était intéressant là dessus, c’est que cette image est restée pendant un an. Ensuite, j’ai eu des stagiaires, j’ai eu des personnes qui ont travaillé là dessus et on a refondé le tout. Et je me dis se tromper, c’est ça aussi, c’est de lancer une marque et de se dire bah finalement ça ne marche pas, on revient en arrière, on change. Les premiers packagings étaient vraiment très moches, même si j’adore la personne qui me les avait fait, mais il avait vraiment suivi mon cahier des charges et finalement je me suis dit il faut faire plus simple. Donc voilà. Et c’était super de se dire bah vaut mieux commencer comme ça que se lancer dans une très grosse marque au départ avec beaucoup d’ambition et de se dire on change en cours de route. Moi du coup, je me suis dit je vais quand même faire dans une petite niche, comme ça je vais pouvoir évoluer et avancer sans forcément avoir le regard de la sphère entrepreneuriale.
Olivier My: En même temps, en faisant ça, tout ce que tu expérimentes, si ça ne marche pas, ça te coûte moins cher.
Elodie Pameole: Exactement.
Olivier My: Et au pire, si ça marche pas, tu vas juste amplifier cette chose là.
Elodie Pameole: C’est ça. Et donc du coup, quand j’ai trouvé ce qui marchait vraiment, bah du coup, comme tu dis, j’ai amplifié ou là j’ai commencé à communiquer, à faire beaucoup de communication sur faire de la publicité parce que j’avais trouvé mon credo et le bon discours.
Olivier My: Et justement, dans l’histoire de cette boîte là que tu as monté, combien il y aurait de parties pour toi si tu devais raconter l’histoire.
Elodie Pameole: De parties, c’est à dire.
Olivier My: Des étapes, tu vois. Des phases.
Elodie Pameole: La V1, la V2 ?
Olivier My: Ouais, un peu ça. C’est à dire qu’au début tu avais le petit bébé qui se cherche, qui fait des petites erreurs de DA, etc. Ensuite, tu me dis il y a un truc qui a marché et boum, tu as accéléré.
Elodie Pameole: Il y a quatre parties.
Olivier My: Il y a encore deux autres parties derrière. Ok, donc là, la deuxième partie de ce que tu dis, c’est qu’il y a quelque chose qui a marché. Tu t’es dit Je vais l’accélérer. Et donc c’est là où je commence maintenant à communiquer plus largement et à être présente.
Elodie Pameole: Et à en être fière aussi, à être fière de ta marque, de commencer en plus à en parler parce que tant que c’était encore pas top, j’en parlais pas beaucoup. Il y a le Covid qui est une forte étape, parce que là, c’est encore une fois une agilité incroyable. Donc j’étais encore incubée par l’incubateur c’est à vie en fait. Mais l’incubation c’était quatre mois et en fait l’incubateur m’avait proposé des locaux.
Olivier My: Ah c’est cool ça !
Elodie Pameole: Donc ça c’est super! Donc c’était des locaux pendant deux trois ans, donc tu n’es plus incubée, mais tu es quand même dans l’incubateur, enfin dans le bassin si tu as besoin de parler à quelqu’un. Malgré tout tu peux et ils te proposent un local de neuf mètres carrés. Je me rappelle, j’avais mis tous mes produits et le jour du confinement, enfin un petit peu avant, ils nous disent on va fermer. Donc je n’avais plus accès à mes produits. Et là t’as un site qui tourne avec des commandes et là, je me rappelle encore une super influence, mon compagnon qui me dit J’ai l’intuition que ce ne sera pas que deux semaines. Je me suis dit bon, je vais fermer le site pendant deux semaines, ça va, ça se tient. Et il me dit J’ai l’impression que c’est pas que deux semaines. On prend tous tes produits, on emmène tout à la maison.
Olivier My: Un emménagement !
Elodie Pameole: Exactement. Donc là, je vide neuf mètres carrés de produits que j’emmène dans un appartement assez grand mais au quatrième étage sans ascenseur.
Olivier My: Bien évidemment ce serait pas marrant sinon.
Elodie Pameole: Mais tu vois, c’est là où je me dis c’est génial parce que moi je suis complètement un peu fofolle et là, c’était venu de lui, il m’a dit je ne pense pas que ce ne sera que deux semaines. Et ça a duré trois mois je crois le confinement.
Olivier My: Oui, ça a duré en tout cas un certain temps.
Elodie Pameole: Un certain temps.
Olivier My: C’est sûr.
Elodie Pameole: Voilà. Et donc du coup, ce confinement comme tu le sais, les gens avaient beaucoup de temps. Donc beaucoup de gens ont découvert mon site internet et mes stories qui étaient très drôles et très réconfortantes à ce moment-là puisque j’avais créé la box quarantaine.
Olivier My: Ah !
Elodie Pameole: Bah oui, j’avais mes produits à la maison. Je me suis dit qu’est ce que je veux en faire ? J’avais vraiment de quoi faire une box quarantaine. Avec un petit chocolat, tu avais un petit livre pour essayer de garder les rails au niveau psychologique. Tu vois le petit livre pour se relaxer en toutes circonstances. J’avais des mandalas, j’avais plein de petites choses comme ça et j’ai créé une box en fait, avec quatre ou cinq produits. Et voilà, ça a explosé.
Olivier My: Donc là, vraiment, le Covid a été une période où justement, non seulement t’as exprimé pleinement ta créativité et en plus tu as pu apporter un peu de bonheur aux gens qui étaient enfermés chez eux.
Elodie Pameole: Et vraiment, c’est pour moi. C’était une période que j’adore et j’ai de très bons souvenirs parce que je permets aux gens d’écrire des petits mots en faisant les box. Et là, j’étais pleine d’émotions chaque jour parce que je voyais passer des petits mots. Tu es tout seul pour ton anniversaire, je t’envoie cette petite box, c’est trop mignon, Tu vas accoucher dans quelques jours. On pense à toi, on est avec toi. Et donc ils achetaient des produits et je faisais les box, mais c’est surtout les messages. Je me faisais le relais qui me touchait. Et donc je partageais ces messages, bien sûr de façon anonyme, mais je partageais les mots et donc les gens plus ils voyaient des mots touchants, ils se disaient ah ben moi aussi j’ai ma cousine qui va être toute seule à son anniversaire. Donc ça a complètement fait un effet boule de neige, de réconfort et de bien être. Et on regarde après son voisin, son copain, son cousin. Bref, ça a été vraiment le vecteur de bonnes énergies dans une période où on était quand même tous stressés, anxieux, angoissés, parano parce qu’on pensait qu’on allait tous l’attraper. Donc il y a vraiment ce temps fort qui reste un très très bon souvenir.
Olivier My: Mais aussi parce que toi, tu as tout fait à ce moment là. C’était vraiment toi qui faisait chaque box à la main.
Elodie Pameole: À la main. À la maison.
Olivier My: C’est ça !
Elodie Pameole: Donc je montrais aux gens Regardez mon salon. Et puis du coup, c’était aussi très drôle avec les voisins qui voyaient des tonnes de produits arriver puisque je continuais à me faire livrer des produits. Donc c’était vraiment une période géniale pour moi. Je suis vraiment désolé pour ceux qui n’ont pas vécu un bon COVID, mais moi c’est vrai que ça a été un peu l’explosion du site.
Olivier My: Du coup ça c’est laquelle phase ?
Elodie Pameole: 3.
Olivier My: Phase une, deux ? Ça c’est la phase trois. Donc en fait une accélération contextuelle.
Elodie Pameole: C’est ça contextuelle. Exactement. Donc là, ça prend beaucoup plus d’ampleur quand tu as 40 ou 50 commandes par jour, tu dois aller à la poste en remplissant ta voiture. Tu vois, c’était vraiment extraordinaire.
Olivier My: J’espère que la poste à laquelle tu es allé était efficace.
Elodie Pameole: Ouais elle était efficace.
Olivier My: Parce que si tu devais livrer tous ces trucs là un peu à la main à chaque fois.
Elodie Pameole: Non, non, là c’était. Et puis c’était aussi l’ambiance entre les gens. Les gens communiquaient beaucoup et c’est vrai que je me faisais une joie de repartager ce que je recevais, que ce soit en DM ou parce que je sentais l’émulation.
Olivier My: Donc tu étais déjà sur les réseaux à ce moment-là ?
Elodie Pameole: Oui, oui, oui, oui.
Olivier My: Au delà du site internet.
Elodie Pameole: Oui, oui, J’avais déjà à peu près 6 ou 7000 followers sur Instagram aussi sur voilà donc un peu sur Tik Tok. Donc c’est vrai que je pense que ça a passé le temps ensemble en fait, avec avec mes clients, c’était cool.
Olivier My: Ouais, mais c’est une manière aussi de reconnecter sur un angle qui est plus joyeux aussi.
Elodie Pameole: Oui, exactement, c’est ça. Et la quatrième phase, je dirais que c’est la phase de l’ennui.
Olivier My: On y revient.
Elodie Pameole: On y revient. Exactement. Et je ne sais pas si ce sont des cycles mais où là ça commence à ronronner. J’ai, on va dire dépassé tous les obstacles, j’ai tout créé. J’ai aussi permis à pas mal de personnes de s’amuser avec la marque parce que je prenais à peu près six sept stagiaires par an. J’ai eu un alternant aussi. Puis moi comme je suis creative, les premiers échanges avec mes stagiaires, c’est Vous allez vous amuser, vous allez vous amuser avec la marque, vous allez créer. Donc je leur permets ça aussi donc du coup c’est super. Et puis cette phase d’ennui qui n’est pas un ennui fondamental, mais c’est juste, je me dis j’ai l’impression d’avoir tout fait, même si je n’ai pas monté la marque sur un chiffre d’affaires incroyable. Mais quand même, je suis assez fière de ce qui s’est passé. Je commence à me dire il n’y a plus rien à faire et je sens un petit peu que la marque m’échappe. Je ne sais pas comment dire. Comme si l’entité avait besoin de passer à une autre échelle.
Olivier My: Ok, parce que du coup, vu que tu disais que les gens allaient un peu jouer avec, forcément elle t’échappe un peu parce que les gens créent des choses qui ne sont pas.
Elodie Pameole: Et j’aime ça de les voir jouer avec.
Olivier My: Ça veut dire que c’est quelque chose qui résonne avec eux et donc ils ont la capacité de pouvoir faire des choses avec. Par contre, tu te dis il y a une étape supplémentaire de la boîte, mais potentiellement que ce n’est pas avec toi.
Elodie Pameole: C’est ça, je me dis en fait il y a, il y a forcément quelque chose à faire en plus, mais j’ai pas envie de le faire. Je pourrais, je pourrais me dire je fais rentrer un fond, je fais une levée de fond ou là je pars vraiment sur plus de produits, plus de box, plus de création. On refait les packaging, on peut être distribué à Decitre, à la Fnac, etc. Mais je sens que ce n’est pas mon chemin.
Olivier My: Et tu te rappelles du moment où tu t’es dit ça ?
Elodie Pameole: Je crois que je me suis dit ça en 2022.
Olivier My: Ouais, et tu n’étais pas malade ce jour, ce jour là.
Elodie Pameole: Non, mais je commençais à ne plus prendre beaucoup de plaisir à faire les box. Tu vois, quand tu es un entrepreneur qui dit Ah, j’ai des commandes, tu vois, c’est que c’est mal barré. C’est qu’en fait la plupart des gens sont hyper contents en disant ouais, c’est génial.
Olivier My: Je suis en train de vendre des choses.
Elodie Pameole: Je suis en train de vendre et moi je me dis bon, je suis très reconnaissante et j’adore les clients et énormément de clients récurrents, mais je sens que ça commence à m’épuiser, tu vois. Enfin, j’avais un peu l’impression de retourner dans le salariat où tu n’as pas d’émulation.
Olivier My: Y’a une dimansion répétitive au final, ça faisait combien de temps ?
Elodie Pameole: Eh bien, de 2019 à 2000, 2022.
Olivier My: Ouais. Donc c’est ça trois ans. Il y a un peu le côté.
Elodie Pameole: Relations.
Olivier My: Non mais c’est marrant, hein, C’est une relation avec une idée, qui était une obsession pour toi. Fusse un temps. Et qui après tu l’as vu maturer et c’est comme n’importe quelle relation.
Elodie Pameole: Exactement.
Olivier My: C’est marrant, il y a vraiment. Ce n’est pas qu’une théorie, Je veux dire, il y a quelque chose qui se répète.
Elodie Pameole: Complètement. Il y a un truc que tu dis tu fais de la même chose tous les jours, le même process, les mêmes. Donc ça revenait un peu à la routine quand tu es dans le salariat. Et je me rappelle d’une chose qu’on nous demandait une question qu’on nous posait à l’incubateur, c’était quels étaient vos objectifs pour votre société. Et j’étais la seule sur les 25 à dire revendre ma société.
Olivier My: Parce que tu es dans la dernière phase, tu es toujours dans l’incubateur au sens où tu discutes avec les gens ?
Elodie Pameole: Non quand j’étais au tout début de l’incubateur.
Olivier My: Ah ok déjà à l’époque.
Elodie Pameole: Ils demandaient à l’époque quelle va être la finalité de votre boîte. Et je me rappelle, j’étais la seule à dire ça sur les 25 et les gens me disaient Mais quand même, c’est ton bébé, tu vas te séparer de ton bébé. C’est ça ton objectif ? Tu vois, tu veux te lancer pour après la revendre. Et ce truc là, tu vois, a commencé à re-résonner en 2022 en me disant mais en fait c’est ça que j’avais dit. Donc c’est ça que je vais faire.
Olivier My: Ça veut dire quand même que tu avais une vision…
Elodie Pameole: Éphémère.
Olivier My: Saine, de l’entrepreneuriat aussi.
Elodie Pameole: Exactement.
Olivier My: C’est à dire pas l’entrepreneur qui est, encore une fois je réutilise le terme parce que je trouve qu’il y a vraiment quelque chose comme ça derrière, obsédée par son idée, jusqu’à l’amener avec lui dans sa tombe quoi, tu vois.
Elodie Pameole: Ouais, moi je crois que je suis assez lucide sur les idées que je peux avoir et je suis assez lucide sur le fait qu’elles ne m’appartiennent pas forcément en fait. Je pense que je dois être un canal de quelque chose qui a besoin d’être peut-être mis en 3D. Mais je n’ai pas ce truc qui est relatif à l’ego en disant c’est mon idée. Même si j’ai été parano à pas forcément en parler parce que je voulais que ce soit moi qui l’emmène, qui la crée. Mais je n’ai pas ce truc en me disant ça m’appartient tu vois. Et c’est pour ça que je permettais à mes stagiaires ou mes alternants de jouer avec en me disant mais appropriez vous cette idée, appropriez vous la marque. C’est vrai que je n’avais pas d’ego là-dessus mais je n’ai pas une.
Olivier My: Attache trop forte.
Elodie Pameole: Non, je suis assez détachée donc c’est pour ça que je considère que c’est sûrement pas mes idées parce que je me fais juste le vecteur. Et donc du coup j’ai commencé à me dire mais pourquoi pas faire ce que j’avais dit donc j’ai mis quelques annonces sur les sites pour reprendre des entreprises et je l’ai vendue.
Olivier My: Et du coup c’est arrivé il n’y a pas si longtemps que ça de ce que j’entends.
Elodie Pameole: Il n’y a pas si longtemps que ça. Le process a duré à peu près un an.
Olivier My: Ah quand même.
Elodie Pameole: Ouais, ouais, ouais, parce que j’ai fait des allers retours. Après, il y a eu pas mal d’acheteurs qui faisaient des allers retours aussi. Et le dernier, c’était vraiment le bon. Il était extrêmement pressé, décidé. Alors qu’il y a plein de gens, je ne vais pas dire que c’est des touristes, mais ils ont envie d’être entrepreneur. Ils se disent ça va être plus facile pour moi de reprendre une marque qui a déjà une notoriété, des clients récurrents, des réseaux sociaux. Et puis tu sens qu’ils reculent un peu parce qu’ils se rendent compte que ça va être lourd quoi c’est pas…
Olivier My: C’est comme si on envoyait un paquet, tu vois, qui déjà est lourd.
Elodie Pameole: C’est ça. Exactement.
Olivier My: Alors que toi tu l’as construit de petit. Et puis tu as rajouté des trucs au fur et à mesure, tu as jaugé, tu as déposé des trucs. Ouais.
Elodie Pameole: Et puis c’est vrai que faire perdurer une marque parce que il y a un fort branding quand même sur le moment.
Olivier My: Il y a un esprit, je suppose qu’on te voit un peu derrière. Quand on te connaît.
Elodie Pameole: Oui on me voit derrière. Et puis même l’envie même de ce site, c’est de réconforter les gens donc dans le choix des produits, il y a toujours quelque chose qui est soit second degré. Donc voilà. Donc je pense qu’il y a eu quelques allers retours, et puis le dernier, il s’est dit Non, moi je vais y aller, j’ai les capacités, j’ai les reins solides. Donc voilà.
Olivier My: C’est intéressant parce que ça veut dire qu’on a vraiment eu un chemin, là, de la naissance à l’adolescence presque pour ensuite te dire voilà, je suis lancée maintenant et je peux voler de mes propres ailes. Et à la fin, où il y a une acceptation que il y a un cycle de vie qui doit s’arrêter, on repart.
Elodie Pameole: L’enfant part à la fac.
Olivier My: Non mais c’est ça.
Elodie Pameole: Tu l’as plus chez toi,
Olivier My: Tu l’as plus chez toi et il ne veut plus partir avec toi en vacances. Donc du coup.
Elodie Pameole: Autant le laisser.
Olivier My: Mais je trouve que c’est là aussi l’intelligence que tu as. Je ne vais pas le mettre au passé parce que tu l’as toujours hein, mais de te séparer des choses quand il le faut. Ça veut dire que je ne sais plus il y a une personne qui m’a dit ça genre cette semaine, je ne sais plus la phrase exacte, mais d’une personne qui est milliardaire etc. qui disait je ne suis pas une des pires choses que j’ai faites, c’est de revendre trop tôt mes actions, tu vois.
Elodie Pameole: Ok, ok, ok.
Olivier My: Et effectivement, parce que quand tu fais de la bourse, tu vois ce que tu voudrais, c’est de vendre au plus haut avant que ça tombe. Et lui, ce qu’il disait, c’est ça, je crois, les secrets de ma richesse, c’est d’avoir toujours vendu trop tôt. Et je trouve que c’est assez représentatif de toi. C’est que tu aurais pu faire plus, tu aurais pu. Voilà, comme tu le disais.
Elodie Pameole: Continuer, à contre-coeur.
Olivier My: Tu as l’apprentissage. Tu fais des choses, tu fais intellectuellement tout ce qu’il fallait pour pouvoir exploser encore plus. Mais il y a une dimension émotionnelle aussi qui rentre en ligne de compte. Tu commences à t’embêter si c’est pour t’enfermer dans un salariat, et encore une fois, on pointe du doigt le salariat mais je pense…
Elodie Pameole: Parce-que c’est parce que j’étais salariée de ma propre société au final.
Olivier My: Ah tu es salariée de ta propre société, mais il y a une dimension ou en tout cas c’est important pour moi de séparer le statut de salarié ou d’entrepreneur avec l’esprit qu’il y a derrière. Parce que tu vois, quand tu étais consultante en RH, tu étais intrapreneure même si tu avais le statut derrière. Et donc je trouve justement que c’est un choix qui est à la fois courageux, sensé et smart.
Elodie Pameole: Oui merci.
Olivier My: Mais c’est voilà, c’est c’est toi comme je te connais d’avoir amené ça jusqu’au bout et je ne sais pardon vas-y ?
Elodie Pameole: J’avais envie de transmettre aussi.
Olivier My: Ouais.
Elodie Pameole: Tu sais, souvent quelques personnes m’ont demandé Mais pourquoi tu veux vendre ? Et je leur ai dit J’aimerais permettre à quelqu’un qui veut se lancer pour la première fois dans de l’entrepreneuriat d’avoir quelque chose d’à peu près balisé. Il fera aussi des erreurs.
Olivier My: Ses propres erreurs.
Elodie Pameole: Ses propres erreurs, mais il a déjà une base client, des gens qui commandent régulièrement. Donc dès le moment où il signe, il aura déjà des commandes. Là où quand tu commences, tu attends six mois, un an. Et j’avais envie d’offrir ça à quelqu’un. De dire Moi j’en veux plus parce que j’ai fait le tour. Mais j’ai envie d’offrir à quelqu’un le fait qu’il commence son aventure. Mais il a déjà quelque chose qui lui prouve que quelque part, il va réussir, même si c’est pas lui qui l’a mis en place. Il a qu’à continuer ou mettre des choses en place pour perdurer, mais au moins il achète quelque chose qui lui permet d’être entrepreneur. Et c’est vrai que c’est un néo entrepreneur aussi qui a repris et je trouve ça ouais c’était vraiment une envie de transmettre l’idée. De passer l’idée pour permettre à quelqu’un de devenir entrepreneur en fait.
Olivier My: Et en plus après il reprend la mélodie et puis ensuite il a juste à ajouter cette petite touche en plus.
Elodie Pameole: Exactement, c’est ça. Et lors de nos formations de passation, je l’ai vraiment encouragé en lui disant que.
Olivier My: Y a une formation de passation ?
Elodie Pameole: Et oui et oui où tu transmets déjà toute la charte graphique, tous les codes des sites internet, des réseaux sociaux, la création. Puisqu’il y avait énormément de création. J’ai créé beaucoup de produits, mais je ne pouvais pas lui transmettre ce que j’avais créé.
Olivier My: Mais quand tu dis formation de passation parce que nous on connaît ce que ça veut dire en entreprise les passation tu vois, genre les trucs ou les biseaux des fois les gens ils appellent ça. Le genre de truc où pendant deux jours, la personne elle est à côté de toi, elle te donne les trucs et après elle se barre, elle te dit ciao tu vois.
Elodie Pameole: C’est un peu ça. Ça a duré cinq jours, quatre jours.
Olivier My: Mais du coup, tu l’as quand même fait sérieusement. C’est à dire que en entreprise, souvent il y a un peu ce côté voilà, je le fais parce que je suis déjà en partance. Donc du coup tu vois, je délaisse ça, mais toi tu as vraiment voulu faire un truc qui était clean aussi parce que c’était ton bébé je suppose.
Elodie Pameole: C’est ça. C’est que je me dis c’est le moment de lui dire au revoir et de lui dire bah ton ou ta nouvelle nounou, tu vois, c’est ton nouveau parent, ça va être lui. Donc il fallait que je.
Olivier My: C’est à la fois touchant et triste quand tu dis ça. Je te laisse devant la porte, je sonne et puis je te présente à…
Elodie Pameole: Ton nouveau parent. Oui, c’est ça. C’était un peu le truc en disant je lui laisse la possibilité de s’exprimer, mais il faut quand même que je lui donne toutes les bases. Et en même temps, c’était des moments qui étaient très intéressants parce que ça me permettait de repartir un peu dans la chronologie aussi de tout ce que j’avais créé. Et je lui ai dit Mais n’hésite pas à faire mourir des trucs aussi qui n’ont plus lieu d’être, qui étaient là quand j’étais dans un certain mood, mais qui ne t’appartiennent peut-être pas, où tu n’es peut être pas en phase avec ça donc. Et je pense que ça a dû l’aider de voir que même si la marque est la même, le nom de la marque, le site est le même et l’univers sont les mêmes, à l’intérieur il pourra quand même créer des choses ou enlever des choses que j’avais créé.
Olivier My: C’est super parce-que tu lui a donné des permissions et des autorisations qui parfois, lorsque la personne elle veut aussi respecter ce que tu as construit, elle…
Elodie Pameole: Oui c’est ce qu’il me dit souvent et j’ai plutôt tendance à lui dire mais vas y, fais tout péter! Et lui il dit mais oui mais bon, quand même, tu as fait ça j’ai pas envie.
Olivier My: Mais c’est important je pense que tu vois l’action que tu as faite est super importante parce que au moins ça permet à la personne, quelle qu’elle soit de s’autoriser ça. Et l’autorisation est quelque chose qui est très dure de manière générale. Parce que, encore une fois, si je reprends ce que je disais tout à l’heure, on a été éduqué à faire ce qu’on nous demande de faire, à ne pas faire trop de bruit et pas s’exprimer pleinement pour qui on est.
Elodie Pameole: Je pense que si je ne l’avais pas fait, ça aurait été complètement un trip égotique.
Olivier My: Ouais.
Elodie Pameole: Tu vois où tu vends ta boîte, où tu fais la passation et tu dis alors ça, il faut que ça reste comme ça, ça aussi, ça aussi, tu vois le truc ?
Speaker1: Ouais.
Elodie Pameole: Ça aurait été vraiment un trip, ça aurait pas été moi et ça aurait pas été faire pour lui parce qu’il a quand même acheté un produit et il faut qu’il l’exploite. Donc le fait d’avoir ouvert le champ, je me suis dit là, je suis en phase avec moi même, je fais quelque chose de bien, vraiment, parce que il y a vraiment des gens qui, je connais des gens qui sont tellement attachés à leur marque, à ce qu’ils créent et ça en devient… Moi je me dis j’ai encore la notion que je pense que je suis un vecteur d’idées, donc je peux pas les me les approprier à 100 % en me disant il faut absolument que ça reste comme j’ai fait. C’est un peu despotique.
Olivier My: Despotique. Mais du coup, j’ai une dernière question pour toi, parce que ça nous permet de boucler la boucle.
Elodie Pameole: Oui.
Olivier My: J’ai une idée en tout cas, mais je te la pose quand même. C’est à la fin de ce processus-là, on est parti de la naissance à voilà au grandissage de tout ça et à la fin à la séparation. Et donc forcément, la question que j’ai en tête c’est Est-ce que là aujourd’hui, tu considères avoir fait le deuil de cette histoire qui vient d’être terminée ou est-ce que tu y es encore ?
Elodie Pameole: Alors je pourrais te dire que le deuil, je l’avais fait déjà un an avant.
Olivier My: Un an avant…
Elodie Pameole: La vente.
Olivier My: La vente ok.
Elodie Pameole: Au moment où j’ai mis l’annonce pour vendre, tu vois ? En plus, j’ai eu quelqu’un, peut-être un mois après avoir mis l’annonce qui était extrêmement motivé. On a eu beaucoup d’allers retours, Ça ne s’est pas fait sur le dernier moment parce qu’il n’avait pas eu son financement. Donc quelque part, ce travail de deuil, ça a été un peu accéléré. Je l’avais déjà fait. Et puis finalement, ça, J’ai du rester encore huit mois parce que ça ne s’était pas fait, donc du coup ça a été vraiment en dents de scie. Je me suis dit je te laisse, ah non, je te reprends, ah non, je te laisse, je te reprends. Et quelque part donc ça a été la concrétisation d’un cheminement qui avait déjà été fait un an avant.
Olivier My: Le fait qu’il y ait quelqu’un qui a répondu vite, c’est que ça t’a mis le pied dans la porte.
Elodie Pameole: La porte du deuil de me dire en fait, ça prend tout de suite. Donc, il faut que dans ton mindset, il faut que tu commences à réaliser ce que tu as fait. C’est ça que t’es en train d’abandonner ton bébé comme tu dis donc. Et puis c’est vrai que je pense que même sur les réseaux sociaux, les gens me voyaient un peu moins. Je pense qu’ils devaient sentir qu’il y avait quelque chose qui se préparait parce que du coup, comme je disais, il y avait des allers retours. Je pars, je reste, je pars. Donc c’est pas évident de te remettre. C’est comme si tu démarres une voiture, elle est lancée à 100 kilomètres h. Il faut un moment pour le temps de décélérer. Et puis comme tu sais aussi que j’ai beaucoup d’idées, il y a une autre idée qui avait déjà commencé à fleurir à peu près à ce moment là.
Olivier My: Quand la relation commence à s’étioler, on regarde un peu ailleurs. Et puis il y a une excitation différente qui arrive et effectivement ça brille d’un côté.
Elodie Pameole: Exactement tu me réinvitera dans un nouveau podcast quand j’aurai, quand j’aurai immatriculé la société.
Olivier My: Tout à fait. Mais en tout cas, c’est une très belle histoire.
Elodie Pameole: Merci beaucoup.
Olivier My: Merci beaucoup pour ton partage avec cette belle sincérité que tu as.
Elodie Pameole: Merci.
Olivier My: Et comme je te le disais avant qu’on démarre le podcast, il y a un paquet de cartes qui est à côté de moi que j’ai préparé rien que pour toi, avec quelques questions à l’intérieur. Donc ce que je vais te proposer de faire, c’est de prendre ce paquet là, de le mélanger et d’en tirer une au hasard.
Elodie Pameole: Que une ?
Olivier My: T’inquiète pas, il va y en avoir plusieurs.
Elodie Pameole: Ah très bien.
Olivier My: CHaque chose en son temps. Je te laisse la prendre.
Elodie Pameole: C’est moi qui la lit ?
Olivier My: Ouais, je te laisse la lire et puis ensuite y répondre.
Elodie Pameole: Qu’est ce que l’année passée t’as appris ? en 2024 du coup.
Olivier My: Oui, c’est ça.
Elodie Pameole: Alors elle m’a appris plusieurs choses. Elle m’a appris à être patiente.
Olivier My: Ouais.
Elodie Pameole: C’est pas mon fort.
Olivier My: Est ce que tu as un exemple précis ?
Elodie Pameole: Je te disais par rapport aux ventes par exemple.
Olivier My: À la vente, oui.
Elodie Pameole: Parce-qu’il y a eu quatre personnes avant. Et à chaque fois, tu crois que c’est le bon.
Olivier My: Forcément.
Elodie Pameole: Tu vois ? Et quand ça ne se faisait pas, pour le coup, j’avais une espèce de, pas de rage mais de truc en me disant mais je vais encore devoir m’en occuper. Tu vois ce truc que j’ai pas forcément bien vécu, tu vois. Et après, ce qui est très intéressant, c’est que le dernier, il a dû insister pour avoir accès à moi parce que je me disais bon bah c’est bon, encore un qui va se désister. Et il m’a fait trois ou quatre mails et je lui répondais pas le pauvre, je lui disais oui oui, bon, c’est ça, quand j’aurai le temps, je te laisse, je suis en vacances.
Olivier My: Et elle sait se faire désirer.
Elodie Pameole: Ouais, c’est ça. Alors qu’en fait c’est que il y avait trois quatre personnes. Mais comme je dis vraiment qu’il y avait, on sentait que ce qui les empêchait de signer le contrat, c’était la peur d’y aller alors qu’ils n’avaient pas fait le travail sur eux même avant. Donc je me suis dit mais pourquoi s’exercer sur ma boîte en fait ? Venez quand vous êtes prêts.
Olivier My: Ouais.
Elodie Pameole: Donc ça m’a appris à être patiente et à ne pas penser que je contrôle les choses.
Olivier My: Ah!
Elodie Pameole: Et oui, parce que du coup, comme je l’ai dit les trois fois d’avant, lui c’est le quatrième, trois fois d’avant, tu crois que c’est fait, c’est bouclé, tu maîtrises etc. Et en fait la vie te dit ben non, ça c’est pas c’est pas lui.
Olivier My: Et ben non !
Elodie Pameole: Et ben non et tu vas devoir attendre.
Olivier My: C’est ça !
Elodie Pameole: Tu vois donc en fait, ça m’a appris à lâcher prise et à avoir confiance. En me disant c’est pas parce que ça s’est pas fait avec certains que ça ne va pas arriver en temps voulu avec une autre personne. Donc ouais, ça m’a appris à être patiente, à ne pas penser que je maîtrise les choses quand je décide quelque chose, ça ne va pas se faire dans la minute. Donc ça, c’est le côté un peu capricieux que je peux déplorer et me dire voilà, il faut que je sois patiente. Enfin, c’est pas vraiment des caprices, c’est une impatience parce que souvent j’ai la vision de certaines choses, que je sais que ça va se passer comme ça. Mais je ne sais pas quand. Mais comme j’ai la vision et que pour moi c’est limite déjà réalisé, quand ça prend du temps, je comprends pas en fait je me dis mais je sais que c’est ce chemin là et je sais de vraiment je suis sûre à 100 % que ça va se faire. Donc voilà.
Olivier My: Et ces éléments là, c’est quelque chose que tu sens aujourd’hui, que tu as emmené avec toi ? C’est des leçons que tu as apprises l’année dernière, mais du coup, est ce que tu sens que tu les as amenés dans ta nouvelle aventure là ?
Elodie Pameole: Je continue à travailler là-dessus.
Olivier My: Ok.
Elodie Pameole: Je continue à travailler là dessus parce qu’en fait, comme je te dis, j’ai un rapport qui est très compliqué au temps. C’est que, après, je pense que j’ai de fortes intuitions dans la vie et que quand je suis sûre de quelque chose que ce soit positif ou négatif, mais généralement c’est souvent positif, je suis sûre que ça va arriver. La temporalité, en fait, c’est ça qui me challenge en fait, c’est pas comment ça va se passer, c’est pas comment ça va se passer, c’est surtout quand ça va se passer.
Olivier My: Ouais, tu as une conviction forte. De toute façon le résultat va arriver. Et puis après bah c’est comment je l’accélère au maximum du coup.
Elodie Pameole: Ouais, tu vois, par exemple pour mon nouveau projet, on en reparlera. Je sais pertinemment que ça va cartonner et je sais déjà que j’ai envie de revendre cette boîte au moins 20 000 000.
Olivier My: Bah c’est bien !
Elodie Pameole: Voilà, je me suis donné sept ans. Mais tu vois, quand tu sais quelque chose et que tu dois attendre que ça arrive, là j’en suis vraiment aux balbutiements. On a à peine fait le business plan. Tu vois donc.
Olivier My: Le fameux BP.
Elodie Pameole: Le fameux BP. Donc tu vois, c’est vraiment essayer de me faire je ne sais pas comment, si je devais schématiser ça mais comme un accordéon. Enfin, le temps des fois est étiré et je suis déjà à la fin du truc alors qu’il faut que je revienne dans le passé qui est le présent, tu vois ? Donc voilà, je suis déjà dans le futur qui est l’idée finale et il faut que je retourne maintenant et me dire qu’il y a tout un chemin à faire et c’est ça mon problème. Mais j’y travaille. En tout cas, ce que ça m’a appris cette année, c’est que il faut que je sois patiente mais surtout que il faut que je continue à travailler ça parce que ça ne va pas être réglé en quelques jours.
Olivier My: Oui, mais après, dans tous les cas, les expériences de vie vont t’aider à t’en rappeler quoi qu’il arrive.
Elodie Pameole: Complètement.
Olivier My: Donc tu vois, il y a encore plein de cartes. Donc ce que je vais te proposer de faire, c’est d’en sélectionner deux au hasard. Tu vas lire les deux et ensuite tu vas choisir à laquelle tu veux répondre.
Elodie Pameole: Quel était ton dernier moment d’audace ? Raconte le moi en détail ou parle moi d’une personne que tu admires particulièrement et explique moi pourquoi. Donc c’est soit ego trip ou.
Olivier My: Quand c’est parle moi de quelqu’un, c’est pas forcément quelqu’un d’autre effectivement, mais c’est quand même c’est orienté vers l’extérieur.
Elodie Pameole: Moment d’audace. Je vais te parler de quelqu’un que j’admire plutôt.
Olivier My: Ok, très bien. Allons-y.
Elodie Pameole: Et ben je vais te parler d’une entrepreneure que j’admire beaucoup qui s’appelle Kelly Massol. C’est la créatrice des secrets de Loly et je suis très très admirative de cette personne parce que en fait, elle ose montrer qu’elle réussit.
Olivier My: Ouais.
Elodie Pameole: Tu vois, ce qui est très tabou en France, comme tu disais tout à l’heure, il faut se faire petit.
Olivier My: Il faut que les gens sachent sans que tu aies besoin de leur dire.
Elodie Pameole: Exactement, c’est ça. Alors que elle, ça fait quinze ans qu’elle a monté sa boîte, donc elle a fait une LBO en 2023 et qui lui a permis de devenir business angel. Donc on la voit maintenant sur l’émission qui veut être mon associé. Elle est vraiment partout, on la voit partout, mais elle ose en fait montrer qu’elle réussit. Elle ose montrer qu’elle reste elle-même en fait. Et d’ailleurs elle le dit, j’ai toujours su que j’allais réussir. Donc ça peut paraître comme de.
Olivier My: Un peu de la vanité ce genre de chose là ouais.
Elodie Pameole: De la vanité exactement. Mais en fait je me dis il n’y a que comme ça que tu inspires les gens aussi. Parce que si tu as quelqu’un 15, 17 ans qui se dit j’ai envie de réussir, il va se dire En fait oui, je sais aussi que je peux réussir, je vais réussir. Et le fait d’avoir confiance en soi, ce n’est pas forcément de la vanité ou ce n’est pas un manque d’humilité.
Olivier My: C’est vrai qu’il y a un paradoxe entre justement la culture qui est de ne pas dire ce que tu fais de bien parce que sinon voilà, tu vas être mal vu parce que soit disant c’est de la vantardise et en même temps tout le business qui est fait par les influenceurs, qui te montrent ces choses là et on les pointe du doigt. Mais s’ils se font de l’argent, c’est bien parce que les gens veulent acheter ce rêve là d’une certaine manière. Et pareil pour l’argent. L’argent, c’est vu comme quelque chose qui est mauvais et donc.
Elodie Pameole: Très judéo-chrétien.
Olivier My: C’est ça c’est pour ça, on le met comme ça sur le bûcher, alors qu’en fait on est beaucoup à se dire. Je dis on parce que dans la vie, de manière générale, j’ai l’impression que l’argent aujourd’hui est source de liberté sous un autre angle.
Elodie Pameole: Complètement.
Olivier My: Et il y a pas de problème à apprécier l’argent.
Elodie Pameole: Puis l’argent, c’est un média.
Olivier My: C’est un média pour autre chose. Il y a des gens qui aiment bien l’argent pour l’argent, c’est encore autre chose. Et pourquoi pas tant que ça n’a pas d’impact négatif sur les autres.
Elodie Pameole: C’est ça.
Olivier My: Et ça, c’est beaucoup de blocages. Et c’est pour ça que je trouve que c’est un bel exemple de montrer qu’il y a des gens qui peuvent réussir, le montrer et le dire tout en étant centré sur eux. Et je suis sûr, j’en suis pas sûr parce que je connais pas la personne mais des fois tu discutes avec ces gens là qui des fois ont des millions sur leur compte en banque et ailleurs. Et quand tu parles avec eux, ce sont des gens qui sont parfois très simple, encore plus simple que d’autres.
Elodie Pameole: Mais elle est très très simple, je l’ai rencontrée.
Olivier My: Ah tu l’as rencontrée ?
Elodie Pameole: Je l’ai rencontrée lors du Big de la BPI. Très simple, très gentille. Elle a montré un petit peu. Elle est intervenue sur la scène du bang. Elle a montré l’envers du décor où elle dit J’ai été stressée. Je me suis demandé pourquoi j’avais accepté. Très authentique, donc pas du tout imbue de sa personne. Je lui ai parlé un petit peu de mon nouveau projet en une minute. C’était très compliqué, donc elle n’a pas tout compris. Mais j’aurai l’occasion, je pense, de la rencontrer à nouveau. Mais c’est que non seulement elle montre qu’elle a réussi, mais elle montre aussi son côté authentique de se dire ben oui, je ne suis pas toujours sûre de moi et des fois où là j’ai galéré. Mais en plus tu vois son intervention, tu as l’impression qu’elle a fait ça toute sa vie alors qu’au fond elle avait le palpitant, tu vois ? Et je trouve ça super intéressant. Et j’espère qu’il y aura de plus en plus d’entrepreneurs, hommes et femmes qui assument cette réussite en remettant l’argent à sa place. L’argent, c’est un média. Comme tu dis, ça peut être un but en soi, mais ce n’est pas un but en soi, c’est un résultat du travail de quelqu’un. C’est le résultat des idées que les gens ont. Ça ne fait pas leur personnalité.
Olivier My: Tout à fait.
Elodie Pameole: C’est une récompense. On travaille bien à l’école, on a des bonnes notes, on réussit bien dans son entreprise, on l’emmène au plus haut, on a des millions, on fait les courses, on a à manger. C’est juste. Non mais c’est vrai, c’est juste une résultante. Et pourquoi priver les gens de jouir de ce qu’ils ont ou de le montrer ? Pour moi, c’est vraiment un truc très très français de toujours se faire plus petit. Et en fait, de toute façon, c’est hypocrite parce que.
Olivier My: C’est ça et c’est ce qui crée aussi énormément de tensions internes chez les gens et dépressions. Et on nous connaît très très bien pour ça quoi.
Elodie Pameole: Oui donc voilà, je l’admire beaucoup. Kelly Si tu m’écoutes. Non mais vraiment. En plus elle est de Guadeloupe comme moi, donc.
Olivier My: Il y a déjà une connexion.
Elodie Pameole: Ouais, une petite connexion.
Olivier My: Je te propose un dernier tour quand même parce qu’il y avait beaucoup de cartes.
Elodie Pameole: Il y avait beaucoup de cartes tu veux que j’en fasse une autre.
Olivier My: Ce que je te propose, c’est que tu vas en sélectionner trois.
Elodie Pameole: Ok.
Olivier My: Mais tu vas me les donner à moi et c’est moi qui vais choisir la question.
Elodie Pameole: Trop bien.
Olivier My: La sélection est faite totalement au hasard.
Elodie Pameole: Non, non, non. Je sais exactement ce que je fais.
Olivier My: Alors je te les lis toutes les trois.
Elodie Pameole: C’est toi qui réponds ou c’est moi ?
Olivier My: C’est toi !
Elodie Pameole: Ah c’est moi.
Olivier My: Voyons! La première, c’est Qu’aimerais tu oser faire dans la vie ?
Elodie Pameole: Je réponds aux trois ?
Olivier My: Non, non, C’est que je veux juste regarder tes yeux quand je te dis la question pour que je puisse choisir. Si tu pouvais avoir un super-pouvoir, lequel serait-ce et comment l’utiliserais tu ? Trop facile celle là.
Elodie Pameole: Trop facile.
Olivier My: Ouais, c’est ça, Ouais. Si ta vie était un conte de fées, quel en serait le titre ? On va partir sur celle là.
Elodie Pameole: Si ma vie est un conte de fées, quel en serait le titre ? Elle a osé. Ce serait ça le titre.
Olivier My: C’est tout ?
Elodie Pameole: C’est tout.
Olivier My: Et tu imagines la charte graphique ?
Elodie Pameole: Ouais, ce serait une nana un peu wonderwoman, tu vois. Qui oserait tout. Tu sais vraiment pour moi en plus, c’est quelque chose que je chéris et je joue un peu avec ça. C’est que non seulement c’est facile pour moi, mais que je me mets des challenges en plus en me disant je vais aller parler à cette personne, je vais enfoncer cette porte juste pour le truc de me dire est ce que c’est possible de le faire ?
Olivier My: Tu nourris ton propre jeu ouais.
Elodie Pameole: Ouais mais des fois je vois bien que c’est un jeu. Parce que tu vois, je me dis bon quand même, t’étais pas obligée, mais c’est vraiment. Ouais, je pense, c’est ça. Donc le conte de fée, ce serait ça parce qu’en fait, le vrai conte de fée, c’est les rencontres qui découlent de cette appétence à aller vers les gens. C’est que non seulement je rencontre des gens super, mais en plus j’arrive à faire sortir des gens de leur persona, tu vois. Je rencontre des gens en ce moment, des gens qui sont très influents, qui ont des VC qui font des levées de fonds. Et en fait, le fait que j’arrive et que je leur parle comme si c’était mes potes depuis la maternelle. Du coup, ça les oblige à sortir de leur persona et je pense que ça leur fait du bien aussi d’être considérés comme des gens normaux.
Olivier My: Comme des êtres humains.
Elodie Pameole: Comme des êtres humains qu’on adule pas. Donc ouais, c’est ça, un peu ça le conte de fée. Et du coup, ça me permet de rencontrer des gens. Des vrais gens. Des gens dans leur authenticité. La plus, la plus pure quoi.
Olivier My: Une résonance de qui tu es.
Elodie Pameole: Oh, t’es gentil.
Olivier My: Bah super! Merci beaucoup en tout cas.
Elodie Pameole: Merci à toi.
Olivier My: Pour ce moment partagé.
Elodie Pameole: C’était merveilleux, j’ai adoré.
Olivier My: Et si des personnes veulent continuer la papote avec toi, comment est ce qu’elles peuvent te contacter ?
Elodie Pameole: Eh bien sur LinkedIn, tout simplement. Elodie Pameole ou sur Instagram avec le nom de mon nouveau projet qui s’appelle Neo Life.
Olivier My: Bah super, Merci beaucoup!
Elodie Pameole: Merci à toi Olivier.