#11 Sport, Mouvement et Compréhension de soi – l’expérience Ninja Warrior avec Mathieu Mancel

Description

Découvrez l’essence du changement avec Mathieu Mancel dans cet épisode captivant de ‘Change and Chill’.

Mathieu, passionné par le mouvement et le dépassement de soi, partage son voyage à travers les défis physiques et mentaux, notamment son expérience Ninja Warrior, révélant comment chaque obstacle surmonté a façonné sa vision de la vie.

Explorez comment l’adaptation continue et l’engagement envers le développement personnel peuvent transformer les craintes en forces.

Un récit profondément humain et inspirant qui vous poussera à réfléchir sur votre propre parcours de changement.

Pour contacter Mathieu : https://www.linkedin.com/in/mathieu-mancel/

Séquençage du podcast

[00:00:04] : Introduction et philosophie du podcast
[00:01:34] : Perceptions et défis du changement
[00:02:13] : Présentation de Mathieu Mancel
[00:03:43] : La vision de Mathieu sur le sport
[00:06:17] : Coopération vs Compétition
[00:09:27] : L’inspiration et l’impact des objectifs ambitieux
[00:12:49] : Le développement personnel dans le cadre du changement
[00:15:02] : Les sacrifices nécessaires au changement
[00:16:52] : Effets positifs de l’acceptation de son état actuel
[00:19:05] : Vision stratégique et amélioration continue
[00:22:48] : L’importance du petit changement
[00:26:02] : L’impact du regard et des commentaires extérieurs
[00:29:42] : Expérience à Ninja Warrior et défis personnels
[01:05:59] : Apprentissage post-Ninja Warrior
[01:14:56] : Conclusion et réflexions finales

Idées Clés

L’approche personnelle du changement par Mathieu

Mathieu aborde le changement sous un angle à la fois inspirant et intimidant. Il décrit le changement comme un paradoxe entre crainte et excitation, soulignant son importance vitale et inévitable. Sa perception est présentée comme une résistance naturelle au changement, mais également comme une nécessité pour éviter la stagnation, offrant ainsi une vue d’ensemble personnelle et globale sur ce sujet.

Présentation personnelle de Mathieu et ses valeurs

Mathieu se présente et partage sa passion pour le mouvement plutôt que le sport compétitif traditionnel, qu’il critique pour son encouragement à la compétition au détriment de l’entraide et du développement personnel. Il évoque son enfance influencée par des figures culturelles valorisant des actions morales et bénéfiques, et explique comment ses expériences en arts martiaux ont façonné ses valeurs personnelles.

L’expérience personnelle de Mathieu avec le sport et l’éducation

Mathieu critique la mentalité excessivement compétitive dans certains sports, comme le football et les arts martiaux, où la victoire est souvent valorisée au-dessus de l’expérience partagée ou de l’amélioration collective. Il partage des anecdotes personnelles et familiales qui illustrent les défauts de l’éducation sportive, prônant une plus grande focalisation sur la coopération.

L’inspiration et la mesure dans le changement personnel

Mathieu discute de l’importance de se mesurer à des personnes légèrement plus avancées pour encourager son propre développement sans se décourager. Olivier et lui élargissent cette notion au changement organisationnel, soulignant que les objectifs doivent être pertinents et motivants pour éviter la stagnation et la démotivation.

Expérience dans Ninja Warrior comme métaphore de développement personnel

Mathieu raconte son expérience dans “Ninja Warrior”, depuis sa préparation jusqu’aux enseignements tirés, en passant par les tensions émotionnelles vécues. Sa participation à l’émission illustre la nécessité de réaligner ses objectifs personnels, et comment les obstacles et déceptions l’ont aidé à transformer ses attentes initiales.

Synthèse finale et questions existentielles sur le changement

L’interview se conclut par des réflexions personnelles et philosophiques sur les leçons tirées des expériences de Mathieu, notamment dans “Ninja Warrior”. Il propose que la réussite ne se mesure pas seulement aux réalisations visibles, mais aussi à la compréhension et l’évolution personnelles qui en découlent, invitant à une réflexion continue sur la croissance personnelle.

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Olivier MY: Bienvenue sur Change and Chill, le podcast où l’on parle de changement, simplement. Je suis Olivier MY et avec mes invité.es, nous explorons comment le changement peut être une force positive dans nos vies. Des histoires inspirantes avec une touche de légèreté. Dans ce nouvel épisode, j’ai le plaisir d’accueillir Mathieu Mancel. Salut Mathieu, comment ça va ?

 

Mathieu Mancel: Salut Olivier, ça va super bien, Merci. Comme je te le disais un petit peu, je suis impressionné par ce côté matériel et ce professionnalisme, mais je sens que ça va hyper bien se passer donc je suis impatient d’attaquer.

 

Olivier MY: C’est marrant hein, quand on commence à avoir des micros, un enregistreur, des casques, etc, ça change la donne.

 

Mathieu Mancel: Ah ouais, carrément. Moi tu m’as dit ça va être chill, ça va être cool. Je me suis dit OK, super! Et puis tu as sorti le matos, il y a la pression qui est montée, un peu comme si j’étais en conf, comme toi, tu vois.

 

Olivier MY: Ouais, mais c’est un peu ça. Mais tu sais que l’idée initiale du podcast, c’était une dimension chill qui avec la musique qu’il y a en intro. L’idée c’était même de pouvoir faire ça en marchant un jour, tu sais, dans la campagne, seuls dans la campagne et on marche et chill quoi. Tu vois, on discute. Un jour je le ferai peut être.

 

Mathieu Mancel: Je t’invite pour le deuxième épisode à venir à la maison parce que je suis à la campagne et on ira marcher ensemble, ce sera cool.

 

Olivier MY: Avec plaisir, ça sera une belle expérience en tout cas. Bah super de prendre le temps. J’avais envie de prendre ce moment avec toi pour échanger. Et comme tu le sais, le thème du podcast c’est le changement. Et du coup en première question pour toi, c’est lorsque je te dis changement, qu’est ce que ça t’inspire ?

 

Mathieu Mancel: Je dirais déjà que ça m’inspire, par défaut, parce que j’aime l’idée de changement et en même temps on en parlait tout à l’heure. Des fois c’est effrayant le changement. Et d’ailleurs c’est pour ça que quand on fait de la conduite du changement, il y a beaucoup de gens, dont moi, qui ont de la résistance parce que tu ne sais pas ce qu’il y a. Donc souvent les gens vont aller se plaindre et peut être que vous allez vous reconnaître le côté, les râleurs c’est vachement bien, les critiques nanana c’est mieux à côté, mais en fait ils sont toujours là. Parce qu’en fait, aller voir ailleurs, c’est vachement flippant.

 

Olivier MY: Donc y a une dimension de crainte, d’anxiété.

 

Mathieu Mancel: Et d’excitation en même temps, ce paradoxe. Et pour moi, le changement en fait, c’est la vie. Parce que si tu ne changes pas, tu ne bouges pas. Tu ne bouges pas, tu es figé. Qu’est ce qui est figé ? Les choses mortes.

 

Olivier MY: Et c’est super que tu dises ça parce que je crois que le mouvement est quelque chose qui fait vraiment partie de ta vie et de ton activité. Et du coup, ça me permet de faire la transition. Est ce que tu pourrais te présenter s’il te plaît ? Je sais que c’est une question qu’on n’aime pas et je suis le premier à ne pas l’aimer. Donc j’adore quand je la pose. Mais voilà, si tu peux nous donner quelques phrases sur qui tu es.

 

Mathieu Mancel: Je me vengerai un jour. Mais donc, Mathieu, j’ai 43 ans, je suis l’heureux papa de deux enfants. Enfin deux ados. Mon fils Ethan qui a quinze ans. Ma fille Emma qui a douze ans. Donc c’est déjà des grands enfants.

 

Olivier MY: Et on les salue.

 

Mathieu Mancel: Coucou les enfants! Peut être qu’ils m’écouteront parce qu’ils regardent pas mal de mes contenus. Je suis passionné par le mouvement. Avant, je n’aimais pas parler du terme sport parce que je ne me reconnais pas dans les valeurs du sport. Dans beaucoup de valeurs. Par contre, dans le mouvement, j’aime beaucoup parce que le mouvement, ça ramène le changement comme tu dis. Mais le changement dans la tête, le changement dans les émotions, le changement dans le corps et un peu le dépassement aussi. Et j’ai toujours aimé ça en fait. Donc j’ai 43 ans, je suis des années 80, donc Génération Club Dorothée. Donc en fait, moi j’ai grandi avec Dragon Ball, j’ai grandi avec Jackie Chan, avec Schwarzenegger, etc. Avec Musclor, Cobra. Donc ce sont des gens qui avaient des grandes valeurs morales et qui se mouillaient en fait pour faire du bien.

 

Olivier MY: Les personnes d’ailleurs le voient pas, mais Mathieu a un T-shirt Dragon Ball Z. C’est qui d’ailleurs dessus ?

 

Mathieu Mancel: Ah bah là c’est la première transformation de Goku en super guerrier. Donc c’est le premier arc vraiment épique de Goku contre Freezer.

 

Olivier MY: Il te va très bien.

 

Mathieu Mancel: Merci. Merci. Je sais qu’il y a des gens qui me jalousent ma garde robe, celui là je l’avais acheté chez Gémo les gars.

 

Olivier MY: En tous cas, il y a quelque chose qui a créé une curiosité chez moi, c’est que tu disais que tu n’étais pas complètement aligné avec les valeurs du sport et le terme sport en lui même, du coup qui avait peut-être une sonorité ou une consonance ou un sens qui n’était pas celui que tu souhaitais. C’est quoi que tu entends par là ?

 

Mathieu Mancel: Alors en fait, il y a tout un paradoxe pour moi. L’histoire du sport, il y a l’histoire du dépassement de soi et ça je le comprends tout à fait. C’est important, même si parfois ça peut être un peu complexant, paralysant de se voir stagner. Il y a le côté comparaison par rapport aux autres. On dit toujours et ma mère m’a beaucoup dit quand j’étais enfant, l’important c’est de participer. Alors peut être parce que je n’étais pas très bon, mais peu importe.

 

Olivier MY: On la connaît cette phrase.

 

Mathieu Mancel: Ah oui. Mais en même temps, c’est justement ça. Mon mentor si jamais il nous entend, il ne sera pas du tout d’accord avec moi. Mais pour moi, l’important c’est de participer, de se prendre du plaisir et de s’améliorer. Et en fait, dans le sport, on met tout un ensemble de règles et à partir du moment où tu mets des règles, tu as envie de tricher, tu as envie de gagner. Et les sports populaires, ça va être des sports de compète. Donc moi je vois tout de suite l’esprit du foot. J’aime pas, quand mon fils a fait du foot petit, alors moi je suis pas Sports co, je suis pas foot. Le foot c’était Olive et Tom et j’ai vu que les terrains de foot étaient vachement trop petits en France donc ça m’a pas intéressé. Et puis je suis nul avec un ballon.

 

Olivier MY: Aussi, voilà.

 

Mathieu Mancel: Mais c’est surtout la taille du terrain. Et en fait, les parents ils jouaient leur vie, ils engueulaient les gamins mais mon gamin, il avait sept ans je crois. Les autres, ils jouaient leur vie au bord du terrain et ça m’a rappelé j’ai fait beaucoup d’arts martiaux traditionnels, donc petit j’ai fait du karaté. Du karaté shotokan, ça m’a beaucoup structuré. On aura peut-être l’occasion d’en reparler et plus tard en école d’ingénieur je suis parti faire son cousin coréen donc le taekwondo donc je suis deuxième Dan parce que j’avais la flemme de passer les autres en fait. Et en fait moi j’étais plutôt compétiteur technique donc plutôt les poomsae. J’aime bien l’élégance, la beauté du geste et on avait le club des starlettes qui faisait des combats, qui ramenaient des médailles et parfois j’arbitrais des compètes, etc. Et c’est pareil, les parents jouent leur vie, ils jouent la gagne, ils viennent ridiculiser les autres. Pour moi c’est pas les belles valeurs en fait. On est là pour aider les autres à s’améliorer. Il y a une notion de support. En plus, toi comme moi, on est des accompagnants et donc le sport ok si c’est pour t’améliorer et amener les autres. Le sport, si c’est pour briller en écrasant des gens médiocres, c’est pas des bonnes valeurs.

 

Olivier MY: C’est justement ce que j’entendais. C’est à dire qu’il y a des personnes qui jouent leur vie. Ce qui est important c’est que les autres perdent, que eux gagnent. Mais il n’y a pas cette vision de on a partagé un moment ensemble. Effectivement, les règles font qu’il y a un gagnant, un perdant. Mais au delà de ça, c’est une expérience humaine avant tout.

 

Mathieu Mancel: Exactement. Et là tu me fais penser au taekwondo. Donc j’étais plutôt technique aussi parce que déjà j’étais lourd, parce que là, aujourd’hui, je fais 83 kilos, à une époque j’en faisais 90. Il n’y avait pas beaucoup de personnes qui avaient mon poids, qui avait mon grade. Je n’étais pas très très bon combattant, mais parce que je n’avais pas compris. Et donc c’était la gagne, la gagne, la gagne et les gens. Tu vois il y en avait un qui était très très très très fort et qui me faisait peur et pourtant il était beaucoup plus petit que moi quand j’ai commencé le Taekwondo.

 

Olivier MY: Y’a des gens comme ça.

 

Mathieu Mancel: Moi je me souviens quand j’étais rentré dans ce club, les mecs qui étaient en train de s’entraîner, j’avais l’impression de voir un combat de Dragon Ball. Je faisais deux têtes de plus qu’eux, jamais je me suis frotté à eux. Ou alors c’était des gens qui étaient très nuls et qui avaient peur de me toucher, donc je n’ai jamais pris le plaisir. Et un jour, j’ai rencontré un collègue qui faisait du taekwondo qui arrivait de Grenoble. Isma, si tu nous écoutes. Coucou ! Et il m’a fait prendre conscience que c’était un jeu. Et là, en fait, lui, il s’adaptait à mon niveau aussi. Donc c’était un petit peu baissé. Puis il m’a dit tiens, tu peux essayer comme ça quand tu fais ça, tiens, tu viens provoquer un petit peu. Et là, il y a un petit côté analyse plaisir et on avait des échanges. Mais bien sûr qu’il pouvait me mettre K.O. Qu’il était très souple tout ça. Mais en fait, j’arrivais à le mettre en difficulté parce qu’il m’a appris à faire ça. Et on a un rôle de transmission. Et là c’est ok, si t’es juste pour de la gagne pour tout ça. Ouais bah tu peux aller tricher, super, mais tu te mens à toi même quoi.

 

Olivier MY: Ouais, c’est important de mettre ça en avant, parce que un peu comme tout sujet, là, on parle du sport. Le fait de mettre des règles dans le monde de l’accompagnement d’entreprise, typiquement là où tu interviens un peu et là où moi j’interviens aussi, il y a toujours les extrêmes qui font qu’au bout d’un moment on en perd l’essence. Et je trouve que le sport au départ, c’est les belles valeurs qu’on essaie de mettre à l’extérieur s’est galvaudé par les égos personnels, les objectifs personnels et on en perd la dimension collective. Et malheureusement, je pense que ça vient aussi de l’éducation. On a beaucoup plus été formés et éduqués pour la compétition qu’on a été formés pour la coopération. Ce qui est marrant parce que maintenant, c’est ce qu’on cherche à développer dans les entreprises. C’est pas si évident que ça et c’est pas quelque chose qui fonctionne par l’injonction.

 

Mathieu Mancel: C’est intéressant ce que tu dis. Moi j’ai pas une grosse culture sportive parce que je préfère m’entraîner que regarder ce que font les autres en fait.

 

Olivier MY: Ah oui d’accord, c’est pas comme moi par exemple, j’adore regarder le tennis, mais j’aime pas trop le tennis au sens jouer au tennis.

 

Mathieu Mancel: Ok en fait, j’aime pas spécialement regarder le sport parce que déjà j’aime pas trop regarder la télé, j’aime pas voir tout ça. Des fois, j’aime bien aller m’inspirer plutôt sur YouTube, choper des trucs, mais de l’inspiration avec des gens qui sont au niveau juste au dessus de moi. Pas beaucoup trop loin parce qu’en fait c’est complexant, mais ça me permet d’ouvrir des portes et ce que j’aime c’est surtout bouger et ce qu’on voit par contre, mon fils avait fait un petit peu de basket aussi. Le collectif, c’est ça qui joue en fait. Alors des fois, tu as un grand homme qui va réussir à construire un collectif autour de lui, mais parce que c’est un leader charismatique et en fait il a même pris limite pas d’effort à faire, c’est naturel. Et la plupart des équipes c’est pas ça. Et donc le boulot de l’entraîneur, je pense, c’est justement de réussir, comme en entreprise, à créer ce collectif parce qu’ils viennent tous pour marquer, gagner et c’est ça qui compte.

 

Olivier MY: Et créer un collectif, c’est pas si évident. Ça nécessite une vision stratégique déjà, mais aussi une appétence relationnelle pour essayer de comprendre qu’il y a une somme d’individualités qui ont chacune leur personnalité. Et comment est-ce que j’ai réussi à mettre de l’huile dans les rouages de manière à ce que tout aille dans la même direction.

 

Mathieu Mancel: Comment nourrir individuellement chacun pour qu’il s’y retrouve dans la réussite collective en fait.

 

Olivier MY: Ouais, exactement. Et je vais récupérer ce que tu disais un peu avant, parce que justement, j’ai trouvé que c’était vachement intéressant tu disais, moi j’aime bien m’inspirer de personnes qui sont juste au-dessus de moi et pas trop. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ça ?

 

Mathieu Mancel: Je vais partir sur le mouvement parce que c’est vraiment des choses qui m’inspirent beaucoup. Donc les arts martiaux, le taekwondo. Arts martiaux artistiques, cascades. On en parlait un petit peu. J’ai eu la chance de m’entraîner avec des cascadeurs martiaux qui m’ont un tout petit peu formé. C’est des gens qui s’entraînaient depuis dix ans, quinze ans. Et donc tu joues un petit peu avec eux et puis après ils préparaient un incroyable talent je crois, à l’époque où je m’entraînais avec eux.

 

Olivier MY: Justement, on va parler un peu de ce genre d’épreuve.

 

Mathieu Mancel: Ok. Et après ils sont passés en mode sérieux et j’ai été m’entraîner avec des cascadeurs du parc Astérix, etc. Les gens sont tellement loin de toi. Moi, j’étais fier de placer un petit 540 sur ma jambe gauche et à peu près à tous les coups, eux, ils en enchaînent cinq, puis ils passent une vrille, etc etc. En fait, ils faisaient partie du haut du game international. Et en fait, moi qui suis quelqu’un qui est en fait, j’ai une faible estime de moi, mais je suis très fier de ce que j’arrive à réaliser parce que je trouve que je pars de très loin. Et en fait, c’était complexant et paralysant de voir ces personnes tellement avancées. Donc j’ai pris beaucoup de choses. Merci internet. J’ai appris énormément de choses avec YouTube. Je pars de très loin comme je l’ai dit, je n’ai pas de talent particulier. J’en parlais dans une publication cette semaine, mis à part celui de Rock Lee qui est de continuer, continuer, continuer d’avoir une vision.

 

Olivier MY: La persévérance.

 

Mathieu Mancel: Exactement. Parce que j’ai une vision en fait, un objectif. Et donc j’ai appris, j’ai découpé. Mais en fait, le temps que tu apprennes quelque chose et que tu travailles les bases, les autres sont déjà partis à faire d’autres trucs et c’est des aliens. Et sur les réseaux, on ne te montre que des aliens. Ça sert à rien d’aller voir les aliens parce que tu ne connais pas leur passé, tu ne sais pas le temps qu’ils ont passé, tu ne vois que le résultat final. Tu ne connais pas les blessures, tu ne connais pas leur vie. Alors qu’en fait aller voir quelqu’un qui fait un truc un peu plus avancé, qui est déjà vachement sympa en fait c’est très apprenant. Comment il est passé par là. Ah, à partir de ce truc que je sais faire là, je peux évoluer là-dessus. En fait, c’est beaucoup plus ancré dans le réel et dans le concret. C’est bien de rêver et je pense qu’on ne rêve plus assez. Mais moi j’aime bien l’idée du rêve atteignable.

 

Olivier MY: Oui, je comprends et c’est un truc qui est important parce que dans le monde de la transformation et du changement, il y a souvent cette vision de ok, voilà où je suis, voilà l’état cible dans lequel je veux être, et puis ensuite, on fait du mouvement à l’intérieur. Le problème de l’état cible, c’est que parfois il est trop loin. Et comme tu le dis, et c’est pour ça que j’ai vraiment voulu agripper cette réflexion là, c’est que ça peut être culpabilisant de ne pas y arriver, ça peut être déboussolant parce que du coup tu ne sais plus si tu as les compétences pour et puis d’une certaine manière des fois c’est déprimant parce que tu te dis mais en fait en vrai, je n’y arriverai jamais. Ce truc là, ok cette personne elle te dit il faut juste faire ça, mais en fait elle ne prend pas en compte qui tu es, de là où tu viens et peut être aussi ce que toi tu as vraiment envie de faire, tu vois. Et c’est cette dimension que moi je partage au sens Kanban. Tu vois, c’est pour ça que le Kanban me parle beaucoup, c’est qu’il y a au départ tout un travail sur d’où est ce que tu pars. Parce-que selon de là où tu pars, forcément, tu peux définir un objectif qui est atteignable et après tu t’inspires des gens qui sont autour pour pouvoir aller là où tu veux. Mais ce n’est pas quelqu’un d’autre qui va définir pour toi quel est l’idéal. C’est à toi de définir de par qui tu es, le chemin qui te semble le plus approprié. Chose qui bien sûr évolue dans le temps parce que plus tu avances plus tu apprends, et plus tu apprends plus tu peux développer des choses qui te parlent.

 

Mathieu Mancel: Oui, je suis complètement aligné avec ce que tu dis. C’est vraiment l’idée de en fait, on ne prend pas forcément en compte le qui je suis aujourd’hui. D’ailleurs, souvent les gens qui veulent entamer des transformations, mais je le vois aussi en terme d’organisation d’entreprise, mais là je pense physiquement, individuellement ne sont pas satisfaits de qui ils sont aujourd’hui. Et ça c’est un premier problème. C’est qui je suis aujourd’hui ? Comment je fonctionne ? Qu’est ce que j’aimerais obtenir comme résultat ? À quelle échéance on va aller chercher un objectif SMART, un truc comme ça quoi. Donc je ne sais pas si ton audience connait, mais smart : spécifique, mesurable, atteignable, réaliste et temporalisé.

 

Olivier MY: C’était tellement clair dans ta tête.

 

Mathieu Mancel: C’est pour ça, on m’avait déjà fait la remarque de ramener mais donc un vrai objectif cadré qui permet de vérifier que c’est quelque chose qui fait sens et qui te permet d’avancer. Et après, c’est quelle énergie tu es prêt à mettre, à quel point tu es prêt à changer ton quotidien pour l’atteindre. Et là, on peut commencer à travailler sur cette route. Et je sais qu’on se rejoint beaucoup sur cette idée de démarche empirique. Ok, je pense qu’on va attaquer là-dessus. On va voir comment ça se passe. Parce-que je n’aime pas qu’il y ait trop de frictions chez les gens, sinon ça ne dure pas. Ok, on fait cette hypothèse, puis on ajuste.

 

Olivier MY: C’est vrai que lorsqu’il y a un démarrage sur un chemin de transformation, la question que j’aime bien poser c’est qu’est ce que vous êtes prêts à laisser de côté ? Quels sont les sacrifices que vous êtes prêts à faire justement pour arracher votre pied de l’arrière pour le mettre devant ? Et on ne s’en rend pas toujours compte. Parce que comme tu le dis et tu l’as très bien dit, ce que l’on voit sur les réseaux, ce n’est que le résultat de tout le trajet que les gens font et surtout sur les réseaux, il faut aussi l’avoir en tête, les gens montrent ce qu’ils ont envie de montrer. Et il faut bien faire attention à ça, c’est que les gens montrent beaucoup leurs réussites. Les gens montrent un peu leurs échecs, mais souvent, lorsqu’ils montrent leurs échecs, c’est pour montrer que derrière il y a une réussite. Donc il faut aussi faire attention à ça. Mais il faut bien comprendre que, en tout cas c’est la conviction que j’ai, que tout le monde a les capacités de faire ce qu’il ou elle veut. C’est juste que parfois, c’est le chemin qui doit être adapté à qui on est. C’est pour ça que j’aime beaucoup quand tu dis les personnes des fois ne savent pas qui elles sont ou comment elles fonctionnent. Parce que l’introspection est un exercice qui est difficile et douloureux. Par contre, on a tous une sorte de rêve. Des fois on ne veut pas se l’avouer, mais on a tous une direction qu’on cherche à prendre. Il y a beaucoup de gens qui restent sur place, parfois parce qu’ils n’arrivent pas à faire le premier pas, parce que justement les gens qui sont devant eux sont trop devant eux quoi.

 

Mathieu Mancel: Ouais, carrément. C’est très inspirant ce que tu dis. Et j’ai une idée qui est venue, mais je ne vais pas trop en parler parce que c’est une discussion avec mon fils quand il était au collège et il est resté paralysé sur quelque chose pendant une année parce que risquer de ne pas voir cette chose se concrétiser était plus flippant que de ne jamais la voir se réaliser. Et donc j’y suis allé un petit peu cash pour lui montrer que c’était en fait stupide comme façon de penser et que en fait, ce n’était pas grave si ça ne marchait pas. Donc il a mis un peu de temps, il a cheminé donc je suis très fier de lui là-dessus. Mais on en revient à c’est quoi cette zone d’inconfort et des fois ce fantasme, on préfère le garder jamais le réaliser plutôt que se rendre compte qu’en fait, soit on n’y arrivera pas, soit bah c’était pas si bien que ça quoi.

 

Olivier MY: Et c’est pour ça que ce que tu évoques est aussi important parce que ça soulève une dimension identitaire derrière. Quand tu dis voilà, je préfère avoir le doute du fait que peut-être qu’un jour je serai capable de le faire, que de voir devant moi la réalité de j’ai pas réussi à le faire parce que ça casse peut-être une image personnelle que j’ai, et ça c’est souvent assez difficile. C’est pour ça qu’on a beaucoup de mal avec le feedback. C’est pour ça qu’on a beaucoup de mal avec se prendre en vidéo. C’est pour ça que je suis admiratif de toutes les vidéos que tu fais. Parce que c’est un retour direct de ta capacité à faire ce que tu fais. Voilà. Bon après, quand on est beau gosse et tout, je comprends que c’est facile de faire des vidéos et de se mettre torse poil, tu vois ?

 

Mathieu Mancel: Je garde ça. On en reparle après.

 

Olivier MY: Mais en tout cas, je trouve qu’il y a vraiment cette dimension difficile de toucher la réalité du terrain. Et en tant qu’êtres humains, on a cette capacité à croire plus à l’illusion qu’à la réalité. Et c’est pour ça que je trouve que le monde du changement pourrait être beaucoup plus simple à appréhender si parfois on voyait plus petit tout en ayant une ambition qui soit plus grande.

 

Mathieu Mancel: Je garde l’idée du beau gosse tout ça. Merci. Message de beau gosse à beau gosse. Oui, il y a tout un truc autour de. Et je le vois avec mes clients, que ce soit sur le côté physique ou même quand j’intervenais dans mon ancienne entreprise là. Le petit changement, les gens ont l’impression que c’est que dalle et on en revient à leur identité actuelle. Ils pensent qu’elle n’est pas terrible. Donc un tout petit changement, c’est pas assez. Voire même comme ils connaissent pas bien le principe de Pareto, donc le 80 20 etc. Ils ne mesurent pas qu’en impliquant un tout petit changement, tu peux avoir d’énormes bénéfices. Donc ils disent ça sert à rien que je fasse ça parce que je ne vais pas changer. Et comme on a peur du changement et que quand on veut changer, il faut tout changer parce qu’on aime bien complexifier quand on est un être humain, et ben en fait, il faut que ce soit dur. Donc là, si on reste dans le domaine de la transformation physique, il faut absolument compter tes calories. Faire un régime, aller en salle de muscu pour faire un split de bodybuilder, c’est à dire faire une séance où tu fais les pecs un jour, une séance où tu fais le dos, une séance où tu fais les jambes.

 

Mathieu Mancel: Parce que les bodybuilders s’entraînent comme ça depuis la nuit des temps et que t’as pas envie de le faire, ben t’es obligé de faire ça et d’en chier pour réussir. Et quand tu as réussi, que tu as atteint cet état désiré dont tu parlais tout à l’heure. Et enfin, on peut se relâcher et on n’a pas travaillé sur notre identité. On n’est pas devenu la personne qu’on veut devenir. Alors que si on fait ces petits pas comme tu dis, ces petits changements, et moi je suis vraiment de cette philosophie, mais en fait, tu ne peux pas te rendre compte, tu ne peux pas voir et tu ne peux pas profiter de qui tu es. Et ça me fait penser, donc notre amie en commun Perrine me l’avait déjà dit plusieurs fois, moi j’étais persuadé d’être satisfait de qui j’étais et elle m’a dit plein de fois Tu es toujours quand même dans le plus. Et une fois, on avait rediscuté. Elle me dit Ah ça y est Mathieu, tu commences enfin à être satisfait de qui tu es. Et c’est vrai, la dérive du dev perso, en tout cas sur les réseaux qui est toujours, j’essaye de le casser celui-là de messages, 1 % meilleur chaque jour. En fait, cette injonction elle est horrible.

 

Olivier MY: Effectivement, parce qu’il y a un postulat derrière de vous n’êtes pas bien là où vous êtes.

 

Mathieu Mancel: Ouais, exactement. Donc tu ne peux pas t’arrêter de progresser, ce n’est pas possible. Et je comprends l’idée. Elle veut juste dire fais un petit changement et en cumulant tous ces petits changements, l’effet boule de neige va faire que tu seras vraiment meilleur. Sauf que c’est hyper culpabilisant. Et en fait, tu n’es jamais satisfait. Et ces personnes, si elles ne progressent pas mentalement en termes d’alignement, elles ne seront jamais satisfaites.

 

Olivier MY: Du coup, ce n’est même pas juste mentalement parce que l’identité vient plus des émotions. Mais c’est vrai que tiens ça me fait penser, tu vois en Kanban ou dans le monde de l’agilité dans lequel on a navigué, on parle beaucoup d’amélioration continue. Et moi-même fusse un temps j’en parlais beaucoup et depuis quelques années je n’utilise plus le terme amélioration continue parce que le terme amélioration continue il y a une sorte de chemin sans fin. Et en fait c’est quelque chose qui est assez difficile à vendre au-dessus. D’accord, je reprends une dimension business parce que c’est important de l’avoir. Et en fait, David Anderson, lui, donc la personne qui a promu Kanban au départ et qui maintenant a des concurrents. Mais c’est lui qui l’a amené dans le monde intellectuel creatif, lui, il a changé le terme en Fit for purpose. Fit for purpose c’est une notion de je veux bien mettre une amélioration en place pour que ça réponde à des enjeux qui me permettent d’être fit, donc adapté par rapport à ma finalité. Ce qui fait que tu ne fais pas de l’amélioration continue pour de l’amélioration continue, mais tu fais de l’amélioration pour atteindre un objectif potentiellement smart.

 

Olivier MY: Ok, mais quand on fait le parallèle avec ce que tu dis au sens dev perso, ça veut déjà dire que la réflexion que tu as eue c’est Moi en fait, aujourd’hui, si je suis insatisfait, c’est quoi l’objectif que j’ai ? Et du coup je vais déclencher des actions qui me permettent d’avoir une cible, tu vois ? Et en fait, c’est super cohérent par rapport à lorsqu’on fait un voyage. Initialement, on fait quoi, on part d’insatisfactions qu’on a. Ok, je veux avoir plus de soleil, je veux avoir plus de choses, etc. tu vois. Et après je regarde les destinations. C’est quoi les destinations en fait qui me parlent ? Tu vois ? Mais le fait d’aller, j’en sais rien en Espagne, d’aller en Asie, d’aller en Amérique latine, tu vois où il y a du soleil ? En vrai, c’est pas la destination fondamentale en elle-même le fait d’aller dans le pays, sauf si vraiment c’est la culture en elle-même que tu veux avoir. Mais tu as ces deux points d’abord à définir et ensuite, de par les sacrifices que tu es prêt à faire de temps et d’argent et de sacrifices. Du coup, tu décides du chemin que tu vas prendre.

 

Mathieu Mancel: Ah c’est super marrant ce que tu dis sur le voyage, ça met en évidence un statut chez moi. J’en ai rien à foutre des vacances d’été où on part. Par contre, c’est le rêve de ma compagne, à chaque fois elle va regarder, elle organise. Franchement elle fait un super travail à chaque fois et en plus c’est son rêve. Elle prépare nos vacances d’été donc on a été à Londres l’été dernier. Je n’avais pas quitté la France depuis que j’étais papa, donc génial. D’ailleurs, j’étais réticent parce que c’est l’époque où j’envisageais vraiment de me lancer en freelance, donc j’avais très très peur d’un point de vue financier. On a pu échanger donc c’est top. Et en fait, moi, quand elle me dit tu veux partir où ? En fait je m’en fous. D’ailleurs, j’ai même pas forcément envie de partir parce que je suis satisfait d’être avec ma tribu, de la vie que j’ai. Alors bien sûr qu’elle pourrait être mieux, mais j’ai le côté ok, on va où tu veux. Alors c’est pas vrai si je peux partir à la montagne l’été j’aime bien, parce qu’on peut aller faire des belles randos, mais il y a plutôt le, Moi c’est plus l’expérience que je vais partager avec ma famille qui compte. Donc je suis plutôt ça veut dire qu’avec ton explication, je suis plutôt satisfait et ça me plaît bien.

 

Olivier MY: Et c’est ça que je trouve important. C’est pour ça que le terme en lui-même, ça a résonné chez moi parce que cette course au plus, malheureusement, c’est parfois ce qui dans notre communauté, en tout cas, la communauté agile, c’est un peu ce qui est promu. C’est à dire qu’on pourrait toujours faire mieux. Bah ouais, sauf qu’il y a un moment donné où faut savoir répartir l’effort que tu fournis, choisir tes batailles. Et est ce que des fois cette amélioration là qui est amenée un petit peu comme tu vois des commandements, il faut faire ça, est ce que c’est vraiment pertinent lorsque tu es dans un monde vachement dans la retenue, limiter les déchets écologiques, donc écologiques au sens environnemental mais au sens biologique de nous en tant qu’êtres humains aussi quoi. Et donc je trouve que c’est une autre manière d’appréhender la chose et c’est pour ça que j’ai bien aimé ta référence sur le 1 % meilleur ou devenez la meilleure version de vous-même. Voilà.

 

Mathieu Mancel: On en revient aux promesses des coachs. Moi quand les mecs ils te disent en 90 jours deviens la meilleure version de toi-Même, mais tu es qui pour dire ça ?

 

Olivier MY: Bah c’est ça. Ça veut dire que toi tu sais mieux que moi quelle est ma version, etc. Et en même temps, c’est une promesse encore une fois, c’est du marketing, mais ça change pas le fait que oui, quoiqu’il arrive ce sera mieux que de ne rien faire. Mais qu’est ce qui psychologiquement et identitairement ça peut avoir comme impact chez les gens ?

 

Mathieu Mancel: Ouais, carrément, carrément. Je repensais sur l’amélioration continue. Je refais écho avec mon expérience d’avant. Là, je viens de quitter donc quand j’étais pilote d’équipe chez un éditeur logiciel. Moi, j’étais vraiment fan de cette idée d’amélioration continue. Je sais plus si j’ai appelé ça comme ça ou pas, mais je voulais absolument qu’on garde des rétros parce-que ce n’était pas beaucoup dans la culture de la boîte. Et je disais la rétro, ça peut être dix minutes, mais c’était juste le côté expérience. Donc les gars, qu’est ce qui s’est passé pendant, on avait des périodes de deux trois semaines donc, qu’est ce qui s’est passé pendant les trois semaines ? Des fois, on faisait des grosses rétro parce qu’on avait envie, mais c’était toujours le Et qu’est ce qu’on fait comme expérience pendant les trois prochaines semaines ? Et pourquoi ? Et pour moi, c’était hyper important. J’ai une partie de l’équipe qui ne comprenait pas juste se dire bah pour qu’on remette en question notre fonctionnement, il est ok, il est parfait ? Parfait. Mais posons nous la question et je pense que cette boucle de feedback, d’auto-feedback est hyper importante.

 

Olivier MY: Au moins on se le dit si on accepte de ne pas bouger. C’est une décision qui n’est pas prise par défaut mais qui est vraiment une prise avec une intention. Mais je te rejoins tout à fait sur ça.

 

Mathieu Mancel: Je reviens sur le côté beau gosse torse nu, tout ça.

 

Olivier MY: J’ai pas réussi à l’éviter.

 

Mathieu Mancel: Non, non, non, non, non.

 

Olivier MY: Aucun problème.

 

Mathieu Mancel: Non mais en fait c’est. C’est hyper intéressant. Donc merci encore une fois pour le compliment, ça fait toujours plaisir. Mais on en revient à les gens voient ce qu’ils veulent et projettent ce qu’ils veulent. Donc tu vois, moi je m’entraîne beaucoup torse nu. Déjà, on en parlait tout à l’heure, mais je transpire beaucoup, donc c’est hyper désagréable de coller dans ton tee shirt. Et donc c’est un truc qui me limite un peu dans mes mouvements. Et il y a des années, mes potes, ils se foutaient de ma gueule. Ils m’envoyaient des trucs, shirtless etc. Les excuses des crossfiteurs pour être toujours torse nu. Je ne pratique pas le CrossFit, mais voilà c’étaient ces trucs là. Et donc certaines personnes m’ont déjà fait les reproches par téléphone arabe. Jamais en face. Il se la pète. Donc déjà en présentiel, en physique. Ça c’est quand je coachais mes collègues entre 12 h et deux sur le parking du travail. On était loin pour ne pas être trop vus, pour pas trop se montrer.

 

Olivier MY: Sur le parking ?

 

Mathieu Mancel: Oui, sur le parking en extérieur. Après, si vous voyez mes vidéos que je partage sur LinkedIn entre autres, avec des beaux agrès toussa, c’est au boulot que je viens de quitter donc on a fini par avoir ça mais en fait pendant je pense cinq ou six ans, j’entraînais au moins le vendredi et je remplissais le coffre de ma voiture de matos. Donc j’emmenais peut être 80 kilos de kettlebell, des élastiques, des TRX pour pouvoir entraîner les collègues qui avaient envie de s’entraîner. Et donc on était au fond du parking, on accrochait le TRX. Donc c’est deux sangles pour pouvoir faire du tirage à un réverbère. Donc les collègues se foutaient de ma gueule en me disant quand est ce que tu vas réussir à l’arracher tu vois. C’était bon enfant, mais on avait des remarques. En fait, il se la pète. Ou alors c’est quoi ces brutes etc. A tel point que quand on a eu ces beaux agrès, c’était sur un passage. Il m’arrivait en fin de séance de me foutre torse nu parce que j’avais chaud. Ça a toujours été puis en fait je l’ai toujours fait, donc ça n’a jamais posé de problème. On a eu l’interdiction de le faire parce que c’était complexant pour les autres. Donc résultat, moi déjà ça retravaillait mon identité dit qu’est ce que tu fous ? Je dis moi je me suis juste mis torse nu parce que je suis à l’aise pour bouger.

 

Olivier MY: Oui il y a eu une action et une interprétation derrière ouais.

 

Mathieu Mancel: Exactement. Et donc tout ça pour la première partie, ça a changé déjà mon rapport à mon corps. Donc j’ai plus de mal à me mettre torse nu maintenant. C’est con alors qu’en fait il n’y avait rien de dirigé vers personne. Moi pour être plus à l’aise, je le fais.

 

Olivier MY: C’est toi pour toi en fait.

 

Mathieu Mancel: Et en plus, comme je coachais, j’aime beaucoup le côté kinesthésique et visuel. Donc y a quoi de mieux que le corps qui bouge pour montrer aux personnes ? Hop hop, regarde, tu fais ça. Ah ouais, trop bien Mathieu ! Je l’ai fait avec un client hier, on s’est fait un entraînement en visio, puis j’ai dit Tiens, tu fais ça comme ça ? Tiens, regarde mon dos. Il a vu, il a compris. Donc en fait, tu vois, il y avait presque une vertu pédagogique. Et donc tout ça pour dire pour la vidéo, donc je fais de la vidéo facecam depuis deux ans je pense, deux ans et demi, j’ai eu du mal là depuis quelques mois je fais une vidéo quotidienne et mon mentor dit t’es beau gosse, faut que tu en profites donc mets-toi torse nu de temps en temps sur LinkedIn. Autant te dire qu’il n’y a pas beaucoup de monde qui font ça. Je me suis pris des taquets sur qu’est ce que tu fous torse nu ? T’as pas besoin de le faire.

 

Olivier MY: Tu en as eu quand même.

 

Mathieu Mancel: Et sur LinkedIn, il y a des gens qui viennent te dire Mais rhabillez vous monsieur !

 

Olivier MY: C’est vrai ?

 

Mathieu Mancel: Je l’ai eu.

 

Olivier MY: En message privé alors du coup ?

 

Mathieu Mancel: Non non en commentaires.

 

Olivier MY: En commentaires ? Ah je les ai pas vus ceux-là.

 

Mathieu Mancel: Il y en a pas beaucoup, mais tu vois, je suis à moitié torse nu, on voit un bout de pecs, on voit un bout d’abdos parce qu’en plus moi perso je trouve que j’ai pas un physique extraordinaire, j’ai le physique que je suis capable de maintenir et de développer actuellement avec ma vie de papa entrepreneur. Il y a des a des gens qui viennent te dire ça, donc il y en a qui ont dit Waouh! Maintenant, tous les mecs sur LinkedIn, ils vont être complexés. Sur YouTube, les gens sont plus méchants. Et donc tu vois, on en revient sur la réalité. Il y a des gens qui vont te dire non mais en même temps tu as un physique de qu’est ce qu’on m’a dit de serrurier. Donc j’ai demandé ce qu’était un physique de serrurier.

 

Olivier MY: Physique de serrurier.

 

Mathieu Mancel: J’ai pas eu d’explication.

 

Olivier MY: Du coup c’est une insulte ça ?

 

Mathieu Mancel: Je sais pas, je suis posé mais peut-être que c’est un encouragement parce qu’un serrurier a des gros bras, j’en sais rien.

 

Olivier MY: Non mais peut être c’est marrant.

 

Mathieu Mancel: On m’a dit que j’étais trop gros. Il y en a d’autres qui m’ont dit que j’étais trop maigre. Il y en a qui m’ont dit que j’étais parfait. Donc en fait, tu vois ce poids des autres et le regard des autres est hyper complexant. Alors que l’idée c’est juste de dire bah tiens, moi je suis comme ça, je m’entraîne. Bon bah effectivement, il y a le côté un peu marketing, je suis torse nu, on voit un peu les pecs, on voit un peu les épaules, on se dit bon bah un daron de 43 ans comme ça bon ça va, si je pouvais être comme ça, je serais content. Bah parfait. Mais il y a ce côté ouais tu t’exposes. En fait, tu te fais clasher et pendant un moment sur YouTube, parce que LinkedIn, la communauté est quand même beaucoup plus bienveillante je trouve. Moi j’ai une communauté fidèle qui commente quasiment toutes mes publications, donc ça fait vraiment plaisir. Je sens que ça résonne. Sur YouTube t’as des touristes qui arrivent. Et là j’étais chez des amis. Quatre commentaires d’insultes dans la soirée. Ah oui, j’ai fait voir ça à mon fils. Il m’a fait Non mais c’est qui je vais les taper. Je dis on ne fait pas ça. Je dis je vais les insulter. On n’insulte pas les gens. En plus, tu verrais comment il est épais, il fait ma taille, mais on fait 30 kilos d’écart. C’est un ado, hein ? Mais donc il y a le côté tout de suite haine gratuite dis donc! Bon bah ça fait du mal aussi. Et je peux comprendre que certaines personnes aient du mal à se montrer et à prendre la parole. Parce qu’à partir du moment où tu es sur la parole, tu appartiens aux autres aussi un peu quand tu es sur le net.

 

Olivier MY: Ouais, c’est ça. C’est vraiment quand tu t’exposes. Le terme en lui même dit un petit peu tout. C’est que tu t’exposes à te faire tirer dessus. Et les gens projettent leurs propres dilemmes, leurs propres problématiques sur toi, toi qui n’as rien demandé. Mais c’est aussi important d’avoir cette notion de l’interaction. Ça veut dire que tu fais quelque chose, en fait tu ne le fais jamais complètement que pour toi, sauf si effectivement tu es un ermite et que tu es isolé dans une caverne. Mais il y a quand même une importance de la compréhension, que ça va dans les deux sens. Ça veut dire que quand toi tu te mets torse nu maintenant en tous cas encore plus, je pense que tu te rends compte que ok, toi tu as chaud, mais autour de toi il y a des gens et ce que tu fais a un impact.

 

Mathieu Mancel: Oui, complètement.

 

Olivier MY: Mais du coup, tu te mets quand même encore torse nu et tu oses le faire quand même ?

 

Mathieu Mancel: Ah non mais maintenant j’enlève plus jamais mon T-shirt, même sous la douche.

 

Olivier MY: Mais en tout cas, merci pour ce partage. Je voulais revenir sur un des sujets que tu avais évoqué. Tu parlais des cascadeurs, tu parlais Parc Astérix, c’est ça ? Et moi, quand je t’ai connu, quand on a échangé la première fois, tu me parlais de Ninja Warrior. Moi je ne connais pas trop comment ça se passe mais je suppose que c’est quand même une expérience particulière. Même si on aime bien le sport, il y a quand même toute une démarche derrière qui est nécessaire. Est ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

 

Mathieu Mancel: Oui, alors je ne pourrai pas tout dire parce que j’ai signé des papiers avec TF1, bien sûr.

 

Olivier MY: Ok. Juste simplement ce que tu peux nous dire et les routines. Peut être que tu as mis en œuvre et le changement que ça a nécessité pour toi.

 

Mathieu Mancel: Il y a tellement d’apprentissages autour de cette expérience là.

 

Olivier MY: Déjà, qu’est ce qui t’a fait te dire un jour je veux faire ça ?

 

Mathieu Mancel: Et bien l’histoire est longue. Alors ça, j’ai pas retrouvé les dates, mais en 2018, un truc comme ça il y a, à cette époque j’utilisais Facebook encore et je tombe sur une pub Warner, Warner Prod je ne sais plus. Donc déjà là tu te dis Ah y’a Warner qui cherche. Bonjour, nous cherchons des athlètes pour une émission de course d’obstacles, des crossfiteurs, des machins, tout ça. Et alors moi, quand on me demande quel sport tu fais, généralement je réponds que je n’en fais pas. Mais il y a une discipline qui m’a beaucoup plu, c’est la course d’obstacles. Déjà, c’est grâce à la course d’obstacles que je me suis mis à courir parce que, en fait, je n’avais pas couru je crois, depuis l’école d’ingé où j’avais fait 2000 mètres avec mes potes et j’étais mort.

 

Olivier MY: Mais du coup, course d’obstacles c’est genre Mud Day, Spartan etc. ce genre de truc là ?

 

Mathieu Mancel: La licence la plus connue aujourd’hui, c’est Spartan Race. Donc c’est ça. C’est une course  trail en général, une course avec des obstacles. Donc là, le parallèle avec Ninja Warrior se fait rapidement. Tu as des monkey bars, des ponts de singe où tu te suspens, tu dois ramper, tu dois passer dans la flotte. Tu dois lancer un javelot. Tu dois enfin, en fait, tu dois faire plein de trucs. Et ce côté jeu polyvalent m’a beaucoup plu. Et donc ma toute première, c’était la ruée des fadas à Saint-Jean-de-Monts. Et alors je n’avais jamais couru et je me suis retrouvé avec un TFL. Donc syndrome du tenseur du fascia lata, c’est en fait, tu as une douleur qui fait que tu ne peux plus prendre appui sur ta jambe sur tout le côté. Tu as tout le côté du genou qui te brûle.

 

Olivier MY: Ok. Et ça, c’était pendant ?

 

Mathieu Mancel: Ouais, parce qu’en fait, je ne courais jamais. Je ne savais pas courir. Aucune technique. Et tous les obstacles, alors la ruée des fadas c’était une course ludique, facile. Donc pas de souci. Mais donc en plus, je l’ai préparé sérieusement. Je pense que tu commences à me connaître donc j’ai vu ce que c’était et j’ai été me renseigner, je me suis préparé etc. Et en fait, tous les obstacles étaient faciles. Ils le sont tous faciles, mais par contre la course a été dure donc j’ai eu les boules. J’ai testé Spartan Race donc déjà en plus il y avait la mythologie de Sparte, donc tout de suite c’est plutôt classe. A l’époque c’était Reebok qui était le sponsor donc j’y suis allé. J’avais commencé à courir un petit peu.

 

Olivier MY: Tu as fait des burpees du coup ?

 

Mathieu Mancel: Un petit peu ouais ouais, à l’époque c’était 30 burpees par pénalité. Donc la slack line, j’ai fait des burpees, les javelot, j’ai fait des burpees et je crois que c’était à peu près tout parce que tous les obstacles physiques en fait je les ai, c’est peut-être prétentieux mais je les torchais.

 

Olivier MY: Monter les murs, les trucs comme ça.

 

Mathieu Mancel: Les palissades, franchir les Monkey bars etc. En fait, quand tu regardes avec un peu de recul, ils ne sont pas très durs, mais c’est un peu le cumul et la fatigue qui fait que tu peux te planter. Donc là je me suis dit je vais courir mais en fait j’ai fait quelques Spartan Race et je me suis dit ah c’est vraiment cool et je ne suis pas mauvais là dedans. Et donc, quand ils ont lancé un jeu, un nouveau jeu où ils cherchaient des candidats, je me suis dit vas y, c’est l’occasion, ça va être trop bien. Un jeu autour des courses d’obstacles.

 

Olivier MY: Donc c’est après avoir expérimenté d’autres choses. Tu te dis en fait, c’est juste une continuité et c’est une curiosité d’y aller quoi.

 

Mathieu Mancel: Exactement. Et donc là, ce truc là, ils expliquaient pas le nom de l’émission, mais je me dis je vais candidater tant qu’il n’y a pas trop de monde. Donc cette émission, c’était la Course des champions sur France 2. C’est une émission qui a été un bide. Ils ont pas fini de la diffuser.

 

Olivier MY: Ouais, ça me dit rien du tout en plus.

 

Mathieu Mancel: C’était Teddy Riner qui était le présentateur avec les candidats au niveau du Stade de France la nuit. Et en plus, alors on reparlait de club Do, tout ça, Fort Boyard, c’était Olivier Mine, le présentateur. Donc moi c’était un rêve de pouvoir être candidat. Et donc j’ai candidaté un peu à l’arrache. Et un jour, il y a la Casteuse qui m’appelle, qui me pose des questions. Bon bah ok et puis bah mes questions ont bien plu. Et puis elle m’a dit nous c’est pour France Télévisions, on est sérieux, il n’y aura pas comme Ninja Warrior des gens déguisés, etc. Ok. Je reçois une convocation pour le test sportif. Je dis ok, on y va. Et je réussis en plus à incruster un de mes potes aussi. Donc on y va ensemble. Et là, c’était je sais plus où exactement en région parisienne. Et c’était un casting physique, mais de malade. Moi j’ai pris mon pied. C’était un après-midi complet. Donc on s’est tapé la route parce que donc il y avait 4 h de route je crois.

 

Olivier MY: Mais on te dit ce que ça va être ou on te dit juste voilà, on va on vient faire un peu un test physique et.

 

Mathieu Mancel: C’est des tests physiques. Il te fallait juste un maillot de bain.

 

Olivier MY: Ok.

 

Mathieu Mancel: Donc la course des champions, le principe qui était vraiment génial, donc c’était fait aux US, je crois que c’était à Seattle je sais plus, c’est que tu as une course d’obstacles de cinq kilomètres et en fait c’est le chat et la souris. C’est à dire que tu as le candidat qui partait je crois deux minutes avant le champion et donc le côté course poursuite où tu faisais un peu ton truc je m’étais dit c’est génial et à la limite je connaissais pas le truc. Si vous voulez, moi je suis le champion, je m’en fous, j’ai pas envie de gagner, j’ai envie de jouer et. Et les champions faisaient plusieurs fois le jeu. Donc je dis moi je veux bien être un champion alors c’est des vrais athlètes. Et on arrive au test sportif. Moi je me suis dit bon, il n’y a pas trop moyen. Et donc on était, il y avait un mur d’escalade, je crois, qui faisait seize mètres de haut, une des épreuves, donc on était en petit groupe de trois. Je me suis trouvé avec mon pote et une meuf militaire super balèze et super sympa.

 

Olivier MY: Comme quoi ça peut être compatible.

 

Mathieu Mancel: C’est compatible. J’en connais des militaires très sympas et donc les tests sportifs, c’est pareil, on les a torchés. Et donc j’ai commencé à me dire en fait, je suis sérieux comme gars. Donc les tests sportifs, il y avait monter ce mur, alors c’était en moulinette, donc c’est-à-dire que tu es harnaché jusqu’en haut, donc tu n’as aucun risque en étant en basket. Moi je n’avais pas fait d’escalade depuis le lycée, donc je grimpe ces seize mètres, je redescends à côté.

 

Olivier MY: Seize mètres ?

 

Mathieu Mancel: Ouais, je crois que c’est seize mètres ouais.

 

Olivier MY: C’est quand même pas rien.

 

Mathieu Mancel: Oui, Après, la voie n’était pas compliquée, mais ça te permettait de voir un petit peu comment tu passes quoi. Ce qui était encore pas rien, c’est que il y avait une corde lisse de seize mètres qu’il fallait grimper sans les pieds et j’étais assez fier de me dire j’ai réussi à la grimper sans me faire aider, sans rien. Donc les seize mètres après le mur d’escalade. Ce qui était rigolo, c’est qu’ils avaient les caméramans aussi pour voir comment tu passais à la caméra. Et donc je suis descendu, et puis le caméraman vient se mettre là comme ça. Et puis il te pose des questions.

 

Olivier MY: Ouais, laisse-moi tranquille.

 

Mathieu Mancel: Et puis après tu vois qu’il y a mon pote qui est en train de grimper, alors allez, vas y. Et puis le caméraman qui vient. Et puis je savais pas quoi faire moi devant une caméra, j’étais pas encore sur YouTube, je n’étais pas encore sur tout ça, donc je n’étais pas à l’aise avec ça. On avait des épreuves physiques fitness classique. Donc on avait un coach sportif de star qui avait des bras c’était mes cuisses. Impressionnant. Et donc le truc, c’était tu avais une minute, tu devais faire le maximum de pompes, le maximum de tractions dans la minute et puis je crois le maximum de burpees, je ne sais plus. Donc on a fait ce truc là et on a été plutôt pas dégueu. Et on était propre parce qu’on en revient à des tricheurs.

 

Olivier MY: Ouais.

 

Mathieu Mancel: Il y avait pompes et pompes. En fait, il y en a plein qui faisaient des demi-pompes. Nous, on faisait des vraies pompes. Donc on avait ça. On avait une épreuve de natation à 50 mètres, sans lunettes. Et le mec, il était.

 

Olivier MY: D’où le maillot de bain.

 

Mathieu Mancel: C’est ça. Et je l’avais oublié. Non je déconne.

 

Olivier MY: Parce que moi je suis comme ça, j’y vais naturel.

 

Mathieu Mancel: Donc le maillot de bain. Et après il restait deux épreuves, il y avait un luc-léger, donc c’est le test navette. En fait, tu as deux plots et il faut courir entre les plots avec des aller retour et ça va de plus en plus vite. Et il y avait une petite course d’obstacles qui est une petite simulation donc pareil, tu partais et puis 30 secondes après il y avait un autre qui partait derrière toi. Il fallait essayer de le rattraper et pas te faire rattraper par celui derrière. Donc épreuve géniale, je me suis éclaté et là, j’ai commencé à m’y croire en fait. Je dis ça y est, je vais être candidat.

 

Olivier MY: Ça veut dire que tu avais quand même déjà à l’époque une condition physique qui te permettait de t’y croire quoi.

 

Mathieu Mancel: Ouais bah en fait, j’ai beaucoup. Enfin, j’ai beaucoup fait. Petit, j’ai fait du karaté comme je te l’ai dit. Après je me suis blessé à quatorze ans et à quatorze ans il y avait la Super NES, la PlayStation après, et puis les copains qui n’étaient pas sportifs. Donc en fait j’ai pas voulu recommencer. J’y fais un tout petit peu d’escalade avec un pote et en gros jusqu’à l’école d’ingénieur, j’ai plus jamais fait de sport. Après j’ai repris, j’ai commencé le taekwondo, à l’école d’ingé il y a un peu de muscu donc j’ai bricolé de la muscu mais n’importe comment, comme beaucoup. Et puis j’ai commencé à m’intéresser un petit peu à la prépa physique différemment. C’est un petit peu la base de mon système d’entraînement maintenant. Et il y a eu le déclic de Mathieu tu vas être papa. Et là je me suis dit je veux être un papa en forme, je veux pouvoir jouer au foot si je veux avec mon gamin. Mon père a toujours été quelqu’un d’hyper fort pour moi, très très fort, sans jamais faire de sport. Mais par contre, il était aussi fort dans tous les sens du terme, donc il est en surpoids et petit on se foutait beaucoup de la gueule de mon père, donc je me suis dit jamais ça pour moi aussi. Donc j’ai un petit peu cette pression.

 

Olivier MY: Ouais, c’est intéressant parce que ça veut dire que il y avait une motivation de ta part de te dire Voilà, je vais devenir papa, je veux apporter ça à mes enfants. Et en plus de ça, tu avais toi même une histoire de résonance personnelle qui disait voilà ce que je ne veux pas, mais aussi ce que je veux parce que ton père a porté des choses comme tu le dis, et c’est ça qui t’aide à passer de la décision à l’action, quoi.

 

Mathieu Mancel: Ouais. Le déclic, ça a été tu vas être papa, je dis ok, je faisais du taekwondo, mais en fait je n’étais pas en super condition. Et donc résultat en faisant ça, et puis il y avait les débuts de YouTube, donc j’ai découvert un petit peu, c’était la naissance du CrossFit, donc je découvrais les mouvements un petit peu avancés. On appelait ça street workout seulement avant, donc la callisthénie, donc la planche des pompiers, le muscle up, ces choses là, tu te dis le drapeau, un jour je voudrais faire ce truc là. Et donc en fait on revient. C’est quoi mon objectif ?

 

Olivier MY: Ouais, c’est ça.

 

Mathieu Mancel: Et donc j’ai commencé à me mettre en mouvement là-dessus. Et donc en faisant tous ces trucs là, forcément tu te crées une condition.

 

Olivier MY: C’est ça ouais. Et donc du coup, tu as développé ça de part cet objectif que tu avais. Il s’avère juste que l’opportunité est arrivée entre guillemets au bon moment, au moment où tu étais déjà en bonne capacité d’agir et de bouger quoi.

 

Mathieu Mancel: Mais en fait, c’est bien dit comme ça. Je me suis souvent traduit comme une personne, définie comme une personne d’opportunité. Alors pas un opportuniste, mais une personne, comme on parlait du changement et du fait que c’est important, à qui on propose des opportunités, des challenges, et bien en fait j’ai envie d’aller les relever et donc je me mets en mouvement pour ça. Donc tout ça pour dire que j’avais une condition qui fait que j’ai commencé à m’y croire.

 

Olivier MY: Donc là c’était le test, tu disais. Et donc du coup, tu sais, ils te disent ok.

 

Mathieu Mancel: Ils te disent rien, ils te disent on te rappelle plus tard parce qu’il y a beaucoup de candidats, c’était sur plusieurs jours, bla bla bla bla.

 

Olivier MY: Tu te rappelles un peu du genre du nombre de personnes qu’il y avait dans ces trucs là ?

 

Mathieu Mancel: Alors je me souviens plus. Je sais qu’il y avait trois jours de test sportif, donc il y avait nous on passait par groupe de trois ou quatre et je crois qu’il y avait une quinzaine de personnes, enfin de groupe, quinze ou 30 groupes par jour, je sais plus un truc comme ça.

 

Olivier MY: Oh oui quand même, du peuple.

 

Mathieu Mancel: Il y a quand même du monde, ouais.

 

Mathieu Mancel: Mais donc moi j’ai commencé à m’y croire un petit peu. Je me dis Finalement, je peux le faire nin nin nin. Je sais que je faisais des travaux à l’époque et il nous avait dit avant telle date on vous rappellera. Et la casteuse finit par me rappeler mais le dernier jour. Donc moi je commence à être en stress tout ça et puis elle me fait Ah Mathieu, j’ai hésité, la prod elle n’arrivait pas trop à se décider pour toi. Un coup c’était oui, un coup c’était non. Mais bon des informaticiens, ils en ont déjà. Et puis les collègues ils en avaient d’autres. En fait, tu passes pas assez bien la caméra donc ce sera non. Tu imagines le coup dans la gueule ?

 

Olivier MY: Ouais.

 

Mathieu Mancel: Moi j’y allais comme ça pour rien. Et puis je me suis dit en fait putain, tu défonces un peu tout le monde. Et j’avais vu des caricatures, mais vraiment, les crossfiteurs qui font du bruit et qui crient beaucoup mais qui ne sont pas très forts. Il y en avait un qui était très rigolo, il y avait Patrick, Patou qui était charcutier, qui faisait des rillettes, qui n’était pas foutu de faire quoi que ce soit, mais en fait ils ont été chercher le personnage attachant quoi.

 

Olivier MY: Oui, d’accord. Donc en fait, ce qui est bizarre, c’est que toi on t’a dit, on hésite de part plus l’image que tu vas projeter à l’extérieur plutôt que vraiment la partie physique quoi.

 

Mathieu Mancel: Oui, oui, c’était ça. Mais ce qui m’a fait mal, déjà c’est qu’on me dise ça tu n’es pas assez intéressant. Je crois que c’est vraiment le terme qui a été dit. Et en même temps, le décalage avec le discours qu’ils avaient au départ, c’est à dire nous on est sérieux, on veut des gens sérieux, c’est pour France Télévisions, on n’est pas des guignols de TF1. En gros, c’est ça qu’ils avaient dit. Et en fait, ils te disent que non. Et donc là, tout ça pour te dire déception. Mais bon, voilà, j’ai continué l’entraînement et puis c’est pas grave parce qu’en fait c’était vraiment, je me suis fait un aprem d’entraînement avec mon pote et on s’est éclaté. On a vu d’autres gens et puis on a pu essayer des trucs qu’on faisait pas, donc c’était vraiment super cool en fait. Mais il y a cette déception et en fait par hasard, parce que j’ai commencé à être sur Insta à ce moment là, parce que il fallait absolument que ce soit visible sur les réseaux sociaux pour la prod. Donc j’ai créé mon profil insta comme ça et donc je me suis connecté avec la fille qui était avec nous, qui entre nous faisait des superbes photos en maillot de bain. Donc elle avait de quoi avoir une très belle image. Elle a été retenue pour les candidats.

 

Olivier MY: Ok, donc la personne qui était dans votre groupe a été retenue et ton pote ?

 

Mathieu Mancel: Non, non plus. Pareil, on était des.

 

Olivier MY: Pas assez intéressants.

 

Mathieu Mancel: On était des informaticiens lambdas si tu veux.

 

Olivier MY: Ouais, je comprends ouais.

 

Mathieu Mancel: Et ils avaient d’autres informaticiens, donc voilà, peut être un peu plus cliché que nous, je sais pas. Ils parlaient un petit peu comme ça, je crois. Et en fait, j’étais resté un petit peu en contact avec elle parce qu’elle était assez sportive et sympa. On s’est bien marré et puis en plus elle voulait bosser le handstand, on avait vu ça pendant l’équilibre sur les mains et c’est une des compétences que j’aime bien travailler donc je lui donnais des conseils de temps en temps et un coup je la vois publier beaucoup plus tard, un truc sur Ninja Warrior. Entre nous, moi je n’avais jamais regardé vraiment Ninja Warrior parce que pour moi on en revient à c’est trop loin pour moi. Je suis quelqu’un de lourd, vieux, grand et qui a un fort besoin de contrôle. Donc en fait, moi, le lâcher prise dans le sens physique, c’est très compliqué. Donc j’imaginais vraiment une prolongation du parkour, chose qui m’a beaucoup inspiré mais que j’ai jamais vraiment réussi à faire parce que j’ai toujours peur de me faire mal, de me blesser et de pas pouvoir assumer tout ce que j’ai à assumer.

 

Olivier MY: Ouais, je comprends.

 

Mathieu Mancel: Et en fait, j’ai discutais et alors comment c’était ? Puis elle me dit Mais Mathieu mais postule ! Je dis bah n’importe quoi ! Et là elle me fait Eh Mat, je t’ai vu faire, franchement, t’as le niveau. Je fais Tu crois ? Ouais, vas y, envoie un message à ce mec là.

 

Olivier MY: Donc du coup, de ce que je comprends, c’est que le premier casting que tu fais, c’est pas Ninja Warrior. Non, c’est vraiment l’occasion de tester quelque chose. France Télévision. Ils essaient de monter quelque chose. T’es pas pris. Et ensuite, du temps passe. Et ensuite, cette personne là te dit tiens, il y a Ninja Warrior qui arrive, tu devrais y aller quoi.

 

Mathieu Mancel: Ouais, en gros, c’est ça. Elle a fait saison 6. Et donc moi, c’était le casting de la saison 7 qui allait commencer. Donc là j’ai pris mes notes, comme je te l’ai dit.

 

Olivier MY: Ouais.

 

Mathieu Mancel: Donc en fait, j’ai dû échanger avec elle c’était en décembre 2000, ouais, décembre 2022. Elle me dit envoie un message à ce mec-là c’est le caster. Je dis Bon bah j’envoie un petit message et puis là il me met la pression et me dit non mais mec, c’est pas possible, t’es déjà à la bourre, on est en train de finir. Et là c’était le truc sérieux. Donc en fait, tu avais un vrai formulaire de candidature à faire, donc tu avais un petit truc à faire et des vidéos.

 

Olivier MY: Ok.

 

Mathieu Mancel: Enfin, une vidéo. C’est ce qui fait que j’ai été pris. Donc c’est là où c’est hyper intéressant. Donc moi je pratique aussi le cirque, mais je suis plutôt un porteur et nous on fait le lien avec toute ma pratique physique, les équilibres, porter quelqu’un et j’aime bien ce côté, je pense qu’il y a le côté coach, connexion avec le voltigeur, ressentir les choses entre eux. Et donc en fait, j’ai ramené l’idée de je suis un manager chez un éditeur logiciel et puis on a fait un plan séquence et donc j’ai monté toute la vidéo et puis on est parti au cirque où je faisais semblant de très très mal jongler avec des portes et des machins. Et en fait ils ont beaucoup aimé. Donc surprise, ils m’appellent. 18 février 2022. Bonjour, t’es convoqué aux tests physiques.

 

Olivier MY: Donc les gens ne le voient pas mais c’est super précis. Il a écrit ça sur son petit cahier à côté.

 

Mathieu Mancel: Je suis quelqu’un qui est dans l’instant présent, donc les dates c’est très compliqué. Donc ouais, je reçois ça donc sur Paris, je savais pas trop quoi faire, je savais pas si je serais candidat. Donc pour l’instant je continue de m’entraîner comme d’habitude. Je regarde un petit peu, j’en discute avec mon équipe, ils me font voir la gueule de Ninja Warrior, les finales des premières saisons, je fais oh my god, je sais rien faire ! Le truc vraiment pour moi symbolique c’est le fly, le lâcher, donc le sauter de barre en bas. Et donc c’est le mouvement je me dis je suis obligé de l’apprendre. Il y a le méga mur, il y a tout ça et en fait donc moi je vis à Cholet et quelques mois avant, il y a Thomas Dudoué qui est un multi-finaliste de Ninja Warrior, ancien cascadeur du Puy du Fou, qui a ouvert une salle de parkour à côté du boulot et je suis quelqu’un d’assez réservé on en a déjà pas mal parlé. Jamais j’ai osé y aller parce qu’aussi pour moi c’est un truc. C’est un peu comme le tricks, c’est un peu comme tout ça, c’est un c’est un truc qui part dans tous les sens, ça peut être dangereux, donc pas à mon niveau, pas à ma portée. Je peux pas, je suis nul.

 

Olivier MY: Mais tu connaissais quand même le lieu.

 

Mathieu Mancel: Je l’ai vu passer parce qu’en fait, quand j’allais courir le midi avec mes collègues, on passait devant.

 

Olivier MY: Ah oui, d’accord, ouais.

 

Mathieu Mancel: Et il s’avère que là, je dis bon bah j’ai pas le choix, je vais aller voir Thomas, voir s’il veut bien m’expliquer des trucs. Donc je vais discuter un peu avec lui. Vas-y achète quelques séances et puis bah je vais te montrer. Donc il m’apprend quelques mouvements vraiment de base, entre autres. Celui que je voulais aussi apprendre, c’est le tic tac je crois qu’ils appellent ça. Donc tu sais, ils ont des plateformes en triangle, il faut mettre un pied, puis l’autre, etc. donc ça j’avais testé une fois il y a longtemps avec un copain dans une salle de ninja et je n’y arrivais pas, je me cassais la gueule. Donc tu vois, mon niveau était vraiment très nul. Donc j’apprends à faire ça. J’apprends ou je confirme des choses que j’avais apprises intuitivement avec la course d’obstacles, les palissades, etc. Il me fait travailler le mega mur et il me donne des techniques pour le saut de barre. Et en fait là on va revenir sur l’histoire du mindset comme on en parlait. Je me suis dit je n’ai plus le choix, j’ai une date. À cette date là, je dois savoir sauter. Mais c’était terrorisant. C’est à dire que mon corps, je n’arrivais plus à le contrôler. Donc je me suis blessé parce que sans aucune technique, je passais un peu en mode shonen. Tu vois, j’étais vraiment Rock Lee là ou Naruto. Il faut travailler toute ta vie pour le faire. Et donc j’avais la chance, là on avait les beaux agrès, donc on avait deux barres face à face qui n’étaient pas loin en fait, 1 m 60. 1 m 60 c’est pas énorme d’écart. Et bah ma main restait coincée et me retenait en arrière, au point que je me suis fait une déchirure du grand droit en fait.

 

Olivier MY: Ouais, donc tellement tu t’es agrippé.

 

Mathieu Mancel: Enfin du grand dorsal pardon. Ouais, en fait je me lançais mais avec, comme j’avais aucune technique, j’y allais avec la force et mon corps m’a dit ep ep ep, reste ici accroché. Je me suis éloigné du micro parce que j’ai mimé, reste ici accroché il m’a tiré et en fait j’ai senti que mon grand dorsal s’est déchiré.

 

Olivier MY: Mais métaphoriquement parlant, c’est super intéressant parce que du coup c’est j’ai pas réussi à lâcher ce qui est derrière pour aller choper ce qui est devant avec un trou au milieu où je ne sais pas ce qui va se passer quoi.

 

Mathieu Mancel: Exactement. On en revient à ce qu’on disait derrière. Et donc tu vois, je me suis matraqué là-dessus, mais vraiment. Et donc moi je suis plutôt, je ne me suis pas blessé pendant des années parce que j’ai une approche raisonnée, on parlait des petits pas, etc. Là, je me suis blessé, donc j’ai continué, j’ai été voir mon kiné qui est un kiné extraordinaire, qui a réussi à m’aider à limiter la casse. J’ai des collègues qui m’ont filé des pommades, etc. Parce qu’on en parlait un petit peu quoi. Et puis je continuais d’aller à la salle de Thomas.

 

Olivier MY: Donc tu avais combien de temps ? Donc là, tu commences à t’entraîner avec lui et entre ce moment d’entraînement et la date fatidique, c’était quoi ?

 

Mathieu Mancel: Je pense que j’avais quinze jours là, donc c’est pour ça que j’y suis déjà allé comme un boeuf pour me dire.

 

Olivier MY: T’avais quinze jours pour t’entraîner ?

 

Mathieu Mancel: Ouais, et ça c’était juste pour le test.

 

Olivier MY: Ah c’est pour le test d’accord.

 

Mathieu Mancel: C’était juste pour me dire il faut quand même que j’arrive à passer. Donc j’ai aussi été lui demander à quoi ça ressemble. Il me dit j’ai pas le droit de t’en parler, mais je vais t’apprendre ce mouvement, ce mouvement, ce mouvement.

 

Olivier MY: Ok.

 

Mathieu Mancel: Donc il est resté clean, mais il m’a montré deux ou trois trucs. Et donc j’y suis allé vraiment là, j’étais en mode borné. Tu dois réussir, tu dois performer, compétiteur. Donc je me suis blessé plusieurs fois. J’ai bossé le méga mur parce qu’il y a un méga mur aussi et ça fait très peur. Mais bon, voilà, j’y vais.

 

Olivier MY: Mais ça veut dire que en quinze jours, tu découvres des mouvements, tu te fais une déchirure et tu peux quand même participer au test.

 

Mathieu Mancel: Ouais.

 

Olivier MY: C’est à dire que ton kiné, il a vraiment fait de la magie quoi.

 

Mathieu Mancel: Oui et puis après la déchirure était peut-être légère.

 

Olivier MY: Ouais. D’accord.

 

Mathieu Mancel: Et puis j’ai la chance d’avoir, je pense, une bonne génétique et puis une bonne condition quand même quoi.

 

Olivier MY: Ouais donc tu as réussi à te rétablir assez vite.

 

Mathieu Mancel: Je n’étais pas rétabli, j’étais pas rétabli.

 

Olivier MY: C’est un élément important.

 

Mathieu Mancel: Donc j’y vais. Alors déjà, j’étais déçu. C’est à dire que je me tape encore la route pour Paris et quand j’avais vu le casting avec toutes les épreuves tout ça et que j’arrive là juste dans un pauvre hangar alors que Ninja Warrior c’était pour la saison sept je dis c’est quoi ce truc là ? Une fois cette surprise passée, ils nous réunissaient en groupe d’une dizaine de personnes je crois. Donc pareil, Ninja Warrior, c’est énormément de candidatures, c’est bien plus que ce truc là. Et donc ils nous expliquent soyez naturels, mais ce qu’on veut c’est voir comment vous êtes. Parce que nous on est une famille, c’est du divertissement, donc on ne va pas avoir des gros cons.

 

Olivier MY: Ah oui, d’accord.

 

Mathieu Mancel: Et ça effectivement, ils sont très très bons là-dessus, on avait signé plein de papiers, etc.

 

Olivier MY: Donc l’esprit n’est pas du tout le même que ce que tu avais vécu avant.

 

Mathieu Mancel: Non, non, non, non, là c’était vraiment. Ils te disent on a une famille nanana. Bah alors des fois peut être que j’étais peut-être le tonton qu’on n’aime pas trop, va savoir. Mais en tout cas, il y a bien ce côté divertissement et on est là pour faire une compète entre potes. C’est un petit peu l’esprit qu’ils essayent d’avoir.

 

Olivier MY: Je trouve que ça se voit en plus. Les gens après, ils se connaissent. Ils ont beau être compétiteurs, il n’y a pas ce côté tu vas rater. Enfin, tu vois, il y a ce côté on essaie de se dépasser. Et puis si tu gagnes, ils se prennent dans les bras.

 

Mathieu Mancel: Oui, c’est vrai que c’est un esprit que j’avais vu un peu en course d’obstacles aussi. Si c’est du dépassement de soi et de la performance physique. Donc ils sont plutôt en train de s’encourager et s’applaudir et essayer de se battre. Mais essayer de se battre, pas espérer que l’autre tombe.

 

Olivier MY: Dans les règles quoi.

 

Mathieu Mancel: Et donc l’épreuve physique était quand même relativement balèze. Mais donc ils nous ont jaugé en tant que personne.

 

Olivier MY: Jaugé en tant que personne comment alors ?

 

Mathieu Mancel: Notre comportement en groupe. Est-ce que tu es plutôt cool avec les autres ? Est-ce que tu encourages fort ? Est-ce que ça va bien passer en fait dans le collectif et puis à l’image. Donc il y a ce côté là. Est-ce que tu as la bonne énergie en fait, en tant que personne. Ils ont salué le travail sur ma vidéo de casting et c’est vrai qu’elle était plutôt belle. J’étais assez content donc je sais que c’est grâce à elle que j’ai été pris. Donc on fait les tests, j’ai franchement été nul.

 

Olivier MY: À la différence de l’autre où tu avais performé. Là, tu t’es senti plutôt mauvais.

 

Mathieu Mancel: Bah l’autre c’était polyvalent, là c’était quand même orienté ninja. Donc c’est à dire que quand j’étais nul, j’ai pas été extraordinaire, je peux pas donner les épreuves, mais donc il y avait un truc autour d’un saut et en plus j’avais mal compris je pense une consigne donc tu étais sur une sorte de trapèze et puis il fallait aller le plus loin possible. Et moi j’avais compris qu’il fallait se rétablir sur les pieds et surtout pas tomber sur le cul. Mais en fait, la consigne, c’était aller le plus loin possible, quitte à rouler en avant. Donc moi qui suis quelqu’un dans le contrôle, je n’ai pas été très loin. Puis l’arbitre m’a dit Mais qu’est-ce que t’as foutu !

 

Olivier MY: En tout cas, il y a des épreuves que vous découvrez sur le moment et après c’est faites au mieux que vous pouvez. Et du coup, au-delà de l’énergie que tu dégages, que tu réussisses ou pas, c’est pas tellement discriminant alors ?

 

Mathieu Mancel: Je pourrais pas te dire parce que là j’ai pas le truc, si quand même.

 

Olivier MY: Si tu penses quand même qu’il faut un minimum de niveau entre guillemets ils ont peut-être des critères qui font que voilà, au delà de ta personnalité, il y a un minimum de critères physiques à avoir, mais après c’est pas pareil que l’autre. L’autre où tu avais tout réussi et c’est juste parce que tu passais pas bien à l’écran quoi.

 

Mathieu Mancel: Non non non, je pense qu’il y a les deux. A mon avis, tu passes pas bien à l’écran, tu n’as pas une bonne personnalité, ça ne passe pas. Parce que c’est quand même du divertissement à la télé, c’est du prime-time, donc il faut quand même faire de l’audience, c’est normal. Il y a quand même un niveau de perf physique minimum parce que il y a des choses d’adresse, d’agilité, mais il faut aussi de l’endurance, de la force, un peu de coordination.

 

Olivier MY: Et le lancer de shuriken, ça y est ou pas dedans ?

 

Mathieu Mancel: Non, non. Enfin en tout cas pas quand j’y étais.

 

Olivier MY: Bon dommage.

 

Mathieu Mancel: On pourra leur suggérer pour la prochaine fois. Mais oui, c’était assez sympa le petit groupe sympa. Donc je me suis dit c’est assez rigolo parce que bon, il y avait un pompier, donc forcément c’était une brute. Il y avait un gars qui faisait du freestyle football, donc c’était assez sympa de discuter un peu avec ça.

 

Olivier MY: C’est tellement différent.

 

Mathieu Mancel: Ah ouais, mais il y avait un mec qui faisait de la plongée, enfin tu vois, très très très sympa comme moment. Donc je rentre, je dis bon bah voilà, c’est fait. Bon en plus j’ai pas été terrible mais c’était un petit peu les boules de se dire tout ça pour ça. Donc c’est à dire que je me suis fait 4 h de route, 1 h sur place et re 4 h de route quoi.

 

Olivier MY: Ouais, mais ça veut dire que tu vois cette dimension de j’ai un objectif ou en tout cas j’ai un horizon qui me semble excitant et c’est ça qui t’a amené à passer à l’action. Parce qu’effectivement on peut se dire que tu vas te taper 4 h, sachant que avant, tu as déjà eu une expérience qui a plutôt été malheureuse. J’ai pas envie de dire ça parce que du coup tu as quand même vécu un moment sympa avec ton pote. Au-delà du résultat où on te dit que t’es pas un gars intéressant, tu vois. Mais là tu as quand même envie d’y aller. Tu prends le temps. Au final, tu passes quand même un bon moment de ce que j’entends. Et puis après, bah ça fait partie du trajet quoi.

 

Mathieu Mancel: Ouais bah tu vois, en fait, pour moi, j’étais arrivé là, c’était mission accomplie. Parce que quand j’ai postulé, c’était pour cette émission qui n’est pas passée, enfin qui n’est pas sortie, qui n’avait pas de notoriété. On m’a dit t’es pas assez intéressant. Matt, tu as été convoqué aux tests sportifs de Ninja Warrior alors qu’il y avait déjà un formulaire assez balèze. Pour la petite anecdote, il y avait 10 000 candidatures à peu près pour la saison 7. Donc tu vois, ils n’ont pas vu 10 000 personnes en test sportif.

 

Olivier MY: Ouais, c’est 10 000 candidatures.

 

Mathieu Mancel: Ouais, il y a 10 000 formulaires qui ont été soumis.

 

Olivier MY: C’est incroyable.

 

Mathieu Mancel: C’est aussi pour ça, par exemple, ça, je pense que j’ai droit de le dire. Je n’ai pas le droit de re-candidater à Ninja Warrior. C’est la prod qui te rappellera s’ils ont envie de te voir quand tu as déjà été candidat.

 

Olivier MY: Ouais d’accord, mais en même temps, ils ont déjà fait un filtre. C’est aussi le fait que ça puisse tourner. Et donc du coup, tu rentres de ton test.

 

Mathieu Mancel: Et là on te dit vous aurez des nouvelles, mais commencez à vous entraîner sérieusement parce que vous n’aurez pas beaucoup de temps avant le tournage. Donc là, on est en février.

 

Olivier MY: Maintenez quand même votre niveau.

 

Mathieu Mancel: Et le tournage, c’était avril.

 

Olivier MY: Février, avril, c’est vraiment pas beaucoup de temps.

 

Mathieu Mancel: Mon tournage était le 1ᵉʳ avril en plus, donc tu vois, c’était plutôt Mars.

 

Olivier MY: Et c’était pas une blague ?

 

Mathieu Mancel: Donc là tu te dis ok, bah maintenant Mathieu prépa sérieuse donc je continue de partir sur je veux absolument faire mon saut. Je veux apprendre ce tic tac que je ne faisais pas bien. Je veux être bon sur le méga mur parce qu’en fait ça a l’air con, mais tu te retrouves très très haut et c’est pas large. Et tu te dis je peux me faire une cheville et donc j’y vais beaucoup plus. Et en plus, j’ai eu la chance de retrouver un de mes potes que je n’arrivais pas à avoir depuis des années, qui était là bas aussi donc j’y vais.

 

Olivier MY: Là-bas où ?

 

Mathieu Mancel: La salle WCA Cholet. Je fais un petit peu de pub pour Thomas.

 

Olivier MY: Bah super.

 

Mathieu Mancel: Donc la salle de parkour où ils avaient tout le matos et puis en fait tu as quand même un multi-finaliste à dispo. Donc c’était vraiment cool. Et en fait j’ai commencé à en parler un petit peu autour de moi, même si je ne devais pas trop en parler. Ah peut-être que je vais aller à Ninja Warrior, donc il a commencé à y avoir une aura, en tout cas au boulot. Et il y a plein de gens qui disent Ah, j’en ai parlé à mon fils. Tu te dis Oh putain, je ne veux pas décevoir tout le monde.

 

Olivier MY: Bah il faut déjà être sélectionné.

 

Mathieu Mancel: Oui, mais déjà là. Donc tu te dis les gens commencent à y penser. Donc Mathieu, tu y vas. Et donc tu vois, j’étais encore plus en mode machine de guerre et je me suis éloigné de moi et mes envies. Et ça c’est hyper important. Les blessures viennent de là. J’ai continué à y aller en mode bourrin, le dos, un coup ça allait, un coup ça allait pas. Mais je continuais parce que ce saut de barre continuait de me terroriser. Mais ce qui est cool, c’est que maintenant, alors là, ça fait plusieurs mois que j’en ai pas fait, donc il est possible que j’ai à nouveau un peu peur. Maintenant, je peux en enchaîner plusieurs.

 

Olivier MY: Oui, il y a quand même eu une différence.

 

Mathieu Mancel: Quelque chose que j’étais incapable de concevoir parce que je me dis c’est pas possible, c’est pas fait pour moi. Donc maintenant c’est facile pour moi. Et donc ça, c’est un truc que je veux que les gens retiennent en fait. Si tu as quelque chose que tu as vraiment envie de faire, ça peut peut être te prendre cinq ans, mais en fait si tu ne baisses pas les bras logiquement, si ton objectif est smart, parce que s’il dépend que de toi ouais c’est bon, mais voilà, il n’y a pas grand chose d’impossible en vrai en tout cas physiquement. Et je continue de me blesser. Je me suis fait une pubalgie aussi. Donc en fait, je me suis déchiré entre le psoas et le grand droit parce que mal échauffé, travailler sur le méga mur qui demande, encore une fois, je suis lourd, beaucoup d’explosivité, j’ai fait beaucoup d’essais et comme j’avais un petit peu mal au dos, je suis parti sur le reste.

 

Olivier MY: Donc en fait, t’as vraiment fait ta brute. Parce qu’en plus il y a les enjeux qui montent. Il y a des gens autour de toi qui commencent à en parler.

 

Mathieu Mancel: Et le timing serré.

 

Olivier MY: Et le timing serré. Donc il y a tout ça qui fait que tu continues à t’entraîner. Tu continues à te blesser, mais pas suffisamment pour que ça t’arrête.

 

Mathieu Mancel: Ouais, ouais, c’est ça. Et tiens j’ai pas précisé, mais en même temps, je terminais ma formation de coach professionnel. Donc en plus du boulot, j’avais ma formation à côté, donc mes coachings à faire etc etc. Plus les enfants. Donc en fait, j’étais sur une période de ma vie assez chargée, assez mouvementée, donc j’ai rajouté un stress supplémentaire avec un état d’esprit qui n’était pas le bon.

 

Olivier MY: Ouais, parce que tu disais justement que tu t’étais un peu oublié et que tu faisais quelque chose pour quelqu’un d’autre. C’était qui ce quelqu’un d’autre ?

 

Mathieu Mancel: Un petit peu tout le monde. Je suis quelqu’un qui, je pense qu’il y a beaucoup de gens qui se retrouveront là-dedans, qui préfèrent donner que recevoir. Et donc, une des raisons pour lesquelles j’ai voulu être un papa fort, c’est aussi pour pouvoir protéger mes enfants. Pour pouvoir les emmener. Pour pouvoir tirer vers où il faut. Je suis quelqu’un qui tire. Donc forcément, il y avait le Wouah Mathieu va faire ça. Et puis il y avait le côté tu vois pour certaines personnes, je suis une brute. Alors qu’en fait je suis quelqu’un de normal quoi. Incroyable un niveau tu dis Putain, je vais à Ninja Warrior. Ils sont en train de se dire Mathieu, il fait ça, mais faut que j’y aille donc faut que je sois le meilleur possible. Il ne faut pas que je déçoive mes proches. Et c’était même plus moi. Donc on part là dessus et puis je reçois un appel. Mathieu ? Bonjour, c’est Ninja Warrior.

 

Olivier MY: Salut !

 

Mathieu Mancel: Félicitations! Tu es candidat pour la saison sept ! Tu te fous de ma gueule ou quoi ?

 

Olivier MY: Le truc que tu attends et puis tu sais pas trop comment réagir quand tu obtiens la réponse.

 

Mathieu Mancel: Exactement. Et là Andy, je lui dis T’es sérieux ? Oui oui, t’es trop content ? Et là, je ne sais même plus exactement, mais un côté du Oh merde.

 

Olivier MY: En fait, ça devient réalité.

 

Mathieu Mancel: C’est ça. Et en même temps, le achievement supplémentaire. Matthieu t’était pas assez intéressant. Là, tu vas passer à TF1 quoi. D’ailleurs, ce n’est même pas sûr, parce que quand tu es candidat, tu n’es pas forcément diffusé.

 

Olivier MY: Ah ok. Ouais.

 

Mathieu Mancel: Donc il y a encore ça parce qu’on est tellement nombreux et que moi j’étais qualif quatre, je crois que j’étais la dernière qualif. Donc ça veut dire que tu as quatre émissions juste pour les qualifs. Imagine si tu passes tout ça pour le public.

 

Olivier MY: Oui, j’imagine.

 

Mathieu Mancel: Avec le même parcours, le même machin. Donc en fait, il y a énormément de gens coupés. Tu n’as même pas la moitié des personnes qui sont diffusées, je crois. Ce qui peut être un peu frustrant d’ailleurs mais.

 

Olivier MY: Ouais, mais bon.

 

Mathieu Mancel: C’est le jeu.

 

Olivier MY: C’est le jeu. Effectivement, et vous le savez, je suppose.

 

Mathieu Mancel: Oui, oui, bien sûr. Mais tu dis Oh putain, je pars. Alors là, il y a un truc je pense que je ne peux pas dire. Il s’échange beaucoup de trucs et puis on me dit Mathieu, tu seras Iron Man.

 

Olivier MY: Et ça veut dire quoi ? Tu seras Iron Man ?

 

Mathieu Mancel: Iron Man tu vois qui c’est ? Le super héros ?

 

Olivier MY: Ouais.

 

Mathieu Mancel: Mathieu, tu seras Iron Man ou tu ne viendras pas à Ninja Warrior.

 

Olivier MY: Mais du coup, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’il faut que tu.

 

Mathieu Mancel: Je serais costumé en Iron Man, mais c’est la prod qui me file le costume.

 

Olivier MY: Ah d’accord. Mais du coup, ils te font un truc spécifique et tout?

 

Mathieu Mancel: Non, ils te donnent un costume, c’est pas pareil. Enfin, ils te prêtent un costume, ils te font pas un costume spécifique.

 

Olivier MY: Ah ok. Donc du coup, il ne faut pas être trop gros ou pas trop.

 

Mathieu Mancel: C’était surprise, surprise, c’était pas trop pourri, mais voilà. Donc il y a eu beaucoup d’échanges là-dessus. Pas mal d’incompréhension, pas mal de stress aussi parce que les dates arrivaient très vite et donc en fait on est un petit peu défrayé en tant que candidat mais pas beaucoup. On est logé jusqu’au lendemain de notre élimination.

 

Olivier MY: Donc c’est quoi c’est Paris ?

 

Mathieu Mancel: Non, non, c’est Cannes. Enfin c’est Mandelieu la Malnoue.

 

Olivier MY: Ok, donc en fait, le casting était à Paris.

 

Mathieu Mancel: Ouais, mais l’émission est tournée à Cannes.

 

Olivier MY: Ok, d’accord.

 

Mathieu Mancel: Et donc là c’est 1000 kilomètres de chez moi et tu dis bon, on va commencer à regarder. Donc en voiture, je ne me voyais pas faire 1000 kilomètres, surtout si tu dois repartir le lendemain. Et puis ça revenait cher péages, essence, etc. En avion, on était logé à quatre donc j’aurais pu venir avec les enfants et tout, mais ça commence à coûter un peu cher. J’ai essayé de demander au boulot parce que ça pouvait faire un petit peu de couverture médiatique. Ils pouvaient pas a priori me financer. Donc je suis parti tout seul. J’ai trouvé un avion donc on y va. Et c’était la saison de la cata. Donc saison 7, je suis convoqué pour le 1ᵉʳ avril, mais donc la dernière qualif. Et donc Thomas il était lui justement le mercredi donc la veille.

 

Mathieu Mancel: Donc c’était cool en plus je me dis tiens quelqu’un que je connais, trop bien. Je lui envoie un petit texto et il me dit Alors ta qualif bien ? Il me Dit bah en fait c’est pas passé, ça se passe à la place de la tienne, mais tu viens quand même. Ok. Bon en fait c’est des problèmes de météo, il faisait une météo de merde et donc c’était dangereux.

 

Olivier MY: C’est pas à l’intérieur ?

 

Mathieu Mancel: Ah non, c’est en extérieur.

 

Olivier MY: C’est en extérieur, d’accord.

 

Mathieu Mancel: C’est vraiment sur la Croisette.

 

Olivier MY: Ah ouais, d’accord.

 

Mathieu Mancel: C’est un truc de ouf. C’est vraiment un truc de ouf.

 

Olivier MY: Ah ouais je me rendais pas compte.

 

Mathieu Mancel: Ouais ouais, mais moi je me rendais pas compte non plus. Et donc je descends, je prends l’avion. D’ailleurs, j’ai failli rater l’avion parce que je n’ai pas pris l’avion depuis des années. En fait, je me fais fouiller. Na na na! Donc le petit coup de stress avant, on y va je fais confiance à Google, il me fait attendre un train qui n’existe pas. Donc j’ai passé 3 h sur le quai comme un con.

 

Olivier MY: Et en gros voilà. Donc tu fais comme tu peux pour y aller.

 

Mathieu Mancel: Et j’y arrive.

 

Olivier MY: Et tu y arrives. Ok.

 

Mathieu Mancel: Et là, déjà, on me dit mais qu’est ce que tu fous? Tu devrais arriver 3 h plus tard. Bon ok. Et en fait, à cause de la météo, je me retrouve pas avec tous les autres candidats dans un autre hôtel. Enfin un autre camp qui est fermé. Donc déjà, pffffff les boules! C’est un truc qu’on ne. J’avais pas beaucoup dormi et j’arrive dans ma chambre il y a le détecteur de fumée qui se met à biper.

 

Olivier MY: T’as vraiment tout, tout qui arrive.

 

Mathieu Mancel: Et après une fois que j’ai viré la pile et tout ça, il y a aussi les mecs qui ont décidé de passer le karcher dans la piscine. Donc je suis parti marcher.

 

Olivier MY: Et du coup donc à un moment donné quand même que tu dois faire ton épreuve.

 

Mathieu Mancel: Donc après. Donc logiquement, j’aurais dû passer le lendemain avec les histoires de météo et le surlendemain et on avait un test sportif à faire plutôt cardio pour s’assurer qu’il n’y ait pas de risque.

 

Olivier MY: Ok. C’est une préparation,

 

Mathieu Mancel: Un test d’effort. J’entends un mec qui braille putain, je suis pas prêt. Donc je dis putain! Alors il suffit qu’il me dise ça et que je doive re-rentrer. C’est mort. Donc heureusement, ça s’est très bien passé. Là, je discute avec des gens très très sympas aussi et j’essaie de dire bon bah alors les interviews, le machin, j’ai un agenda ? Non, non, rien, t’inquiète. Par contre, t’auras des nouvelles avant minuit.

 

Olivier MY: Minuit quoi.

 

Mathieu Mancel: Ouais non mais après faut te dire, c’est incroyable le taf de l’équipe là-bas quoi. Enfin eux ils doivent vraiment pas beaucoup dormir, Ils sont partout, Ils doivent s’occuper des centaines de candidats, ils doivent les emmener, ils doivent. Enfin, c’est un travail infernal.

 

Olivier MY: Ouais, je comprends.

 

Mathieu Mancel: Mais c’est vrai que quand t’arrives là tout seul dans un hôtel à deux kilomètres dans le noir et effectivement, il m’a rappelé à 23 h 59 je crois. Donc ça m’a réveillé, forcément.

 

Olivier MY: Ouais, forcément.

 

Mathieu Mancel: Pour me dire bon bah allez, je sais plus comment ça se passe, mais je crois essayage demain matin à telle heure. Ok. Bon bah j’y vais. Je me lève, je pars pour le petit déj, je discute avec une meuf hyper sympa, encore une militaire et là je reçois un texto Bon ben en fait, essayage annulé. Je vais voir, je dis Moi j’avais rendu les clés de la chambre parce que je devais rendre ma chambre pour revenir derrière mais en fait non, tu restes là-bas. Donc je récupère les clés, j’ai pas de planning, ils ont dit on va te tenir au courant, en gros reste dans le coin.

 

Olivier MY: Mais du coup tu sais quand même qu’au-delà de l’essayage, tu vas faire ton épreuve ou pas ?

 

Mathieu Mancel: Ah oui, faire l’épreuve, c’est sûr. Par contre, elle est décalée pour l’instant, elle est décalée d’une journée.

 

Olivier MY: Parce que ça veut dire que tous ces imprévus que tu as sur le chemin, c’est à dire que toi, ils t’avaient dit réserve je sais pas tant de temps.

 

Mathieu Mancel: Ils t’ont dit réserve jusqu’à tant de temps.

 

Olivier MY: Ok.

 

Mathieu Mancel: Parce que tu vois, si tu passes, il faut passer les demies et puis ensuite les finales. Donc en fait, c’était calé. Moi j’avais posé une semaine de vacances.

 

Olivier MY: Oui, d’accord.

 

Mathieu Mancel: Donc ça c’est bien. Et tu es logé. Tant que t’es pas éliminé. Donc ça c’est cool.

 

Olivier MY: Et donc du coup, quand finalement tu réussis à faire ton épreuve, ça se passe comment ?

 

Mathieu Mancel: Alors déjà, finalement, je réussis à essayer mon costume.

 

Olivier MY: C’est une première étape déjà.

 

Mathieu Mancel: Et en fait ça va, c’est pas trop pourri, mais j’avais un casque d’Iron Man pour enfant, donc on voit mon menton etc. Mais le costume ça allait, c’était pas trop ridicule, je n’étais pas trop boudiné. J’y viens. Et puis en fait, on va faire l’essayage et t’as le taxi qui nous fait Mais pourquoi ils emmènent les candidats ? Mais pourquoi ils emmènent les candidats ? Mais pourquoi ils emmènent les candidats ? Mais pourquoi il dit ça ? Mais pourquoi il dit ça ? Et en fait bah re-orage donc re décalage. Donc résultat, je suis resté je crois quatre jours sur place avant d’avoir mon épreuve. Donc je suis resté quatre jours tout seul. C’était moi avec moi le problème, à Badtripper, loin de ma famille avec ma copine qui s’occupait des enfants qui était dedans, les collègues qui bossaient, tout ça. Donc en fait j’étais tout seul à marcher pour me rendre dispo de la prod, donc c’était une torture mentale pour moi.

 

Olivier MY: Ça a été horrible oui.

 

Mathieu Mancel: Les autres candidats étaient souvent tous en famille, entre amis, donc normal quoi. Thomas c’est pareil, il était avec ses potes et puis il avait déjà fait ses qualifs, ses machins, donc il avait des tournages, des interviews et puis moi j’avais toujours pas d’interview, j’ai toujours pas de planning. Donc je passais des journées à marcher, à côté, à me rendre dispo.

 

Olivier MY: Quand on parle de la Vallée de la Mort, c’était un peu là quoi.

 

Mathieu Mancel: Exactement. Exactement. Et c’est pour ça que moi, c’est une expérience un peu particulière pour moi. Mais heureusement que ça a mis du temps à être diffusé pour que je digère bien. Et finalement, dans le taxi, j’entends un gars qui dit Oh, vous êtes dans la qualif des champions. Je dis c’est quoi la qualif des champions ? Mais ouais, attends, t’as les frères Gravier Na na na na na na na! Je dis mais attends la qualif des champions, donc moi je suis déguisé en Iron Man. Ok, je suis le guignol quoi. Donc ça te donne une idée un petit peu de l’état d’esprit que j’ai.

 

Olivier MY: Ouais, je comprends.

 

Mathieu Mancel: Effectivement, on y va. Là, on aperçoit Denis Brogniart qui vient discuter avec les anciens candidats. Donc très très accessible comme il donne l’impression en fait dans l’émission. Donc là, on est parti. Et c’était la première année où ils mettaient en place la Memory Tower. Donc la memory Tower, en fait, c’était trop facile a priori les qualifs. Donc ils ont compliqué un petit peu en mettant une notion de tempo. Donc il fallait que tu attrapes une tyrolienne nanana, sinon tu étais obligé d’aller chercher la memory Tower donc aller plus loin, donc te fatiguer plus et tu avais des prises piégées. Ok. Donc résultat, on n’avait plus le droit à nos smartphones dès qu’on rentrait dans la salle, dans la tente et on était séparés. Candidats qui étaient déjà passés des autres candidats pour pas tricher.

 

Olivier MY: Forcément.

 

Mathieu Mancel: Donc on rentre dans la tente je crois 17 h 30 mais c’est un tournage nocturne.

 

Olivier MY: Donc tu attends un certain temps.

 

Mathieu Mancel: Tu attends qu’il fasse nuit. Et là déjà tu vois, tu sais c’est à la Croisette, tu vois les échafaudages partout. Déjà de l’extérieur tu te dis Wouah, c’est quoi ce truc ? C’est énorme! Après, ils nous ont fait visiter en disant on va vous montrer les parcours du jour. Donc là on y va, C’est début de nuit qui tombe. Disneyland, tu vois, t’as des lumières un peu partout, tu vois les trucs. Moi c’est la première fois, je sais pas quoi regarder. En fait, les gens te montrent le parcours, donc tu as une personne qui te montre un obstacle une fois.

 

Olivier MY: C’est tout.

 

Mathieu Mancel: Toi t’as pas le droit d’y toucher quoi.

 

Olivier MY: Je comprends.

 

Mathieu Mancel: Et donc en fait, les personnes comme ils ont l’habitude, ils vont tellement vite, tu sais même pas quoi regarder.

 

Olivier MY: Donc oui, c’est ça, tu regardes tout, tu fais ce que tu peux.

 

Mathieu Mancel: C’est pour ça que je dis c’est vraiment Disneyland donc tu regardes. Et puis en fait il y a deux parcours en qualifs, donc je regarde les trucs, je dis ok, j’ai mon parcours, ça me plaît bien, puis tu y retournes, là, tu vas te changer et puis tu attends. Et pareil là donc on attend qu’il fasse nuit. Le tournage classique, c’est la moitié des hommes, pause, les femmes, pause, l’autre moitié des hommes parce qu’il y a moins de femmes en général à Ninja Warrior et pour des histoires d’équité, le parcours est un tout petit peu différent pour les femmes par rapport à leur taille entre autres. Elles sont plus petites. Là ils ont dit bon, avec toutes les merdes de météo, tout ça, on va plutôt tasser, on va faire toutes les femmes d’abord, on fera les hommes derrière. Donc ça veut dire que déjà on attend qu’il fasse nuit. Et les femmes commencent à passer, bon bah tu regardes le truc là, t’as vraiment la télé dans la tente, t’as l’impression de regarder Ninja Warrior quoi.

 

Olivier MY: En vrai quoi.

 

Mathieu Mancel: Exactement. Mais non mais tu regardes pas la télé quand même, tu ne vois pas les trucs. T’as pas le droit d’aller, t’as pas le droit d’aller sur le plateau et on a les trucs et là, vers la fin des filles, il flotte, donc tout est couvert, tout le monde part et ils nous disent bon les gars, il y a la météo qui dit que dans tant normalement il pleut plus. Donc il y a deux options soit vous nous aidez, soit on est encore obligé de prendre une décision, décaler quoi. Donc on se dit tous, on va aider, etc. On y va, on débâche là tu vois encore le côté famille, communauté, tout le monde a été sans rechigner pour aider. Donc ça c’est vraiment génial ce côté là. Il y a tout le monde qui est investi dans le projet.

 

Olivier MY: Mais c’est vrai que ce qui est important, là, dans ce que tu nous racontes, c’est qu’il y a un ensemble de changements qui s’enchaînent les uns après les autres, et là vous êtes obligés de faire avec quoi.

 

Mathieu Mancel: Exactement ouais, exactement. Et donc, après avoir découvert le parcours vraiment côté Disneyland, comme je le disais, tu as le côté en fait, tu ne sais même pas où regarder. Et puis tu commences à voir les lumières. Donc là, tu as découvert une première fois le parcours à l’extérieur, les échafaudages en pleine journée. Là, tu commences à voir une lumière tombante avec les mecs en action. Tu te dis ouah, trop bien, j’ai envie d’aller jouer, j’ai choisi mes parcours, etc. Puis après.

 

Olivier MY: T’as jamais été aussi proche.

 

Mathieu Mancel: Ah bah non. Et t’as pas le droit de toucher.

 

Olivier MY: Et t’as pas le droit de toucher, C’est ça le pire.

 

Mathieu Mancel: Et après on retourne dans la tente, Et bah faut attendre qu’il fasse nuit. Et puis après on est parti sur la mécanique du chacun son tour parce que c’est une compétition individuelle, même si au montage des fois tu as l’impression de partir à plusieurs. Bah c’est chacun son tour. Donc ils ont fait passer les femmes d’abord. Donc là tu attends. Il y a eu de la flotte. Donc malheureusement flotte, c’est glissant, on est en extérieur donc ils nous ont dit bah voilà, on arrête. Normalement, si on attend un petit peu, ça va pouvoir se gérer. Par contre, il va falloir nous aider. Et bah là tu vois le côté familial dont je te parlais tout à l’heure, c’est exactement ça. Mais il y a personne qui a rechigné. Il a arrêté de flotter. Tout le monde a été essuyé, les obstacles, etc. Il y a vraiment le côté on a envie de passer un bon moment ensemble et de s’éclater.

 

Olivier MY: Comme quoi, l’engagement des gens dépend de pas grand chose en vrai, lorsque tu as les règles qui sont claires, les motivations qui sont similaires. Quand tu vas dans la même direction, c’est beaucoup plus facile.

 

Mathieu Mancel: Exactement. Tout le monde avait envie d’aller se confronter au parcours. Parce qu’en fait c’est ça. Tu vois, c’est pas la compèt avec les autres, c’est la compèt avec le parcours.

 

Olivier MY: Ouais, je comprends.

 

Mathieu Mancel: Et tu vois, je te disais t’es frustré de ne pas avoir pu aller jouer, donc tu as envie d’aller jouer et tu as envie que les gens avec qui t’as passé un peu de temps jouent aussi quoi. Donc il se passe beaucoup de temps. Les femmes passent, ils remettent les obstacles pour les hommes. Et ils commencent à appeler les gens. Donc là, je me mets en costume d’Iron Man. Ça y est, c’est parti. Et en fait, il m’appelle je crois il y a un premier groupe, deuxième groupe qui part. Moi je me suis dit ils vont jamais me rappeler, je ne suis pas connu, je vais pas avec des enfants donc je vais passer plutôt pour la fin. Et je crois qu’ils m’appellent au moment du troisième groupe, mais en m’engueulant genre ils sont déjà tous partis mais qu’est ce que tu fous ? On t’attend ! Je dis Mais ils m’avaient pas appelé. J’y vais, je me dépêche. Tu rentres dedans. Et là, il fait nuit. Donc là, t’as vraiment les lumières. Tu es vraiment sur le parcours des héros quoi, au pied. Et donc tu es avec ton ange gardien parce que t’as pas le droit d’aller sur le parcours tout seul. Donc ils appellent ça l’ange gardien et la personne qui t’emmène, qui te briefe. Et là il y a des caméras partout, donc tu peux plus faire n’importe quoi. Donc tu t’échauffes, ils te regardent nanana. Donc c’est toutes les images qui peuvent être prises, captées. Donc je m’échauffe, je me prépare. Il y a l’ordre de passage.

 

Olivier MY: C’est pas quelque chose qui est diffusé en live ?

 

Mathieu Mancel: Non, non, non, c’est monté.

 

Olivier MY: Oui, c’est monté.

 

Mathieu Mancel: Donc on fait tout ce travail là. Donc je fais gaffe parce que dès que tu bouges un petit peu, tu vois la caméra. Je m’échauffe, je regarde un petit peu ce que font les autres, je mime un peu ce que font les autres. On va essayer de comprendre les plus, les plus habitués. Et je découvre le premier obstacle qui était en fait, une meuf m’avait donné un conseil en disant bah écoute, de toute façon c’était des sortes de skateboards sur une glissière en disant le troisième en plus il y a une goulotte. Enfin ils basculent si jamais ils basculent tout ce que tu as à faire, c’est plonger en avant et puis ça va passer. Donc ok, j’essaye. J’essaie de calibrer mes sauts en étant au sol parce que t’as pas le droit d’aller dessus. Puis on y va. Et puis en fait ça devait être moi. Et puis bah en fait ils font passer le mec d’après moi avant moi et un autre en fait bah là mon ange gardien me dit non mais je comprends pas ce que fait la prod, ils veulent plus de toi tout de suite donc retourne sous la tente quoi.

 

Olivier MY: Ah oui, encore une attente quoi.

 

Mathieu Mancel: Et en fait j’attends, j’attends au point que je passe dans les dix derniers candidats de la soirée. Donc j’ai commencé et je me suis échauffé plusieurs fois. En fait, j’ai commencé à m’échauffer peut-être à 23 h et en fait j’ai dû passer vers 3 h du mat et en fait Iron Man ils m’ont bien dit c’est le héros des enfants donc tu vas aller faire l’entrée du héros qui va taper dans les mains des gens. Mais en fait, il avait plu. Il était tard.

 

Olivier MY: Il n’y avait plus personne.

 

Mathieu Mancel: Donc je suis re-rentré, Il n’y avait plus un bruit, il n’y avait plus de public, plus de candidats, il n’y avait plus personne. Et là.

 

Olivier MY: C’est une expérience qui est différente.

 

Mathieu Mancel: Complètement glauque. Et donc je mets mon casque na na na! Je me réchauffe encore une fois. J’avais mal partout, j’étais raide de partout. Je sens le côté vieux, tu vois. Et là, le mec il me fait allez va taper dans les mains, il me dit pourquoi il veut que je fasse ça ? Bon, vas y, j’y vais.

 

Olivier MY: Dans quelles mains?

 

Mathieu Mancel: Il me revient, Il me fait Ah mais il y a personne là! Viens, on va te faire rentrer ailleurs. Et puis après tu vois, je vais regarder la Memory Tower. J’allais monter et puis il me fait Attends, attends, attends, non il y a plus de bornes, faut attendre. Bon tu vois que des attentes comme ça.

 

Olivier MY: Parce que y a plein de problèmes.

 

Mathieu Mancel: Et ça y est, c’est parti! Donc là je monte les escaliers. Au début j’avais le masque sur la tête parce que je me dis est ce qu’il y a les caméras, pas les caméras donc le masque pour enfants avec les tout petits yeux, j’ai failli me casser la gueule dans les escaliers. Donc j’enlève le masque et je le remets juste avant. Et là tu arrives sur le podium qui est très très haut. Et mon casteur m’avait dit Mathieu, t’es pas Mathieu, t’es Iron Man, t’es Tony Stark, tu te la pètes. Ouais, donc j’avais passé ma journée à regarder comment bougeait Iron Man dans les films. Donc tu montes sur le plateau. J’en fais des caisses, je balance le masque et en fait j’entends au loin, mais très très loin. Moi je me sentais tout seul sur le plateau avec en fait le parcours qui était peut être trois mètres en dessous, donc ça faisait un peu impressionnant. J’entends au loin c’est pas Iron Man, enfin c’est pas Tony Stark, c’est Mathieu Mancel. Mais vraiment limite chuchoté, murmuré. Et en fait là, je comprends pas trop.

 

Mathieu Mancel: Pas de public tout ça. Et puis bah t’as le buzzer, tu appuies sur le buzzer. Et donc Thomas m’avait dit il faut absolument que tu chopes la tyrolienne. Donc je commence à partir dès que c’est le moment. Et première plateforme, je dis putain, c’est plus haut que ce que je pensais. J’ai failli me casser la gueule, donc je suis un peu plus prudent sur la deuxième, je regarde la plateforme et puis là, je pose mon premier pied sur le skateboard et je suis surpris parce qu’en fait c’était mou et je m’attendais à un truc rigide donc tant bien que mal parce que j’ai pas du tout travaillé cette proprioception je passe sur la deuxième, la troisième je pose mon pied dessus et là, pas très lucide, franchement en plus conseil de merde, si jamais t’as un culbuto qui part dans un sens planche devant non met ton deuxième pied, j’ai plongé la tête la première donc résultat je suis passé par dessus le skateboard, la tête la première au fond de la piscine. J’ai touché le fond de la piscine.

 

Olivier MY: Ah ouais !

 

Mathieu Mancel: Je me relève, je bois la tasse et là tu te relèves. T’as la caméra à 20 centimètres de toi. Donc Qu’est-ce que tu fais ? Tu sors avec le sourire. Et tu t’en vas. Et là, on dit Bon, ça y est, ton aventure se termine Mathieu donc tu es trempé, tu te rechanges, tu attends que le taxi te ramène dans ta chambre et puis bah là j’étais en train de chercher, je me souviens encore sur les chiottes, trempé, mon train pour le lendemain matin.

 

Olivier MY: Ouais, donc en fait, l’expérience reste quand même un peu mitigée au-delà de l’explosion de spectacle, de voir en fait à quoi ça ressemble. Mais après, au final, c’est vrai que tu as quand même vécu pas mal d’imprévus, de changements multiples et difficile aussi de sur-adapter à chaque fois parce qu’au final, il n’y a rien que tu maîtrises, tu es juste aux dépens de l’organisation.

 

Mathieu Mancel: Oui et non. Parce qu’en fait, tu vois, c’est ce que je redisais là, et maintenant c’est vieux, donc c’est assez facile. Dans quel état d’esprit j’étais au départ. Je te l’ai dit, mais rien que dans le taxi, on me dit t’es dans le truc des champions. Ah mais je ne suis pas un champion, je suis le guignol! Comment tu pars quand t’es comme ça ? Je ne dois pas décevoir les autres. J’étais encore blessé. A quel moment je me suis dit ce que je voulais faire ? Thomas m’a dit de foncer. Je vais foncer. Je me suis oublié pour essayer d’être le meilleur et ne pas décevoir les enfants. Des enfants que je ne connaissais pas en plus. Je me sentais loin de ma famille. Et puis comme ils étaient dans leur truc. En fait, je me faisais envoyer chier, etc. Donc en fait, je n’étais pas bien. Je l’avais mal préparé parce que je ne savais plus où j’étais et qu’en fait, ma première mission, elle était accomplie depuis longtemps puisque j’avais été au casting. Et avec le recul, c’est ça en fait. Il ne faut pas oublier de réajuster ses objectifs. Ma première mission était remplie. Après, j’y suis reparti, je me suis laissé monter le mou. En fait, je n’avais pas le niveau. Et c’est pas grave en fait. Je n’avais pas le niveau. Je n’ai pas bien préparé. Il y a aussi, je l’ai dit, je suis quelqu’un dans l’instant présent. Au cirque, on va travailler sur la corde, les machins. Donc je me suis dit la proprioception c’est bon. Sauf que ça, je ne m’étais pas rendu compte, c’est la dernière fois que j’allais travailler, c’était avant le Covid, donc je n’avais pas travaillé ça depuis des années. Donc il y a le, je pense, en termes d’identité, être capable de. Et j’ai vérifié que j’étais capable de. Parce que j’ai fait une fixette sur autre chose.

 

Olivier MY: Oui, mais c’est important ce que tu décris. Parce que pour changer quoi que ce soit en terme d’objectif, c’est important qu’il soit adapté à qui tu es à ce moment là et en tout cas ton partage, il est très représentatif de à quoi ça peut ressembler lorsque nos objectifs ne sont plus nos objectifs mais peut être ceux des autres, à vouloir faire plaisir, à vouloir être bien vu et en fait ça peut aller très très vite la dynamique de groupe. Et heureusement que tu ne t’es pas sur-blessé à cause de ça. Il y a une blessure peut-être émotionnelle d’une certaine manière à un instant T, mais c’est sûr que aller vers de l’extrême tout de suite, sachant que c’est pas forcément toi qui veut le faire, c’est quelque chose qui reste dangereux..

 

Mathieu Mancel: C’est exactement ça ouais.

 

Olivier MY: Bah merci en tout cas pour ce partage, c’est une belle aventure.

 

Mathieu Mancel: Oui alors c’est effectivement une belle aventure parce que en m’écoutant, on pourrait dire que je critique pas mal la prod. J’étais fâché au début, forcément. Mais en fait, je comprends tout et je ne critique pas. C’est vraiment le moi avec moi. C’est comment moi je me suis senti, comment je me suis comporté, comment j’ai apprécié les choses. Effectivement je me suis sur-adapté mais dès le début. Donc moi ce que j’aimerais bien c’est qu’un jour ils me rappellent pour que j’emmène mes enfants. Mon regret, il est là, c’est que je n’ai pas pu partager cette expérience avec eux. Qu’ils se rendent compte d’à quoi ça ressemble parce que c’est quand même une sacrée expérience. Et en plus, cette chute fait que j’ai été diffusé. Je ne serai pas tombé, je n’aurai pas eu une perf de fou, c’est sûr. Donc peut être que j’aurais été en demi-finale si je m’étais bien débrouillé. Je n’aurais peut être pas été diffusé. Alors que là. Bon ben j’ai même été à la bande annonce de l’émission. On voit ma chute. J’ai un pote qui m’a envoyé des trucs et ça m’a permis d’être dans le journal, etc. Donc c’est une super expérience. Je suis juste déçu de la manière dont moi je l’ai vécue parce que je n’étais pas aligné quoi.

 

Olivier MY: Ouais, c’est un apprentissage qui est super et merci de nous avoir partagé tout ça.

 

Mathieu Mancel: Je t’en prie.

 

Olivier MY: Ce que je te propose, on sait tous les deux qu’on aurait pu parler de plein d’autres choses, mais au vu du timing qu’on a dans le podcast ce que je te propose, c’est qu’on passe à la dernière partie. Cette dernière partie qui dépend beaucoup moins de toi.

 

Mathieu Mancel: Donc là c’est bon, tu vas reprendre le contrôle du temps. Parce que ouais, j’ai tendance à trop parler.

 

Olivier MY: Mais non, t’inquiète pas, il n’y a aucun problème. Et au contraire, je trouve que la beauté de ce que tu racontes, c’est que c’est un souvenir. C’est quelque chose qui reste exceptionnel au sens où on n’est pas beaucoup à avoir fait Ninja Warrior et c’est bien aussi de la voir de l’intérieur de par la vision d’un candidat. Parce que nous on voit que ce qu’il y a à la télé et donc c’est rien du tout par rapport à l’expérience complète. Donc il y a aucun problème par rapport à ça. Ce qu’on va faire maintenant et comme je le fais avec la plupart des personnes que j’interviewe, c’est que comme tu as pu le voir, j’ai des cartes sur la table que maintenant tu connais vu que tu as un paquet toi-même. Donc ce sont des questions que j’ai présélectionnées pour toi et qui sont simplement une manière de découvrir encore plus l’humain qu’il y a derrière Mathieu voilà. Donc ce que je vais te proposer de faire de manière très simple, c’est que tu vas prendre ce paquet de cartes et tu vas le mélanger toi-même comme ça tu ne pourras pas dire.

 

Mathieu Mancel: Est ce que je t’ai raconté la fois où j’ai fait des tours de magie ? Non, c’est pas vrai !

 

Olivier MY: Ha ha ha! Plus de cartes. Voilà ce que je te propose, c’est d’en choisir une.

 

Mathieu Mancel: La première.

 

Olivier MY: Voilà, tu nous la lis et puis ensuite je te laisse y répondre.

 

Mathieu Mancel: Quelles sont les trois choses que tu penses avoir en commun avec moi ? On a pratiqué les arts martiaux tous les deux.

 

Olivier MY: Effectivement. Effectivement.

 

Mathieu Mancel: Je triche. Je pense qu’on a une vision assez commune de la conduite du changement.

 

Olivier MY: Sur quel niveau ?

 

Mathieu Mancel: De manière globale en fait, sur le changement, tu ne peux pas opérer de changement sans partir du point de départ. Avoir ce constat, avoir un objectif et y aller par étapes et itérer cette approche un peu empirique aussi. Mais partir de on est où là maintenant ? Je trouve peu de personnes appuyer autant.

 

Olivier MY: Oui, donc deux choses déjà.

 

Mathieu Mancel: Et là tu vois, c’est toi qui me demande des détails. La troisième, on est plutôt on est plutôt timide.

 

Olivier MY: Ouais, je pense qu’effectivement c’est un des éléments qui peut être similaire. C’est une question que j’ai rajoutée pour toi, que j’ai pas posée aux autres parce que je trouvais ça intéressant on a passé toute la journée ensemble donc c’était l’occasion de voir ce qui te restait. Donc merci d’avoir joué le jeu.

 

Mathieu Mancel: Je t’en prie. Je suis ton chauffeur aujourd’hui comme j’ai dit.

 

Olivier MY: Ce que je te propose maintenant, c’est que tu en sélectionnes deux au hasard comme tu le souhaites. Et dans ces deux là, donc tu nous lis les deux et puis tu choisis celle à laquelle tu as envie de répondre.

 

Mathieu Mancel: Ok, donc tu veux que je te lise à haute voix les deux ?

 

Olivier MY: Exactement.

 

Mathieu Mancel: Qu’as tu appris de plus utile venant de tes parents ?

 

Olivier MY: Donc ça, c’est la première.

 

Mathieu Mancel: Et la deuxième. Quel était ton dernier moment d’audace ? Raconte-le moi en détail. C’est quoi ces cartes que tu me choisis ?

 

Olivier MY: Eh! C’est pas moi qui ai choisi.

 

Mathieu Mancel: Tu les as présélectionnées !

 

Olivier MY: C’est vrai.

 

Mathieu Mancel: Je vais partir sur ce que j’ai appris de plus utile de mes parents, parce que c’est un peu par dépit. Enfin, je sais pas trop dire. J’ai du mal à caractériser un moment d’audace. Ce n’est pas quelque chose que je sais définir facilement. Je dirais qu’il y a quelque chose autour de la posture et de l’aide aux autres. J’ai appris qu’on ne peut avoir des bonnes et des belles relations qu’en étant authentique. Il n’y a pas besoin d’avoir énormément de réseau, énormément de personnes, mais par contre c’est hyper important ce côté tribu et entraide de sa tribu.

 

Olivier MY: Super! C’est un bel apprentissage en tout cas.

 

Mathieu Mancel: Oui, je trouve aussi.

 

Olivier MY: On dit jamais deux sans trois. Et donc pour ce dernier tour, ce que je te propose, c’est que tu en sélectionne trois. Sauf que ces trois là, tu vas me les donner et c’est moi qui vais choisir.

 

Mathieu Mancel: Ok. Pourquoi tu n’en tirerais pas trois directement toi dans ces cas là ?

 

Olivier MY: Bah je me dis que tu peux faire le travail.

 

Mathieu Mancel: Oui, on a ça en commun aussi, le côté feignant, travailleur mais feignant.

 

Olivier MY: Travailleur mais feignant c’est ça. Alors la première, c’est si tu devais te réincarner dans un animal, lequel serait-ce et pourquoi ? En tout cas, ça te fait rigoler. La deuxième, c’est si tu pouvais avoir un super-pouvoir, lequel serait-ce et comment l’utiliserais tu ? Et la dernière, c’est si tu devais aller vivre un an sur une île déserte où il y a à manger et à boire, quels seraient les cinq choses que tu prendrais avec toi et pourquoi ? Est ce que dans ces trois là, il y en a une que tu voudrais éliminer ?

 

Mathieu Mancel: Je ne répondrai pas à ça parce que je vais me faire piéger. Non, je m’en fous.

 

Olivier MY: Non, tu t’en fous c’est vrai ?

 

Mathieu Mancel: Je m’en fous.

 

Olivier MY: Je vais me faire piéger.

 

Mathieu Mancel: Ah bah tiens, c’est celle là que tu vas avoir.

 

Olivier MY: Je ne suis pas comme ça, voyons.

 

Mathieu Mancel: On ne sait jamais. J’apprends à te connaître encore.

 

Olivier MY: Ouais, je comprends. Allez, si tu devais te réincarner dans un animal, lequel serait-ce ? Et pourquoi ?

 

Mathieu Mancel: C’est celle là que j’aurais éliminé. Tu vois ?

 

Olivier MY: Comme quoi, tu vois.

 

Mathieu Mancel: J’aurai dit pour la vanne une licorne.

 

Olivier MY: Ok.

 

Mathieu Mancel: Mais en fait je vais rester dessus quand même. Et j’hésite avec le gibbon.

 

Olivier MY: Gibbon qui correspond à quoi ?

 

Mathieu Mancel: Le gibbon parce que c’est un animal très gracieux dans son déplacement.

 

Olivier MY: Mais du coup ça correspond à quoi un gibbon?

 

Mathieu Mancel: Tu ne vois pas ce que c’est ? Ah pardon, ce sont les singes qui ont des très très très longs bras.

 

Olivier MY: Donc c’est un singe, Ok.

 

Mathieu Mancel: Et c’est vraiment des singes qui se balancent de branche en branche, qui font des sauts incroyables. Et à chaque fois que je vais au zoo, je prie pour réussir à les voir se déplacer parce que je trouve ça tellement beau le côté gracieux. Mais je vais rester sur la licorne. Bon, déjà parce que côté culture pop, il y a toujours plein de trucs autour des licornes.

 

Olivier MY: Effectivement.

 

Mathieu Mancel: Voilà, il y a le côté un petit peu princesse et en même temps un petit peu un peu magique et très trollé. Donc j’aime bien cette idée là. J’ai beaucoup pratiqué l’équitation et je trouve que le cheval est un animal majestueux et puissant, encore une fois très élégant, qui peut porter les autres et aider les autres avec qui on fait des choses ensemble, tu vois tu peux le diriger, le forcer, mais il y a vraiment une notion de collaboration. La licorne aussi, parce que c’est un animal mystérieux et unique. Il n’existe pas de vraie licorne, donc il y a ce côté un petit peu qui sort du lot. Donc il y a peut être ce côté qui est spectaculaire, qui sort du lot ou qui fait rêver et inspirer. Donc voilà, ce serait ça.

 

Olivier MY: Super ! Merci beaucoup !

 

Mathieu Mancel: Je t’en prie.

 

Olivier MY: Et du coup, si il y a des personnes qui veulent continuer la papote avec toi, comment est ce que ces personnes peuvent te contacter ?

 

Mathieu Mancel: Le mieux c’est Linkedin. Mathieu Mancel sur LinkedIn. Et puis voilà, si vous voulez, vous vous connectez, vous m’envoyez un petit message privé. Effectivement, j’adore échanger. On fera un petit peu d’écrit. Les vocaux c’est pas trop mon truc, mais après on pourra peut-être se faire une petite visio quoi.

 

Olivier MY: Bah super! Merci beaucoup pour ce moment et pour ton partage.

 

Mathieu Mancel: Merci beaucoup à toi, c’était vraiment une expérience hyper sympa.

 

Olivier MY: Bah top! Puis à la prochaine!

 

Mathieu Mancel: À bientôt ! En marchant !

 

Olivier MY: En marchant, effectivement. Salut.

 

Mathieu Mancel: Ciao.

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