#09 La cuisine comme vecteur de connexion et de transformation avec Julian Le Goff

Description

Dans cet รฉpisode de โ€œChange and Chillโ€, Olivier My accueille Julian Le Goff, un entrepreneur passionnรฉ par lโ€™innovation et la cuisine.

Originaire de Bretagne, Julian a su transformer son amour pour la gastronomie en entreprises prospรจres ร  Bordeaux. Il partage son voyage impressionnant, de ses annรฉes dโ€™exploration ร  travers lโ€™Europe ร  la crรฉation de la โ€œColoc des chefsโ€ et de โ€œLa cuisine de Camilleโ€.

Dรฉcouvrez comment Julian utilise sa passion pour bรขtir des espaces de cohรฉsion et dโ€™inclusion, et comment ses expรฉriences de vie lโ€™ont prรฉparรฉ ร  embrasser le changement et ร  inspirer les autres.

Sรฉquenรงage du podcast

[00:00:04] : Introduction et Cadre
[00:01:10] : Un Super-Hรฉros Inspirant
[00:02:41] : De la Passion pour la Cuisine ร  lโ€™Entrepreneuriat
[00:05:04] : Le Changement et la Dรฉcouverte de Soi
[00:08:55] : Lโ€™Appel du Voyage
[00:11:39] : Des Expรฉriences de Voyage Marquantes
[00:17:23] : Autonomie, Rรฉsilience et Dรฉbrouillardise
[00:22:56] : Rรฉflexions et Apprentissage par lโ€™Aventure
[00:27:03] : Du Parcours ร‰ducatif ร  lโ€™Entrepreneuriat
[00:32:26] : La Naissance de Coloc des Chefs
[00:38:05] : Surmonter les Dรฉfis Entrepreneuriaux
[00:47:22] : Recherche dโ€™Inspiration et Expansion Personnelle
[00:56:23] : Rรฉรฉvaluation Relationnelle et Projets Futurs
[01:02:37] : Au-delร  de lโ€™Entretien

Idรฉes Clรฉs

Origines et inspirations : Julian a grandi en Bretagne, influencรฉ par une famille impliquรฉe dans la gastronomie. Son grand-pรจre รฉtait chef, ce qui a รฉveillรฉ son intรฉrรชt pour la cuisine dรจs son enfance.

โ€ขCarriรจre initiale et transition : Aprรจs avoir explorรฉ diverses formations et mรฉtiers, notamment dans lโ€™industrie et le commerce, Julian a voyagรฉ ร  travers lโ€™Europe, ce qui a profondรฉment influencรฉ ses perspectives et renforcรฉ son dรฉsir dโ€™entreprendre.

โ€ขFondation de Coloc des Chefs : Inspirรฉ par ses voyages et la nรฉcessitรฉ dโ€™une solution de cuisine partagรฉe pour les professionnels, Julian a crรฉรฉ โ€œColoc des Chefsโ€ ร  Bordeaux, offrant un espace mutualisรฉ pour les chefs sans leur propre infrastructure.

โ€ขPhilosophie personnelle et professionnelle : Julian valorise lโ€™adaptabilitรฉ, lโ€™apprentissage continu, et lโ€™importance de lโ€™expรฉrimentation dans lโ€™entrepreneuriat. Il encourage ร  vivre dans lโ€™instant prรฉsent et ร  saisir les opportunitรฉs pour apprendre et sโ€™adapter.

โ€ขImpact des voyages : Les expรฉriences de voyage de Julian ont renforcรฉ sa capacitรฉ ร  sโ€™adapter et ร  tirer des leรงons des cultures et des situations variรฉes, enrichissant son approche de lโ€™entrepreneuriat et de la vie personnelle.

Mots-clรฉs

โ€ขJulian Le Goff

โ€ขOlivier My

โ€ขChange and Chill

โ€ขentrepreneuriat en cuisine

โ€ขinnovation culinaire

โ€ขtransformation personnelle

โ€ขdรฉveloppement professionnel

โ€ขcrรฉation dโ€™entreprise

โ€ขculture de lโ€™inclusion

โ€ขgastronomie et entrepreneuriat

Olivier My: Bienvenue sur Change and Chill, le podcast oรน l’on parle de changement, simplement. Je suis Olivier MY et avec mes invitรฉ.es, nous explorons comment le changement peut รชtre une force positive dans nos vies. Des histoires inspirantes avec une touche de lรฉgรจretรฉ. Dans ce nouvel รฉpisode, j’ai le plaisir d’accueillir Julian Le Goff. Salut Julian, comment รงa va ?

 

Julian Le Goff: Salut, ร‡a va et toi ?

 

Olivier My: Bah รงa va, on a fait une petite marche digestive.

 

Julian Le Goff: Exactement.

 

Olivier My: On pensait manger tranquille et puis maintenant on a dรฉjร  envie de dormir.

 

Julian Le Goff: Le tajine รฉtait copieux.

 

Olivier My: Le tajine รฉtait copieux mais super pour cette marche digestive. Une petite visite de Bordeaux au soleil pour pouvoir discuter avec toi. Donc merci de m’accueillir chez toi d’ailleurs, on a fermรฉ la porte parce qu’il y a un petit jardin ร  cรดtรฉ avec le bruit des petits oiseaux. Mais vraiment c’est top ! Merci beaucoup pour รงa !

 

Julian Le Goff: Avec plaisir. C’est un plaisir de t’accueillir ร  Bordeaux. Tu vois mon univers, le lieu dans lequel j’รฉvolue parce que je suis attachรฉ ร  cette ville pour plusieurs raisons. Donc bienvenue. Bienvenue ร  Bordeaux. Bienvenue chez moi.

 

Olivier My: Ah, c’est top! Pour dรฉmarrer cet รฉpisode, je m’รฉtais dit que je ferai un truc diffรฉrent de ce que j’ai fait avec les autres. Et avant de te prรฉsenter directement, je vais juste te poser une petite question pour lancer la chose ok ? Si tu avais un super hรฉros que tu devais incarner, lequel ce serait ?

 

Julian Le Goff: Oula, c’est une trรจs trรจs bonne question. On me l’a dรฉjร  posรฉe il y a quelques mois. Je dirais vraiment celui qui a bercรฉ mon enfance, c’est Batman.

 

Olivier My: Ok, tu peux nous en dire un peu plus sur รงa ?

 

Julian Le Goff: Batman c’est un sacrรฉ personnage parce que il est ร  la fois un peu martyrisรฉ parce qu’il a eu une enfance, il a perdu ses parents. Enfance difficile, mais c’est quand mรชme un personnage qui est extrรชmement courageux, qui est dotรฉ d’une force redoutable et qui peut appuyer dans les moments oรน quand c’รฉtait difficile quand j’รฉtais jeune. Je me suis un peu retrouvรฉ dans ce personnage. Et puis le cรดtรฉ un peu sympa, c’est que c’est quelqu’un quand mรชme qui met des sacrรฉes branlรฉes et qui a un fort goรปt pour la technologie qui fascine tout le monde et moi le premier. Donc ouais, c’est un personnage qui m’a fait rรชver.

 

Olivier My: Donc Batman. Et du coup, quand on parle de Batman, on parle souvent de Robin. Est ce que toi tu as un Robin ou une Robin ?

 

Julian Le Goff: Non, non, j’ai pas de Robin. Puis Robin, il a quand mรชme un cรดtรฉ assez violent. Robin quand il รฉvolue, quand il est en phase de devenir aussi fort que Batman, il est quand mรชme bien ravagรฉ aussi dans sa tรชte Robin donc non non ce serait ร  la fois un peu spรฉcial de devoir aider un jeune dans ce sens quoi.

 

Olivier My: Donc du coup, on va plutรดt rester sur Batman et c’est trรจs bien.

 

Julian Le Goff: ร‡a va รชtre trรจs bien.

 

Olivier My: Merci pour ta rรฉponse et ce que je te propose, est ce qu’au delร  de la partie un peu fantaisiste du hรฉros, est ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur toi ? Qui tu es, si tu peux te prรฉsenter.

 

Julian Le Goff: Alors je m’appelle Julian. Je vis ร  Bordeaux depuis huit ans. J’ai montรฉ deux projets ร  Bordeaux. J’ai ma sociรฉtรฉ depuis 2017 et une association liรฉe ร  la cuisine depuis 2022.

 

Olivier My: Et est ce que tu veux bien nous en donner les noms, tant qu’ร  faire ?

 

Julian Le Goff: Bien sรปr. Ma sociรฉtรฉ, elle s’appelle Coloc des chefs. C’est de la location de cuisine pour les professionnels. Et mon association, c’est la cuisine de Camille oรน on propose des ateliers inclusifs autour de la cuisine et des team-building pour les entreprises oรน on y fait du management inversรฉ, de la cohรฉsion de groupe autour de la cuisine.

 

Olivier My: Super ! C’est un projet qui est super j’y รฉtais tout ร  l’heure et donc j’ai pu voir non seulement les lieux qui รฉtaient trรจs sympas, trรจs ouverts, et on sent qu’il y a cet esprit derriรจre de solidaritรฉ, d’inclusion, de diversitรฉ. Donc si vraiment vous avez l’occasion d’y passer, n’hรฉsitez pas. Du coup, ces deux projets lร , on sent qu’il y a un thรจme autour de la cuisine. Est ce que c’est quelque chose qui toi a รฉtรฉ une passion ? Est une passion je suppose en tout cas si tu y es ? Est ce que c’est quelque chose que tu as dรฉcouvert ? Est ce que c’est quelque chose que tu as appris ?

 

Julian Le Goff: Oui. Alors la cuisine, รงa m’a bercรฉ depuis ma tendre enfance on va dire. J’ai un univers trรจs liรฉ ร  la cuisine depuis qu’on est petit. Mon grand pรจre รฉtait chef dans la gastronomie. Ma grand mรจre a aussi travaillรฉ dans la restauration. C’est dans ce domaine qu’ils se sont rencontrรฉs dans le sud de la France ร  l’รฉpoque et donc dans la famille, on sait tous cuisiner. Ils nous ont tous transmis รงa, tous transmis les bases. Et j’ai appris de maniรจre plus professionnelle lorsque j’ai montรฉ la sociรฉtรฉ en 2017.

 

Olivier My: Donc 2017, on est 2024, donc รงa fait sept ans.

 

Julian Le Goff: Exactement, รงa fait sept ans. Et tout simplement pour gagner un peu en crรฉdibilitรฉ, parler le mรชme langage que mes clients, se faire accepter parce que le milieu de la cuisine, c’est des milieux oรน il y a des รฉgos trรจs forts. C’est assez dynamique, bruyant. On aime bien que รงa aille droit au but, rapide, vite. Donc oui, oui, dรฉjร  par passion, j’ai passรฉ un CAP cuisine une aussi une habilitation ร  conduire une activitรฉ de conserverie pour pouvoir aussi aider les gens ร  faire leurs conserves avec des mรฉthodes et des process, forcรฉment. On veut empoisonner personne. Et donc oui, j’ai passรฉ ces diplรดmes pour pouvoir apprendre, mieux incarner le produit, le service ouais.

 

Olivier My: C’est super. Et comme tu le sais, le thรจme du podcast tourne autour du changement, des choix de vie, de ce qui nous aide ร  passer de la dรฉcision ร  l’action et quand je t’en avais parlรฉ, tu m’avais dit ah, j’en ai plein dans ma vie ร  te raconter. Et ce que je te propose, c’est qu’on retourne un petit peu dans le passรฉ et qu’on remonte tout simplement jusqu’ร  aujourd’hui pour expliquer ce qui fait que tu fais ce que tu fais aujourd’hui pour nous donner un peu de cohรฉrence ร  tout รงa. Du coup, pour commencer, tu viens d’oรน ? Parce que tu nous as parlรฉ de tes grands parents qui รฉtaient dans le sud de la France mais est ce que tu es de lร  ou pas ?

 

Julian Le Goff: Alors moi je viens de Bretagne, je suis nรฉ ร  Vannes dans le Morbihan. J’ai grandi jusqu’ร  mes 19 ans en Bretagne. J’ai fait un peu tous les dรฉpartements, j’ai un peu voyagรฉ en Bretagne avant de pouvoir oser, lors de mon passage ร  l’รขge adulte, changer de ville et d’environnement et dรฉcouvrir d’autres horizons.

 

Olivier My: Et donc entre 15 et 20 ans, est ce que le monde de la cuisine, c’รฉtait dรฉjร  quelque chose qui t’intรฉressait ? Ou est ce que tu avais autre chose en tรชte ?

 

Julian Le Goff: Non, pas de cette maniรจre lร . J’avais un goรปt prononcรฉ, forcรฉment, parce qu’ร  la maison on mangeait bien, mais je n’avais pas du tout รงa en tรชte. J’ai un parcours trรจs atypique dans le sens oรน j’ai vraiment fait des รฉtudes trรจs diffรฉrentes, tout simplement pour me trouver. Je ne savais pas vraiment ce que j’allais faire, donc un peu poussรฉ par la curiositรฉ, toujours intรฉressรฉ ร  des choses pour essayer d’avancer. Et mรชme si parfois รงa peut รชtre long, il faut persรฉvรฉrer donc j’ai passรฉ des diplรดmes dans l’univers assez technique, industriel.

 

Olivier My: Industriel. Une spรฉcialitรฉ particuliรจre ?

 

Julian Le Goff: Type l’ajustage.

 

Olivier My: C’est quoi l’ajustage ?

 

Julian Le Goff: J’ai passรฉ un diplรดme qui s’appelle Technicien Outilleur.

 

Olivier My: Ok.

 

Julian Le Goff: J’ai passรฉ le BEP bac pro technicien outilleur. Tout simplement, รงa permet de travailler au micron des piรจces mรฉcaniques de grande taille pour en faire des objets de prรฉcision. Donc lร , par exemple, moi, je travaillais dans une usine de voitures. On fabriquait les outils qui emboutissent la carrosserie des voitures pour une marque franรงaise.

 

Olivier My: D’accord. Donc รงa, c’est un peu le dรฉmarrage.

 

Julian Le Goff: Exactement.

 

Olivier My: Ok. Donc tu es parti dans cette direction lร . Tu as fait รงa longtemps.

 

Julian Le Goff: Par dรฉfaut, j’ai fait รงa pendant deux ans pour le temps d’avoir mon bac pro. Avoir cette clรฉ qui permet d’aller ร  la fac dans toutes les facs publiques.

 

Olivier My: Ouais, je comprends.

 

Julian Le Goff: Et donc de dรฉcouvrir la vie รฉtudiante. Et juste pour aussi avoir un bagage pour pouvoir faire quelque chose au cas oรน. C’est toujours ce au cas oรน il faut que je fasse des choses donc.

 

Olivier My: Tu รฉtais quand mรชme plutรดt prรฉcautionneux dans ta maniรจre d’apprรฉhender la vie et le chemin que tu as pris ?

 

Julian Le Goff: Tout ร  fait. Je voulais surtout pas me retrouver sans rien. J’ai quand mรชme compris qu’รชtre dans la difficultรฉ, parce que je viens d’une famille trรจs modeste, voire pauvre, on n’รฉtait pas vraiment bien lotis au dรฉpart, donc je me suis dit qu’il fallait quand mรชme que je m’intรฉresse ร  des choses. ร€ force d’accumuler des connaissances, on devient quelqu’un de plus intรฉressant et qui a forcรฉment des choses ร  dire et des choses ร  proposer. Donc on peut trouver plus facilement sa voie de cette maniรจre lร . Donc oui, j’ai commencรฉ par m’intรฉresser sur ces domaines lร , par dรฉfaut bien sรปr, parce que j’รฉtais un รฉlรจve moyen. Sans faire de mauvaises allusions ร  la cuisine, pour moi l’รฉcole, j’ai pas des supers souvenirs. Pour moi, c’est un รฉnorme buffet oรน on t’oblige ร  tout ingurgiter. Et moi j’ai toujours dรฉtestรฉ รงa, qu’on me force ร  faire des choses et donc je prรฉfรฉrais prendre un peu de ci, un peu de รงa. Et puis il faut savoir bien le prรฉparer, il faut donner envie aux gens, aux enfants d’apprendre. Et on me donnait pas forcรฉment envie de goรปter ร  tel ou tel plat. Voilร .

 

Olivier My: Il fallait le manger, c’est tout.

 

Julian Le Goff: Voilร , il fallait juste manger et on nous a. Voilร  donc.

 

Olivier My: Et d’ailleurs on te dit ce qui est bon et ce qui est pas bon.

 

Julian Le Goff: Voilร , c’est รงa. Mais ร  l’รฉcole, tu es obligรฉ de tout prendre.

 

Olivier My: Oui, c’est รงa. Mรชme si tu n’as pas faim ou plus faim.

 

Julian Le Goff: Voilร  et mรชme si รงa ne t’intรฉresse pas, tu es obligรฉ. Alors bien sรปr, il y a des limites ร  tout รงa, mais je fais partie des catรฉgories de personnes qui ont besoin d’admirer la personne en face pour pouvoir ingurgiter des informations plus facilement.

 

Olivier My: Et รงa n’a pas toujours รฉtรฉ le cas de ce que je comprends.

 

Julian Le Goff: ร‡a n’a pas toujours รฉtรฉ le cas. ร‡a a รฉtรฉ trรจs difficile ร  certains moments.

 

Olivier My: J’ai l’impression qu’on a un petit peu toutes et tous cette expรฉrience aussi de l’รฉcole, sous un certain angle bien sรปr. Et donc du coup, tu commences par la partie outillage, la partie voiture.

 

Julian Le Goff: J’ai ce bagage technique, ensuite j’ai totalement arrรชtรฉ pour aller, ensuite j’ai voyagรฉ, j’ai travaillรฉ et j’ai voyagรฉ.

 

Olivier My: Ok, super ! Et donc, juste avant que tu dรฉmarres ce long voyage, tu t’es dit j’arrรชte et je me barre ? C’est ce qui t’a fait passer ร  l’action ? C’est dire que tu as quand mรชme tenu deux ans dans cette expรฉrience lร . Mais qu’est ce qui a dรฉclenchรฉ ce dรฉpart ?

 

Julian Le Goff: Qu’est ce qui a dรฉclenchรฉ ce dรฉpart ? Alors c’est trรจs simple. J’ai grandi dans un univers, dans une petite ville dans le Morbihan qui s’appelle Lorient, et c’รฉtait une pรฉriode qui รฉtait trรจs difficile. Pourquoi parce que j’ai vรฉcu dans cette pรฉriode chez mon pรจre avec qui je m’entendais pas trรจs bien ร  l’รฉpoque oรน c’รฉtait difficile de se comprendre en tous cas. Donc j’รฉtais pas souvent ร  la maison. J’ai souvent fait n’importe quoi, mais j’ai quand mรชme gardรฉ le cap de l’รฉcole pour avoir une ligne de conduite. J’avais quand mรชme ma famille qui รฉtait lร , donc j’ai su ร  un moment donnรฉ prendre la dรฉcision d’arrรชter de faire n’importe quoi et parce-que je voulais grandir tout simplement. Donc quelques รฉlectrochocs quelques annรฉes plus tard, j’ai pu tout simplement prendre le courage ร  deux mains. J’ai suivi ma copine de l’รฉpoque et on est parti donc dans une autre ville des Deux-Sรจvres oรน j’ai travaillรฉ un petit peu pour pouvoir sortir un peu du mood pas forcรฉment positif dans lequel j’รฉtais et รงa m’a vachement apportรฉ parce que j’ai fait plein de boulots, j’ai rencontrรฉ des nouvelles personnes, des amis avec qui je suis encore en contact aujourd’hui, on est assez proche. Et puis ร  partir de cette รฉpoque, j’ai vraiment commencรฉ ร  grandir et ร  devenir un adulte un peu plus responsable.

 

Olivier My: Mais je trouve รงa fascinant dans ce que tu dis, il y a une dimension oรน tu as une vie un petit peu difficile avec un contexte familial qui รฉtait particulier, mais tu t’es quand mรชme dit voilร , il faut que je garde une ligne directrice qui me permet, le cas รฉchรฉant de pouvoir m’en sortir, donc d’รชtre adaptable dans la vie de tous les jours. Il s’avรจre que parfois on part un peu dans tous les sens. Et ce que j’adore dans ce que tu racontes, c’est qu’il y a un dรฉclencheur. Il y a quelque chose en fait un รฉvรฉnement qui a fait que maintenant, voilร , il faut faire autrement. Est ce que tu peux nous en dire plus, mรชme si tu es libre de ne pas nous dรฉvoiler vraiment tout ce qui s’est passรฉ, mais ce qui fait justement que รงa a รฉtรฉ un dรฉclencheur de maintenant il faut que j’arrรชte les conneries. Parce qu’il y a des personnes qui justement ont รฉtรฉ dans ta situation mais qui eux n’ont jamais rรฉussi ร  arrรชter de faire. Et donc je trouve que c’est intรฉressant de pouvoir aborder ce sujet lร .

 

Julian Le Goff: Oui, alors il y a eu plusieurs รฉlรฉments dรฉclencheurs, mais il y en a eu un qui m’a vraiment marquรฉ, c’est quand j’ai fait du mal ร  ma grand mรจre parce que j’ai fait une grosse bรชtise. Et puis dans cette bรชtise, j’ai cassรฉ sa voiture. ร‡a a รฉtรฉ assez douloureux pour elle parce qu’en plus, j’ai risquรฉ ma vie. Vraiment. Donc j’ai eu un trรจs grave accident qui m’a fait prendre conscience qu’il fallait que j’arrรชte de faire n’importe quoi et que je me prenne en main. Et c’est ร  partir de lร  oรน ou aprรจs, j’ai pu commencer ร  dรฉcouvrir et ร  profiter un peu plus de la vie et ร  tester des choses. Voilร .

 

Olivier My: Super! Merci pour le partage. Et ce que je trouve super important dans cette description que tu nous donnes, c’est que dans les cheminements qu’on a dans la vie, il y a grosso modo deux maniรจres en fait d’amorcer un changement soit on le fait pas ร  pas, mais รงa veut dรฉjร  dire qu’on sait oรน on veut aller et que on va faire le cheminement au fur et ร  mesure. Soit on a quelque chose de trรจs brutal qui nous fait tourner la tรชte dans un sens qu’on n’avait pas eu au dรฉpart, et j’ai l’impression que c’est ce qui s’est passรฉ pour toi. C’รฉtait tellement brutal. Non seulement รงa a eu un impact sur ta vie ร  toi, mais aussi sur les gens qui t’entouraient et les gens que tu aimes.

 

Julian Le Goff: Oui, tout ร  fait, tout ร  fait. ร‡a m’a vraiment rรฉveillรฉ pour le coup. Et puis le fait d’รชtre autonome, vraiment, de se dรฉbrouiller par soi mรชme, d’avoir son propre salaire, de le faire de la meilleure des maniรจres possible. Et puis je n’รฉtais pas tout seul. J’ai suivi ma copine ร  l’รฉpoque, mรชme si on s’est sรฉparรฉ trรจs vite. C’รฉtait quand mรชme un bon starting-block.

 

Olivier My: Une personne avec toi, รงa a รฉtรฉ un moteur pour te dรฉpasser dรฉjร , tu disais ?

 

Julian Le Goff: C’est รงa. Je voulais qu’elle soit bah, on veut tous que la personne avec qui on vit soit fiรจre de nous. Donc mรชme si on est jeune, on a quand mรชme envie de rendre l’autre fiรจre. Et forcรฉment, tu as envie d’avancer. Et puis ร  partir de lร , j’ai travaillรฉ. J’ai รฉgalement repris un peu l’รฉcole. Donc lร , deuxiรจme gros changement, c’est que je ne voulais pas travailler pour travailler. Je ne voulais pas tout simplement travailler pour gagner de l’argent et mรฉtro boulot dodo, รงa ne m’intรฉressait pas. Donc je me suis dit tiens, tu t’intรฉresses aux sciences humaines, j’ai une copine qui m’a dit Mais tu es quand mรชme quelqu’un avec un trรจs bon niveau d’รฉcoute, de comprรฉhension, d’empathie. Renseigne toi sur les mรฉtiers liรฉs au social, au contact humain, ร  la psychologie. Et puis, comme je commenรงais un peu ร  lire des livres grรขce ร  elle entre autres, je me suis lancรฉ. Comme j’avais le bac en poche, qui รฉtait une clรฉ pour qui ouvrait des portes, je me suis lancรฉ dans cette filiรจre oรน tout le monde va par dรฉfaut. Je me suis lancรฉ ร  la fac de Psycho oรน j’ai passรฉ deux ans de psycho.

 

Olivier My: Tu as fait une fac de Psycho ?

 

Julian Le Goff: J’ai fait une fac de psycho ร  Angers, ร  Belle Beille. Bon, je n’รฉtais pas trรจs assidu mais j’ai eu quand mรชme plusieurs semestres. J’รฉtais trรจs fort en TD et ร  l’oral parce que j’adorais dรฉcouvrir les mรฉtiers, creuser, faire des recherches. ร‡a, vraiment, รงa faisait vraiment partie des choses que j’ai apprรฉciรฉ faire lร  bas, puis dรฉcouvrir la vie รฉtudiante. Je ne voulais pas louper รงa, comme beaucoup et j’ai appris รฉnormรฉment. J’ai appris ร  parler plusieurs langues parce qu’on se fait des amis qui viennent de tous les horizons. C’รฉtait une expรฉrience incroyable. J’en garde un souvenir vraiment fascinant. Deux ans et demi. J’y ai passรฉ.

 

Olivier My: Donc lร  deux ans et demi, c’est les รฉtudes ?

 

Julian Le Goff: Voilร  donc aprรจs cette annรฉe de travail, cette annรฉe oรน je suis passรฉ du jeune ado perdu ร  un jeune adulte qui commence ร  trouver sa voie et ร  s’intรฉresser ร  des choses et ร  apprendre.

 

Olivier My: C’est marrant parce que รงa veut dire que tu commences par un mรฉtier par dรฉfaut. En tous cas, pour avoir ton bac parce que tu me dis une dimension plus technique. Puis ensuite tu sens que tu as une appรฉtence slash une compรฉtence pour les gens et donc tu te dis voilร , je vais aller dans cette direction qui semble me correspondre, qui est la psycho. Mais quand tu vas dans cette direction lร , tu sais ce que tu veux faire aprรจs ? Au delร  de juste la fac de psycho ?

 

Julian Le Goff: Pas du tout. Je m’en suis rendu compte trรจs vite que รงa n’allait pas รชtre pour moi. Mais par contre, je voulais apprendre des choses, je voulais profiter du moment dans lequel j’รฉtais et j’ai eu plusieurs semestres. J’en ai eu, j’en ai eu trois il me semble, trois. Les autres, je n’รฉtais pas trรจs assidu et du coup j’ai commencรฉ ร  lรขcher petit ร  petit. Et puis c’est aussi ร  partir de ce moment lร  oรน j’ai commencรฉ ร  voyager. J’ai trรจs vite trouvรฉ un travail en parallรจle pour gagner un peu plus d’argent, pour pouvoir subvenir ร  mes besoins. Et j’ai commencรฉ ร  voyager un peu partout en Europe ร  partir de ce moment lร .

 

Olivier My: Super ! Lร , on va pouvoir dรฉmarrer sur cette dimension de voyage parce que j’ai plusieurs invitรฉ.es et probablement des prochains aussi qui me parlent de leur voyage. Et c’est souvent les voyages qui ouvrent des vannes, qui ouvrent des perspectives. Et donc je suis vachement curieux de savoir quelles sont les ouvertures que รงa t’a apportรฉ ร  toi.

 

Julian Le Goff: Oui, ce qui est assez incroyable avec les voyages, c’est l’ouverture. Donc comme tu dis, l’ouverture que รงa t’apporte, l’ouverture d’esprit, l’apprentissage au niveau de la langue, tu pratiques l’anglais, t’as pas trop le choix parce que tu as beaucoup de gens qui parlent anglais, qui viennent du monde entier, qui voyagent en Europe. J’ai rencontrรฉ beaucoup plus de d’รฉtrangers qui venaient des diffรฉrents pays.

 

Olivier My: Que des locaux.

 

Julian Le Goff: Que des locaux.

 

Olivier My: ร‡a arrive tellement souvent, รงa.

 

Julian Le Goff: Et du coup, c’est lร  que tu te rends compte ร  quel point les voyages rallient, que on est peu de choses et que les frontiรจres c’est rien. Parce qu’une fois que tu te rencontres, et ben tu te rends compte qu’en fait tu dรฉcouvres des personnes qui sont comme toi, qui sont curieux et peu importe d’oรน tu viens, et bien tu vas avoir des choses ร  raconter, des expรฉriences diffรฉrentes ร  raconter. Et puis il se passe des choses incroyables quand tu fais la fรชte quand tu rencontres. Des fois on est arrivรฉ, on est parti ร  cinq de la France, on est revenu ร  deux ou trois.

 

Olivier My: Vous en avez perdu en chemin.

 

Julian Le Goff: Ouais, on en perd en chemin. Quand tu fais des road trip, c’est particulier. Moi, je voyageais sans papier d’identitรฉ ร  l’รฉpoque, tu pouvais le faire. J’avais une photocopie couleur de ma carte d’identitรฉ, ma carte bleue, mon sac ร  dos avec deux semaines de fringues mais qui duraient quatre mois. Et puis vas y quoi ! En quatre ou cinq ans de voyage, j’ai dรป faire ร  peu prรจs onze pays, plusieurs fois. J’ai dรป faire des milliers de kilomรจtres en train, 13โ€ฏ000 kilomรจtres en stop.

 

Olivier My: 13โ€ฏ000 kilomรจtres en stop.

 

Julian Le Goff: Et j’ai dรป faire des centaines de rencontres, dont une dizaine qui m’ont vraiment marquรฉ, qui m’ont fait grandir.

 

Olivier My: Ouais est ce que tu peux nous en raconter au moins une ?

 

Julian Le Goff: Oui, bien sรปr. Il y en a une, bah la plus proche. J’ai beaucoup voyagรฉ en Allemagne, dans des petites villes de campagne et la culture est quand mรชme lร -bas assez diffรฉrente d’ici dans le sens oรน ils sont beaucoup plus ouverts, accueillants, enfin en tout cas avec des รฉtrangers. ร‰trangers voisins parce que les Allemands, c’est vraiment nos cousins quoi. Mais c’est un pays qui m’a marquรฉ aussi bien par l’accueil que j’ai eu. Ils m’ont vraiment marquรฉ et le cรดtรฉ solidaire, mรชme dans des petites villes, m’a vraiment marquรฉ รฉgalement. J’ai passรฉ parfois deux semaines avec un groupe de jeunes que j’avais rencontrรฉ par hasard et soudain, avec un รฉchange au hasard, il pleuvait sous un abribus avec mon ukulรฉlรฉ entre les mains, je jouais une petite chanson. Bah forcรฉment, on te regarde, รงa interpelle Qui est cette personne qui chante en franรงais ou en anglais et qui n’a pas l’air de venir d’ici ? Et forcรฉment, รงa crรฉe des liens trรจs rapides. Tu discutes, ils t’invitent chez eux, tu cuisines bien, ils veulent que tu restes plusieurs jours, ils t’emmรจnent dans des soirรฉes underground. C’est assez ouf quoi.

 

Olivier My: ร‡a veut dire qu’ร  l’รฉpoque dรฉjร , tu faisais dรฉjร  un peu ร  manger ?

 

Julian Le Goff: Oui bah รฉtant donnรฉ que quand tu es รฉtudiant, t’as pas trop d’argent, tu dois faire beaucoup avec peu pour ne pas t’ennuyer.

 

Olivier My: Il y a plein d’รฉtudiants, ils prรฉfรจrent acheter de la malbouffe pas cher et puis.

 

Julian Le Goff: Aprรจs c’est l’รฉducation. Moi je suis dรฉsolรฉ, c’est une phrase que j’aime beaucoup dire si t’as pas d’argent, t’achรจtes des lรฉgumes, tu fais de la soupe et tu fais pas chier. Non mais c’est vrai. ร‡a, c’est mon grand pรจre qui disait รงa.

 

Olivier My: Mais je pense qu’effectivement il y a, il y a une inspiration de ton contexte. Il y a quand mรชme des gens qui faisaient ร  manger aussi chez toi. Peut รชtre que รงa a eu une influence en tout cas pour la suite.

 

Julian Le Goff: Ouais, tout ร  fait. Mais avec trois ingrรฉdients, j’ai beaucoup d’amis qui peuvent tรฉmoigner, qui me connaissent trรจs bien, qui peuvent te dire que je leur fais des repas incroyables. Ils s’en souviennent encore. Donc vraiment avec trois ingrรฉdients, je rigole pas. Donc c’est oui oui. Donc forcรฉment, quand tu t’appelles un peu Joe la dรฉbrouille, les gens apprรฉcient parce que tu as leur, tu leur apprends des choses et puis tu partages รฉnormรฉment de choses, donc รงa marque. ร‡a marque et les liens que tu peux crรฉer, les petites passions qui peuvent se crรฉer aussi avec des personnes, tu t’y attends pas, c’est assez marquant.

 

Olivier My: Et comment est ce que tu gรฉrais cet imprรฉvu ? Parce qu’au final, toi, tu vas te balader. Tu avais peut รชtre des attentes par rapport ร  ce voyage, ce fameux plan qu’on a tendance ร  faire dans la vie et dans le monde de l’entreprise que moi j’accompagne c’est รงa, c’est qu’on fait beaucoup de plan. Et derriรจre, toi tu es en train de jouer du ukulรฉlรฉ sous un abribus et puis d’un coup, tu as des gens qui viennent te voir et d’un coup peut รชtre ce que tu avais prรฉvu de faire aprรจs, tout vole en รฉclats parce que tu vas aller faire la teuf avec d’autres gens quoi.

 

Julian Le Goff: Exactement. Et รงa, c’est pas grave, parce que les voyages รฉtaient un peu articulรฉs de cette maniรจre volontairement. On avait un tracรฉ dans notre tรชte, mais le timing et le dรฉlai pour y arriver n’รฉtaient pas clairement dรฉfinis justement pour รงa. Vivre dans l’instant prรฉsent en fait. Se laisser porter, avoir juste de quoi ne pas รชtre en galรจre. Enfin en trop grosse galรจre parce que je me suis retrouvรฉ des fois dans des situations assez cocasses ou difficiles, mais il n’y avait pas cette inquiรฉtude lร . Tu as la confiance aussi, tu as cette naรฏvetรฉ, cette insouciance qui fait que tu vas t’en sortir quoi qu’il se passe. Et puis quand tu as eu l’habitude de toujours te dรฉbrouiller par toi-mรชme, รงa c’est aussi un peu dans l’รฉducation ou dans ce qu’on t’a un peu imposรฉ en termes de rythme de vie, et bien t’as pas vraiment peur de รงa. Et c’est un peu le cรดtรฉ optimiste que je garde qui me caractรฉrise j’imagine. Mais tout le monde n’est pas comme รงa, hein. Attention, il y en a qui ne supportent pas, faut que ce soit tout tracรฉ, prรฉdรฉfini. Il faut qu’ร  la sortie de la gare, les valises soient dans un hรดtel et ensuite on peut faire des choses. Alors oui, on fait รงa, mais il y a une part quand mรชme d’aventurier et de dรฉcouverte qu’on ne se refusait pas.

 

Olivier My: C’est ce que j’aime dans ce que tu racontes et qui est la beautรฉ de qui tu es aujourd’hui. C’est que un il y a une dimension d’instant prรฉsent qui est trรจs forte. C’est pas la premiรจre fois que tu l’รฉvoques lร  dans notre discussion et รงa change รฉnormรฉment la donne parce que รงa te permet de profiter au maximum de ce qui se passe et de pouvoir beaucoup plus facilement saisir les opportunitรฉs. C’est ร  dire que si tu avais tout quadrillรฉ, tout cadencรฉ, avec les horaires, les horizons, les destinations, les รฉtapes, ben tu as des gens qui viennent te voir pour te proposer quelque chose, impossible pour toi de dรฉvier du plan alors que รงa se trouve, c’est la meilleure expรฉrience de ta vie qui se profile. ร‡a se trouve les meilleures rencontres de ta vie aussi. Et tu as la capacitรฉ de le faire. Donc รงa, c’est le premier aspect de l’instant prรฉsent. Et il y a le deuxiรจme aspect de la dรฉbrouillardise qui t’as enlevรฉ en fait la crainte justement de cet imprรฉvu. Et je trouve que c’est รงa que tu dรฉcris qui est extraordinaire parce que tu navigues naturellement dans un ocรฉan d’incertitudes sans avoir la peur de dire je vais couler tout simplement parce que je vais me dรฉmerder quoiqu’il arrive. Et tu as eu ces compรฉtences lร  pour pouvoir te dรฉbrouiller.

 

Julian Le Goff: Tout ร  fait. Aprรจs, il y a quelques notions trรจs prรฉcises ร  garder en tรชte et ร  avoir pour ne pas finir dans la rue sans toit sur la tรชte. Je ne dis pas que รงa ne m’est pas arrivรฉ de dormir dehors, mais c’รฉtait trรจs rare parce qu’il y avait toujours un minimum de prรฉvisions pour avoir un toit sur la tรชte pour pouvoir quand mรชme รชtre un minimum confort. Aprรจs, moi, je voyageais beaucoup la nuit dans le train pour m’รฉviter d’avoir justement cette pression de oรน est ce que je vais dormir ? Est ce que je vais vraiment trouver un endroit oรน je vais รชtre content de m’y installer parce que y a rien de pire que de louer une chambre dans une auberge de jeunesse oรน tu ne te sens pas du tout ร  l’aise et qui est vraiment dรฉsagrรฉable.

 

Olivier My: Donc en fait, tu avais un toit avec le train.

 

Julian Le Goff: Ouais, la plupart du temps, je voyageais la nuit, donc je dormais dans le train. Je faisais en sorte d’avoir toujours suffisamment de voyage et du sommeil pour pouvoir le matin pouvoir dรฉmarrer ma journรฉe, prendre un cafรฉ, un petit truc ร  manger et hop, c’รฉtait reparti pour la journรฉe quoi.

 

Olivier My: Et ce moment que tu nous as รฉvoquรฉ d’une maniรจre trรจs brรจve mais que j’aimerais bien rattraper, c’est quel a รฉtรฉ le moment oรน tu as รฉtรฉ un peu limite quand mรชme ? Tu sens que รงa a รฉtรฉ un peu chaud ? Est ce que tu peux nous en parler un petit peu ? Et tu dis que je me suis toujours retrouvรฉ dans des situations oรน รงa allait jusqu’ร  une certaine limite quoi.

 

Julian Le Goff: Ah d’accord.

 

Olivier My: Quelle a รฉtรฉ un peu la pire situation que tu as vรฉcue en รฉtant en voyage comme รงa.

 

Julian Le Goff: J’en ai plein.

 

Olivier My: Tu en as plein en plus.

 

Julian Le Goff: Mais je vais t’en dire une en particulier qui est un peu, qui est gentille, c’est pas la plus difficile ร  raconter, mais ouais, on s’est fait, alors รงa aussi c’est des fois hein. C’est pour รงa qu’il faut toujours respecter les rรจgles et jamais frauder.

 

Olivier My: Dit-il en souriant.

 

Julian Le Goff: Mais une fois, j’ai un ticket qui รฉtait dรฉpassรฉ, l’heure รฉtait dรฉpassรฉe, j’avais pas fait attention et c’รฉtait en Rรฉpublique Tchรจque. Pour le coup lร  bas, ils aiment pas trop les touristes รฉtrangers. On est un peu des attrapes, on est une machine ร  fric pour eux. Mais en tout cas quand tu voyages en tant que touriste. Et je me suis fait attraper avec ma bande de copains avec un ticket qui รฉtait dรฉpassรฉ et on est tombรฉ sur un malfrat qui s’est fait passer pour un contrรดleur et nous on y a cru jusqu’au moment oรน on voyait bien qu’ร  la fin il appelait jamais la police, mais qu’il devenait menaรงant, agressif et qu’il รฉtait de mรจche avec les gars de la sรฉcuritรฉ de la rame de mรฉtro. Donc il y a eu des situations un peu difficiles oรน il a fallu qu’on court et qu’on court trรจs vite. Et heureusement d’ailleurs, si j’ai deux amis avec qui on รฉtait et qui sont toujours ensemble, qui aujourd’hui sont mariรฉs, qui ont des enfants, qui vivent ร  Angers. Si aujourd’hui ils รฉcoutent, รงa va รชtre rigolo parce que je parle d’eux, heureusement que sa femme parlait russe parce que lร -bas ils parlent le tchรจque, mais ils apprennent le russe aussi un peu ร  l’รฉcole. Elle a pu se dรฉbrouiller avec eux en se laissant un petit peu amadouer par le type et on a pu quand mรชme comme รงa dรฉjouer son attention. Et ร  un moment donnรฉ, on est parti. Ils nous ont jamais rattrapรฉ mais c’รฉtait tendu ouais. Parce que quand on est arrivรฉ ร  l’hรดtel, on nous a expliquรฉ que c’est trรจs rรฉgulier, que des touristes se font agresser, violenter et dรฉpouiller pour un ticket de mรฉtro. Donc il y a eu des petits coups de chauffe comme รงa oรน on a eu chaud. Ouais, รงa c’est arrivรฉ plus d’une fois.

 

Olivier My: Au moins c’est apprenant pour la suite.

 

Julian Le Goff: Oui, c’est ร  dire de faire trรจs attention ร  qui tu parles, surtout quand tu ne connais pas. Donc faut bien se renseigner. Surtout qu’aujourd’hui maintenant, dรฉjร  ร  l’รฉpoque, il y avait quand mรชme assez d’informations qui circulaient, que ce soit sur les livres ou sur internet. Mais aujourd’hui c’est hyper facile. Tu as, tu as des dizaines et des centaines de guides en tout genre, que ce soit du podcast, du blog ou du bouquin papier qui t’explique comment faire, oรน aller et ne pas aller. Et surtout les erreurs ร  ne pas faire dans certains pays.

 

Olivier My: Ils te prรฉviennent un petit peu des potentiels risques que tu peux avoir. C’est marrant parce que je me rappelle que selon les pays dans lesquels je suis allรฉ, il y avait effectivement toujours des rรจgles sur Attention, ne prenez pas ce taxi lร  ou ne prenez pas ces transports lร  parce que c’est soit disant moins cher ou plus cher. Et faites gaffe ร  ces entourloupes lร . Le truc courant pour les touristes, c’est รงa.

 

Julian Le Goff: Je me suis fait tellement avoir les taxis, laisse tomber c’รฉtait. Les premiรจres fois en gรฉnรฉral, quand tu es fatiguรฉ et que tu as juste une seule envie, c’est de retrouver un endroit oรน te poser. Tu peux trรจs facilement te faire avoir.

 

Olivier My: C’est rapide et en mรชme temps, c’est une opportunitรฉ qu’ils saisissent.

 

Julian Le Goff: Aujourd’hui faut le vouloir pour se faire avoir dans le sens oรน il y a suffisamment d’applications avec de multiples fonctions qui permettent d’avoir un peu un tout en un et qui te facilite vraiment la vie. Donc aujourd’hui, faut quand mรชme vouloir pour se faire avoir avec un taxi et encore dans certains pays si. Aujourd’hui quand mรชme, tu as accรจs ร  รฉnormรฉment d’infos. Donc moi je conseille toujours maintenant ร  quelqu’un qui veut voyager de ne pas non plus aller la tรชte haute mais dans l’inconnu. C’est ร  dire qu’il faut quand mรชme un peu se renseigner, mais ouais.

 

Olivier My: Et donc dans cette aventure de voyage, parce que il y a cet รฉlรฉment qui est pas clair pour moi, c’est tu te lances dans le voyage. Tu disais que tu travaillais aussi. Qu’est ce qui t’a amenรฉ en fait ร  faire tout รงa ? Est ce que pour toi tu t’es dit je m’y retrouve pas en fac de psycho et donc je vais aller me balader et peut รชtre que je trouverai quelque chose ? Qu’est ce qui a motivรฉ en fait tout ce mouvement lร  ?

 

Julian Le Goff: Oui au-delร  de la fac, c’รฉtait surtout qu’est ce que je voulais faire dans la vie. Pourquoi je suis ici quoi. La question que tout le monde se pose. Tout simplement je voulais profiter vraiment du voyage le plus longtemps possible, jusqu’ร  ce qu’il se passe quelque chose dans ma tรชte et que j’ai envie de faire et que j’ai du cล“ur ร  le faire. J’avais pas le cล“ur d’aller dans une voie professionnelle, dans des รฉtudes prรฉcises, je me suis dit qu’est ce qu’il me reste ? Bon, ce que je sais faire, c’est travailler pour obtenir un peu d’argent. C’est facile, je sais faire pas mal de choses. On va le faire quelques mois en intรฉrim. En Bretagne, il y a beaucoup d’usines, de gรขteaux, d’usines, de lรฉgumes, d’usines, de. Voilร , c’est facile de travailler quand t’es รฉtudiant en Bretagne, de gagner 1โ€ฏ800ย โ‚ฌ, 2โ€ฏ000ย โ‚ฌ par mois, quand tu es jeune et que tu as un peu d’รฉnergie. C’est dur comme mรฉtier, mais tu peux gagner un peu de sous et tu peux dรฉmarrer comme รงa. Et puis j’ai fait pas mal d’animation commerciale aussi ร  cรดtรฉ pour des boites d’รฉvรฉnementiel, donc รงa, plus l’usine, je me suis dit c’est dur, mais les voyages vont m’ouvrir l’esprit et vont me faire rencontrer des gens, il va se passer des choses.

 

Olivier My: Et donc tu avais quand mรชme eu l’occasion de gagner de l’argent, mettre de cรดtรฉ pour pouvoir partir en voyage. Et dans ces voyages lร , tu n’as pas juste profitรฉ alors tu as aussi travaillรฉ lร  bas ?

 

Julian Le Goff: No.

 

Olivier My: Ok.

 

Julian Le Goff: Alors si un des premiers gros voyage que j’ai fait, on a fait de l’espionnage industriel.

 

Olivier My: C’รฉtait officiel, รงa ou pas ?

 

Julian Le Goff: C’รฉtait officiel. C’รฉtait alors faut que je fasse attention ร  ce que je dise, mais de toute faรงon, je me rappelle plus de l’entreprise. Mais c’รฉtait une entreprise qui nous avait sollicitรฉs. C’รฉtait un des copains avec qui on avait organisรฉ ce voyage, qui nous avait รฉtรฉ financรฉ parce qu’on avait aidรฉ des associations publiques de la ville pour des jeunes de quartier. Donc nous, on faisait de la musique, on donnait du temps pour eux et en รฉchange, on avait le droit ร  des aides pour rรฉpondre ร  des dossiers de subventions, pour financer des voyages et revenir et du coup raconter notre histoire et faire un retour. Voilร .

 

Olivier My: Oui, donc vous alliez simplement naviguer assez proche d’une entreprise potentiellement, et puis vous rameniez les informations que vous aviez pu avoir.

 

Julian Le Goff: En fait voilร  et en plus de ces subventions qu’on a eues, qui nous ont financรฉ le transport, la nourriture et les loisirs pour faire un peu la fรชte, s’acheter des choses sur la route et subvenir aux extras, aux imprรฉvus. On s’est dit il faut qu’on, on a besoin d’un peu plus. Donc un de nos copains avait une connaissance dans la famille qui avait une entreprise de cosmรฉtiques. Et ils nous avaient demandรฉ de faire de l’espionnage dans des petites supรฉrettes ou des petits kiosques qui vendaient des peignes, du maquillage, des brosses, des รฉpingles ร  cheveux et on devait ramener, faire un petit dossier et ramener pas mal d’informations car ils voulaient attaquer ce marchรฉ lร .

 

Olivier My: Oh, c’est mignon encore.

 

Julian Le Goff: C’est mignon.

 

Olivier My: Oui, รงa va. C’est juste, en fait, c’est une รฉtude de marchรฉ, simplement !

 

Julian Le Goff: C’est รงa. Sauf que c’รฉtait interdit de prendre des photos et des vidรฉos dans tous ces pays lร . Quand tu essaies de faire รงa dans des pays du Balkans jusqu’en Rรฉpublique tchรจque ou en Hongrie, ils aiment pas trop. Parce que tu es blanc avec ton sac ร  dos, tu es noirci du visage par le soleil tellement que tu marches dehors. Ils se doutent bien que t’es pas lร … Donc ouais, ouais, รงa, รงa nous a aidรฉ un petit peu. Donc on a fait รงa. ร‡a nous a quand mรชme financรฉ je sais pas, un quart du voyage aussi. Donc oui, oui, j’ai fait pas mal de petites choses pour pouvoir comme รงa financer mes voyages sans gaspiller tout mon argent. Aprรจs, c’รฉtait une pรฉriode de ma vie oรน je profitais beaucoup, donc je voyageais, je travaillais, je voyageais, je travaillais tout simplement, jusqu’ร  ce qu’il se passe quelque chose ou que j’ai envie de m’investir dans un projet qu’on appelait travail, quoi.

 

Olivier My: Et c’est justement pour cette pรฉriode lร  de voyage-travail entre guillemets, en attendant qu’il y ait la petite cloche qui sonne de ce que j’entends. Qu’est ce que toi tu en retiens ?

 

Julian Le Goff: Qu’est ce que j’en retiens de tout รงa ? C’est heureusement que je l’ai fait.

 

Olivier My: Heureusement que tu l’as fait. Et s’il y avait un apprentissage particulier qui t’a peut รชtre aidรฉ par la suite, ou mรชme que tu gardes encore aujourd’hui, ce serait quoi ?

 

Julian Le Goff: Bah je conseillerais ร  tout le monde de le faire. Et si on n’a pas l’ouverture, il faut se forcer un peu parce qu’au final, รงa t’apporte รฉnormรฉment. Alors tout le monde n’a pas l’รฉtat d’esprit ou l’envie de le faire. Peut รชtre, mais c’est incroyable ce que รงa peut t’apporter en fait. Et passer ร  cรดtรฉ, je trouve รงa tellement triste.

 

Olivier My: Ok, est ce que tu peux nous dire ce que toi รงa t’a apportรฉ ?

 

Julian Le Goff: Moi รงa m’a ouvert l’esprit, รงa m’a ouvert vers les autres. Moins peur des autres.

 

Olivier My: Ouais, mais tu as dรฉjร  eu peur des autres ou pas ?

 

Julian Le Goff: Hmmm. Pas vraiment.

 

Olivier My: ร‡a veut dire que tu as quand mรชme le contact facile de maniรจre gรฉnรฉrale.

 

Julian Le Goff: Mais moins peur d’aller vers l’inconnu parce que je l’avais quand mรชme un petit peu. J’ai mis du temps ร  quitter ma Bretagne. Attachรฉ ร  ma Bretagne. J’ai mis du temps. J’avais peur d’aller ailleurs, de peur d’รชtre dรฉรงu. Et au final, j’ai bien fait parce que รงa m’a appris ร  composer avec ce qui t’arrive de positif dans la vie. Voilร . Et du coup, je me suis toujours laissรฉ porter suite ร  ces voyages comme รงa, lร  oรน le vent m’a menรฉ avec mes dรฉcisions, mais oรน le vent m’a menรฉ et composer avec ce qui t’arrive de maniรจre ร  toujours en tirer des choses positives. Et รงa, c’est une grosse force. C’est une grosse, un gros point que รงa m’a apportรฉ.

 

Olivier My: Et รงa, c’est super ce que tu dis, parce que on revient sur non seulement ta capacitรฉ ร  รชtre dans l’instant, avoir cette capacitรฉ ร  saisir les opportunitรฉs, mais aussi avoir la conviction que tu vas avoir la capacitรฉ de faire tout รงa et t’en sortir.

 

Julian Le Goff: Ouais et que la conclusion sera positive.

 

Olivier My: Et que la conclusion sera positive. Donc รงa c’est vraiment super.

 

Julian Le Goff: J’en suis purement convaincu. Aprรจs, c’est mon parcours de vie je pense. Toujours retirer le positif des choses qui a fait que je pense comme รงa. Et les voyages m’ont bien confirmรฉ qu’avec un tout petit peu de prรฉparation, une รฉnergie assez positive, une envie de dรฉcouvrir les autres et une ouverture d’esprit sans faille, ben lร , il peut arriver vraiment des choses incroyables. Et ce que je conseillerais ร  tout le monde, c’est de le faire, mais tout au long de la vie. A un moment, tu t’arrรชtes, tu dis stop. Voilร , j’ai fait รงa, รงa, รงa. Tu fais le point sur ce qui s’est passรฉ. Et sauf si vraiment t’es passionnรฉ et que tu veux continuer ร  aller parcourir le chemin que tu as entamรฉ. Mais ร  un moment donnรฉ, mรชme si on hรฉsite, si on a des doutes, il faut s’arrรชter et vraiment essayer de changer d’horizon, de dรฉcouvrir autre chose, de complรจtement diffรฉrent pour un peu sortir de sa zone de confort et tout simplement qu’il nous arrive des choses incroyables quoi.

 

Olivier My: C’est marrant parce que c’est assez rare que je vois quelqu’un en face de moi parce que les personnes ne le voient pas mais moi tu es en face de moi et je te vois dire ยซย Sortir de sa zone de confortย ยป avec un sourire. Sourire banane, tu vois ? Alors que tu vois sortir de sa zone de confort gรฉnรฉralement, tu vois, on est un petit peu embรชtรฉ, tu vois. Et j’ai l’impression que toi, tu as rรฉussi ร  explorer des zones comme รงa un peu inconnues, et รงa t’a tellement apportรฉ qu’au final, cet inconfort te permet quand mรชme d’ouvrir รฉnormรฉment de perspectives derriรจre. Donc c’est forcรฉment gagnant.

 

Julian Le Goff: Ben oui. C’est une attitude, c’est une attitude. Tu connais le livre de Voltaire, Candide ? C’est quand mรชme une trรจs belle leรงon de vie, mรชme s’il y a plusieurs lectures de ce livre. Mais moi, je reste sur celle la plus connue, un peu positive, oรน il faut cultiver son propre jardin. D’ailleurs, c’est comme รงa que j’ai appelรฉ mon fils avec.

 

Olivier My: Jardin ?

 

Julian Le Goff: Candide. Bien vu. Parce que il est arrivรฉ en plein moment du covid donc il fallait un peu de positivitรฉ et sa maman a trouvรฉ que c’รฉtait un de mes traits de caractรจre que j’ai. Ma force est de cultiver mon propre jardin et d’avancer avec beaucoup de gentillesse et de positivitรฉ. Et du coup, c’est pour รงa qu’on l’a appelรฉ Candide. Et d’ailleurs, petite parenthรจse, mais voilร , cette morale de cette histoire est vraiment est gรฉniale pour rรฉsumer la vie, il faut quand mรชme pousser les choses en ce sens. En tout cas, moi c’est comme รงa que je vois les choses.

 

Olivier My: Super. C’est une maniรจre de boucler le petit รฉpisode du voyage.

 

Julian Le Goff: Ouais. Voyage, dรฉcouverte de soi et du monde.

 

Olivier My: Voyage, dรฉcouverte de soi et du monde. Et ce que je te propose, c’est qu’on va enchaรฎner sur le prochain chapitre.

 

Julian Le Goff: Allez, je te suis.

 

Olivier My: Alors nous, quand on s’est rencontrรฉs, c’รฉtait surtout dans le monde de l’entrepreneuriat. Est ce que tu peux nous en dire un peu plus sur comment tu en es arrivรฉ lร  ?

 

Julian Le Goff: Oui, avec plaisir. L’entrepreneuriat, c’est arrivรฉ assez tard dans ma vie perso ร  partir du moment oรน j’ai commencรฉ ร  voler de mes propres ailes, ร  partir du moment oรน j’ai commencรฉ ร  voyager. Il faut savoir que quand j’ai commencรฉ ร  entreprendre, c’est le moment oรน j’ai commencรฉ ร  รชtre heureux.

 

Olivier My: C’est une trรจs belle phrase en tout cas.

 

Julian Le Goff: Et j’avais entre 24 et 25 ans. Mais vraiment heureux au sens oรน je comprends ce que je fais ici. Je sais oรน est ma place. En tout cas, je commence ร  comprendre oรน elle est et je comprends la maniรจre dont je dois avancer dans la vie de maniรจre professionnelle et personnelle.

 

Olivier My: Et est ce que cette nouvelle, si je puis dire, ou cette vision que tu commences ร  avoir, c’est quelque chose que tu as eu dans les voyages que tu nous as racontรฉ avant ? Est ce qu’il y a quelque chose qui s’est passรฉ entre ?

 

Julian Le Goff: Oui, entre temps, il s’est passรฉ. Je vais la faire assez courte, mais de maniรจre ร  ce que tu comprennes. Aprรจs les voyages, j’ai eu une pรฉriode d’un an, un an et demi trรจs difficile parce que retour ร  la rรฉalitรฉ. Donc retourner dans mon fief en Bretagne, J’ai commencรฉ ร  retravailler dans des jobs commerciaux. Je gรฉrais des รฉquipes d’animation, je vendais des produits, des diffรฉrents services. Mais je m’ennuie ร  mourir. Je comprenais toujours pas ce que j’รฉtais, ce que je faisais ici. Et puis je me suis dit je vais retourner ร  l’รฉcole. Donc j’ai repris les รฉtudes en alternance.

 

Olivier My: Donc, c’est la troisiรจme fois que tu retournes ร  l’รฉcole.

 

Julian Le Goff: Ouais, ouais, parce que, comme l’รฉcole m’a toujours drivรฉe, je me suis dit je fais un dernier essai. Je suis bon dans le commerce parce que j’ai appris sur le tas. Mais je vais, un dernier essai en รฉcole privรฉe. J’ai plus d’oseille, donc il faut que l’entreprise me finance mes รฉtudes. Donc j’ai trouvรฉ une alternance et je suis allรฉ ร  Nantes.

 

Olivier My: Tout s’explique alors.

 

Julian Le Goff: Voilร . Donc je suis allรฉ ร  Nantes pour faire un BTS, tout simplement dans le commerce. ร€ l’รฉpoque รงa s’appelait NRC, maintenant รงa a changรฉ. Ils ont alliรฉ le digital aussi au commerce, mais ร  l’รฉpoque รงa s’appelait NRC Nรฉgociation, Relation Client. J’ai fait deux ans, j’ai eu mon diplรดme, j’ai rencontrรฉ la mรจre de mon petit garรงon ร  ce moment lร  aussi donc c’รฉtait un peu une rรฉdemption, une premiรจre rรฉdemption. Et une fois que j’ai eu mon diplรดme, voilร , le premier qui trouvait du travail dans une ville suivait l’autre. Et c’est tombรฉ sur Bordeaux. Je l’ai suivie. Et c’est comme รงa que je suis arrivรฉ ร  Bordeaux en 2016.

 

Olivier My: Tu l’as rencontrรฉe dans ton รฉcole, c’est รงa ?

 

Julian Le Goff: Oui, exactement. La deuxiรจme annรฉe. Et donc on est parti vivre lร  lร -bas. Il y a eu pas mal de pรฉripรฉties, elle est partie continuer ses รฉtudes ร  Paris etc. peu importe, mais moi je suis restรฉ ร  Bordeaux. Au bout de huit mois de cdi dans un job tout ร  fait alimentaire oรน je vendais du vin, des produits alimentaires. Voilร , au bout de huit mois, je devenais aigri. ร‡a y est, je supportais plus l’idรฉe d’avoir des managers complรจtement abrutis au-dessus de moi. Donc รงa a รฉtรฉ trรจs vite vu. Au bout de six mois, j’ai rรฉflรฉchi ร  un projet. J’ai trouvรฉ quelqu’un dans mon entourage pro. C’รฉtait un vendeur dans une autre รฉquipe, on s’est bien entendu sur le business. On avait aussi pas mal voyagรฉ et on a montรฉ donc ce premier projet entrepreneurial qui est Coloc des chefs.

 

Olivier My: Et c’รฉtait le premier projet ?

 

Julian Le Goff: Le premier projet. Avant d’entreprendre mes voyages ร  l’รฉpoque, parce que c’รฉtait du travail, รงa a รฉtรฉ finalement c’est je l’avais dรฉjร  avant cette fibre je pense, aller chercher de l’argent pour faire arriver ร  mes fins.

 

Olivier My: Ben oui, c’est en fait, on se rend pas assez compte que entreprendre c’est vraiment une compรฉtence ร  part entiรจre. Tout ร  fait. Et oรน il y a un rรฉseau de compรฉtences qui viennent avec, cette capacitรฉ ร  aller chercher quelque chose qui n’existe pas ร  l’heure actuelle. Des choses que tu avais fait au demeurant, et surtout cette capacitรฉ ร  avoir l’ล“il, avoir le nez aussi pour savoir ร  quel endroit รงa vaut le coup d’aller.

 

Julian Le Goff: Exactement. Donc par mes voyages par contre, j’ai vu que dans diffรฉrents pays proches de nous, la mutualisation des services รฉtait un petit peu plus dans les mล“urs. J’ai vu beaucoup de menuiseries partagรฉes en Allemagne, j’ai vu des mรฉtiers ร  tisser partagรฉs. J’ai vu des garages partagรฉs oรน il y avait plusieurs garagistes qui se partageaient des ponts. Lร , j’ai compris un peu tout รงa. Et en France, on n’a pas รงa. On est trรจs loin de tout รงa. Aux ร‰tats Unis, รงa fait dรฉjร  40 ans que รงa existe aussi. Quand tu regardes bien, il y a beaucoup plus d’entrepreneurs aussi aux ร‰tats unis.

 

Olivier My: Et tu penses qu’il y a une question de culture derriรจre ?

 

Julian Le Goff: Oui, oui, oui. La question entrepreneuriale d’obtenir son propre gain grรขce ร  son propre travail. Oui, oui, oui, c’est une question de culture. Et donc, qu’est ce que j’aime dans la vie ? J’ai appris des choses, รงa me plaisait le fait de crรฉer des espaces communs mutualisรฉs oรน la cohรฉsion se rencontre, le partage est lร  et te permet d’avancer. Et comme avec ma forte appรฉtence ร  l’รฉpoque pour la cuisine, on a rรฉflรฉchi, on a fouillรฉ et on a vu que รงa existait, la cuisine partagรฉe.

 

Olivier My: ร‡a existait ร  quel endroit, en France ?

 

Julian Le Goff: Aux Etats-Unis et en France, il y en avait une ร  Paris depuis dรฉjร  2 ร  3 ans. Et ben voilร . De l’idรฉe jusqu’ร  l’ouverture de ce projet, clรฉ en main, il s’est passรฉ un an. J’ai ouvert en fรฉvrier 2017.

 

Olivier My: C’est fou, c’est de se dire que aujourd’hui, tu es encore ร  la tรชte de ce projet lร .

 

Julian Le Goff: Oui.

 

Olivier My: Et ce projet lร , donc, il a sept huit ans.

 

Julian Le Goff: C’est le huitiรจme bilan. Oui.

 

Olivier My: C’est le huitiรจme bilan. Donc, c’est vraiment un projet ร  la fois passion et une accumulation de tous les apprentissages que tu avais pu avoir depuis un certain temps. Et qu’est ce qui t’a permis de te lancer ? ร‡a veut dire qu’il y a toujours une diffรฉrence entre avoir l’idรฉe et puis de se lancer. Qu’est ce qui a fait le dรฉclencheur ? Donc il y a une rencontre a minima ?

 

Julian Le Goff: Il y a une rencontre, des compรฉtences que je n’avais pas. Je les ai vus en mon collรจgue, donc c’รฉtait trรจs important รงa et surtout l’envie de crรฉer des choses parce que c’est ce qui m’anime depuis longtemps. Et lร  j’ai vu que รงa allait รชtre possible, qu’avec quelques euros en poche, on peut aller en chercher et dรฉcupler, voire voir beaucoup plus. Donc oui, oui, รงa a permis de construire ce projet en un an, de m’associer ร  quelqu’un et de construire ce projet sur papier, d’รชtre crรฉdible, d’attirer un investisseur. On a attirรฉ un investisseur avec une campagne de crowdfunding ร  l’รฉpoque qui a รฉchouรฉ. Mais un donateur qui avait misรฉ 30ย โ‚ฌ nous avait envoyรฉ un gentil mail en disant, รงa c’est pour toi Sylvain, nous avait envoyรฉ un mail Salut les gars, je peux investir 15 ร  20โ€ฏ000ย โ‚ฌ dans un projet. J’adore le vรดtre. Peut on se rencontrer ?

 

Olivier My: Et attends, tu te rends pas compte, lร  tu es en train de dire que tu as rรฉussi ร  transformer 30ย โ‚ฌ en 20 000ย โ‚ฌ.

 

Julian Le Goff: 20 000โ‚ฌ. Exactement.

 

Olivier My: Et au final, c’est รงa qui est intรฉressant dans l’histoire, c’est qu’on ne se rend pas compte que les รฉchecs ou ce qui apparaรฎt comme un รฉchec, la campagne de crowdfunding, voilร , elle ne s’est pas passรฉe comme vous le souhaitiez, par contre elle vous a donnรฉ suffisamment de visibilitรฉ et d’intรฉrรชt pour qu’il y ait au moins une personne qui y aille et qui vous permette de faire dรฉcoller le projet.

 

Julian Le Goff: Exactement.

 

Olivier My: La question que je me pose c’est tu me disais ok, j’ai cette idรฉe, j’ai trouvรฉ la personne qui est complรฉmentaire ร  moi en termes de compรฉtences. Si tu n’avais pas trouvรฉ cette personne lร , est ce que tu aurais lancรฉ ton projet ou pas ?

 

Julian Le Goff: J’aurais lancรฉ, mais รงa aurait รฉtรฉ trรจs difficile, j’avoue je ne pense pas que je serai allรฉ jusqu’au bout pour plusieurs raisons. Plusieurs raisons, c’est qu’on faisait des choses bien distinctes lui et moi, et je ne voulais pas le faire seul surtout, รงa ne m’intรฉressait pas. J’ai toujours voyagรฉ accompagnรฉ, donc je voulais partager รงa avec quelqu’un. Tout simplement pour รฉviter de m’arrรชter devant des petits obstacles ou tout simplement motiver l’autre quand un petit obstacle apparaissait devant lui.

 

Olivier My: C’est exactement comme quand on va au sport ou ร  la salle de sport. Il y en a toujours un qui sera plus motivรฉ que l’autre ร  l’instant T. Et du coup, il va embarquer l’autre avec.

 

Julian Le Goff: Exactement. Et donc c’est comme รงa que tout seul j’aurais pas rรฉussi je pense. Ou alors j’aurais mis plus longtemps.

 

Olivier My: Et toi, t’es plus le crรฉatif ou le structurรฉ ?

 

Julian Le Goff: Le crรฉatif. Ouais, sans hรฉsiter. Structurรฉ, je le suis devenu un peu plus, mรชme si j’ai encore beaucoup de travail. Et non, c’est pas vraiment mon point fort, mais mes points forts, รงa va รชtre surtout l’aspect crรฉatif. Je vais m’adapter trรจs facilement. Je vais trรจs vite dans l’action quand il faut prendre des dรฉcisions. ร‡a me rappelle des propos qui m’ont fait trรจs plaisir rรฉcemment. Un entrepreneur assez connu francophone, qui a prรฉcisรฉ que c’est l’action qui procure l’information. Donc il faut vraiment passer ร  l’action, corriger et recommencer. Et voilร , moi je suis assez ร  l’aise et assez, mรชme j’ai faim de รงa. Au lieu de rรฉflรฉchir pendant des annรฉes, je prรฉfรจre passer ร  l’action tout de suite, avec un minimum de rรฉflexion quand mรชme. C’est pas voilร , on ne fait pas n’importe quoi, mais รงa permet de tout de suite corriger le tir et d’avoir plus de rรฉsultats plus vite.

 

Olivier My: Ce qui est intรฉressant dans le monde de l’entrepreneuriat et moi je me rends compte de plus en plus, c’est qu’il y a plein de choses qui sont inspirรฉes et inspirantes de personnes qui ont dรฉjร  rรฉussi. C’est juste qu’il y a plein de choses dans ces phrases que tu รฉvoques, qui ont รฉtรฉ thรฉorisรฉes dans le monde de l’entreprise, mais souvent qui n’ont pas รฉtรฉ vues. C’est ร  dire que par exemple dans le monde dans lequel moi je navigue donc dans le monde du changement d’une certaine maniรจre, qu’il soit individuel ou collectif, il y a une thรฉorie en fait, et je ne vais pas รฉpiloguer dessus, mais c’est juste pour te donner l’information oรน on sรฉpare deux choses que l’on dรฉfinit comme compliquรฉes ou complexes. Je ne sais pas si tu fais la diffรฉrence entre les deux termes, mais quelque chose qui est compliquรฉ รฉtymologiquement, c’est lier avec. Quelque chose qui est compliquรฉ, c’est quelque chose qui est une somme de choses simples. Tu peux le dรฉcouper, le recomposer tel quel. Tu vois, tu imagines un bol de cรฉrรฉales. Tu vois, il y a des trucs dedans. Tu peux en mettre le mรชme nombre de cรฉrรฉales ร  l’intรฉrieur et tu retrouves le mรชme bol.

 

Olivier My: Par contre, complexe, c’est vraiment une notion de c’est entremรชlรฉ. Donc tu imagines un plat de spaghettis. Trรจs dur ร  reproduire un plat de spaghetti.

 

Julian Le Goff: Exactement.

 

Olivier My: Tu ne sais jamais si tu tires ce spaghetti lequel va arriver au bout.

 

Julian Le Goff: Tout ร  fait.

 

Olivier My: Et pourquoi je te dis รงa, c’est parce que selon la problรฉmatique que l’on a, il y a une stratรฉgie qui est adaptรฉe. Et donc dans un domaine de problรฉmatiques compliquรฉes, en fait, c’est exactement ce que l’on a toujours fait quand on รฉtait ร  l’รฉcole. On fait quoi ? On se pose, on analyse et on rรฉpond. Et du coup, c’est toujours une question de quel est le dรฉlai que j’accepte de prendre d’analyse pour pouvoir ensuite rรฉpondre. Et si je connais un expert de mon problรจme, je vais l’appeler, lui il va juste aller plus vite et il va me dire quoi faire. Mais c’est dans l’autre domaine que รงa devient intรฉressant parce que dans l’autre domaine, de la complexitรฉ, il y a une acceptation que l’inconnu existe. Et donc, quand l’inconnu existe et qu’il fait partie de l’รฉquation, la meilleure chose ร  faire, c’est quoi ? C’est de crรฉer une expรฉrimentation qui va nous permettre, pas de dรฉlivrer ce que l’on cherche ร  dรฉlivrer, mais au contraire d’apprendre.

 

Julian Le Goff: D’apprendre ouais.

 

Olivier My: D’oรน le fait que je rejoins la phrase qui est l’action te permet d’obtenir l’information. Parce qu’en fait, ce que tu vas chercher ร  obtenir, c’est une confirmation que ce que tu es en train de faire, c’est bien dans la bonne direction et donc autant l’amplifier le cas รฉchรฉant. Si รงa ne va pas dans la bonne direction, grosso modo, tu peux shifter. Et l’intรฉrรชt d’avoir รงa en tรชte lorsque tu es entrepreneur, c’est pour limiter les dรฉgรขts. Et pourquoi c’est super important en entreprise et pourquoi c’est super dur en entreprise ? Moi, j’accompagne des grands groupes souvent. C’est que eux, ils ont le porte monnaie qui est bien rempli et donc ils ne se rendent pas compte du coรปt que รงa peut avoir de passer des annรฉes ร  rรฉflรฉchir sur une action.

 

Julian Le Goff: L’inaction coรปte trรจs cher.

 

Olivier My: L’inaction coรปte trรจs cher et en fait on ne s’en rend pas compte. C’est juste que pour ces entreprises lร , souvent, l’erreur leur semble beaucoup plus chรจre.

 

Julian Le Goff: Exactement.

 

Olivier My: Alors que quand tu es entrepreneur, que tu as un franc six sous, tu vois dans le portefeuille. Tu te rends compte qu’il faut que tu agisses si tu veux avoir ne serait ce qu’une chance qu’il y ait une des options qui marchent. Tu vois.

 

Julian Le Goff: Exactement, je suis 100ย % d’accord.

 

Olivier My: Donc je trouve รงa intรฉressant de rappeler qu’il y a aussi des thรฉories derriรจre. Parce que c’est ce que je trouve dans le monde des entrepreneurs qui est un peu manquant, c’est que du coup, ils n’ont pas ce bagage que l’on peut avoir dans le monde des entreprises. Et en mรชme temps, ils ont cette flexibilitรฉ, cette capacitรฉ ร  passer ร  l’action comme tu l’as fait que beaucoup d’entreprises n’ont pas. Et donc je trouve qu’il y a beaucoup de choses ร  s’apporter mutuellement dans ces deux domaines quoi.

 

Julian Le Goff: Exactement.

 

Olivier My: Et donc tu disais que tu as mis un an pour que le projet naisse. Est ce que dans ton รฉcole, on mettait en avant l’entrepreneuriat ?

 

Julian Le Goff: On en parlait mais j’ai pas รฉtรฉ jusqu’au bout du cursus, tu vois, j’ai fait deux ans. J’aurais pu aller jusqu’au master et en fait, รงa m’a mis aussi une bonne leรงon ร  quel point l’enseignement thรฉorique, l’รฉducation thรฉorique classique proposรฉe par.

 

Olivier My: Le systรจme quoi.

 

Julian Le Goff: Par le systรจme, merci. Par le systรจme, c’รฉtait pas du tout, รงa me convenait pas du tout. Donc รงa m’a rappelรฉ que j’allais m’arrรชter lร , trรจs vite, et que j’allais continuer sur cette voie par moi mรชme quoi.

 

Olivier My: Donc tu as dรฉcidรฉ d’arrรชter. Est ce que tu as fini quand mรชme le cursus ? Tu as eu ton diplรดme ?

 

Julian Le Goff: J’ai eu mon diplรดme mais j’ai pas รฉtรฉ jusqu’au master. J’aurais pu mais j’ai pas eu envie.

 

Olivier My: Ouais, donc tu t’es dit voilร , je boucle un morceau du chemin, mais il y a quelque chose qui te tirait ailleurs.

 

Julian Le Goff: Tout ร  fait. Et en plus, รงa m’a appris des choses, mais รงa m’a pas vraiment servi dans le sens vraiment apprentissage. C’est encore des rencontres, c’est encore des expรฉriences humaines. C’est des actions que j’ai menรฉes, mais j’ai pas vraiment trouvรฉ mon compte lร -dedans.

 

Olivier My: Justement, c’est ce que je trouve fascinant, c’est que tu te retrouves pas dans le systรจme. Tu as quand mรชme cette prรฉsence d’esprit, si je puis dire, d’avoir au moins les papiers qui font que, au cas oรน tu peux te retourner quoi. Mais tu te dis ok, je vais entreprendre sur une idรฉe qui me tient ร  cล“ur. En plus, j’ai trouvรฉ le partenaire…

 

Julian Le Goff: Tout ร  fait.

 

Olivier My: Mais comment tu sais ce qu’il faut faire ?

 

Julian Le Goff: Bah tout simplement on peut lire des bouquins. Il y a des bouquins qui le rรฉsume trรจs bien en fait l’entrepreneuriat, monter des entreprises. D’ailleurs, je viens juste un lร , lร , qui m’a servi.

 

Olivier My: T’as des rรฉfรฉrences que tu partagerais ?

 

Julian Le Goff: Il y a un livre intรฉressant qui m’a un peu aidรฉ, c’est Crรฉer son entreprise. C’est un livre qui a รฉtรฉ รฉditรฉ par le journal Courrier Cadres et qui m’a รฉtรฉ assez pratique parce que c’est trรจs complet. ร‡a parle de la crรฉation d’une entreprise, qu’on soit seul ou accompagnรฉ, de tous les aspects administratifs, juridiques. Voilร , รงa donne dรฉjร  une trรจs bonne base. C’est une grosse synthรจse de tous les organismes que tu dois contacter et toutes les dรฉclarations ร  faire, la paperasse ร  remplir et puis le travail ร  mener aussi pour aller chercher de l’argent. Parce que si t’as pas d’argent, tu dois emprunter ou lever des fonds. Pour emprunter, il faut faire des dossiers en bรฉton, des business plans que tu ne rรฉaliseras pas, au pied ร  la lettre.

 

Olivier My: Les fameux plans compliquรฉs en tous cas.

 

Julian Le Goff: En fait ce qui รฉtait important, ce que j’ai vraiment appris et ce que j’ai dรป apprendre pendant cette annรฉe, c’est crรฉer un business plan lisible pour une banque. C’est ce que j’ai appris ร  faire et on m’a aidรฉ ร  le faire. Pour aller vraiment ร  l’essentiel, j’ai payรฉ quelqu’un pour le faire.

 

Olivier My: C’est important de se dire qu’on gagne de l’argent ร  payer des gens parfois pour faire les choses mieux. Parce qu’on se dit voilร , j’ai pas beaucoup d’argent, je vais essayer de le faire moi-mรชme. On ne se rend pas compte que c’est parfois pire.

 

Julian Le Goff: Tu perds des semaines de boulot. En fait, ce qui est hyper intรฉressant dans le fait de dรฉlรฉguer et de comprendre qu’il faut trรจs vite dรฉlรฉguer ce sur quoi tu es le moins ร  l’aise, c’est que tu vas gagner un temps monstrueux et tu vas pouvoir te concentrer sur l’essentiel.

 

Olivier My: Mais par contre, mรชme si tu as dรฉlรฉguรฉ, tu as pris le temps de t’รฉduquer, et de te former. Donc lร , c’est un bouquin que tu nous proposes. Je suppose qu’il y en a plein d’autres aujourd’hui qui peuvent รชtre intรฉressants ร  lire aussi, ne serait ce que pour รชtre informรฉ. Parce qu’aujourd’hui, le monde de l’information, il y a beaucoup d’informations, il faut rรฉussir ร  trouver la bonne, etc. Mais le pire, c’est de naviguer un petit peu au feeling quoi.

 

Julian Le Goff: Exactement.

 

Olivier My: Surtout dans une administration telle que.

 

Julian Le Goff: Mรชme le bouquin que je te parle lร , je l’ai lu en diagonale parce que lire chaque mot de ce livre, c’est absolument inintรฉressant. Mais c’est en diagonale pour dรฉjร  comprendre comment รงa fonctionne. Puis aprรจs tu vas voir les organismes. Les organismes t’envoient des formulaires, t’envoient des dossiers ร  remplir et puis tu te lances. Mais crรฉer une entreprise, en vrai, รงa prend pas beaucoup de temps. Faut juste que quand tu ne connais pas, tu as besoin de comprendre les enjeux, la responsabilitรฉ que tu as, ce que t’as le droit de faire, de ne pas faire. Et รงa c’รฉtait important d’au moins comprendre les notions comme รงa pour ne pas aller dans l’inconnu n’importe comment. Moi mon parcours pendant cette annรฉe pour monter, รงa a รฉtรฉ de convaincre les banques pour pouvoir avoir des prรชts aussi sociaux pour pouvoir lever des fonds aussi auprรจs d’un investisseur. Donc tout รงa a fait qu’on a pu rรฉcolter une somme trรจs importante pour pouvoir monter un projet physique. Parce que mon business, c’est un business physique, c’est une cuisine. On investit dans une cuisine aux normes toute รฉquipรฉe qui fait 200 mรจtres carrรฉs quand mรชme.

 

Olivier My: Oui, c’est pas une petite kitchenette quoi.

 

Julian Le Goff: ร‡a vaut le prix d’une maison, donc c’est quand mรชme pas rien. Et j’ai dรฉmarrรฉ avec 4โ€ฏ000ย โ‚ฌ en poche, donc autant te dire que j’ai payรฉ la machine ร  cafรฉ quoi. Donc il fallait vraiment รชtre crรฉdible. Heureusement, mon collรจgue, il m’a vraiment aidรฉ ร  ce qu’on soit crรฉdible et on nous a fait confiance parce qu’on รฉtait deux. On nous l’a bien rรฉpรฉtรฉ, chacun avait ses compรฉtences, donc c’รฉtait plutรดt intรฉressant. Donc au moins quand tu dรฉbutes, c’est bien d’รชtre complรฉmentaire et de comprendre ce que fait l’autre. ร‡a c’est une notion que je recommande et qui nous a bien servi en tout cas de guide et de direction ร  suivre.

 

Olivier My: Et sur cette premiรจre annรฉe donc, oรน tu dรฉcouvres le monde de l’entrepreneuriat, comment on monte une boรฎte, comment on crรฉe une relation avec un associรฉ aussi.

 

Julian Le Goff: Exactement.

 

Olivier My: Est ce que tu as une anecdote comme รงa qui te vient ร  l’esprit sur cette premiรจre annรฉe ?

 

Julian Le Goff: Oui, j’ai enfoncรฉ toutes les portes et quand je n’arrivais pas ร  passer par la porte, je passais par la fenรชtre. J’ai รฉtรฉ voir tout le monde, j’ai secouรฉ tout Bordeaux.

 

Olivier My: Tout Bordeaux te connait.

 

Julian Le Goff: Me connaissait ร  l’รฉpoque vraiment. Bah oui, on nous connaรฎt. Je suis connu aprรจs, mon service, dans le milieu, il est connu dans toute la France. Il faut juste s’intรฉresser ร  la production alimentaire et ร  lancer une entreprise dans l’alimentaire. Lร , en gรฉnรฉral, tu cherches une cuisine, tu me trouves sur Internet en deux clics. Mais oui, j’ai une anecdote trรจs marrante, c’est รงa. ร‡a m’a bien servi. On a trรจs bien communiquรฉ parce qu’on a fait du networking mais ร  fond, ร  fond, ร  fond, ร  fond. C’est trรจs important le networking, รงa dรฉpend dans quel domaine. Mais nous, รงa touchait vraiment l’humain, le physique. Puis il faut รชtre crรฉdible encore une fois. Donc il faut aller convaincre pour que les gens parlent de toi. Donc ce qui รฉtait trรจs important, c’est de pouvoir lancer un projet comme รงa, auquel pas beaucoup de monde croyait. Alors j’ai une deuxiรจme anecdote pour toi.

 

Olivier My: Vas y.

 

Julian Le Goff: J’รฉtais trรจs fier de รงa. J’ai eu un espรจce de petit moteur qui m’a donnรฉ une รฉnergie incroyable. J’ai รฉtรฉ voir plusieurs chefs pour dire bah รฉcoutez, on avait besoin de lettre d’intention pour les banques. On a empruntรฉ presque quand mรชme 160 000ย โ‚ฌ pour dรฉmarrer, sans compter le reste, l’investisseur et les prรชts sociaux. Donc, pour convaincre la banque, il fallait des lettres d’intention. Mais on voulait faire des lettres d’intention, pas que pour l’intention. On voulait que ce soient des prospects quasiment ร  l’ouverture, ils signent. Donc รงa a pris du temps, รงa a pris six mois en parallรจle de tout ce qu’on faisait comme dรฉmarches pour aller prendre des gens qui avaient l’intention de venir, mais de signer parce que c’est trรจs dur d’avoir des lettres d’intention et que derriรจre il n’y a plus personne. En gรฉnรฉral.

 

Olivier My: C’est comme tout, hein, tout le monde est intรฉressรฉ, sauf quand il faut sortir le chรจque quoi.

 

Julian Le Goff: Donc on est allรฉ voir certains chefs, certains traiteurs et beaucoup m’ont dit non, mais j’ai dรฉjร  eu votre idรฉe, c’est gรฉnial, mais vous allez voir, on a dรฉjร  travaillรฉ le truc. C’est impossible. Vous allez, c’est trรจs compliquรฉ.

 

Olivier My: C’est impossible. La fameuse phrase qui aide toujours.

 

Julian Le Goff: ร‡a m’a mis une รฉnergie de dingue. Et puis en plus, moi รงa me fait tout l’inverse. C’est ร  dire comme tu dis que c’est pas possible, et ben c’est lร  que j’y crois. J’ai toujours eu ce tempรฉrament, mais รงa, รงa vient depuis longtemps. J’ai remarquรฉ que c’รฉtait une qualitรฉ. Donc ce qui s’est passรฉ, c’est que je disais ah oui, d’accord. Bon bah je vous rappelle dans un an et ma plus grande fiertรฉ, รงa a รฉtรฉ de les appeler un par un. Je les avais mis en haut de ma top liste de personnes ร  contacter. Un an aprรจs, jour pour jour, je les appelle un par un et je leur dis bonjour, on a ouvert, on vous invite ร  l’inauguration, venez voir ce qu’on a fait. Ah bah lร , รงa bรฉgayait, c’รฉtait gรฉnial. Et lร , j’ai kiffรฉ quoi. J’ai eu un petit plaisir perso.

 

Olivier My: Et donc tu disais ces personnes lร , tu allais les voir et tu as eu les lettres d’intentions ou pas ? Parce que si les gens ne croient pas au projet etc.

 

Julian Le Goff: J’en ai eu plein, pas deux mais j’en ai eu plein et la plupart ont pas signรฉ, mais quelques uns ont signรฉ ouais.

 

Olivier My: Bah il suffisait d’en avoir quelques uns.

 

Julian Le Goff: C’รฉtait pour faire venir les sous.

 

Olivier My: Mais c’est important.

 

Julian Le Goff: C’est important. Et aprรจs on s’est rendu compte qu’en fait, notre cible, notre clientรจle, ce n’รฉtait pas du tout ceux qu’on avait imaginรฉ. Donc c’est vraiment le schรฉma classique de la crรฉation d’entreprise. On doit s’adapter. Donc รงa a รฉtรฉ trรจs trรจs dur les neuf premiers mois. Et au bout de neuf mois, la rentabilitรฉ est arrivรฉe assez vite.

 

Olivier My: Et de toute faรงon, c’est l’action qui vous a donnรฉ cette information d’apprentissage et aprรจs vous avez shiftรฉ pour vous adapter ร  la cible finalement que vous attiriez.

 

Julian Le Goff: Exactement.

 

Olivier My: Je trouve รงa marrant cette idรฉe de taper ร  toutes les portes et de passer par la fenรชtre. Je pense qu’il y a quand mรชme une dimension oรน il y a un moment donnรฉ oรน faut pas trop se poser de questions et il faut y aller. C’est ร  dire que tu me disais que aller voir les gens, toi c’รฉtait pas quelque chose qui รฉtait particuliรจrement compliquรฉ.

 

Julian Le Goff: Pas du tout ouais.

 

Olivier My: ร‡a s’est dรฉveloppรฉ en plus par les voyages. Mais aller taper aux portes, รงa veut dire qu’il fallait savoir qui contacter. Tu avais dรฉjร  une idรฉe prรฉcise de qui tu devais contacter ou est ce que tu as un peu tapรฉ partout quoi ?

 

Julian Le Goff: Oui, mais รงa passe par les institutions, รงa passe par des entreprises importantes qui peuvent รชtre prescripteurs de ton service, qui peuvent t’apporter du monde, qui va รชtre client. Donc c’รฉtait toutes ces portes lร  et parfois on allait aussi dans. Alors j’ai fait beaucoup d’afterworks. Je t’avoue, รงa nous a donnรฉ l’รฉnergie parce que le fait de recevoir Ah, c’est une trop bonne idรฉe, tenez nous au courant, on va vous suivre. C’est un petit boost ร  chaque instant en fait.

 

Olivier My: C’est pour รงa que tu tiens bien.

 

Julian Le Goff: Oui.

 

Olivier My: Tu t’es beaucoup entraรฎnรฉ en fait, dans le passรฉ, c’est รงa ?

 

Julian Le Goff: Je suis tenace. Ceux qui me connaissent savent que j’ai du mal ร  lรขcher l’os. Mais c’est aussi un dรฉfaut et c’est aussi une qualitรฉ. Tu vois, j’ai fait ce projet, ce qui me tenait ร  cล“ur. J’en ai fait plein de choses de ce projet parce que, aprรจs il s’en est dรฉcoulรฉ une multitude de services complรฉmentaires qui ont pu aider mes clients ne serait-ce que pour les fidรฉliser ou pour faire plus de chiffre d’affaire. Donc รงa a รฉtรฉ important de.

 

Olivier My: Donc une belle annรฉe aussi d’opportunitรฉs, d’apprentissage et de prises de risque de ton cรดtรฉ parce qu’au final, rien n’รฉtait jouรฉ d’avance.

 

Julian Le Goff: Bah au final, voilร , j’ai compris ce qu’รฉtait que la dรฉfinition d’entrepreneur ร  ce moment lร , parce que il faut trouver des solutions. Tu as la vision de ton entreprise parce que de trop รฉcouter les autres aussi, bah tu vas pas forcรฉment aller au bout de tes idรฉes et c’est quand mรชme ton projet, donc c’est ร  toi de bien mener ta barque. Donc ouais, j’ai compris ce que c’รฉtait qu’entrepreneur pendant et aprรจs avoir crรฉรฉ la sociรฉtรฉ.

 

Olivier My: Je pense que tu te rends vraiment compte de la chose lorsque tu y es. On se fait souvent une idรฉe de l’expรฉrience entrepreneuriale aussi parce qu’on voit รงa sur les rรฉseaux. Mais en fait la rรฉalitรฉ c’est que tu as les mains dans le cambouis. Il faut y aller. C’est une expรฉrience de dรฉveloppement personnel en mรชme temps, parce qu’ร  un moment donnรฉ, tu te heurtes directement au problรจme, tu te heurtes ร  des interactions qui ne sont pas toujours super positives ou super agrรฉables. Je ne sais pas si tu en as eu d’ailleurs, tu as eu des interactions un peu.

 

Julian Le Goff: Nรฉgatives ? Ouais, j’en ai plein. A commencer par mon associรฉ. On s’est trรจs vite rendu compte que รงa allait รชtre trรจs difficile. Mais on a tenu un moment donnรฉ jusqu’ร  ce qu’on ait atteint nos objectifs premiers. C’est ร  dire รชtre rentable, rendre des clients heureux d’รชtre chez nous, voir qu’avoir dix quinze clients qui gรฉnรจrent tous 50 ร  200 – 300โ€ฏ000ย โ‚ฌ de chiffre d’affaires dans une mรชme entitรฉ, qui รฉtait la mienne, ouais, j’รฉtais fier ouais. ร‡a gรฉnรฉrait quand mรชme plusieurs centaines de milliers voire pas loin du million d’euros tous les ans. Le fait de proposer ce service, j’apportais, enfin j’apporte toujours d’ailleurs. J’apporte toujours ce service et je propose ร  des personnes de lancer des business et de les maintenir, de les pรฉrenniser. Donc aujourd’hui, j’en ai un peu moins qu’avant parce que je fais moins de choses aussi. Je suis tout seul. Parce que lร , รงa a รฉvoluรฉ depuis un an et c’est depuis vraiment quatre ans, donc c’est en 2021 oรน vraiment on a commencรฉ ร  s’รฉclater et ร  dรฉvelopper des services complรฉmentaires pour fidรฉliser et faire plus de chiffre et voir que on avait une vraie entreprise qui tournait et qui restera j’espรจre longtemps.

 

Olivier My: Justement, tu m’as un petit peu coupรฉ l’herbe sous le pied, donc c’est trรจs bien. La question que j’avais c’รฉtait Qu’est ce qui a changรฉ pour toi en tant qu’entrepreneur entre cette premiรจre annรฉe et maintenant ?

 

Julian Le Goff: Bah dรฉjร , je me suis formรฉ au mรฉtier de mes clients. ร‡a je l’ai dรฉjร  รฉvoquรฉ.

 

Olivier My: Tu l’avais รฉvoquรฉ au tout dรฉpart.

 

Julian Le Goff: Au tout dรฉpart. Mais รงa m’a vachement aidรฉ parce qu’on a crรฉรฉ un centre de formation hygiรจne et conseil en cuisine. On a crรฉรฉ un traiteur collaboratif, je gรฉnรฉrais des prestations รฉvรฉnementielles, petites ou trรจs consรฉquentes. J’ai fait des prestations de 50 ร  20 000 personnes.

 

Olivier My: Ah oui, quand mรชme.

 

Julian Le Goff: Je faisais travailler mes clients dans les รฉvรฉnements, je gรฉrais, mรชme je cuisinais avec eux et tout. Donc on a fait des trรจs beaux รฉvรฉnements et on a aussi montรฉ un bureau d’รฉtudes en conception de cuisine pour pouvoir aider les clients qui s’en allaient de mon service ร  toujours les accompagner pour voler de leurs propres ailes. Donc j’ai essayรฉ toujours d’optimiser, de fidรฉliser. Le taux de rรฉtention รฉtait toujours trรจs bon. Donc on a toujours rรฉussi ร  trouver des solutions pour fidรฉliser, pรฉrenniser et dรฉvelopper.

 

Olivier My: Mais on sent qu’il y a quand mรชme une passion de ta part, non seulement dans ce monde de la cuisine, mais aussi dans le fait de satisfaire tes clients. Et c’est ce qui t’a drivรฉ aussi au fur et ร  mesure de tes annรฉes ?

 

Julian Le Goff: Il faut รฉcouter ses clients en fait. Beaucoup d’entrepreneurs ne comprennent pas รงa. C’est qu’il faut vraiment les รฉcouter. Si tu fais un service qui ne leur parle pas, ils ne vont pas l’acheter. Si รงa ne va pas et que tu n’arrives pas ร  vendre ton produit, il faut se poser les bonnes questions. Qu’est ce qu’ils veulent vraiment ? Aujourd’hui, si tu n’รฉcoutes pas tes clients, tu es mort. Voilร , tout simplement. Donc voilร , on a rรฉpondu tout simplement ร  un besoin, on a rรฉpondu au fait qu’ils avaient besoin d’รชtre rassurรฉs, ils avaient besoin d’รชtre bien entourรฉs, bien encadrรฉs. Donc c’est รงa qu’on propose aujourd’hui.

 

Olivier My: Et donc tu avais vraiment cette fibre d’รฉcouter les clients ? Parce qu’on a beau le dire tout le temps, comme tu le dis, c’est dur ร  faire et beaucoup de gens ne le font pas parce que des fois ils sont tellement passionnรฉs par leur propre vision des choses que c’est un peu comme la mรฉtรฉo quoi. On a beau vouloir qu’il fasse beau ou que la mรฉtรฉo dise qu’il va faire beau et pourtant la mรฉtรฉo sera ce qu’elle veut quoi. Ce qui me fascine aussi dans ton parcours, c’est que non seulement tu as des compรฉtences intrinsรจques que tu as dรฉveloppรฉes au travers de tes expรฉriences, mais que tu n’as jamais voulu en rester lร  parce que tu es aussi allรฉ chercher d’autres personnes qui t’inspirent pour grandir encore plus. Est ce que tu peux nous en dire un peu plus sur รงa ?

 

Julian Le Goff: Oui, oui. D’ailleurs, c’est un trรจs bon point parce que au bout d’un moment, je me suis senti un peu seul quoi. C’est lร  oรน j’ai voulu commencer ร  faire route seul. Parce que la vision partagรฉe avec mes associรฉs n’รฉtait pas vraiment celle que j’avais. Donc j’ai cherchรฉ ร  faire route seul et ร  faire moins de choses. Et cette annรฉe, c’รฉtait vraiment l’annรฉe oรน j’avais besoin de me sentir mieux entourรฉ parce que je ne l’รฉtais pas et j’avais besoin de shoots, d’ambitions. J’avais besoin de me sentir en cohรฉsion avec des entrepreneurs qui peuvent m’apporter et avec lesquels je m’identifie. Et lร , aujourd’hui, รงa a รฉtรฉ trรจs important. ร‡a m’a fait voyager, donc c’รฉtait hyper cool. J’ai renouรฉ avec le voyage que j’avais lรขchรฉ depuis quelques temps et en mรชme temps, j’ai rencontrรฉ des entrepreneurs. Quoi de plus ?

 

Olivier My: Quoi de plus ?

 

Julian Le Goff: Voilร .

 

Olivier My: Et est ce que tu peux nous donner un peu plus de dรฉtails ?

 

Julian Le Goff: Bien sรปr.

 

Olivier My: Est ce que il y a des endroits prรฉcis que tu es allรฉ, des gens que tu as rencontrรฉs, des choses qui t’ont inspirรฉes ? ร‡a sera toujours.

 

Julian Le Goff: J’ai participรฉ ร  des Masterminds. J’ai beaucoup investi cette annรฉe dans des masterminds francophones.

 

Olivier My: Dans des mastermind. ร‡a veut dรฉjร  dire que tu n’as pas fait que un truc.

 

Julian Le Goff: Voilร , je suis allรฉ aux Emirats arabes, j’ai rencontrรฉ Oussama Ammar, j’ai rencontrรฉ Alec Henry, j’ai rencontrรฉ d’autres entrepreneurs qui gravitent autour pour passer du temps lร -bas, faire des sessions de coaching individuel, de groupe, puis rencontrer des participants qui ont รฉtรฉ choisis avec moi pour รชtre leurs clients parce qu’on รฉtait choisi pour รชtre leurs clients. Et du coup, รฉchanger et obtenir une vision diffรฉrente, clarifier le chemin, clarifier la vision. Et c’est ce que j’ai รฉtรฉ chercher.

 

Olivier My: C’est important ce que tu dis parce que vous avez รฉtรฉ choisi.

 

Julian Le Goff: Oui.

 

Olivier My: C’est ร  dire qu’il y avait combien de personnes ร  l’entrรฉe ?

 

Julian Le Goff: Alors je ne sais pas si les chiffres sont. Je te donne des chiffres approximatifs de ce que Oussama m’a dit par exemple.

 

Olivier My: C’est 10, 100, 1000 ?

 

Julian Le Goff: Il y a eu 1500 candidatures, 80 sรฉlectionnรฉes, 50 voulaient bien payer et ร  la fin il en restait 13 qu’ils ont choisi. Avec des chiffres d’affaires trรจs diffรฉrents et des visions trรจs diffรฉrentes et des business trรจs diffรฉrents.

 

Olivier My: Il y a quand mรชme un entonnoir qui a รฉtรฉ assez marquรฉ quoi.

 

Julian Le Goff: Oui, voilร . Et puis ce deuxiรจme mastermind que j’ai fait rรฉcemment en deux fois, c’est celui oรน je t’ai rencontrรฉ.

 

Olivier My: Exactement.

 

Julian Le Goff: ร€ Lisbonne, avec Thibaut Louis et Kevin Dufraisse. Donc celui lร , รงa a รฉtรฉ un peu plus de coaching individuel, avec vraiment beaucoup plus de moments de partage et de cohรฉsion. C’รฉtait un peu diffรฉrent. Et du travail qu’on a fait ensemble ou avec eux aussi diffรฉrents. Donc c’รฉtait du media training. On a eu des confรฉrences, on a rencontrรฉ d’autres entrepreneurs de leur cercle, on a rencontrรฉ des gens fabuleux je trouve, qui nous ont inspirรฉ, qui ont confirmรฉ des choses, des choses qu’on savait dรฉjร . Qu’il suffit juste d’un moment oรน tu รฉchanges sur des problรฉmatiques prรฉcises, sur des visions. Il y a des dรฉclics qui se forment. C’est รงa que j’รฉtais aussi venu chercher. Je l’avais bien compris. Et tout รงa, รงa m’a vraiment fait du bien. ร‡a m’a fait du bien j’avais besoin de รงa et j’aurais dรป le faire avant mรชme. Mais c’est pas grave. ร‡a, c’est un dรฉtail. Ce qui compte, c’est que de passer ร  l’action encore une fois, quand le moment est opportun. C’est รงa aussi. Il fallait trouver les bonnes personnes.

 

Olivier My: Ouais, c’est รงa.

 

Julian Le Goff: Tu ne vas pas donner plusieurs milliers d’euros ร  n’importe qui. Donc cette annรฉe, il s’est passรฉ vraiment des choses incroyables, aussi bien dans le business que personnellement. Donc cette annรฉe, c’est vraiment un nouveau dรฉpart.

 

Olivier My: C’est vraiment un nouveau dรฉpart ouais.

 

Julian Le Goff: C’est un nouveau dรฉpart. ร‡a va รชtre trรจs intรฉressant. J’ai hรขte de voir la suite.

 

Olivier My: Avant qu’on parle de la suite justement, je voulais rester quelques minutes sur les Masterminds parce que dรฉjร  c’est les Masterminds. Parce que c’est quand mรชme un certain investissement ร  l’intรฉrieur, donc il faut dรฉjร  avoir le cash ou trouver des moyens pour avoir le cash pour pouvoir les dรฉpenser, vouloir les dรฉpenser et ensuite en retirer quelque chose. Et quelque chose qui est super important dans ce systรจme lร , parce que รงa commence ร  รชtre un peu en vogue aussi les Masterminds, il y a une dimension oรน il y a une responsabilitรฉ personnelle sur les rรฉsultats que tu vas obtenir parce que les choses ne sont pas tout cuit. Ce n’est pas comme une formation oรน tu arrives, on te donne un truc, il y a un potentiel rรฉsultat, etc. Et du coup, la question que j’ai pour toi c’est tu as fait deux masterminds donc le deuxiรจme est pas complรจtement terminรฉ. Voilร , on le sait. Est ce qu’il y a un truc que tu pourrais nous partager, que tu gardes du premier mastermind que tu as fait et un truc que aujourd’hui tu gardes du mastermind que tu es en train de vivre ?

 

Julian Le Goff: Alors le premier Mastermind, c’รฉtait vraiment pour clarifier ma vision. J’ai eu une petite baisse de motivation et de confiance en moi. ร‡a faisait longtemps que รงa ne m’รฉtait pas arrivรฉ. Je pense que c’est le fait de se retrouver seul aussi au pied du mur, avec un modรจle qui te convient plus parfaitement et tu dois trouver des solutions. Et j’ai toujours trouvรฉ des solutions aussi en m’inspirant et en รฉcoutant les autres. Donc c’est ce que je suis venu chercher avec des gens entre guillemets, que j’estimais avoir le droit de me secouer s’il y avait besoin de me secouer, de me mettre des claques s’il fallait me mettre des claques et de me faire des compliments s’il y avait besoin. J’ai eu un peu de tout.

 

Olivier My: Tu as eu un peu de tout.

 

Julian Le Goff: J’ai eu un peu de tout. En tout cas, j’en retire une expรฉrience incroyable parce que J’avais besoin aussi d’รชtre validรฉ je pense. Il y a un petit coup d’ego. J’ai un peu boostรฉ mon ego lors de ce premier mastermind. J’avais besoin d’รชtre validรฉ. On m’a guidรฉ aussi. On m’a donnรฉ aussi une vision diffรฉrente de mon business dans le futur. Ce qui รฉtait trรจs important. C’รฉtait une vision globale et le besoin un peu de reconnaissance. Tu sais, faire partie de la team entrepreneur ou voir si je n’รฉtais pas trop ร  cรดtรฉ de mes pompes. Si on m’avait dit arrรชte, vend tout, lร  tu n’es pas du tout fait pour รงa ou alors รงa ne va pas aller. J’aurais รฉcoutรฉ parce que j’estimais que j’ai รฉtรฉ voir les bonnes personnes.

 

Olivier My: Ouais donc รงa veut dire quand mรชme que tu avais probablement suivi ces gens pour te dire que tu allais investir dans leur aura je dirais, leur vision, leur inspiration et leur guidance ?

 

Julian Le Goff: Bien sรปr ouais.

 

Olivier My: Mais en mรชme temps, tu te disais voilร , je pense quand mรชme que j’ai ce qu’il faut, j’y vais. Et puis tu fais quand mรชme tout l’entonnoir, en tout cas du premier mastermind, et donc tu en ressors avec une vision plus claire de qui tu es en tant qu’entrepreneur, ton business dans quelle direction il peut aller et un boost de motivation. C’est ce que j’entends รงa te paraรฎt ร  peu prรจs cohรฉrent ?

 

Julian Le Goff: Oui, c’est รงa.

 

Olivier My: Et donc dans le deuxiรจme, lร , aujourd’hui, donc il n’est pas encore terminรฉ bien sรปr, mais s’il y avait un truc que tu en gardes aujourd’hui, ce serait quoi ?

 

Julian Le Goff: Lร , pour le coup, j’ai eu le conseil personnalisรฉ que j’avais besoin plus dans le dรฉtail. ร‡a m’a ouvert l’esprit sur le cรดtรฉ digital aussi de la communication, de la vision, du business sur le digital oรน j’ai un peu de travail ร  faire encore et รงa m’a vraiment apportรฉ ces notions qui sont trรจs importantes et que je commence ร  mettre en application et rencontrer. J’avais besoin de rencontrer encore plus d’entrepreneurs, รชtre encore plus inspirรฉ, partager, faire partie tout simplement de cette team de fou. Parce que chacun en plus, avec des business trรจs diffรฉrents, avec des visions tout aussi crรฉatives. Et รงa, รงa inspire, รงa inspire, รงa motive. Voilร  ce que je suis venu chercher lร . Et je suis venu chercher aussi un nouvel horizon, un nouvel environnement de travail. Aujourd’hui, j’aime bien รฉvoluer entre la Suisse, Lisbonne, Bordeaux. Ce sont des endroits qui me plaisent beaucoup. Ne serait ce que par les rencontres et les connaissances que j’ai lร  bas maintenant. J’avais besoin de รงa aussi. J’avais besoin d’agrandir mon champ de dรฉcouvertes, d’actions, etc.

 

Olivier My: Et justement, tu nous parlais de toutes ces aventures pour rencontrer des gens, รงa veut dire recrรฉer un capital population qui t’entoure humain autour de toi qui te ressemble un peu plus pour pouvoir te booster. Mais du coup, est ce que tu as fait l’exercice inverse aussi ? C’est ร  dire potentiellement enlever les relations qui te desservaient autour de toi ?

 

Julian Le Goff: Ah oui, c’est une trรจs trรจs bonne question. C’est un trรจs bon point. Tout ร  fait. J’ai fait le tri dans les connaissances, je me suis sรฉparรฉ de mes associรฉs. Enfin, le dernier, c’est en cours. On s’entend trรจs bien, mais je me suis sรฉparรฉ de mes associรฉs lร . Je me suis sรฉparรฉ de ma compagne cette annรฉe. Ouais, j’ai fait un gros tri dans ma vie. C’est dur. C’est dur, tu ne le veux pas forcรฉment, mais tu sens que tu vas en avoir besoin si tu veux avancer. J’ai une vision assez grande maintenant de mon business. Avant j’avais pas forcรฉment, alors j’aime bien bien gagner ma vie, mais avant je n’avais pas autant d’ambition. C’รฉtait plus une occupation pรฉcuniaire, tu comprends ?

 

Olivier My: Oui, je comprends.

 

Julian Le Goff: Qui me permettait d’รชtre confortable. Parce que gagner plusieurs milliers d’euros par mois, c’est quand mรชme cool en France. Parce qu’au dessus de 3000 – 4โ€ฏ000ย โ‚ฌ, tu fais partie des 10ย % les plus riches. Voilร , c’รฉtait quand mรชme dรฉjร  confortable de vivre dans cette tranche. Aprรจs, aujourd’hui, j’ai des ambitions un peu diffรฉrentes et รงa m’a aidรฉ ces mastermind aussi, ร  confirmer que c’est vraiment รงa que j’avais besoin et de ne pas en avoir honte ou juste de pas me sentir capable de ne pas y aller. Voilร , c’est aussi รงa que je suis venu chercher parce que je savais que j’avais besoin de dรฉblocages et donc j’ai รฉliminรฉ entre guillemets. C’est un peu dur, mais j’ai รฉliminรฉ un peu certaines personnes dans mon entourage, parfois contre ma volontรฉ parce que je savais que j’en avais besoin.

 

Olivier My: C’est un sujet qui est important parce qu’on ne l’aborde pas assez souvent. Le cercle de relations on dit souvent qu’on est la somme de X personnes autour de nous.

 

Julian Le Goff: Les cinq personnes les plus proches de nous ouais.

 

Olivier My: Cinq ouais. Donc du coup, c’est quelque chose qui est finalement assez vrai parce qu’on capte leurs รฉnergies, on capte leurs croyances, on capte leur vision et ensuite รงa forge un petit peu la nรดtre. Sauf si on a un esprit trรจs fort et une vision personnelle. Mais du coup, c’est potentiellement aller ร  l’encontre de tout รงa. Alors que si tu rencontres des gens ou que tu crรฉes le contexte avec les personnes qui vont dans la mรชme direction, bah c’est catalyseur.

 

Julian Le Goff: Exactement. Je suis 100ย % d’accord.

 

Olivier My: Sinon, tu as l’impression d’avoir une sorte de bagage sur ton dos ร  devoir porter en plus ou toujours devoir avancer en retournant la tรชte. Et c’est quelque chose qui n’est pas facile. Et รงa on le voit dans le monde du coaching par exemple. Moi je me rappelle quand je m’รฉtais formรฉ au monde du coaching parce que c’est une formation trรจs particuliรจre quand on se forme au coaching. Parce que pendant les X mois dans lesquels tu te formes, tu te fais coacher personnellement quoi. Donc ce qu’on met derriรจre le coaching, encore une fois, c’est plus crรฉer un espace de rรฉflexivitรฉ pour la personne, pour qu’elle puisse rรฉussir ร  trouver des solutions avec ses propres ressources ร  ses propres questions. Donc c’est principalement รงa. Et donc beaucoup de gens qui se mettaient au monde dans le monde du coaching รฉtaient des gens qui รฉtaient dรฉjร  en reconversion parce que souvent c’est une nouvelle vie que les personnes voulaient se crรฉer. Mais une des choses qu’on nous disait trรจs rapidement et que finalement je vois maintenant aujourd’hui de maniรจre assez marquรฉe, c’est que faites attention parce que on est en train de vous coacher et donc on est en train de vous aider ร  vous exprimer beaucoup plus pleinement comme qui vous รชtes. Et donc si dans votre couple, vous n’allez pas dans la mรชme direction, potentiellement, bah รงa risque de faire chavirer les couples, les relations qui sont autour, etc.

 

Julian Le Goff: C’est sรปr, c’est difficile d’allier les deux. C’est difficile de trouver la partenaire idรฉale qui va te supporter, qui va te suivre. Parce que, en tant qu’entrepreneur, on a quand mรชme un certain tempรฉrament. รŠtre entrepreneur, tu te rappelles on en a discutรฉ hier, รงa accentue tes dรฉfauts et tes qualitรฉs, donc forcรฉment tu as tout qui est dรฉcuplรฉ. Donc tu as plutรดt d’avoir quelqu’un autour de toi qui t’accompagne dans la vie, qui a les reins solides. Soit elle est comme toi, soit elle te comprend et elle est hyper patiente et elle est hyper comprรฉhensive, soit elle peut l’รชtre ou elle peut tout faire pour mais รงa ne matche pas quand mรชme. Et c’est lร  oรน c’est difficile d’accepter que c’est pas forcรฉment la bonne personne pour le long voyage. Mais c’est pas grave. Aujourd’hui, la vie, elle est faite de plein d’histoires, tu vois ? Regarde moi il m’a fallu plein d’histoires diffรฉrentes pour en arriver lร  oรน je suis. Voilร  peu importe, du moment que รงa arrive ร  te rendre heureux. Ce qui compte, c’est pas de le faire au bon moment, que ce soit une relation amicale, que ce soit une relation amoureuse, ce qui compte c’est de pas faire du mal ร  l’autre parce que mรชme si tu grilles des points de vie ou tu grilles un peu du temps pour pouvoir arriver ร  essayer de construire quelque chose de concret qui plaรฎt aux deux, de faire cette troisiรจme entitรฉ tu sais, c’est trรจs difficile. C’est trรจs complexe. On est des รชtres trรจs complexes. Il faut รชtre ultra comprรฉhensif. Et ce qui est trรจs difficile ร  allier, c’est รงa. Donc voilร , la vie entrepreneuriale, elle n’est pas simple. Et donc il faut si tu as des objectifs, il faut vraiment te mettre aucune barriรจre sur la route. Donc quitte ร  faire un tri assez important autour de toi.

 

Olivier My: Et la difficultรฉ, c’est la discussion qu’on avait eu effectivement hier, c’est de rรฉussir ร  naviguer et d’รฉvoluer en mรชme temps. Parce que trouver des partenaires ร  un instant T, parce que lร  tu es dans cette รฉnergie lร , bah tu trouves les gens qui t’aident ร  catalyser. Mais peut รชtre que dans dix, quinze ans, tu auras une autre รฉnergie et peut รชtre que ce seront d’autres personnes. Donc la difficultรฉ dans le changement, quel qu’il soit, c’est que le monde รฉvolue, toi tu รฉvolues, les autres autour de toi รฉvoluent et donc comment est-ce que vous faites pour rester suffisamment alignรฉs pour que vous vous apportiez plus que vous ne vous gรชnez pas mutuellement quoi. En tout cas merci Julian, il y a plein de choses qu’on pourrait encore aborder.

 

Julian Le Goff: Oui.

 

Olivier My: Mais ce que je te propose, c’est qu’on passe ร  la derniรจre partie du podcast.

 

Julian Le Goff: Trรจs bien.

 

Olivier My: Comme je t’en avais parlรฉ. Donc ร  cรดtรฉ de moi, j’ai un petit deck de cartes que j’ai prรฉparรฉ tout ร  l’heure devant tes yeux.

 

Julian Le Goff: C’est ton Pokรฉdex.

 

Olivier My: Tu vas voir, il y a des Pokรฉmon qui vont sortir lร .

 

Julian Le Goff: D’accord.

 

Olivier My: Donc je te passe les cartes, je te laisse les remรฉlanger. Donc tu ne les regarde pas. T’inquiรจte pas, elles vont arriver bien assez vite.

 

Julian Le Goff: T’inquiรจte, je joue le jeu, je joue le jeu. J’aime bien รงa. J’adore รงa en plus,

 

Olivier My: T’adore รงa ?

 

Julian Le Goff: J’adore รงa le jeu des questions. Ouais. Donc je les pioche, c’est รงa ?

 

Olivier My: Donc tu pioches celles que tu veux, tu en pioche une et ce que je te propose c’est de la lire d’abord dans le micro et puis ensuite d’y rรฉpondre.

 

Julian Le Goff: Quand as-tu dis merci ร  quelqu’un pour la derniรจre fois, pour quelle occasion รฉtait-ce ? C’รฉtait hier quand tu m’as invitรฉ au restaurant de Ramen, mon cher Olivier.

 

Olivier My: C’est vrai.

 

Julian Le Goff: C’รฉtait un merci sincรจre et qui m’a fait plaisir de le dire. C’รฉtait lร .

 

Olivier My: Est-ce que tu en as, l’avant dernier alors avant que j’arrive.

 

Julian Le Goff: Oui, c’รฉtait ร  la fin du deuxiรจme Week-End du Mastermind.

 

Olivier My: Oui.

 

Julian Le Goff: Je te parle d’un merci assez important et fort. Bien sรปr. C’est merci ร  Thibault Louis pour l’รฉnergie qu’il a donnรฉ, l’รฉcoute, la patience qu’il a eu et qu’il a encore d’ailleurs mais parce qu’on a passรฉ aussi un moment le dernier soir, on a passรฉ un moment un peu en petit comitรฉ. Voilร  qui s’est fait naturellement, qui รฉtait trรจs quali. Et je l’ai remerciรฉ pour ce moment parce que รงa a apportรฉ รฉnormรฉment. Donc ouais c’รฉtait รงa.

 

Olivier My: En tout cas, on le salue en passant. Alors, avant que tu pioches parce que je te sens excitรฉ ร  prendre toutes les cartes lร .

 

Julian Le Goff: J’adore ce jeu.

 

Olivier My: C’est que tu vas en sรฉlectionner deux dans ce paquet lร , tu vas lire les deux et tu vas dรฉcider ร  laquelle tu veux rรฉpondre, sachant que bien sรปr, en plus on est chez toi, donc si tu veux rรฉpondre aux deux, tu rรฉponds aux deux. Ok ?

 

Julian Le Goff: Sinon, je te mets dehors c’est รงa ?

 

Olivier My: Exactement.

 

Julian Le Goff: Si tu pouvais avoir un super-pouvoir, lequel serait-ce ? Comment l’utiliserais tu ?

 

Olivier My: Ok, donc รงa, c’est la premiรจre.

 

Julian Le Goff: Quand as-tu รฉtรฉ รฉmu pour la derniรจre fois. Pourquoi cela t’a-t-il รฉmu ? Celle-lร  elle est un peu trop sentimentale. Quel super-pouvoir je peux avoir ? Et lequel serait-ce ? Comment je l’utiliserais ? Ah bah รงa serait la tรฉlรฉportation directe. Et je voyagerais avec. Je me dรฉplacerai ร  tout moment en claquant des doigts.

 

Olivier My: Ouais, surtout la tรฉlรฉportation pour voyager ?

 

Julian Le Goff: Ouais, c’est pour voyager et se dรฉplacer au quotidien. C’est incroyable tout ce que tu peux faire. T’imagines ?

 

Olivier My: Ouais, j’imagine. Ouais, effectivement.

 

Julian Le Goff: Ouais, รงa serait ce pouvoir.

 

Olivier My: ร‡a serait ce pouvoir lร  que tu choisirais ouais.

 

Julian Le Goff: De loin. J’y ai dรฉjร  pensรฉ. C’est pour รงa que c’รฉtait aussi fluide.

 

Olivier My: Ouais, รงa avait l’air de, รงa t’as ouvert les yeux d’excitation.

 

Julian Le Goff: Je pense que c’est possible. Il y a moyen.

 

Olivier My: Et en plus de รงa, non seulement tu te tรฉlรฉportes et en plus tu es en tenue de Batman ?

 

Julian Le Goff: Ouais non, lร  c’est un peu bizarre. Et si j’atterris dans un club un peu sombre, lร , รงa fait bizarre. Non, je plaisante. Ouais, ouais, รงa serait ce pouvoir. ร‡a me fascine depuis trรจs longtemps la tรฉlรฉportation.

 

Olivier My: Ouais, je comprends. Et donc pour le dernier tour, ce que je te propose, c’est que tu vas en sรฉlectionner trois. Sauf que tu vas me les donner. Et c’est moi qui vais dรฉcider ร  laquelle tu vas rรฉpondre. C’est bien parce qu’en plus, c’est moi qui les ai prรฉ-sรฉlectionnรฉs donc.

 

Julian Le Goff: Je te fais confiance.

 

Olivier My: Alors je vais te lire les trois. Si je te dis ยซย familleย ยป, quels sont les trois mots qui te viennent ร  l’esprit ? Explique les moi. C’est la premiรจre question. Deuxiรจme question quel est le moment de la journรฉe oรน tu te sens le plus crรฉatif ? Et la troisiรจme entre plus d’argent et plus de temps que prรฉfรฉrerais-tu et pourquoi ?

 

Julian Le Goff: Ok, je commence par la premiรจre ?

 

Olivier My: Si tu veux bien la premiรจre, moi je veux bien la premiรจre. Donc je reprends juste la question histoire qu’on soit bien clair. Donc si je te dis famille, quels sont les trois mots qui te viennent ร  l’esprit ? Explique les moi.

 

Julian Le Goff: Amour, patience et รฉcoute.

 

Olivier My: Est ce que tu peux m’expliquer du coup pour chacun pourquoi est ce que tu choisis ces mots lร  ?

 

Julian Le Goff: Parce que ben moi j’admire ma famille, donc je porte รฉnormรฉment d’affection et d’amour pour eux. Sans eux, je ne serais pas oรน j’en suis.

 

Olivier My: Ouais, du coup c’est amour.

 

Julian Le Goff: Voilร . L’รฉcoute. Parce que c’est trรจs trรจs trรจs important de les รฉcouter, vraiment. Et si tu les รฉcoutes vraiment et que tu ne rรฉagis pas ร  tout trop vite, tu prends donc ta patience, tu prends le temps de digรฉrer l’info, de comprendre les autres, Tu รฉlimines 80 ร  90ย % des problรจmes que tu peux rencontrer et te concentrer sur l’essentiel.

 

Olivier My: Bah super. Vu que tu disais la premiรจre, c’est que j’ai le droit de tย ยปen poser une autre dans les trois ?

 

Julian Le Goff: Ouais ouais, j’ai la rรฉponse. J’ai les rรฉponses pour les trois, je les ai dรฉjร  en tรชte.

 

Olivier My: Alors je vais t’en poser juste que une sur deux รงa te va ?

 

Julian Le Goff: Vas y.

 

Olivier My: C’est entre plus d’argent et plus de temps. Tu prรฉfรฉrerais quoi et pourquoi ?

 

Julian Le Goff: Plus d’argent.

 

Olivier My: Ok.

 

Julian Le Goff: Parce que en ce moment, cette annรฉe, j’ai choisi d’avoir du temps et je sais qu’il me faut plus d’oseille.

 

Olivier My: Et puis le temps, รงa nourrit pas complรจtement.

 

Julian Le Goff: Le temps, รงa nourrit pas, le temps je le prends surtout pour mon fils qui est trรจs important pour moi et c’est trรจs important pour lui que je prenne du temps et je pense que je le fais bien. Donc le temps, je l’ai dรฉjร . Je sais l’obtenir. Ce qu’il me faut lร , il me faut plus d’argent.

 

Olivier My: C’est plus la partie argent.

 

Julian Le Goff: Ouais, voilร . Mais รงa va venir.

 

Olivier My: Bah super! Merci beaucoup en tout cas pour ce moment qui รฉtait vraiment top.

 

Julian Le Goff: Merci ร  toi, j’ai passรฉ un bon moment, c’รฉtait cool.

 

Olivier My: Et si des personnes veulent continuer la papote avec toi, comment est ce qu’ils font pour te joindre ?

 

Julian Le Goff: Ils peuvent me contacter sur LinkedIn, sur Instagram, visiter mon site internet, m’envoyer un petit message. Avec plaisir.

 

Olivier My: Donc, c’est Julian Le Goff,

 

Julian Le Goff: Julian Le Goff, Sociรฉtรฉ Coloc de chefs. Voilร .

 

Olivier My: Bah super, merci encore Julian.

 

Julian Le Goff: Merci ร  toi.

 

Olivier My: Et puis ร  la prochaine.

 

Julian Le Goff: ร€ trรจs bientรดt, ciao !

 

Olivier My: Salut.

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