Dans cet épisode de “Change and Chill”, Olivier My accueille Julian Le Goff, un entrepreneur passionné par l’innovation et la cuisine.
Originaire de Bretagne, Julian a su transformer son amour pour la gastronomie en entreprises prospères à Bordeaux. Il partage son voyage impressionnant, de ses années d’exploration à travers l’Europe à la création de la “Coloc des chefs” et de “La cuisine de Camille”.
Découvrez comment Julian utilise sa passion pour bâtir des espaces de cohésion et d’inclusion, et comment ses expériences de vie l’ont préparé à embrasser le changement et à inspirer les autres.
Pour contacter Julian : https://www.linkedin.com/in/julian-le-goff-aa662983/
[00:00:04] : Introduction et Cadre
[00:01:10] : Un Super-Héros Inspirant
[00:02:41] : De la Passion pour la Cuisine à l’Entrepreneuriat
[00:05:04] : Le Changement et la Découverte de Soi
[00:08:55] : L’Appel du Voyage
[00:11:39] : Des Expériences de Voyage Marquantes
[00:17:23] : Autonomie, Résilience et Débrouillardise
[00:22:56] : Réflexions et Apprentissage par l’Aventure
[00:27:03] : Du Parcours Éducatif à l’Entrepreneuriat
[00:32:26] : La Naissance de Coloc des Chefs
[00:38:05] : Surmonter les Défis Entrepreneuriaux
[00:47:22] : Recherche d’Inspiration et Expansion Personnelle
[00:56:23] : Réévaluation Relationnelle et Projets Futurs
[01:02:37] : Au-delà de l’Entretien
Origines et inspirations : Julian a grandi en Bretagne, influencé par une famille impliquée dans la gastronomie. Son grand-père était chef, ce qui a éveillé son intérêt pour la cuisine dès son enfance.
•Carrière initiale et transition : Après avoir exploré diverses formations et métiers, notamment dans l’industrie et le commerce, Julian a voyagé à travers l’Europe, ce qui a profondément influencé ses perspectives et renforcé son désir d’entreprendre.
•Fondation de Coloc des Chefs : Inspiré par ses voyages et la nécessité d’une solution de cuisine partagée pour les professionnels, Julian a créé “Coloc des Chefs” à Bordeaux, offrant un espace mutualisé pour les chefs sans leur propre infrastructure.
•Philosophie personnelle et professionnelle : Julian valorise l’adaptabilité, l’apprentissage continu, et l’importance de l’expérimentation dans l’entrepreneuriat. Il encourage à vivre dans l’instant présent et à saisir les opportunités pour apprendre et s’adapter.
•Impact des voyages : Les expériences de voyage de Julian ont renforcé sa capacité à s’adapter et à tirer des leçons des cultures et des situations variées, enrichissant son approche de l’entrepreneuriat et de la vie personnelle.
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Olivier My: Bienvenue sur Change and Chill, le podcast où l’on parle de changement, simplement. Je suis Olivier MY et avec mes invité.es, nous explorons comment le changement peut être une force positive dans nos vies. Des histoires inspirantes avec une touche de légèreté. Dans ce nouvel épisode, j’ai le plaisir d’accueillir Julian Le Goff. Salut Julian, comment ça va ?
Julian Le Goff: Salut, Ça va et toi ?
Olivier My: Bah ça va, on a fait une petite marche digestive.
Julian Le Goff: Exactement.
Olivier My: On pensait manger tranquille et puis maintenant on a déjà envie de dormir.
Julian Le Goff: Le tajine était copieux.
Olivier My: Le tajine était copieux mais super pour cette marche digestive. Une petite visite de Bordeaux au soleil pour pouvoir discuter avec toi. Donc merci de m’accueillir chez toi d’ailleurs, on a fermé la porte parce qu’il y a un petit jardin à côté avec le bruit des petits oiseaux. Mais vraiment c’est top ! Merci beaucoup pour ça !
Julian Le Goff: Avec plaisir. C’est un plaisir de t’accueillir à Bordeaux. Tu vois mon univers, le lieu dans lequel j’évolue parce que je suis attaché à cette ville pour plusieurs raisons. Donc bienvenue. Bienvenue à Bordeaux. Bienvenue chez moi.
Olivier My: Ah, c’est top! Pour démarrer cet épisode, je m’étais dit que je ferai un truc différent de ce que j’ai fait avec les autres. Et avant de te présenter directement, je vais juste te poser une petite question pour lancer la chose ok ? Si tu avais un super héros que tu devais incarner, lequel ce serait ?
Julian Le Goff: Oula, c’est une très très bonne question. On me l’a déjà posée il y a quelques mois. Je dirais vraiment celui qui a bercé mon enfance, c’est Batman.
Olivier My: Ok, tu peux nous en dire un peu plus sur ça ?
Julian Le Goff: Batman c’est un sacré personnage parce que il est à la fois un peu martyrisé parce qu’il a eu une enfance, il a perdu ses parents. Enfance difficile, mais c’est quand même un personnage qui est extrêmement courageux, qui est doté d’une force redoutable et qui peut appuyer dans les moments où quand c’était difficile quand j’étais jeune. Je me suis un peu retrouvé dans ce personnage. Et puis le côté un peu sympa, c’est que c’est quelqu’un quand même qui met des sacrées branlées et qui a un fort goût pour la technologie qui fascine tout le monde et moi le premier. Donc ouais, c’est un personnage qui m’a fait rêver.
Olivier My: Donc Batman. Et du coup, quand on parle de Batman, on parle souvent de Robin. Est ce que toi tu as un Robin ou une Robin ?
Julian Le Goff: Non, non, j’ai pas de Robin. Puis Robin, il a quand même un côté assez violent. Robin quand il évolue, quand il est en phase de devenir aussi fort que Batman, il est quand même bien ravagé aussi dans sa tête Robin donc non non ce serait à la fois un peu spécial de devoir aider un jeune dans ce sens quoi.
Olivier My: Donc du coup, on va plutôt rester sur Batman et c’est très bien.
Julian Le Goff: Ça va être très bien.
Olivier My: Merci pour ta réponse et ce que je te propose, est ce qu’au delà de la partie un peu fantaisiste du héros, est ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur toi ? Qui tu es, si tu peux te présenter.
Julian Le Goff: Alors je m’appelle Julian. Je vis à Bordeaux depuis huit ans. J’ai monté deux projets à Bordeaux. J’ai ma société depuis 2017 et une association liée à la cuisine depuis 2022.
Olivier My: Et est ce que tu veux bien nous en donner les noms, tant qu’à faire ?
Julian Le Goff: Bien sûr. Ma société, elle s’appelle Coloc des chefs. C’est de la location de cuisine pour les professionnels. Et mon association, c’est la cuisine de Camille où on propose des ateliers inclusifs autour de la cuisine et des team-building pour les entreprises où on y fait du management inversé, de la cohésion de groupe autour de la cuisine.
Olivier My: Super ! C’est un projet qui est super j’y étais tout à l’heure et donc j’ai pu voir non seulement les lieux qui étaient très sympas, très ouverts, et on sent qu’il y a cet esprit derrière de solidarité, d’inclusion, de diversité. Donc si vraiment vous avez l’occasion d’y passer, n’hésitez pas. Du coup, ces deux projets là, on sent qu’il y a un thème autour de la cuisine. Est ce que c’est quelque chose qui toi a été une passion ? Est une passion je suppose en tout cas si tu y es ? Est ce que c’est quelque chose que tu as découvert ? Est ce que c’est quelque chose que tu as appris ?
Julian Le Goff: Oui. Alors la cuisine, ça m’a bercé depuis ma tendre enfance on va dire. J’ai un univers très lié à la cuisine depuis qu’on est petit. Mon grand père était chef dans la gastronomie. Ma grand mère a aussi travaillé dans la restauration. C’est dans ce domaine qu’ils se sont rencontrés dans le sud de la France à l’époque et donc dans la famille, on sait tous cuisiner. Ils nous ont tous transmis ça, tous transmis les bases. Et j’ai appris de manière plus professionnelle lorsque j’ai monté la société en 2017.
Olivier My: Donc 2017, on est 2024, donc ça fait sept ans.
Julian Le Goff: Exactement, ça fait sept ans. Et tout simplement pour gagner un peu en crédibilité, parler le même langage que mes clients, se faire accepter parce que le milieu de la cuisine, c’est des milieux où il y a des égos très forts. C’est assez dynamique, bruyant. On aime bien que ça aille droit au but, rapide, vite. Donc oui, oui, déjà par passion, j’ai passé un CAP cuisine une aussi une habilitation à conduire une activité de conserverie pour pouvoir aussi aider les gens à faire leurs conserves avec des méthodes et des process, forcément. On veut empoisonner personne. Et donc oui, j’ai passé ces diplômes pour pouvoir apprendre, mieux incarner le produit, le service ouais.
Olivier My: C’est super. Et comme tu le sais, le thème du podcast tourne autour du changement, des choix de vie, de ce qui nous aide à passer de la décision à l’action et quand je t’en avais parlé, tu m’avais dit ah, j’en ai plein dans ma vie à te raconter. Et ce que je te propose, c’est qu’on retourne un petit peu dans le passé et qu’on remonte tout simplement jusqu’à aujourd’hui pour expliquer ce qui fait que tu fais ce que tu fais aujourd’hui pour nous donner un peu de cohérence à tout ça. Du coup, pour commencer, tu viens d’où ? Parce que tu nous as parlé de tes grands parents qui étaient dans le sud de la France mais est ce que tu es de là ou pas ?
Julian Le Goff: Alors moi je viens de Bretagne, je suis né à Vannes dans le Morbihan. J’ai grandi jusqu’à mes 19 ans en Bretagne. J’ai fait un peu tous les départements, j’ai un peu voyagé en Bretagne avant de pouvoir oser, lors de mon passage à l’âge adulte, changer de ville et d’environnement et découvrir d’autres horizons.
Olivier My: Et donc entre 15 et 20 ans, est ce que le monde de la cuisine, c’était déjà quelque chose qui t’intéressait ? Ou est ce que tu avais autre chose en tête ?
Julian Le Goff: Non, pas de cette manière là. J’avais un goût prononcé, forcément, parce qu’à la maison on mangeait bien, mais je n’avais pas du tout ça en tête. J’ai un parcours très atypique dans le sens où j’ai vraiment fait des études très différentes, tout simplement pour me trouver. Je ne savais pas vraiment ce que j’allais faire, donc un peu poussé par la curiosité, toujours intéressé à des choses pour essayer d’avancer. Et même si parfois ça peut être long, il faut persévérer donc j’ai passé des diplômes dans l’univers assez technique, industriel.
Olivier My: Industriel. Une spécialité particulière ?
Julian Le Goff: Type l’ajustage.
Olivier My: C’est quoi l’ajustage ?
Julian Le Goff: J’ai passé un diplôme qui s’appelle Technicien Outilleur.
Olivier My: Ok.
Julian Le Goff: J’ai passé le BEP bac pro technicien outilleur. Tout simplement, ça permet de travailler au micron des pièces mécaniques de grande taille pour en faire des objets de précision. Donc là, par exemple, moi, je travaillais dans une usine de voitures. On fabriquait les outils qui emboutissent la carrosserie des voitures pour une marque française.
Olivier My: D’accord. Donc ça, c’est un peu le démarrage.
Julian Le Goff: Exactement.
Olivier My: Ok. Donc tu es parti dans cette direction là. Tu as fait ça longtemps.
Julian Le Goff: Par défaut, j’ai fait ça pendant deux ans pour le temps d’avoir mon bac pro. Avoir cette clé qui permet d’aller à la fac dans toutes les facs publiques.
Olivier My: Ouais, je comprends.
Julian Le Goff: Et donc de découvrir la vie étudiante. Et juste pour aussi avoir un bagage pour pouvoir faire quelque chose au cas où. C’est toujours ce au cas où il faut que je fasse des choses donc.
Olivier My: Tu étais quand même plutôt précautionneux dans ta manière d’appréhender la vie et le chemin que tu as pris ?
Julian Le Goff: Tout à fait. Je voulais surtout pas me retrouver sans rien. J’ai quand même compris qu’être dans la difficulté, parce que je viens d’une famille très modeste, voire pauvre, on n’était pas vraiment bien lotis au départ, donc je me suis dit qu’il fallait quand même que je m’intéresse à des choses. À force d’accumuler des connaissances, on devient quelqu’un de plus intéressant et qui a forcément des choses à dire et des choses à proposer. Donc on peut trouver plus facilement sa voie de cette manière là. Donc oui, j’ai commencé par m’intéresser sur ces domaines là, par défaut bien sûr, parce que j’étais un élève moyen. Sans faire de mauvaises allusions à la cuisine, pour moi l’école, j’ai pas des supers souvenirs. Pour moi, c’est un énorme buffet où on t’oblige à tout ingurgiter. Et moi j’ai toujours détesté ça, qu’on me force à faire des choses et donc je préférais prendre un peu de ci, un peu de ça. Et puis il faut savoir bien le préparer, il faut donner envie aux gens, aux enfants d’apprendre. Et on me donnait pas forcément envie de goûter à tel ou tel plat. Voilà.
Olivier My: Il fallait le manger, c’est tout.
Julian Le Goff: Voilà, il fallait juste manger et on nous a. Voilà donc.
Olivier My: Et d’ailleurs on te dit ce qui est bon et ce qui est pas bon.
Julian Le Goff: Voilà, c’est ça. Mais à l’école, tu es obligé de tout prendre.
Olivier My: Oui, c’est ça. Même si tu n’as pas faim ou plus faim.
Julian Le Goff: Voilà et même si ça ne t’intéresse pas, tu es obligé. Alors bien sûr, il y a des limites à tout ça, mais je fais partie des catégories de personnes qui ont besoin d’admirer la personne en face pour pouvoir ingurgiter des informations plus facilement.
Olivier My: Et ça n’a pas toujours été le cas de ce que je comprends.
Julian Le Goff: Ça n’a pas toujours été le cas. Ça a été très difficile à certains moments.
Olivier My: J’ai l’impression qu’on a un petit peu toutes et tous cette expérience aussi de l’école, sous un certain angle bien sûr. Et donc du coup, tu commences par la partie outillage, la partie voiture.
Julian Le Goff: J’ai ce bagage technique, ensuite j’ai totalement arrêté pour aller, ensuite j’ai voyagé, j’ai travaillé et j’ai voyagé.
Olivier My: Ok, super ! Et donc, juste avant que tu démarres ce long voyage, tu t’es dit j’arrête et je me barre ? C’est ce qui t’a fait passer à l’action ? C’est dire que tu as quand même tenu deux ans dans cette expérience là. Mais qu’est ce qui a déclenché ce départ ?
Julian Le Goff: Qu’est ce qui a déclenché ce départ ? Alors c’est très simple. J’ai grandi dans un univers, dans une petite ville dans le Morbihan qui s’appelle Lorient, et c’était une période qui était très difficile. Pourquoi parce que j’ai vécu dans cette période chez mon père avec qui je m’entendais pas très bien à l’époque où c’était difficile de se comprendre en tous cas. Donc j’étais pas souvent à la maison. J’ai souvent fait n’importe quoi, mais j’ai quand même gardé le cap de l’école pour avoir une ligne de conduite. J’avais quand même ma famille qui était là, donc j’ai su à un moment donné prendre la décision d’arrêter de faire n’importe quoi et parce-que je voulais grandir tout simplement. Donc quelques électrochocs quelques années plus tard, j’ai pu tout simplement prendre le courage à deux mains. J’ai suivi ma copine de l’époque et on est parti donc dans une autre ville des Deux-Sèvres où j’ai travaillé un petit peu pour pouvoir sortir un peu du mood pas forcément positif dans lequel j’étais et ça m’a vachement apporté parce que j’ai fait plein de boulots, j’ai rencontré des nouvelles personnes, des amis avec qui je suis encore en contact aujourd’hui, on est assez proche. Et puis à partir de cette époque, j’ai vraiment commencé à grandir et à devenir un adulte un peu plus responsable.
Olivier My: Mais je trouve ça fascinant dans ce que tu dis, il y a une dimension où tu as une vie un petit peu difficile avec un contexte familial qui était particulier, mais tu t’es quand même dit voilà, il faut que je garde une ligne directrice qui me permet, le cas échéant de pouvoir m’en sortir, donc d’être adaptable dans la vie de tous les jours. Il s’avère que parfois on part un peu dans tous les sens. Et ce que j’adore dans ce que tu racontes, c’est qu’il y a un déclencheur. Il y a quelque chose en fait un événement qui a fait que maintenant, voilà, il faut faire autrement. Est ce que tu peux nous en dire plus, même si tu es libre de ne pas nous dévoiler vraiment tout ce qui s’est passé, mais ce qui fait justement que ça a été un déclencheur de maintenant il faut que j’arrête les conneries. Parce qu’il y a des personnes qui justement ont été dans ta situation mais qui eux n’ont jamais réussi à arrêter de faire. Et donc je trouve que c’est intéressant de pouvoir aborder ce sujet là.
Julian Le Goff: Oui, alors il y a eu plusieurs éléments déclencheurs, mais il y en a eu un qui m’a vraiment marqué, c’est quand j’ai fait du mal à ma grand mère parce que j’ai fait une grosse bêtise. Et puis dans cette bêtise, j’ai cassé sa voiture. Ça a été assez douloureux pour elle parce qu’en plus, j’ai risqué ma vie. Vraiment. Donc j’ai eu un très grave accident qui m’a fait prendre conscience qu’il fallait que j’arrête de faire n’importe quoi et que je me prenne en main. Et c’est à partir de là où ou après, j’ai pu commencer à découvrir et à profiter un peu plus de la vie et à tester des choses. Voilà.
Olivier My: Super! Merci pour le partage. Et ce que je trouve super important dans cette description que tu nous donnes, c’est que dans les cheminements qu’on a dans la vie, il y a grosso modo deux manières en fait d’amorcer un changement soit on le fait pas à pas, mais ça veut déjà dire qu’on sait où on veut aller et que on va faire le cheminement au fur et à mesure. Soit on a quelque chose de très brutal qui nous fait tourner la tête dans un sens qu’on n’avait pas eu au départ, et j’ai l’impression que c’est ce qui s’est passé pour toi. C’était tellement brutal. Non seulement ça a eu un impact sur ta vie à toi, mais aussi sur les gens qui t’entouraient et les gens que tu aimes.
Julian Le Goff: Oui, tout à fait, tout à fait. Ça m’a vraiment réveillé pour le coup. Et puis le fait d’être autonome, vraiment, de se débrouiller par soi même, d’avoir son propre salaire, de le faire de la meilleure des manières possible. Et puis je n’étais pas tout seul. J’ai suivi ma copine à l’époque, même si on s’est séparé très vite. C’était quand même un bon starting-block.
Olivier My: Une personne avec toi, ça a été un moteur pour te dépasser déjà, tu disais ?
Julian Le Goff: C’est ça. Je voulais qu’elle soit bah, on veut tous que la personne avec qui on vit soit fière de nous. Donc même si on est jeune, on a quand même envie de rendre l’autre fière. Et forcément, tu as envie d’avancer. Et puis à partir de là, j’ai travaillé. J’ai également repris un peu l’école. Donc là, deuxième gros changement, c’est que je ne voulais pas travailler pour travailler. Je ne voulais pas tout simplement travailler pour gagner de l’argent et métro boulot dodo, ça ne m’intéressait pas. Donc je me suis dit tiens, tu t’intéresses aux sciences humaines, j’ai une copine qui m’a dit Mais tu es quand même quelqu’un avec un très bon niveau d’écoute, de compréhension, d’empathie. Renseigne toi sur les métiers liés au social, au contact humain, à la psychologie. Et puis, comme je commençais un peu à lire des livres grâce à elle entre autres, je me suis lancé. Comme j’avais le bac en poche, qui était une clé pour qui ouvrait des portes, je me suis lancé dans cette filière où tout le monde va par défaut. Je me suis lancé à la fac de Psycho où j’ai passé deux ans de psycho.
Olivier My: Tu as fait une fac de Psycho ?
Julian Le Goff: J’ai fait une fac de psycho à Angers, à Belle Beille. Bon, je n’étais pas très assidu mais j’ai eu quand même plusieurs semestres. J’étais très fort en TD et à l’oral parce que j’adorais découvrir les métiers, creuser, faire des recherches. Ça, vraiment, ça faisait vraiment partie des choses que j’ai apprécié faire là bas, puis découvrir la vie étudiante. Je ne voulais pas louper ça, comme beaucoup et j’ai appris énormément. J’ai appris à parler plusieurs langues parce qu’on se fait des amis qui viennent de tous les horizons. C’était une expérience incroyable. J’en garde un souvenir vraiment fascinant. Deux ans et demi. J’y ai passé.
Olivier My: Donc là deux ans et demi, c’est les études ?
Julian Le Goff: Voilà donc après cette année de travail, cette année où je suis passé du jeune ado perdu à un jeune adulte qui commence à trouver sa voie et à s’intéresser à des choses et à apprendre.
Olivier My: C’est marrant parce que ça veut dire que tu commences par un métier par défaut. En tous cas, pour avoir ton bac parce que tu me dis une dimension plus technique. Puis ensuite tu sens que tu as une appétence slash une compétence pour les gens et donc tu te dis voilà, je vais aller dans cette direction qui semble me correspondre, qui est la psycho. Mais quand tu vas dans cette direction là, tu sais ce que tu veux faire après ? Au delà de juste la fac de psycho ?
Julian Le Goff: Pas du tout. Je m’en suis rendu compte très vite que ça n’allait pas être pour moi. Mais par contre, je voulais apprendre des choses, je voulais profiter du moment dans lequel j’étais et j’ai eu plusieurs semestres. J’en ai eu, j’en ai eu trois il me semble, trois. Les autres, je n’étais pas très assidu et du coup j’ai commencé à lâcher petit à petit. Et puis c’est aussi à partir de ce moment là où j’ai commencé à voyager. J’ai très vite trouvé un travail en parallèle pour gagner un peu plus d’argent, pour pouvoir subvenir à mes besoins. Et j’ai commencé à voyager un peu partout en Europe à partir de ce moment là.
Olivier My: Super ! Là, on va pouvoir démarrer sur cette dimension de voyage parce que j’ai plusieurs invité.es et probablement des prochains aussi qui me parlent de leur voyage. Et c’est souvent les voyages qui ouvrent des vannes, qui ouvrent des perspectives. Et donc je suis vachement curieux de savoir quelles sont les ouvertures que ça t’a apporté à toi.
Julian Le Goff: Oui, ce qui est assez incroyable avec les voyages, c’est l’ouverture. Donc comme tu dis, l’ouverture que ça t’apporte, l’ouverture d’esprit, l’apprentissage au niveau de la langue, tu pratiques l’anglais, t’as pas trop le choix parce que tu as beaucoup de gens qui parlent anglais, qui viennent du monde entier, qui voyagent en Europe. J’ai rencontré beaucoup plus de d’étrangers qui venaient des différents pays.
Olivier My: Que des locaux.
Julian Le Goff: Que des locaux.
Olivier My: Ça arrive tellement souvent, ça.
Julian Le Goff: Et du coup, c’est là que tu te rends compte à quel point les voyages rallient, que on est peu de choses et que les frontières c’est rien. Parce qu’une fois que tu te rencontres, et ben tu te rends compte qu’en fait tu découvres des personnes qui sont comme toi, qui sont curieux et peu importe d’où tu viens, et bien tu vas avoir des choses à raconter, des expériences différentes à raconter. Et puis il se passe des choses incroyables quand tu fais la fête quand tu rencontres. Des fois on est arrivé, on est parti à cinq de la France, on est revenu à deux ou trois.
Olivier My: Vous en avez perdu en chemin.
Julian Le Goff: Ouais, on en perd en chemin. Quand tu fais des road trip, c’est particulier. Moi, je voyageais sans papier d’identité à l’époque, tu pouvais le faire. J’avais une photocopie couleur de ma carte d’identité, ma carte bleue, mon sac à dos avec deux semaines de fringues mais qui duraient quatre mois. Et puis vas y quoi ! En quatre ou cinq ans de voyage, j’ai dû faire à peu près onze pays, plusieurs fois. J’ai dû faire des milliers de kilomètres en train, 13 000 kilomètres en stop.
Olivier My: 13 000 kilomètres en stop.
Julian Le Goff: Et j’ai dû faire des centaines de rencontres, dont une dizaine qui m’ont vraiment marqué, qui m’ont fait grandir.
Olivier My: Ouais est ce que tu peux nous en raconter au moins une ?
Julian Le Goff: Oui, bien sûr. Il y en a une, bah la plus proche. J’ai beaucoup voyagé en Allemagne, dans des petites villes de campagne et la culture est quand même là-bas assez différente d’ici dans le sens où ils sont beaucoup plus ouverts, accueillants, enfin en tout cas avec des étrangers. Étrangers voisins parce que les Allemands, c’est vraiment nos cousins quoi. Mais c’est un pays qui m’a marqué aussi bien par l’accueil que j’ai eu. Ils m’ont vraiment marqué et le côté solidaire, même dans des petites villes, m’a vraiment marqué également. J’ai passé parfois deux semaines avec un groupe de jeunes que j’avais rencontré par hasard et soudain, avec un échange au hasard, il pleuvait sous un abribus avec mon ukulélé entre les mains, je jouais une petite chanson. Bah forcément, on te regarde, ça interpelle Qui est cette personne qui chante en français ou en anglais et qui n’a pas l’air de venir d’ici ? Et forcément, ça crée des liens très rapides. Tu discutes, ils t’invitent chez eux, tu cuisines bien, ils veulent que tu restes plusieurs jours, ils t’emmènent dans des soirées underground. C’est assez ouf quoi.
Olivier My: Ça veut dire qu’à l’époque déjà, tu faisais déjà un peu à manger ?
Julian Le Goff: Oui bah étant donné que quand tu es étudiant, t’as pas trop d’argent, tu dois faire beaucoup avec peu pour ne pas t’ennuyer.
Olivier My: Il y a plein d’étudiants, ils préfèrent acheter de la malbouffe pas cher et puis.
Julian Le Goff: Après c’est l’éducation. Moi je suis désolé, c’est une phrase que j’aime beaucoup dire si t’as pas d’argent, t’achètes des légumes, tu fais de la soupe et tu fais pas chier. Non mais c’est vrai. Ça, c’est mon grand père qui disait ça.
Olivier My: Mais je pense qu’effectivement il y a, il y a une inspiration de ton contexte. Il y a quand même des gens qui faisaient à manger aussi chez toi. Peut être que ça a eu une influence en tout cas pour la suite.
Julian Le Goff: Ouais, tout à fait. Mais avec trois ingrédients, j’ai beaucoup d’amis qui peuvent témoigner, qui me connaissent très bien, qui peuvent te dire que je leur fais des repas incroyables. Ils s’en souviennent encore. Donc vraiment avec trois ingrédients, je rigole pas. Donc c’est oui oui. Donc forcément, quand tu t’appelles un peu Joe la débrouille, les gens apprécient parce que tu as leur, tu leur apprends des choses et puis tu partages énormément de choses, donc ça marque. Ça marque et les liens que tu peux créer, les petites passions qui peuvent se créer aussi avec des personnes, tu t’y attends pas, c’est assez marquant.
Olivier My: Et comment est ce que tu gérais cet imprévu ? Parce qu’au final, toi, tu vas te balader. Tu avais peut être des attentes par rapport à ce voyage, ce fameux plan qu’on a tendance à faire dans la vie et dans le monde de l’entreprise que moi j’accompagne c’est ça, c’est qu’on fait beaucoup de plan. Et derrière, toi tu es en train de jouer du ukulélé sous un abribus et puis d’un coup, tu as des gens qui viennent te voir et d’un coup peut être ce que tu avais prévu de faire après, tout vole en éclats parce que tu vas aller faire la teuf avec d’autres gens quoi.
Julian Le Goff: Exactement. Et ça, c’est pas grave, parce que les voyages étaient un peu articulés de cette manière volontairement. On avait un tracé dans notre tête, mais le timing et le délai pour y arriver n’étaient pas clairement définis justement pour ça. Vivre dans l’instant présent en fait. Se laisser porter, avoir juste de quoi ne pas être en galère. Enfin en trop grosse galère parce que je me suis retrouvé des fois dans des situations assez cocasses ou difficiles, mais il n’y avait pas cette inquiétude là. Tu as la confiance aussi, tu as cette naïveté, cette insouciance qui fait que tu vas t’en sortir quoi qu’il se passe. Et puis quand tu as eu l’habitude de toujours te débrouiller par toi-même, ça c’est aussi un peu dans l’éducation ou dans ce qu’on t’a un peu imposé en termes de rythme de vie, et bien t’as pas vraiment peur de ça. Et c’est un peu le côté optimiste que je garde qui me caractérise j’imagine. Mais tout le monde n’est pas comme ça, hein. Attention, il y en a qui ne supportent pas, faut que ce soit tout tracé, prédéfini. Il faut qu’à la sortie de la gare, les valises soient dans un hôtel et ensuite on peut faire des choses. Alors oui, on fait ça, mais il y a une part quand même d’aventurier et de découverte qu’on ne se refusait pas.
Olivier My: C’est ce que j’aime dans ce que tu racontes et qui est la beauté de qui tu es aujourd’hui. C’est que un il y a une dimension d’instant présent qui est très forte. C’est pas la première fois que tu l’évoques là dans notre discussion et ça change énormément la donne parce que ça te permet de profiter au maximum de ce qui se passe et de pouvoir beaucoup plus facilement saisir les opportunités. C’est à dire que si tu avais tout quadrillé, tout cadencé, avec les horaires, les horizons, les destinations, les étapes, ben tu as des gens qui viennent te voir pour te proposer quelque chose, impossible pour toi de dévier du plan alors que ça se trouve, c’est la meilleure expérience de ta vie qui se profile. Ça se trouve les meilleures rencontres de ta vie aussi. Et tu as la capacité de le faire. Donc ça, c’est le premier aspect de l’instant présent. Et il y a le deuxième aspect de la débrouillardise qui t’as enlevé en fait la crainte justement de cet imprévu. Et je trouve que c’est ça que tu décris qui est extraordinaire parce que tu navigues naturellement dans un océan d’incertitudes sans avoir la peur de dire je vais couler tout simplement parce que je vais me démerder quoiqu’il arrive. Et tu as eu ces compétences là pour pouvoir te débrouiller.
Julian Le Goff: Tout à fait. Après, il y a quelques notions très précises à garder en tête et à avoir pour ne pas finir dans la rue sans toit sur la tête. Je ne dis pas que ça ne m’est pas arrivé de dormir dehors, mais c’était très rare parce qu’il y avait toujours un minimum de prévisions pour avoir un toit sur la tête pour pouvoir quand même être un minimum confort. Après, moi, je voyageais beaucoup la nuit dans le train pour m’éviter d’avoir justement cette pression de où est ce que je vais dormir ? Est ce que je vais vraiment trouver un endroit où je vais être content de m’y installer parce que y a rien de pire que de louer une chambre dans une auberge de jeunesse où tu ne te sens pas du tout à l’aise et qui est vraiment désagréable.
Olivier My: Donc en fait, tu avais un toit avec le train.
Julian Le Goff: Ouais, la plupart du temps, je voyageais la nuit, donc je dormais dans le train. Je faisais en sorte d’avoir toujours suffisamment de voyage et du sommeil pour pouvoir le matin pouvoir démarrer ma journée, prendre un café, un petit truc à manger et hop, c’était reparti pour la journée quoi.
Olivier My: Et ce moment que tu nous as évoqué d’une manière très brève mais que j’aimerais bien rattraper, c’est quel a été le moment où tu as été un peu limite quand même ? Tu sens que ça a été un peu chaud ? Est ce que tu peux nous en parler un petit peu ? Et tu dis que je me suis toujours retrouvé dans des situations où ça allait jusqu’à une certaine limite quoi.
Julian Le Goff: Ah d’accord.
Olivier My: Quelle a été un peu la pire situation que tu as vécue en étant en voyage comme ça.
Julian Le Goff: J’en ai plein.
Olivier My: Tu en as plein en plus.
Julian Le Goff: Mais je vais t’en dire une en particulier qui est un peu, qui est gentille, c’est pas la plus difficile à raconter, mais ouais, on s’est fait, alors ça aussi c’est des fois hein. C’est pour ça qu’il faut toujours respecter les règles et jamais frauder.
Olivier My: Dit-il en souriant.
Julian Le Goff: Mais une fois, j’ai un ticket qui était dépassé, l’heure était dépassée, j’avais pas fait attention et c’était en République Tchèque. Pour le coup là bas, ils aiment pas trop les touristes étrangers. On est un peu des attrapes, on est une machine à fric pour eux. Mais en tout cas quand tu voyages en tant que touriste. Et je me suis fait attraper avec ma bande de copains avec un ticket qui était dépassé et on est tombé sur un malfrat qui s’est fait passer pour un contrôleur et nous on y a cru jusqu’au moment où on voyait bien qu’à la fin il appelait jamais la police, mais qu’il devenait menaçant, agressif et qu’il était de mèche avec les gars de la sécurité de la rame de métro. Donc il y a eu des situations un peu difficiles où il a fallu qu’on court et qu’on court très vite. Et heureusement d’ailleurs, si j’ai deux amis avec qui on était et qui sont toujours ensemble, qui aujourd’hui sont mariés, qui ont des enfants, qui vivent à Angers. Si aujourd’hui ils écoutent, ça va être rigolo parce que je parle d’eux, heureusement que sa femme parlait russe parce que là-bas ils parlent le tchèque, mais ils apprennent le russe aussi un peu à l’école. Elle a pu se débrouiller avec eux en se laissant un petit peu amadouer par le type et on a pu quand même comme ça déjouer son attention. Et à un moment donné, on est parti. Ils nous ont jamais rattrapé mais c’était tendu ouais. Parce que quand on est arrivé à l’hôtel, on nous a expliqué que c’est très régulier, que des touristes se font agresser, violenter et dépouiller pour un ticket de métro. Donc il y a eu des petits coups de chauffe comme ça où on a eu chaud. Ouais, ça c’est arrivé plus d’une fois.
Olivier My: Au moins c’est apprenant pour la suite.
Julian Le Goff: Oui, c’est à dire de faire très attention à qui tu parles, surtout quand tu ne connais pas. Donc faut bien se renseigner. Surtout qu’aujourd’hui maintenant, déjà à l’époque, il y avait quand même assez d’informations qui circulaient, que ce soit sur les livres ou sur internet. Mais aujourd’hui c’est hyper facile. Tu as, tu as des dizaines et des centaines de guides en tout genre, que ce soit du podcast, du blog ou du bouquin papier qui t’explique comment faire, où aller et ne pas aller. Et surtout les erreurs à ne pas faire dans certains pays.
Olivier My: Ils te préviennent un petit peu des potentiels risques que tu peux avoir. C’est marrant parce que je me rappelle que selon les pays dans lesquels je suis allé, il y avait effectivement toujours des règles sur Attention, ne prenez pas ce taxi là ou ne prenez pas ces transports là parce que c’est soit disant moins cher ou plus cher. Et faites gaffe à ces entourloupes là. Le truc courant pour les touristes, c’est ça.
Julian Le Goff: Je me suis fait tellement avoir les taxis, laisse tomber c’était. Les premières fois en général, quand tu es fatigué et que tu as juste une seule envie, c’est de retrouver un endroit où te poser. Tu peux très facilement te faire avoir.
Olivier My: C’est rapide et en même temps, c’est une opportunité qu’ils saisissent.
Julian Le Goff: Aujourd’hui faut le vouloir pour se faire avoir dans le sens où il y a suffisamment d’applications avec de multiples fonctions qui permettent d’avoir un peu un tout en un et qui te facilite vraiment la vie. Donc aujourd’hui, faut quand même vouloir pour se faire avoir avec un taxi et encore dans certains pays si. Aujourd’hui quand même, tu as accès à énormément d’infos. Donc moi je conseille toujours maintenant à quelqu’un qui veut voyager de ne pas non plus aller la tête haute mais dans l’inconnu. C’est à dire qu’il faut quand même un peu se renseigner, mais ouais.
Olivier My: Et donc dans cette aventure de voyage, parce que il y a cet élément qui est pas clair pour moi, c’est tu te lances dans le voyage. Tu disais que tu travaillais aussi. Qu’est ce qui t’a amené en fait à faire tout ça ? Est ce que pour toi tu t’es dit je m’y retrouve pas en fac de psycho et donc je vais aller me balader et peut être que je trouverai quelque chose ? Qu’est ce qui a motivé en fait tout ce mouvement là ?
Julian Le Goff: Oui au-delà de la fac, c’était surtout qu’est ce que je voulais faire dans la vie. Pourquoi je suis ici quoi. La question que tout le monde se pose. Tout simplement je voulais profiter vraiment du voyage le plus longtemps possible, jusqu’à ce qu’il se passe quelque chose dans ma tête et que j’ai envie de faire et que j’ai du cœur à le faire. J’avais pas le cœur d’aller dans une voie professionnelle, dans des études précises, je me suis dit qu’est ce qu’il me reste ? Bon, ce que je sais faire, c’est travailler pour obtenir un peu d’argent. C’est facile, je sais faire pas mal de choses. On va le faire quelques mois en intérim. En Bretagne, il y a beaucoup d’usines, de gâteaux, d’usines, de légumes, d’usines, de. Voilà, c’est facile de travailler quand t’es étudiant en Bretagne, de gagner 1 800 €, 2 000 € par mois, quand tu es jeune et que tu as un peu d’énergie. C’est dur comme métier, mais tu peux gagner un peu de sous et tu peux démarrer comme ça. Et puis j’ai fait pas mal d’animation commerciale aussi à côté pour des boites d’événementiel, donc ça, plus l’usine, je me suis dit c’est dur, mais les voyages vont m’ouvrir l’esprit et vont me faire rencontrer des gens, il va se passer des choses.
Olivier My: Et donc tu avais quand même eu l’occasion de gagner de l’argent, mettre de côté pour pouvoir partir en voyage. Et dans ces voyages là, tu n’as pas juste profité alors tu as aussi travaillé là bas ?
Julian Le Goff: Non.
Olivier My: Ok.
Julian Le Goff: Alors si un des premiers gros voyage que j’ai fait, on a fait de l’espionnage industriel.
Olivier My: C’était officiel, ça ou pas ?
Julian Le Goff: C’était officiel. C’était alors faut que je fasse attention à ce que je dise, mais de toute façon, je me rappelle plus de l’entreprise. Mais c’était une entreprise qui nous avait sollicités. C’était un des copains avec qui on avait organisé ce voyage, qui nous avait été financé parce qu’on avait aidé des associations publiques de la ville pour des jeunes de quartier. Donc nous, on faisait de la musique, on donnait du temps pour eux et en échange, on avait le droit à des aides pour répondre à des dossiers de subventions, pour financer des voyages et revenir et du coup raconter notre histoire et faire un retour. Voilà.
Olivier My: Oui, donc vous alliez simplement naviguer assez proche d’une entreprise potentiellement, et puis vous rameniez les informations que vous aviez pu avoir.
Julian Le Goff: En fait voilà et en plus de ces subventions qu’on a eues, qui nous ont financé le transport, la nourriture et les loisirs pour faire un peu la fête, s’acheter des choses sur la route et subvenir aux extras, aux imprévus. On s’est dit il faut qu’on, on a besoin d’un peu plus. Donc un de nos copains avait une connaissance dans la famille qui avait une entreprise de cosmétiques. Et ils nous avaient demandé de faire de l’espionnage dans des petites supérettes ou des petits kiosques qui vendaient des peignes, du maquillage, des brosses, des épingles à cheveux et on devait ramener, faire un petit dossier et ramener pas mal d’informations car ils voulaient attaquer ce marché là.
Olivier My: Oh, c’est mignon encore.
Julian Le Goff: C’est mignon.
Olivier My: Oui, ça va. C’est juste, en fait, c’est une étude de marché, simplement !
Julian Le Goff: C’est ça. Sauf que c’était interdit de prendre des photos et des vidéos dans tous ces pays là. Quand tu essaies de faire ça dans des pays du Balkans jusqu’en République tchèque ou en Hongrie, ils aiment pas trop. Parce que tu es blanc avec ton sac à dos, tu es noirci du visage par le soleil tellement que tu marches dehors. Ils se doutent bien que t’es pas là… Donc ouais, ouais, ça, ça nous a aidé un petit peu. Donc on a fait ça. Ça nous a quand même financé je sais pas, un quart du voyage aussi. Donc oui, oui, j’ai fait pas mal de petites choses pour pouvoir comme ça financer mes voyages sans gaspiller tout mon argent. Après, c’était une période de ma vie où je profitais beaucoup, donc je voyageais, je travaillais, je voyageais, je travaillais tout simplement, jusqu’à ce qu’il se passe quelque chose ou que j’ai envie de m’investir dans un projet qu’on appelait travail, quoi.
Olivier My: Et c’est justement pour cette période là de voyage-travail entre guillemets, en attendant qu’il y ait la petite cloche qui sonne de ce que j’entends. Qu’est ce que toi tu en retiens ?
Julian Le Goff: Qu’est ce que j’en retiens de tout ça ? C’est heureusement que je l’ai fait.
Olivier My: Heureusement que tu l’as fait. Et s’il y avait un apprentissage particulier qui t’a peut être aidé par la suite, ou même que tu gardes encore aujourd’hui, ce serait quoi ?
Julian Le Goff: Bah je conseillerais à tout le monde de le faire. Et si on n’a pas l’ouverture, il faut se forcer un peu parce qu’au final, ça t’apporte énormément. Alors tout le monde n’a pas l’état d’esprit ou l’envie de le faire. Peut être, mais c’est incroyable ce que ça peut t’apporter en fait. Et passer à côté, je trouve ça tellement triste.
Olivier My: Ok, est ce que tu peux nous dire ce que toi ça t’a apporté ?
Julian Le Goff: Moi ça m’a ouvert l’esprit, ça m’a ouvert vers les autres. Moins peur des autres.
Olivier My: Ouais, mais tu as déjà eu peur des autres ou pas ?
Julian Le Goff: Hmmm. Pas vraiment.
Olivier My: Ça veut dire que tu as quand même le contact facile de manière générale.
Julian Le Goff: Mais moins peur d’aller vers l’inconnu parce que je l’avais quand même un petit peu. J’ai mis du temps à quitter ma Bretagne. Attaché à ma Bretagne. J’ai mis du temps. J’avais peur d’aller ailleurs, de peur d’être déçu. Et au final, j’ai bien fait parce que ça m’a appris à composer avec ce qui t’arrive de positif dans la vie. Voilà. Et du coup, je me suis toujours laissé porter suite à ces voyages comme ça, là où le vent m’a mené avec mes décisions, mais où le vent m’a mené et composer avec ce qui t’arrive de manière à toujours en tirer des choses positives. Et ça, c’est une grosse force. C’est une grosse, un gros point que ça m’a apporté.
Olivier My: Et ça, c’est super ce que tu dis, parce que on revient sur non seulement ta capacité à être dans l’instant, avoir cette capacité à saisir les opportunités, mais aussi avoir la conviction que tu vas avoir la capacité de faire tout ça et t’en sortir.
Julian Le Goff: Ouais et que la conclusion sera positive.
Olivier My: Et que la conclusion sera positive. Donc ça c’est vraiment super.
Julian Le Goff: J’en suis purement convaincu. Après, c’est mon parcours de vie je pense. Toujours retirer le positif des choses qui a fait que je pense comme ça. Et les voyages m’ont bien confirmé qu’avec un tout petit peu de préparation, une énergie assez positive, une envie de découvrir les autres et une ouverture d’esprit sans faille, ben là, il peut arriver vraiment des choses incroyables. Et ce que je conseillerais à tout le monde, c’est de le faire, mais tout au long de la vie. A un moment, tu t’arrêtes, tu dis stop. Voilà, j’ai fait ça, ça, ça. Tu fais le point sur ce qui s’est passé. Et sauf si vraiment t’es passionné et que tu veux continuer à aller parcourir le chemin que tu as entamé. Mais à un moment donné, même si on hésite, si on a des doutes, il faut s’arrêter et vraiment essayer de changer d’horizon, de découvrir autre chose, de complètement différent pour un peu sortir de sa zone de confort et tout simplement qu’il nous arrive des choses incroyables quoi.
Olivier My: C’est marrant parce que c’est assez rare que je vois quelqu’un en face de moi parce que les personnes ne le voient pas mais moi tu es en face de moi et je te vois dire « Sortir de sa zone de confort » avec un sourire. Sourire banane, tu vois ? Alors que tu vois sortir de sa zone de confort généralement, tu vois, on est un petit peu embêté, tu vois. Et j’ai l’impression que toi, tu as réussi à explorer des zones comme ça un peu inconnues, et ça t’a tellement apporté qu’au final, cet inconfort te permet quand même d’ouvrir énormément de perspectives derrière. Donc c’est forcément gagnant.
Julian Le Goff: Ben oui. C’est une attitude, c’est une attitude. Tu connais le livre de Voltaire, Candide ? C’est quand même une très belle leçon de vie, même s’il y a plusieurs lectures de ce livre. Mais moi, je reste sur celle la plus connue, un peu positive, où il faut cultiver son propre jardin. D’ailleurs, c’est comme ça que j’ai appelé mon fils avec.
Olivier My: Jardin ?
Julian Le Goff: Candide. Bien vu. Parce que il est arrivé en plein moment du covid donc il fallait un peu de positivité et sa maman a trouvé que c’était un de mes traits de caractère que j’ai. Ma force est de cultiver mon propre jardin et d’avancer avec beaucoup de gentillesse et de positivité. Et du coup, c’est pour ça qu’on l’a appelé Candide. Et d’ailleurs, petite parenthèse, mais voilà, cette morale de cette histoire est vraiment est géniale pour résumer la vie, il faut quand même pousser les choses en ce sens. En tout cas, moi c’est comme ça que je vois les choses.
Olivier My: Super. C’est une manière de boucler le petit épisode du voyage.
Julian Le Goff: Ouais. Voyage, découverte de soi et du monde.
Olivier My: Voyage, découverte de soi et du monde. Et ce que je te propose, c’est qu’on va enchaîner sur le prochain chapitre.
Julian Le Goff: Allez, je te suis.
Olivier My: Alors nous, quand on s’est rencontrés, c’était surtout dans le monde de l’entrepreneuriat. Est ce que tu peux nous en dire un peu plus sur comment tu en es arrivé là ?
Julian Le Goff: Oui, avec plaisir. L’entrepreneuriat, c’est arrivé assez tard dans ma vie perso à partir du moment où j’ai commencé à voler de mes propres ailes, à partir du moment où j’ai commencé à voyager. Il faut savoir que quand j’ai commencé à entreprendre, c’est le moment où j’ai commencé à être heureux.
Olivier My: C’est une très belle phrase en tout cas.
Julian Le Goff: Et j’avais entre 24 et 25 ans. Mais vraiment heureux au sens où je comprends ce que je fais ici. Je sais où est ma place. En tout cas, je commence à comprendre où elle est et je comprends la manière dont je dois avancer dans la vie de manière professionnelle et personnelle.
Olivier My: Et est ce que cette nouvelle, si je puis dire, ou cette vision que tu commences à avoir, c’est quelque chose que tu as eu dans les voyages que tu nous as raconté avant ? Est ce qu’il y a quelque chose qui s’est passé entre ?
Julian Le Goff: Oui, entre temps, il s’est passé. Je vais la faire assez courte, mais de manière à ce que tu comprennes. Après les voyages, j’ai eu une période d’un an, un an et demi très difficile parce que retour à la réalité. Donc retourner dans mon fief en Bretagne, J’ai commencé à retravailler dans des jobs commerciaux. Je gérais des équipes d’animation, je vendais des produits, des différents services. Mais je m’ennuie à mourir. Je comprenais toujours pas ce que j’étais, ce que je faisais ici. Et puis je me suis dit je vais retourner à l’école. Donc j’ai repris les études en alternance.
Olivier My: Donc, c’est la troisième fois que tu retournes à l’école.
Julian Le Goff: Ouais, ouais, parce que, comme l’école m’a toujours drivée, je me suis dit je fais un dernier essai. Je suis bon dans le commerce parce que j’ai appris sur le tas. Mais je vais, un dernier essai en école privée. J’ai plus d’oseille, donc il faut que l’entreprise me finance mes études. Donc j’ai trouvé une alternance et je suis allé à Nantes.
Olivier My: Tout s’explique alors.
Julian Le Goff: Voilà. Donc je suis allé à Nantes pour faire un BTS, tout simplement dans le commerce. À l’époque ça s’appelait NRC, maintenant ça a changé. Ils ont allié le digital aussi au commerce, mais à l’époque ça s’appelait NRC Négociation, Relation Client. J’ai fait deux ans, j’ai eu mon diplôme, j’ai rencontré la mère de mon petit garçon à ce moment là aussi donc c’était un peu une rédemption, une première rédemption. Et une fois que j’ai eu mon diplôme, voilà, le premier qui trouvait du travail dans une ville suivait l’autre. Et c’est tombé sur Bordeaux. Je l’ai suivie. Et c’est comme ça que je suis arrivé à Bordeaux en 2016.
Olivier My: Tu l’as rencontrée dans ton école, c’est ça ?
Julian Le Goff: Oui, exactement. La deuxième année. Et donc on est parti vivre là là-bas. Il y a eu pas mal de péripéties, elle est partie continuer ses études à Paris etc. peu importe, mais moi je suis resté à Bordeaux. Au bout de huit mois de cdi dans un job tout à fait alimentaire où je vendais du vin, des produits alimentaires. Voilà, au bout de huit mois, je devenais aigri. Ça y est, je supportais plus l’idée d’avoir des managers complètement abrutis au-dessus de moi. Donc ça a été très vite vu. Au bout de six mois, j’ai réfléchi à un projet. J’ai trouvé quelqu’un dans mon entourage pro. C’était un vendeur dans une autre équipe, on s’est bien entendu sur le business. On avait aussi pas mal voyagé et on a monté donc ce premier projet entrepreneurial qui est Coloc des chefs.
Olivier My: Et c’était le premier projet ?
Julian Le Goff: Le premier projet. Avant d’entreprendre mes voyages à l’époque, parce que c’était du travail, ça a été finalement c’est je l’avais déjà avant cette fibre je pense, aller chercher de l’argent pour faire arriver à mes fins.
Olivier My: Ben oui, c’est en fait, on se rend pas assez compte que entreprendre c’est vraiment une compétence à part entière. Tout à fait. Et où il y a un réseau de compétences qui viennent avec, cette capacité à aller chercher quelque chose qui n’existe pas à l’heure actuelle. Des choses que tu avais fait au demeurant, et surtout cette capacité à avoir l’œil, avoir le nez aussi pour savoir à quel endroit ça vaut le coup d’aller.
Julian Le Goff: Exactement. Donc par mes voyages par contre, j’ai vu que dans différents pays proches de nous, la mutualisation des services était un petit peu plus dans les mœurs. J’ai vu beaucoup de menuiseries partagées en Allemagne, j’ai vu des métiers à tisser partagés. J’ai vu des garages partagés où il y avait plusieurs garagistes qui se partageaient des ponts. Là, j’ai compris un peu tout ça. Et en France, on n’a pas ça. On est très loin de tout ça. Aux États Unis, ça fait déjà 40 ans que ça existe aussi. Quand tu regardes bien, il y a beaucoup plus d’entrepreneurs aussi aux États unis.
Olivier My: Et tu penses qu’il y a une question de culture derrière ?
Julian Le Goff: Oui, oui, oui. La question entrepreneuriale d’obtenir son propre gain grâce à son propre travail. Oui, oui, oui, c’est une question de culture. Et donc, qu’est ce que j’aime dans la vie ? J’ai appris des choses, ça me plaisait le fait de créer des espaces communs mutualisés où la cohésion se rencontre, le partage est là et te permet d’avancer. Et comme avec ma forte appétence à l’époque pour la cuisine, on a réfléchi, on a fouillé et on a vu que ça existait, la cuisine partagée.
Olivier My: Ça existait à quel endroit, en France ?
Julian Le Goff: Aux Etats-Unis et en France, il y en avait une à Paris depuis déjà 2 à 3 ans. Et ben voilà. De l’idée jusqu’à l’ouverture de ce projet, clé en main, il s’est passé un an. J’ai ouvert en février 2017.
Olivier My: C’est fou, c’est de se dire que aujourd’hui, tu es encore à la tête de ce projet là.
Julian Le Goff: Oui.
Olivier My: Et ce projet là, donc, il a sept huit ans.
Julian Le Goff: C’est le huitième bilan. Oui.
Olivier My: C’est le huitième bilan. Donc, c’est vraiment un projet à la fois passion et une accumulation de tous les apprentissages que tu avais pu avoir depuis un certain temps. Et qu’est ce qui t’a permis de te lancer ? Ça veut dire qu’il y a toujours une différence entre avoir l’idée et puis de se lancer. Qu’est ce qui a fait le déclencheur ? Donc il y a une rencontre a minima ?
Julian Le Goff: Il y a une rencontre, des compétences que je n’avais pas. Je les ai vus en mon collègue, donc c’était très important ça et surtout l’envie de créer des choses parce que c’est ce qui m’anime depuis longtemps. Et là j’ai vu que ça allait être possible, qu’avec quelques euros en poche, on peut aller en chercher et décupler, voire voir beaucoup plus. Donc oui, oui, ça a permis de construire ce projet en un an, de m’associer à quelqu’un et de construire ce projet sur papier, d’être crédible, d’attirer un investisseur. On a attiré un investisseur avec une campagne de crowdfunding à l’époque qui a échoué. Mais un donateur qui avait misé 30 € nous avait envoyé un gentil mail en disant, ça c’est pour toi Sylvain, nous avait envoyé un mail Salut les gars, je peux investir 15 à 20 000 € dans un projet. J’adore le vôtre. Peut on se rencontrer ?
Olivier My: Et attends, tu te rends pas compte, là tu es en train de dire que tu as réussi à transformer 30 € en 20 000 €.
Julian Le Goff: 20 000€. Exactement.
Olivier My: Et au final, c’est ça qui est intéressant dans l’histoire, c’est qu’on ne se rend pas compte que les échecs ou ce qui apparaît comme un échec, la campagne de crowdfunding, voilà, elle ne s’est pas passée comme vous le souhaitiez, par contre elle vous a donné suffisamment de visibilité et d’intérêt pour qu’il y ait au moins une personne qui y aille et qui vous permette de faire décoller le projet.
Julian Le Goff: Exactement.
Olivier My: La question que je me pose c’est tu me disais ok, j’ai cette idée, j’ai trouvé la personne qui est complémentaire à moi en termes de compétences. Si tu n’avais pas trouvé cette personne là, est ce que tu aurais lancé ton projet ou pas ?
Julian Le Goff: J’aurais lancé, mais ça aurait été très difficile, j’avoue je ne pense pas que je serai allé jusqu’au bout pour plusieurs raisons. Plusieurs raisons, c’est qu’on faisait des choses bien distinctes lui et moi, et je ne voulais pas le faire seul surtout, ça ne m’intéressait pas. J’ai toujours voyagé accompagné, donc je voulais partager ça avec quelqu’un. Tout simplement pour éviter de m’arrêter devant des petits obstacles ou tout simplement motiver l’autre quand un petit obstacle apparaissait devant lui.
Olivier My: C’est exactement comme quand on va au sport ou à la salle de sport. Il y en a toujours un qui sera plus motivé que l’autre à l’instant T. Et du coup, il va embarquer l’autre avec.
Julian Le Goff: Exactement. Et donc c’est comme ça que tout seul j’aurais pas réussi je pense. Ou alors j’aurais mis plus longtemps.
Olivier My: Et toi, t’es plus le créatif ou le structuré ?
Julian Le Goff: Le créatif. Ouais, sans hésiter. Structuré, je le suis devenu un peu plus, même si j’ai encore beaucoup de travail. Et non, c’est pas vraiment mon point fort, mais mes points forts, ça va être surtout l’aspect créatif. Je vais m’adapter très facilement. Je vais très vite dans l’action quand il faut prendre des décisions. Ça me rappelle des propos qui m’ont fait très plaisir récemment. Un entrepreneur assez connu francophone, qui a précisé que c’est l’action qui procure l’information. Donc il faut vraiment passer à l’action, corriger et recommencer. Et voilà, moi je suis assez à l’aise et assez, même j’ai faim de ça. Au lieu de réfléchir pendant des années, je préfère passer à l’action tout de suite, avec un minimum de réflexion quand même. C’est pas voilà, on ne fait pas n’importe quoi, mais ça permet de tout de suite corriger le tir et d’avoir plus de résultats plus vite.
Olivier My: Ce qui est intéressant dans le monde de l’entrepreneuriat et moi je me rends compte de plus en plus, c’est qu’il y a plein de choses qui sont inspirées et inspirantes de personnes qui ont déjà réussi. C’est juste qu’il y a plein de choses dans ces phrases que tu évoques, qui ont été théorisées dans le monde de l’entreprise, mais souvent qui n’ont pas été vues. C’est à dire que par exemple dans le monde dans lequel moi je navigue donc dans le monde du changement d’une certaine manière, qu’il soit individuel ou collectif, il y a une théorie en fait, et je ne vais pas épiloguer dessus, mais c’est juste pour te donner l’information où on sépare deux choses que l’on définit comme compliquées ou complexes. Je ne sais pas si tu fais la différence entre les deux termes, mais quelque chose qui est compliqué étymologiquement, c’est lier avec. Quelque chose qui est compliqué, c’est quelque chose qui est une somme de choses simples. Tu peux le découper, le recomposer tel quel. Tu vois, tu imagines un bol de céréales. Tu vois, il y a des trucs dedans. Tu peux en mettre le même nombre de céréales à l’intérieur et tu retrouves le même bol.
Olivier My: Par contre, complexe, c’est vraiment une notion de c’est entremêlé. Donc tu imagines un plat de spaghettis. Très dur à reproduire un plat de spaghetti.
Julian Le Goff: Exactement.
Olivier My: Tu ne sais jamais si tu tires ce spaghetti lequel va arriver au bout.
Julian Le Goff: Tout à fait.
Olivier My: Et pourquoi je te dis ça, c’est parce que selon la problématique que l’on a, il y a une stratégie qui est adaptée. Et donc dans un domaine de problématiques compliquées, en fait, c’est exactement ce que l’on a toujours fait quand on était à l’école. On fait quoi ? On se pose, on analyse et on répond. Et du coup, c’est toujours une question de quel est le délai que j’accepte de prendre d’analyse pour pouvoir ensuite répondre. Et si je connais un expert de mon problème, je vais l’appeler, lui il va juste aller plus vite et il va me dire quoi faire. Mais c’est dans l’autre domaine que ça devient intéressant parce que dans l’autre domaine, de la complexité, il y a une acceptation que l’inconnu existe. Et donc, quand l’inconnu existe et qu’il fait partie de l’équation, la meilleure chose à faire, c’est quoi ? C’est de créer une expérimentation qui va nous permettre, pas de délivrer ce que l’on cherche à délivrer, mais au contraire d’apprendre.
Julian Le Goff: D’apprendre ouais.
Olivier My: D’où le fait que je rejoins la phrase qui est l’action te permet d’obtenir l’information. Parce qu’en fait, ce que tu vas chercher à obtenir, c’est une confirmation que ce que tu es en train de faire, c’est bien dans la bonne direction et donc autant l’amplifier le cas échéant. Si ça ne va pas dans la bonne direction, grosso modo, tu peux shifter. Et l’intérêt d’avoir ça en tête lorsque tu es entrepreneur, c’est pour limiter les dégâts. Et pourquoi c’est super important en entreprise et pourquoi c’est super dur en entreprise ? Moi, j’accompagne des grands groupes souvent. C’est que eux, ils ont le porte monnaie qui est bien rempli et donc ils ne se rendent pas compte du coût que ça peut avoir de passer des années à réfléchir sur une action.
Julian Le Goff: L’inaction coûte très cher.
Olivier My: L’inaction coûte très cher et en fait on ne s’en rend pas compte. C’est juste que pour ces entreprises là, souvent, l’erreur leur semble beaucoup plus chère.
Julian Le Goff: Exactement.
Olivier My: Alors que quand tu es entrepreneur, que tu as un franc six sous, tu vois dans le portefeuille. Tu te rends compte qu’il faut que tu agisses si tu veux avoir ne serait ce qu’une chance qu’il y ait une des options qui marchent. Tu vois.
Julian Le Goff: Exactement, je suis 100 % d’accord.
Olivier My: Donc je trouve ça intéressant de rappeler qu’il y a aussi des théories derrière. Parce que c’est ce que je trouve dans le monde des entrepreneurs qui est un peu manquant, c’est que du coup, ils n’ont pas ce bagage que l’on peut avoir dans le monde des entreprises. Et en même temps, ils ont cette flexibilité, cette capacité à passer à l’action comme tu l’as fait que beaucoup d’entreprises n’ont pas. Et donc je trouve qu’il y a beaucoup de choses à s’apporter mutuellement dans ces deux domaines quoi.
Julian Le Goff: Exactement.
Olivier My: Et donc tu disais que tu as mis un an pour que le projet naisse. Est ce que dans ton école, on mettait en avant l’entrepreneuriat ?
Julian Le Goff: On en parlait mais j’ai pas été jusqu’au bout du cursus, tu vois, j’ai fait deux ans. J’aurais pu aller jusqu’au master et en fait, ça m’a mis aussi une bonne leçon à quel point l’enseignement théorique, l’éducation théorique classique proposée par.
Olivier My: Le système quoi.
Julian Le Goff: Par le système, merci. Par le système, c’était pas du tout, ça me convenait pas du tout. Donc ça m’a rappelé que j’allais m’arrêter là, très vite, et que j’allais continuer sur cette voie par moi même quoi.
Olivier My: Donc tu as décidé d’arrêter. Est ce que tu as fini quand même le cursus ? Tu as eu ton diplôme ?
Julian Le Goff: J’ai eu mon diplôme mais j’ai pas été jusqu’au master. J’aurais pu mais j’ai pas eu envie.
Olivier My: Ouais, donc tu t’es dit voilà, je boucle un morceau du chemin, mais il y a quelque chose qui te tirait ailleurs.
Julian Le Goff: Tout à fait. Et en plus, ça m’a appris des choses, mais ça m’a pas vraiment servi dans le sens vraiment apprentissage. C’est encore des rencontres, c’est encore des expériences humaines. C’est des actions que j’ai menées, mais j’ai pas vraiment trouvé mon compte là-dedans.
Olivier My: Justement, c’est ce que je trouve fascinant, c’est que tu te retrouves pas dans le système. Tu as quand même cette présence d’esprit, si je puis dire, d’avoir au moins les papiers qui font que, au cas où tu peux te retourner quoi. Mais tu te dis ok, je vais entreprendre sur une idée qui me tient à cœur. En plus, j’ai trouvé le partenaire…
Julian Le Goff: Tout à fait.
Olivier My: Mais comment tu sais ce qu’il faut faire ?
Julian Le Goff: Bah tout simplement on peut lire des bouquins. Il y a des bouquins qui le résume très bien en fait l’entrepreneuriat, monter des entreprises. D’ailleurs, je viens juste un là, là, qui m’a servi.
Olivier My: T’as des références que tu partagerais ?
Julian Le Goff: Il y a un livre intéressant qui m’a un peu aidé, c’est Créer son entreprise. C’est un livre qui a été édité par le journal Courrier Cadres et qui m’a été assez pratique parce que c’est très complet. Ça parle de la création d’une entreprise, qu’on soit seul ou accompagné, de tous les aspects administratifs, juridiques. Voilà, ça donne déjà une très bonne base. C’est une grosse synthèse de tous les organismes que tu dois contacter et toutes les déclarations à faire, la paperasse à remplir et puis le travail à mener aussi pour aller chercher de l’argent. Parce que si t’as pas d’argent, tu dois emprunter ou lever des fonds. Pour emprunter, il faut faire des dossiers en béton, des business plans que tu ne réaliseras pas, au pied à la lettre.
Olivier My: Les fameux plans compliqués en tous cas.
Julian Le Goff: En fait ce qui était important, ce que j’ai vraiment appris et ce que j’ai dû apprendre pendant cette année, c’est créer un business plan lisible pour une banque. C’est ce que j’ai appris à faire et on m’a aidé à le faire. Pour aller vraiment à l’essentiel, j’ai payé quelqu’un pour le faire.
Olivier My: C’est important de se dire qu’on gagne de l’argent à payer des gens parfois pour faire les choses mieux. Parce qu’on se dit voilà, j’ai pas beaucoup d’argent, je vais essayer de le faire moi-même. On ne se rend pas compte que c’est parfois pire.
Julian Le Goff: Tu perds des semaines de boulot. En fait, ce qui est hyper intéressant dans le fait de déléguer et de comprendre qu’il faut très vite déléguer ce sur quoi tu es le moins à l’aise, c’est que tu vas gagner un temps monstrueux et tu vas pouvoir te concentrer sur l’essentiel.
Olivier My: Mais par contre, même si tu as délégué, tu as pris le temps de t’éduquer, et de te former. Donc là, c’est un bouquin que tu nous proposes. Je suppose qu’il y en a plein d’autres aujourd’hui qui peuvent être intéressants à lire aussi, ne serait ce que pour être informé. Parce qu’aujourd’hui, le monde de l’information, il y a beaucoup d’informations, il faut réussir à trouver la bonne, etc. Mais le pire, c’est de naviguer un petit peu au feeling quoi.
Julian Le Goff: Exactement.
Olivier My: Surtout dans une administration telle que.
Julian Le Goff: Même le bouquin que je te parle là, je l’ai lu en diagonale parce que lire chaque mot de ce livre, c’est absolument inintéressant. Mais c’est en diagonale pour déjà comprendre comment ça fonctionne. Puis après tu vas voir les organismes. Les organismes t’envoient des formulaires, t’envoient des dossiers à remplir et puis tu te lances. Mais créer une entreprise, en vrai, ça prend pas beaucoup de temps. Faut juste que quand tu ne connais pas, tu as besoin de comprendre les enjeux, la responsabilité que tu as, ce que t’as le droit de faire, de ne pas faire. Et ça c’était important d’au moins comprendre les notions comme ça pour ne pas aller dans l’inconnu n’importe comment. Moi mon parcours pendant cette année pour monter, ça a été de convaincre les banques pour pouvoir avoir des prêts aussi sociaux pour pouvoir lever des fonds aussi auprès d’un investisseur. Donc tout ça a fait qu’on a pu récolter une somme très importante pour pouvoir monter un projet physique. Parce que mon business, c’est un business physique, c’est une cuisine. On investit dans une cuisine aux normes toute équipée qui fait 200 mètres carrés quand même.
Olivier My: Oui, c’est pas une petite kitchenette quoi.
Julian Le Goff: Ça vaut le prix d’une maison, donc c’est quand même pas rien. Et j’ai démarré avec 4 000 € en poche, donc autant te dire que j’ai payé la machine à café quoi. Donc il fallait vraiment être crédible. Heureusement, mon collègue, il m’a vraiment aidé à ce qu’on soit crédible et on nous a fait confiance parce qu’on était deux. On nous l’a bien répété, chacun avait ses compétences, donc c’était plutôt intéressant. Donc au moins quand tu débutes, c’est bien d’être complémentaire et de comprendre ce que fait l’autre. Ça c’est une notion que je recommande et qui nous a bien servi en tout cas de guide et de direction à suivre.
Olivier My: Et sur cette première année donc, où tu découvres le monde de l’entrepreneuriat, comment on monte une boîte, comment on crée une relation avec un associé aussi.
Julian Le Goff: Exactement.
Olivier My: Est ce que tu as une anecdote comme ça qui te vient à l’esprit sur cette première année ?
Julian Le Goff: Oui, j’ai enfoncé toutes les portes et quand je n’arrivais pas à passer par la porte, je passais par la fenêtre. J’ai été voir tout le monde, j’ai secoué tout Bordeaux.
Olivier My: Tout Bordeaux te connait.
Julian Le Goff: Me connaissait à l’époque vraiment. Bah oui, on nous connaît. Je suis connu après, mon service, dans le milieu, il est connu dans toute la France. Il faut juste s’intéresser à la production alimentaire et à lancer une entreprise dans l’alimentaire. Là, en général, tu cherches une cuisine, tu me trouves sur Internet en deux clics. Mais oui, j’ai une anecdote très marrante, c’est ça. Ça m’a bien servi. On a très bien communiqué parce qu’on a fait du networking mais à fond, à fond, à fond, à fond. C’est très important le networking, ça dépend dans quel domaine. Mais nous, ça touchait vraiment l’humain, le physique. Puis il faut être crédible encore une fois. Donc il faut aller convaincre pour que les gens parlent de toi. Donc ce qui était très important, c’est de pouvoir lancer un projet comme ça, auquel pas beaucoup de monde croyait. Alors j’ai une deuxième anecdote pour toi.
Olivier My: Vas y.
Julian Le Goff: J’étais très fier de ça. J’ai eu un espèce de petit moteur qui m’a donné une énergie incroyable. J’ai été voir plusieurs chefs pour dire bah écoutez, on avait besoin de lettre d’intention pour les banques. On a emprunté presque quand même 160 000 € pour démarrer, sans compter le reste, l’investisseur et les prêts sociaux. Donc, pour convaincre la banque, il fallait des lettres d’intention. Mais on voulait faire des lettres d’intention, pas que pour l’intention. On voulait que ce soient des prospects quasiment à l’ouverture, ils signent. Donc ça a pris du temps, ça a pris six mois en parallèle de tout ce qu’on faisait comme démarches pour aller prendre des gens qui avaient l’intention de venir, mais de signer parce que c’est très dur d’avoir des lettres d’intention et que derrière il n’y a plus personne. En général.
Olivier My: C’est comme tout, hein, tout le monde est intéressé, sauf quand il faut sortir le chèque quoi.
Julian Le Goff: Donc on est allé voir certains chefs, certains traiteurs et beaucoup m’ont dit non, mais j’ai déjà eu votre idée, c’est génial, mais vous allez voir, on a déjà travaillé le truc. C’est impossible. Vous allez, c’est très compliqué.
Olivier My: C’est impossible. La fameuse phrase qui aide toujours.
Julian Le Goff: Ça m’a mis une énergie de dingue. Et puis en plus, moi ça me fait tout l’inverse. C’est à dire comme tu dis que c’est pas possible, et ben c’est là que j’y crois. J’ai toujours eu ce tempérament, mais ça, ça vient depuis longtemps. J’ai remarqué que c’était une qualité. Donc ce qui s’est passé, c’est que je disais ah oui, d’accord. Bon bah je vous rappelle dans un an et ma plus grande fierté, ça a été de les appeler un par un. Je les avais mis en haut de ma top liste de personnes à contacter. Un an après, jour pour jour, je les appelle un par un et je leur dis bonjour, on a ouvert, on vous invite à l’inauguration, venez voir ce qu’on a fait. Ah bah là, ça bégayait, c’était génial. Et là, j’ai kiffé quoi. J’ai eu un petit plaisir perso.
Olivier My: Et donc tu disais ces personnes là, tu allais les voir et tu as eu les lettres d’intentions ou pas ? Parce que si les gens ne croient pas au projet etc.
Julian Le Goff: J’en ai eu plein, pas deux mais j’en ai eu plein et la plupart ont pas signé, mais quelques uns ont signé ouais.
Olivier My: Bah il suffisait d’en avoir quelques uns.
Julian Le Goff: C’était pour faire venir les sous.
Olivier My: Mais c’est important.
Julian Le Goff: C’est important. Et après on s’est rendu compte qu’en fait, notre cible, notre clientèle, ce n’était pas du tout ceux qu’on avait imaginé. Donc c’est vraiment le schéma classique de la création d’entreprise. On doit s’adapter. Donc ça a été très très dur les neuf premiers mois. Et au bout de neuf mois, la rentabilité est arrivée assez vite.
Olivier My: Et de toute façon, c’est l’action qui vous a donné cette information d’apprentissage et après vous avez shifté pour vous adapter à la cible finalement que vous attiriez.
Julian Le Goff: Exactement.
Olivier My: Je trouve ça marrant cette idée de taper à toutes les portes et de passer par la fenêtre. Je pense qu’il y a quand même une dimension où il y a un moment donné où faut pas trop se poser de questions et il faut y aller. C’est à dire que tu me disais que aller voir les gens, toi c’était pas quelque chose qui était particulièrement compliqué.
Julian Le Goff: Pas du tout ouais.
Olivier My: Ça s’est développé en plus par les voyages. Mais aller taper aux portes, ça veut dire qu’il fallait savoir qui contacter. Tu avais déjà une idée précise de qui tu devais contacter ou est ce que tu as un peu tapé partout quoi ?
Julian Le Goff: Oui, mais ça passe par les institutions, ça passe par des entreprises importantes qui peuvent être prescripteurs de ton service, qui peuvent t’apporter du monde, qui va être client. Donc c’était toutes ces portes là et parfois on allait aussi dans. Alors j’ai fait beaucoup d’afterworks. Je t’avoue, ça nous a donné l’énergie parce que le fait de recevoir Ah, c’est une trop bonne idée, tenez nous au courant, on va vous suivre. C’est un petit boost à chaque instant en fait.
Olivier My: C’est pour ça que tu tiens bien.
Julian Le Goff: Oui.
Olivier My: Tu t’es beaucoup entraîné en fait, dans le passé, c’est ça ?
Julian Le Goff: Je suis tenace. Ceux qui me connaissent savent que j’ai du mal à lâcher l’os. Mais c’est aussi un défaut et c’est aussi une qualité. Tu vois, j’ai fait ce projet, ce qui me tenait à cœur. J’en ai fait plein de choses de ce projet parce que, après il s’en est découlé une multitude de services complémentaires qui ont pu aider mes clients ne serait-ce que pour les fidéliser ou pour faire plus de chiffre d’affaire. Donc ça a été important de.
Olivier My: Donc une belle année aussi d’opportunités, d’apprentissage et de prises de risque de ton côté parce qu’au final, rien n’était joué d’avance.
Julian Le Goff: Bah au final, voilà, j’ai compris ce qu’était que la définition d’entrepreneur à ce moment là, parce que il faut trouver des solutions. Tu as la vision de ton entreprise parce que de trop écouter les autres aussi, bah tu vas pas forcément aller au bout de tes idées et c’est quand même ton projet, donc c’est à toi de bien mener ta barque. Donc ouais, j’ai compris ce que c’était qu’entrepreneur pendant et après avoir créé la société.
Olivier My: Je pense que tu te rends vraiment compte de la chose lorsque tu y es. On se fait souvent une idée de l’expérience entrepreneuriale aussi parce qu’on voit ça sur les réseaux. Mais en fait la réalité c’est que tu as les mains dans le cambouis. Il faut y aller. C’est une expérience de développement personnel en même temps, parce qu’à un moment donné, tu te heurtes directement au problème, tu te heurtes à des interactions qui ne sont pas toujours super positives ou super agréables. Je ne sais pas si tu en as eu d’ailleurs, tu as eu des interactions un peu.
Julian Le Goff: Négatives ? Ouais, j’en ai plein. A commencer par mon associé. On s’est très vite rendu compte que ça allait être très difficile. Mais on a tenu un moment donné jusqu’à ce qu’on ait atteint nos objectifs premiers. C’est à dire être rentable, rendre des clients heureux d’être chez nous, voir qu’avoir dix quinze clients qui génèrent tous 50 à 200 – 300 000 € de chiffre d’affaires dans une même entité, qui était la mienne, ouais, j’étais fier ouais. Ça générait quand même plusieurs centaines de milliers voire pas loin du million d’euros tous les ans. Le fait de proposer ce service, j’apportais, enfin j’apporte toujours d’ailleurs. J’apporte toujours ce service et je propose à des personnes de lancer des business et de les maintenir, de les pérenniser. Donc aujourd’hui, j’en ai un peu moins qu’avant parce que je fais moins de choses aussi. Je suis tout seul. Parce que là, ça a évolué depuis un an et c’est depuis vraiment quatre ans, donc c’est en 2021 où vraiment on a commencé à s’éclater et à développer des services complémentaires pour fidéliser et faire plus de chiffre et voir que on avait une vraie entreprise qui tournait et qui restera j’espère longtemps.
Olivier My: Justement, tu m’as un petit peu coupé l’herbe sous le pied, donc c’est très bien. La question que j’avais c’était Qu’est ce qui a changé pour toi en tant qu’entrepreneur entre cette première année et maintenant ?
Julian Le Goff: Bah déjà, je me suis formé au métier de mes clients. Ça je l’ai déjà évoqué.
Olivier My: Tu l’avais évoqué au tout départ.
Julian Le Goff: Au tout départ. Mais ça m’a vachement aidé parce qu’on a créé un centre de formation hygiène et conseil en cuisine. On a créé un traiteur collaboratif, je générais des prestations événementielles, petites ou très conséquentes. J’ai fait des prestations de 50 à 20 000 personnes.
Olivier My: Ah oui, quand même.
Julian Le Goff: Je faisais travailler mes clients dans les événements, je gérais, même je cuisinais avec eux et tout. Donc on a fait des très beaux événements et on a aussi monté un bureau d’études en conception de cuisine pour pouvoir aider les clients qui s’en allaient de mon service à toujours les accompagner pour voler de leurs propres ailes. Donc j’ai essayé toujours d’optimiser, de fidéliser. Le taux de rétention était toujours très bon. Donc on a toujours réussi à trouver des solutions pour fidéliser, pérenniser et développer.
Olivier My: Mais on sent qu’il y a quand même une passion de ta part, non seulement dans ce monde de la cuisine, mais aussi dans le fait de satisfaire tes clients. Et c’est ce qui t’a drivé aussi au fur et à mesure de tes années ?
Julian Le Goff: Il faut écouter ses clients en fait. Beaucoup d’entrepreneurs ne comprennent pas ça. C’est qu’il faut vraiment les écouter. Si tu fais un service qui ne leur parle pas, ils ne vont pas l’acheter. Si ça ne va pas et que tu n’arrives pas à vendre ton produit, il faut se poser les bonnes questions. Qu’est ce qu’ils veulent vraiment ? Aujourd’hui, si tu n’écoutes pas tes clients, tu es mort. Voilà, tout simplement. Donc voilà, on a répondu tout simplement à un besoin, on a répondu au fait qu’ils avaient besoin d’être rassurés, ils avaient besoin d’être bien entourés, bien encadrés. Donc c’est ça qu’on propose aujourd’hui.
Olivier My: Et donc tu avais vraiment cette fibre d’écouter les clients ? Parce qu’on a beau le dire tout le temps, comme tu le dis, c’est dur à faire et beaucoup de gens ne le font pas parce que des fois ils sont tellement passionnés par leur propre vision des choses que c’est un peu comme la météo quoi. On a beau vouloir qu’il fasse beau ou que la météo dise qu’il va faire beau et pourtant la météo sera ce qu’elle veut quoi. Ce qui me fascine aussi dans ton parcours, c’est que non seulement tu as des compétences intrinsèques que tu as développées au travers de tes expériences, mais que tu n’as jamais voulu en rester là parce que tu es aussi allé chercher d’autres personnes qui t’inspirent pour grandir encore plus. Est ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ça ?
Julian Le Goff: Oui, oui. D’ailleurs, c’est un très bon point parce que au bout d’un moment, je me suis senti un peu seul quoi. C’est là où j’ai voulu commencer à faire route seul. Parce que la vision partagée avec mes associés n’était pas vraiment celle que j’avais. Donc j’ai cherché à faire route seul et à faire moins de choses. Et cette année, c’était vraiment l’année où j’avais besoin de me sentir mieux entouré parce que je ne l’étais pas et j’avais besoin de shoots, d’ambitions. J’avais besoin de me sentir en cohésion avec des entrepreneurs qui peuvent m’apporter et avec lesquels je m’identifie. Et là, aujourd’hui, ça a été très important. Ça m’a fait voyager, donc c’était hyper cool. J’ai renoué avec le voyage que j’avais lâché depuis quelques temps et en même temps, j’ai rencontré des entrepreneurs. Quoi de plus ?
Olivier My: Quoi de plus ?
Julian Le Goff: Voilà.
Olivier My: Et est ce que tu peux nous donner un peu plus de détails ?
Julian Le Goff: Bien sûr.
Olivier My: Est ce que il y a des endroits précis que tu es allé, des gens que tu as rencontrés, des choses qui t’ont inspirées ? Ça sera toujours.
Julian Le Goff: J’ai participé à des Masterminds. J’ai beaucoup investi cette année dans des masterminds francophones.
Olivier My: Dans des mastermind. Ça veut déjà dire que tu n’as pas fait que un truc.
Julian Le Goff: Voilà, je suis allé aux Emirats arabes, j’ai rencontré Oussama Ammar, j’ai rencontré Alec Henry, j’ai rencontré d’autres entrepreneurs qui gravitent autour pour passer du temps là-bas, faire des sessions de coaching individuel, de groupe, puis rencontrer des participants qui ont été choisis avec moi pour être leurs clients parce qu’on était choisi pour être leurs clients. Et du coup, échanger et obtenir une vision différente, clarifier le chemin, clarifier la vision. Et c’est ce que j’ai été chercher.
Olivier My: C’est important ce que tu dis parce que vous avez été choisi.
Julian Le Goff: Oui.
Olivier My: C’est à dire qu’il y avait combien de personnes à l’entrée ?
Julian Le Goff: Alors je ne sais pas si les chiffres sont. Je te donne des chiffres approximatifs de ce que Oussama m’a dit par exemple.
Olivier My: C’est 10, 100, 1000 ?
Julian Le Goff: Il y a eu 1500 candidatures, 80 sélectionnées, 50 voulaient bien payer et à la fin il en restait 13 qu’ils ont choisi. Avec des chiffres d’affaires très différents et des visions très différentes et des business très différents.
Olivier My: Il y a quand même un entonnoir qui a été assez marqué quoi.
Julian Le Goff: Oui, voilà. Et puis ce deuxième mastermind que j’ai fait récemment en deux fois, c’est celui où je t’ai rencontré.
Olivier My: Exactement.
Julian Le Goff: À Lisbonne, avec Thibaut Louis et Kevin Dufraisse. Donc celui là, ça a été un peu plus de coaching individuel, avec vraiment beaucoup plus de moments de partage et de cohésion. C’était un peu différent. Et du travail qu’on a fait ensemble ou avec eux aussi différents. Donc c’était du media training. On a eu des conférences, on a rencontré d’autres entrepreneurs de leur cercle, on a rencontré des gens fabuleux je trouve, qui nous ont inspiré, qui ont confirmé des choses, des choses qu’on savait déjà. Qu’il suffit juste d’un moment où tu échanges sur des problématiques précises, sur des visions. Il y a des déclics qui se forment. C’est ça que j’étais aussi venu chercher. Je l’avais bien compris. Et tout ça, ça m’a vraiment fait du bien. Ça m’a fait du bien j’avais besoin de ça et j’aurais dû le faire avant même. Mais c’est pas grave. Ça, c’est un détail. Ce qui compte, c’est que de passer à l’action encore une fois, quand le moment est opportun. C’est ça aussi. Il fallait trouver les bonnes personnes.
Olivier My: Ouais, c’est ça.
Julian Le Goff: Tu ne vas pas donner plusieurs milliers d’euros à n’importe qui. Donc cette année, il s’est passé vraiment des choses incroyables, aussi bien dans le business que personnellement. Donc cette année, c’est vraiment un nouveau départ.
Olivier My: C’est vraiment un nouveau départ ouais.
Julian Le Goff: C’est un nouveau départ. Ça va être très intéressant. J’ai hâte de voir la suite.
Olivier My: Avant qu’on parle de la suite justement, je voulais rester quelques minutes sur les Masterminds parce que déjà c’est les Masterminds. Parce que c’est quand même un certain investissement à l’intérieur, donc il faut déjà avoir le cash ou trouver des moyens pour avoir le cash pour pouvoir les dépenser, vouloir les dépenser et ensuite en retirer quelque chose. Et quelque chose qui est super important dans ce système là, parce que ça commence à être un peu en vogue aussi les Masterminds, il y a une dimension où il y a une responsabilité personnelle sur les résultats que tu vas obtenir parce que les choses ne sont pas tout cuit. Ce n’est pas comme une formation où tu arrives, on te donne un truc, il y a un potentiel résultat, etc. Et du coup, la question que j’ai pour toi c’est tu as fait deux masterminds donc le deuxième est pas complètement terminé. Voilà, on le sait. Est ce qu’il y a un truc que tu pourrais nous partager, que tu gardes du premier mastermind que tu as fait et un truc que aujourd’hui tu gardes du mastermind que tu es en train de vivre ?
Julian Le Goff: Alors le premier Mastermind, c’était vraiment pour clarifier ma vision. J’ai eu une petite baisse de motivation et de confiance en moi. Ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. Je pense que c’est le fait de se retrouver seul aussi au pied du mur, avec un modèle qui te convient plus parfaitement et tu dois trouver des solutions. Et j’ai toujours trouvé des solutions aussi en m’inspirant et en écoutant les autres. Donc c’est ce que je suis venu chercher avec des gens entre guillemets, que j’estimais avoir le droit de me secouer s’il y avait besoin de me secouer, de me mettre des claques s’il fallait me mettre des claques et de me faire des compliments s’il y avait besoin. J’ai eu un peu de tout.
Olivier My: Tu as eu un peu de tout.
Julian Le Goff: J’ai eu un peu de tout. En tout cas, j’en retire une expérience incroyable parce que J’avais besoin aussi d’être validé je pense. Il y a un petit coup d’ego. J’ai un peu boosté mon ego lors de ce premier mastermind. J’avais besoin d’être validé. On m’a guidé aussi. On m’a donné aussi une vision différente de mon business dans le futur. Ce qui était très important. C’était une vision globale et le besoin un peu de reconnaissance. Tu sais, faire partie de la team entrepreneur ou voir si je n’étais pas trop à côté de mes pompes. Si on m’avait dit arrête, vend tout, là tu n’es pas du tout fait pour ça ou alors ça ne va pas aller. J’aurais écouté parce que j’estimais que j’ai été voir les bonnes personnes.
Olivier My: Ouais donc ça veut dire quand même que tu avais probablement suivi ces gens pour te dire que tu allais investir dans leur aura je dirais, leur vision, leur inspiration et leur guidance ?
Julian Le Goff: Bien sûr ouais.
Olivier My: Mais en même temps, tu te disais voilà, je pense quand même que j’ai ce qu’il faut, j’y vais. Et puis tu fais quand même tout l’entonnoir, en tout cas du premier mastermind, et donc tu en ressors avec une vision plus claire de qui tu es en tant qu’entrepreneur, ton business dans quelle direction il peut aller et un boost de motivation. C’est ce que j’entends ça te paraît à peu près cohérent ?
Julian Le Goff: Oui, c’est ça.
Olivier My: Et donc dans le deuxième, là, aujourd’hui, donc il n’est pas encore terminé bien sûr, mais s’il y avait un truc que tu en gardes aujourd’hui, ce serait quoi ?
Julian Le Goff: Là, pour le coup, j’ai eu le conseil personnalisé que j’avais besoin plus dans le détail. Ça m’a ouvert l’esprit sur le côté digital aussi de la communication, de la vision, du business sur le digital où j’ai un peu de travail à faire encore et ça m’a vraiment apporté ces notions qui sont très importantes et que je commence à mettre en application et rencontrer. J’avais besoin de rencontrer encore plus d’entrepreneurs, être encore plus inspiré, partager, faire partie tout simplement de cette team de fou. Parce que chacun en plus, avec des business très différents, avec des visions tout aussi créatives. Et ça, ça inspire, ça inspire, ça motive. Voilà ce que je suis venu chercher là. Et je suis venu chercher aussi un nouvel horizon, un nouvel environnement de travail. Aujourd’hui, j’aime bien évoluer entre la Suisse, Lisbonne, Bordeaux. Ce sont des endroits qui me plaisent beaucoup. Ne serait ce que par les rencontres et les connaissances que j’ai là bas maintenant. J’avais besoin de ça aussi. J’avais besoin d’agrandir mon champ de découvertes, d’actions, etc.
Olivier My: Et justement, tu nous parlais de toutes ces aventures pour rencontrer des gens, ça veut dire recréer un capital population qui t’entoure humain autour de toi qui te ressemble un peu plus pour pouvoir te booster. Mais du coup, est ce que tu as fait l’exercice inverse aussi ? C’est à dire potentiellement enlever les relations qui te desservaient autour de toi ?
Julian Le Goff: Ah oui, c’est une très très bonne question. C’est un très bon point. Tout à fait. J’ai fait le tri dans les connaissances, je me suis séparé de mes associés. Enfin, le dernier, c’est en cours. On s’entend très bien, mais je me suis séparé de mes associés là. Je me suis séparé de ma compagne cette année. Ouais, j’ai fait un gros tri dans ma vie. C’est dur. C’est dur, tu ne le veux pas forcément, mais tu sens que tu vas en avoir besoin si tu veux avancer. J’ai une vision assez grande maintenant de mon business. Avant j’avais pas forcément, alors j’aime bien bien gagner ma vie, mais avant je n’avais pas autant d’ambition. C’était plus une occupation pécuniaire, tu comprends ?
Olivier My: Oui, je comprends.
Julian Le Goff: Qui me permettait d’être confortable. Parce que gagner plusieurs milliers d’euros par mois, c’est quand même cool en France. Parce qu’au dessus de 3000 – 4 000 €, tu fais partie des 10 % les plus riches. Voilà, c’était quand même déjà confortable de vivre dans cette tranche. Après, aujourd’hui, j’ai des ambitions un peu différentes et ça m’a aidé ces mastermind aussi, à confirmer que c’est vraiment ça que j’avais besoin et de ne pas en avoir honte ou juste de pas me sentir capable de ne pas y aller. Voilà, c’est aussi ça que je suis venu chercher parce que je savais que j’avais besoin de déblocages et donc j’ai éliminé entre guillemets. C’est un peu dur, mais j’ai éliminé un peu certaines personnes dans mon entourage, parfois contre ma volonté parce que je savais que j’en avais besoin.
Olivier My: C’est un sujet qui est important parce qu’on ne l’aborde pas assez souvent. Le cercle de relations on dit souvent qu’on est la somme de X personnes autour de nous.
Julian Le Goff: Les cinq personnes les plus proches de nous ouais.
Olivier My: Cinq ouais. Donc du coup, c’est quelque chose qui est finalement assez vrai parce qu’on capte leurs énergies, on capte leurs croyances, on capte leur vision et ensuite ça forge un petit peu la nôtre. Sauf si on a un esprit très fort et une vision personnelle. Mais du coup, c’est potentiellement aller à l’encontre de tout ça. Alors que si tu rencontres des gens ou que tu crées le contexte avec les personnes qui vont dans la même direction, bah c’est catalyseur.
Julian Le Goff: Exactement. Je suis 100 % d’accord.
Olivier My: Sinon, tu as l’impression d’avoir une sorte de bagage sur ton dos à devoir porter en plus ou toujours devoir avancer en retournant la tête. Et c’est quelque chose qui n’est pas facile. Et ça on le voit dans le monde du coaching par exemple. Moi je me rappelle quand je m’étais formé au monde du coaching parce que c’est une formation très particulière quand on se forme au coaching. Parce que pendant les X mois dans lesquels tu te formes, tu te fais coacher personnellement quoi. Donc ce qu’on met derrière le coaching, encore une fois, c’est plus créer un espace de réflexivité pour la personne, pour qu’elle puisse réussir à trouver des solutions avec ses propres ressources à ses propres questions. Donc c’est principalement ça. Et donc beaucoup de gens qui se mettaient au monde dans le monde du coaching étaient des gens qui étaient déjà en reconversion parce que souvent c’est une nouvelle vie que les personnes voulaient se créer. Mais une des choses qu’on nous disait très rapidement et que finalement je vois maintenant aujourd’hui de manière assez marquée, c’est que faites attention parce que on est en train de vous coacher et donc on est en train de vous aider à vous exprimer beaucoup plus pleinement comme qui vous êtes. Et donc si dans votre couple, vous n’allez pas dans la même direction, potentiellement, bah ça risque de faire chavirer les couples, les relations qui sont autour, etc.
Julian Le Goff: C’est sûr, c’est difficile d’allier les deux. C’est difficile de trouver la partenaire idéale qui va te supporter, qui va te suivre. Parce que, en tant qu’entrepreneur, on a quand même un certain tempérament. Être entrepreneur, tu te rappelles on en a discuté hier, ça accentue tes défauts et tes qualités, donc forcément tu as tout qui est décuplé. Donc tu as plutôt d’avoir quelqu’un autour de toi qui t’accompagne dans la vie, qui a les reins solides. Soit elle est comme toi, soit elle te comprend et elle est hyper patiente et elle est hyper compréhensive, soit elle peut l’être ou elle peut tout faire pour mais ça ne matche pas quand même. Et c’est là où c’est difficile d’accepter que c’est pas forcément la bonne personne pour le long voyage. Mais c’est pas grave. Aujourd’hui, la vie, elle est faite de plein d’histoires, tu vois ? Regarde moi il m’a fallu plein d’histoires différentes pour en arriver là où je suis. Voilà peu importe, du moment que ça arrive à te rendre heureux. Ce qui compte, c’est pas de le faire au bon moment, que ce soit une relation amicale, que ce soit une relation amoureuse, ce qui compte c’est de pas faire du mal à l’autre parce que même si tu grilles des points de vie ou tu grilles un peu du temps pour pouvoir arriver à essayer de construire quelque chose de concret qui plaît aux deux, de faire cette troisième entité tu sais, c’est très difficile. C’est très complexe. On est des êtres très complexes. Il faut être ultra compréhensif. Et ce qui est très difficile à allier, c’est ça. Donc voilà, la vie entrepreneuriale, elle n’est pas simple. Et donc il faut si tu as des objectifs, il faut vraiment te mettre aucune barrière sur la route. Donc quitte à faire un tri assez important autour de toi.
Olivier My: Et la difficulté, c’est la discussion qu’on avait eu effectivement hier, c’est de réussir à naviguer et d’évoluer en même temps. Parce que trouver des partenaires à un instant T, parce que là tu es dans cette énergie là, bah tu trouves les gens qui t’aident à catalyser. Mais peut être que dans dix, quinze ans, tu auras une autre énergie et peut être que ce seront d’autres personnes. Donc la difficulté dans le changement, quel qu’il soit, c’est que le monde évolue, toi tu évolues, les autres autour de toi évoluent et donc comment est-ce que vous faites pour rester suffisamment alignés pour que vous vous apportiez plus que vous ne vous gênez pas mutuellement quoi. En tout cas merci Julian, il y a plein de choses qu’on pourrait encore aborder.
Julian Le Goff: Oui.
Olivier My: Mais ce que je te propose, c’est qu’on passe à la dernière partie du podcast.
Julian Le Goff: Très bien.
Olivier My: Comme je t’en avais parlé. Donc à côté de moi, j’ai un petit deck de cartes que j’ai préparé tout à l’heure devant tes yeux.
Julian Le Goff: C’est ton Pokédex.
Olivier My: Tu vas voir, il y a des Pokémon qui vont sortir là.
Julian Le Goff: D’accord.
Olivier My: Donc je te passe les cartes, je te laisse les remélanger. Donc tu ne les regarde pas. T’inquiète pas, elles vont arriver bien assez vite.
Julian Le Goff: T’inquiète, je joue le jeu, je joue le jeu. J’aime bien ça. J’adore ça en plus,
Olivier My: T’adore ça ?
Julian Le Goff: J’adore ça le jeu des questions. Ouais. Donc je les pioche, c’est ça ?
Olivier My: Donc tu pioches celles que tu veux, tu en pioche une et ce que je te propose c’est de la lire d’abord dans le micro et puis ensuite d’y répondre.
Julian Le Goff: Quand as-tu dis merci à quelqu’un pour la dernière fois, pour quelle occasion était-ce ? C’était hier quand tu m’as invité au restaurant de Ramen, mon cher Olivier.
Olivier My: C’est vrai.
Julian Le Goff: C’était un merci sincère et qui m’a fait plaisir de le dire. C’était là.
Olivier My: Est-ce que tu en as, l’avant dernier alors avant que j’arrive.
Julian Le Goff: Oui, c’était à la fin du deuxième Week-End du Mastermind.
Olivier My: Oui.
Julian Le Goff: Je te parle d’un merci assez important et fort. Bien sûr. C’est merci à Thibault Louis pour l’énergie qu’il a donné, l’écoute, la patience qu’il a eu et qu’il a encore d’ailleurs mais parce qu’on a passé aussi un moment le dernier soir, on a passé un moment un peu en petit comité. Voilà qui s’est fait naturellement, qui était très quali. Et je l’ai remercié pour ce moment parce que ça a apporté énormément. Donc ouais c’était ça.
Olivier My: En tout cas, on le salue en passant. Alors, avant que tu pioches parce que je te sens excité à prendre toutes les cartes là.
Julian Le Goff: J’adore ce jeu.
Olivier My: C’est que tu vas en sélectionner deux dans ce paquet là, tu vas lire les deux et tu vas décider à laquelle tu veux répondre, sachant que bien sûr, en plus on est chez toi, donc si tu veux répondre aux deux, tu réponds aux deux. Ok ?
Julian Le Goff: Sinon, je te mets dehors c’est ça ?
Olivier My: Exactement.
Julian Le Goff: Si tu pouvais avoir un super-pouvoir, lequel serait-ce ? Comment l’utiliserais tu ?
Olivier My: Ok, donc ça, c’est la première.
Julian Le Goff: Quand as-tu été ému pour la dernière fois. Pourquoi cela t’a-t-il ému ? Celle-là elle est un peu trop sentimentale. Quel super-pouvoir je peux avoir ? Et lequel serait-ce ? Comment je l’utiliserais ? Ah bah ça serait la téléportation directe. Et je voyagerais avec. Je me déplacerai à tout moment en claquant des doigts.
Olivier My: Ouais, surtout la téléportation pour voyager ?
Julian Le Goff: Ouais, c’est pour voyager et se déplacer au quotidien. C’est incroyable tout ce que tu peux faire. T’imagines ?
Olivier My: Ouais, j’imagine. Ouais, effectivement.
Julian Le Goff: Ouais, ça serait ce pouvoir.
Olivier My: Ça serait ce pouvoir là que tu choisirais ouais.
Julian Le Goff: De loin. J’y ai déjà pensé. C’est pour ça que c’était aussi fluide.
Olivier My: Ouais, ça avait l’air de, ça t’as ouvert les yeux d’excitation.
Julian Le Goff: Je pense que c’est possible. Il y a moyen.
Olivier My: Et en plus de ça, non seulement tu te téléportes et en plus tu es en tenue de Batman ?
Julian Le Goff: Ouais non, là c’est un peu bizarre. Et si j’atterris dans un club un peu sombre, là, ça fait bizarre. Non, je plaisante. Ouais, ouais, ça serait ce pouvoir. Ça me fascine depuis très longtemps la téléportation.
Olivier My: Ouais, je comprends. Et donc pour le dernier tour, ce que je te propose, c’est que tu vas en sélectionner trois. Sauf que tu vas me les donner. Et c’est moi qui vais décider à laquelle tu vas répondre. C’est bien parce qu’en plus, c’est moi qui les ai pré-sélectionnés donc.
Julian Le Goff: Je te fais confiance.
Olivier My: Alors je vais te lire les trois. Si je te dis « famille », quels sont les trois mots qui te viennent à l’esprit ? Explique les moi. C’est la première question. Deuxième question quel est le moment de la journée où tu te sens le plus créatif ? Et la troisième entre plus d’argent et plus de temps que préférerais-tu et pourquoi ?
Julian Le Goff: Ok, je commence par la première ?
Olivier My: Si tu veux bien la première, moi je veux bien la première. Donc je reprends juste la question histoire qu’on soit bien clair. Donc si je te dis famille, quels sont les trois mots qui te viennent à l’esprit ? Explique les moi.
Julian Le Goff: Amour, patience et écoute.
Olivier My: Est ce que tu peux m’expliquer du coup pour chacun pourquoi est ce que tu choisis ces mots là ?
Julian Le Goff: Parce que ben moi j’admire ma famille, donc je porte énormément d’affection et d’amour pour eux. Sans eux, je ne serais pas où j’en suis.
Olivier My: Ouais, du coup c’est amour.
Julian Le Goff: Voilà. L’écoute. Parce que c’est très très très important de les écouter, vraiment. Et si tu les écoutes vraiment et que tu ne réagis pas à tout trop vite, tu prends donc ta patience, tu prends le temps de digérer l’info, de comprendre les autres, Tu élimines 80 à 90 % des problèmes que tu peux rencontrer et te concentrer sur l’essentiel.
Olivier My: Bah super. Vu que tu disais la première, c’est que j’ai le droit de t »en poser une autre dans les trois ?
Julian Le Goff: Ouais ouais, j’ai la réponse. J’ai les réponses pour les trois, je les ai déjà en tête.
Olivier My: Alors je vais t’en poser juste que une sur deux ça te va ?
Julian Le Goff: Vas y.
Olivier My: C’est entre plus d’argent et plus de temps. Tu préférerais quoi et pourquoi ?
Julian Le Goff: Plus d’argent.
Olivier My: Ok.
Julian Le Goff: Parce que en ce moment, cette année, j’ai choisi d’avoir du temps et je sais qu’il me faut plus d’oseille.
Olivier My: Et puis le temps, ça nourrit pas complètement.
Julian Le Goff: Le temps, ça nourrit pas, le temps je le prends surtout pour mon fils qui est très important pour moi et c’est très important pour lui que je prenne du temps et je pense que je le fais bien. Donc le temps, je l’ai déjà. Je sais l’obtenir. Ce qu’il me faut là, il me faut plus d’argent.
Olivier My: C’est plus la partie argent.
Julian Le Goff: Ouais, voilà. Mais ça va venir.
Olivier My: Bah super! Merci beaucoup en tout cas pour ce moment qui était vraiment top.
Julian Le Goff: Merci à toi, j’ai passé un bon moment, c’était cool.
Olivier My: Et si des personnes veulent continuer la papote avec toi, comment est ce qu’ils font pour te joindre ?
Julian Le Goff: Ils peuvent me contacter sur LinkedIn, sur Instagram, visiter mon site internet, m’envoyer un petit message. Avec plaisir.
Olivier My: Donc, c’est Julian Le Goff,
Julian Le Goff: Julian Le Goff, Société Coloc de chefs. Voilà.
Olivier My: Bah super, merci encore Julian.
Julian Le Goff: Merci à toi.
Olivier My: Et puis à la prochaine.
Julian Le Goff: À très bientôt, ciao !
Olivier My: Salut.