#15 Essensei – Entreprendre pendant la pandémie – Une aventure collective avec Pascal Poussard, Anne Gabrillagues et Christophe Addinquy

Description

Dans ce nouvel épisode inspirant de ‘Change and Chill’, Olivier My s’entretient avec Anne Gabrillagues, Christophe Addinquy, et Pascal Poussard, co-fondateurs d’Essensei.

Leur aventure est toute particulière car ils se sont lancés peu de temps après le confinement national. Découvrez comment ces trois entrepreneur.es ont transformé cette période d’incertitude extrême en une aventure collective et profondément humaine.

Pour les contacter : https://www.essensei.fr/contact
– Anne : https://www.linkedin.com/in/agabrillagues/
– Pascal : https://www.linkedin.com/in/pascalpoussard/
– Christophe : https://www.linkedin.com/in/addinquy/

Séquençage du podcast

[00:00:04]: Introduction et Présentations

[00:05:50]: Présentation des Invités

[00:09:53]: La Création d’Essensei

[00:18:17]: Refondations et Adaptation

[00:22:39]: Genèse et Valeurs Fondatrices

[00:33:29]: Le Choix du Nom “Essensei”

[00:40:02]: Décisions Collectives et Pacte d’Associés

[00:54:56]: Compagnonnage et Évolution de l’Équipe

[01:04:26]: Conflits et Résolution Constructive

[01:12:47]: Création de Lien en Toute Situation

[01:16:42]: Conclusion et Réflexions Personnelles

Idées Clés

Introduction et Présentations

Olivier My accueille chaleureusement ses invités Anne Gabrillagues, Christophe Addinquy et Pascal Poussard et introduit le thème du podcast : le changement. Chacun des invités partage ensuite leur vision personnelle du changement, soulignant sa continuité et ses surprises inhérentes.

Présentation des Invités

Chaque invité est chargé de présenter l’un des autres participants, mettant en avant les qualités et expériences de chacun. Anne détaille son admiration pour Christophe, Christophe souligne l’originalité de Pascal et Pascal met en avant l’ouverture et l’expertise d’Anne dans le domaine de l’agilité.

La Création d’Essensei

Olivier engage la discussion sur la création de leur société, Essensei. Les invités discutent du timing délicat de leur lancement en pleine pandémie de Covid-19. Ils partagent les défis qu’ils ont dû affronter, les incertitudes financières personnelles, et comment la complémentarité et le soutien mutuel ont joué un rôle clé dans leur survie en période de crise.

Refondations et Adaptation

La discussion se poursuit autour des stratégies adoptées pour s’ajuster aux circonstances imposées par la pandémie. Ils évoquent l’importance de ne pas avoir de plan B pour encourager l’engagement et de transformer la crise en opportunité pour revoir leur approche du travail et se recentrer sur leurs valeurs fondamentales.

Genèse et Valeurs Fondatrices

Christophe partage l’histoire de l’idée originale d’Essensei et comment son désir de travailler avec des amis a été le catalyseur. Le trio retrace comment ils se sont connectés autour de valeurs partagées et d’une vision collective avant de se concentrer sur des objectifs précis.

Le Choix du Nom “Essensei”

Les invités discutent du processus de choix du nom de leur entreprise, Essensei, et de ce qu’il représente pour eux. Ils expliquent la fusion des concepts d’essentiel et de sensei qui définit leur mission d’apporter du sens tout en mentorant leurs clients.

Décisions Collectives et Pacte d’Associés

Ce chapitre développe leurs réflexions collectives sur divers aspects de l’entreprise, tels que les décisions financières et la transparence des revenus. Ils décrivent également la construction de leur pacte d’associés, garantissant clarté et alignement à long terme.

Compagnonnage et Évolution de l’Équipe

Ils présentent l’évolution au sein de l’équipe avec l’arrivée de Christian, le premier salarié d’Essensei. Cette extension vient consolider leur équipe tout en restant fidèle à leurs valeurs collaboratives et transparentes.

Conflits et Résolution Constructive

Les intervenants relatent une situation de conflit marquante entre Pascal et Christophe, illustrant comment ils ont su transformer ce moment difficile en une avancée significative pour leur projet. Ce chapitre met en valeur leur capacité à générer des discussions constructives même en période de désaccord.

Création de Lien en Toute Situation

Ils expliquent comment ils préservent le lien essentiel entre associés malgré les défis. Leurs rencontres régulières et leur dynamisme relationnel sont présentées comme des éléments cruciaux pour maintenir l’harmonie et l’alignement au sein de l’équipe.

Conclusion et Réflexions Personnelles

Chacun des invités partage des réflexions personnelles sur leur parcours entrepreneurial, soulignant la confiance, la complémentarité et le respect mutuel comme des moteurs essentiels dans la traversée des changements. Le chapitre conclut avec des anecdotes légères posées à travers des questions surprises, fournissant une note humoristique et intime à la discussion.

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Olivier My: Bienvenue sur Change and Chill, le podcast où l’on parle de changement, simplement. Je suis Olivier My et avec mes invité.es, nous explorons comment le changement peut être une force positive dans nos vies. Des histoires inspirantes avec une touche de légèreté. Dans ce nouvel épisode, j’ai le plaisir d’accueillir Anne Gabrillagues, Christophe Addinquy et Pascal Poussard. Salut à tous les trois ! Comment ça va ?

 

Tout le monde: Bonjour Olivier, ça va bien.

 

Pascal Poussard: Ça va aussi ?

 

Olivier My: Suffisamment. On a bien mangé ensemble. L’occasion de reprendre quelques petits moments ensemble pour voir comment est ce que les années sont passées. On a beaucoup de mal à se voir.

 

Pascal Poussard: C’est pas facile ouais.

 

Olivier My: C’est pas facile, mais quand on y arrive, c’est quand même un moment très sympa. Donc merci d’être là. Là, vous êtes à la maison. Première fois que j’ai trois personnes en podcast et c’est très cool de vous avoir. Donc merci bien.

 

Pascal Poussard: Plaisir partagé.

 

Olivier My: Alors, comme vous le savez, le thème du podcast tourne autour du changement. Et donc, pour commencer, d’une manière très simple, je vais vous demander à chacun d’entre vous ce que ce terme là vous inspire. Anne, tu veux commencer ?

 

Anne Gabrillagues: Je peux. Le changement, pour moi, c’est quelque chose qui est continu. C’est un peu la vie, les choses qui sont immobiles elles ont un peu tendance à mourir, voire à être mortes. C’est quelque chose que parfois on subit, mais à titre perso, que j’essaie en tout cas d’accueillir, quitte à me préparer et à avoir des options et compagnie. Il y a un peu un conflit dans ma tête entre aimer être très préparée et compagnie et puis la nature un peu je dirais surprenante des changements. Alors savoir qu’en général ce qui se passe c’est pas vraiment ce que j’avais prévu, anticipé, planifié et organisé.

 

Olivier My: Ok, super. Tu passes la main à qui ?

 

Anne Gabrillagues: Et je passe la main à Pascal.

 

Pascal Poussard: Donc moi je vais être assez en accord avec Anne. Pour moi, le changement c’est effectivement quelque chose qui est dans la continuité. C’est en fait le monde qui s’offre à nous. Et en fait, il faut qu’on bouge avec. Donc on est beaucoup sur une évolution, sur quelque chose en fait un changement naturel sur lequel on va devoir aller. Et effectivement, si on s’oppose à ce changement là, si on se met à dire moi je veux rester, je ne veux pas changer, c’est probablement là qu’on va avoir un problème et qu’on va se buter sur quelque chose qui ne va pas aller.

 

Olivier My: Bah super. Christophe ?

 

Christophe Addinquy: Bah moi je vais faire une réponse un petit peu longue. Voilà.

 

Olivier My: Ça a déjà commencé !

 

Christophe Addinquy: Ça a déjà commencé. Alors moi je suis un peu un boulimique de la connaissance pour ceux qui ne me connaissent pas. J’adore écouter, lire, je lis beaucoup, mais la connaissance ne s’arrête pas là. Pour moi, il y a un triptyque, il y a absorber, digérer de l’information, différentes références, etc. Et derrière, ça induit de la réflexion. Voilà, ça résonne en nous, ça nous fait voir des choses de manière différente. Et ensuite, il y a l’action que cette connaissance et cette réflexion vont induire. Et finalement, pour moi, ce changement est justement induit par cette espèce de triptyque. Donc c’est plutôt quelque chose qui arrive sans qu’on le cherche, mais parce que il y a ce cercle d’acquisition de connaissances, de réflexions et d’actions qui finalement provoque cette manière de voir différente chez nous, qui permet aussi de nous accorder au monde qui bouge. La tarte à la crème, c’est de parler évidemment du covid et de ce que ça a pu induire.

 

Olivier My: Bah on va en parler effectivement.

 

Christophe Addinquy: On va en parler oui, je crois bien. Donc voilà, c’est pas quelque chose que tout cas moi je cherche sciemment, mais c’est quelque chose qui est induit finalement par la manière dont je fonctionne. On pourra peut-être parler tous les trois aussi du changement du point de vue d’Essenseï, parce que c’était aussi une source de réflexion. Je sais pas si tu veux qu’on l’aborde aussi.

 

Olivier My: On va l’aborder mais chaque chose en son temps. Parce que nous on se connaît, mais les personnes qui vont écouter cet épisode peut-être ne vous connaissent pas. Et vu que justement je crois que vous vous connaissez bien, ce que je vais vous proposer, c’est que Anne : est ce que tu peux présenter soit Christophe soit Pascal ?

 

Anne Gabrillagues: Alors je vais présenter Christophe. Donc Christophe, c’est quelqu’un que je connais depuis peut-être 2011 ou 2012. J’avoue que je ne sais plus trop. La première fois qu’on s’est vus en vrai, moi j’étais extrêmement impressionnée parce que déjà à l’époque, Christophe était connu pour ses notes de lecture. Et même si je lis moins que Christophe, je lis quand même pas mal. Et dans mes souvenirs, on avait eu une super conversation où on parlait d’agilité, de lecture, de plaisir, de pas mal de choses complètement imprévues. Comme quoi. Ensuite, on a eu une petite aventure tous les trois, dans un contexte plutôt associatif, communautaire, à savoir qu’on s’était tous les trois engagés dans l’organisation d’une conférence Agile qui a disparu depuis, qui s’appelait le Scrum Day. Donc on a aussi vécu plein d’aventures, des hauts, des bas, des surprises, des petites joies, des grands bonheurs. Et en fait, on a continué à se voir assez régulièrement avec le plus grand des plaisirs pour refaire le monde, pour échanger, pour discuter de tout et de rien, de sujets importants ou moins importants. Donc oui, ça fait quelques années qu’on se connait. Donc Christophe, moi je le connaissais en tant que lecteur avide, comme praticien plus qu’expérimenté et avec beaucoup de recul de l’agilité, avec un amour de la technique, une curiosité insatiable, une capacité à engranger et manipuler des quantités d’informations et à toujours réussir à en tirer l’essence, à avoir aussi souvent le mot juste et à attirer l’attention sur le concept qui est à retenir d’un volume d’infos colossal. Donc un esprit aiguisé. Et puis, pour les auditeurs du podcast qui n’ont jamais vu Christophe, sachez que Christophe pendant longtemps a été connu comme le coach aux chemises à fleurs.

 

Olivier My: Ben voilà, c’est un beau portrait. Ce que je vous propose, c’est qu’on va enchaîner. Christophe, est ce que tu veux présenter Pascal ou est ce que tu, vaut mieux présenter Pascal du coup ?

 

Christophe Addinquy: On va tourner, sinon ça va faire bizarre.

 

Pascal Poussard: Sinon ça fait bizarre, c’est vrai.

 

Christophe Addinquy: Alors Pascal, je le connais. Comme Anne l’a souligné, on était tous les trois au comité d’organisation du Scrum User Group français, qui était connu, ça remonte maintenant à presque dix ans. Finalement, une conférence qui s’appelait Le Scrum Day. Et donc on s’est connus là. Alors, Pascal, c’est un agiliste. Alors, comment je pourrais le qualifier ? En fait, il est un peu difficile à qualifier, Pascal, c’est quelqu’un d’inventif sur ses manières d’aborder les choses. Il a toujours la capacité de nous surprendre. En même temps, c’est quelqu’un qui a beaucoup de profondeur, de réflexion sur ces sujets. Donc c’est un cocktail assez curieux assez unique Pascal. En ce sens là, je connais pas mal de gens qui sont capables d’être créatifs, d’être joueurs, mais qui n’ont pas forcément beaucoup de profondeur dans leur réflexion, dans leur manière d’aborder nos savoirs être agile, etc. Puis des gens qui sont plus austères, qui ont plus de profondeur. C’est un petit peu moi ça si vous voulez le savoir. Mais Pascal, c’est la combinaison des deux. C’est donc quelqu’un de vraiment original. Voilà, c’est probablement une des raisons pour lesquelles j’ai cherché à m’associer à lui, je pense.

 

Olivier My: Super, Merci. Pascal, Je te laisse enchaîner.

 

Pascal Poussard: Eh ben à moi! Merci beaucoup! Donc pour parler un peu de Anne. Moi je la connais aussi depuis longtemps. Alors pareil, je ne sais plus les dates exactes en tête, mais je pense que c’est autour de 2008, quelque chose comme ça. Donc Anne, férue de technologie, très technique, qui part dans l’agilité, fait beaucoup de choses dans l’agilité. Donc moi j’ai un peu fait mes premiers pas avec elle aussi dans l’agilité. Quelqu’un qui est aussi très ouverte aux autres. Donc ceux qui connaissent Anne le savent. C’est quelqu’un qui est vraiment tournée vers les autres, qui prend soin des autres, qui a été manager beaucoup, donc capable de prendre en considération les besoins, les attentes des autres et beaucoup dans l’expérimentation notamment agile. Donc au début où ça se faisait quand même pas beaucoup énormément. Elle a été très très présente à essayer des choses présentes dans la communauté. Et puis maintenant elle fait le régulièrement le Tour de France des conférences agiles. Donc on la voit un peu partout sur plein de sujets. Donc beaucoup, beaucoup d’expertises, beaucoup de choses à apporter là-dessus. Et avant tout, pour moi, ce qui définit le plus Anne, c’est du lien dans la communauté et avec les autres.

 

Olivier My: Super! C’est très beau de vous voir vous dire ça. Moi je suis spectateur, mais effectivement c’est beau de vous voir tous les trois et c’est super pour cet épisode un peu spécial parce que avoir trois personnes c’est totalement différent. Et justement, comme tu l’évoquais Christophe, vous avez monté une boîte qui s’appelle donc Essensei. Je l’ai bien prononcé ! Et il s’avère que moi qui suis de plus en plus dans le monde de l’entrepreneuriat, j’échange souvent avec des gens qui me disent ouais, j’aimerais bien me lancer, mais c’est jamais le bon moment. Et je pense toujours à vous quand les gens me disent ça parce que justement, j’ai le souvenir que vous êtes les meilleurs et les champions du timing. Et le souvenir que j’avais, c’était que quand vous, vous vous êtes lancés en tant qu’entreprise, en tant que associés, justement, c’était la veille du Covid, si je me souviens bien.

 

Pascal Poussard: Alors c’est presque ça puisque c’était le lendemain du Covid. C’est-à-dire que le lendemain, on avait les statuts à déposer et que le confinement a été annoncé. Et du coup, notre coursier qui allait apporter au tribunal de commerce les statuts de la boîte n’a pas pu partir à cause du confinement. Donc on a dû le faire en ligne sur la procédure exceptionnelle. Donc c’était vraiment le lendemain, mais on était vraiment à 24 h près quoi.

 

Olivier My: Ok.

 

Anne Gabrillagues: Et plus précisément, on avait envoyé les dossiers au formaliste avec lequel on travaillait deux jours avant. Il y a eu l’annonce du Covid et quand on les a rappelés le lendemain de l’annonce en mode OK, mais on en est où ? On nous disait Ah bah en fait, il n’y aura plus de coursier. Donc tenez, on vous rend le dossier, débrouillez-vous.

 

Christophe Addinquy: D’ailleurs, je pense que si tu as des des poditeurs qui t’écoutent et qui ont besoin de conseils sur le timing, ils peuvent nous appeler. Je pense que notre expertise est vraiment reconnue sur.

 

Pascal Poussard: Pour refaire l’histoire, il se trouve que nous on s’est posé la question du timing et en fait on a réfléchi longtemps à savoir quel était le meilleur moment pour se lancer. Et on a eu cette réflexion pendant un bon moment. On a eu plusieurs mois où on s’est dit quel est le bon moment ? Il y avait des contextes personnels, professionnels qui ont fait qu’il fallait s’aligner, être sur le bon moment pour lancer nous notre aventure, on ne voulait pas le faire trop vite, on voulait prendre le temps de le faire correctement. Et puis à un moment, on s’est dit mais aussi par rapport au marché, par rapport au business, qu’est ce qui est le plus avantageux pour nous. Et on s’était dit début janvier c’est pas l’idéal, il y a les budgets qui ne sont pas encore là. On n’aura pas forcément des clients tout de suite. Puis on avait commencé à démarcher un certain nombre de sociétés qui nous ont dit Nous, sur ce créneau là, donc plutôt sur mars-avril, on va commencer à avoir des choses et on va être capable de vous accueillir et de travailler avec vous. Donc, on était en pleine confiance au moment où on s’est lancé et on s’est vraiment dit On a attendu longtemps pour avoir le bon timing et c’est à ce moment là que la réalité nous a un peu tapé. Ce côté changement subit où là on s’est dit bon, on avait un plan prévu, on avait notre parfait timing pour y aller. Finalement, ce n’est plus possible. On avait aussi tous nos clients qui nous ont dit On va bosser avec vous. Finalement, à la dernière minute, il y a eu des grands changements, on ne pourra plus. Et là, c’est vraiment tout a changé pour nous à ce moment-là.

 

Christophe Addinquy: Je pense que tu as le droit d’être honnête là-dessus Pascal. Le clown de l’équipe, ça a été un peu moi quand même, parce que chez mon employeur précédent, j’avais une activité commerciale et donc je connaissais un peu les cyclicité commerciales et donc je me suis pointé en bombant le torse auprès de Pascal et Anne, je leur ai dit Non mais moi je connais bien le cycle commercial, là c’est mars-avril, avant les gens ils se remettent des fêtes de nouvelle année, après ça commence à être l’été, les ponts de mai, etc. Donc s’il faut viser un créneau les gars, moi je connais, c’est mars-avril, voilà.

 

Olivier My: Bah tu as gagné hein !

 

Pascal Poussard: On a été solidaire dans cette décision, je tiens à le dire. Et on a tous regretté ensemble.

 

Christophe Addinquy: Voilà, ils m’en ont pas trop voulu. C’est assez sympa quand même.

 

Pascal Poussard: C’était difficile à prévoir quand même.

 

Olivier My: C’était assez difficile à prévoir et en même temps, vous êtes toujours vivants aujourd’hui, la société existe toujours et vous avez encore le sourire. Et c’est aussi pour ça que je trouvais intéressant de revenir sur votre histoire. Comment ça s’est passé ? Parce que probablement qu’il n’y a pas eu que des hauts, il y a aussi eu des bas et je trouve que le trajet peut être intéressant. Anne tu voulais dire quelque chose ?

 

Anne Gabrillagues: Pas particulièrement. Enfin, c’est plein de souvenirs effectivement. Et moi j’ai le souvenir d’avoir vu le discours de Macron qui annonçait le confinement et compagnie et mon cerveau s’est déconnecté en mode c’est pas possible, c’est un cauchemar, je dois dormir. Qu’est-ce qu’il se passe ? Et je me souviens très très bien que juste derrière, j’ai un peu contacté mes deux très chers associés en mode Ok, quelqu’un a une idée ?

 

Pascal Poussard: Comme on l’a vu un peu dans les présentations, on a des profils assez complémentaires. On ne réagit pas de la même manière, on ne pense pas tout à fait de la même manière. Et il se trouve que là on s’est un peu trouvés avec Christophe en se disant bon, on a dit qu’on se lançait, on va assumer jusqu’au bout et finalement on a ce confinement mais ça ne veut pas dire qu’on ne veut pas se lancer, qu’on ne croit pas en la boîte et qu’on va couler direct. On s’est même dit c’est un bon test pour voir si on a vraiment envie de travailler ensemble. On a vraiment envie de consolider un peu ce collectif. En face, on avait Anne qui est d’un naturel un peu plus sensible, en tout cas plus émotionnelle là-dessus. Et du coup, il a fallu qu’on la rassure un peu sur ces moments-là parce qu’on savait qu’on aurait trois, six mois, voire plus, où on n’aurait pas d’activité, où on se lance. Du coup, ça veut dire les revenus, c’est plus compliqué, l’activité, on ne sait pas ce qu’on fait, on se perd un peu dans cette identité. Donc on a été un petit peu pour la rassurer. Donc ça a été assez dur pour toi Anne je te laisserai le détailler de ton côté, mais nous on a essayé de prendre le pli inverse, en tout cas avec Christophe pour dire justement, on va se rassurer, on savait que tout ne serait pas parfait dès le début, on avait prévu que ce soit beaucoup mieux, mais finalement on savait qu’on pouvait avoir ce genre de cas, alors on n’avait pas imaginé ce cas un peu extrême, mais ça faisait partie des possibles.

 

Olivier My: Personne ne prévoit un truc comme ça en tous cas.

 

Pascal Poussard: Ouais c’était pas évident, mais on s’est dit que ça faisait partie des possibles. On a quand même envie d’y aller. On n’est pas parti pour se dire si on ne fait pas de chiffre d’affaires le premier mois, on arrête. Donc là, l’épreuve était un peu plus rude. Mais on était déjà un peu préparés à ça parce que moi j’avais déjà eu monté une boîte avant, donc je savais un peu ce que c’était que ce mouvement entrepreneurial, avec les risques qu’il pouvait y avoir. Là, on avait un peu plus de risques financiers que j’avais eu par le passé, donc c’était des choses à prendre en considération, mais qu’on avait déjà plus ou moins en tête.

 

Anne Gabrillagues: Et comme le disait Pascal, effectivement des trois, c’était moi la grande stressée. Et d’ailleurs je remercie tous les deux de m’avoir supportée pendant mes petits pics d’angoisse. J’étais stressée c’est pas que je croyais pas dans la boîte, pas dans notre capacité à faire quelque chose, à avoir une super aventure. C’est tout simplement parce que ça m’a vraiment confrontée à des choses qui sont importantes pour moi, à mes valeurs. À savoir qu’il y a un élément fondamental, c’est l’indépendance financière. Et là je me suis retrouvée alors effectivement, on n’avait pas prévu un démarrage avec un CA complètement génial dès le premier mois. On le savait, on s’était préparé pour, moi j’avais en toute transparence un certain volume d’économies. Par contre, je savais que ça ne pouvait durer qu’un temps. J’étale un peu ma vie perso, mais pour faire très simple, il y a quand même un moment où je me suis retrouvée à devoir demander à mon conjoint de prendre en charge plus que sa part dans les frais du couple. Et c’est ça en fait surtout qui m’a mise mal à l’aise, c’est ce risque de perte d’autonomie, d’indépendance. Donc ce n’est pas un problème du tout de confiance dans la qualité ou la solidité de notre projet. Dans la proposition de valeur qu’on avait, c’était vraiment, vraiment très très personnel. Et là encore merci les garçons de m’avoir supportée pendant que je stressais et que je vous partageais peut-être un peu trop mon stress.

 

Pascal Poussard: Supporter dans le bon sens du terme.

 

Christophe Addinquy: Cette période là. Je pense que moi j’aurais deux choses je pense essentielles à dire. La première, moi j’aime bien voir les choses sous l’angle de l’opportunité et aussi stressant qu’était ce premier confinement c’était, moi je le vois comme une opportunité d’effectivement d’affirmer le fait qu’on avait vraiment envie de faire ce qu’on voulait faire. C’est un peu attaquer l’Everest par la face Nord, mais ce moment un petit peu challengeant, on va le dire comme ça, je pense qu’on l’aurait eu de toute manière. Et à tout prendre, autant l’avoir dès le début. Donc pour ça, ça secoue un peu le panier et ça nous permet de voir ensemble et individuellement si effectivement on se sentait bien engagés dans l’aventure. Moi de mon côté, en fait, je ne voulais pas revenir en arrière une fois les choses engagées, même dès le premier jour. Je ne me disais pas tiens, si au bout de 30 jours, 60 jours, ça ne marche pas, il faut que je déclenche le plan B. Je n’ai jamais vraiment prévu de plan B en fait. La deuxième chose que ça m’inspire, c’est qu’en fait, je me suis aperçu que j’ai appris des choses, notamment chez mon employeur précédent. Comme je te le disais, j’ai eu une activité commerciale. J’étais directeur d’agence, donc je faisais de l’accompagnement de mes consultants plus une activité commerciale et mon directeur commercial en fait, il m’a appris à garder la tête froide. Parce qu’une activité commerciale, on ne s’en rend pas compte, mais c’est un truc assez compliqué. Les commerciaux, on aime bien ne pas les aimer, mais ils ont quand même un sacré boulot de chien parce qu’en fait, ils sont obligés de faire un boulot sur lequel ils ont zéro contrôle.

 

Christophe Addinquy: Ils n’ont pas le contrôle du timing, ils n’ont pas le contrôle des clients. Et donc tu as des périodes où rien ne mord, il ne se passe rien. Et là, mon directeur commercial me disait tout le temps bah écoute, prends les choses avec calme Christophe, s’il se passe rien, profites en pour préparer ta prospection etc. Et puis à un moment donné, ça va marcher. Effectivement, il y a des moments où les planètes s’alignaient, ça marchait bien. Donc finalement, j’ai appliqué un petit peu cette façon de vivre. Au moment du covid, et c’est ce que j’ai partagé à Pascal et Anne quand ça a commencé. Moi je leur ai dit surtout le truc important c’est d’appeler personne. On va surtout pas appeler des gens, des prospects potentiels qui sont hyper stressés et on va rajouter du stress dessus en les appelant parce que dans trois mois, quand les choses iront mieux, on va les appeler et C’est vous qui m’avez appelé là au moment où c’était pas le bon moment. Donc on a passé trois semaines tranquilles chez nous, enfin plus ou moins tranquilles en fonction de notre naturel on va dire Anne, mais à réfléchir à ce qu’on allait faire quand les choses allaient se décanter, quand la poussière est un petit peu retombée. Mais on a commencé par rien faire.

 

Olivier My: J’aime bien la manière dont tu l’amènes, parce que ça fait résonner deux choses chez moi, c’est que un vous avez eu cette capacité à retourner la situation comme étant une opportunité ce que tu disais Pascal, c’est qu’en fait vous avez changé un peu l’objectif initial. Oui, vous montez une boîte, forcément, on veut qu’elle prospère. Il s’avère que le démarrage est plus difficile que prévu et vous focalisez ça sur l’expérience collective et une manière de vous confirmer que lorsque vous êtes associés ensemble, ce n’est pas pareil que simplement être collègues ou amis. Au moins, vous savez que ça marche ou ça ne marche pas. Et le deuxième aspect que je trouve à la fois courageux et en fait assez honorable, c’est que vous n’avez pas fait transpirer votre propre stress sur les autres. Parce que au final. Alors, Anne, parce que là vous ne le voyez pas, mais il y a des petits clins d’oeil complices qui se font dans la salle. Mais de ce que j’entendais de Christophe, c’est que effectivement, il y a plusieurs manières de se comporter lorsqu’on est sous stress de cette manière là, soit justement on tape à toutes les portes, et justement parce qu’on est en galère, on emmène un peu les gens avec nous. Là, vous, au contraire, vous êtes restés chez vous, au sens littéral du terme d’ailleurs, et vous avez essayé de rester le plus paisible chez vous pour ensuite aller vers les gens lorsque c’est nécessaire. Et je trouve que c’est assez honorable dans ce sens là.

 

Pascal Poussard: C’est exactement ça. Je rebondis un peu sur ce que disait Christophe. Pour te paraphraser un petit peu Christophe, mais il y a vraiment trois éléments qui ressortent. Le premier, c’est effectivement cette épreuve du feu où on se dit là on est confronté directement à une situation, tu dis ça aurait pu finir par arriver. Pas forcément. On aurait pu ne pas être confronté à ça. Et il y a des boîtes qui explosent comme ça au premier dysfonctionnement, etc. Là, on l’a eu très tôt, On s’est dit à ce moment là OK, on a les premières vraies décisions, les premières turbulences, comment on réagit. Et effectivement, comme tu le dis derrière, on s’est retourné pour dire en fait, on va consolider le collectif et on va être ensemble. Deuxième truc qu’a dit Christophe, et je pense que c’est aussi intéressant de le rappeler parce qu’on avait plus ou moins la même chose en tête mais pas forcément formalisé. Il a fallu peut-être un peu plus de recul en tout cas pour certains c’est le côté pas de plan B. Et le fait de ne pas avoir de plan B, ça permet de tenir sur un changement et on est un peu sur le sentiment d’urgence où on dit en fait on n’a qu’une option, c’est celle-là.

 

Pascal Poussard: Parce que si on commence à se dire on a plusieurs options, en fait, on est déjà un peu en train d’abandonner. Et là, vraiment, le fait de se dire on n’a pas d’autres options, c’est vraiment ce qu’on veut, parce qu’on l’a réfléchi avant, parce qu’on y va sereinement bah ça nous a permis de dire oui, c’est ça qu’on veut construire. On a ce collectif, on a des turbulences qui n’étaient pas forcément prévues, mais c’est ce qui va enrichir un petit peu notre projet, consolider et faire que ça va durer peut-être encore plus longtemps. Et après, effectivement, sur le côté supporter, on est complètement dans ce collectif qu’on veut construire. L’idée c’est pas de se stresser les uns les autres et d’aller stresser effectivement le marché et de mettre en péril. D’avoir cette vision un peu plus moyen long terme et de se dire très bien comment on veut construire ce collectif dans la durée. Aujourd’hui, ça ne marche pas. Gardons un peu la tête froide autant qu’on peut en tout cas pour aller préparer la suite.

 

Anne Gabrillagues: Et je confirme, en tant que grande stressée de l’équipe, surtout sur cette phase, je l’ai déjà dit, j’ai jamais eu le moindre doute en fait sur la valeur de ce qu’on essayait de construire. Sur le fait qu’on avait vraiment un projet d’entreprise qui faisait sens, qui nous parlait, dans lequel on était engagés. Moi c’était vraiment juste un questionnement que j’avais sur ma capacité à en gros à tenir dans ma tanière jusqu’au moment où on allait pouvoir, mais en fait ressortir, re-chercher des clients, re-chercher du boulot. C’était vraiment cette notion d’endurance qui me perturbait. Ça fait longtemps qu’on parlait de ce projet. C’est le résultat de On peut même dire d’années d’échanges, de discussions. Ce n’est pas une idée qu’on a eue comme ça, juste parce qu’on a vu une opportunité marché. La société, ça correspond vraiment à ce qu’on veut faire, à une aventure qu’on a envie de vivre ensemble et on se connaît suffisamment pour vraiment qu’il y ait cet ADN commun en fait. C’est nous, c’est ce qu’on veut construire ensemble. Ce n’est pas un truc fragile, ce n’est pas juste une opportunité de se faire de l’argent, ce n’est pas ça. Bon maintenant, effectivement, à titre perso, je me serais bien passée de la phase covid et compagnie, mais au final, on a survécu. Les choses se sont débloquées et en fait quand le marché a retrouvé un niveau d’activité acceptable, en fait ça nous a aussi prouvé que nous, notre proposition de valeur, elle faisait sens, que notre projet d’entreprise faisait sens. Et c’était même la plus belle des confirmations au moment où tout redémarrait, nous aussi on a bien redémarré, ce qui veut dire que c’est n mois de sous activité subis ont pas plus que ça entravés la capacité de l’équipe en fait à faire des choses impactantes.

 

Olivier My: Et je trouve que c’est la beauté de votre histoire et je pense que ça a aussi consolidé vos liens parce que c’est souvent dans la galère qu’on se rend compte qui sont nos vrais amis. Et justement Anne, tu m’aides à faire la transition. C’est que là on parle du moment un peu choc qui était un peu difficile, comment vous l’avez vécu. Mais j’aimerais bien qu’on remonte un peu le temps et que vous m’expliquiez l’idée. Elle vient d’où ? Pourquoi ? Comment ? Et justement ce qui s’est passé. Vous vous souvenez un peu de ça ?

 

Anne Gabrillagues: Oh que oui! Le tout début de l’histoire et je vais tout dévoiler, c’est qu’en fait tout est de la faute de Christophe.

 

Pascal Poussard: On peut dire grâce à Christophe aussi.

 

Anne Gabrillagues: Mais c’est plus marrant si on parle de faute.

 

Christophe Addinquy: Je suis un peu le fautif alors je vais commencer le tour de table sur celle-là effectivement. Bon, je l’ai un peu dévoilé. Moi je me questionne beaucoup, j’aime bien réfléchir etc. Et je suis un peu l’ancien de l’équipe. Enfin un peu, je suis nettement l’ancien de l’équipe. J’arrive dans une tranche d’âge où finalement on finit par se dire tiens mais la retraite, elle est dans un certain temps qui n’est pas forcément si éloigné que ça. Et ça a été le début de ma réflexion. Ça peut paraître un petit peu bizarre, mais puisqu’on a dit qu’on dévoilait tout, on dévoile tout. Ma réflexion à titre personnel a été de me dire Bah depuis des années que je travaille dans ce domaine là. De temps en temps, je me pose cette question de me dire ah bah tiens, ça serait bien si j’avais ma boite, je ferais telle chose, je ferais telle chose. Et puis quand on est dans la dernière ligne droite, en tout cas moi je me suis dit je n’ai pas envie d’arriver justement au moment de la retraite en ayant des regrets, en me disant ah bah j’aurais peut-être dû essayer, j’aurais peut être dû le faire. Et là j’ai eu deux réflexions. La première c’était de me dire bah à un moment donné, faut y aller. Il ne faut pas avoir de regrets. Il faut y aller. Mais c’était corrélé aussi à une autre réflexion qui était de me dire je n’y vais pas n’importe comment. Si j’y vais déjà, c’est pas une activité d’indépendant que je cherche et je veux le faire avec des gens avec qui j’ai envie de travailler. J’ai envie de le faire avec des amis. Et en fait là, ça m’a paru personnellement une évidence qu’il fallait que ça soit Pascal et Anne et que si c’était pas Pascal et Anne, je ne me voyais pas partir dans cette aventure justement.

 

Olivier My: Et donc, comment est ce que tu en es arrivé à avoir cette première conversation ? Parce-ce que donc tu réfléchis de ton côté. Il y a ces choix qui sont un peu personnels. Et à un moment donné où tu réunis ces deux personnes, et puis tu leur en parle ?

 

Christophe Addinquy: Je les ai invité au resto, Je leur ai dit globalement tiens, si on se faisait un resto ensemble ? Sans leur dévoiler du tout pourquoi.

 

Olivier My: Vous vous rappelez tous les deux ?

 

Pascal Poussard: Absolument, oui.

 

Anne Gabrillagues: Parfaitement oui.

 

Christophe Addinquy: Et je vais laisser embrayer dessus qui raconte un petit peu ce moment de l’histoire, de leur point de vue peut-être.

 

Pascal Poussard: Donc effectivement. Donc un petit resto à la Défense où on y va sans se méfier puisque on le croise quand même régulièrement cet énergumène et c’est toujours un plaisir de le voir. On se retrouve du coup à table et là il commence à nous parler un petit peu de ce projet là. Alors il l’a vendu un peu différemment à ce moment-là, il ne parlait pas encore de retraite, il n’y avait pas la réforme et tout ça, donc ce n’était pas encore la préoccupation principale. Mais il nous a dit effectivement, j’ai envie de travailler avec des personnes que j’estime et de ne pas être obligé de faire ce qu’on m’ordonne de faire, mais plutôt de me sentir libre et de faire ce que j’ai envie de faire. Moi personnellement en tout cas ma première réaction, c’est déjà une fierté. Parce que dire qu’on a envie de bosser avec toi et qu’on t’estime et on pense que tu fais les choses correctement c’est toujours agréable. Donc déjà ce premier truc en plus, c’était un sentiment partagé. Donc on se dit oui effectivement ça colle bien et on pourrait faire quelque chose. Je pense aussi moi ce qui a résonné, c’est ce qui n’était pas forcément évident dans ce que tu disais Christophe toi, c’est ce côté profils complémentaires où on se dit effectivement on n’est pas tous pareils, donc on va pouvoir être complémentaires dans notre activité, dans nos visions et s’enrichir les uns les autres. Donc c’est à la fois on travaille avec des gens qu’on apprécie, avec qui on est alignés en termes de mindset, mais aussi des gens qui vont pouvoir être bons sur d’autres choses, nous alimenter et que nous, on va pouvoir alimenter aussi. Donc vraiment un collectif effectivement, qui va être un peu puissant. Après moi je me souviens très bien de ce moment là, moi j’ai dit à Christophe l’idée est bonne mais c’est pas du tout le moment pour moi. Donc tu remballes ton truc, moi j’ai des engagements, j’ai des choses à faire etc. Donc bah désolé mais pas maintenant quoi.

 

Olivier My: Déjà une question de timing à l’époque.

 

Pascal Poussard: Et déjà une question de timing parce-qu’on réfléchit énormément au timing mine de rien. Et là, Christophe, je pense qu’il y a eu aussi la bonne attitude, c’est de dire en fait c’est pas une question de tout de suite, c’est une question de moyen long terme. Donc on était déjà en train de se projeter sur quelque chose et il a dit On attend autant de temps qu’il faut quand c’est le bon moment, quand c’est aligné. Par contre, mûrissez un peu l’idée. Si ça vous tente, on trouvera un moment pour le faire. Et ça aussi, ça m’a séduit et ça m’a embarqué. Le fait de se dire on n’est pas précipité sur quelque chose et il faut signer pour le mois prochain, sinon ça s’envole. C’est plutôt une vraie construction dans la durée et de se dire à quel moment on le fait, mais on s’aligne pour que ce soit possible.

 

Olivier My: Ok. Anne ?

 

Anne Gabrillagues: Je me souviens aussi très très bien de cette conversation et effectivement moi je m’y attendais, mais alors absolument pas. Et comme Pascal, je me suis sentie extrêmement touchée, extrêmement flattée. J’avoue qu’à un moment je n’ai même pas compris en mode OK, soit, j’ai peut-être un petit syndrome de l’imposteur, ça c’est pas complètement impossible. Donc j’ai été très touchée et très émue. Maintenant, les émotions, ça prend pas mal de place chez moi et en fait ça m’a ouvert des options, à savoir que Pascal l’a dit, lui, il avait déjà eu une aventure entrepreneuriale, moi pas. J’ai toujours vécu grosso modo que dans le salariat, ça faisait un moment que je tournais un peu en rond dans la société où j’étais et où effectivement je subissais pas mal de choses en termes de types de missions, de relations avec les commerciaux qui ne se passaient pas forcément très bien. Et en fait, ça m’a vraiment ouvert les yeux en mode bah il y a d’autres modes qui sont possibles. Alors intellectuellement, je le savais, mais je m’étais juste jamais projetée. Donc ça a déclenché chez moi une intense phase de réflexion en mode OK, ça ouvre des perspectives.

 

Anne Gabrillagues: Et là encore, le fait qu’il y ait eu zéro pression en mode je veux faire ça maintenant, ni rien, ça a clairement contribué à me mettre en confiance. Je me suis sentie aussi respectée dans mes propres process de réflexion, dans ma façon de voir les choses. Or, je n’étais pas du tout étonnée en connaissant Pascal et Christophe. Mais la simple démarche d’honnêteté, de pas de pression sur le temps, le fait d’être en même temps extrêmement pragmatique, à savoir c’est pas juste un coup à faire, c’est une vraie aventure humaine qu’on veut construire ensemble et on s’inscrit dans un temps long et il faut qu’on prenne le temps de s’assurer qu’on a des fondations un minimum solides. Sans pour autant procrastiner à outrance. Ça fait partie de la dynamique que j’apprécie parce que c’est comme ça que j’aime fonctionner en fait. Donc oui, événement très marquant. Grosse surprise parce que je m’attendais pas du tout à ça. Dans mes souvenirs, Christophe a même dit J’ai quelque chose d’important à vous partager. Ou un truc dans le genre. Et je m’attendais à ce qu’il me parle de son nouveau livre de l’année ou je ne sais pas quoi.

 

Olivier My: C’est un évènement pour lui ça ?

 

Anne Gabrillagues: Le livre de l’année. Oh oui !

 

Olivier My: Ah oui!

 

Christophe Addinquy: J’ai aussi un livre de la décennie à chaque dix ans.

 

Olivier My: Mais justement, la question que je me pose, c’est que ça arrive qu’il y ait des gens qui nous réunissent et qui nous disent voilà, j’ai une grande idée. Comment est ce que vous, vous avez appréhendé le partage de cette information qui vous a dit C’est un truc qui est vraiment sérieux.

 

Pascal Poussard: Bon, Christophe, on le sait, il est toujours sérieux.

 

Pascal Poussard: Même quand il essaie de déconner, il est sérieux. Donc on n’a pas eu de doute sur l’intention. Et puis il l’a dit quand il nous a partagé les choses, il a dit avec beaucoup d’authenticité. Donc en fait, on ne doutait pas à aucun moment du fait qu’il ait vraiment projeté ça sérieusement.

 

Olivier My: Ce n’était pas une idée en l’air, quoi.

 

Pascal Poussard: Ce n’était pas du tout une idée en l’air. Et ça, je pense qu’on n’y a jamais pensé une seconde. On savait que c’était quelque chose de sérieux, de solide, de réfléchi de son côté. Et en plus, quelque chose qui nous séduisait en tous cas moi qui me séduisait. Qui faisait écho. Qui avait vraiment ce collectif qu’on pouvait construire. On voyait où c’était. Après, il y avait un autre pendant aussi, c’est qu’on s’est pas retrouvé tout de suite autour d’une idée à dire voilà ce qu’on veut faire et comment on va le faire. On s’est dit d’abord l’important c’est nous, c’est ce collectif. On va rester un petit peu dans nos mindsets et dans nos cœur de métier, mais on se laisse la liberté peut-être de construire autre chose ensemble. Et en fait on s’est pas posé sur du comment, on s’est posé sur du pourquoi et ce qui a permis de pas se poser la question de qu’est ce qu’on va déployer derrière ? Quels sont nos clients, etc. Ça, c’était une question annexe. D’abord, c’était pourquoi on veut le faire et pourquoi c’est nous.

 

Anne Gabrillagues: Et je confirme, c’était vraiment cette notion de construire quelque chose ensemble, quelque chose qui correspond à nos systèmes de valeurs, quelque chose dans lequel on se reconnaît à titre individuel avec nos particularités, mais aussi quelque chose où finalement nos personnalités, bien que très différentes en fait, elles sont aussi à la croisée des chemins et c’est l’essence même de la société. C’est à la fois ce qui nous réunit et nos différences propres. Et dans le respect justement de ces caractéristiques. Alors ça fait peut-être un peu perché philosophique ce que je suis en train d’essayer de partager. Mais comme je le disais, ce n’était pas. Enfin, Christophe n’a pas dégainé un business plan avec une liste de prospects en mode là on a un coup à jouer, là tout de suite maintenant, c’était vraiment on a envie de vivre un truc ensemble. On sait que d’un point de vue professionnel, on est sur des métiers, on est coach agile quoi. Donc on avait un terrain de jeu commun déjà qui avait contribué à nous rapprocher, mais on ne s’est jamais dit qu’on pouvait faire que ça et ce n’était pas le but.

 

Christophe Addinquy: En fait, moi dans l’idée de départ était vraiment simple, c’était vraiment de bosser avec des amis, réellement. Pour être franc, cette complémentarité dont parle Pascal, moi j’ai découvert plus tôt, plus tard si je puis dire, même peut-être relativement tard, mais peu importe. Mais ça n’a pas guidé les choses c’était plutôt une réflexion avec les tripes, me dire tiens, faut que ça soit avec Anne et Pascal. Et puis il y a eu ce deuxième effet dont Pascal a parlé, qui était de dire OK, mais pas maintenant. Et en réalité, ça a été aussi à nouveau une opportunité. Parce que, en fait, derrière cette réflexion de travailler ensemble, on ne l’a pas dégainé tout de suite le qu’est ce qu’on voulait faire ensemble. On s’est, on a commencé par se dire ok, ensemble c’est cool. D’ailleurs, j’ai appris ultérieurement qu’il y a une boîte dans la Silicon Valley qui s’est créée autour de ce concept là, qui est IDEO technology. IDEO technology quand ils ont monté la boîte, c’est qu’ils voulaient bosser entre potes, mais ils n’avaient pas idée de ce qu’ils allaient faire ensemble au départ. Finalement, à posteriori, c’est assez rassurant de voir qu’une boîte qui a autant de succès que IDEO Technology puisse partir sur des bases comme ça. Et donc, finalement, il nous a offert ça, Pascal. Il nous a offert ce temps pour se dire OK, maintenant qu’on sait qu’on a envie de le faire ensemble, quel sens on a envie d’y donner. Et c’est d’ailleurs lui qui a impulsé cette réflexion au départ. Utilisons ce temps-là pour voir justement quelle orientation, quel sens on veut donner à notre entreprise.

 

Olivier My: Ça me fait penser à deux choses. Parce que la beauté de ce morceau d’histoire que vous nous racontez, c’est que l’étincelle du départ, ça a été simplement une conviction et un rêve. Mais quelque chose qui est finalement suffisamment flou pour qu’on puisse y mettre ce qu’on veut. Et au final, vous avez eu la conversation qui simplement a connecté des gens ensemble. Et c’est le démarrage. Mais ce que j’aime bien dans cette histoire, c’est vraiment la dimension où vous n’aviez pas tout planifié. Tout n’était pas rationnel. Derrière, il y a une dimension finalement très émotionnelle et très humaine pour démarrer un projet. C’est à dire que parce qu’on le sait, après que vous allez réfléchir au timing et on sait le résultat que ça a donné. Mais au-delà de ça, là, on sent quand même que c’est ensemble, on veut faire quelque chose, on ne sait pas quoi. Et je vais juste rappeler à deux personnes d’entre-vous que moi aussi j’ai participé à l’organisation d’un événement avec vous deux. Alors Christophe n’était plus là, je crois, à cette époque, parce que nous on s’était croisé plus ailleurs et on a eu le même problème. Et c’est là que je trouve que c’est beau, c’est que des fois ça ne suffit pas. C’est à dire que le souvenir que j’en ai, c’est que nous on a vécu une expérience et on a voulu remonter quelque chose et on savait que c’était avec ces gens qu’on voulait le faire. Et je me rappelle qu’on a eu plusieurs moments où on en a parlé, mais on a jamais réussi à trouver le quoi en fait, qu’on voulait faire et aujourd’hui on voit ce que ça a donné. Mais je trouve ça intéressant de se dire que bah des fois justement ça ne part de rien et qu’après vous avez fait le cheminement ensemble et que voilà, vous avez pu éclore à votre manière.

 

Pascal Poussard: Pour rebondir un petit peu là-dessus, parce que tu mets le doigt sur effectivement, toute l’équipe qu’on avait autour de l’organisation du Scrum Day 2015, je pense qu’une des clés, c’est un peu ce qu’on a dit tout à l’heure, c’est cette histoire de plan B, c’est à dire qu’en fait le Scrum Day, c’était une activité qu’on avait tous en parallèle d’autres choses et du coup tout le monde avait un peu ses projets pour la suite, plein de choses à faire, etc. Là, quand on s’est posé dire ben en fait ce sera notre activité principale et on va vraiment se projeter là dedans et ça va être un petit peu notre vision d’avenir on n’avait pas ce plan B là. Donc on se projetait pleinement là dedans et on avait envie d’embrasser ce changement. Quand on est dans un cas où on était embarqué sur cette organisation d’événements, on était toujours un peu dans un plan B, voire plan C. Et ce qui fait qu’on a du mal à embarquer les gens. Alors après, ça peut devenir une préoccupation principale, même si ce n’est pas notre activité principale mais en tout cas, je pense que ce qui a pu manquer en tout cas avec le recul que j’en ai aujourd’hui, pour moi, c’est ce côté là de se dire en fait, on veut tous continuer dans cette direction et on a tous cette préoccupation ensemble. Là où de ce que j’en connais, après, on croise encore très souvent toutes les bonnes personnes qui faisaient partie de ce collectif, qui sont tous partis dans des directions très intéressantes mais assez différentes, qui font que on a moins un collectif maintenant, mais des gens très bien un peu partout quoi.

 

Olivier My: C’est vrai que un élément qui me paraît important aussi dans votre histoire, c’est que vous étiez trois. Nous à l’époque, on était quoi dix, quinze?

 

Pascal Poussard: Ouais on était un peu plus de dix ouais.

 

Olivier My: Et je pense qu’il y a un moment donné où le nombre a une importance pour prendre des décisions, pour effectivement avancer ensemble et créer un objectif commun qui est cohérent, Anne tu en penses quoi ?

 

Anne Gabrillagues: S’aligner à quinze c’est forcément beaucoup plus compliqué que s’aligner à trois. Je rejoins Pascal sur le côté on n’avait pas de plan B. Pour rebondir sur le côté organisation d’événements, moi typiquement je continue à m’investir et j’ai trouvé un plan B. Donc c’est quelque chose qui est important pour moi. Effectivement, le côté communauté, partage et ainsi de suite. Et dès 2016, j’avais trouvé mon plan B dans lequel je suis encore aujourd’hui et dans lequel je continue à m’éclater. Et cette question de plan B, je rejoins Pascal, on ne se l’était pas posé, ça a été vraiment OK, go, allons y. Et je ne regrette pas du tout, même si après effectivement, je me suis posée énormément de questions en mode Est-ce que quand même je n’aurais pas fait une bêtise ? Non non, ce n’est pas une bêtise. De toute façon je continue. Je n’ai pas le choix. Puis de toute façon j’ai deux personnes géniales qui m’épaulent et qui me secouent régulièrement quand j’essaie de rentrer dans ma taupinière.

 

Olivier My: Et justement, juste en une phrase pour chacun d’entre-vous, quand vous êtes au restaurant, vous vous levez, vous allez payer l’addition. Vous arrivez au moment où les chemins se séparent. Est ce que vous vous rappelez en fait un petit peu de ce qui vous est resté en tête de ce moment là ?

 

Pascal Poussard: Alors moi, je peux prendre la parole en premier. C’est que je me souviens absolument pas. C’est non, mais c’est une espèce de confusion en fait, parce que c’est là où on a un peu effectivement percuté sur la proposition. On arrive en n’ayant pas du tout conscience que ça va être ça. Je pense que Christophe, lui, il va avoir un ressenti différent parce que lui était le seul qui savait exactement ce qu’il allait pouvoir dire. Mais en fait on cogite énormément. Et donc en fait c’est à la fois des émotions, des réflexions, des projections et aussi des contraintes actuelles qui font mais comment ça va rentrer dans un avenir plus ou moins proche. Et en fait c’est toute cette confusion là avec laquelle on rentre. Donc pour moi, sur le trajet, c’est extrêmement confus et c’est après, dans les semaines, mois / années qui suivent qu’on va mûrir un peu le truc et se dire ah ok, je vois comment ça va s’agencer, je vois ce qu’on peut faire. Et oui, je consolide cette conviction que c’est la bonne idée.

 

Anne Gabrillagues: Moi, de mon côté, ça a été en fait une myriade d’options. Effectivement. Déjà une grosse charge émotionnelle, je m’y attendais pas du tout et waouh! Et derrière une myriade d’options, y compris des options que j’avais jamais eu l’idée de commencer à explorer. Et un peu comme Pascal quoi. Pas mal de flou, pas de décision arrêtée, pas de conviction à date, je suis plutôt partie dans une démarche d’évaluation de toutes les options, des impacts de ce que ça pouvait tirer. Et puis en me posant à la fois des questions extrêmement terre à terre et qui étaient beaucoup trop tôt que je me pose, mais on ne se refait pas. Et derrière réfléchir un peu, enfin prendre un peu de recul et me reposer moi la question de ok, mais finalement qu’est ce que je veux ? Pourquoi est ce que ça me parle ? Pourquoi ça me touche comme ça ? Je me suis aperçue en fait qu’il y avait un énorme écho que je n’avais pas été capable de formuler. Donc oui, beaucoup de confusion. Après, mon temps de trajet n’était pas énorme énorme donc. Et je sais que par contre, quand je suis rentrée chez moi, j’en ai absolument pas parlé à mon conjoint. Je l’ai vraiment gardé pour moi. J’en ai parlé à personne, peut-être à toi Pascal et encore même pas.

 

Pascal Poussard: On était ensemble.

 

Olivier My: En vrai ouais.

 

Anne Gabrillagues: Mais j’ai vraiment eu besoin de ce temps d’analyse, presque de digestion avant d’être capable de poser en fait des mots. Donc oui, état de confusion aussi. Cerveau en ébullition.

 

Christophe Addinquy: Alors moi c’est forcément un peu différent.

 

Olivier My: Tu venais avec l’intention initiale, donc c’est intéressant d’avoir le recul après.

 

Christophe Addinquy: Je n’ai que l’intention initiale. Alors moi j’avais bon espoir que Pascal et Anne disent oui. Ça fait probablement partie de mes petits talents parce que, en tant que manager, j’ai fait beaucoup, beaucoup de recrutement. Généralement, quand j’ai envie d’avoir des gens, j’arrive à les avoir. C’est assez rare qu’on me dise non.

 

Olivier My: T’es comme ça toi.

 

Christophe Addinquy: Voilà, j’ai peut être qu’un seul talent et c’est celui-là mais.

 

Olivier My: En plus des chemises quand même.

 

Christophe Addinquy: Oui, mais ça c’est le créateur des chemises qui a le talent. Moi je passe juste à la caisse.

 

Olivier My: Tu es le modèle.

 

Christophe Addinquy: Dans le cas présent, évidemment, les enjeux étaient plus élevés que d’habitude. Donc tu es un petit peu plus stressé par rapport à la réponse qu’allaient me donner Pascal et Anne.

 

Olivier My: Tu avais un sentiment de stress quand tu y es allé ?

 

Christophe Addinquy: Je suis toujours un peu stressé de toute façon, donc c’est un peu mon naturel. Voilà. Donc Pascal a su, comme il sait bien le faire, me prendre un peu à rebrousse-poil en me disant Oui, et il y a telle chose. Et je me suis dit ah mince, il a raison, je ne l’avais pas vu venir, c’était se donner une raison d’être. Donc en ressortant, moi j’avais plutôt une espèce de vision check-list. Je me suis dit bon c’est bon, la première case, j’ai réussi à la cocher. Maintenant, il y en a une deuxième qui se présente si on veut effectivement avoir cette aventure, il n’y a aucun doute sur le fait que j’ai envie de l’avoir. Donc je me suis dit bon, il faut que je commence à y réfléchir et que la prochaine fois qu’on se revoit, que j’ai des choses à mettre sur la table. J’étais déjà, je me projetais déjà sur l’étape suivante sur laquelle Pascal a un peu pris la barre en fait. Et ça, c’était cool que effectivement, cette barre, on la partage. Je l’ai tenue dans la première heure et puis ensuite Pascal l’a prise de manière très naturelle.

 

Pascal Poussard: Ce qui permettait aussi de confirmer que ça pouvait être une bonne idée de travailler ensemble, parce que à la fois, moi j’ai pu prendre la barre effectivement sur ce moment-là, mais aussi Christophe a su la donner assez vite. Il aurait pu se dire c’est mon idée, c’est mon projet, donc c’est moi qui décide et en fait pas du tout. C’était vraiment une invitation complètement ouverte à dire Bah construisons ça ensemble.

 

Olivier My: Et c’est marrant, ça veut dire que toi Christophe, tu avais coché ta case, c’est bon, j’ai réussi à avoir les personnes que je voulais et puis ensuite ben on va construire le chemin. Tu rentres, tu dis voilà, c’est bon, j’ai fait mon premier pas.

 

Christophe Addinquy: Alors c’est ça. Après, si on veut prendre un peu de recul, le côté un petit peu marrant, c’est le moment de citer le célèbre Helmuth von Moltke et de dire.

 

Olivier My: On va le citer qu’une fois, je crois.

 

Christophe Addinquy: On va le citer qu’une fois parce que son nom est imprononçable, c’est « Aucun plan ne résiste au contact avec l’ennemi. » Et c’est là qu’on a vu qu’effectivement, c’est quoi, deux ans ? Je ne sais plus combien de temps.

 

Pascal Poussard: Je crois que c’est deux ans ouais.

 

Anne Gabrillagues: Deux ans ouais.

 

Christophe Addinquy: À préparer et à mûrir des plans, etc. ont complètement changé du jour au lendemain. Non seulement ça a changé du jour au lendemain parce qu’effectivement on connait un peu le cataclysme qui est passé par là, mais en fait, notre façon de le voir, je dirais, dès fin 2020 et plus en 2021, on a commencé à voir finalement cette aventure de manière différente. Tu vois, tu parlais de changement tout au début et en fait assez rapidement, on s’est fait cette réflexion de se dire parce que tu vois, en 2020, on était en mode survie. 2021, on était déjà sorti quand même de ce mode survie et on a commencé à se dire tiens, comment on pourrait faire pour que Essensei chaque année ne ressemble pas à la précédente, mais soit une progression et qu’on ait une histoire à raconter, qu’on soit capable de dire 2020 c’était ça, 2021, c’était ça, etc. D’ailleurs Pascal, on a même fait un jeu de cartes de ça. Mais voilà. Et du coup, tu vois, ce n’était pas du tout une réflexion qu’on s’était faite pendant ces deux premières années qui étaient plus orientées sur le pourquoi de cette boîte, etc. Et finalement, une fois qu’on était dedans, qu’on a pris ce cataclysme, on a vu les choses un petit peu différemment. On a gardé cette idée du sens, mais on est plus parti sur une idée de progression, d’histoire à raconter sans forcément beaucoup se stresser, à se dire mais dans T+ deux ans T+ trois ans, qu’est ce qu’on sera ? On était plus à se dire tiens, qu’est ce qu’on va construire d’un petit peu différent, d’un petit peu mieux l’année prochaine ? Tu vois qu’un mindset différent finalement de ce temps de préparation.

 

Olivier My: Et justement là, le moment où tu leur proposes, les invite à ce nouveau projet, c’était quand ?L’année c’est quoi ? C’est 2018 ? 2019 ?

 

Anne Gabrillagues: J’aurais dit 2017, 2018.

 

Pascal Poussard: 2017 il semble.

 

Olivier My: Ok. Et donc ensuite, il se passe un certain temps. Donc vous dites deux ou trois ans, c’est ça de mûrissement ? Le non parce qu’on parle de Essensei, ça vient bien de quelque part. Qui a eu l’idée ? Pourquoi ? Comment ?

 

Christophe Addinquy: Je vais laisser celui qui a eu l’idée en parler !

 

Pascal Poussard: Je ne vois pas de qui tu parles. Donc je m’inscris en faux. Je ne suis pas le seul responsable de ce nom. En fait, on a eu une réflexion globale où on s’est dit tiens, on veut créer notre identité et on a réfléchi à plusieurs choses et on a procédé par vote pour savoir ce qui nous convenait le mieux. Donc Christophe même a voté, même s’il le renie aujourd’hui. Et le nom Essensei nous, ce qui nous faisait écho pour nous, c’est nous. On voulait se concentrer un peu sur l’essentiel, revenir un peu sur les choses qui comptent et qui ont de l’impact. Donc nous, il fallait qu’on ait cette partie essentielle qui résonne dans notre nom, quelque chose qui apporte du sens. Et autre chose qui a fait écho, c’est que nous on est, surtout eux sont plus vieux et donc il y a un peu ce côté éminence grise et on veut faire grandir les gens. Du coup, on a apporté le mot senseï, qui est le mot japonais pour dire maître, celui qui amène vers la maîtrise et la connaissance. Et du coup, on a mergé un peu les deux, on a fusionné un peu les deux. Et donc on a Essentiel et Sensei qui deviennent Essensei avec le sens au milieu du nom qui pour nous reflétait pas mal ce qu’on avait en tête en tout cas dans ce qu’on voulait porter en tout cas.

 

Anne Gabrillagues: Et en toute transparence, effectivement, toutes ces réflexions autour de la marque, de l’identité. On a aussi bénéficié d’un accompagnement. Quelqu’un qui nous a aussi pas mal challengé, notamment sur notre capacité à expliquer l’histoire, à expliciter l’identité, les valeurs qu’on voulait porter, qu’on voulait afficher. C’est allé aussi jusqu’à la création de la partie graphique de la marque. Et là, pour le coup, je salue quand même l’initiative de Christophe qui a eu le réflexe effectivement d’aller chercher cet accompagnement qui nous a bien aidé. Je pense qu’il y a au moins permis de faciliter pas mal la conversation. Et puis qui nous a aussi mis pour le coup à nouveau dans un timing, à savoir qu’on avait une prestation d’accompagnement, qu’on n’allait pas prendre deux ans à trouver le nom de la société et qui a un peu provoqué le fait de se poser un certain nombre de questions structurantes et puis de prendre des décisions.

 

Olivier My: Et justement, je me posais la question le nom est ce qu’il est arrivé plutôt en début de parcours, en milieu de parcours ou plutôt en fin de parcours ?

 

Christophe Addinquy: Relativement tard.

 

Olivier My: Ouais relativement tard ?

 

Pascal Poussard: Moi j’aurais dit quand même milieu de parcours parce que, en fait, on avait déjà toute cette réflexion sur on veut le faire ensemble. On avait quand même défini pas mal de choses. Maintenant, avant de pouvoir commencer à avoir une activité commerciale, de pouvoir déposer un nom juridique, etc. Il nous fallait ce nom là. Donc moi je dirais c’est pas le début de l’histoire clairement.

 

Christophe Addinquy: C’est 2019, je crois.

 

Pascal Poussard: Mais c’est pas si tard que ça.

 

Christophe Addinquy: Si si c’est assez tard, c’est assez tard quand même.

 

Anne Gabrillagues: Si si c’est assez tard.

 

Olivier My: C’est toujours relatif par rapport à l’âge qu’on a tu sais.

 

Pascal Poussard: C’est toujours relatif. De toute façon Christophe va changer de nom bientôt, changer le nom de la boite.

 

Olivier My: Je posais la question parce que vous avez l’étincelle du resto et le fait d’avoir un nom, ça cristallise souvent quelque chose. C’est à dire que vous êtes dans un mouvement qui reste un peu flou. Vous commencez à le construire pas à pas et d’un coup, dès que vous avez le nom, ça y est, il y a quelque chose qui se matérialise, qui devient concret. Vous pouvez vous appeler de cette manière. Il y a quelque chose qui transparaît, les valeurs que vous voulez faire passer. Et je me posais la question parce que soit vous trouvez le nom tout de suite et ça drive toutes les choses qui viennent derrière. Soit c’est une manière de consolider tout ce que vous avez commencé à travailler.

 

Pascal Poussard: C’était clairement de la consolidation. En fait, on s’est projeté longtemps avant sur cette abstraction, sans avoir de nom et sans même enfin en tout cas pour ma part, avoir besoin de le nommer. On savait ce que c’était et effectivement, il n’y avait pas de nom associé et le nom n’a pas été si naturel que ça pour nous. Au début en tout cas.

 

Christophe Addinquy: Non. Non, clairement pas. D’ailleurs, on l’a choisi à nouveau durant un resto, donc les gens vont penser qu’on ne fait que bouffer chez Essensei.

 

Pascal Poussard: Ça nous arrive aussi.

 

Christophe Addinquy: On prend le risque.

 

Olivier My: Et dans ce chemin, donc on voit que sur le chemin, il y a la matérialisation du nom qui est un moment fort. Est ce que vous avez des anecdotes ou des faits marquants que vous avez en tête qui vous ont aidé à construire la boîte ? Consolider l’idée, est-ce qu’il y a des choses qui vous viennent à l’esprit ?

 

Anne Gabrillagues: Excellente question. Moi j’ai pas vraiment de faits marquants sur entre la discussion initiale au restaurant et le fait qu’on se lance. Si je devais reprendre les dates, effectivement, il y a eu la discussion au resto, il y a eu le temps qu’on s’est dégagé à squatter un peu les uns chez les autres pour commencer en fait ce travail de consolidation, d’échange et compagnie.

 

Olivier My: Vous avez pris du temps quand même. C’est à dire que officiellement, vous avez quand même pris un certain temps pour avoir cette conversation.

 

Anne Gabrillagues: Et du temps en commun, enfin du temps chacun de notre côté, du temps en commun. On a pris du temps pour la fameuse prestation parce qu’on s’est retrouvé avec des ateliers organisés sur des créneaux convenus. On s’est organisés pour démissionner à peu près en même temps. On a tous démissionné en novembre 2019 pour être libéré en février, pour se lancer en mars. Parce que mars avril, c’est le meilleur moment comme on a dit.

 

Olivier My: Le bon timing effectivement, on le sait maintenant.

 

Anne Gabrillagues: Mais j’ai plus l’impression d’un souvenir, en tout cas d’un peu d’une réflexion au quotidien, d’échanges. On n’avait pas pris des rendez-vous genre on se voit absolument toutes les semaines entre 18 et 20 h, le vendredi au café Bidule pour plancher sur le business plan et compagnie. On n’était pas aussi structuré.

 

Pascal Poussard: Non, moi j’ai une petite, quelque chose qui revient comme ça en mémoire. C’est pendant le temps du covid. Donc on avait déjà lancé la boîte, mais on avait peu d’activité. Forcément, avec ce contexte là. Et on s’est dit tiens, on va plancher sur une présentation commerciale corporate de la boîte. Et là on a fait des réflexions et des échanges sur un doc énorme à poser plein de choses. Non, c’est pas nos valeurs. Et puis il faut le présenter différemment. Et puis, et on a commencé à présenter une première fois le doc et là on nous a regardé, en fait non mais faut pas le présenter en fait. C’est pas bon du tout. Et là on a passé des mois et des mois dessus, mais aussi parce qu’il fallait s’occuper un petit peu dans cette période, un peu stressé. Et cette prez, on l’a jamais ressortie. En fait, on a eu des réflexions, on a eu des questionnements, mais en fait, tout ce qu’on a mis là dedans, ce n’était pas l’essence de la boîte. C’est toute la conversation autour. Et maintenant on est beaucoup plus aligné sur comment on veut présenter notre activité, ce qu’on veut faire, etc. Et ce n’était pas du tout ça. Et donc on a passé énormément de temps là-dessus parce qu’on avait aussi ce temps là c’était aussi lié, mais je me souviens qu’on a passé beaucoup de temps autour de ça pour le jeter complètement à la poubelle. En fait, c’est pas ça et c’est pas nous.

 

Olivier My: Vous avez appris ce que vous n’étiez pas.

 

Pascal Poussard: Exactement.

 

Christophe Addinquy: Oui, on a. Enfin ça c’est surtout moi même réécrit complètement le doc plusieurs fois. Ils ont appris à me connaître. Pascal et Anne, c’est quand ils me demandent de relire quelque chose, régulièrement plutôt que de changer des choses, je réécris tout.

 

Anne Gabrillagues: Voilà. Relire, réécrire, ça commence par la même lettre.

 

Pascal Poussard: Christophe et une des rares personnes que je connais qui est capable d’être en désaccord avec lui même. Assez fréquemment.

 

Christophe Addinquy: Je sais effectivement faire ça aussi. Absolument. On est allé plus loin d’ailleurs que la présentation de la boîte.

 

Anne Gabrillagues: Les offres, c’est pareil.

 

Christophe Addinquy: Avec le recul.

 

Anne Gabrillagues: Les discussion sans fin où on challengeait le moindre mot, la virgule et compagnie.

 

Christophe Addinquy: Avec le recul, c’est même un peu embarrassant en fait. Parce qu’on a fait ces trucs là. On a jeté quoi depuis parce que.

 

Pascal Poussard: On a appris.

 

Christophe Addinquy: On a appris qu’on était ridicules à essayer de se faire une espèce de cadre corporate comme ça, pour que les gens aient des bons points de repère. Et que là non plus, ce n’était pas nous. Et que voilà, malgré notre expérience qui n’est pas zéro quand même, à chacun de nous trois, eh bien on a été quand même, on a fait un peu de syndrome de Stockholm à essayer de s’enfermer dans une manière de voir les choses d’entreprise classique. Et voilà.

 

Anne Gabrillagues: Moi je l’aurais pas formulé comme ça. Moi je me suis sentie obligée et j’ai contribué au fait de faire ça. Alors syndrome de l’imposteur peut être, j’en sais rien, mais je me suis sentie obligée, vu le positionnement un peu premium d’expertise, de séniorité, d’impact, de forte valeur ajoutée pour nos clients, je me suis sentie obligée d’aller explorer les codes des gros cabinets de conseil qui ont des offres aussi premium. Et là, effectivement, je partage ce que dit Christophe, à savoir moi mon apprentissage c’est que c’est juste pas moi, c’est pas moi, c’est pas nous, c’est pas Essensei. Essayer de reprendre les codes des gros cabinets, mais en fait ça, on y a mis une énergie, un temps colossal pour un truc qui au final, avec le recul est, j’ai un côté un peu un peu creux, un peu vide, parce qu’en fait c’est sans âme.

 

Pascal Poussard: Et c’est ce que tu disais, ça nous a permis d’apprendre ce qu’on n’était pas. Donc on s’est mis d’accord, on a eu besoin de faire cet exercice là et de le travailler, de le retravailler pour dire ça ne nous convient pas et c’est pas nous, il faut qu’on se libère de ça. Même si c’est ce qu’on pense que les gens attendent de nous. Nous, c’est vraiment pas ce qu’on veut faire. Donc on ne le fera pas.

 

Olivier My: Et sur le chemin, est ce que 1. vous avez eu quelques sujets de conflit et auquel cas quel étaient-ce ?

 

Pascal Poussard: Je crois qu’on a eu assez peu de conflits. On a un bon niveau de discussions et d’échanges, ce qui fait qu’on est capable de mettre des désaccords sur la table mais de manière constructive. Donc je ne me souviens pas. En tout cas, là, je laisse mes camarades autour de la table en reparler. Je ne me souviens pas de véritables conflits, je me souviens de désaccords, plusieurs désaccords.

 

Olivier My: Tu te rappelles les sujets ? Est ce que c’était genre, alors sur le nom, j’ai cru comprendre que ça allait, mais est ce que c’était sur un angle ? Une offre ?

 

Pascal Poussard: Je crois qu’il y a eu un peu de tout. Il y a eu un peu de tout. Le positionnement, on était quand même globalement alignés et ça, ça a fait consensus assez vite. Sur les offres on a eu des questionnements sur les virgules, sur ce qu’on voulait faire, mais de manière assez constructive, ce qui fait qu’on a pu à chaque fois changer, ajuster et adapter en fonction de ce qu’on se disait les uns les autres et prendre en considération ce que disait chacun. Donc ça, sans trop de problèmes. On a eu aussi des désaccords sur la structure de la société, comment on a mis en place un mécanisme de primes entre nous, avec de la transparence pour se dire combien on veut se rémunérer. On veut qu’il y ait une justice, une égalité là-dessus. Il y avait des points sur lesquels on n’était pas tout à fait d’accord. Et encore une fois, on n’est pas du tout rentré en conflit. On était vraiment en discussion constructive en disant Attention, là, si on fait ça, on n’est pas dans le bon mindset. Ça, je n’ai pas envie de l’avoir, ça moi je pense qu’il faudrait qu’on le mette en place et vraiment ces discussions constructives. Alors ça ne veut pas dire qu’on n’a pas élevé la voix de temps en temps, mais toujours dans un cadre assez constructif.

 

Olivier My: Anne elle a élevé la voix Anne ?

 

Pascal Poussard: Alors Anne, elle élève la voix de temps en temps, mais assez rarement. Et comme on a tendance à élever la voix un peu plus avec Christophe, mais ça lui arrive aussi d’être en désaccord. Et pareil, c’est du désaccord je pense constructif, sur lequel on arrive à entendre, on arrive à s’aligner sur des choses.

 

Anne Gabrillagues: Et je rejoins Pascal c’est pour ça quand moi j’ai eu un blanc quand tu as parlé de désaccord, de conflit parce que le fait qu’il y ait de la friction sur le fait qu’on ne soit pas automatiquement aligné parce qu’on n’a pas le même cerveau, on n’est pas une seule personne. Je ne le met même pas dans les désaccords, c’est de l’alignement. C’est on a testé des options, parfois on a pu parler un peu vite sans voir tous les impacts et compagnie, mais il n’y a jamais eu de tu vois, je n’ai pas souvenir qu’on se soit vraiment quitté une seule fois, fâchés en mode.

 

Pascal Poussard: Alors moi j’ai un souvenir.

 

Olivier My: Ah !

 

Pascal Poussard: Çaa y est, j’en ai un.

 

Anne Gabrillagues: Non, enfin quittés ?

 

Pascal Poussard: Oui, quittés. On a fait une réunion de travail. C’était il n’y a pas si longtemps, sur un sujet qui nous tenait à cœur. C’est un sujet qu’on est en train de travailler à fond en ce moment autour de la roadmap.

 

Olivier My: Donc c’est plus maintenant.

 

Pascal Poussard: Et c’est plus maintenant, c’est plus maintenant. On s’est retrouvé avec Christophe. Christophe présentait les choses et moi j’étais en désaccord et j’exprimais positivement mon désaccord. On le dira peut-être un peu différemment.

 

Christophe Addinquy: Ouais on va dire comme ça.

 

Anne Gabrillagues: Fermement en désaccord.

 

Pascal Poussard: Et en fait, on est resté, ce qui nous arrive assez rarement. On est resté tous les deux campés sur nos positions et sur un point où en fait on ne s’entendait plus là-dessus. Et là, le ton est un petit peu monté, beaucoup plus que d’habitude. C’est peut être une des rares fois dans toute l’aventure Essensei où le ton est un peu monté.

 

Christophe Addinquy: C’est quasiment moi je pense que c’est la seule fois.

 

Pascal Poussard: C’est peut-être la seule fois.

 

Christophe Addinquy: Je donnerai mon écho là dessus parce que rétrospectivement, je vois ça sous un angle positif aussi. Donc je vais te laisser finir, mais ça vaut le coup d’être évoqué clairement.

 

Pascal Poussard: Alors pour moi, de mon point de vue, il y a un moment où moi je sentais que ça bloquait complètement. C’était en plus en fin d’un atelier, en fin de journée, on était un peu fatigués. Un moment, j’ai dit stop, on n’avance pas, c’est pas constructif. Donc moi, si ça continue comme ça, je sors de la salle et on arrête là. Et ce qui a été le point d’orgue là-dessus, c’est qu’il y a vraiment là du coup un conflit, vraiment quelque chose qui vaut la peine qu’on le dise. Tout de suite Christophe il a entendu ça et il a dit Ok, là, il y a un point de rupture. Donc je change mon fusil d’épaule et on a pu rediscuter sereinement juste après. Et même le lendemain, on s’est rappelé, il m’a dit Ouais tu étais un peu trop sur des positions, de l’émotionnel, etc. Et en fait, c’est parce que c’est des choses qui nous tenaient à cœur tous les deux, une vraie confrontation de valeurs, d’idées, de choses qu’on portait. Et suite à ce point de vue là, en fait, juste suite à ce conflit derrière, on s’est beaucoup mieux accordés et en fait, lui a pris en considération ce que je disais. Moi, j’ai pris en considération ce qu’il disait. Et en fait, on a pu intégrer les deux visions sur une vision commune en se disant Ok, maintenant j’ai mieux intégré et qu’est ce que tu penses de ça ? Et derrière, ça a coulé assez, assez facilement derrière.

 

Christophe Addinquy: Je pense qu’effectivement ce petit événement, je pense que beaucoup de gens ont ce genre d’événements, mais le recul qu’on a pris dessus, je le trouve intéressant parce qu’effectivement c’est un sujet qui nous tient à cœur, sur lequel on est en train de travailler, sur lequel on pense qu’on a trouvé quelque chose d’original, qui n’existe pas ailleurs et qu’on veut mettre en valeur. Donc du coup, on investit du temps dessus.

 

Olivier My: Juste pour être clair, sans forcément rentrer dans le détail. C’est quoi ? C’est une offre, c’est une direction que vous voulez prendre pour la boîte ?

 

Anne Gabrillagues: C’est un concept à la base.

 

Olivier My: C’est un concept ?

 

Christophe Addinquy: C’est un concept. En fait, c’est une façon différente de voir la roadmap. On est toujours sur le travail d’aller au fond de cette chose là, de voir comment on travaille, les pratiques qu’on met autour, etc. qu’on met déjà en œuvre chez certains clients d’ailleurs. Et en fait cette chose là, on s’est dit, en tout cas moi je me suis dit mais je pense que Pascal aussi en réalité, et Anne aussi, Christian aussi, je pense. On s’est dit cette chose elle est tellement intéressante, il ne faut pas que ça soit le fruit de concessions qu’on se fait parce qu’on sait bien ce que ça donne quand on a des concessions. Et ben finalement on a un truc un peu mou au final.

 

Olivier My: Personne ne s’y retrouve au final.

 

Christophe Addinquy: Donc moi je vais le dire honnêtement, effectivement, j’avais envie de ne rien lâcher. Je n’avais pas envie de faire des concessions sur des choses que je pensais étaient intéressantes et étaient fortes.

 

Olivier My: Différenciantes potentiellement d’ailleurs.

 

Christophe Addinquy: Potentiellement différenciant de façon à préserver la paix des ménages, quoi. Donc effectivement, je n’ai rien lâché là dessus. Pascal, pour faire écho, n’a rien lâché non plus.

 

Pascal Poussard: Absolument.

 

Christophe Addinquy: Mais rétrospectivement, je me suis dit tu vois, on parle souvent de conflit constructif et qu’en fait on est vraiment là dedans tu vois. Si finalement on avait fait des concessions justement pour être tous potes et puis se donner des claques dans le dos, finalement, ce concept qu’on trouve aujourd’hui fort, il serait peut être pas aussi fort, il serait probablement délayé dans des choses un peu plus corporate, un peu plus classique, etc. Et comme Pascal l’a dit, finalement, on a reconvergé derrière et même d’une manière finalement que je n’arrive même pas à expliquer aujourd’hui. A un moment donné, on a tous les deux décidé séparément de travailler sur une espèce de présentation, d’introduction du concept. Et en fait, on l’a fait je me souviens, c’était un lundi, on s’était réservé 1 h pour travailler dessus et converger sur cette présentation. Mais en fait, on a tout fait en 40 minutes parce qu’en fait on s’est aperçu et franchement, je ne sais pas encore aujourd’hui pourquoi, que finalement on avait réussi à se retrouver, à se resynchroniser. Et sur cette présentation, c’était très naturellement on s’est dit bah tiens, ton truc Pascal est mieux, ah bah le machin que j’ai, il est mieux. On a filtré, on a récupéré les idées de part et d’autre. C’est pas des concessions, c’est des choses sur lesquelles tous les deux, franchement, on pensait que sa partie à lui, elle était plus marquante, elle exprimait mieux les choses. Sur un autre point, c’était ma contribution qui était meilleure. En 40 minutes, on avait plié le truc et on s’est. Non seulement on a produit cette présentation, mais surtout on a compris qu’on était complètement sur la même ligne et qu’on n’avait rien dilué. Et en plus, on était de nouveau sur une trajectoire convergente.

 

Pascal Poussard: C’était vraiment effectivement un alignement des planètes. Et pour insister, c’est pas juste, on prend un truc de ton côté, on prend un truc du mien, c’est on prend les idées qui ont été posées et on reconstruit quelque chose ensemble. Et parfois ce n’était pas une idée de l’un ou de l’autre, mais c’était vraiment ce qui faisait sens. Et ce que ça marquait aussi, c’est qu’on était un peu en découverte un peu de ce concept. On cherchait un peu des choses et en fait, ça nous a permis vraiment d’aligner les choses et de se dire ok, maintenant on sait ce qu’on veut montrer, on sait ce qu’on veut mettre en avant et là on a directement la ligne directrice pour y aller.

 

Olivier My: Et Anne, toi qui était à côté peut-être ?

 

Anne Gabrillagues: Alors pour la petite histoire, ils ont trouvé le moyen de se prendre la tête dans un délai très court qui correspond au temps que j’ai utilisé pour sortir de la pièce et aller me chercher un café. Donc je suis sorti de la pièce. Ils étaient tous les deux au tableau blanc en train de gribouiller des trucs en mode oui, il y a ça, il y a ça, il y a ça. Je reviens dans la pièce et je trouve deux personnes butées. Je sens que le ton est monté. On sent l’électricité statique dans la pièce et c’est vraiment en mode ok, qu’est ce qui se passe ? Là où je disais qu’on ne s’est pas quittés fâchés, c’est que quand on a terminé parce qu’effectivement c’était fin de journée, vous étiez en désaccord dans le sens où vous étiez pas réalignés. Par contre, il y avait déjà une volonté marquée tous les deux des deux côtés, de stopper justement l’escalade, là tout de suite maintenant, de prendre du temps pour repasser en mode rationnel et constructif. C’est pour ça que pour moi, je ne l’ai pas ressenti comme vous vous êtes quittés fâchés. Vous n’étiez pas alignés, par contre, vous étiez tous les deux partants pour vous réaligner. Mais effectivement, le retour dans la pièce, l’ambiance était électrique. Le non-verbal, il était magique.

 

Olivier My: Tu es partie combien de temps ?

 

Anne Gabrillagues: Je ne sais pas.

 

Pascal Poussard: Une demi-heure, une heure.

 

Anne Gabrillagues: Non, j’ai dû partir quoi cinq minutes.

 

Olivier My: Et comme quoi, ça peut aller vite.

 

Pascal Poussard: Je crois qu’on a profité de ce moment là aussi. C’était une pause dans l’enchaînement et du coup on a profité de ce moment là pour craquer. C’est à ce moment là, on a dit on craque le truc parce que là ça ne va pas. Je fais juste une petite pause parce que Christophe l’a évoqué. C’est dans l’aventure, dans le parcours, il y a un moment où on s’est dit c’est très bien ce qu’on construit, mais peut être qu’on veut agrandir un peu cette aventure. Et donc on a une quatrième personne qui nous a rejoint, c’est Christian, que tu mentionnais tout à l’heure Christophe, qui est notre premier salarié côté Essensei, qui nous a rejoint il y a combien de temps ? Il y a un an et demi maintenant ?

 

Anne Gabrillagues: Un an et demi, un peu plus.

 

Pascal Poussard: Donc voilà, juste pour dire que voilà, on a cette aventure qui grandit et c’est dans le chemin. C’est aussi une étape marquante d’avoir notre premier salarié qui rejoint un peu cette aventure. On n’est pas juste trois. Maintenant, on est quatre.

 

Olivier My: Et merci pour la précision.

 

Anne Gabrillagues: Et pour compléter, quand on parlait business plan, vision du futur et compagnie, on n’a jamais pensé la croissance de la société en se donnant des objectifs d’effectifs. On ne s’est jamais dit dans deux ans, il faut qu’on soit quinze, dans trois ans, on embauche notre premier commercial et compagnie. Là encore, l’arrivée de Christian dans l’équipe, c’est encore une histoire très très humaine. Alors je sais, je suis toujours en train de répéter les mêmes choses, mais c’est dans la lignée de travailler avec des gens qu’on apprécie. Travailler avec des gens en qui on a confiance. À savoir qu’on n’a pas publié une offre. Et puis on n’a pas fait du dépouillement de C.V. Là encore, c’est la magie de Christophe qui a joué. À savoir que la question qu’on s’est posée, en fait, c’est dans nos réseaux, dans notre écosystème. Est ce qu’il y a des gens qu’on aimerait embarquer dans notre aventure et des gens qu’on sent un minimum réceptifs aussi à cette aventure parce qu’effectivement, intégrer une toute petite société, c’est pas du tout la même chose que de travailler pour un groupe établi. Et là encore, ça a été avant tout une rencontre. L’arrivée dans l’équipe d’une personnalité à part entière. Ce n’est pas un mini Christophe. C’est quelqu’un qui nous est complémentaire et qui apporte aussi énormément de choses. Et ce que je voudrais ajouter, c’est que le mot transparence a pas mal été utilisé et on essaie aussi d’incarner dans la façon dont on anime cette vie d’équipe, les principes, les valeurs auxquelles on est attaché, à savoir que notre quatrième larron, on a un niveau de transparence extrêmement élevé avec lui. Il est associé à toutes nos discussions, à toutes nos prises de décisions. Et aujourd’hui, je n’ai pas souvenir d’une seule décision dans laquelle il n’a pas été embarqué depuis qu’il est là. En tant que dirigeant effectivement on a une responsabilité spécifique et du coup potentiellement un droit de veto ou autre. Mais dans le quotidien, je pense qu’on pourrait demander à des personnes externes qui est dirigeant, qui ne l’est pas. Les gens ne seraient pas trop capables de le dire en nous voyant interagir.

 

Olivier My: Vous l’avez vraiment intégré dans votre chemin comme un membre à part entière, même si vous avez un statut différent.

 

Pascal Poussard: Absolument.

 

Christophe Addinquy: Je vois bien une décision quand même. On ne lui a pas proposé de participer au podcast.

 

Olivier My: C’est vrai, c’est vrai. Et en même temps…

 

Pascal Poussard: Il n’y avait pas assez de micros !

 

Olivier My: C’est ça !

 

Anne Gabrillagues: Bah c’est surtout que lui, il n’a pas fait partie de cette fabuleuse démonstration de bon timing en mode et là je me lance.

 

Pascal Poussard: Il sera là pour l’épisode deux peut être.

 

Olivier My: Exactement. Il sera là pour peut être votre podcast un jour. On n’est pas à l’abri. Mais c’est vrai que ce que j’entends de votre histoire, c’est que. Et après, corrigez moi si c’est la mauvaise interprétation, mais il y a toujours un tronc commun qui est très fort chez vous, qui fait que dans vos relations, dans les directions que vous voulez prendre, vous avez un alignement d’ensemble qui fait que vous réussissez quand même, même s’il y a des petites branches qui poussent un peu sur le côté à pouvoir en discuter. Parce qu’au départ c’est une aventure collective et donc l’objectif c’est pas simplement d’avoir raison, c’est de pouvoir avancer ensemble et de construire quelque chose qui vous correspond à tous les trois.

 

Christophe Addinquy: C’est vrai. En réalité, pour moi, ça a même été un peu une surprise de voir comment on arrivait finalement à s’aligner, à converger très rapidement sur les différents sujets. Je ne m’attendais pas à ce que ça soit aussi facile en réalité.

 

Pascal Poussard: Je partage aussi ça. Après, pour moi, il y a deux choses. Il y a effectivement le fait qu’on soit aligné, qu’on ait ces mêmes valeurs, ces mêmes convictions qu’on a déjà partagé et repartagé. Et il y a aussi autre chose, c’est le respect qu’on a entre nous qui fait qu’on écoute. Et même s’il y a un avis radicalement différent, en fait, on ne le prend pas en mode c’est une opposition, on est vraiment en dire, il doit y avoir quelque chose. Si je suis en désaccord ou si ça ne correspond pas à ce que moi j’avais. Peut être qu’il faut que j’y accorde un peu d’attention pour comprendre où ça va.

 

Olivier My: Et ce que je trouve très beau dans tout ça, c’est parce que moi je vous vois, les personnes ne vous voient pas, mais il y a vraiment une complicité dans la salle aussi, même quand il y en a certains d’entre-vous qui parlent plus dans le micro, il y a une force de rappel, il y a quelque chose qui se passe en fait entre-vous, qui est très beau et cette dimension de respect mutuel je pense qu’elle est super importante parce que c’est une manière de vivre ce que vous vendez à l’extérieur. Et cette cohérence là, on ne la voit pas toujours ou surtout on la ressent lorsqu’elle n’est pas présente. Et en tout cas, c’est vraiment quelque chose que je trouve très beau à voir. Et donc merci pour l’expérience que je suis en train de vivre avec vous. Et donc ces conflits constructifs, je trouve que c’est vraiment important de les avoir évoqués parce qu’on pourrait dire ok, ils étaient alignés, tout s’est fait facilement, mais dans un changement de manière générale, bah justement, il y a des points d’achoppement. Là c’est marrant parce que ça veut dire qu’il n’y a pas longtemps qu’il y a vraiment eu un point d’achoppement qui est arrivé et vous avez réussi à le gérer. Ça veut dire que vous avez une expérience maintenant d’un point dur et de la manière dont vous pouvez le gérer. Donc maintenant, vous savez qu’il ne faut pas que Anne aille prendre des cafés.

 

Pascal Poussard: On l’empêche maintenant d’aller prendre des cafés.

 

Olivier My: Mais je trouve que c’est une belle expérience d’avoir eu ce moment là. C’est comme dans des couples, par exemple, où ils disent Nous, on ne s’est jamais pris la tête. Le moment où ça va arriver, ça va être compliqué s’ils sont jamais préparés, quoi.

 

Christophe Addinquy: En fait, on a même tiré profit. Maintenant, ce que je me dis aussi, il ne faudrait pas que ça arrive tout le temps non plus, hein.

 

Olivier My: Oui, c’est ça.

 

Pascal Poussard: C’est relativement rare quand même pour l’instant. Donc on va toucher du bois.

 

Christophe Addinquy: On a une occurrence de un pour l’instant. Voilà.

 

Olivier My: Mais ce que je trouve aussi super important dans ce que vous avez fait, c’est que la transparence, en fait c’est un effort et c’est une difficulté. C’est à dire que vous avez parlé aussi argent de ce que je comprends assez vite.

 

Pascal Poussard: Absolument, dès le début.

 

Olivier My: Tu évoquais le fait d’avoir des primes, le fait, les rémunérations. Et ça c’est un sujet où quand tu commences à l’aborder avec des amis, des associés, c’est important d’être au clair et vous ne serez pas toujours à l’aise parce que vous avez des vies qui sont connectées par ce projet là, mais vous avez aussi vos propres vies personnelles et donc des projets qui vont évoluer. Et le fait déjà d’avoir eu cette conversation, tant que vous vous entendiez bien, c’est plus facile lorsque vous êtes sous tension mutuellement.

 

Pascal Poussard: On a voulu vraiment construire là-dessus sur de la transparence, on s’est dit on va fixer les règles du jeu. Après, on n’a pas dit on les impose, on a dit, on les co-construit. Donc tout le monde a son mot à dire. Par contre, une fois qu’on a accepté les règles, elles ne sont pas immuables non plus on peut bien sûr les faire évoluer, mais on s’est vraiment dit voilà comment on va fonctionner et ce sera en toute transparence. Et on a même fait cet exercice quand Christian nous a rejoint. On lui a fait exactement la même chose. On lui dit voilà, on va être transparent avec toi sur la rémunération, sur combien on gagne nous, comment on répartit les choses et comment on va répartir pour toi. Et est ce que ça te va ? Comment tu voudrais qu’on change les choses ? Alors bien sûr, en lui mettant des éléments économiques. C’est pas une décision comme ça qui sort de nulle part, mais vraiment avec une proposition de co-construction, de dire voilà, on va être transparent sur tous ces éléments là, parce qu’on ne veut pas qu’il y ait de tabou et on ne veut pas effectivement que ce soit un moment où on ne s’entende pas, où il y ait des conflits entre ce qu’on attend et ce qu’on donne, c’est vraiment complètement ouvert.

 

Anne Gabrillagues: Et puis ça permet aussi d’expliquer les choses, à savoir qu’on n’est pas non plus dans un monde de bisounours. Il y a des réalités économiques. On a quand même un devoir d’assurer la pérennité de la société. On a tendance à être globalement prudents. Maintenant, les erreurs, tout le monde en fait. Donc ça permet aussi d’expliquer les choses, d’expliquer le pourquoi de certaines décisions, de certaines orientations, des paris qu’on fait, des risques qu’on accepte de prendre. Un autre point qui a été, je pense, un très bon mouvement et qui fait écho à ce que tu disais, à savoir que on a essayé de mettre les choses le plus possible au clair lors de la création de la société. Classiquement, on a écrit des statuts qui n’ont rien d’exotique, mais une des choses qui est arrivée très très vite derrière, c’est le fait de poser un pacte d’associés. Pourquoi ? Tout simplement pour clarifier, se mettre d’accord, s’aligner sur tout, en gros, les conditions éventuelles de séparation et qu’est ce qui se passe en cas de conflit entre nous pour justement ne pas avoir à traiter ces choses là sous le coup de l’émotion ou dans toute la complexité d’un conflit ouvert ou d’un accident parce que ça aussi ça arrive. Donc on a pris le temps de poser les choses proprement, clairement, là encore, en se faisant accompagner pour avoir quelque chose de solide. Un peu comme tous ces contrats qu’on fait en espérant surtout jamais avoir à les utiliser. Bon maintenant, dans la réalité, on a quand même un compte à rebours enclenché, à savoir qu’un des cas traités, c’est le départ en retraite d’une certaines personnes autour de la table.

 

Pascal Poussard: Grâce aux réformes, c’est pas pour tout de suite.

 

Olivier My: Mais c’est vrai que cette dimension de règles explicites, c’est quelque chose que j’ai souvent sous estimé et c’est ce que tu décris dans le pacte d’associés, c’est qu’au moins c’est écrit, on le voit ensemble, on le lit ensemble. Et est ce que lorsque on regarde tout ça ensemble, est ce qu’on est OK ? Comment est ce qu’on le vit et est ce que ça nous aide à progresser dans la durée ? Et c’est pas quelque chose qui est figé dans le marbre, mais au moins à cet instant T, ça vous a permis de vous lancer plus sereinement.

 

Christophe Addinquy: Il y a un aspect effectivement aussi réalisme et réalisme par rapport à des choses qu’on projette pas nécessairement aujourd’hui, auquel ce pacte nous aide à faire face. Mon ancien boss, quand je lui ai annoncé que je quittais la boîte, il m’a proposé de faire quelques sessions de mentoring où il allait me parler de la manière dont ça s’est passé quand lui a créé sa propre boîte. Donc je ne vais pas le répéter ici parce que effectivement, c’est. Il m’a quand même lâché un certain nombre de confidences. Ce qu’il m’a dit aussi et ça, il y a un peu du lourd quand même derrière. Il m’a dit en cas de difficultés qui peuvent arriver, il y aura peut-être dans la vie de la boîte des moments très difficiles qui arriveront. Ta première responsabilité est envers l’entreprise et donc ça veut dire que des fois, il y aura peut-être des décisions douloureuses à prendre et qu’il ne faudra pas les faire en fonction des personnes, mais en fonction de ce qui est bien pour l’entreprise. Pour l’instant, on a été un peu à l’abri de ça. Mais tu vois, le pacte d’associés et ce genre de conseil qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd mais qui effectivement surprend un peu au départ ça fait partie de ce volet réalisme qu’il faut avoir.

 

Pascal Poussard: Sur des sujets un peu moins structurants, un peu moins grave, on a aussi régulièrement des moments où on se dit tiens, on fait ça, on ne sait pas comment gérer, on va se le dire comment on voudrait faire et après, sans que ce soit tout figé, effectivement. Mais on se laisse l’opportunité de se dire tiens, on n’avait pas géré ce cas là, comment on veut faire demain. On se voit très régulièrement pour en discuter, pour modifier ces règles là et se dire ok, on s’aligne, maintenant on fonctionne comme ça. Est ce que ça va à tout le monde ? Et puis bien sûr, si c’est pas la bonne façon de faire, on se revoit une semaine après et on se dit bah finalement on change.

 

Olivier My: Et vous avez des moments dédiés comme ça pour ouvrir des sujets ?

 

Pascal Poussard: On se fait deux après-midis par mois tous les quatre, vraiment toute la boîte pour réfléchir. On a un ensemble de sujets. On n’est pas limité à un sujet, mais on a des moments dédiés deux fois par mois sur tous les sujets courants.

 

Anne Gabrillagues: En plus de moments complémentaires qui sont plus dédiés justement à des réflexions. Typiquement aujourd’hui autour de la roadmap, mais pas que, des moments de prise de recul. Enfin tout ce qui nous permet en fait de continuer à animer le collectif. Parce qu’il y a une chose qu’on n’a pas partagé, que nos auditeurs ne savent pas, c’est qu’en fait on ne travaille pas tous les quatre ensemble au quotidien. Et du coup, on a d’autant plus besoin de sanctuariser du temps ensemble où on se concentre sur nos sujets communs liés aux collectifs, liés à la société. On est éparpillés aux quatre coins de la région parisienne. On ne peut pas se dire ok, on prend un café, on voit un truc rapido ensemble, on peut toujours s’appeler, mais c’est pas pareil.

 

Christophe Addinquy: En fait, on l’a fait assez tôt cette chose là. Et c’est pas par hasard puisque effectivement, encore une fois qu’on était bien décidés à créer notre structure, et bien chacun de notre côté, on a été parler à des gens qui avaient créé eux mêmes des boîtes. Et le dénominateur commun de ceux que j’ai interviewés, ce que tous m’ont dit, c’est que l’un des plus grands dangers d’une entreprise, c’était la perte de liens. De ne pas se parler entre-nous, de laisser filer trop de temps et finalement de créer des divergences simplement parce qu’on ne se voyait pas. Donc cette sanctuarisation, en fait, on l’a créée très très tôt. À la lumière de ce feedback là, on ne l’a pas inventé nous-même.

 

Pascal Poussard: Moi, j’ai eu exactement les mêmes feedbacks. Moi j’en ai eu deux. C’est choisir les bons associés et ensuite sanctuariser du temps ensemble.

 

Olivier My: Et le premier, vous l’aviez déjà. Il suffisait juste de faire le deuxième. Du coup, j’ai une question qui me traverse l’esprit depuis tout à l’heure et donc je me dis quand même je vais vous la poser, c’est avant, vous étiez des amis avant. Probablement toujours, mais vous n’aviez que cette relation là. Maintenant, vous êtes associés. Du coup, est ce que vous arrivez encore à aller au resto et de vous parler que en tant que amis ?

 

Anne Gabrillagues: Très bonne question. Alors au resto pas trop, parce qu’en général, quand on va au resto, c’est plutôt entre 12 h et deux et c’est typiquement avant un temps dédié. Ce qu’on a essayé de mettre en place par contre, c’est plutôt le côté apéro, bière du soir où on essaie de pas trop parler boulot. Moi à titre perso, ça effectivement ma relation avec Pascal, avec Christophe, elle a évolué, ce sont plus que des amis, mais ça reste quand même des gens que j’estime énormément, qui sont très chers à mon cœur et pas qu’au niveau professionnel je précise.

 

Pascal Poussard: Moi je répondrai à ta question en disant que déjà on a été un peu collègues aussi. Donc notamment avec Anne, on a été collègues directs, donc on a pu bosser dans la même boîte et travailler ensemble en étant collègues également. Après, on a toujours des moments où on peut discuter, être un peu plus sur un plan moins pro, mais je dirais qu’il y a quand même pas mal de choses qui fusionnent et c’est pas évident de faire la part des choses. Et on peut avoir effectivement un soir autour d’un verre où on va quand même parler de certains sujets pro et on a aussi l’inverse qui se passe pas mal, c’est à dire qu’on est en plein milieu d’une réunion qui peut être très sérieuse, etc. Et puis ça va déraper. Christophe va nous parler pendant 20 minutes de Formule un, on va dire qu’on n’y comprend rien, ça va rebondir sur d’autres choses et là, en fait, on fait le trajet inverse aussi et les deux sont possibles. Après je sais pas s’il faut vouloir faire cette dichotomie et se dire bah il y a un moment où on est pro, à un moment on est perso. Nous il y a des choses qui sont un peu mélangées, moi en tout cas je pense que c’est pas évident de faire cette distinction là. Je ne sais pas si j’en ai envie particulièrement. Les deux sont mélangés. C’est une réalité complexe quoi. Mais moi je le vis un peu comme ça.

 

Christophe Addinquy: Ouais, moi je te suis pas mal là-dessus Pascal. Je pense qu’il y a plus que de la porosité entre les deux et je cherche pas à combler cette porosité là où je fais peut-être plus attention et je pense qu’en fait on est un peu tous les trois alignés là-dessus, c’est que il y a des sujets qui sont plus des sujets on va dire administratif, gestion, le suivi financier, les factures, la compta, les le commercial.

 

Pascal Poussard: Qui nous empêchent pas de nous marrer.

 

Christophe Addinquy: Qui nous empêchent pas de nous marrer mais faut le gérer, faut être sérieux en tout cas on va dire rigoureux là-dessus et des fois c’est pas les sujets les plus fun du moment, mais on ne peut pas y échapper et du coup on essaie de plus de les localiser ces conversations et pas forcément avoir des conversations commerce qui repopent au milieu de choses qui sont plus fun. On a les moments pour gérer ces sujets qui doivent être gérés et donc ça va plus être ça en fait, mais autrement entre le pro et le fun, il n’y a pas forcément de relation avec le pro quoi que des fois, on peut se poser la question. On ne cherche pas forcément explicitement à se dire là c’est le moment du fun, là c’est le moment du pro. On ne fait pas de choses comme ça.

 

Pascal Poussard: Et puis on se connaît suffisamment aussi pour se donner la liberté de ton et de dire bah écoute, c’est pas le moment, on en parlera demain et comme ça on peut clôturer effectivement des sujets en disant ben là c’est pas le moment d’en parler. On se crée un moment demain et puis voilà.

 

Olivier My: Ok, super! J’ai vraiment une dernière question pour vous avant de clôturer cette belle histoire que vous avez. Est ce que chacun d’entre-vous, vous pouvez nous donner une chose qui pour vous est ce qui vous a aidé à naviguer dans ce changement qui a été quand même complexe, donc du démarrage, de l’idée, création de votre boîte, Covid donc ce moment un peu dur et là où vous en êtes aujourd’hui, vous avez survécu. S’il y avait une seule chose que vous pourriez proposer aux personnes qui peut-être sont dans des phases que vous avez vécu. Ce serait quoi ? Une seule chose.

 

Pascal Poussard: Alors moi je vais commencer, je vais me lancer. Je reviens sur ce que j’ai dit au début. Pour moi c’est la complémentarité, c’est le fait d’avoir des personnes à côté qui vont me nourrir, que moi je vais pouvoir nourrir et de se dire on a différents points de vue qu’on peut confronter et quel que soit le chemin, il y a des moments où on va se poser des questions, on aura une façon de voir et puis on a, on peut confronter à des facettes qu’on respecte, sur lesquelles on se dit ah bah là il y a un intérêt, je ne vois pas les choses de la même manière, comment je m’aligne. Et ça permet vraiment de se dire on n’est pas tout seul dans un coin, on combat un peu cette solitude du dirigeant en étant trois associés avec des visions complémentaires. Et on peut se dire derrière OK, grâce à ces différents points de vue, et bien on sait un peu mieux vers où naviguer. Et moi je sais qu’à certains moments un peu perdu, on demande l’avis des autres. Et puis on n’a pas la solution magique pour autant, mais on a une vision qui est un peu plus claire, qui est un peu consolidée et on se dit ok, je suis un peu consolidé dans mes convictions et on sait ce qu’on va pouvoir faire ensemble.

 

Olivier My: C’est vrai qu’il y a cette dimension de plusieurs déjà de ce que j’entends et en plus plusieurs complémentaires.

 

Pascal Poussard: Absolument.

 

Olivier My: Super, pour vous deux ?

 

Christophe Addinquy: Alors je dirais que bon, il y a une chose qu’il ne faut pas rater, il faut être de bons gestionnaires. Si on n’est pas des bons gestionnaires, on coule la boîte. Mais au delà de ça, il ne faut pas s’arrêter à être de bons gestionnaires. La chose qui est importante, c’est qu’est ce qu’on a envie de faire ? C’est l’intention, c’est le pourquoi, c’est faire les bonnes choses. Le fait de gagner de l’argent, qu’il y ait une rentabilité financière, c’est la conséquence d’avoir fait les bonnes choses. Il ne faut pas regarder l’inverse et se dire quel résultat je dois obtenir et subordonner les décisions, les choix qu’on va faire, les directions qu’on va prendre aux résultats financiers. Se fixer sur nos convictions, ce qu’on veut faire, ce qui nous paraît important et le reste va suivre. Mon ancien boss que je vais reciter à nouveau, lui qui aimait bien dire c’est l’argent, c’est comme l’oxygène, on en a besoin de l’oxygène pour respirer, parce que si on ne respire pas, on finit par mourir. Ce qui est embêtant.

 

Olivier My: C’est effectivement embêtant.

 

Christophe Addinquy: Par contre, on ne vit pas pour respirer.

 

Olivier My: Super, merci. Anne ?

 

Anne Gabrillagues: En complément, je dirais la confiance. Et ça fait un peu écho à la complémentarité, notamment, à savoir que on est tous les trois finalement à la fois très semblables sur certains points et vraiment très très différents sur beaucoup d’autres. Maintenant, quand je parle de confiance, c’est que je sais que Pascal et Christophe, même quand ils me parlent de choses qui piquent, chose qu’ils font très bien, c’est toujours avec une bonne intention derrière. C’est ouvrir des sujets avant qu’ils ne pourrissent complètement. C’est partager des points de vue qui peuvent être très différents et qui invitent effectivement au pas de côté, à la prise de réflexion, même quand je ne comprends pas forcément ou que je ne suis pas d’accord en première lecture avec ce qu’ils me partagent. J’ai quand même une conviction, c’est que c’est fait pour nous faire progresser. C’est fait avec les meilleures intentions du monde et c’est fait avec tout leur cœur, toute leur intelligence. Donc si c’est un truc qui est très surprenant, j’y accorde une valeur énorme. C’est peut-être tout simplement quelque chose que je n’ai pas vu, pas perçu, pas analysé de la même façon. Et je ne dirais pas que je suis aveuglément leurs décisions. Effectivement, ils sont beaucoup plus vocaux que moi sur beaucoup de sujets. Maintenant, j’ai une énorme confiance en eux et vous l’avez je pense un peu compris j’ai besoin d’évoluer dans des environnements où j’ai confiance dans les gens. Si je n’ai pas confiance, en grande trouillarde, je n’y vais pas.

 

Olivier My: Mais en tout cas, merci beaucoup. Je vous propose qu’on clôture en tout cas cette partie de l’histoire. Merci pour votre partage à la fois sincère, honnête et authentique et je vous propose de passer à la dernière phase du podcast qui sera beaucoup plus marrante pour moi.

 

Pascal Poussard: Allons-y.

 

Christophe Addinquy: Donc moins pour nous, c’est ça?

 

Olivier My: Non, non, il sera aussi pour vous, ne vous inquiétez pas. Donc, comme vous avez pu le voir. Et Anne, tu es celle qui est la plus proche de moi. Je vous ai préparé des petites cartes sur la table que je mélange. Et dessus vous avez des questions. Ce que je vais vous proposer déjà, c’est d’en tirer une chacun et d’y répondre. Donc ce que je vais vous proposer de faire, c’est à la personne qui répond, vous lisez déjà la question au micro. Et puis ensuite je vous invite à y répondre. Qui veut se lancer ?

 

Anne Gabrillagues: Je peux y aller. Alors la question est Quelles sont les valeurs qui sont importantes pour toi ? Ca va elle est assez facile. Ce qui est important pour moi déjà, il y a tout un sujet autour de l’éthique, de la morale, à savoir agir en prêtant une énorme attention aux conséquences pour les autres. Toujours être au service des autres pour les aider et compagnie. Pour autant, ça ne veut pas dire imposer de l’aide ou agir contre le gré des personnes. Il y a le respect, Il y a vraiment cette notion de volonté de faire du bien, d’avoir un impact positif. Une autre chose qui est extrêmement importante pour moi, c’est tout ce qui est partage, à savoir que quelque chose que moi j’adore faire et quelque part que j’attends des autres, c’est le partage de connaissances, le partage d’infos, le partage de feedback, le partage de point de vue. Ça, c’est vraiment fondamental pour moi.

 

Olivier My: Super, Merci beaucoup ! Qui veut y aller entre tous les deux ?

 

Pascal Poussard: Moi, je peux y aller éventuellement. Moi j’ai une question que je trouve pas facile.

 

Olivier My: Tu peux la lire ?

 

Pascal Poussard: Bien sûr. Si tu devais te réincarner dans un animal, lequel serait-ce et pourquoi ? Et franchement, je me pose rarement ce genre de questions. Donc je vais répondre un truc un petit peu au pif qui sort comme ça. Moi je choisirais comme ça aujourd’hui. Maintenant je changerai peut-être d’avis demain.

 

Olivier My: Mais tu te poseras la question cette fois-ci.

 

Pascal Poussard: Absolument. Moi je dirais me réincarner en chien. Alors pas dans le mauvais sens du terme, mais plus sur le côté à la fois fidélité, équipe, le fait d’être compagnon, d’être avec des gens, ce côté social assez présent. Et puis le côté un peu joueur aussi qu’on n’a peut être pas vu beaucoup dans la discussion, mais.

 

Olivier My: Que l’on te connaît.

 

Pascal Poussard: Voilà, pour ceux qui me connaissent, il y a ce côté là un peu joueur. Voilà.

 

Olivier My: Ok, super.

 

Anne Gabrillagues: Très joueur même.

 

Olivier My: Merci, Christophe ?

 

Christophe Addinquy: Alors moi la question dont j’ai hérité c’est si tu pouvais avoir un super-pouvoir, lequel serait-ce ? Comment l’utiliserais tu ? Donc déjà, est-ce que j’ai envie d’avoir un super-pouvoir ? Je ne sais pas trop.

 

Pascal Poussard: En plus de ceux que tu as déjà.

 

Christophe Addinquy: Voilà, je les ai peut être déjà tous. Moi j’ai dit au début du podcast, une chose qui me fait kiffer, c’est d’acquérir de la connaissance, de réfléchir dessus, d’en tirer de nouvelles idées, etc. J’ai souvent du mal à les faire passer, à faire accrocher mes interlocuteurs, peut-être plus facilement les deux personnes qui sont autour de moi qui me connaissent bien, mais beaucoup de gens auprès desquels je me dis je risque de les emmener trop loin avec mes réflexions du moment. Ce sont des gens qui débutent un petit peu dans l’agilité et des fois je me sens un petit peu frustré de ne pas arriver à les emmener où je voudrais les emmener, au moins en termes de réflexion et développer un petit peu tout ce cheminement de pensée. Je pense que le super-pouvoir que j’aimerais bien avoir, ça serait d’arriver à les entraîner dans ces réflexions, dans ces questionnements, de leur faire quitter leur zone de confort où ils sont pour les inviter à découvrir des nouvelles choses, des nouvelles idées, un nouveau monde presque qui s’offre à nous.

 

Olivier My: C’est les embarquer dans un voyage, quel qu’il soit.

 

Christophe Addinquy: Tout à fait.

 

Olivier My: Bah super, merci. C’est pas fini. On va refaire un tour. Donc je mélange les cartes. Ce que je vais vous proposer, c’est que vous allez en sélectionner deux, chacun et chacune. Vous allez lire pour vous et surtout vous allez en choisir une que vous, vous allez poser à un de vos deux collègues. Ça vous va ?

 

Pascal Poussard: Ok.

 

Olivier My: Donc Pascal, tu as déjà ton choix on dirait.

 

Pascal Poussard: Moi j’en ai une qui est plus pour Christophe parce qu’il est plus âgé. Raconte-moi la dernière fois où tu as fait quelque chose pour la première fois ?

 

Christophe Addinquy: Oh là là! On a toujours des premières fois le long de sa vie. Mais la dernière fois que j’ai fait quelque chose pour la première fois. Ah, c’est chaud là, Faut que je réfléchisse, je ne suis pas équipé pour.

 

Olivier My: Sinon, est ce que tu as une première fois un peu éclatante qui pour toi a marqué ton esprit.

 

Pascal Poussard: Et que tu peux dire publiquement.

 

Olivier My: Bien évidemment.

 

Christophe Addinquy: Il n’y a aucune que je peux dire publiquement sur ces premières fois, surtout si on parle de première fois éclatante quoi, tu vois ? Je ne pense pas que ça soit l’ambiance du podcast, donc je ne sais pas si j’ai le droit de passer mon tour.

 

Olivier My: Il n’y a aucun problème.

 

Christophe Addinquy: Je vais trop embêter les gens à prendre du temps, à réfléchir.

 

Olivier My: T’inquiète pas. Bah vas y si tu veux, si tu veux bien enchaîner. Donc toi, tu as choisi quelle question et pour qui ?

 

Christophe Addinquy: Alors j’ai une question pour Anne : Qu’est ce qui te donne de l’énergie au quotidien ?

 

Anne Gabrillagues: Alors étonnamment, pas forcément de passer du temps avec des gens. Je suis plutôt une introvertie, alors il ne faut pas se méprendre. J’adore échanger, j’adore discuter, j’adore rencontrer des gens. Par contre, ça me coûte beaucoup d’énergie. Typiquement, c’est pour ça qu’en conférence, j’ai tendance à disparaître avant après parce que j’ai besoin de recharger mes batteries. Les choses qui me donnent de l’énergie au quotidien, en fait, ça va être des petits plaisirs simples. Ça va être me poser confortablement avec un bon livre, savourer un bon thé. Ça va être juste écouter un morceau de musique potentiellement en boucle dans mon coin. Alors ça fait très asociale, hein, j’en suis consciente, mais c’est vraiment ça qui me permet de recharger mes batteries. Après, on peut peut-être aussi poser la question différemment, à savoir qu’est ce qui me donne de l’énergie, de l’impulsion, de l’envie de faire ? Là, ce qui va me motiver et vraiment me donner envie de mettre un maximum d’efforts sur les choses. Ça va être d’avoir du feedback et de voir concrètement les impacts positifs de ce que je peux être amenée à faire ou de ce vers quoi j’essaie d’embarquer les gens. Ça, c’est un driver extrêmement important pour moi. Alors oui, on va dire que c’est de la reconnaissance.

 

Olivier My: Super, merci. Et donc à ton tour maintenant. Et donc bien sûr, tu peux choisir soit Pascal, soit Christophe.

 

Anne Gabrillagues: Alors je vais choisir Christophe.

 

Christophe Addinquy: Oh non, pas encore lui!

 

Pascal Poussard: Tu n’as pas répondu à l’autre.

 

Anne Gabrillagues: Ah mais celle-là de question, je suis sûr que tu vas pouvoir répondre. Quel est le métier le plus farfelu que tu aies déjà voulu faire ?

 

Christophe Addinquy: Le métier le plus farfelu que j’ai déjà voulu faire ?

 

Anne Gabrillagues: Et pour ceux qui ne voient pas l’image, Pascal est tout rouge et mort de rire.

 

Pascal Poussard: Parce qu’en fait là, une des réponses à la question, c’est le métier qu’il a déjà fait qui est improbable.

 

Anne Gabrillagues: Oui mais voilà, il a juste pas le droit d’utiliser celle-là de réponse.

 

Christophe Addinquy: J’aurais pourtant trop envie de l’utiliser. Mais bon. Le métier le plus farfelu. J’en ai un. Bon, ça m’a un peu passé, mais j’aurais bien aimé être MDM, maître du monde.

 

Pascal Poussard: Master Data Manager. Non?

 

Christophe Addinquy: C’est un peu la même chose.

 

Olivier My: Mais pourquoi donc ?

 

Christophe Addinquy: Ben parce que là, voilà, tu peux faire, voilà, tu fais changer l’humanité, tu fais changer le monde.

 

Olivier My: Dictateur quoi ? Ça aurait été bien aussi.

 

Christophe Addinquy: Ouais, mais Worldwide dictateur quoi.

 

Olivier My: World wide ouais.

 

Christophe Addinquy: Voilà.

 

Olivier My: Donc maître du monde.

 

Pascal Poussard: Je pense que tu aurais été un peu léger en dictateur. Tu laisses beaucoup trop de place aux autres.

 

Christophe Addinquy: Ouais, ça c’est parce que vous avez un syndrome de Stockholm et que vous êtes accoutumés à ce que je fais quoi.

 

Olivier My: Pour que Pascal ne s’enfuie pas et n’ait pas sa question. Ce que je vais faire, c’est que moi je vais en sélectionner deux et je vais en sélectionner une pour toi. Ça te va ?

 

Pascal Poussard: Très bien.

 

Anne Gabrillagues: Tu peux poser la question du boulot le plus farfelu à Pascal parce que je sais qu’il a 53000 idées à la seconde.

 

Olivier My: Alors question assez évidente.

 

Pascal Poussard: Je déteste les questions évidentes.

 

Olivier My: Enfin, entre les deux, c’était évident pour moi laquelle je voulais te poser. Qu’aimerais tu oser faire dans la vie ?

 

Pascal Poussard: Oser faire dans la vie ? Ça, c’est une bonne question parce que je ne sais pas si je me mets beaucoup de limites. Ce qui est peut-être un problème d’ailleurs. Je ne crois pas qu’il y ait des choses que je n’ose pas faire particulièrement, en tout cas de ce que moi j’ai envie de faire. J’ai pas l’impression de me poser des limites et le fait que justement on soit avec Essensei et qu’on ait cette liberté d’action, bah ça permet de se dire qu’est ce qu’on a envie de faire et on y va. Donc non, je ne crois pas que j’ai des trucs que je m’empêche de faire aujourd’hui, en tout cas que j’aimerais faire.

 

Olivier My: Donc là, c’est dans le domaine pro. Est ce que dans le domaine perso, il y a des choses que tu aimerais oser faire au sens où si tu as des choses que tu veux atteindre et que tu sais aujourd’hui que tu ne les as pas pour x raisons ?

 

Pascal Poussard: Alors même dans le domaine perso, je ne vois pas de choses que je n’oserais pas faire.

 

Olivier My: Ok.

 

Pascal Poussard: Après ça rejoint un peu ce qu’on disait sur le changement permanent, c’est qu’il y a plein de choses qu’on va entamer, qu’on va essayer de faire, etc. Mais il n’y a pas de choses que je n’ose pas le faire aujourd’hui. Après, il y a peut être des choses où je commence un peu plus bas et je me dis j’aimerais bien progresser.

 

Olivier My: Mais tu l’as fait.

 

Pascal Poussard: Mais je le fais En tout cas, il n’y a pas d’éléments. Après, peut être que je me trompe et que je répondrai différemment demain aussi. Mais aujourd’hui, je ne me dis pas qu’il y a des choses que je n’ose pas faire en tout cas. Je ne me mets pas de ces limites là en tout cas.

 

Olivier My: Bravo à toi. Super! Du coup, pour tous les trois, merci pour tout, pour l’échange, pour votre sincérité, pour tout ce qu’il y a eu en ce moment.

 

Pascal Poussard: Merci à toi pour l’invitation.

 

Olivier My: C’était un plaisir. Et si on veut continuer la papote avec vous du coup, comment est ce qu’on fait pour vous contacter ? Pas tous en même temps, bien sûr.

 

Pascal Poussard: Et bien on est toujours disponible. Donc on a les LinkedIn on est joignable. On a le site Essensei avec le contact, on a nos mails qui sont présents aussi. Non, on est assez ouvert à la discussion. Peut-être que dans les commentaires aussi du podcast, on pourra réagir aussi. Voilà, nous on est plutôt open. Il n’y a pas de soucis pour nous contacter.

 

Olivier My: Donc c’est facile à vous trouver si on met Pascal Poussard, Anne Gabrillagues, Christophe Addinquy ?

 

Pascal Poussard: Normalement oui.

 

Christophe Addinquy: Oui moi j’ai pas d’homonyme donc je suis assez tranquille là dessus. Notre site c’est essensei.fr pas .com c’est .fr et puis voilà. Mais autrement effectivement LinkedIn, je pense que c’est assez facile de nous spotter par ce biais là.

 

Anne Gabrillagues: Ok et moi si je ne suis pas la Gabrillagues la plus connue sur la planète, je suis facile à trouver. Je suis celle qui n’est pas joueur de rugby professionnel.

 

Pascal Poussard: C’est important.

 

Olivier My: Et bien merci pour tout.

 

Olivier My: On va s’arrêter là.

 

Pascal Poussard: Merci.

 

Olivier My: Belle fin de journée à vous et à la prochaine !

 

Anne Gabrillagues: Avec plaisir.

 

Pascal Poussard: À la prochaine !

 

Olivier My: Salut !

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