Dans cet épisode de “Change and Chill”, Olivier My reçoit Diane Jaurett pour une conversation captivante sur la quête de carrière et la réinvention personnelle.
Diane partage son parcours éclectique, passant d’étudiante en droit à entrepreneure dans le monde du piercing, en explorant les défis de naviguer dans des carrières radicalement différentes.
L’épisode illustre comment l’écoute de ses passions et l’audace de changer de voie peuvent mener à un épanouissement personnel et professionnel, malgré les incertitudes et les risques impliqués.
Cette histoire de transformation personnelle est une source d’inspiration pour tous ceux qui envisagent de prendre des risques pour suivre leur véritable vocation.
Pour contacter Diane : https://www.linkedin.com/in/diane-jaurett-295461178/
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00:05 – Introduction
00:24 – Bienvenue à l’invitée Diane Jaurett
00:42 – La métaphore de Martin Matin
01:24 – Diane se présente – son parcours entrepreneurial
03:12 – Premières expériences professionnelles et échecs
08:50 – Préparation au concours de sous-officier en gendarmerie
17:02 – Expériences en tant que commercial automobile
31:08 – Transition vers l’auto-entrepreneuriat dans l’esthétique et le piercing
40:00 – Reconnexion avec le commerce dans la joaillerie de piercing
48:29 – Décision de déménager et nouvelle vie à Toulouse
50:30 – Enjeux et opportunités de l’entrepreneuriat
54:00 – Conclusion sur l’importance de la foi et de la conviction
La diversité des parcours professionnels
Diane illustre la variété de ses rôles professionnels, passant de juriste à commerciale, puis à d’autres métiers avant de devenir assistante virtuelle. Chaque transition reflète son désir de trouver une voie qui lui convienne tout en cherchant la stabilité.
Le courage de quitter sa zone de confort
Diane discute de ses décisions audacieuses de quitter des carrières établies pour explorer de nouveaux horizons, illustrant son aisance avec le changement et la prise de risque.
La perception et la gestion des émotions
Le podcast aborde comment les émotions de Diane, particulièrement influencées par des événements de vie comme la grossesse, ont contribué à une meilleure compréhension d’elle-même.
L’entrepreneuriat et le statut social
La conversation expose les défis associés à l’entrepreneuriat, notamment les préjugés sociaux et la quête de reconnaissance professionnelle en tant qu’assistante virtuelle.
L’importance de la confiance en soi et en l’avenir
Diane parle de son optimisme et de sa confiance en sa capacité à surmonter les défis, malgré des changements fréquents et des obstacles dans sa vie professionnelle et personnelle.
Olivier My: Bienvenue sur Change and Chill, le podcast où l’on parle de changement, simplement. Je suis Olivier My et avec mes invité.e.s, nous explorons comment le changement peut être une force positive dans nos vies. Des histoires inspirantes avec une touche de légèreté. Dans ce nouvel épisode, j’accueille Diane Jaurett avec grand plaisir. Merci d’avoir accepté mon invitation. Comment ça va Diane ?
Diane Jaurett: Plaisir partagé. Merci beaucoup de m’avoir invitée.
Olivier My: C’est un plaisir. Le réveil n’était pas trop dur ?
Diane Jaurett: Un petit peu. Mais ça valait le coup.
Olivier My: Hier, on discutait un petit peu, tu vois, pour préparer l’épisode et tu m’as parlé de Martin Matin et tu m’as dit que voilà, ta vie, c’était un peu Martin matin et moi je ne connaissais pas. Je suis allé un peu voir hier soir là, avant de me coucher. Effectivement, j’ai été très curieux. Est ce que tu peux nous en dire un peu plus ? Très brièvement qu’est ce qui fait que tu m’avais fait cette métaphore là ?
Diane Jaurett: Oui, c’est mon entourage qui me donne cette appellation de Martin Matin. Parce que comme tu le sais, on en a discuté un petit peu. J’ai eu beaucoup de vies professionnelles et personnelles aussi. Et c’est vrai que je trouve que ça me correspond plutôt bien. Du coup, ça me fait plutôt rire maintenant que j’arrive à être un petit peu plus posée dans ma vie. J’ai trouvé vraiment quelque chose qui me plaît et que j’ai envie de garder sur du long terme. Ça me fait plutôt rire. À l’époque, c’était peut-être un petit peu moins agréable parce-que c’est beaucoup d’instabilité, donc des projets qui ne sont pas forcément faciles à réaliser quand on est très instable et qu’on change beaucoup de métier ou de ville. Mais maintenant, ça va mieux.
Olivier My: Et c’est super, et juste pour les personnes qui, comme moi, ne connaîtraient pas Martin Matin. Comment est ce que tu pourrais leur dire en quelques mots un petit peu ce que c’est ?
Diane Jaurett: Martin Martin c’est un personnage qui change de travail comme de chemise.
Olivier My: D’accord. Voilà, Super. Donc on est bien dans le thème et avant qu’on commence à découvrir toutes tes histoires, est-ce que tu peux te présenter en quelques phrases ?
Diane Jaurett: Avec grand plaisir. Donc je m’appelle Diane, j’ai 26 ans. Je suis entrepreneure depuis trois ans et demi maintenant. J’ai fait différentes choses dans l’entrepreneuriat. On abordera un autre moment, mais actuellement, je suis assistante virtuelle et Office manager pour d’autres entrepreneures de type coach, formateur surtout e-commerce aussi. Et c’est une activité qui me plaît énormément aujourd’hui, qui me permet d’avoir une liberté géographique, temporelle et de bien gagner ma vie.
Olivier My: Super! Et donc assistante virtuelle, s’il fallait un peu expliquer si les personnes ne connaissent pas ?
Diane Jaurett: Assistante virtuelle et Office Manager ça se ressemble assez. Office Manager je fais un petit peu plus d’organisation, de gestion de projet, stratégie sur le long terme pour l’entreprise. Alors qu’assistante virtuelle, c’est plus de l’opérationnel, même s’il y a une partie de l’opérationnel dans le métier d’OBM aussi, donc Office Business Manager. Donc voilà, c’est un peu voilà, je fais les tâches que mes clients me délèguent, donc soit les choses qu’ils n’ont pas envie de faire. Soit les choses qu’ils n’ont pas le temps de faire ou qu’ils ne savent pas faire. Voilà, tout ça c’est moi.
Olivier My: Super, merci en tout cas. Et donc ça, c’est le point où tu es maintenant.
Diane Jaurett: Exactement.
Olivier My: Donc la question qui se pose maintenant, c’est quelles ont été un peu les étapes qui t’ont amené à ce que tu fais aujourd’hui ? Et du coup, d’où tu viens ? Ou enfin c’est quoi ton bagage aussi de formation, etc. ?
Diane Jaurett: Dans l’ordre chronologique ?
Olivier My: C’est ça un peu.
Diane Jaurett: Sinon on va se perdre.
Olivier My: C’est ça ! Très bien.
Diane Jaurett: Moi même.
Olivier My: Ok, très bien.
Diane Jaurett: Moi, je suis de formation littéraire, donc j’ai eu un bac littéraire. J’affectionnais particulièrement les langues, donc j’avais l’option anglais renforcé. J’aimais beaucoup ça et donc, en toute logique, je suis partie en double licence anglais et droit juste après mon baccalauréat qui a été un fiasco autant pour mes notes que mon envie d’y aller. Donc bien évidemment, je n’allais plus aux cours magistraux assez rapidement. Mes cours ressemblaient plutôt à des pauses café qu’autre chose.
Olivier My: Ah oui ça, ça se comprend, ça se comprend. Mais du coup, c’est surtout l’anglais qui t’intéressait ou tu voulais aussi voir d’autres langues derrière ?
Diane Jaurett: C’était surtout l’anglais. Donc dans la licence d’anglais, on faisait vraiment que de l’anglais. On étudiait un petit peu les cultures, les différentes cultures britannique, américaine. Donc c’était assez intéressant. Cette partie là m’a vraiment plu, mais je ne pouvais pas quitter l’une sans l’autre. C’était vraiment un cursus double licence. Il me semble que ça existe que dans une université en France.
Olivier My: Oui, d’accord.
Diane Jaurett: Donc c’était assez compliqué d’y rentrer. Il n’y a que 80 places dans toute la France, donc j’étais assez fière de moi d’avoir réussi.
Olivier My: Effectivement.
Diane Jaurett: Voilà donc. Mais j’ai réussi à y rentrer, mais je ne suis pas ressortie.
Olivier My: Et du coup, c’était à quel endroit ça ?
Diane Jaurett: C’était à l’université de Saint-Quentin en Yvelines, donc dans le 78.
Olivier My: Saint-quentin-en-yvelines, je précise, parce que vu qu’on va un petit peu voyager, je pense que c’est bien de mettre des petits points de localisation. Donc là c’est ton point de départ. Et donc du coup, tu vois que ça ne marche pas trop pour toi. Qu’est ce que tu décides ? Qu’est ce qui t’invite à justement changer de voie ?
Diane Jaurett: Les partiels.
Olivier My: Ah !
Diane Jaurett: Les partiels auxquels j’ai tout de même été. Par respect pour mes professeurs et le peu d’engagement que j’avais dans cette aventure.
Olivier My: C’est déjà pas mal. Il y en a plein qui ne l’auraient pas fait.
Diane Jaurett: Oui, mais je n’ai jamais été chercher mes notes pour l’anecdote, donc je ne sais absolument pas si je les ai eu ou pas.
Olivier My: En plus !
Diane Jaurett: Peut être.
Olivier My: Mais ça veut dire que tu as suffisamment su que ce n’était pas pour toi pour te dire bon ok, je vais respecter les gens avec qui quand même, qui ont fourni un effort pour structurer quelque chose. Mais voilà, moi je veux quand même faire autre chose.
Diane Jaurett: Oui, tout à fait. Et ça c’est intervenu assez rapidement puisqu’après les vacances de décembre, j’avais fait ma rentrée en septembre et après les vacances de décembre, donc au mois de janvier, je me suis dit non, je ne reviens pas.
Olivier My: Ah oui, c’était rapide.
Diane Jaurett: Très rapide.
Olivier My: C’était très rapide. Ok.
Diane Jaurett: Rapide et un peu intense.
Olivier My: Oui. Et donc là tu te retrouves dans une situation où tu sors d’un cursus, en plus janvier, je pense qu’il n’y a pas forcément grand chose qui s’ouvre. Qu’est ce qui se passe ?
Diane Jaurett: Là, je ne savais pas du tout vers quoi j’allais me tourner. Je n’avais aucune idée. J’avais compris que ce n’était pas fait pour moi. Ça a été un peu difficile de l’accepter et de le faire accepter aussi.
Olivier My: Ouais, j’imagine.
Diane Jaurett: Parce que forcément, quand on a, mais pareil pour mes parents, mais une fille qui se lance dans un cursus en droit avec des grands rêves de devenir juriste d’entreprise ou des choses comme ça, c’est un peu, je pense, décevant. Même si ils ne me l’ont pas fait ressentir plus que ça, ils ont été assez bienveillants. Ils ont essayé vraiment de comprendre pourquoi en essayant de me pousser, voir si ce n’était pas simplement une difficulté à surmonter. Mais non, j’ai décidé vraiment d’arrêter. C’était un bon choix, parce qu’aujourd’hui, je ne me verrais pas faire ce métier là.
Olivier My: C’est marrant parce qu’en plus tu as fait un processus qui était particulièrement sélectif tu me disais ? Donc tu as fourni un certain effort pour y rentrer. Donc c’est vrai que souvent, le changement à cet endroit là est dur parce que tu dois sacrifier quelque chose alors que t’as fourni beaucoup d’efforts. Et en tout cas, c’est très courageux de ta part. Mais je suppose que c’était le premier. Et ensuite, du coup, le chemin t’a amené ailleurs. Et qu’est ce qui s’est passé du coup ? Qu’est ce qui t’a amené en fait à l’étape d’après ?
Diane Jaurett: Entre temps, le temps de prendre le temps de réfléchir à ce que je voulais faire, j’ai fait des des métiers juste alimentaires on va dire. Donc j’ai fait de la mise en rayon, j’ai travaillé dans un cinéma, c’était très sympa d’ailleurs, j’ai beaucoup aimé.
Olivier My: Qu’est-ce qui est particulièrement sympa dans le cinéma ? Parce que moi, finalement, je ne connais pas trop les métiers du cinéma.
Diane Jaurett: J’étais agent de cinéma dans un cinéma à Saint Quentin en Yvelines toujours.
Olivier My: Toujours. Pour le moment, on reste là, très bien.
Diane Jaurett: Pour l’instant, j’étais assez stable géographiquement et ça consistait en fait, il y avait plusieurs postes, il y avait la billetterie, il y avait la confiserie, il y avait les petits tickets qu’on déchire à l’entrée ou qu’on bipe maintenant en 2024. Mais à mon époque, c’était il y a très très longtemps.
Olivier My: Oh à mon époque !
Diane Jaurett: Fut un temps, Jadis, on déchirait encore l’étiquette.
Olivier My: Ouais.
Diane Jaurett: Ça et un autre métier que vous ne voyez pas trop mais il faut savoir que quand vous regardez votre film au cinéma, vous avez un ou parfois même deux agents qui sont dans la salle tout en haut, qui regardent le film avec vous. Ce n’est pas la tâche principale, bien évidemment. La tâche principale, c’est de surveiller que tout se passe bien.
Olivier My: Ouais.
Diane Jaurett: Mais voilà, ça m’a permis de regarder pas mal de films, mais jamais en entier forcément, on est toujours obligé d’arriver après ou de quitter. Mais c’était très sympa pour ça. Ça me plaisait bien mais malheureusement je me suis faite virer donc voilà.
Olivier My: Ok. En tout cas, c’est une histoire dans laquelle on ne va pas rentrer. Mais en tout cas, tu as fait de la mise en rayon, tu as fait donc ce boulot au cinéma. Et du coup ensuite ?
Diane Jaurett: Et donc du coup, j’ai dû chercher un nouveau métier. Donc on en arrive au deuxième où j’ai voulu passer les concours pour être sous-officier en gendarmerie.
Olivier My: Ok. Donc rien à voir.
Diane Jaurett: Rien à voir. Ça reste un petit peu dans la justice quand même.
Olivier My: Oui, effectivement.
Diane Jaurett: Donc juste que là, on est un peu dans une dynamique logique.
Olivier My: Oui.
Diane Jaurett: À mon sens en tout cas, ça se rapprochait un petit peu, pas forcément du même côté gendarmes, avocats ou juristes, mais donc voilà. Donc j’ai dû attendre quelques mois pour pouvoir commencer cette formation. Je me suis beaucoup entraînée à distance chez moi, pour les écrits notamment.
Olivier My: Oui.
Diane Jaurett: Pour la session sportive aussi.
Olivier My: Il y a sportif aussi, il y a du sport.
Diane Jaurett: On est évalués sur le sport.
Olivier My: Mais justement, qu’est ce qui t’a amenée à aller dans ce domaine là ? C’est à dire que c’est aussi spécifique, c’est à dire que tu connaissais des gens ? Qu’est ce qui t’a amené l’idée en fait ?
Diane Jaurett: Pas du tout. Ça a surpris tout le monde quand j’ai dit ça parce que je n’en avais jamais parlé. Et avec du recul, je pense que c’était un petit peu ce besoin de contrôle que j’aimais beaucoup dans le métier finalement, qui n’était peut être pas la bonne raison pour faire ce métier-là. Donc tant mieux.
Olivier My: J’aime bien contrôler.
Diane Jaurett: J’aime bien contrôler les gens. Donc j’ai passé ces concours là après un an à peu près de préparation.
Olivier My: Donc tu as quand même pris du temps pour te préparer.
Diane Jaurett: Oui.
Olivier My: Parce que là, si on prend il y a janvier, ça fait quoi en terme de temporalité ? C’est à dire entre janvier, les p’tits boulots que tu faisais. Je suppose que tu avais commencé un peu à préparer aussi pendant que tu avais ces petits boulots là ?
Diane Jaurett: Exactement.
Olivier My: Et du coup, donc quasiment un an pour préparer ça et après c’est te préparer pour un concours ou un truc comme ça, c’est ça ?
Diane Jaurett: Exactement. C’est une épreuve qui se passe dans le 93, je me souviens. Et donc qui se passe sur la même journée, donc assez intense.
Olivier My: Donc théorique et sportive, c’est ça ?
Diane Jaurett: Ouais, tout à fait. C’est la première épreuve que j’ai passée avec brio. Donc c’était les écrits.
Olivier My: Ok, ouais.
Diane Jaurett: Aucun souci pour moi, étant littéraire, ça ne m’a pas posé de problème. On avait une épreuve de langue aussi en anglais. Donc ça a été plutôt facile. C’est un niveau quand même assez simple on va dire. Niveau bac. Pour passer le concours sous officier, il faut avoir le bac minimum.
Olivier My: Ok. Toi, tu étais renforcée déjà ?
Diane Jaurett: Oui. Exactement. D’ailleurs, c’était le nom de l’option, c’était anglais renforcé.
Olivier My: Donc c’est pour ça je me souvenais de ça. Ouais, donc théorie très bien.
Diane Jaurett: Donc théorie très bien, très bonne note. Aucun souci, épreuve de logique aussi, aucun souci. C’est ce qui m’a posé le plus de difficultés dans mes révisions, parce que ça n’avait pour moi aucune logique.
Olivier My: Ouais ok.
Diane Jaurett: J’ai quand même réussi. Et vient l’épreuve du sport où je m’étais préparée depuis un an. Je pensais être au top du top. Je me préparais cinq jours par semaine donc j’allais à la salle cinq jours par semaine.
Olivier My: Mais tu savais déjà c’était quoi le genre d’épreuve ?
Diane Jaurett: Oui. C’est un parcours d’obstacles à faire dans un temps imparti.
Olivier My: Ah oui !
Diane Jaurett: Avec une épreuve de force à la fin. Mais pour arriver à cette épreuve de force, il faut finir le parcours.
Olivier My: D’accord. Du coup, tu as fait des épreuves genre Mud Day, Spartan Race, etc. Histoire de t’entraîner un peu.
Diane Jaurett: Ouais, c’est ça. Ouais, ça a pas été très facile de reproduire vraiment ça. Je savais exactement à quoi ça ressemblait parce qu’on a des vidéos où on voit vraiment tous les obstacles un par un. Donc c’est plutôt bien dans ce sens là. Mais avec du recul, je pense que je me suis mal orientée dans ma préparation. Je me suis plus concentrée sur la force physique qui n’était pas plus nécessaire que ça finalement pour le parcours d’obstacle et j’aurais plus dû travailler mon cardio et mon souffle. C’est ça qui m’a posé vraiment défaut.
Olivier My: Cette dose un peu d’agilité dont on a besoin pour bouger. Mais je ne sais pas si je t’avais dit mais moi j’ai fait une Spartan Race dans le passé. Je fais une petite parenthèse mais je trouve ça marrant parce que la préparation ça a été un bordel aussi pour moi. Parce que du coup, moi l’histoire c’est que la Spartan Race c’est une course d’obstacles. Mais à la différence du Mud Day, la Spartan Race, à chaque fois que tu loupes un obstacle, il faut que tu fasses 30 burpees.
Diane Jaurett: Très bien c’est pour les gens qui aiment se faire du mal.
Olivier My: Ouais il y a un peu de ça, mais du coup, moi l’histoire c’est que j’avais avec un groupe de cousins, on avait offert à un autre cousin la Spartan Race parce qu’il disait toujours qu’il voulait le faire et à ses 30 ans à l’époque, on lui a dit on va te l’offrir et sauf que moi j’y suis allé comme ça en fait. C’est juste que quand il y a des gens ils m’ont dit mais tu fais une Spartan Race, mais tu sais ce que c’est ? J’ai fait Bah non, on va courir, on va sauter des trucs, ça va être tranquille quoi. Et ils m’ont montré mais genre tu as des exercices je savais même pas ce que ça voulait dire déjà tu vois. Y a des lancers de je sais pas s’il y avait des lancers mais c’est peut-être plus passer au dessus de certains trucs etc. Mais quand j’ai dû me préparer c’était compliqué parce-que faut savoir peut-être quels outils utiliser. Tu sais pas trop quelle intensité il faut mettre. Et moi je ne suis pas du tout un sportif de longue haleine tu vois.
Olivier My: Donc ça veut dire que les obstacles quand tu les passes vite, ça va. Mais tu vois, si tu veux faire un parcours, c’est effectivement la partie cardio etc qui a été dure quoi. Et c’est vrai que c’est pour ça que ça résonne avec moi, parce que moi je me rappelle, j’ai fait le parcours, j’ai fini avec deux crampes aux deux mollets, etc. Donc les parcours j’ai réussi à les faire, les obstacles. Mais ouais, la partie physique et cardio, vu que j’avais jamais eu l’habitude de le faire avant, moi je me suis entraîné en trois mois quoi. Donc ça a pas été fameux. Mais par contre j’ai fait le deuil de réussir à faire les trucs, tu vois, genre la corde et tout. Je sais pas si t’avais de la corde aussi ?
Diane Jaurett: Non.
Olivier My: Non, t’avais pas ce genre de truc là ? Mais au final, moi je me suis dit ok, si chaque obstacle ça s’arrête pour moi, vaut mieux que je m’entraîne à faire des burpees. Et du coup, je n’ai fait que des burpees pendant trois mois.
Diane Jaurett: C’est une stratégie comme une autre.
Olivier My: Ouais, c’est une manière en fait aussi de se mettre dans le physique. Mais bon, ça m’a pas mal sauvé quand même à l’époque. Mais bon, voilà, c’était un souvenir que j’avais pour l’entraînement physique. Et le sport de manière générale, pour toi, c’est quelque chose qui est plutôt dans ta routine ou c’était quelque chose qui n’était pas trop le cas ?
Diane Jaurett: Je me suis lancée vraiment dans le sport avec cette préparation et j’ai toujours continué à en faire. Je n’avais jamais vraiment arrêté. J’ai toujours été une sportive moyenne on va dire.
Olivier My: Ouais.
Diane Jaurett: Mais là, ça a été largement insuffisant pour passer les tests. Je n’ai même pas fini le parcours.
Olivier My: Ah ouais, d’accord.
Diane Jaurett: Puisque l’instructeur m’a dit bon, au vu du temps, tu auras zéro. Mais veux tu continuer ? J’ai dit franchement non. Si je sais déjà que je ne suis pas prise, je ne vais pas me faire du mal et aller jusqu’au bout.
Olivier My: Déjà que ça me fait mal là, alors en plus, s’il faut continuer… Mais ça veut dire quand même que la personne en question a été suffisamment ouverte à toi pour se dire est ce que tu veux quand même aller jusqu’au bout malgré tout ?
Diane Jaurett: Oui, c’est très respectueux. Il aurait pu, je pense qu’une autre personne aurait pu me dire stop, c’est fini.
Olivier My: C’est fini, dégage.
Diane Jaurett: T’es trop nulle, reviens plus tard ou pas. Et donc pour moi, ce fut ou pas puisque je ne suis pas revenue. J’avais la possibilité de retenter les concours mais dans six mois. Et j’avais vraiment pas cette volonté d’attendre six mois à continuer mes petits boulots alimentaires. C’était une situation pour moi qui ne me convenait pas, c’était trop instable pour le coup.
Olivier My: Ouais, je comprends.
Diane Jaurett: Donc j’ai pris cette décision d’arrêter.
Olivier My: Un arrêt supplémentaire pour un nouveau départ.
Diane Jaurett: Pour un nouveau départ. Lequel ? Et là, remise en question, encore une fois. Une seconde fois. Troisième métier.
Olivier My: Oui. Donc là, en l’espace de deux trois ans.
Diane Jaurett: Oui, ça a été assez rapide. Oui, parce que je suis de début d’année. J’avais 19 ans quand je suis arrivée à la fac et donc oui, c’était vers mes 20 21 ans que j’ai décidé de changer encore pour un métier qui m’avait toujours fait de l’œil on va dire, de par mon histoire familiale, qui est le métier de commercial automobile.
Olivier My: Rien à voir.
Diane Jaurett: Rien à voir. Là, pour le coup, on parle de la justice. On est plus du tout dans le domaine.
Olivier My: Ok.
Diane Jaurett: Parce que mon arrière grand père avait fondé une agence, une agence Citroën.
Olivier My: Ok.
Diane Jaurett: Que ma grand mère a reprise, que mon père a repris et que je voulais reprendre. Mais malheureusement ils ont fermé avant. Ma grand mère partant à la retraite, elle a vendu tout.
Olivier My: Ouais ok.
Diane Jaurett: Le terrain, tout, c’était parti, bien avant que je me lance, ne serait ce que dans mes études puisque c’était en 2013 que ça a été vendu. Donc j’avais quinze ans.
Olivier My: Donc ça veut dire que tu savais qu’il y avait cette entreprise là chez toi, donc je pense que dans les conversations, tu l’entendais, tu voyais un peu c’était quoi la vie de gérer une entreprise de ce genre là. Par contre, toi, tu as fait ton chemin à côté avec les différents moments que tu nous as décrit, mais c’est resté un petit peu chez toi et tu t’es dit à un moment donné après tout ça, même si ça avait été fermé, bah tiens, j’ai peut être envie de c’est quoi, de reconstruire la chose vu qu’elle avait été déjà vendue ? C’était quoi la motivation derrière tu penses ?
Diane Jaurett: Dans un premier temps oui je pense que ça me rassurait un petit peu d’aller dans un domaine que je connaissais, qui m’était très familier parce que je passais beaucoup de temps dans cette agence quand…
Olivier My: Tu y étais aussi en plus.
Diane Jaurett: Et oui, après l’école, mon papa venait me chercher et comme il adore le raconter et il sera ravi que je raconte cette anecdote.
Olivier My: Très bien.
Diane Jaurett: Il signait des bons de commandes de ventes avec moi sur les genoux, donc j’ai fait mes premières ventes quand j’étais petite.
Olivier My: Une vendeuse hors pair déjà.
Diane Jaurett: Donc ça m’était quand même assez familier. C’était confortable d’aller dans un domaine que je connaissais et je pensais que ça gagnait bien aussi.
Olivier My: C’est normal en même temps toi tu faisais des signatures de contrat, alors tu vois, tu vois la chose qui rentre effectivement.
Diane Jaurett: Forcément. Mais bon, en tant que salariée, c’était assez compliqué de se faire une bonne rémunération puisqu’en tant que commercial, tu es payée à la commission.
Olivier My: Ah oui, d’accord.
Diane Jaurett: Tu as un fixe qui est extrêmement faible et tout le reste de ton salaire est à la commission. Donc pas le droit à l’erreur. Si tu pars en vacances deux semaines sur un mois, bah tu réduis de moitié tes chances d’avoir un salaire.
Olivier My: Si tu as un variable qui est énorme. Effectivement.
Diane Jaurett: C’était pour te dire le fixe il était à 900 € net.
Olivier My: À l’époque, en plus.
Diane Jaurett: À l’époque, je pense qu’aujourd’hui c’est peut être 1200 1300, mais c’est très faible.
Olivier My: Du coup après, il faut forcer un petit peu. C’est pour ça aussi qu’on se rend compte que les gens ils sont obligés de forcer une vente parce que sinon en termes de rémunération ils ne vont pas s’en sortir. C’est un système qui est quand même pas super. C’est pas très sain quoi.
Diane Jaurett: Exactement. On est bien d’accord. Et moi, je n’avais pas du tout ce côté requin que je voyais chez mes collègues qui étaient très forts. Mais moi j’étais vraiment mal à l’aise avec le fait de pousser une vente, de potentiellement cacher un petit peu certains aspects, la vérité sur des voitures parce-que je vendais beaucoup d’occasion.
Olivier My: Les défauts, les petits trucs…
Diane Jaurett: Les petits défauts, des choses comme ça, de forcer au financement aussi. Parce que si on ne vend pas de financement, on ne gagne pas d’argent. Très honnêtement.
Olivier My: Oui, c’est un peu les services qui sont autour.
Diane Jaurett: Oui, c’est ça. C’est ça qui rapporte de l’argent. La voiture en tant que telle, dans la concession où j’étais, ça nous rapportait 100 € brut par voiture.
Olivier My: Ah oui. C’est marrant. Donc effectivement, par rapport à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas ce qui rapporte le plus d’argent. Donc quand on nous propose des choses qui apparaissent vraiment comme des petits services, au final, ça vous arrange.
Diane Jaurett: Exactement. Voilà donc sachez-le, si vous achetez une voiture, si vous voulez, si vous aimez votre commercial, prenez un crédit et prenez les assurances.
Olivier My: C’est ça voilà. C’est ça. Mais du coup, tu as pu y aller assez rapidement. Alors si tu dis déjà que tu as été dans. Je ne sais pas si c’est une concession qu’on appelle ça ouais ?
Diane Jaurett: Une concession.
Olivier My: Ça veut dire que pour se former à ça, ça a été facile pour toi ?
Diane Jaurett: Oui, ça a été facile et ça a été en alternance, donc ça m’a permis de commencer à travailler rapidement. En termes de temporalité. Donc, j’ai commencé en septembre, la rentrée de septembre et c’est arrivé assez vite, à partir du moment où j’ai choisi de faire ça, où j’ai trouvé la formation qui était à Guyancourt. Donc, toujours à côté de Saint-Quentin. Pour l’instant, on reste dans mon dans mon domaine. Et donc j’ai commencé en septembre, en alternance pendant un an à travailler dans cette concession où après j’ai été embauchée en salarié. Donc c’était plutôt sympa de pouvoir travailler. Le rythme était plus axé sur le travail que sur l’école. L’école, très honnêtement, c’était le GNFA donc c’est une école d’automobile qui est très connue en France, qui propose tous les métiers de l’automobile, qui est très réputée mais malheureusement qui m’a vraiment rien apporté en tant que compétences.
Olivier My: Oui, tu as plus appris sur le terrain finalement que.
Diane Jaurett: Exactement. Oui, je pense que si je n’avais pas été à l’école, j’aurais eu les mêmes compétences que j’ai eues après, dans mon métier.
Olivier My: Tu aurais été payée plus ou pas ?
Diane Jaurett: Non.
Olivier My: Non, c’est vraiment resté un forfait.
Diane Jaurett: Donc l’école, c’était plus une pause qu’autre chose. C’est un peu les vacances on va dire. Surtout au vu des formateurs qu’on avait qui étaient quand même assez folkloriques.
Olivier My: Donc ils t’ont pas forcément appris grand chose, mais au moins tu passais un bon moment.
Diane Jaurett: Exactement. On passe un bon moment avec d’autres collègues qui étaient en alternance aussi dans d’autres concessions. Ça permettait d’avoir des échanges ne serait-ce que sur les marques différentes qu’on avait. C’était plutôt intéressant. On avait un peu toutes les marques, tous les horizons. Donc ça, c’était vraiment le côté positif et puis de pouvoir se reposer un petit peu.
Olivier My: Mais du coup, quand tu dis que c’était plus le boulot que les études, c’était quoi c’est genre, c’était quoi parce qu’il y a des systèmes où c’est dans la même semaine, tu as plusieurs jours, des fois c’est plusieurs semaines ?
Diane Jaurett: C’est ça, nous c’était à la semaine, effectivement, donc on avait trois semaines d’entreprise et une semaine de cours par mois. Ce qui est quand même relativement peu. Et ce qui est à mon sens ne permet pas de développer des grandes compétences dans le commerce.
Olivier My: Ouais, je comprends.
Diane Jaurett: Surtout que le domaine de l’automobile est assez spécifique. Il y a quand même pas mal de choses à savoir ne serait-ce que sur la partie financement qui a longtemps été compliquée pour moi à comprendre avec le système de location avec option d’achat, location longue durée, crédit, crédit-bail. Enfin, il y a vraiment beaucoup de choses à connaître, donc les cours de financement, malheureusement ne m’ont pas servi. J’ai vraiment appris en pratiquant avec mon tuteur, avec mes collègues.
Olivier My: Dans ta concession, donc vraiment là où tu étais.
Diane Jaurett: Tout à fait.
Olivier My: Et du coup, tu navigues dans ce monde qui t’est familier. Tu te rends compte que ça paye pas trop. Je ne sais pas si ça a été une des motivations particulières pour toi faire un pas après, mais en tout cas tu l’as évoqué, donc je le reprends. Tu es restée longtemps là bas ? Tu as fait ton alternance donc c’est quoi c’est deux trois ans non ?
Diane Jaurett: Une année et ensuite j’ai travaillé un petit peu moins de deux ans. Donc en tout et pour tout, ça fait à peu près deux ans et demi dans ce métier là.
Olivier My: Ok, donc deux ans et demi, tu travailles, tu commences à avoir tes habitudes et tu as une envie d’ailleurs, qui émerge d’où ? Comment ?
Diane Jaurett: Cette envie je pense que, au tout début, je ne l’ai pas perçue réellement comme telle. C’est à dire que je me suis dit non, mais peut être que le problème c’est là où je suis, c’est l’entreprise où je suis. Donc je vais simplement changer de concession, changer de marque.
Olivier My: Ok. Donc c’est vraiment rester dans le même domaine et faire un pas de côté.
Diane Jaurett: Exactement.
Olivier My: Pour voir si l’herbe est plus verte ailleurs.
Diane Jaurett: Tout à fait. Donc j’étais chez Smart, Mercedes et je suis partie chez Volkswagen en me disant que ça allait solutionner tous les problèmes, tout ce qui me déplaisait dans le métier. Spoiler alert, ce n’était pas du tout le cas. J’y suis restée très très peu de temps dans cette concession là. En plus ça tombait au moment du covid, donc j’ai fait une semaine.
Olivier My: Ah oui, quand tu dis rapide, c’est rapide quoi.
Diane Jaurett: On a été confinés directement à ma prise de poste une semaine après, donc ça ne m’a pas trop permis de découvrir vraiment la marque. Et quand je suis revenue, donc en présentiel donc après le déconfinement.
Olivier My: Donc genre fin 2020 ou un truc comme ça, mi 2020.
Diane Jaurett: C’était mi 2020, il me semble qu’on a été déconfinés.
Olivier My: Il y a en a eu deux donc…
Diane Jaurett: Oui, le premier confinement était vraiment celui où on n’avait pas du tout du tout droit de travailler en tout cas à l’extérieur de chez soi. Donc je suis revenue avec la boule au ventre. Donc déjà, je me suis dit si je vais au travail avec la boule au ventre, c’est qu’il y a un souci derrière et que finalement ce n’était pas la marque le souci. Surtout que ça s’est très mal passé avec mes supérieurs.
Olivier My: Ok.
Diane Jaurett: Qui étaient vraiment tyranniques, qui m’infantilisaient et je détestais ça, qui étaient vraiment derrière mon dos, mais physiquement derrière mon dos. Donc pour faire les ventes, c’est vraiment. J’étais très peu à l’aise en fait.
Olivier My: Et puis même les gens en face de toi, je pense qu’ils devaient se dire mais il se passe quoi là ?
Diane Jaurett: Oui, c’est ça, je ne suis plus stagiaire. On m’a appelée la stagiaire pendant très longtemps. Je n’appréciais pas du tout ça. Voilà, maintenant c’était fini. J’étais vraiment en poste salariée, cdi, pas senior mais presque.
Olivier My: Mais ça c’est vraiment un truc super important que tu évoques parce que moi je travaille dans le monde de l’entreprise. Donc effectivement je vois en fait ces jeux de pouvoir qu’il y a et ne serait ce que le nom qu’on donne aux gens, c’est comme tu dis, c’est la stagiaire. Bah non, c’est Diane. Et même si c’est une stagiaire, c’est son statut. Plus tu la réduit à son statut de stagiaire et moins tu vas solliciter son engagement, sa capacité à prendre des initiatives parce que souvent ils vont dire bah oui voilà, soit motrice, soit autonome ou etc. Mais par contre je veux tout contrôler, tu vois, c’est…
Diane Jaurett: Tout à fait. C’est exactement. Tu as très bien décelé la chose. C’est exactement ce que je ressentais. C’est à dire que entre ce qu’ils me disaient, c’est à dire tu es la stagiaire, tu es l’alternante. Tous ces termes qui étaient utilisés à des fins un peu réductrice finalement, qui ne le sont pas comme tu l’as dit, c’est un statut finalement et les responsabilités qu’on me confiait qui étaient bien plus que celles qu’on devrait confier à une alternante finalement, il y avait vraiment ce décalage entre la stagiaire et c’est toi qui va ouvrir la concession le matin, le week-end, tu as les clés, on te fait confiance, let’s go !
Olivier My: Mais malheureusement, c’est vraiment des situations qui sont courantes. Moi je l’entends vraiment régulièrement. Donc du coup tu me disais quand j’ai dû y retourner, j’ai eu la boule au ventre. La question que je me pose c’est qu’est ce qui a généré cette boule au ventre parce qu’au final, le métier tu le connais, c’est juste entre guillemets une autre entité, une autre concession tu vois ? Mais qu’est ce qui a généré ça ? Est ce que tu arrives à l’identifier aujourd’hui ? Qu’est ce qui fait que quand tu y es allée, il y avait cette boule là ?
Diane Jaurett: Je t’avoue que je n’y ai pas plus repensé que ça. J’ai voulu plutôt tourner la page rapidement. C’est ce que j’ai fait puisque je suis une personne qui prend des décisions. Je ne dirais pas rapidement, mais quand elles sont prises, elles sont prises.
Olivier My: Elles sont prises.
Diane Jaurett: Et il n’y a pas de retour en arrière. Ça peut être du jour au lendemain et on y reviendra sur d’autres aspects que le professionnel. Et à partir du moment où j’ai décelé que ça n’allait pas et que c’était finalement le métier qui ne me convenait pas, j’ai tout de suite demandé un entretien à ma supérieure.
Olivier My: À ton tyran ?
Diane Jaurett: À mon tyran. Ouais, exactement. Exactement. J’espère qu’elle écoutera ce que je suis en train de dire.
Olivier My: Si tu m’entends…
Diane Jaurett: Amandine, si tu nous entends, tu as vraiment été horrible avec moi, je t’en veux beaucoup !
Olivier My: Mais ce qui est dingue, c’est que parfois, encore une fois, j’étais pas dans la situation, je ne connais pas la personne. Mais quand on apprend aussi à connaître les gens, on se rend compte que des fois ils sont poussés par quelque chose chez eux à agir comme ça. Des fois je ne sais pas pour la personne donc je ne parle pas pour elle. Mais moi j’ai eu le cas en entreprise, avec du management souvent, où quand tu échanges avec les gens et tu les laisses un peu s’ouvrir, tu sens qu’ils étaient sous tension en fait, sous pression, et ça a généré des comportements qui ne sont pas leurs comportements habituels et ils ont eu l’impression que c’était la bonne chose à faire par rapport à l’écosystème dans lequel ils étaient. Mais c’est vrai que je trouve ça fou de ne pas se rendre compte des fois du mal qu’on peut faire aux gens pour ses propres objectifs. Parce que finalement, c’est souvent ça.
Diane Jaurett: Oui, exactement.
Olivier My: Donc en tout cas, c’est une page que tu as tournée rapidement.
Diane Jaurett: Rapidement. À partir du moment où j’ai demandé l’entretien, je suis partie dans les trois jours après.
Olivier My: Oui. Ok. Donc effectivement rapide. Et tu disais que toi, quand tu prends une décision, ça se fait vite. Ça a toujours été le cas ou pas ?
Diane Jaurett: Dans le domaine professionnel, j’ai l’impression que oui. Tu vois, si je remonte à l’histoire de la double licence, ça a été à partir du moment où je me suis entre guillemets avoué à moi même que ce n’était pas pour moi et qu’il fallait que je tourne la page. Et bah je le fais tout simplement.
Olivier My: Comme ça. Il n’y a pas d’appréhension, il n’y a pas de…
Diane Jaurett: Non.
Olivier My: Qu’est ce qui se passe en fait ? Pour toi, c’est genre je tourne la tête et puis maintenant j’avance sans regarder derrière moi ?
Diane Jaurett: Exactement. Je me retourne jamais. J’ai une grande confiance en l’avenir. En fait, je suis une personne je pense optimiste et je me dis qu’il y aura toujours une solution, que j’arriverai toujours à m’en sortir. De quelle manière ? Je ne le sais pas toujours en avance, mais l’expérience a prouvé que ça a été le cas donc je continue sur cette voie là.
Olivier My: Mais c’est super intéressant parce que dans le monde du changement, souvent les gens se disent qu’on peut toujours tout planifier. Et donc ils se disent ben voilà, je vais faire un grand plan, ça va se passer comme ça. D’ailleurs, quand les gens montent leur boîte, on fait quoi ? On fait un business plan. Et donc ça nous rassure. Alors qu’en fait un changement au départ, il y a quelque chose de super intangible et déjà de ton parcours que tu nous as raconté, il n’y a rien de sûr en fait dans ce que tu fais. Par contre, il y a une conviction forte chez toi que un, toi tu vas y arriver et que deux, les opportunités vont émerger si tu arrives à les saisir.
Diane Jaurett: C’est exactement ça. Je me dis toujours qu’il y aura quelque chose pour moi, quelque part qui m’attend. Et ça a été le cas puisque après cette dernière expérience de salariée, je me suis dit que ce n’était peut-être pas fait pour moi finalement ce statut là. Que ce n’était pas uniquement un problème de métier on va dire, mais le présentiel avec des horaires très larges, commercial on a des horaires assez larges, on travaille le week-End.
Olivier My: En même temps, s’il y a des marges à prendre avec le variable… Ouais je comprends.
Diane Jaurett: Faut travailler le plus possible. On finit très tard. Donc tout ça, ça ne me correspondait pas du tout. Ce n’était pas ce que je voulais pour mon avenir. Je pensais à plus tard, à une vie de famille, etc. Et ce n’était pas du tout ce que je voulais. J’avais vu mon père le faire et c’était très prenant. En fait, c’était dur pour lui d’avoir cette charge de travailler très tôt le matin et finir très tard. Travailler le week-end, ne pas prendre beaucoup de vacances, ce n’était pas mon objectif à moi. J’ai trouvé ça très courageux de sa part de le faire. Il continue à le faire d’ailleurs, mais moi non.
Olivier My: Ce n’était pas la vie que tu voulais avoir. Et c’est marrant comme quoi, les histoires comme ça, on ne se rend pas toujours compte. Et je pense que nos parents, d’une certaine manière font du mieux qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont. Mais ça reste intéressant de voir que ces histoires là ont un impact sur les décisions qu’on prend par la suite. Malgré le contexte qui change parce que moi les miens c’est encore différent tu vois. Mes parents, ils ont fui leur pays et ils ont tout construit à partir de rien. C’est à dire que moi je suis le premier à être né en France. Genre pépère tu vois. Genre comme un Français. Tu vois, avec le système. Mais eux, quand ils me parlent du travail etc. C’est un contexte différent, tu vois. Et peut être que ton père c’est pareil. A l’époque, c’était vraiment il fallait bûcher, bûcher, bûcher. Entrepreneur en plus, je pense quand même que ça nous inculque quelques valeurs qui sont plutôt bonnes. La question qui se pose c’est qu’est ce qu’on en fait dans le contexte d’aujourd’hui quoi ?
Diane Jaurett: Exactement. Mais moi, ça m’a amené à réfléchir et à me dire que ce n’était pas la seule manière de réussir et qu’en tout cas, ce n’était pas la manière que je souhaitais pour moi.
Olivier My: Ouais, c’est très courageux. C’est à dire qu’aujourd’hui, je trouve qu’il y a beaucoup de gens qui restent là où ils sont et puis ils râlent un peu là où ils sont. Puis en France en plus, tu l’as évoqué, le salariat, c’est un petit peu le Graal. En tout cas le cdi c’est un peu le graal pour beaucoup de gens je pense. Ouais non mais je pense qu’effectivement c’est quelque chose qui est en train de shifter un petit peu avec tout ce qui se passe autour. Et je pense que ce que tu dis qui est vraiment important, c’est pour réussir ou pour s’épanouir, en fait, il n’y a pas qu’un seul chemin. Même si on veut nous faire croire qu’il y a un chemin en particulier, il y a plusieurs chemins. Donc du coup, il y a non seulement le courage de changer que tu as déjà eu avant, mais en plus là tu prends une déviation sur peut-être plus le monde du salariat et t’ouvrir encore d’autres portes. C’est ça ?
Diane Jaurett: Tout à fait. Exactement.
Olivier My: Et donc tu pars par où ?
Diane Jaurett: Un domaine qui va te surprendre je pense. On n’en a pas du tout parlé.
Olivier My: Mais c’est pour ça que je me suis laissé un peu d’inconnu.
Diane Jaurett: Exactement. Donc j’ai lancé mon statut auto entrepreneur en me disant ok, qu’est ce que je peux faire avec les compétences que j’ai aujourd’hui ? Pas grand chose. Je ne voulais pas être commerciale indépendante. C’était fini. Et donc il a fallu que je me forme à nouveau. Donc j’ai commencé par faire une formation en hygiène et salubrité. Tu vas comprendre pourquoi. Parce que je me suis lancée dans l’esthétique et dans le domaine des piercings.
Olivier My: Esthétiques et piercing. Donc je suppose que tout ce qui est hygiène et salubrité, c’est pour les locaux, les choses comme ça.
Diane Jaurett: C’est obligatoire. C’est la formation obligatoire qui est vraiment uniquement de la théorie sur tout ce qui est hygiène que tu peux faire pour plusieurs métiers. Donc esthéticienne, perceuse, tatoueuse, des choses comme ça. Donc j’ai fait cette première formation et donc après avec mon CPF que j’avais durement accumulé dans mes années de salariat, je me suis dit que j’allais en faire quelque chose. Et donc je me suis formée pour apprendre à faire du microblading.
Olivier My: Alors dis moi ce que c’est.
Diane Jaurett: C’est le tatouage semi-permanent des sourcils.
Olivier My: Ah ok, oui, je vois ce que c’est.
Diane Jaurett: Donc pour éviter de se maquiller tous les matins, c’est connu dans le monde de l’esthétique, c’était assez nouveau quand je me suis lancée, donc je me suis lancée là dedans. J’ai fait ma formation, j’ai pratiqué, j’ai essayé de trouver des lieux où pratiquer parce que je n’avais pas mon salon à moi. Mais d’abord me lancer.
Olivier My: Mais l’idée, c’était de te créer ton salon après, c’est ça ouais ? Ça s’appelle un salon d’ailleurs ou pas ?
Diane Jaurett: Oui salon. Salon d’esthétique. Salon de piercing. Mais c’était deux domaines qui n’avaient pas trop de rapport entre eux. Même si finalement j’arrivais à avoir des clientes qui venaient à la fois pour le microblading et à la fois pour les piercings.
Olivier My: C’est vrai qu’en fait, quand on marche à l’extérieur et qu’on voit en fait des vitrines, c’est soit piercings, tatouages, etc ou esthétique.
Diane Jaurett: Exactement. Et donc à un moment donné, j’ai dû faire un choix de garder uniquement l’une des deux professions on va dire. Donc j’ai choisi le piercing qui a été je pense un très très bon choix avec du recul puisque ça m’a ouvert l’opportunité suivante dans ma vie de Martin Matin. Donc j’ai pratiqué un petit peu le piercing quelques mois comme ça en indépendante, en allant dans d’autres salons, donc soit des salons de tatouage, soit des salons d’esthétique aussi, puisqu’il fallait en fait un lieu qui soit aux normes d’hygiène. Donc ça pouvait être que ce type de lieu là. Sauf que je n’arrivais pas à décoller, je n’arrivais pas à atteindre ce que je voulais, je n’arrivais pas à travailler tous les jours. C’était dur. Financièrement, j’étais au ras des pâquerettes on va dire. Et alors ça, c’était pas possible pour moi. Parce que un de mes objectifs, ça a toujours été de gagner de l’argent. C’est très français de ne pas parler de ça.
Olivier My: Oui, effectivement.
Diane Jaurett: Mais moi je m’en fiche complètement, je n’ai aucun problème à le dire. Et souvent on me le reproche d’ailleurs parce que je communique beaucoup sur les réseaux sociaux et j’affiche sans aucun souci mon chiffre d’affaires, combien je gagne tous les mois, etc. Très souvent, on me dit mais t’as pas peur ?
Olivier My: Il y a vraiment une culture un peu du jugement très forte. Mais aussi c’est intéressant de voir que culturellement, en tout cas moi je parle plus de la France parce que je le vis aussi d’une certaine manière, mais une vision de l’argent comme étant démoniaque. Et ça c’est très ancré dans la culture. On se dit bah en fait ces gens, s’ils ont de l’argent, c’est forcément parce qu’ils ont fait quelque chose à côté qui est malhonnête, qui pervertit. Et donc effectivement, on a ce côté où bouh, c’est pas bien et en même temps, il y a tout le monde qui ne veut jamais se l’avouer mais en fait, ils aimeraient bien gagner plus parce que les gens qui les inspirent sont les gens qui gagnent leur vie, etc. En fait, il y a un paradoxe souvent entre les vendeurs de rêves, d’un coup, on leur dit ben justement, ce sont des vendeurs de rêves. Je trouve que le terme est vachement intéressant parce qu’en fait, ça veut dire qu’ils touchent à quelque chose que les gens ne veulent pas s’avouer ou qu’ils ne croient pas possible sous un certain angle. Et si les gens achètent, c’est bien qu’il y a un besoin. Donc je trouve ça vachement courageux aussi de ta part, encore une fois, de vivre ta vie telle que toi tu le souhaites. Et ça te fait sens. Et c’est au final je pense, très libérateur. Tu parles de choses que les gens n’ont pas envie de parler, mais ils en ont quand même envie.
Diane Jaurett: Oui, c’est vrai qu’il y a cette ambivalence de il faut gagner de l’argent pour vivre, mais il ne faut pas le dire.
Olivier My: Exactement. Et c’est marrant parce que tu vois même en entretien, ça c’est culturellement intéressant. C’est que tu vois par exemple, les Américains sont très forts pour ça. C’est plus culture américaine, c’est qu’en gros, quand ils vont aller en entretien, ils vont te dire tous les chiffres qui prouvent qu’ils sont compétents et qu’ils vont aller de l’avant. En France, il va falloir dire les choses, pas directement. Il faut que l’autre en face comprenne que toi tu es la bonne personne, tu vois ? Donc en fait, il y a un jeu un peu subtil qui se joue enfin je sais pas si tu l’as vécu, mais c’est vrai que moi je le ressens. Sinon, on apparaît comme vantard direct. Tout à fait. Et donc ça nous met dans une catégorie alors qu’on a juste des fois exprimé certaines choses.
Diane Jaurett: Tout à fait. Vantard, vendeur de rêve aussi.
Olivier My: C’est ça, oui.
Diane Jaurett: Si moi je me permets de beaucoup partager mes chiffres sur les réseaux sociaux, c’est pas du tout dans ce but là. C’est pas pour montrer : regardez, moi j’ai réussi. Moi, je fais tant. C’est pour inspirer d’autres personnes qui pourraient faire comme moi, tout simplement. Moi j’ai pas grand chose à y gagner, mais je trouve ça très inspirant. Et moi j’ai beaucoup aimé quand je me suis lancée dans l’entrepreneuriat avoir des personnes comme ça, à suivre, qui partageaient, qui étaient authentiques on va dire. Et je me dis que je peux être une de ces personnes là aussi. Sans prétention, mais vraiment.
Olivier My: On se rend pas compte en fait, le pouvoir de l’inspiration. C’est à dire que on parle souvent tu vois des influenceurs etc. Et on leur met un peu une étiquette. Alors forcément, parce que dans tout métier, plus ça grossit, plus il y a une hétérogénéité de ne serait-ce de qualité de on va dire de réalité derrière. Mais c’est vrai que c’est quand même des gens qui nous aident à parfois prendre une décision et nous amener à l’action. Donc en fait, ce sont des agents du changement sous un certain angle, et je trouve intéressant ce que tu dis parce qu’il y a, il y a cette dimension où j’ai reçu, et là je me sens suffisamment à l’aise pour rendre aussi d’une certaine manière. Donc c’est pas aux mêmes personnes finalement. Mais il y a une dimension quand même de renouvellement et de partage qui ne dit pas que si moi je donne, je perds, mais au contraire si je donne, en fait on se multiplie la chose.
Diane Jaurett: Exactement, on démultiplie le bonheur tout simplement.
Olivier My: Et c’est super. Donc là c’est vraiment le démarrage de ta vie entrepreneuriale, donc le piercing, et c’est venu initialement d’une passion, c’est à dire que tu t’es dit j’aime bien ça. Donc tatouage, je vois que tu en as.
Diane Jaurett: Tatouage oui, mais c’est un art qu’il faut vraiment maîtriser, donc je ne me suis pas du tout aventuré là-dessus. Je vais laisser ça aux professionnels et grand bien m’en fasse. C’est surtout pour mes clients. Et mes piercings, oui parce que telle que tu me vois là, j’ai pas de piercing.
Olivier My: En tous cas, ouais c’est ça moi je me suis dit bah tiens, est ce que c’est grosso modo la même famille et donc du coup tu as voulu aller là ou pas ?
Diane Jaurett: Non, pas du tout. Quand j’ai dit à ma famille que je voulais être perceuse, branle-bas de combat, on passe de juriste à commerciale qui sont quand même des métiers plutôt respectés. Quand on dit qu’on est commercial, juriste, c’est plutôt bien vu. Puis après on dit qu’on est perceuse. Ça fait un grand chamboulement.
Olivier My: J’imagine. Mais c’est marrant, il y a des images mentales qui arrivent et puis forcément, avec l’image, tu as une connotation est ce qu’elle est positive ou pas ? Tu vois, c’est encore et malheureusement il y a des choses qui ne sont pas non plus mises en avant ou valorisées par la société. Donc il y a souvent aussi les médias qui pointent ou qui orientent d’une certaine manière. Et donc ok, tu y allais par passion et en fait je trouve que c’est intéressant parce que la passion est aussi un vecteur de mouvement. Et ça, je trouve ça super courageux d’y aller parce que quand tu connais le métier, alors je ne sais pas si tu le savais à l’époque que ça ne gagnait pas forcément si bien que ça ou en tout cas l’entrepreneuriat n’est pas si évident dans ce cadre là.
Diane Jaurett: Grande découverte.
Olivier My: Et le deuxième moteur, c’est bien qu’on en ait parlé d’abord, mais c’est bien de se dire à un moment donné, la sécurité financière, elle est super importante. Et donc ça aide à faire des mouvements parce qu’il y a des gens, souvent dans le monde du changement qui nous disent bah ouais, mais c’est pas possible. Ouais mais en fait quand tu dis que c’est pas possible, il y a une sorte de tu restes dans le confort que tu as à l’heure actuelle. Quand t’as pas une thune et que tu dois survivre, il y a tout qui est possible d’un coup, tu vois.
Diane Jaurett: Bizarrement oui, t’est un peu plus motivée à passer à l’action en fait, tout simplement.
Olivier My: Ouais, tout à fait, ouais. Et du coup, le prochain passage à l’action ?
Diane Jaurett: Et donc du coup, c’est là que j’ai eu vraiment une opportunité financièrement qui a été assez confortable pour moi et qui m’a aussi permis de m’ouvrir encore plus au monde de l’entrepreneuriat parce que jusque-là je ne connaissais personne qui était trop dans mon domaine. J’ai été responsable commerciale en freelance, toujours.
Olivier My: Donc là tu as reconnecté quand même les points.
Diane Jaurett: J’ai reconnecté un petit peu, mais c’était toujours dans le monde du piercing, donc c’était pour une maison de joaillerie qui était spécialisée dans le piercing. Donc c’était parfait, ça correspondait un peu au métier que j’avais fait avant. Commerciale, perceuse, donc le job de rêve bien payé.
Olivier My: Ouais.
Diane Jaurett: Quand j’étais payée.
Olivier My: La petite parenthèse. Voilà.
Diane Jaurett: Petite parenthèse donc sur le papier tout était beau, tout était magnifique. Et c’est vrai que le métier en lui-même me plaisait beaucoup parce que j’avais cet aspect commerce, responsable de plusieurs pôles. Et puis je faisais toujours du piercing, je pratiquais toujours. J’avais quand même gardé cette partie là qui était assez sympa. En plus, je voyais un peu du beau monde parce que comme c’était de la haute joaillerie, la clientèle n’est pas la même clientèle que dans les salons classiques.
Olivier My: Ah bah oui, j’imagine. Ouais.
Diane Jaurett: Quand t’as des piercings qui sont à 2 – 3 000 €. Forcément, c’est pas Monsieur et madame tout le monde qui peut se le permettre.
Olivier My: Parce qu’un prix usuel, tu vois, moi je connais pas trop ce monde là. Un prix usuel, c’est quoi ?
Diane Jaurett: Habituellement, un piercing classique dans un salon avec des bons matériaux, ça va commencer dans les 40 € à peu près.
Olivier My: Ah oui donc effectivement, là tu fais fois 100. Ok, donc c’est juste pour voir la différence.
Diane Jaurett: Oui, il y a un gros gap. Et donc dans cette maison de joaillerie, le premier prix était à 160 €. Accessible par rapport au reste mais c’était vraiment un anneau simple, sans plus de fioritures. Rien du tout. Donc un petit peu de beau monde. J’ai vu beaucoup d’influenceurs à cette période là parce qu’on faisait beaucoup de partenariats et donc j’ai découvert aussi cette partie de gestion de partenariats qui m’a bien plu aussi. Pas toujours facile parce que les influenceurs ne sont pas tous des personnes très…
Olivier My: Il y a de tout, il y a de tout.
Diane Jaurett: En grande majorité, je dirais 85 %. C’était vraiment des personnes adorables, ça se passait très bien. Mais bon, voilà.
Olivier My: Des vrais humains qui sont proches aussi de la réalité de la vie quoi. Après tu as les extrêmes qui sont un peu diva ou je ne sais pas quoi, c’est ça ?
Diane Jaurett: Exactement. Oui, tout à fait. Qui pensent qu’elles sont Beyoncé.
Olivier My: Oui, c’est ça.
Diane Jaurett: Alors qu’il y a dix minutes, je les connaissais pas. J’ai juste été voir sur Instagram qui c’était. J’ai dit ok. Elles ont 200000 abonnés. Super. Donc ça m’a ouvert encore un autre monde que j’ai bien aimé découvrir. Honnêtement, un nouveau changement pour moi.
Olivier My: Exactement.
Diane Jaurett: Et pour la petite anecdote un peu marrante, j’ai fait un piercing à la femme de Maître Gims. Qui s’appelle Demdem il me semble, qui est très gentille, très très gentille, adorable, qui a été vraiment très mignonne avec moi. Enfin, c’était une super expérience, j’ai adoré. C’était marrant, je la connaissais pas du tout mais c’est la femme de ok d’accord.
Olivier My: C’est aussi pour ça que je trouve que dans ton parcours, ce qui est quand même fou, c’est que tu arrives à appréhender des situations qui parfois sont un petit peu incongrues ou un peu même difficiles ou etc. Et tu arrives à les retourner d’une manière assez simple à ton avantage. Parce que tu ne la connaissais pas, mais voilà, tu as fait ton service. Et puis après, au fur et à mesure, tu as saisi l’opportunité de te rendre compte que c’était la femme de… Parce que ça se trouve, il y aurait des personnes qui auraient juste fait leur boulot. C’est parti. Je ne me suis pas rendu compte que j’avais une personne qui voilà a une sorte de statut un peu différent des autres.
Diane Jaurett: Oui, c’est ça, c’est ça. Comme je te le disais, la plupart, une grande majorité ne se comporte pas comme des petites starlettes. Et Dieu merci, ça serait vraiment très désagréable sinon, parce que c’était vraiment. J’en avais presque tous les jours, tu vois, des personnes qui venaient pour des partenariats comme ça, donc il valait mieux que ça se passe bien. Et on m’a posé souvent la question : Mais tu n’es pas stressée de faire des piercings à des gens connus comme ça ? Ben non, c’est pareil pour moi, une oreille, c’est une oreille. Le piercing reste le même, la technique c’est la même. Donc oui, mais quand même, si tu rates, alors je ne suis pas censée rater. Oui déjà voilà, ni cette personne là, ni une personne lambda. Donc non, non, non, ça se passait super bien, je n’avais pas de stress. Mais bon, comme je te le disais, je ne suis pas du tout une personne stressée. Donc ça se passait plutôt bien de ce côté là donc.
Olivier My: Mais c’est marrant parce que tu vois, il y a des personnes qu’on met sur un piédestal très vite et c’est un peu comme les conférenciers parce que par exemple, moi je fais un peu des conférences à gauche à droite et je suis toujours surpris qu’en fait, il y a personne qui vienne me voir après. Tu vois, je fais ma conférence et tout ça se passe plutôt bien. Et après bah des fois j’ai une personne qui vient me voir comme ça, on discute et je me dis mais moi en fait quand je fais des conférences, c’est pour justement pouvoir discuter avec des gens. Et je ne sais pas exactement ce qui se passe, mais grosso modo, des fois les gens ils me disent ils n’osent pas. En fait, le fait que tu sois mis sur scène, bah tu fais partie de gens à part.
Diane Jaurett: Oui, tout à fait.
Olivier My: Mais moi quand je discute avec gens, je dis mais moi je vais enfin comme les autres, on va tous aux toilettes un jour. C’est con hein, mais moi c’est un jour on m’a dit ça, je fais Bah ouais, en fait quand je pense à ça, moi, quand je vois des gens, bah tu vois, hier on a eu des gens qui sont aussi un petit peu qu’on a vu, qui étaient sur le devant de la scène et tout. Quand on rencontre des gens comme ça, c’est un peu impressionnant parce que tu les vois en ligne surtout, tu vois leur image, un peu de popularité. Et puis quand tu les vois en vrai, tu te dis je suis qui moi pour aller les voir ? Donc je comprends cette sensation. Et puis d’un coup je me dis mais eux aussi vont aux toilettes et après du coup ça me permet d’aller les voir et puis de discuter d’humain à être humain en fait.
Diane Jaurett: C’est super drôle que tu dises ça parce que j’ai exactement la même réflexion.
Olivier My: C’est vrai ?
Diane Jaurett: On m’a dit aussi une fois, un jour mais tu sais, tout le monde va aux toilettes. Et du coup je me dis ça aussi à chaque fois et depuis tout va bien.
Olivier My: C’est marrant.
Diane Jaurett: On est des humains, on a tous besoin de manger, d’aller aux toilettes, de dormir, de boire.
Olivier My: Donc effectivement, on a accompli des choses différentes. Mais ça ne change pas le fait qu’on peut interagir d’une manière simple. Je ne dis pas que c’est facile pour moi et donc c’est pour ça que je comprends les gens aussi des fois qui ne veulent pas venir me voir. Mais en tout cas, si vous m’entendez, n’hésitez pas à venir me voir parce que des fois je suis un peu tout seul et…
Diane Jaurett: Pauvre Olivier!
Olivier My: Non mais ça c’est marrant, je trouvais ça sympa de juste d’avoir cette interaction. Je trouve ça intéressant en tout cas.
Diane Jaurett: C’est plutôt le but quand tu transmets comme ça ton savoir c’est d’avoir un retour un petit peu des personnes à qui tu le transmets finalement, sinon ça n’a pas trop d’intérêt.
Olivier My: Et un retour humain parce qu’en fait, dans les conférences aujourd’hui dans lesquelles moi je participe, tu as un retour, mais tu sais genre sur des outils ou des choses comme ça, mais en fait t’as pas d’interactions. C’est à dire que même si les gens ils disent bah ça tu aurais pu faire mieux ou etc. Bah ok, mais discutons-en parce que du coup tu me balances juste ça à la tête ou même quand c’était très bien, tu vois. Mais moi j’ai juste envie de savoir c’est quoi qui t’a impacté ou etc tu vois. Donc il y a une dimension. C’est une très bonne idée ce que tu fais.
Diane Jaurett: Oui, il faut. Et donc donc là on arrive un peu à la fin.
Olivier My: Donc là tu me parles responsable commerciale, joaillerie.
Diane Jaurett: Tout à fait.
Olivier My: Et effectivement, quand on a discuté, c’est un petit peu le métier dont tu m’as parlé. Donc on arrive un petit peu au bout des changements, un peu pro comme ça. Donc il se passe encore quelque chose après ?
Diane Jaurett: Oui, pas sur le côté pro, enfin c’est lié puisque l’arrêt en fait de ce métier là qui a été comme tous les autres très soudain, du jour au lendemain, parce que je te racontais hier, un samedi soir où mon alternante m’appelle pour me dire qu’elle arrête et j’arrête dans la foulée. La même journée qu’elle. Je prends cette décision là et vu que j’étais en freelance, je n’avais pas d’obligation contractuelle de rester. En tout cas, ce n’était pas, ce n’était pas inscrit. Et donc je quitte ce métier pour à la fois me libérer de cette pression toxique que la patronne nous infligeait.
Olivier My: Encore une alors ?
Diane Jaurett: Encore une. C’est. Alors je ne sais pas si c’est corrélé, mais j’ai souvent eu ce genre de problématique avec des supérieures femmes.
Olivier My: Mais tu as eu des supérieurs hommes aussi en concession ?
Diane Jaurett: Oui, Oui, oui. Dans la première concession, les managers étaient des hommes. Quand je suis arrivée chez Volkswagen, c’était une femme. C’était que des femmes.
Olivier My: Que des femmes. ? C’est marrant d’ailleurs dans ce monde là.
Diane Jaurett: Parce-que tu as une hiérarchie, tu vois, tu as la directrice, ensuite tu as la responsable de concession, etc. Ça s’appelle comme ça. Mais en gros c’est ça. Et ce n’étaient que des femmes et je l’ai beaucoup moins bien vécu bizarrement. Alors je ne sais pas si c’est corrélé ou pas ou si c’était vraiment le hasard, mais donc dans cette maison de joaillerie aussi une femme qui était la patronne, la créatrice de la marque. Donc très mal passé. Et donc je décide vraiment de tout lâcher. En 1 h de temps et de partir habiter à Toulouse.
Olivier My: Encore une décision ou tu as tourné la tête, tu dis Allez, go !
Diane Jaurett: Exactement. Exactement. On m’a proposé de venir habiter à Toulouse. Une amie m’a proposé de reprendre son appartement qu’elle quittait, un peu en blaguant finalement, en me disant de toute manière elle habite à Paris, elle le fera jamais.
Olivier My: Mais ça veut dire qu’elle te connaissait pas assez pour se dire c’est dangereux ce que je suis en train de faire ?
Diane Jaurett: Non, je pense qu’elle ne connaissait pas trop cet aspect de ma personnalité.
Olivier My: Ah oui, d’accord.
Diane Jaurett: Et une semaine après, je lui ai dit ok, mets moi en contact avec ton propriétaire, je reprends l’appartement. Et donc mon conjoint pareil. On lâche tout. On n’avait pas beaucoup d’argent en plus, donc on déménage un peu comme on peut à l’arrache. C’était vraiment une expédition Paris Toulouse, on a dû le faire plusieurs fois. On n’a pas voulu louer de camion puisqu’on n’avait pas beaucoup d’argent, donc on a fait ça en voiture avec une remorque, avec le matelas sur le toit de la voiture. Enfin voilà, vraiment l’image était magnifique. Et donc on arrive à Toulouse avec un appartement, mais sans métier, sans travail, ni mon conjoint d’ailleurs, ni moi.
Olivier My: Mais ça veut dire que déjà quand même, vous avez un toit sur votre tête.
Diane Jaurett: Oui.
Olivier My: Je dis ça parce qu’on en a discuté hier, mais je trouve que c’est un sujet qui est important quand on est entrepreneur, trouver un logement, c’est aussi pas si évident que ça, parce qu’il y a encore une fois culturellement un changement qui s’est pas fait. Et ce fameux graal du cdi est souvent ce qui rassure. Alors que des fois, des fois à l’époque ce n’était pas le cas, mais en tant qu’entrepreneur, on peut gagner plus finalement malgré le statut entre guillemets.
Diane Jaurett: Donc oui, ça c’est une grosse problématique que je suis en train de rencontrer en ce moment comme tu le sais. Si vous avez une maison à louer pour moi, faites moi signe.
Olivier My: Oui, c’est ça.
Diane Jaurett: Et que vous acceptez les entrepreneurs surtout.
Olivier My: Oui, c’est ça les entrepreneurs sérieux qui ont un parcours.
Diane Jaurett: Très stable.
Olivier My: C’est ça ! Mais c’est intéressant parce que, avant de continuer bien sûr sur ton expérience à Toulouse, on a cette impression qu’il y a de l’instabilité, tu vois. Alors que sous un certain angle, c’est le cas parce que c’est des changements successifs. Mais en fait on pourrait voir l’équilibre comme étant en fait un ensemble de déséquilibres mais qui se compensent. Et c’est un peu ce que tu as fait en tout cas, c’est la vision que j’en ai, c’est qu’à chaque fois tu as réussi à pivoter. C’est un petit peu comme un pendule, tu vois en fait, un pendule, c’est bien à l’équilibre, mais ça bouge tout le temps.
Diane Jaurett: Ouais c’est vrai, comme je te le disais, j’ai toujours rebondi, peu importe la manière, parce que j’ai toujours eu foi en moi et en l’avenir et j’ai toujours su que j’y arriverai finalement.
Olivier My: Et je trouve que ça, c’est vraiment quelque chose qui est fort dans ton histoire. Au delà de vraiment l’expérience qui là était spécifique, c’est qu’au final on arrive à appréhender ces changements aussi avec un certain courage et une certaine confiance lorsque en soi on a déjà confiance. Et c’est intéressant parce que toi tu as aussi une certaine confiance, une conviction que le monde va aussi t’apporter quelque chose. C’est vrai que moi j’ai pas trop ça. J’ai plus ce côté où je vais essayer de trouver les opportunités et de les saisir donc en fait, ça veut dire que je regarde ce qui est pour pouvoir voir les opportunités. Et peut être que t’as une conviction supplémentaire à moi qui est le monde va aussi m’apporter des choses.
Diane Jaurett: Ouais je pense. Et d’ailleurs ça me sert beaucoup dans mon métier actuel parce que en tant qu’assistante virtuelle, j’ai plusieurs clients, j’en ai une dizaine et on a toujours ce stress de se dire oui mais si ça s’arrête, si demain j’ai un, deux, trois clients qui me disent stop, comment faire ? Et moi j’ai vraiment cette confiance de me dire de toute manière, s’ils partent, j’en trouverai d’autres. C’est un cycle en fait, ça va, se répéter et c’est le cas. Tu vois, là, j’ai deux contrats qui mettent fin. Et en discutant hier après la conférence, j’ai déjà retrouvé des heures donc enfin tu vois, c’est tu as toujours des opportunités qui se présentent à toi. Il faut avoir un petit peu confiance je pense.
Olivier My: Et je pense que voilà ce terme il est important, mais il y a quelque chose d’intangible derrière. Tu vois cette partie conviction, je trouve qu’elle est super importante quand on va dans ce monde là. Parce que moi je suis totalement dans la personne qui, alors je dis souvent que j’ai pas trop le syndrome de l’imposteur, ce qui est fondamentalement faux. Enfin, c’est pas faux. C’est que dans mon métier, j’ai pas le syndrome de l’imposteur mais des fois dans ce qui est sur d’autres sujets, en fait, je peux l’avoir. J’ai toujours l’impression que j’ai de la chance d’avoir mes contrats, des trucs comme ça. Parce que j’ai pas peut être pas réussi encore à rendre tangible ce qui fait que les gens viennent me voir. Et donc, chaque année ou chaque fin de contrat, je me dis mais du coup ça se trouve j’ai eu de la chance et boum, tout va tomber etc. Pour le moment effectivement ça continue. Mais je te rejoins sur le fait que si on y croit, on met aussi ce qu’il faut et on dégage l’énergie qu’il faut aussi pour attirer les gens qui nous ressemblent.
Diane Jaurett: Je pense que le positif à toujours attiré le positif et en fait bon après c’est un peu, y en a qui disent que c’est un peu du bullshit, mais moi j’y crois quand même. C’est que pour avoir ce que tu veux, il faut entre guillemets te comporter un peu comme si tu l’avais déjà. Tu vois ? Ça peut marcher avec l’argent. Alors attention, on ne dépense pas de l’argent qu’on n’a pas.
Olivier My: C’est un bon petit rappel.
Diane Jaurett: Mais dans la réussite, ça peut être un bon vecteur pour avancer. C’est à dire que comme je t’ai dit, moi je me suis toujours projetée, je savais que j’allais réussir, Je ne savais pas trop forcément comment, parce que, au vu de toutes mes expériences, ça aurait pu être dans d’autres domaines, mais j’avais quand même cette foi là dans ma réussite et je me suis toujours projetée, je me suis toujours imaginée réussir. Je pense que ça m’a aidée à me mettre dans le bon état d’esprit pour cette réussite.
Olivier My: Je trouve que c’est super important, mais tu vois, là où il y a le bullshit, en tout cas, ce que les gens considèrent comme du bullshit, je pense que c’est toujours en voyant les extrêmes. Les gens se disent ok, fais le comme ça et ça marchera. Tu vois le côté forcément baguette magique alors qu’en fait il n’y a rien de magique derrière. Par contre, là où tu touches un point qui pour moi est important, c’est que lorsque tu te mets dans un état comme ça, tu arrives à comprendre ce que ça veut dire aussi que d’être dans cet état là. Et donc tu vas générer des situations que tu n’aurais pas générées si tu étais toujours en train de te plaindre à gauche à droite, de ne pas avoir les choses. Ça reste toujours plus positif pour toi d’être comme ça que l’inverse. Après, ça ne suffit pas, il y a du contexte, il y a qui tu es, il y a les gens que tu rencontres, tout quoi. Et le terme que tu as utilisé est important. C’est j’avais la foi. C’est pour ça que j’aime bien ce côté convictions parce qu’il n’y a rien qui te prouve que ça va marcher. Mais en même temps, si tu ne te mets pas en mouvement, tu ne vas pas non plus y arriver quoi.
Diane Jaurett: C’est vrai, c’est vrai. Mais la foi, on l’utilise beaucoup dans la religion. Ça peut paraître complètement dingue d’avoir la foi en quelque chose qu’on ne voit pas, mais au final, c’est pareil pour le business.
Olivier My: Tout à fait.
Diane Jaurett: Ta réussite, tu ne la matérialises pas encore, mais elle va venir si tu fais les choses pour. Et moi, un de mes objectifs, au-delà de bien réussir dans mon métier d’assistante et bien gagner ma vie, c’était un petit peu d’être la référence on va dire des assistantes pour montrer qu’on peut réussir justement à plein de femmes. Parce que on va pas se mentir, on est 99 % de femmes dans le métier quand même, et souvent pas considérées à notre juste valeur du fait du terme d’assistante.
Olivier My: Oui, je comprends.
Diane Jaurett: C’est pour ça que parfois je dis office manager, parfois je dis assistante, je fais un savant mélange des deux. Mais maintenant, je suis bien plus à l’aise avec le terme assistante que j’ai pu l’être autrefois.
Olivier My: Donc ça aussi, ça a changé un petit peu dans ta manière de l’appréhender. Les mots ont une importance, mais c’est vrai que soit on utilise les mots tels qu’ils sont connus, soit on redonne du sens aux mots tels que nous on le voudrait. Parce que moi, Diane, je suis assistante, je suis assistante de telle manière, etc. Et je trouve qu’effectivement c’est une autre manière. C’est un travail que j’essaie de faire aussi et je sais en quoi c’est dur de le faire parce qu’il y a une dimension où tu donnes un peu de ton identité derrière. Donc le terme avec Diane, avec Diane en signature feat. Featuring Diane, c’est pas la même chose. Au vu du temps imparti, je pense qu’on ne va pas pouvoir rentrer trop dans justement la suite de tes aventures. Mais on sait jamais, peut être que ça fera l’objet d’un épisode suivant. Par contre, comme je t’avais prévenue, je voulais qu’il y ait un petit passage où tu ne savais pas trop ce qui allait se passer, où justement j’ai des petites questions pour toi.
Diane Jaurett: Super.
Olivier My: Pour encore plus apprendre à te connaître. Donc je fais un petit peu le gars qui sort le lapin de son chapeau, mais en tout cas des petites cartes de mon chapeau. Donc j’ai des petites cartes ici, des petites cartes avec des questions que j’ai présélectionnées. Et en fait, ça va être à toi de sélectionner ce que tu souhaites. On va commencer comme ça, d’accord ?
Diane Jaurett: D’accord.
Olivier My: Donc en fait, juste pour l’information, donc c’est des cartes qui viennent donc des joyeux audacieux. Donc c’est un jeu de cartes qui s’appelle Antisava, une édition particulière et que je trouve vraiment sympa. Voilà. Comme ça je leur fais un petit coucou parce que je trouve que ce qu’ils ont fait est vraiment, vraiment cool. Et donc l’édition que j’ai choisie, c’est qu’en fait tu vas avoir trois paquets. Malheureusement, tu ne vas pas voir la différence des couleurs, mais je vais te le dire. Le deck qui est sur la gauche, c’est un deck plutôt qui est orienté sur les émotions, donc c’est plutôt des questions sur des émotions. Donc tu as ce deck qui est au milieu, qui est plus sur de l’expression pour ce que ça veut dire, encore une fois. Et le dernier qui est plus sur des besoins.
Diane Jaurett: D’accord.
Olivier My: Donc tu as besoin, expression, émotion. Du coup, ce que je te propose déjà dans un premier temps, c’est de choisir. Donc t’as le droit de pas prendre la première, t’as le droit de prendre le paquet et de sélectionner. Vas y, je te les mets là.
Diane Jaurett: Celui qui m’a le plus parlé, je pense que ça va être les besoins, même si je ne sais pas trop à quoi m’attendre.
Olivier My: J’aurais envie de te dire moi non plus, mais en vrai je sais.
Diane Jaurett: Je pioche du coup ?
Olivier My: Donc soit tu pioches la première, soit tu prends une carte où tu veux. C’est vraiment tu prends le paquet comme tu veux.
Diane Jaurett: On fait confiance.
Olivier My: Allez, vas y. Donc je te laisse lire la carte d’abord ?
Diane Jaurett: À quoi aimerais tu dire stop dans ta vie ? Ok, d’accord, on part sur ce genre de question. J’adore, J’adore. J’aimerais dire stop… C’est une bien bonne question.
Olivier My: Je t’avais dit que je n’allais pas te prévenir.
Diane Jaurett: Oui, c’est très dur. À quoi… Parce que j’ai des choses à te répondre comme ça, mais ça n’a pas un grand intérêt. Je pense que j’aimerais dire stop à certains préjugés qu’on peut avoir dans le monde de l’entrepreneuriat.
Olivier My: Ok, est ce que tu en as en tête ?
Diane Jaurett: Oui. On fout rien de nos journées.
Olivier My: Oui, ok.
Diane Jaurett: On est tous millionnaires.
Olivier My: Oui, effectivement.
Diane Jaurett: Alors c’est un peu le but, mais on n’a pas tous réussi…
Olivier My: Oui, c’est ça !
Diane Jaurett: À atteindre cet objectif là. Et on est des personnes instables. On en a parlé ensemble, mais je pense que ce sont les trois plus grands préjugés que moi je vis et je vois, on va dire, dans le monde de l’entrepreneuriat.
Olivier My: Bah super, merci bien.
Diane Jaurett: Donc stop aux préjugés.
Olivier My: Stop aux préjugés ! Super ! Alors ce que je te propose, c’est que tu vas me donner un paquet, Je vais piocher deux cartes et je vais sélectionner une question. Ça te va?
Diane Jaurett: Oui. Parfait.
Olivier My: On se donne un petit tu vois, un petit truc ?
Diane Jaurett: On challenge un peu la chose.
Olivier My: Alors donc, c’est besoins, expression et ici c’était émotion.
Diane Jaurett: On va partir sur Expression.
Olivier My: Ok. Je vais en prendre deux. En même temps si je les avais sélectionnées donc les deux m’intéressent. Ok. Alors si tu devais écrire un livre, ce serait quel type d’ouvrage ?
Diane Jaurett: Un roman.
Olivier My: Un roman ?
Diane Jaurett: Ouais, ça serait un roman.
Olivier My: Y’a pas eu trop d’hésitation. C’est intéressant.
Diane Jaurett: Non, parce que je me suis déjà posé la question. En plus, c’est facile.
Olivier My: C’est pour ça que je m’étais dit que…
Diane Jaurett: Oui ben oui, je n’ai pas parlé des projets qui ont été avortés aujourd’hui, mais il y en a eu aussi.
Olivier My: Il y en a eu quelques uns.
Diane Jaurett: On aurait pu faire un épisode spécial pour les projets qui n’ont jamais été développés, ça aurait été marrant aussi. Je pense que j’écrirais un roman de fiction.
Olivier My: Et tu as déjà plus ou moins une histoire, ou tu sais juste que c’est le genre de choses que tu voudrais faire.
Diane Jaurett: Non, j’ai pas d’histoire. J’ai déjà écrit une petite nouvelle. C’est plus philosophique. Ce n’était pas du tout un roman de fiction pour le coup.
Olivier My: Ouais, un peu initiatique quoi du coup ?
Diane Jaurett: C’était une ode à l’amour, un petit peu. Voilà. Je lisais beaucoup de livres de philosophes à l’époque, dans ma grande période littéraire au lycée et ça m’a beaucoup inspiré. Et donc j’ai développé une petite nouvelle comme ça, mais qui n’est sortie nulle part. N’allez pas chercher. Je pense que si je la relisais aujourd’hui, je me dirais que c’est sûrement très nul.
Olivier My: C’est toi à l’époque. C’est intéressant aussi de se dire voilà comment tu vivais les choses à l’époque et je trouve qu’il y a une grande beauté déjà une première chose, mais une sorte de miroir très beau à l’écriture, parce que ça te permet de voir où tu en es à cet instant là. Peut être que tu ressens aussi l’émotion du moment où tu l’avais écrit. Et enfin, moi qui commence à écrire un peu sur LinkedIn, etc. Je me rends compte aussi que ça pose les choses et des fois, exprimer les choses par écrit, ça aide à se structurer quoi.
Diane Jaurett: Tout à fait.
Olivier My: Super, merci ! Tu es curieuse de l’autre ? Je te dis juste laquelle c’était l’autre ?
Diane Jaurett: Et pourquoi tu n’as pas choisi l’autre ?
Olivier My: C’est dur. Les deux j’aurais voulu te les donner. Mais le livre, ça m’intéressait de savoir. En fait, c’est entre guillemets, tu vois, c’est une phrase à compléter.
Diane Jaurett: D’accord.
Olivier My: Donc du coup, c’est : pour moi la vie c’est… Et donc c’est quelle pourrait être ta devise ? Tu veux y répondre du coup vu qu’on l’a ?
Diane Jaurett: Vas y, on est là.
Olivier My: Vas y !
Diane Jaurett: Pour moi la vie c’est une succession d’aventures.
Olivier My: Une succession d’aventures. C’est super et c’est représentatif de ce que tu nous as présenté, ces successions de changements, de décision, de passage à l’action. Je trouve ça extraordinaire. Allez, je te propose un dernier set.
Diane Jaurett: Let’s go !
Olivier My: Ce que je te propose, c’est que tu vas prendre une carte de chaque paquet. Et tu as le droit de choisir la question à laquelle tu veux répondre. Comme ça, tu verras aussi ce qu’il y a de l’autre côté.
Diane Jaurett: Tout à fait. Donc, quel est ton antidote quand tu te sens énervée ? Qu’est ce qui peut t’apaiser ? Comment entraines-tu ta créativité au quotidien ? Pour moi, les émotions, c’est, trois petits points. Quelle est ta relation aux émotions ? Hmm hmm. C’est dur. Il y en a deux qui m’inspirent plus que d’autres. La première et la troisième. Sur l’antidote et sur les émotions.
Olivier My: Celles que tu veux. Celles avec un s que tu veux.
Diane Jaurett: Très bien.
Diane Jaurett: Je vais commencer par les émotions. Déjà parce que c’est le domaine où on n’a pas encore été donc. Ma relation aux émotions, je dirais qu’elle est assez forte. Je vis tout à fond en fait. Je prends vraiment les choses à bras le corps.
Olivier My: À bras le cœur même.
Diane Jaurett: À bras le cœur oui, à bras le cœur à bras le corps, je prends tout dans mes bras. Pour ce qui est des émotions, on va dire de l’amour, de l’amitié, choses comme ça. D’autant plus que maintenant je suis maman, donc c’est encore une nouvelle émotion que je ne connaissais pas et qui pour moi ne peut pas être comprise tant qu’on ne le vit pas.
Olivier My: Oui, je peux comprendre.
Diane Jaurett: Ce que je n’avais pas saisi avant d’être maman.
Olivier My: En fait, on comprend je pense intellectuellement l’idée.
Diane Jaurett: Oui exactement.
Olivier My: Mais il y a une différence lorsqu’effectivement émotionnellement, tu es dans la situation.
Diane Jaurett: C’est un concept très particulier la parentalité. C’est comme avoir des frères et sœurs, tu vois. J’ai pas de frères et sœurs. J’ai du mal parfois à saisir la relation qu’on peut avoir entre frères et sœurs.
Olivier My: Oui, je comprends.
Diane Jaurett: Je vois mon mari qui a un frère. Il y a une très bonne relation avec son frère. J’ai du mal, c’est ni de l’amitié, ni c’est pas ses parents, c’est un amour particulier et je n’arrive pas à saisir le concept. Je ne le saisirai certainement jamais. Ou peut être si j’ai un deuxième enfant, je verrai.
Olivier My: Tu pourras le voir par intermédiaire en tous cas.
Diane Jaurett: Mais moi je ne le vivrai jamais c’est trop tard je pense pour ma maman et mon papa. Je crois. Donc ma relation aux émotions est assez forte.
Olivier My: Et aujourd’hui le travail sur les émotions, parce que je trouve que c’est un vrai travail aujourd’hui, parce qu’on nous a tellement habitué culturellement à dire faut faire stop aux émotions, sois rationnel, etc. Est ce que tu arrives à les gérer ? Et quand je dis gérer c’est pas les étouffer mais c’est comment est ce que je réussis justement à les utiliser comme étant générateur de positivité quoi ?
Diane Jaurett: Oui, alors j’ai quelque chose de très intéressant à ce sujet. Je ne sais pas si tu le sais, mais on dit souvent que quand on est enceinte, quand on est une femme enceinte, nos émotions sont un peu décuplées.
Olivier My: En tous cas, j’en ai entendu parler. Moi je l’ai pas… Voilà.
Diane Jaurett: Tu ne l’as pas encore expérimenté. Mais en tout cas, c’est quelque chose qui est assez connu on va dire.
Olivier My: Tout à fait.
Diane Jaurett: Et j’en discutais avec une ostéopathe qui est spécialisée dans la fertilité et qui me disait qu’en fait non, elles ne sont pas décuplées, elles sont simplement libérées. Ce sont tes vraies émotions telles qu’elles devraient être dans ta vie quotidienne on va dire, même sans être enceinte. Mais voilà, les hormones et le fait d’être enceinte réveillent pas mal de choses aussi. Tout ça, ça fait que ce sont nos vraies émotions qui sortent enfin. Donc j’ai découvert que j’avais la larme facile mais très très facile. Je peux, mais pas forcément pour des sujets de tristesse. C’est plus d’ailleurs dans le bonheur, la joie, l’émotion de pleurer. Je pleure beaucoup.
Olivier My: Tu pleures beaucoup ?
Diane Jaurett: Oui.
Olivier My: C’est marrant. Parce que quand on te rencontres, tu es plutôt souriante, chez toi, etc.
Diane Jaurett: Oui, mais je pleure de bonheur.
Olivier My: Et tu pleures de bonheur.
Diane Jaurett: Je suis souvent émue aux larmes. Ça peut être même dans des situations, quand j’avais fait une fête pour mes fiançailles, mais vraiment un truc, vraiment un dîner et je me suis levée pour prendre la parole pour remercier les gens qui étaient là, j’ai eu le temps de dire : je vous remercie tous d’être là et puis après c’est fini.
Olivier My: Je trouve que c’est justement ce sont des moments aussi touchants, c’est que les larmes on les voit souvent comme étant tristes. Et souvent, c’est lié à une perte. Il y a quelque chose derrière, mais au final, c’est juste une expression de ce que l’on vit. Et c’est une manière de le faire sortir. Et c’est intéressant parce que je pense que, encore une fois, culturellement, sociétalement, on nous force à nous contraindre dans ce que l’on vit. Et je pense qu’effectivement je ne fais que supputer encore une fois. Mais quand tu es enceinte, il y a un côté où je n’ai pas le choix de relâcher qui je suis tu vois. En fait, je me reconnecte vraiment à moi-même.
Diane Jaurett: Tout à fait.
Olivier My: Et donc je lâche toutes les portes que je me suis formé et éduqué à tempérer, etc. Donc après, je ne sais pas comment on le vit parce que du coup, des fois quand tu relâches tout d’un coup, ça c’est pas évident. Mais effectivement, j’ai l’impression qu’il y a une sorte de reconnexion à notre humanité à un moment donné. Et puis c’est normal vu que y’a un autre humain qui arrive quoi.
Diane Jaurett: Oui, tout à fait. Non, non, c’est pas facile. C’est pas facile ça. Toutes les émotions ne sont pas forcément positives, mais avec du recul, maintenant que c’est passé, je ne suis plus enceinte, avoir eu l’occasion de libérer tout ça, ça a été quand même positif.
Olivier My: Super, merci bien. L’autre question qui t’inspirait c’était laquelle ?
Diane Jaurett: C’était sur l’antidote. Quelle est ton antidote quand tu te sens énervée ? Et qu’est ce qui peut t’apaiser ?
Olivier My: Je trouve que c’est pas mal si tu veux bien y répondre pour qu’on termine sur ça. Parce que toi qui est plutôt calme, qui a une conviction dans la vie que les choses sont positives, est ce que déjà est ce que tu es énervée ? Et puis quand tu es énervée, qu’est ce qui se passe ?
Diane Jaurett: C’est vrai que je n’ai pas cette tendance à m’énerver facilement. Je pense que j’ai pu l’avoir avant dans ma vie quand je me cherchais un peu. Je pense que c’était un contexte global. Quand on est mal dans sa vie, globalement, je pense qu’on a plus cette tendance. Après, il y a des gens c’est leur trait de caractère on va dire. C’est un de leurs traits de caractère de s’énerver facilement, d’être un peu nerveux. Moi non, pas du tout. Je pense qu’il en faut pas mal pour m’énerver. Mais ça peut m’arriver effectivement. Et qu’est ce qui peut m’apaiser ? Deux choses. S’il me faut un antidote, vraiment là tout de suite sur le moment, ça serait peut être de couper mon téléphone, mon ordi et d’en parler à mon mari. On a vraiment une relation, on est beaucoup dans la communication, ce qui est très bien et le fait de l’exprimer, parfois, ça suffit à apaiser. Et la deuxième chose qui ne peut pas en général être réalisée dans l’immédiat, c’est de partir au bord de la mer. Ça fait très cliché, mais ça m’apaise. Tu vois, ce matin, j’ai ouvert le rideau de mon hôtel, le fameux paquebot qui me cachait la vue est parti. J’ai vu la mer comme ça avec le lever du soleil en plus, ça m’a mis dans un état d’esprit tout de suite très zen, très calme, très positif. De voir des belles images, des belles choses, ça fait du bien.
Olivier My: Pour pouvoir venir aussi tôt enregistrer avec moi.
Diane Jaurett: Exactement. J’adore.
Olivier My: Super ! En tout cas, merci beaucoup pour tes réponses. L’authenticité aussi de qui tu es dans cette interview. Si on veut te contacter, si on veut continuer un petit peu les aventures en off avec toi, où est ce qu’on va ? Comment est ce qu’on fait ?
Diane Jaurett: Soit LinkedIn, soit Instagram. Linkedin, Diane Jaurett tout simplement. Instagram, c’est assistantevirtuel.diane. Simple, efficace.
Olivier My: Très simplement.
Diane Jaurett: Toujours, à mon image.
Olivier My: Très bien, Merci Diane, c’est très cool.
Diane Jaurett: Merci de m’avoir invitée.
Olivier My: Et puis à la prochaine.
Diane Jaurett: À très vite.
Olivier My: Salut !
Diane Jaurett: Salut !