#23 De RH à coach Agile : oser changer de posture, sans renier son parcours avec Laetitia Aegerter

Description

Et si évoluer, c’était apprendre à faire avec ce qui est déjà là — en soi et autour de soi ?

Dans cet épisode profondément humain, Laetitia Aegerter nous raconte comment elle a quitté les sentiers bien balisés des RH classiques pour explorer d’autres façons d’accompagner les humains… jusqu’à devenir coach Agile.

Une transition nourrie par l’expérience, le doute, les rencontres, mais aussi par un mois hors du temps dans la jungle bolivienne, où elle s’est occupée de félins recueillis dans un refuge. Entre piqûres de moustiques, silence imposé par les animaux et solitude volontaire, Laetitia y a appris la patience, l’adaptation, et surtout : la valeur de ne pas forcer.

Dans cet épisode, on parle de :

  • Son chemin de reconversion entre économie, marketing, RH et coaching
  • Ce qui l’a poussée à aller au-delà des fiches de poste et à s’intéresser aux interactions humaines en profondeur
  • Pourquoi l’agilité a été pour elle une révélation… bien plus qu’un cadre méthodologique
  • Comment son parcours dans les RH l’a préparée à mieux écouter, questionner et accompagner
  • Ce que la jungle, les projets RH et l’agilité ont en commun : le respect du vivant

Une conversation sincère, lucide et pleine de ressources pour toutes celles et ceux qui cherchent à évoluer sans renier ce qui les a construits.

Si l’épisode vous a plus, n’hésitez pas à laisser un message sur le répondeur du podcast : https://www.vodio.fr/repondeur/1273/

Séquençage du podcast

  • [00:00] Introduction et arrivée à Glan : ambiance, café et contexte

  • [02:18] Présentation de Laetitia : coach Agile après 15 ans dans les RH

  • [04:00] Sa vision du changement : adaptation, nécessité et évolution

  • [05:30] Retour sur ses premières ambitions : économie, marketing, vente

  • [08:00] Son entrée imprévue dans le recrutement et les RH

  • [10:30] Reprise d’études et révélation pour les RH à taille humaine

  • [17:00] Grand voyage en sac à dos en Amérique du Sud

  • [20:00] Un mois dans la jungle avec des félins : entre émerveillement et piqûres

  • [26:00] Anecdotes et apprentissages du voyage : confiance, courage, adaptation

  • [33:00] Retour en entreprise : Philip Morris, puis Swissquote

  • [36:00] Swissquote : recrutement, formation, mise en place de l’onboarding

  • [39:00] Découverte de l’agilité via un projet de career track tech

  • [42:00] Formation en agilité RH et exploration du changement organisationnel

  • [46:00] Intégration de l’agilité dans les projets RH et gestion de projet hybride

  • [49:00] Agilité = capacité à changer : sa vision du lien entre agilité et change

  • [52:00] Clôture : une posture en évolution constante au service de l’humain

Mots-clés

  • coaching agile,
  • RH transformation,
  • reconversion professionnelle,
  • agilité en entreprise,
  • change management,
  • interactions humaines,
  • coach agile parcours,
  • Laetitia Aegerter,
  • Swissquote,
  • leadership agile,
  • jungle amazonienne,
  • volontariat international,
  • formation RH,
  • co-construction,
  • développement de carrière,
  • agilité et changement

Olivier My  00:05

– Bienvenue sur Change & Chill, le podcast où l’on parle de changement simplement. Je suis Olivier My et avec mes invités, nous explorons comment le changement peut être une force positive dans nos vies. Des histoires inspirantes avec une touche de légèreté. Dans ce nouvel épisode, j’ai le plaisir d’accueillir Laetitia Egerter. Salut Laetitia, comment as-tu ?

 

Laetitia Aegerter  00:29

– Salut, bien et toi ?

 

Olivier My  00:31

– Et bien après 3 heures de route, je suis un peu crevé, mais très content d’être là.

 

Laetitia Aegerter  00:35

– C’est gentil d’avoir fait la route jusqu’ici, jusqu’à Glan.

 

Olivier My  00:38

– Effectivement, ville que j’ai découvert il y a quelques semaines. Et c’est très sympa, en vrai, le trajet que j’ai eu là, je suis passé par Genève, ensuite par Lausanne.

 

Laetitia Aegerter  00:49

– Non.

 

Olivier My  00:49

– En tout cas, j’étais sur l’avenue de Lausanne, je ne sais pas quoi. Ah.

 

Laetitia Aegerter  00:51

– Peut-être l’avenue de Lausanne, oui. En fait.

 

Olivier My  00:53

– J’ai fait tout le bord du lac.

 

Laetitia Aegerter  00:54

– Ah oui, d’accord, ok, ok.

 

Olivier My  00:56

– Après, moi, j’ai juste suivi Waze. Mais en tout cas… J’avais la lumière du soleil là, c’était vachement agréable.

 

Laetitia Aegerter  01:01

– Oui, c’est joli. Ce matin.

 

Olivier My  01:04

– Voilà, on va dire que malgré le réveil à 5h30, au moins le trajet était très sympa. Il y a un truc qui me perturbe en Suisse. À 10 km près, enfin 10 km heure près, je trouve que ça change totalement le rythme.

 

Laetitia Aegerter  01:15

– C’est-à-dire ?

 

Olivier My  01:17

– Tu sais, en France, il y a 50 km heure. Oui. Ici, c’est 60.

 

Laetitia Aegerter  01:20

– Ça dépend où tu es. Oui, il y a des endroits où c’est 60, voire même 70. En ville, c’est plutôt 50 normalement.

 

Olivier My  01:25

– Ah oui, il y a 50 aussi ? Oui. Parce que du coup, je ne sais pas, je devais avoir un rythme. qui fait que j’arrive toujours sur les oranges, j’ai un problème de rythme. Il y a quelque chose qui faisait que c’était un peu compliqué pour moi ce matin. Mais c’était assez paisible ce matin, j’étais tranquille sur la route avec le petit soleil et le lac.

 

Laetitia Aegerter  01:46

– Il faut dire qu’on a assez privilégié. Moi, tous les matins, quand je viens de travailler, je vais en voiture, la vue que j’ai, c’est les montagnes ou les vignes, le lac. Donc non, c’est vrai que c’est agréable.

 

Olivier My  01:57

– Franchement, vous êtes bien. Donc là, on est accueillis à Swiss Quote, dans une petite salle qui est très sympa, avec un canapé, un écran et puis on a pu s’isoler pour enregistrer. Donc merci de m’accueillir.

 

Laetitia Aegerter  02:13

– C’est avec plaisir.

 

Olivier My  02:14

– Et du coup, pour démarrer, est-ce que tu pourrais te présenter ?

 

Laetitia Aegerter  02:18

– Oui, donc comme tu l’as dit, je m’appelle Laetitia Guertard, je suis coach agile aujourd’hui.

 

Olivier My  02:23

– Félicitations.

 

Laetitia Aegerter  02:24

– Merci. Je fasse un exploit ou pas, mais… En tout cas, aujourd’hui, le Suisse, ça va faire officiellement deux ans à peu près que je suis coach agile. Je travaille chez Swiss. Oh là là, mon Dieu, ça va faire presque une quinzaine d’années cet été. Je ne sais pas si je dois m’en réjouir ou pleurer, mais ça fait bientôt 15 ans que je suis dans la même société. Alors que quand j’avais commencé, je m’étais dit, allez, cinq ans, cinq ans, j’en reste.

 

Olivier My  02:49

– Tu t’es dit ça ?

 

Laetitia Aegerter  02:50

– Oui, je m’étais dit à l’époque, quand j’ai commencé, je me dis, allez, je me donne cinq ans. Et puis après, j’irai voir ailleurs. Et puis finalement, ça va faire 15 ans que je suis chez Swissquot. Après, ce parcours, pourquoi ça fait 15 ans que je suis chez Swissquot, c’est parce que j’ai aussi beaucoup d’opportunités. J’ai pu beaucoup évoluer. La société elle-même, cette organisation, a énormément grandi. Je ne vais pas faire de la pub pour Swissquot, mais c’est vrai que quand j’ai commencé, je pense qu’on était 230, 250. Aujourd’hui, on est 1250, 1300. Donc, rien à voir. Et c’est vrai que j’ai pu vraiment voir cette entreprise grandir et puis avoir des opportunités. Donc où j’étais avant d’être coach agile ? En fait j’étais dans les ressources humaines.

 

Olivier My  03:28

– Ça justement c’est quelque chose dont on va discuter juste après. Comme tu le sais, le podcast a un thème autour du changement. Et donc c’est quelque chose que tu vis au jour le jour parce que c’est ce que tu accompagnes. Mais toi quand on te dit changement, qu’est-ce que ça t’inspire ?

 

Laetitia Aegerter  03:43

– Pour moi ça va être du renouveau, ça va être de l’adaptation, ça va être presque un besoin en l’occurrence, un besoin personnel. mais aussi professionnelle, en tout cas d’évolution. Oui, j’ai envie de dire que c’est de l’évolution et aussi, d’une certaine manière, une obligation. Aujourd’hui, je pense, de suivre le changement, d’être avec le changement, de l’adopter, je vais dire. Je pense que c’est, on va dire, un mal pour un bien ou un bien pour un mal. Mais en tout cas, ça fait partie de nos vies.

 

Olivier My  04:13

– Et donc, quand tu parles d’obligation, c’est si on ne le fait pas, c’est quoi qui pourrait nous arriver ? Selon toi, bien sûr.

 

Laetitia Aegerter  04:20

– Oui, selon moi, je pense que La problématique, ce serait de rester en arrière-plan ou du moins de ne plus être à la page, si je puis dire. C’est vrai que même si je ne viens pas du monde tech, j’évolue dans ce monde où je vois autour de moi des ingénieurs qui, au jour le jour, doivent se renouveler. Ils n’ont pas le choix. C’est vrai que c’est quelque chose que j’ai beaucoup apprécié dès le départ. Et même à l’époque, quand j’étais aux Ressources Humaines, je travaillais beaucoup avec eux. C’est de voir cette facilité ou en tout cas cette volonté de toujours évoluer, changer, se remettre en question. C’est quelque chose qui m’avait beaucoup plu déjà à l’époque.

 

Olivier My  04:55

– C’est super. Ce que je te propose, c’est qu’on va découvrir un peu ton aventure. Oui. Parce que tu nous parles de coaching agile, tu nous parles de RH. Oui. mais tu as toujours voulu faire ça toi ? Donc RH du coup ou même avant, d’où tu viens ?

 

Laetitia Aegerter  05:09

– Alors non, c’est vrai que ce n’était même pas RH à l’époque. Alors ce qui est rigolo, c’est que si je reviens, alors il y a très très longtemps, quand j’étais adolescente.

 

Olivier My  05:17

– Il y a très très très longtemps, c’est vrai.

 

Laetitia Aegerter  05:20

– Ah non, bah oui, je suis quand même vieille déjà. Quand j’étais ado, même avant, je m’imagine mon futur, donc je m’étais spécialisée plutôt au côté économie. Économie, ok. Ouais, économie. Et je me voyais travailler à la bourse.

 

Olivier My  05:33

– Donc, vous voyiez quoi dans les salles de marché ?

 

Laetitia Aegerter  05:35

– Oui, dans les salles de marché, à la bourse, dans les aspects finance, etc. Et puis après, j’ai commencé à me former. Je me suis rendu compte que ce n’était pas la finance. Après, c’est rigolo parce qu’aujourd’hui, je travaille quand même dans une banque qui est spécialisée dans le trading. Donc, finalement, je ne suis pas si loin, mais alors pas du tout dans le côté financier. Donc, ça, c’était d’abord. Après, je me suis dit, OK, non, ce n’est pas là que je veux aller. Je me suis dit, je vais plutôt aller du côté marketing. J’aime bien communiquer. Et j’étais… Une bonne vendeuse, on va dire à l’époque. Une bonne négociatrice déjà.

 

Olivier My  06:05

– Mais du coup, tu nous dis le marketing après l’économie. Mais l’économie, tu disais que tu étais ado.

 

Laetitia Aegerter  06:11

– Ado et l’économie. Après, plus tard, c’était le marketing.

 

Olivier My  06:14

– Et donc le plus tard, c’est quand ?

 

Laetitia Aegerter  06:16

– J’avais 20 et quelques années en fait. Et c’est là que je voulais travailler dans le marketing. J’avais arrêté mes études à un moment donné de l’université parce que ça ne me plaisait pas. Moi, les amphithéâtres, on était 600 personnes. Ça me convenait pas.

 

Olivier My  06:27

– C’était vraiment des grosses promos alors.

 

Laetitia Aegerter  06:29

– Ouais, à l’université HEC. Donc du coup…

 

Olivier My  06:33

– Ah, c’était en Suisse ? Oui.

 

Laetitia Aegerter  06:35

– En Suisse. À Lausanne. Non, j’étais pas à Paris. Mais HEC Lausanne, c’était déjà des promos de 500, 600. Ça me convenait pas du tout. J’aimais pas du tout cette manière d’apprendre, d’enseigner. Et donc j’avais arrêté mes études. Et là, je me suis dit, bon ok, j’ai envie d’aller dans le marketing. Et j’ai commencé à chercher un emploi. Alors j’ai fait de la vente. Je me fais du porte-à-porte à l’époque.

 

Olivier My  06:56

– Du p… porte-à-porte.

 

Laetitia Aegerter  06:57

– Oui, je faisais du porte-à-porte.

 

Olivier My  06:58

– Et qu’est-ce que tu vendais ?

 

Laetitia Aegerter  06:59

– Des abonnements Sunrise.

 

Olivier My  07:02

– Sunrise, du coup c’est quoi ?

 

Laetitia Aegerter  07:02

– C’était un opérateur mobile, mais à l’époque c’était pour du fixe en fait. C’était des opérateurs de téléphone fixe.

 

Olivier My  07:08

– Et du coup ça se passait comment le porte-à-porte ? Parce que du coup ça me paraît d’être d’une autre époque.

 

Laetitia Aegerter  07:13

– C’est pour ça que je te dis que je suis vieille. J’étais vraiment, j’allais dans les immeubles, je frappais à la porte et puis j’essayais de vendre des abonnements. comme ça, de cet opérateur mobile.

 

Olivier My  07:24

– Et ce job-là, c’était quoi ? C’était entre guillemets un vrai job ou c’était un job étudiant ?

 

Laetitia Aegerter  07:29

– Non, c’était un vrai job.

 

Olivier My  07:30

– C’était un vrai job ? Et donc tu l’as trouvé comment ce job-là ?

 

Laetitia Aegerter  07:32

– Je cherchais du travail, donc je disais dans le marketing. Après, ça a dévié sur le télémarketing. Et puis, finalement, pour dévier, finalement sur la vente. Parce que c’était là que j’avais… C’était le plus simple en fait de trouver un emploi. Et donc j’ai commencé par là, du porte-à-porte. J’ai même après vendu des appareils de paiement par carte de crédit. que voilà, c’est un peu mon parcours et à un moment donné je me suis présentée à une agence de recrutement justement pour un poste dans du marketing et à la fin de l’entretien, la personne m’a dit ah, mais est-ce que vous voudriez pas venir travailler ici ? et c’est comme ça en fait que je suis rentrée dans le monde des ressources humaines, c’est par le recrutement en fait je suis devenue une conseillère recrutement en fait.

 

Olivier My  08:13

– À l’époque Mais justement, qu’est-ce qui t’a amenée à avoir cette conversation avec cette personne-là ?

 

Laetitia Aegerter  08:19

– Hum hum.

 

Olivier My  08:19

– Et qui, au final, l’a amené à te proposer ça ?

 

Laetitia Aegerter  08:23

– C’est une bonne question. J’étais jeune à l’époque. Je pense que, durant la conversation, je lui ai expliqué ce que j’avais envie de faire. Et donc, du coup, finalement… Alors, je pense que je vais me faire peut-être détester par les gens qui travaillent dans le recrutement, mais il y a un côté un peu vente aussi, également. Donc, je pense qu’il a dû voir mes compétences par rapport à cet aspect-là et m’a proposé, en fait, de travailler directement avec lui. Donc, je faisais autant de la prospection qu’après, j’allais voir les candidats.

 

Olivier My  08:54

– Du coup, la vente, est-ce que c’est quelque chose que tu as appris ou est-ce que c’est quelque chose qui a toujours fait partie de ta personnalité ?

 

Laetitia Aegerter  09:02

– Je ne pense pas que je l’ai appris. Je pense que ça faisait partie un peu de ma personnalité. En tout cas, j’ai eu de la facilité de ce côté-là. Donc non, je n’ai pas suivi des cours en tant que tel. Peut-être quelques cours après au fur et à mesure, mais non, sinon, pas au départ.

 

Olivier My  09:16

– Pas au départ. Et donc là, la personne te propose d’aller dans le recrutement et tu lui dis oui tout de suite ?

 

Laetitia Aegerter  09:22

– Oui, je dis bah ouais, ok, go quoi, on essaye, on teste. Je ne connaissais pas du tout ce monde-là. Enfin, j’avais été de l’autre côté de la barrière vu que je cherchais un emploi. Mais en tout cas, la manière dont ils me le dépeignaient, ça m’intéressait. Et c’est comme ça que je suis rentrée dans le monde RH à travers cette porte du recrutement.

 

Olivier My  09:40

– Donc, on va dire initialement économie, ensuite marketing. Et donc là, ensuite, tu tombes sur le recrutement.

 

Laetitia Aegerter  09:47

– Exactement.

 

Olivier My  09:49

– Et de ce que j’entends, c’est que tu n’as pas de formation de recrutement. Donc on te propose le job, mais tu n’as pas le bagage officiel, si je puis dire. Tout à fait.

 

Laetitia Aegerter  09:57

– J’ai zéro expérience, donc la personne m’a vraiment pris sous son aile à l’époque et m’a enseigné vraiment tout le métier. Après, je pense que du recul, aujourd’hui, je me dis que c’était un peu du bricolage.

 

Olivier My  10:07

– Ah bah !

 

Laetitia Aegerter  10:08

– Mais finalement, ça m’a surtout permis de rentrer dans ce monde des ressources humaines. Après, j’ai eu un petit passage entre deux. Je me suis dit, non, il faut quand même que je me forme. Donc là, j’ai repris mes études et je me suis spécialisée dans les ressources humaines à ce moment-là.

 

Olivier My  10:21

– Parce que là, c’était quoi ? C’était une agence de recrutement ?

 

Laetitia Aegerter  10:23

– Exactement.

 

Olivier My  10:25

– Donc, tu y as passé combien de temps ?

 

Laetitia Aegerter  10:26

– J’ai passé une année.

 

Olivier My  10:27

– Donc, un an à faire du bricolage, mais moins à se sentir. Et qu’est-ce que tu y as découvert pendant cette année-là, qui t’a amené jusqu’à reprendre tes études ?

 

Laetitia Aegerter  10:36

– Alors déjà, d’une part, c’est ce contact humain. Et au-delà, finalement, parce qu’il y avait cet aspect vente, mais plus lorsque je faisais de la prospection, parce que je devais trouver des clients. Mais vraiment, de l’autre côté, être face à des êtres humains et puis des gens qui cherchent un emploi, d’une certaine manière, ce qu’on fit à nous également. Donc, j’ai beaucoup aimé cette partie-là de ce contact humain. Et j’ai dit, ah non, maintenant, en fait, moi, ce que je veux, ce n’est pas vendre un produit, faire du marketing. Je ne veux plus faire de la prospection non plus. J’ai vraiment envie de découvrir davantage ce monde des ressources humaines. Et c’est là que j’ai décidé aussi de reprendre mes études.

 

Olivier My  11:08

– Donc tu reprends tes études en Suisse ?

 

Laetitia Aegerter  11:10

– En Suisse, oui, oui, tout à fait.

 

Olivier My  11:11

– Toujours ? Pas HEC, je suppose ?

 

Laetitia Aegerter  11:13

– Non, pas HEC. Une autre école de gestion, en fait. Alors toujours dans le monde économique, parce qu’à l’époque, il n’y avait pas, en tant que telle, des formations purement RH, en tout cas en Suisse. Donc du coup, j’ai fait cette école de gestion, beaucoup plus petite classe, vu qu’on était 25, je crois, quelque chose comme ça.

 

Olivier My  11:32

– C’était quoi ? C’était une seule classe de 25 ? Ou il y avait plusieurs classes de 25 ?

 

Laetitia Aegerter  11:35

– Ah non, alors il y a plusieurs classes de 25. OK. Donc, en Suisse, il y a vraiment deux modèles. C’est les autres écoles et puis l’université. Donc, plutôt au côté haute école. Et là, on était 25. Ça m’a fait exactement ce qui me correspondait, puisque j’ai tendance à vous poser beaucoup de questions. Je ne déteste ne pas comprendre. Donc, c’est sûr que quand on est dans un amphithéâtre de 500 personnes, poser des questions, c’est pas vraiment ce dont on a envie. Levez la main. Surtout que lorsqu’on expérimente deux ou trois fois où il y en a qui osent enfin poser des questions et que les autres se moquent. Donc j’ai dit jamais je ne poserai une question. Et puis donc là, j’ai vraiment en fait rejoint une classe où un groupe soudé, on l’entraide. C’est vraiment ce qui me correspondait de pouvoir poser mes 150 questions à la minute.

 

Olivier My  12:21

– Tu t’as saillé où dans la classe ? Je ne sais pas.

 

Laetitia Aegerter  12:23

– C’est une bonne question. Non, j’étais plutôt au milieu, je pense.

 

Olivier My  12:27

– T’étais pas au premier rang ?

 

Laetitia Aegerter  12:29

– Non, j’étais pas forcément au premier rang, j’étais pas forcément au dernier rang.

 

Olivier My  12:32

– On voit bien ta main quand tu la lèves pour la question.

 

Laetitia Aegerter  12:36

– Non, j’étais pas au premier rang, mais oui, c’est vrai que j’ai quelques souvenirs d’avoir pu un peu saouler mes camarades à l’époque avec toutes mes questions. Donc voilà, c’est là que j’ai repris mes études et puis je me suis spécialisée la dernière année dans les ressources humaines.

 

Olivier My  12:53

– Donc c’est combien de temps ?

 

Laetitia Aegerter  12:54

– Trois ans.

 

Olivier My  12:55

– J’ai fait. Oui, trois ans. et on y apprend quoi en formation de ressources humaines parce que ça n’a jamais été très clair pour moi c’est vrai que maintenant que j’y pense à l’époque je pense que c’était vraiment les ressources humaines d’à l’époque alors.

 

Laetitia Aegerter  13:11

– Bien évidemment il y avait tous les aspects salaires donc on prend en tout cas l’assurance sociale en Suisse mais il y avait également toute la partie gestion prévisionnelle des emplois en fait finalement aujourd’hui de comment t’anticipes tes besoins aussi au niveau futur. Il y avait une partie de comprendre tout ce qui est politique salariale mais pas uniquement. Finalement tout l’aspect de l’ego aussi, des ressources humaines. C’est vrai qu’il n’y avait pas énormément cet aspect je dirais d’accompagnement et ça c’est… Je n’en ai pas vraiment souvenir en tout cas aujourd’hui et je pense qu’aujourd’hui c’est quelque chose qui a dû évoluer parce que finalement aujourd’hui les rages… Oui, j’espère. À l’époque, les RH, c’était le service du personnel, hein ? Cœur en sein, beaucoup.

 

Olivier My  13:57

– Hein ? C’est pour ça que je te pose la question, parce que moi, les RH que j’ai pu côtoyer, ou celles dont j’entends parler, parce que quand je vais chez des clients, je discute avec les personnes et souvent on me parle des RH. Et grosso modo, le constat qu’on fait la plupart du temps, je ne vais pas mettre tout le monde dans le même panier, mais c’est que dans RH, il y a beaucoup plus le R que le H, quoi. Et donc c’est pour ça que je suis curieux de me dire, mais en fait, est-ce que le… H est étudié, donc tu me dis que dans ton cas, la partie accompagnement n’a jamais été trop un sujet. Non. Mais du coup, on vous disait, vous êtes vraiment là pour aider les gens, on va dire, dans la partie règles.

 

Laetitia Aegerter  14:34

– C’était plutôt, ça allait être plutôt, alors déjà, l’aspect recrutement, l’aspect salaire, l’aspect légal, l’aspect assurance. Il y avait cet aspect, ben oui, alors on a touché un peu à ce qu’était gestion de conflit, par rapport à ça, mais c’est vrai, pas dans un… Comment aider à ce que les gens se développent ? Comment aider les gens à ce qu’ils grandissent ? Finalement, comment accompagner aussi les managers à grandir aussi dans leur rôle, à les… qui se sentent confortables, à leur donner des outils ? Cet aspect-là, non, je pense que je ne l’avais pas retrouvé en tout cas à l’époque.

 

Olivier My  15:06

– Et du coup, qu’est-ce que tu rends garde de cette formation-là ? Maintenant, avec le recul, tu dis, voilà, qu’est-ce qu’elle t’a amené ? potentiellement tu as gardé jusqu’à aujourd’hui ?

 

Laetitia Aegerter  15:16

– Alors à l’époque, ce que ça a amené, c’est à découvrir vraiment ce qu’étaient les ressources humaines. Alors vraiment, il n’y avait pas peut-être cet aspect-là, mais il y avait déjà un grand pan à l’époque sur les aspects de formation aussi. Et j’avais accompagné le service du personnel du canton de Vaud lors de mon travail de diplôme.

 

Olivier My  15:34

– C’est quoi comme endroit ?

 

Laetitia Aegerter  15:35

– Le service du personnel du canton de Vaud.

 

Olivier My  15:36

– Et c’est quoi le canton de Vaud ?

 

Laetitia Aegerter  15:38

– Le canton de Vaud, c’est où on est, en fait. C’est comme les départements.

 

Olivier My  15:43

– Ah oui, ok.

 

Laetitia Aegerter  15:44

– D’accord. On est dans un canton de Vaud. Donc, c’est le côté public.

 

Olivier My  15:48

– Il y a quelqu’un qui croit que c’est un plat. Ah, je suis tellement nul.

 

Laetitia Aegerter  15:53

– Non, c’est une région.

 

Olivier My  15:55

– Oui, c’est une région. Non, mais je suis tellement nul. Non, c’est pas ça. Je suis en train de me réveiller, moi.

 

Laetitia Aegerter  16:00

– Il y a le canton de Genève. Oui.

 

Olivier My  16:03

– C’est ça.

 

Laetitia Aegerter  16:05

– Oui, après, ça peut surprendre vous.

 

Olivier My  16:07

– Non, mais c’est pour ça.

 

Laetitia Aegerter  16:09

– Exactement. C’est moi dans ma chaîne. Non, non, je peux comprendre vous. On ne pense pas forcément à un département. Mais du coup, je les avais accompagnés parce qu’ils avaient un programme de formation des managers à l’époque. Et je les avais aidés. En fait, j’avais fait un assessment de leur programme et j’avais recommandé des améliorations pour leur programme.

 

Olivier My  16:28

– Et comment est-ce que tu avais été en contact avec eux ? C’est-à-dire que toi, tu étais en formation ? Oui.

 

Laetitia Aegerter  16:32

– Et puis en dernière année, on doit faire un travail de diplôme. Et en l’occurrence, c’était à l’époque mon professeur que j’avais en ressources humaines, qui avait des mandats parce que les professeurs n’étaient pas uniquement à 100%. L’avantage aussi, c’était qu’il venait du terrain et il avait des mandats. Ou alors, il y avait une prospection qui était faite par l’école aussi, où les entreprises pouvaient donner des mandats. Et là, c’était un des mandats, en fait.

 

Olivier My  16:59

– D’accord, et du coup, oui. il te l’a donné ou est-ce qu’il intervenait en même temps ?

 

Laetitia Aegerter  17:02

– Non, il n’intervenait pas. Lui, c’était mon référent. Je le voyais régulièrement et on parlait un peu de l’évolution puisque c’était là-dessus que j’allais être notée.

 

Olivier My  17:12

– On travaillait des diplômes. Avant de passer à la suite, est-ce que tu as un souvenir, une anecdote de cette période-là ? Quelque chose que tu as appris qui t’avait surpris à l’époque ?

 

Laetitia Aegerter  17:24

– C’est une bonne question. Je n’ai pas quelque chose comme ça qui me vient à l’esprit. Après, pour moi, ça a été une super période. J’ai beaucoup aimé ces trois ans-là, parce que là, on parle des ressources humaines, mais j’avais des modules en finance, en marketing. En fait, en marketing.

 

Olivier My  17:39

– C’est ça.

 

Laetitia Aegerter  17:40

– J’avais beaucoup de modules différents. J’ai beaucoup aimé parce que ça m’a ouvert beaucoup d’horizons. Je pense qu’au-delà, finalement, de cette spécialisation RH, qui était juste en dernière année, où c’était vraiment une spécialisation, ça m’a ouvert. beaucoup de… En tout cas, j’ai découvert beaucoup de différents thèmes, différentes pratiques, expertises. Et c’est ça qui était intéressant. C’était quelque chose de très polyvalent, en fait. Et c’est ça que j’apprécie aussi, c’était de ne pas être uniquement focalisée sur un thème.

 

Olivier My  18:11

– Donc, ça t’a ouvert l’esprit.

 

Laetitia Aegerter  18:12

– Exactement.

 

Olivier My  18:14

– C’est vrai que c’est bien d’avoir des écoles qui te permettent de voir aussi à côté, plutôt que de voir juste, voilà comment on fait et maintenant, refais pareil. Transformer les gens en robots, quoi.

 

Laetitia Aegerter  18:23

– Oui, tout à fait.

 

Olivier My  18:24

– Robots RH.

 

Laetitia Aegerter  18:25

– Robots RH. La réalité, c’est qu’aussi, personne ne travaille en silo. Tous les départements sont interdépendants aujourd’hui. Donc, c’est important aussi. Alors, je ne me prétends pas avoir une compréhension du métier de tout le monde, mais clairement, ça aide à avoir cette ouverture d’esprit. Et surtout qu’après, dans les ressources humaines, on accompagne et on recrute aussi des gens dans tous les métiers.

 

Olivier My  18:46

– Et donc, après l’école, tu termines l’école.

 

Laetitia Aegerter  18:49

– Je termine l’école. Alors première chose, je m’en vais.

 

Olivier My  18:52

– Oui, ok.

 

Laetitia Aegerter  18:53

– Je pars à l’étranger. Ah, carrément. En voyage, à sac à dos. Ça, j’avais fait avant mes études et je l’ai refait après mes études. Je suis partie six mois. Tu colles ? Oui.

 

Olivier My  19:01

– Toute seule. Tu fais partie de ces gens qui parlent seules alors.

 

Laetitia Aegerter  19:04

– Oui. Alors, si j’avais trouvé quelqu’un à qui partir, peut-être que je serais partie avec quelqu’un. Mais c’est vrai que je suis partie, j’avais envie de découvrir le monde.

 

Olivier My  19:11

– Tu es toujours super courageux. Je sais qu’à chaque fois qu’il y a des personnes qui me disent, j’ai envie ou je suis partie seule. Et en plus, c’est à sac à dos. Je suis assez admiratif. Donc là, si tu finis tes études, tu te dis voilà, j’ai envie de prendre l’air. Et tu vas où ?

 

Laetitia Aegerter  19:25

– Je vais en Amérique du Sud.

 

Olivier My  19:27

– Amérique du Sud ? Oui. Tu parles ?

 

Laetitia Aegerter  19:29

– Je parle espagnol parce que je suis sud-américaine. En fait, je suis à moitié uruguayenne. Ah !

 

Olivier My  19:34

– Donc voilà. Je comprends mieux maintenant.

 

Laetitia Aegerter  19:36

– Donc je pars là-bas parce que depuis toute petite, je vais régulièrement en Uruguay. J’avais envie de découvrir les autres pays qui entouraient l’Uruguay. Donc en fait, je suis partie pendant six mois et j’ai navigué entre… Alors j’ai commencé au Paraguay, l’Argentine. Alors je suis passée voir ma famille en Uruguay, bien évidemment.

 

Olivier My  19:53

– Donc t’as encore de la famille alors, ouais. Oui.

 

Laetitia Aegerter  19:54

– Je suis allée dernièrement au mois de janvier, en fait, voir ma famille. Donc, Chili, Équateur, Pérou, Bolivie, voilà. Donc voilà. Donc je pars à sac à dos, j’ai mon billet d’avion, ma première nuit d’hôtel et c’est tout.

 

Olivier My  20:08

– Ah ouais. Et du coup, qu’est-ce que tu pourrais nous raconter de ce voyage ? Il y a des choses en particulier qui t’ont marqué ? et qui t’ont inspiré pour la suite ?

 

Laetitia Aegerter  20:17

– Alors, beaucoup de choses m’ont marquée. C’est déjà le fait, il faut se remettre aussi un peu dans le contexte. On n’avait pas de smartphone à l’époque. À l’époque ! À l’époque ! Non, mais pour dire que j’ai voyagé avec mon Lonely Planet, mon guide de voyage et c’est tout. Ça m’a appris à me découvrir, être qui je suis. Dans le sens où, il y a des matins, je ne savais pas où j’allais dormir le soir. J’ai dû me débrouiller et vraiment, ça, je pense que ça m’a énormément apporté. Je suis capable d’eux, en fait. Ce côté-là, c’est la confiance en soi aussi. Puis après, oui, j’ai vécu, en six mois, j’ai vécu des choses incroyables. Je me suis retrouvée pendant un mois dans la jungle amazonienne, enfin, la forêt amazonienne, en Bolligy, à m’occuper de félins, des pumas, des oslo, dans un refuge.

 

Olivier My  21:06

– Un mois ?

 

Laetitia Aegerter  21:06

– Oui, j’ai fait un mois. il n’y avait pas d’électricité, il n’y avait pas d’eau chaude. Ça a été incroyable.

 

Olivier My  21:13

– Et comment t’en es arrivée à trouver ça ?

 

Laetitia Aegerter  21:15

– En fait, j’avais envie de faire du volontariat avant de partir. Et puis, pour être honnête, je n’avais pas envie de faire avec des humains. Pourtant, je venais de finir mes études en sciences humaines. Non, j’avais envie de vraiment travailler avec les animaux. Et j’avais commencé un peu à regarder avant de partir. Et le problème du volontariat, c’est que souvent, c’est payant. C’est payant pour toi ? Oui, c’est payant. Donc du coup, je partais à sac à dos, je n’avais pas beaucoup de moyens. À la fin de mes études, j’avais travaillé un peu pendant mes études, mais je n’avais pas beaucoup de moyens, donc je ne pouvais pas me permettre de payer. Et je suis tombée par hasard sur une association en Bolivie, qui avait plusieurs refuges pour des animaux. Et c’était un relativement bon marché, puisqu’on payait juste la nourriture. Je crois que ça me coûtait 10 dollars par jour. Et le logement, très spartiate, encore une fois. Et j’ai décidé d’y aller.

 

Olivier My  22:08

– Et qu’est-ce que tu peux nous apprendre des félins ?

 

Laetitia Aegerter  22:12

– Des félins ? Alors, c’est très têtu. Je pense qu’on prend un chat et on le met en plus grand. Voilà quoi, c’est têtu. Ce que j’ai beaucoup aimé aussi, c’était vraiment l’être humain au service de l’animal. C’était des animaux qui avaient été pour la plupart du temps recueillis, soit de cirque ou alors que les gens achetaient. au marché noir parce que c’est chou un petit puma chez noir et qui se retrouve avec un énorme à la maison qui détruit tout donc c’est des animaux qui vous pouvez plus être mis en liberté mais l’idée c’était vraiment de leur offrir la meilleure vie possible donc c’est à dire qu’on les sortait tous étaient en cage voilà on peut pas les laisser naviguer tout seul parce qu’après il se rapproche et le problème c’est qu’il se rapproche est trop proche en fait des villages et qu’ils se nourrissaient de ce qu’ils trouvaient, les moutons, etc. Donc, ils étaient en cage, mais pour la plupart, on les sortait en laisse, en fait.

 

Olivier My  23:14

– Oui, c’est vraiment un gros jeter à quoi !

 

Laetitia Aegerter  23:17

– En laisse, si ce n’est que le mot d’ordre, c’était « il ne faut pas tirer sur la laisse » . Donc, ça m’a valu quand même des gros moments de solitude où me retrouver assise au milieu de la jungle et puis je m’occupais surtout d’un oslo. qui avait décidé de se coucher et de faire une petite sieste. Et donc, j’étais assise à côté, j’attendais, et je me faisais piquer par les moustiques, parce qu’autant dire que les moustiques, c’était des centaines au mètre carré, enfin, même plus. Vraiment, oui. Ouais, donc, et au bout d’un moment, ben, voilà, il se pose sur toi, et puis, il te pique, quoi. Enfin, je veux dire, à travers les habits, enfin, je ne pouvais rien faire. Allez-y. Ouais, voilà, c’était ça. Enfin, nourrissez-vous. Je pense que j’avais pris une photo, ou… À la fin du mois, de mes mains, on aurait dit que j’avais eu une maladie, en fait, tellement que j’étais piquée, quoi. Et c’est vrai que je me rappelle, au bout du troisième jour, je me disais, non mais je m’en vais, j’en peux plus, je m’étais fait piquer sur les yeux. Donc du coup, des fois, j’avais de la peine à ouvrir les yeux.

 

Olivier My  24:13

– C’était vraiment horrible, quoi.

 

Laetitia Aegerter  24:14

– Ouais, non, c’était vraiment horrible, quoi. Donc ça m’a appris la patience aussi.

 

Olivier My  24:18

– Je pense.

 

Laetitia Aegerter  24:20

– Également. Et puis, également, à découvrir aussi une autre… manière de vivre parce que, alors nous, on était des volontaires, mais il y avait sur place, dans ce campement, dans ce refuge, il y avait quand même des vétérinaires qui étaient là tous les jours. Pas le don de soi, mais vraiment cette vocation, en fait. J’ai trouvé ça aussi assez admirable.

 

Olivier My  24:44

– Et donc, tu passes un mois dans la jungle avec des félins et ensuite, tu continues à te balader. Tu restes principalement en Amérique du Sud ?

 

Laetitia Aegerter  24:51

– Alors… Ou Amérique du Sud. Lorsqu’on arrive au Équateur, on est plutôt déjà plus l’Amérique, presque l’Amérique centrale. Non, après, je finis au Costa Rica, donc l’Amérique centrale. Mais non, je suis restée vraiment sur ce continent-là. Ok.

 

Olivier My  25:01

– Et est-ce qu’au-delà de Félin, il y a des rencontres humaines que tu as faites et qui te restent à l’esprit ?

 

Laetitia Aegerter  25:10

– J’ai fait beaucoup de rencontres. Alors après, c’était souvent des rencontres peut-être éphémères. Parce que je naviguais et puis j’étais dans des hostels, des backpackers comme ça. Donc, je faisais beaucoup de rencontres. J’ai voyagé avec une fille pendant presque deux mois à un moment donné. Une Hollandaise.

 

Olivier My  25:28

– Sur six, c’est pas mal.

 

Laetitia Aegerter  25:29

– Oui, c’est pas mal. En fait, je l’ai rencontrée dans la jungle, justement. Ou juste avant.

 

Olivier My  25:35

– Je l’ai rencontrée dans la jungle. Elle était là, assise.

 

Laetitia Aegerter  25:38

– Dans le refuge.

 

Olivier My  25:39

– À côté d’un gros chat en train aussi de se faire manger par les goosebeats.

 

Laetitia Aegerter  25:43

– Parfois, on a voyagé… pas mal de temps ensemble. Donc ça, c’était une belle rencontre. Sinon, à côté de ça, des gens locaux, j’ai pu en rencontrer, mais moins, parce que c’est vrai que j’étais plutôt… Je voyageais. Après, bon, moi, je parle espagnol, donc j’ai la chance de pouvoir facilement communiquer.

 

Olivier My  26:01

– Ça te permet de créer des connexions. Voilà.

 

Laetitia Aegerter  26:03

– Donc, quand j’étais en Argentine, à un moment donné, j’ai connu des gens, justement, sur place. Et puis, ce qui m’a valu est de participer à une partie… de paintball avec eux. Je me suis retrouvée avec plein de bleus.

 

Olivier My  26:20

– Piqure de moustique.

 

Laetitia Aegerter  26:21

– Oui, exactement. Après, il y a un épisode qui m’a beaucoup marquée. Je me suis retrouvée, en fait, au milieu d’une grève. Vous voyez, j’ai beaucoup uniquement en bus. Donc, j’ai passé des heures et des heures, des nuits entières dans les bus. Et je crois que j’étais au Pérou où je passais de la Bolivie au Pérou. Je ne me rappelle plus exactement. Je crois que c’était entre les deux pays. Et le bus… part et je crois que c’était 3h du matin et d’un coup le bus s’arrête au milieu de nulle part. Donc la plupart des gens dormaient, donc à 6h du matin je me lève et on voit que en fait sur la route il y a un monticule de pierres et on apprend que toute une partie du pays avait décidé de faire grève et avait bloqué les routes en fait.

 

Olivier My  27:01

– Ah oui, ils avaient pris les pierres et les mis sur les routes. Oui.

 

Laetitia Aegerter  27:03

– Et les villageois, donc il y avait un village qui n’était pas très loin et puis ils avaient bloqué toutes les routes. Donc au début, ça a un côté un peu folklorique, on se dit « ah c’est sympa » et tout. Et puis les heures passent, et puis on se rend compte qu’on ne va pas bouger. Donc qu’est-ce qu’on fait ? Parce qu’à ce moment-là, je crois que j’étais à 3500 mètres d’altitude. Il y a des gens qui ont décidé de partir à pied. Moi j’ai dit « mais si je pars à pied, je ne vous mets nulle part. » Et à 3500 mètres d’altitude, même en été, quand le soleil se couche, il commence à faire froid. Et à ce moment-là, je me dis « mais moi qu’est-ce que je fais quoi ? » J’ai commencé à essayer de parler avec les gens. et à comprendre pourquoi en fait ils étaient en train de faire ce mouvement en fait. Et je me rappelle encore parce qu’en fait j’avais l’impression que c’était les femmes qui tenaient vraiment le stop, ce tas de pierres, voilà exactement. Puis les hommes ils étaient en train de boire à côté quoi. Je ne veux pas être une féministe ou quoi que ce soit, mais c’est vrai que j’avais plutôt l’impression que c’était les femmes qui tenaient le mouvement on va dire. Et j’ai commencé à vouloir discuter avec elles. Au départ, vous voyez qu’il y avait une réticence parce que forcément, je suis une étrangère. Et après, en fait, c’était vraiment, ils ne voulaient pas m’expliquer, ils disaient « mais tu ne vas pas comprendre, tu ne vas pas comprendre » . Et à un moment donné, je pense que c’était dû à ma jeunesse, ça m’a un petit peu énervée qu’on me dise « mais non, mais tu ne vas pas comprendre » . Et pour moi, c’était « mais en fait, vous ne savez pas pourquoi vous êtes là » . C’était très arrogant de ma part, j’en suis totalement inconsciente. Et à un moment donné, je me suis dit « non, mais il y en a marre là, il faut qu’on puisse passer » . Et j’ai commencé à prendre les pierres. Chose que je n’aurais pas dû tout faire, puisque là, tout d’un coup, il y a eu un mouvement de foule qui est venu autour de moi parce que, ah non, non, non, il ne faut pas toucher. Enfin, il y a ceux qui faisaient la grève, le mouvement là en question. Et en même temps, en fait, il y avait des gens qui étaient dans le bus avec moi, qui étaient des locaux également, parce qu’il n’y avait pas que des étrangers et qui sont venus prendre ma défense. Donc, je me suis retrouvée un petit peu au milieu. Enfin, voilà, je pense que ce n’était pas très malin de ma part à l’époque.

 

Olivier My  29:01

– C’est la foule de la jeunesse. Je trouve marrant parce que, si on fait une petite parenthèse sur ton chemin, je trouve que cette histoire est très représentative de ce qu’on peut vivre, toi et moi, au quotidien. C’est-à-dire qu’il y a des gens, ils se sont posés à un endroit, ils ne sont pas contents. Et toi, tu débarques, une étrangère qui va commencer à les questionner, tu vois. Si ce n’est, encore là, tu les questionnes, mais il y en a, ils arrivent avec leur gros sabot. et on va dire non les pierres c’est pas comme ça qu’on fait ils vont commencer à toucher les pierres le truc qui peut-être sécurisait ces gens d’une certaine manière par rapport à leur combat et forcément tu touches une pierre qu’est-ce qu’il se passe ? Révolte ? et tu te fais éjecter du système et bien évidemment t’as des gens qui t’ont mandaté pour y aller donc du coup ils vont te soutenir mais toi t’es quand même pris entre deux feux c’est vraiment l’image que j’ai vue de ton histoire qui est dans un contexte un peu différent mais je trouve que c’est vraiment exactement ce que l’on vit beaucoup au quotidien …

 

Laetitia Aegerter  29:59

– C’est vrai que vu comme ça, et si je vois, pourquoi ça s’est mal passé, c’est parce que justement à l’époque, ma jeunesse, mon arrogance ont fait que je n’ai pas su appréhender la situation d’une meilleure manière en fait. Et qu’aujourd’hui, clairement, je n’agirais pas comme ça on va dire.

 

Olivier My  30:15

– Mais tu vois, je pense que le terme arrogance est intéressant parce que je pense que même en ne le sachant pas, il y a peut-être une petite touche d’arrogance même dans notre métier. croire qu’on sait mieux que les gens, de toute façon, ce qu’ils devraient faire.

 

Laetitia Aegerter  30:29

– Oui et non. En fait, des fois, je ne sais pas si c’est de l’arrogance ou de l’ego, certaines fois. Et d’autres fois, c’est l’impression que c’est ce que les gens attendent. Je vois au quotidien, des fois, de vouloir, selon les demandes, notre posture va évoluer. Et certaines fois, je vois les gens qui sont en attente qu’on vienne avec une expertise. Et des fois, en fait, c’est presque, je ne veux pas dire mal à l’aise, ce n’est pas du tout ça le terme, mais c’est de se dire, ah mais moi, je n’ai pas forcément envie de te donner mon expertise. J’ai envie que toi, que tu découvres en fait et que tu puisses travailler sur ce que toi, dont tu as besoin. Mais il y a cette attente et des fois, vraiment, les gens, ils ne sont pas des fois prêts en fait à entendre que ce n’est pas nous qui allons leur amener l’expertise.

 

Olivier My  31:18

– Oui, je pense que là, du coup, c’est un cas encore différent. C’est que les personnes ont déjà une sensibilité à ce que toi, tu pourrais leur amener. Peut-être, oui. Parce que du coup, dans le cas que tu décrivais, c’est les gens, ils sont là. Oui, oui. Et toi, tu arrives.

 

Laetitia Aegerter  31:29

– Oui, et moi j’arrive avec mes gros sabots. Ah ouais, non, tout à fait.

 

Olivier My  31:32

– Et puis tu vas prendre des pierres. Oui.

 

Laetitia Aegerter  31:33

– Oui. Là, le point que je décris, c’est plutôt les gens qui sont en attente, en fait. Et que là, ce que tu dis, c’est oui, quand on arrive, des certaines fois où on va nous mandater pour une intervention, et puis qu’on arrive, on dit bon, ben voilà, on va faire ça comme ça aujourd’hui.

 

Olivier My  31:46

– Les gens, ils n’ont rien demandé. Non.

 

Laetitia Aegerter  31:47

– Ils n’ont rien demandé. Donc, bon.

 

Olivier My  31:49

– Aujourd’hui j’ai pas cette approche là heureusement ouais tant mieux mais je te rejoins en tout cas sur l’autre contexte que tu décris effectivement comment est-ce que tu différencies la demande du besoin et quelle est toi la posture et quelle intervention tu veux faire parce qu’il y a finalement une contractualisation à travailler ouais non tout à fait je referme cette parenthèse que je trouvais intéressant parce que moi du coup j’ai commencé à y imaginer la scène donc je me suis dit tiens je trouve ça très marrant et pour justement fermer cette histoire autour de ton petit voyage mhm C’est relatif, 6 mois quand même, c’est quand même pas rien. Tu disais que tu en avais quand même beaucoup appris sur toi. Donc tu as parlé de confiance, tu as parlé de patience. Est-ce qu’il y a d’autres choses que tu as apprises sur toi de cette période-là et qui sont toujours importantes pour toi aujourd’hui ?

 

Laetitia Aegerter  32:33

– Bon, que je suis sociable, ça je pense que je le savais déjà, mais clairement ça m’a beaucoup aidée.

 

Olivier My  32:37

– Tu as toujours été ?

 

Laetitia Aegerter  32:38

– Oui, je pense que j’ai toujours été sociable. Enfin, j’ai toujours beaucoup aimé… pas seulement être entourée, mais vraiment discuter, tous ces aspects de communication. Et je pense que c’est pour ça aussi que j’ai voulu me diriger dans les ressources humaines. Selon moi, c’est bien d’être sociable quand même. Qu’est-ce que ça m’a appris d’autre ? Je pense qu’une certaine manière aussi, le courage de se retrouver dans des situations où des fois on est seul et puis on ne peut que compter sur soi. Également, la persévérance, puisque… Il y a des fois où ce n’était pas facile. Je devais vraiment, comme je l’ai dit, me débrouiller seule. Mais ce n’est pas seulement ça. C’est que ça ne se passait pas toujours comme je le souhaitais. Parce que des fois, comme je disais, j’avais mon Lonely Planet. Et puis, j’allais dans un premier backpacker. Ah ben, il n’y a pas de place. J’allais dans un deuxième. Il n’y a pas de place. J’allais dans un troisième. Et puis, il faut persévérer. Sinon, également l’adaptation aussi. Il y a eu des moments où je n’ai pas pu faire ce que je voulais parce qu’il n’y avait plus de bus. en fait, parce qu’il n’y avait plus de place dans les bus.

 

Olivier My  33:43

– Ils se sont tous arrêtés là sur la route à 3500 mètres.

 

Laetitia Aegerter  33:47

– C’était qu’il n’y avait plus de place parce que tout était complet, donc je me suis adaptée. J’ai beaucoup changé au fur et à mesure mon trajet, aussi parce que par rapport à l’écoute aussi, parce que j’écoutais beaucoup ce que les gens me disaient. Ça, ça m’a permis aussi de faire un chemin que je n’aurais peut-être pas fait. C’est vrai que quand je suis partie, je savais à peu près où je voulais aller, mais je ne savais pas combien de temps j’allais rester où, etc. Donc.

 

Olivier My  34:10

– Tu as finalement construit ta voie au fur et à mesure. Oui, exactement. Avec les opportunités.

 

Laetitia Aegerter  34:14

– Exactement, exactement.

 

Olivier My  34:16

– Super. Et donc, tu reviens. Oui. Et qu’est-ce qui se passe ?

 

Laetitia Aegerter  34:20

– Qu’est-ce qui se passe ? J’arrive, c’était en 2008, donc au moment de la crise, en l’occurrence.

 

Olivier My  34:26

– C’est bien ça.

 

Laetitia Aegerter  34:28

– J’ai eu de la chance parce que j’ai trouvé un emploi assez rapidement. Donc, à ce moment-là, c’était vraiment au début de la crise. Je rentre dans les ressources humaines. J’ai quelques petits emplois temporaires. Et ensuite, je trouve un emploi chez Philippe Maurice, le cigarettier. Et là, je suis dans la formation, en fait. Dans le domaine de la formation, où j’ai rejoint un département qualité à l’époque. J’étais dans le département recherche et développement, pour être honnête, avec Philippe Maurice à l’époque. Et puis, il voulait quelqu’un qui puisse gérer administrativement les formations et donner peut-être quelques formations sur des outils internes. C’est comme ça que je suis revenue dans le…

 

Olivier My  35:09

– Dans le monde de l’entreprise.

 

Laetitia Aegerter  35:10

– Dans le monde de l’entreprise.

 

Olivier My  35:11

– Exactement. Et donc tu y restes combien de temps ?

 

Laetitia Aegerter  35:12

– Je reste deux ans.

 

Olivier My  35:13

– Ouais.

 

Laetitia Aegerter  35:14

– Et au bout de deux ans… La situation était un peu instable. Donc, un de mes collègues m’a dit, si j’étais toi, je chercherais ailleurs.

 

Olivier My  35:23

– Ok, mais ce n’est pas venu de toi ?

 

Laetitia Aegerter  35:25

– Ce n’est pas forcément venu de moi, parce que j’avais un contraire temporaire indéterminé.

 

Olivier My  35:29

– Un contrat temporaire indéterminé, d’accord.

 

Laetitia Aegerter  35:32

– Non, j’étais une consultante, enfin j’avais un contrat de consultante. Donc, on sait très bien que généralement, les premiers à partir sont les consultants. Donc, à ce moment-là, on m’a conseillé de chercher ailleurs. Et c’est là que je postule chez Swissquot. Et en réalité, c’est drôle parce qu’en fait, j’avais postulé chez Swissquot avant, deux ans avant. Et j’avais déjà vu la directrice, j’étais dans les derniers candidats. Je n’avais pas été prise et deux ans après, j’ai été prise pour le poste que je n’avais pas eu les deux ans avant.

 

Olivier My  35:59

– Mais du coup, ils avaient mis quelqu’un à la place ?

 

Laetitia Aegerter  36:01

– Quelqu’un à la place qui était parti, qui était resté deux ans. Et du coup, j’ai repostulé pour le même poste.

 

Olivier My  36:07

– Et qu’est-ce qui a fait la différence ? Entre la fois d’avant et cette fois-là ?

 

Laetitia Aegerter  36:09

– Je crois que j’étais vraiment dans les derniers. Donc du coup, j’ai postulé.

 

Olivier My  36:14

– Voilà, ceux qui restent. On l’a déjà vu, elle, elle posait plein de questions. Et bon…

 

Laetitia Aegerter  36:20

– Je pense que j’avais été convaincante. Et du coup, ils se sont dit, cette fois, on va la prendre elle.

 

Olivier My  36:26

– Effectivement, au moins, ils te connaissent déjà. Tu peux passer plus vite.

 

Laetitia Aegerter  36:29

– Oui, non. Après, ce qui a fait la différence, justement, c’est qu’ils voulaient aussi quelqu’un qui ait une casquette. Alors, c’était pour du recrutement. Pas uniquement, c’était un peu… du HRBP, business partner, mais surtout recrutement. Et puis surtout, ils avaient trouvé intéressant que j’avais une casquette formation parce qu’ils voulaient mettre en place la formation sur SwissCode.

 

Olivier My  36:47

– Ok. Donc là, tu arrives à SwissCode. Oui. RH.

 

Laetitia Aegerter  36:51

– RH.

 

Olivier My  36:52

– Et qu’est-ce qui se passe ? C’est-à-dire que là, après, tu passes les 15 ans, c’est ça ?

 

Laetitia Aegerter  36:57

– Les 13 ans.

 

Olivier My  36:58

– Les 13 ans.

 

Laetitia Aegerter  37:00

– Alors, durant les 13 ans, comme je disais, au début, c’était très recrutement. Ouais. Après, je faisais de moins en moins de recrutements et je faisais beaucoup d’accompagnement, enfin de business partnering. Après, enfin, j’ai pu rentrer vraiment sur le côté formation. Ça a pris du temps. On a beaucoup grandi, donc il y avait beaucoup de recrutements. Donc, j’ai mis en place tout le pôle formation. C’est drôle comme j’ai insisté sur tout le pôle formation. Non, mais il n’y avait rien en fait.

 

Olivier My  37:25

– Les gens n’ont pas vu la gestuelle que tu fais avec.

 

Laetitia Aegerter  37:31

– J’ai l’impression qu’il y a eu un petit sursaut d’égo là. Bref, donc j’ai mis en place cette partie formation. Et donc, j’ai créé un programme aussi d’onboarding. J’ai créé un programme aussi pour les managers.

 

Olivier My  37:43

– Donc, formation axée quoi ? Parce que dans la boîte d’avant, c’était plutôt outils, c’est ça que tu disais ?

 

Laetitia Aegerter  37:48

– C’était outils, c’était formation qualité. Et là, c’était tout type. Alors, je m’occupais autant de l’aspect administratif des formations, quand il y avait des collaborateurs qui avaient des demandes, autant d’investissement budgétaire, autant justement avec les directeurs de voir en fait quel type de formation ils veulent mettre en place. Donc, regarder avec des prestataires externes aussi.

 

Olivier My  38:05

– Oui, d’accord. C’est ça que j’avais en tête. Du coup, tu ne créais pas forcément les formations, mais par contre, tu allais les sourcer. Alors.

 

Laetitia Aegerter  38:11

– J’ai créé aussi.

 

Olivier My  38:11

– Ok.

 

Laetitia Aegerter  38:12

– J’ai créé. C’est moi qui donnais le programme à une partie du onboarding, par exemple. C’est moi qui donnais une grosse partie des formations pour les nouveaux managers également. Ok. Parce que je me suis formée moi-même. Je suis devenue formatrice d’adulte aussi pendant ce temps-là. Donc, voilà, je suis restée pas mal d’années dans ce côté formation. Après, il y a eu tout. À la formation, il est venu s’ajouter tout ce qui était développement de carrière. Oui. Donc, d’avoir aussi un accompagnement avec les gens aussi pour les aider à savoir comment ils veulent évoluer.

 

Olivier My  38:38

– OK. Et ça, c’est quelque chose que tu as fait naturellement ou est-ce que tu t’es formée pour ?

 

Laetitia Aegerter  38:42

– Est-ce que tu avais une existence particulière ? Non, ça, je l’ai fait assez naturellement. En fait, c’est venu de deux côtés. C’est que dans mon cadre de formatrice d’adultes, il y avait aussi à un moment donné des aspects de coaching. Alors, ce n’est pas vraiment du coaching, mais c’était plus d’accompagnement. L’idée, c’était vraiment juste de comprendre aussi les gens, ce qu’ils souhaitaient, mais aussi de pouvoir leur expliquer. Comment était le marché suisse ? Parce qu’on a beaucoup d’étrangers. En termes de formation, qu’est-ce qui existe ? Je leur amenais aussi de l’information par rapport à ça. Et également, la partie développement de carrière, c’est aussi fait par la partie organisationnelle, c’est-à-dire que j’ai travaillé main dans la main justement avec les développeurs pour créer en fait un career track pour les gens techniques. Parce qu’il y avait cette croyance à l’époque c’est de dire, la meilleure manière d’évoluer, c’est d’aller dans le management.

 

Olivier My  39:30

– Oui, comme encore beaucoup de boîtes.

 

Laetitia Aegerter  39:32

– Et j’ai beaucoup travaillé avec eux et c’est là qu’en fait j’ai découvert l’agilité. J’avais recruté beaucoup de développeurs, je m’étais spécialisée à un moment donné dans le recrutement des développeurs, donc j’en ai recruté beaucoup, beaucoup. Et donc l’agilité, j’entendais parler mais pas plus que ça. Et puis en fait, lorsqu’on a fait ce projet qui a duré quand même huit mois, on a décidé à l’époque, alors c’était pas le CTO, mais justement il était directeur, de le faire en mode agile.

 

Olivier My  39:57

– Ok, c’est quoi que tu voulais faire en mode agile ?

 

Laetitia Aegerter  39:59

– Le projet de mettre en place le nouveau career track pour les techs. On a créé des groupes de travail, on faisait des itérations. Je crois qu’à l’époque, à un moment donné, c’était presque toutes les semaines. Je faisais des démos justement au management. Donc on a avancé comme ça. Il y a eu pas mal de surveys. Donc c’était beaucoup. Alors moi, j’étais très novice dans l’agilité. Moi, ce qui m’a plu, c’était ce côté itératif, ce côté co-courration, ce côté collaboration, feedback. Et puis ce que j’avais toujours reproché au RH, c’est de faire les choses de manière secrète.

 

Olivier My  40:35

– Un peu la tour d’Ivoire.

 

Laetitia Aegerter  40:36

– La tour d’Ivoire. Alors des fois, c’est vrai qu’on n’a pas le choix parce qu’on a des contraintes aussi légales. Ou même… simplement parce qu’on ne peut pas divulguer certaines choses. Et c’est vrai que malheureusement, et encore aujourd’hui, je trouve que ça desserre les RH parce qu’il y a un manque de transparence et que la plupart du temps, on va dire qu’elles payent les salaires, elles font le recrutement, alors qu’il y a énormément de choses qu’on fait derrière. Mais bien évidemment, personne ne sait qu’on va aller gérer un conflit à gauche ou à droite. Personne ne sait qu’on est en train d’accompagner un manager parce que ça se passe mal dans son équipe. Et ça, ce ne sont pas des choses qui se divulguent.

 

Olivier My  41:10

– Oui, tout à fait.

 

Laetitia Aegerter  41:11

– Et donc, il y a beaucoup de choses qui sont faites. Mais par contre, typiquement, il y avait des projets que je disais, non mais ça, il n’y a pas besoin de garder secret. Il faut le faire, en fait, avec les gens. Parce qu’aujourd’hui, nous, on a notre perspective RH, mais ce n’est pas forcément la bonne. Donc, bien évidemment, il faut que ça réponde à nos besoins RH, mais il faut que ça réponde surtout aux besoins des gens. Parce que nos clients, c’est qui ? C’est les collaborateurs. Et ce qui m’avait toujours aussi un peu surprise, ou disons que je trouvais dommage, c’est qu’on met en place de la gestion de projet dans les départements, lorsqu’il s’agit de projet de… produits, etc. Il y a une espèce de machine de guerre autour. Au RH, on fait des projets qui touchent mille personnes, mais il n’y a pas de machine de guerre autour, je veux dire, qui nous épaule. Et souvent, les RH sont complètement démunis quand il s’agit de gérer des projets.

 

Olivier My  41:55

– Même pas outillés, ni rien.

 

Laetitia Aegerter  41:57

– On n’apprend pas ça. Donc du coup, j’ai beaucoup travaillé sur ce développement de career track et en mode agile. Et en fait, après ça, j’ai dit, ah mais j’ai envie d’aller plus loin. J’ai envie d’aller plus loin parce que j’ai envie aussi de pouvoir faire amener, alors là je ne dis pas que des outils de gestion de projet, mais il y a quand même, il y a cet aspect-là, et qui est important, et puis de se dire, au RH, aujourd’hui, on est quand même à la base au service des autres, il faut le faire jusqu’au bout, et pas faire les choses de notre côté. Après, il y a eu le Covid, en l’occurrence, et là ça a ouvert la porte aussi, j’ai dit, ok, moi j’ai envie de me former. Et j’ai commencé, en fait, j’ai fait une formation de HR Agile Practitioner. C’était quelque chose qui était donné à Londres.

 

Olivier My  42:40

– Ouais, ok. Alors.

 

Laetitia Aegerter  42:42

– Finalement, ce n’était pas à Londres, vu qu’il y a eu le Covid. Mais c’était intéressant parce que c’était la première volée qui se faisait en ligne. Et ils avaient complètement changé le modèle. Au lieu de faire une deux journées de formation, ou trois ou quatre, je ne sais plus, quatre journées, ça s’est fait sur un mois. Et donc, du coup, en fait, toutes les semaines, ils faisaient des itérations, etc. Donc, ils ont adapté aussi la manière de faire les formations.

 

Olivier My  43:02

– C’était quoi ? Ce n’était pas Agile People ?

 

Laetitia Aegerter  43:04

– Non, je ne crois pas. C’était Agile HR Community.

 

Olivier My  43:07

– Ok, donc c’est encore autre chose. Oui.

 

Laetitia Aegerter  43:08

– J’ai déjà allé à HR Community.

 

Olivier My  43:10

– Ok, donc tu te formes un peu à…

 

Laetitia Aegerter  43:12

– Voilà, c’était vraiment un mois, mais c’était super intensif. Et ça m’a permis aussi de voir comment… Parce qu’à un moment donné, je voyais l’agilité. Enfin, c’est pratique, etc. Je voyais RH, mais je ne savais pas comment en fait ramener l’agilité dans le monde RH. À ce moment-là, pour moi, ce n’était pas clair.

 

Olivier My  43:28

– Oui, c’est intéressant.

 

Laetitia Aegerter  43:30

– Et donc du coup, en faisant cette formation, ça m’a donné des clés. Mais par contre, j’ai dit, non, mais ce n’est pas assez. Il faut que je continue. Ah.

 

Olivier My  43:37

– C’est vraiment, c’est-à-dire que ça a quand même créé une certaine étincelle chez toi.

 

Laetitia Aegerter  43:39

– Oui, clairement.

 

Olivier My  43:40

– Parce que de ce que j’entends dans le passé, tu vois, quand tu parlais d’économie, tu parlais de marketing, c’est des idées qui ont popé comme ça, mais je ne sens pas l’étincelle que tu es en train de me décrire là où il faut que j’en sache plus, tu vois. Le truc, je viens d’attraper quelque chose, je sens qu’il y a du potentiel, mais voilà, je suis en train de tirer la corde.

 

Laetitia Aegerter  43:57

– Exactement, c’est vraiment ça. Je découvrais quelque chose et je voulais aller un peu plus loin, donc là j’ai été un peu plus loin, j’ai fait un casse. Project Management Agile, ACAS, c’est un Certificate of Advanced Study.

 

Olivier My  44:10

– Ok.

 

Laetitia Aegerter  44:10

– C’est un type de diplôme, en fait, de formation qui est offert. Et j’ai fait gestion de Project Management Agile. Alors, c’était important pour moi aussi à un moment donné, c’était, je voulais voir aussi la gestion de projet traditionnelle. J’avais besoin, en fait, de, je ne pouvais pas venir uniquement dire, ok, on va faire de la gestion de projet en mode agile. Il fallait que je comprenne aussi le traditionnel pour me confronter et me dire, ok, aujourd’hui, est-ce que au RH, on est prêt ou pas ? Et puis, si on est prêt, peut-être qu’au départ, ça va être l’hybride. Parce que l’idée, ce n’est pas non plus de tout changer. Et puis déjà, d’amener aussi quelques bases de gestion de projet pur et dur. Je pense que c’était important pour moi. Donc, je me suis formée. Et là, après, on m’a confié un projet qui était de mettre en place un nouveau SIRH. Au début, j’étais juste change manager pour le projet. Puis après, j’ai eu le lead sur certains modules. Et j’ai vraiment poussé dès le départ pour qu’on essaye de le faire de manière le plus agile possible.

 

Olivier My  45:07

– Donc toi, tu as construit ton expérience à ce moment-là ? Oui.

 

Laetitia Aegerter  45:10

– C’est vraiment là que j’ai construit mon expérience. Et puis vraiment, toujours se dire, ok, le côté itératif, c’était très compliqué. Parce qu’en fait, c’était mastodonte, Sirh. Ils viennent avec des boîtes qui intègrent, qui sont en mode… purement waterfall la plupart du temps. Donc, c’était d’amener un peu d’agilité, en fait, finalement, dans cette gestion de projet très traditionnelle avec beaucoup de change management. Parce que pour moi, aujourd’hui, quand je parle d’agilité, c’est du change. C’est du change management. Pour moi, l’un ne va pas sans l’autre, en fait.

 

Olivier My  45:43

– C’est pour ça que tu es en face de moi. Oui.

 

Laetitia Aegerter  45:47

– Également. Et c’est vrai que pour moi, l’aspect agilité, et souvent, quand on dit « ah, mais… » L’agilité, le change, je me dis, mais pour moi, l’un et l’autre, c’est la même chose. Ça va l’un avec l’autre parce que quand on parle d’agilité, la manière dont on itère, la co-construction, cette collaboration. Mais même si on va sur les aspects un peu plus purs et durs qui vont être des métriques, de la priorisation, etc. Si on voit le change management. ça s’inscrit là-dedans en fait. Aujourd’hui, le change management, c’est aussi de la co-construction, c’est aussi de la collaboration, ça passe par la communication, justement par le feedback, par l’itération. Donc l’un va pas sans l’autre pour moi.

 

Olivier My  46:26

– Je te rejoins sur ça parce que c’est intéressant de voir quel est le sens qu’on donne au terme. Et effectivement, beaucoup de gens donnent au terme agile une dimension de technicité, c’est-à-dire avec toutes les pratiques. qui viennent derrière, que l’on peut connaître et qui nous sont très utiles au quotidien. Oui, bien sûr. Parce que du coup, c’est ce qui est la réalité des gens qui sont dans les équipes. Moi, c’est vrai que j’ai tendance à regarder le terme agile comme étant une compétence et une capacité. Capacité d’agilité, donc typiquement, quand tu étais dans la jungle, c’est comment est-ce que je réussis de sauter de branche en branche. Et donc, si c’est une capacité, c’est bien une capacité à changer. Oui. Et donc, de trouver les opportunités, de réussir à… trouver la branche en espérant que tu sautes pas sur une branche qui soit cassée. Mais pour moi, la dimension de capacité fait la différence dans la manière dont tu appréhendes le sujet. Et donc, c’est beaucoup plus facilement aussi contextualisable dans d’autres domaines quand tu le vois sous cet angle-là. Tout à fait. Ce que je trouve intéressant parce que du coup, souvent, les personnes n’arrivent pas à faire de la contextualisation. Mais tu vois, c’était ton cas quand t’as appris au début. Parce qu’en fait, on l’a vu dans un contexte particulier et on n’arrive pas, des fois, à prendre le recul sur ça. Moi, c’est effectivement là où je te rejoins sur la partie change, c’est que l’agilité que l’on cherche à avoir, agité d’esprit, mais au final de corps également, c’est ce qui nous permet de pouvoir trouver la meilleure opportunité alors que les solutions ne sont pas apparentes. Oui.

 

Laetitia Aegerter  47:54

– En effet. Je pense que ce côté au-delà des outils, c’est surtout ça. Oui, c’est ça. Au-delà des pratiques, oui, tout à fait.

 

Olivier My  48:02

– C’est ce qui change souvent la donne dans l’appropriation. des équipes parce que du coup sinon on s’approprie des pratiques et souvent quand on en reste là ça peut s’étouffer dans l’oeuf ou c’est pas pérenne du coup moi j’ai vu beaucoup d’équipes où quelqu’un était passé avant moi, il s’avère que je suis rarement le premier et en fait les pratiques ont été mises en oeuvre pour le coach donc ça t’as dû le voir aussi et ça je trouve ça dommage parce que du coup moi qui suis un éternel paresseux ou si je puis dire qui recherchent avoir le minimum d’effort pour le maximum d’impact, ça c’est quelque chose qui me touche très fort parce que du coup ils font des trucs, ils leur savent rien ça moi ça me touche profondément.

 

Laetitia Aegerter  48:40

– Oui que ça ait un sens en fait.

 

Olivier My  48:43

– Moi j’arrive pas à faire ça dans ma vie tous les jours, donc quand je vois ça sur le terrain, j’ai l’impression qu’il y a une sorte de souffrance derrière qui me touche Donc tu lances ce projet là de ce que je comprends, tu rentres sous la casquette RH, tu fais des modules de formation tu commences à être Voilà, titillé par ce sujet, parce qu’il commence à naviguer, tu vas plus loin en montant ton propre projet, donc comme ça tu construis ta propre expérience et tout ça à l’intérieur de SwissCode.

 

Laetitia Aegerter  49:08

– Tout à fait, tout à fait.

 

Olivier My  49:09

– Et quand est-ce que tu bascules du côté, alors obscure ou je ne sais pas, quand est-ce que tu fais la bascule ?

 

Laetitia Aegerter  49:15

– En fait, à un moment donné, j’ai eu l’envie de sortir des mondes RH. Ouais. Donc j’avais envie de voir autre chose. Et ce qui me titillait, c’était d’aller dans du change management, parce que c’était quelque chose qui m’intéressait beaucoup. Et donc, en fait, ça s’est fait vraiment par hasard, autour d’une conversation. Je discutais avec le CTO, parce que je le connais depuis très très longtemps maintenant, avant même qu’il soit CTO, puis on a travaillé beaucoup ensemble. Puis je lui expose le fait que j’ai envie de quitter l’ERH, que le change management, ça m’intéresse. Puis il me dit, mais qu’est-ce que tu veux ? Je lui ai dit, j’ai envie d’accompagner des équipes, d’aider à mieux collaborer. Parce qu’Infine au RH, c’était aussi ça qui m’animait. C’était d’accompagner et d’aider justement les gens à mieux collaborer. Mais en même temps, l’entreprise est tellement grande, on n’est pas 150 au niveau RH non plus. Et finalement, c’était une petite partie de mon temps uniquement. Et il me dit, mais pourquoi tu ne rejoindrais pas l’équipe méthodologiste ? Elle s’appelait le méthodologie. Je dis, mais attends, mais je n’ai pas un background tech, moi. Puis il me dit, mais au contraire, ce serait super parce que justement, tu amènerais une autre perspective. Et c’est là que finalement, je fais la bascule et qui me propose en fait de devenir… Alors même à l’époque, en fait, cette équipe était toute nouvelle. Ils ne s’appelaient même pas encore des coachs agiles. Ils étaient en train de la créer et c’est là que je bascule. Et puis, je dis, bon, ok, qu’est-ce qu’on est ? On est des coachs agiles. Donc, c’est comme ça que j’ai basculé. Au départ, je pense que là, mon syndrome de l’imposteur avait l’air tout rouge. puisque je n’avais pas l’impression d’avoir cette légitimité. Parce que si on revient justement, quand tu parlais de contextualisation, quand on voit l’agilité dans le monde tech, c’est oui, c’est du Scrum, c’est du Kanban, c’est du Jira, c’est… Voilà, ce côté très technique, je me dis mais ça, je n’ai pas du tout quoi. Enfin moi, c’est vrai qu’à l’époque, quand j’étais déjà au RH, c’était la difficulté, je ne pouvais pas transposer ça au monde RH. Donc je l’avais transposé différemment. Mais je pensais que côté tech, il y avait une attente que moi, je sois aussi Que je devienne une experte Jira, que je devienne une experte Scrum. Alors malgré tout, aujourd’hui, oui, je suis certifiée quand même Scrum, je connais. Félicitations. Merci. Mais disons que ce n’était pas cet aspect-là que moi, je pouvais amener. C’était vraiment plus le côté humain.

 

Olivier My  51:33

– Tout à fait.

 

Laetitia Aegerter  51:34

– Et au fur et à mesure, en fait, je vois que j’ai réussi à faire ma place et je vois que c’est ça ma plus-value. Alors clairement, aujourd’hui, quand je vais intervenir dans des équipes, C’est tous des aspects aussi, c’est-à-dire que oui, aujourd’hui, comment est-ce que vous faites vos rétros ou les revues ? Mais c’est qu’une démo, peut-être qu’il faut aller un peu plus loin. Ça, je vais avoir aussi peut-être ramené un aspect d’expertise peut-être là-dessus, mais ce n’est pas là que va résider, je pense, résider vraiment ma force. Là, dernièrement, je travaille sur des formations de psychological safety, de team development, et ça, c’est vraiment, je pense, aussi ce que je vais pouvoir… amener comme différence.

 

Olivier My  52:12

– Donc de sécurité psychologique, si j’en ajoute juste un sous-titre.

 

Laetitia Aegerter  52:15

– Oui, pardon. Oui, sécurité psychologique.

 

Olivier My  52:17

– J’ai deux questions pour toi qui émergent. Je vais essayer de me souvenir de la deuxième, je devrais poser la première. La première, c’est, je reviens juste sur la conversation que tu avais avec ton futur CTO. C’était déjà le CTO à ce moment-là. Ah oui.

 

Laetitia Aegerter  52:31

– Il était déjà le CTO.

 

Olivier My  52:33

– Je trouve que la question qu’il t’a posée est une question qu’on se pose assez rarement et qui est en fait extrêmement puissante. Oui. C’est-à-dire que cette question de « qu’est-ce que je veux ? » elle est formidable et pourtant, il y a un timing pour la poser. C’est-à-dire que des fois, tu poses la question « qu’est-ce que tu veux ? » les gens ne sont pas à même de te répondre. Et je pense que pour le coup, il te l’a posée au bon moment parce que du coup, tu étais dans une période de doute, d’envie, il y avait quelque chose en fait qui faisait que là où tu étais, c’était plus satisfaisant. Il y avait quelque chose d’autre que tu voulais. Et des fois, de se poser la question. Ou qu’on te pose la question. pose la question. C’est aussi pour ça que l’intérêt du coaching, d’avoir quelqu’un avec toi, c’est que c’est pas pareil quand tu te poses toi-même la question ou quand on te pose la question.

 

Laetitia Aegerter  53:14

– Non, non, tout à fait, parce que sur le moment, je me rappelle très bien, ça m’a surpris, je ne m’y attendais pas, puis il me dit oui, parce que ça fait longtemps qu’on travaille ensemble et je ne t’ai jamais demandé ce que tu voulais faire. J’avais trouvé génial, c’était vraiment au bon moment. Après, c’est vrai que j’avais envie d’aller dans ce côté agilité, mais je n’ai jamais pensé que je pourrais, en fait, pour être honnête. Pour moi, c’est pour ça que je me suis dit, je vais être du côté change management. Je ne pensais pas que c’était une porte qui pouvait s’ouvrir pour moi. J’ai trouvé génial quand il m’a posé la question et finalement qu’il m’a ouvert la porte.

 

Olivier My  53:44

– Du coup, ça, c’était la première question que j’avais parce que je voulais remettre ça en avant. Parce que moi, il s’avère que ce métier du coaching agile, j’ai quand même été pas mal dans le domaine. Je le suis toujours d’une certaine manière, mais le terme agile, pour moi, est plus enfermant qu’autre chose. Mais moi, c’est vrai que j’ai eu cette chance, je dirais, de savoir très vite ce que je voulais faire. C’est-à-dire que moi… Dans mon parcours, je savais que c’était le coaching que je voulais faire, par exemple. Il s’avère que parce que je viens à l’école d’ingénieur, si tu veux agilité, c’est une manière de faire la passerelle pour capitaliser sur ce background un peu tech et pouvoir accompagner des gens. Donc moi, ça a été un prétexte pour pouvoir faire ça, mais au final, ça a toujours été le truc que j’ai voulu faire. Donc ce qu’est-ce que je veux, ça a été très clair pour moi. C’est pour ça que je trouve qu’elle est très puissante comme phrase et qu’en fait, on ne se la pose pas assez souvent. Parce que du coup, il y a toujours les normes sociales qui font qu’il y a un trajet, un truc comme ça. Mais ça, c’est une autre histoire. Mais qu’est-ce que tu veux, je trouve, à une puissance extraordinaire pour te refocaliser sur ce qui est important pour toi et te permettre de faire des pas. courageux, comme tu l’évoquais tout à l’heure, qui te permettent de l’atteindre. Tout à fait. Donc ça, c’est vraiment le premier aspect que j’avais. Et ensuite, tu as évoqué le terme d’imposteur, syndrome d’imposteur. Oui. Et donc tu disais, au début, forcément, tu arrives, tu n’as pas du tout le background. Non. Encore une fois, parce que je le rappelle, depuis cinq ans, c’était pareil avant. Et du coup, tu en es où à ce sujet ? Est-ce que ça va mieux ? Et auquel cas, qu’est-ce qui a fait que ça va mieux ? Et si tu y es toujours, c’est qu’est-ce qui a changé quand même depuis ?

 

Laetitia Aegerter  55:18

– Non, ça va mieux. Ça va mieux. C’est la première chose, ça va mieux. Oui, au début, je n’avais pas ce background. En fait, j’étais la première femme non tech dans le monde tech. Clairement, aujourd’hui. Clairement, les gens me connaissaient, beaucoup me connaissaient du côté RH. J’avais peur aussi de venir avec cette casquette-là. Les gens me voyaient encore comme cette RH. Après, en fait, je me suis rendue compte que non, ça m’a plutôt servi parce que les gens… Alors, je ne sais pas si c’est parce que j’avais ce background-là, mais je pensais que j’avais de l’écoute, en tout cas. Oui. Bien, aujourd’hui, il venait me parler assez spontanément, en l’occurrence. Donc ça, ça m’a servi. Et puis, j’ai vu aussi au fur et à mesure, en fait, des accompagnements que j’ai faits. En fait, j’avais une appréhension que je pensais que les techs, l’agilité était innée, en fait, pour eux.

 

Olivier My  56:05

– Ok, parce qu’en fait, c’est eux qui t’en avaient parlé au départ. Voilà.

 

Laetitia Aegerter  56:08

– Et que comme quoi, donc, qu’ils seraient des experts. Et en fait, je me suis rendue compte que ce n’est pas toujours le cas. Donc j’avais moins d’appréhension. Alors je ne dis pas, non, j’ai des collègues qui sont très bien, il y a des équipes qui sont vraiment super. Mais en fait, c’est juste se rendre compte aussi que, au fur et à mesure, les gens, ils ont aussi la tête dans le guidon. Bien sûr que l’agilité, elle est au service de leur travail, de leur quotidien. Mais que des fois, on oublie certaines choses où il y a des raccourcis qui sont pris. Simplement, je me rends compte qu’aujourd’hui, en venant avec ce regard extérieur, je peux déjà amener quelque chose.

 

Olivier My  56:39

– Je te rejoins tout à fait. Ça me fait rigoler parce qu’il y a quelques années, j’ai dû faire un deuil. qui était du fait qu’il y avait vraiment une différence, et c’est vraiment ce que je dis aux gens maintenant que j’accompagne, qui sont aussi coachs et qui naviguent, mais il y a une différence entre la passion et la transmission. C’est-à-dire que quand on est coach, méthode, tech, ou peu importe, il y a un côté passionné de « Ah, ce truc-là, c’est trop bien, c’est une nouvelle méthode, bref, etc. Ça apporte de la collaboration, ça aide les gens, etc. Tu en es trop content. » Mais quand tu l’amènes aux gens, les gens, ils s’en foutent. Tu vois ce que je veux dire ? Nous, on est là pour transmettre quelque chose qui va leur être utile, mais au départ, eux, leur job, c’est de faire ce qu’ils ont à faire. Je sais que moi, ça m’a pas mal aidé déjà à me dire, c’est pas juste des gens qui comprennent rien, etc., mais c’est de créer une connexion avec eux qui va te permettre de rester utile aux personnes et justement d’être à l’écoute et de pouvoir les aider au mieux.

 

Laetitia Aegerter  57:35

– Non, clairement, je pense que ce côté, justement, où on est là un peu … On est là pour les aider, mais en même temps, eux, ils sont dans leur quotidien. Ça, je le vivais déjà au RH. On arrive un peu à côté aussi, généralement. Donc ça, j’avais l’habitude, on va dire. Et puis, en fait, ce que j’ai remarqué surtout, c’est que la plupart du temps, s’il y a des problématiques, c’est des problématiques humaines, en fait, dans une équipe. Et puis que, oui, alors bon, on peut mieux faire des daily, on peut mieux faire les reviews. Mais moi, ce qui m’a intéressée, c’est surtout les rétrospectives, parce que c’est là où on voit tous les aspects humains. Enfin, c’est là qu’on discute des aspects humains. en l’occurrence, et que je me rends compte que des fois, c’est très superficiel. Oui.

 

Olivier My  58:14

– Tout à fait.

 

Laetitia Aegerter  58:15

– Et je me suis dit, en fait, là, je peux vraiment montrer. Alors, je ne vais pas remettre en cause, il y a des aspects aussi, oui, on a besoin de métriques, parce que pour avoir de la prédictabilité, pour anticiper, pour pouvoir estimer, etc., pour de la bonne priorisation, et que la priorisation va aider aussi avec la communication avec les stakeholders, toutes ces choses-là sont extrêmement importantes. Mais des fois, les équipes, si elles y fonctionnent, c’est des problématiques humaines.

 

Olivier My  58:38

– C’est vrai que moi, le constat que je fais… là où je te rejoins c’est qu’on a besoin de sondes quelles qu’elles soient donc là tu parlais de sondes plutôt ce que j’appelle techniques et puis ensuite il faut avoir des sondes plus intangibles, plus humaines finalement c’est les deux aspects. C’est vrai que moi le constat que je fais avec les années parce que je vis aussi c’est qu’en fait quand une équipe fonctionne bien peu importe ce qu’on leur amène ça fonctionne. Par contre l’inverse est tout aussi vrai, c’est que si une équipe ne fonctionne pas, peu importe ce qu’on leur amène en fait ça ne marchera pas. Et du coup effectivement c’est pour ça que comme toi … Moi, j’ai cette tendance à regarder d’abord ce qui, interactionnellement parlant, est en train de se jouer. Et on travaille d’abord ça. Mais c’est vrai qu’il y a toujours l’illusion, et je trouve que dans le monde tech, c’est très marqué, l’illusion de l’outil magique qui va résoudre les problèmes. Et j’ai vu des contextes où, effectivement, on a voulu mettre l’outil magique parce qu’on pensait que ça allait résoudre le problème, alors qu’en fait, le problème est interactionnel. Et après, soit on veut se voiler la face jusqu’au bout et du coup, on continue, soit effectivement, ça fait des miracles. je trouve que ça peut changer énormément de choses de voir ça dans cette direction donc c’est ça qui t’a fait soit redescendre le syndrome de l’imposteur soit toi te permettre de prendre en confiance Est-ce qu’il y a autre chose qui a fait que du coup, tu rentres dans un métier qui est connexe, même si tu n’as pas le background complet ? Mais qu’est-ce qui t’a fait te sentir mieux ?

 

Laetitia Aegerter  1:00:00

– Alors, il y a aussi le fait qu’avec Edwige, elle m’a lancée aussi dans le monde du public speaking.

 

Olivier My  1:00:08

– Et donc Edwige qui ?

 

Laetitia Aegerter  1:00:09

– Qui est ma responsable. Edwige qui donnait des conférences justement et puis qui m’a embarquée en fait dans ce monde-là.

 

Olivier My  1:00:19

– C’est comme ça qu’on s’est rencontrés ?

 

Laetitia Aegerter  1:00:20

– C’est comme ça qu’on s’est rencontrés lors d’une conférence. Avec elle, j’ai donné plusieurs conférences. On faisait un peu la promotion de discipline agile, qui est cette approche que nous, on a chez Swissquot qui est très basée sur le contexte et qui a vraiment un pan sur le côté humain. C’est ça vraiment que je mettais aussi en avant durant ces talks. Et ça m’a permis un peu d’asseoir ma légitimité parce que j’avais l’impression que j’amenais quelque chose ici, non seulement à l’interne, mais qu’à l’externe, c’est quelque chose qui pouvait avoir de la plus-value, déjà d’une part. Et des discussions que j’ai pu avoir avec les autres coachs et de me rendre compte qu’en fait, il y a plein de coachs qui ne viennent pas du monde technique au fur et à mesure. Et qu’au contraire, c’est une force et que ce n’est pas justement une faiblesse. Ou alors, c’est que finalement, chaque coach a sa couleur et que certains vont être des coachs techniques et il en faut. et d’autres qui vont être plutôt justement sur des couches, je ne vais pas dire humains, mais sur les aspects intangibles, de collaboration et que c’est tout aussi important. Et que finalement, aujourd’hui, je n’avais pas besoin non plus d’être tout.

 

Olivier My  1:01:25

– Tu n’as pas besoin forcément de ressembler à d’autres.

 

Laetitia Aegerter  1:01:27

– Voilà, exactement.

 

Olivier My  1:01:27

– Tu peux créer ton propre style. C’est vrai que le problème qui peut émerger, c’est que tout le monde a le même titre. Et vu que tout le monde a le même titre, tu as l’impression qu’il y a un profil particulier. Et vu que quand tu vas en conférence, tu essaies de voir qu’est-ce qui est le plus représentatif. Et donc, du coup, après, il faut réussir à naviguer dans tout ça. Tout à fait. Mais du coup, la conversation qu’on a eue en off juste avant a dû te parler. Alors, quand je disais que prendre la parole, c’était ce qui permettait d’asseoir sa propre légitimité. Parce que du coup, c’est bien ce que tu as vécu. En fait, effectivement, quand tu prends la parole, c’est intéressant parce que tu es obligé de parler de tes convictions. Et donc, de te heurter potentiellement à d’autres convictions. Et si tu arrives à avoir un discours où tu réussis à… garder ton cap sans forcément le défendre, mais avoir cette conversation où tu peux échanger avec toi ce que tu penses des choses, argumenter et avoir une discussion apprenante, là tu te dis, ouais, j’ai cette capacité à pouvoir parler de mon sujet. Et les personnes en face de moi n’ont pas l’air de se dire que je suis une imposture. C’est marrant parce que moi j’ai eu un peu ce aha moment à un moment donné où je me suis dit, tiens, genre je suis pas d’accord avec, je sais pas, une approche ou un truc comme ça, tu vois. La première fois où je me suis dit ça, je me dis mais putain j’ai réfléchi en fait. Tu sais le côté, c’est con, du genre, tu rentres dans un métier, nous le métier, c’est Scrum, etc. Il n’y a pas de questionnement sur qu’est-ce qui est bien, qu’est-ce qui n’est pas bien. On essaie juste de comprendre c’est quoi ce truc-là, qu’est-ce qui est une bonne pratique pour faire ce truc-là. Mais en tout cas personnellement, je n’avais pas cette réflexion de me dire mais moi est-ce que je pense que Scrum, le framework lui-même, est-ce que vraiment c’est quelque chose que moi je valide ou pas ? Au-delà de qui je suis, tu vois, je dis pas que je suis un ayatollah, mais juste moi en tant que personne, est-ce que je valide ce que je suis en train de faire ? Et dès que je trouve qu’on développe cette capacité de réflexivité personnelle, je trouve qu’on step up. Parce que du coup, ça nous permet de pouvoir argumenter, de dire voilà, il y a cet élément-là, voilà les avantages et les inconvénients, selon moi, voilà les autres options que l’on peut avoir, et du coup, c’est plus facile de créer ton propre style. C’est ça que je ressens en tout cas. Et du coup, on en est arrivé à…

 

Laetitia Aegerter  1:03:34

– Aujourd’hui. On en est arrivé aujourd’hui. Et puis, au fait qu’aujourd’hui, comme je te disais, j’ai mis en place une formation sur la sécurité psychologique. Parce que comme tu disais, si une équipe dysfonctionne, on peut amener tout ce qu’on veut, ça ne fonctionnera pas. Et je me suis beaucoup renseignée sur le sujet. J’ai beaucoup lu. C’est un sujet qui m’a vraiment passionnée. Et puis de me rendre compte que c’était la base. Pour moi, c’est vraiment la base de la sécurité psychologique que sans ça, les équipes ne peuvent pas fonctionner. Et là, j’ai commencé à donner cette formation. Donc, on est deux à la donner. J’ai embarqué une de mes collègues dessus. J’ai eu des retours très, très positifs. Et des retours très, très positifs qui font qu’en fait, on me demande de sortir du monde tech là maintenant. Parce que c’est vrai que c’est une formation que je donnais principalement au tech. Et là, en fait, j’ai des collègues. Enfin, je suis intervenue aussi au niveau compliance, par exemple. Il y a les ressources humaines qui me disent, ah, mais tu ne peux pas offrir cette formation à tous les managers. Donc, voilà. Finalement, peut-être que tu vas me rapprocher des RH de nouveau.

 

Olivier My  1:04:34

– En fait, c’est ça qui est marrant, c’est que d’une certaine manière, quand on commence à se rendre compte que… Je pense qu’il n’y a pas juste le fait de se rendre compte, c’est aussi une appétence de ton côté qui est la même que la mienne, qui est qu’au final, on préfère travailler avec les gens pour les gens plutôt que la casquette qu’ils ont. C’est-à-dire que, entre guillemets, ça me paraît évident que tu puisses aller en dehors de la tech, parce que sécurité psychologique, c’est… un collectif, et c’est des personnes qui n’arrivent pas à avoir les conversations qu’elles devraient avoir. Et ça, tu l’as de partout. T’as toujours des gens, sauf si les gens se parlent tout seuls. Est-ce qu’ils ont la sécurité psychologique ? Est-ce que… J’y réfléchis comme ça à chaud. Est-ce que tu considères qu’on a naturellement, individuellement, une sécurité psychologique personnelle ?

 

Laetitia Aegerter  1:05:16

– Vis-à-vis de soi ? C’est pas inné. Parce que finalement, la sécurité psychologique, c’est quoi ? C’est pouvoir se montrer vulnérable. Je pense qu’on est… pas tous prêts à se montrer vulnérable envers soi-même, déjà. Donc non, ça se travaille et ça fait partie de l’estime de soi, ça fait partie aussi, ça vient avec la confiance en soi, avec l’ego, mais l’ego dans le bon sens du terme, c’est la fierté de ce qu’on fait. Donc non, parce que des fois, quand on dit on se voile la face, pour moi c’est que finalement, des fois, c’est qu’on n’a pas cette propre sécurité psychologique en nous.

 

Olivier My  1:05:46

– Alors je pense qu’on a un sujet de conf. Je me posais la question sur le moment, parce que je me dis qu’effectivement il y a beaucoup de gens qui n’arrivent pas à se voir en face. mais qui n’arrivent pas à se voir sous la carapace du coup et effectivement l’illusion de la vie fait que des fois tu fonctionnes en mode automatique en ne sachant pas justement ce que tu veux si on reboucle avec question initiale.

 

Laetitia Aegerter  1:06:06

– Bon là tu me lances sur un autre sujet parce qu’en ce moment je m’intéresse beaucoup à tous ces aspects d’émotion, de trauma de système nerveux donc là c’est encore autre chose c’est encore un autre sujet que je suis en train d’essayer aussi de beaucoup, enfin presque me former dessus j’aimerais bien pour ramener ça aussi dans mes pratiques Merci.

 

Olivier My  1:06:25

– Je pense que c’est un truc sans fin. Quoi qu’il arrive, il y a plein de choses qui existent. Et c’est vrai que de mon côté, la focale que j’ai, c’est parce que j’aime bien le 80-20. Je trouve que, encore une fois, j’essaie de maximiser les résultats par rapport à l’effort que je vais y fournir. Et c’est vrai que pour moi, la focale que j’ai, personnellement, c’est plus de travailler sur les conversations inconfortables.

 

Laetitia Aegerter  1:06:45

– Ah oui, oui, oui.

 

Olivier My  1:06:46

– Ce qui, grosso modo, regroupe tous ces trucs-là. C’est juste que je ne rentre pas dans l’aspect soi-disant scientifique des choses. C’est plus comment est-ce que tu vis. ce moment inconfortable qui fait que tu n’arrives pas à dire les choses, ou tu n’arrives pas à vivre les choses, donc il y a une dimension émotionnelle qui rentre à l’intérieur. Et effectivement, je trouve que quand tu déclenches ces moments-là, et notre rôle de tierce partie, je trouve, aide beaucoup parce que ça crée le cadre de sécurité pour créer la conversation. Je trouve que c’est là où on a énormément d’impact. Mais en tout cas, merci pour tous ces partages. Avant de clôturer ton histoire, là où elle en est, parce que bien sûr, elle va continuer, qu’est-ce que tu retiens de tout ce parcours ? C’est-à-dire ? quand je dis tout ce parcours, c’est de toi, ado, qui rêvait d’être dans une salle de marché, côté économie, et toi aujourd’hui ?

 

Laetitia Aegerter  1:07:34

– Je vais revenir sur finalement aujourd’hui ce qui me passionne et c’est l’humain, cette machine si complexe et que aujourd’hui on essaye d’amener finalement des outils pour faire fonctionner cette machine, mais à… L’empathie, cette empathie, cette compréhension de l’humain. Malheureusement, aujourd’hui, on n’a plus le temps. On ne se donne pas le temps, alors que c’est si important. Tu veux des rimes en plus ? Je vais faire un poème.

 

Olivier My  1:08:05

– C’est ça ?

 

Laetitia Aegerter  1:08:06

– Non, mais je pense que si je devais aujourd’hui parler à moi d’à l’époque, ce que je voudrais dire, c’est de prendre le temps de comprendre les gens et de leur amener ce dont ils ont besoin et pas ce dont on croit qu’ils ont besoin.

 

Olivier My  1:08:19

– Ouais, super. Je me permets de rajouter un élément, en tout cas, c’est ce que moi je garde de ton parcours. Donc tu vas me dire si ça résonne ou pas.

 

Laetitia Aegerter  1:08:25

– D’accord.

 

Olivier My  1:08:26

– C’est qu’en fait, la multitude de changements que tu as faits dans ton parcours ou de choix que tu as faits, parce qu’encore une fois, moi, ce que je mets derrière changement, c’est le processus qui nous amène de la décision à l’action. C’est qu’en fait, plus tu as effectué de décisions dans ta vie, plus tu t’es défini toi-même et plus tu as répondu à ce que tu voulais vraiment. Donc au départ, tu as des idées. Oui. Économie, etc. Et ensuite ? marketing. Ensuite, tu t’es pris des portes.

 

Laetitia Aegerter  1:08:51

– Oui. C’est vrai, quelques portes.

 

Olivier My  1:08:54

– Et ensuite, tu as eu des opportunités de par les interactions que tu as eues. Ces opportunités-là t’ont dit, mais en fait, ça a l’air de résonner, ce truc-là. RH, c’est le premier truc. Ça ne t’était pas forcément venu à l’esprit, et pourtant, tu t’es dit, je vais y aller. Et puis après, tu t’es dit, en fait, j’ai envie d’aller plus loin. Tu t’es formée. Puis ensuite, tu t’es dit, j’en ai marre, je me barre. Mais quand t’as fait ça, qu’est-ce que t’as fait ? C’est un changement et t’as pris plein de décisions. Le fait de partir déjà seul, c’est énorme. Moi, si un jour je te dis que je fais ça, tu pourras te dire que vraiment, j’ai dépassé un cap. Mais tu vas dans la forêt, tu vis avec des moustiques et des félins. Tu es prête de faire exploser un conflit en enlevant des cailloux. Mais tout ça, c’est aussi une manière de t’exprimer toi plutôt que simplement te faire happer par un système. Et en fait, plus tu avances, plus tu avances, plus tu avances à chaque fois. Et tous ces changements-là sont une manière de t’exprimer encore plus toi au fur et à mesure pour être là où tu es aujourd’hui. J’ai l’impression, en tout cas quand je te vois, d’être plutôt épanouissant. Et tu touches du doigt quelque chose qui peut-être au plus profond de toi, quelque chose qui te tenait à cœur, mais que tu n’avais pas pu faire avant. Et que là, tu peux exprimer beaucoup plus pleinement.

 

Laetitia Aegerter  1:10:05

– C’est un chemin. C’est un chemin. Je pense que c’est comme tu le dis, c’est vraiment un chemin. Et je pense que je ne suis vraiment pas au bout du chemin. Aujourd’hui, c’est un peu une quête d’identité presque de manière perpétuelle. Je n’y suis pas encore. Oui, je suis beaucoup plus alignée aujourd’hui. Finalement, je fais aujourd’hui ce que j’aurais presque voulu faire à l’époque au RH, pour être honnête, cet accompagnement. Mais je n’y suis pas encore. Je n’y suis pas encore. quelques idées de continuer à me former je suis quelqu’un de très curieux la curiosité je pense que c’est quelque chose d’être très important aussi quand on est dans ce changement et je pense que je sais pas quelque chose me dit que d’ici deux ans je serai peut-être encore coach agile mais peut-être différemment on refera un épisode dans deux ans on verra en.

 

Olivier My  1:10:48

– Tout cas merci beaucoup pour ton partage merci à toi et ce que je te propose c’est qu’on passe à la dernière partie de l’épisode que tu ne connais pas parce que tu n’as pas écouté les épisodes jusqu’à la fin.

 

Laetitia Aegerter  1:10:58

– Faut pas dire ça.

 

Olivier My  1:11:00

– Si. Et donc, tu vas découvrir ce qui se passe à la fin des épisodes.

 

Laetitia Aegerter  1:11:06

– D’accord.

 

Olivier My  1:11:07

– Donc sur la table, comme tu as pu le voir tout à l’heure, j’ai préparé des cartes pour toi.

 

Laetitia Aegerter  1:11:11

– Oui.

 

Olivier My  1:11:11

– Qui sont des questions que j’ai présélectionnées. Du coup, tu vas découvrir. Tu as trois paquets en face de toi et on va passer par les trois paquets.

 

Laetitia Aegerter  1:11:20

– D’accord.

 

Olivier My  1:11:21

– Il y a un paquet qui est plutôt orienté vers le passé. et donc bien évidemment le deuxième plutôt sur le présent et l’autre plutôt sur le futur.

 

Laetitia Aegerter  1:11:29

– D’accord.

 

Olivier My  1:11:30

– Ok ? Ce que je vais te proposer, c’est qu’on va commencer par les cartes du passé. Tu vois, il n’y en a pas 50 000. Mais du coup, ce que je vais te proposer de faire, je vais te laisser les mélanger. Je vois que tu es une pro du mélangeage de cartes.

 

Laetitia Aegerter  1:11:44

– Bon, ça va, il n’y en a pas beaucoup. C’est compliqué à mélanger quand il n’y en a pas beaucoup.

 

Olivier My  1:11:48

– C’est vrai, c’est vrai. Et ce que je vais te proposer de faire, c’est que tu vas tirer une carte, tu vas nous la lire. dans le micro, comme ça au moins on saura quelle est la carte. Et si tu le souhaites, tu peux en tirer une autre. Mais par contre, la deuxième que tu vas tirer, tu ne pourras pas la changer.

 

Laetitia Aegerter  1:12:03

– Je peux choisir entre les deux ?

 

Olivier My  1:12:05

– C’est soit tu choisis celle-là.

 

Laetitia Aegerter  1:12:06

– Soit la deuxième.

 

Olivier My  1:12:07

– Soit tu prendras la deuxième qui viendra.

 

Laetitia Aegerter  1:12:11

– Quel était le cadeau caché de ton dernier moment difficile ? Professionnel ou privé ?

 

Olivier My  1:12:17

– C’est très ouvert.

 

Laetitia Aegerter  1:12:18

– D’accord.

 

Olivier My  1:12:19

– C’est ce que tu veux nous partager en tout cas.

 

Laetitia Aegerter  1:12:21

– Mon dernier moment vraiment très difficile, ça n’a pas été au niveau professionnel, c’était plutôt au niveau privé. Alors ça date déjà un petit peu maintenant, c’est à peu près trois ans. Je suis maman de jumelles. J’ai eu des jumelles il y a maintenant un peu plus de trois ans et ça a été très difficile après la naissance. Le manque de sommeil.

 

Olivier My  1:12:43

– Deux jumelles, mais tu n’as que ces deux jumelles-là ? Oui.

 

Laetitia Aegerter  1:12:45

– Oui, non, non, non, j’ai que ces deux-là et ce sera les deux dernières.

 

Olivier My  1:12:49

– En fait, c’est du coup, tu es devenue maman, il y en a eu deux d’un coup. Voilà.

 

Laetitia Aegerter  1:12:52

– Il y en a eu deux d’un coup et ça a été très difficile. Ça a été les moments les plus difficiles de ma vie, pour être honnête. Le manque de sommeil, beaucoup de remise en question. Donc bon, après, on ne parle pas de tous les aspects physiologiques à travers lesquels une femme passe. Et ça, c’était un moment. Le cadeau caché à ce moment-là, ça a été les gens sur qui j’ai pu compter. Alors je savais que j’avais dans mon entourage des gens sur lesquels je pouvais compter. Mais là vraiment c’était de se dire j’ai pu me reposer sur eux. Et ça c’était vraiment un magnifique cadeau.

 

Olivier My  1:13:27

– Donc ça a renforcé vos liens je suppose ? Oui.

 

Laetitia Aegerter  1:13:29

– Ça a renforcé mes liens que ce soit avec des amis, que ce soit avec ma famille, même avec mon mari. Donc ça, ça a été très beau.

 

Olivier My  1:13:37

– Même si sur le moment ça a été très compliqué.

 

Laetitia Aegerter  1:13:40

– Ça a été compliqué, oui. Voilà.

 

Olivier My  1:13:43

– Super, merci pour ton partage. Ce que je te propose, c’est qu’on passe au paquet suivant. On va faire pareil. Parce que je trouve ça très marrant de te regarder mélanger les cartes.

 

Laetitia Aegerter  1:13:54

– Le dernier paquet, c’est toi qui mélange.

 

Olivier My  1:13:58

– Tu en sectionnes une, tu ne la lis, et puis ensuite tu décides si tu veux y répondre ou tu en prends une autre.

 

Laetitia Aegerter  1:14:03

– Je trouve ça dur.

 

Olivier My  1:14:04

– Tout à fait.

 

Laetitia Aegerter  1:14:05

– Ah ben, elle est facile, celle-là. Qu’est-ce qui te motive chaque jour qui ne dépend ni de l’argent, ni de la pression du temps ? Aujourd’hui, ce qui me motive, c’est vraiment… Tu sais, tout à l’heure, quand tu parlais de ce… de ce wow effect ou ce haha, ou de se dire, ah, j’ai découvert quelque chose, c’est ça qui me motive chaque jour. C’est de se dire, de pouvoir accompagner les gens et de voir dans leurs yeux cette étincelle qui se dit, soit j’ai découvert quelque chose sur moi, mais soit j’ai découvert quelque chose qui va m’apporter quelque chose dans ma vie, qui va m’aider au jour le jour. Alors, bien évidemment, c’est plutôt au niveau professionnel. et encore parce que lorsqu’il y a des outils quand on parle de sécurité psychologique c’est autant au travail qu’à la maison donc c’est ça sauf si t’as des robots à la maison mais c’est ça qui me motive de voir dans le regard des gens tu vois qu’ils acquiescent et qu’ils te regardent tu vois que ça comme presque si ça mouillinette ah ouais d’accord ça fonctionne comme ça ou alors ça je pourrais faire ça moi ah ouais d’accord.

 

Olivier My  1:15:08

– Cette petite étincelle.

 

Laetitia Aegerter  1:15:09

– Exactement.

 

Olivier My  1:15:11

– Super. Allez, troisième paquet.

 

Laetitia Aegerter  1:15:13

– Mon futur.

 

Olivier My  1:15:14

– Allez, regarde. En fait, il y a très peu de cartes dans celui-là.

 

Laetitia Aegerter  1:15:17

– Tu vois, ce n’est pas facile de mélanger. Non.

 

Olivier My  1:15:19

– Mais tu vois qu’à force, avec les épisodes, je m’entraîne à mélanger les cartes. Hop, tiens.

 

Laetitia Aegerter  1:15:27

– Qu’aimerais-tu accomplir dans les cinq prochaines années ?

 

Olivier My  1:15:30

– Ce n’est pas très marrant. Tu devrais changer de carte.

 

Laetitia Aegerter  1:15:32

– Tu veux que je change de carte ? C’est toi qui les as choisis. Toujours très bien.

 

Olivier My  1:15:37

– Vas-y, change les cartes.

 

Laetitia Aegerter  1:15:40

– Argel choix si je veux la revoir alors si tu avais le pouvoir de changer quelque chose dans ton comportement qu’est-ce que ce serait ? c’est bien plus marrant celui-là voyons le lâcher prise je suis très dans le contrôle ça c’est quelque chose mais alors pas professionnel, c’est pas que j’ai le contrôle sur les gens Mais plus, j’ai beaucoup de mal à lâcher prise et de ne pas avoir le contrôle sur les situations. J’ai un sentiment d’impuissance, en fait, face aux situations. C’est quelque chose qui est très compliqué pour moi, pour gérer. Et ça, en ce moment, c’est justement que je travaille là-dessus, en ce moment. Et c’est tenace.

 

Olivier My  1:16:20

– C’est tenace. C’est tenace. Et tu as un exemple, juste pour illustrer ?

 

Laetitia Aegerter  1:16:24

– Mais ça va être des choses toutes bêtes. Typiquement, je vais partir à partir du 1er avril pendant trois mois à l’étranger. Je pense. en congé sabbatique avec mes enfants et je les ai inscrites à faire des cours de piscine.

 

Olivier My  1:16:38

– Des cours de piscine ?

 

Laetitia Aegerter  1:16:39

– Oui, qu’elles apprennent à nager.

 

Olivier My  1:16:40

– À nager, oui d’accord.

 

Laetitia Aegerter  1:16:41

– Vu qu’en fait on part dans un pays au bord de mer et puis que ça me permettrait d’être plus tranquille et surtout de dire bon on va pouvoir un peu explorer aussi le côté marin on va dire. Et j’amène mes filles à la piscine et il y a eu plusieurs fois où j’ai eu une de mes filles qui ne veut pas aller dans l’eau. Parce qu’elle est trop froide, ou x, y raison. Pour moi, c’est très difficile de me dire, tu lâches prise, c’est pas grave. On a le droit de ne pas avoir envie de faire quelque chose. Il faut comprendre qu’elle, à un moment donné aussi, elle a ses propres émotions, son propre ressenti. Alors, je parle de caprice, mais vraiment son propre ressenti. Et de lâcher prise et de me dire, c’est pas grave. Alors bon, finalement, je finis par être très fâchée contre ma fille. Elle aille dans l’eau. Mais ça, c’est un exemple. Mais même au travail aussi, c’est de se dire qu’il y a une situation qui se passe, un changement organisationnel. Alors, encore une fois, les changements, généralement, on n’est pas forcément toujours au courant. Mais c’est après de ne pas pouvoir agir, en tout cas, d’avoir ce contrôle, de se dire je ne peux pas agir pour pouvoir faire quelque chose. En fait, c’est ça, ce côté impuissance. Presque comme Abad, il va faire mauvais demain. J’ai pas de contrôle sur la météo.

 

Olivier My  1:17:57

– C’est horrible. Oui, c’est ça.

 

Laetitia Aegerter  1:17:59

– Donc voilà, cela, j’ai prise.

 

Olivier My  1:18:02

– Merci. On va s’en faire une dernière. Sauf que ce que je vais te proposer, c’est que tu vas choisir un des trois paquets. Et dans ce paquet-là, tu sais, tu as une question sur le passé, sur le présent et sur le futur. Donc tu vas choisir ce paquet-là et c’est moi qui vais choisir la question pour toi.

 

Laetitia Aegerter  1:18:18

– Tu préfères quoi ? J’ai envie de parler de mon futur. On a beaucoup parlé de mon passé, parlons un peu de mon futur.

 

Olivier My  1:18:23

– Ok. Alors. Accroche-toi bien. Si ton alimentation exprimait tes aspirations les plus profondes, de quoi serait composée ton assiette au prochain repas ?

 

Laetitia Aegerter  1:18:38

– Mes aspirations… Alors là, c’est compliqué, là. Il y a de la métaphore et tout. Si mon prochain repas représente mes aspirations profondes, alors ce serait une assiette plaisir, c’est sûr.

 

Olivier My  1:18:51

– Fromage ou pas fromage ?

 

Laetitia Aegerter  1:18:53

– Il y a forcément du fromage, c’est le plaisir le fromage. Le fromage c’est la vie. En fait je pense que ce serait un mélange, je ne suis pas sûre que ce soit très bon, mais ce serait un mélange de tout, parce que j’aimerais que ce soit quelque chose qui me représente. C’est-à-dire que cette diversité, au ton culturel par exemple, qui me représente, cette diversité mais aussi professionnelle, c’est-à-dire qu’aujourd’hui j’aime dire que j’ai plusieurs casquettes maintenant, et j’aimerais en fait qu’il y en ait encore davantage. en l’occurrence. Donc du coup, ce serait peut-être en mode tapas comme ça. Oui. Donc il y aurait autant du salé que du sucré parce que j’adore le sucre. Le chocolat, le dulce de leche, ça, ça vient de chez moi. J’adore la confiture de lait. Donc très pâtisserie, mais aussi, comme je disais, le fromage, aussi de l’asiatique parce que j’adore ça, des sushis, etc. Donc quelque chose qui serait mes aspirations profondes, en fait, c’est pas une assiette, mais un peu le couteau suisse, tu sais. qui s’adapte à tout. Donc, en fait, finalement, ce serait une assiette qui puisse plaire à tout le monde, mais qui ait une forte identité.

 

Olivier My  1:20:01

– Super.

 

Laetitia Aegerter  1:20:02

– J’aimerais, en fait, aujourd’hui, en termes d’aspiration aussi, c’est… Comme je te disais, c’est que je pense que je suis encore en chemin. Ça a arrivé à un moment donné où je suis complètement alignée. Alignée entre ce que je fais, ce que je suis et ce que j’ai envie d’être. Et donc, il faut que ça ait une identité forte. Mais en même temps, pourquoi ? Au service des autres. Ça veut dire que de pouvoir offrir aux autres ce dont ils ont besoin au moment où ils ont besoin. Donc, ça veut dire finalement un plat très varié.

 

Olivier My  1:20:31

– Super. J’ai bien aimé l’anecdote du couteau suisse. c’est pas un plat c’est le couteau suisse c’est plus proche de ce que je connais ouais c’est ça en tout cas merci beaucoup pour ton partage très honnête, très sincère si des personnes veulent continuer la papote avec toi même si tu t’en vas là bientôt je reviens bientôt comment est-ce qu’ils peuvent te contacter ?

 

Laetitia Aegerter  1:20:56

– Par LinkedIn c’est le plus simple de me trouver sur LinkedIn Donc, je pense qu’il faudra que tu écrives le nom parce que ce n’est pas forcément évident. Le Egerter, merci mon mari. Mais non, non, sur LinkedIn, je pense que c’est vraiment le plus simple. Et puis, volontiers, j’adore partager. J’adore, et que ce ne soit pas forcément des coachs agiles. Aujourd’hui, j’ai des gens qui me contactent qui sont des change managers, qui sont des gens dits des RH, justement.

 

Olivier My  1:21:24

– Des éleveurs de félins.

 

Laetitia Aegerter  1:21:26

– Moins, je dois dire, moins.

 

Olivier My  1:21:27

– Mais tu vois, ce serait une belle surprise.

 

Laetitia Aegerter  1:21:30

– Donc, vraiment. J’adore discuter et puis élargir les horizons. J’adore la ouverture d’esprit. Je suis très curieuse. Donc, vraiment, n’hésitez pas. Ça me ferait très plaisir.

 

Olivier My  1:21:41

– Merci beaucoup. Merci à toi. C’est la fin de l’épisode.

 

Laetitia Aegerter  1:21:43

– C’est passé vite.

 

Olivier My  1:21:44

– Oui, c’est passé vite. En tout cas, merci beaucoup. Et puis, à la prochaine.

 

Laetitia Aegerter  1:21:49

– À bientôt.

 

Olivier My  1:21:50

– Salut.

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