#21 De Nietzsche au copywriting : itinéraire d’un philosophe devenu coach avec Simon Delannoy

Description

Peut-on vraiment passer de Nietzsche à Instagram ?

De la salle de classe à l’univers du coaching et du copywriting ?

Oui. Et Simon Delannoy l’a fait.

 

Dans cet épisode captivant, Simon Delannoy partage son parcours aussi atypique qu’inspirant : d’un prof de philo passionné par Héraclite et Aristote à un coach-entrepreneur qui conjugue pensée critique, accompagnement humain et business aligné.

 

Avec humour, recul et lucidité, il nous montre comment transformer la réflexion en action, et la connaissance en impact.

 

Ensemble, on explore :

  • Pourquoi il a quitté l’Éducation nationale malgré son amour de l’enseignement
  • Comment la philosophie peut devenir un levier concret de reconversion
  • Ce que le stoïcisme a à nous dire… quand il est vraiment compris
  • Comment il a trouvé ses 3 verbes de vie : apprendre, créer, transmettre
  • Le rôle du copywriting dans sa transition vers un business plus libre et utile

 

Un épisode riche, vif et profond pour toutes celles et ceux qui cherchent à aligner leur tête, leur cœur et leur métier.

 

Si l’épisode vous a plus, n’hésitez pas à laisser un message sur le répondeur du podcast : https://www.vodio.fr/repondeur/1273/

Séquençage du podcast

[00:57] : Héraclite et le changement, entre philosophie et entropie

[03:27] : Enfance : Vinci, Monet, Muse… et les figures inspirantes

[06:42] : Le choc de la philo au lycée et la fascination pour les vieux sages

[14:36] : Philosophie et sociologie : penser et ancrer

[20:55] : Doctorat avorté, service civique et philo pour enfants

[27:03] : L’enseignement en lycée : improvisation, fatigue et désalignement

[32:15] : Le déclic : le développement personnel mal inspiré de la philo

[37:53] : Le stoïcisme, les malentendus et la vraie philosophie pratique

[42:03] : Vulgarisation sur YouTube et premières offres de coaching

[45:04] : Copywriting, posture et perception de la valeur

[52:10] : Ce que la philosophie change dans sa manière d’accompagner

[58:42] : Trouver sa voie : entre vision personnelle et besoins du marché

[1:04:50] : Apprendre, créer, transmettre : ses 3 verbes de vie

[1:10:00] : Derniers conseils pour celles et ceux qui cherchent du sens

Mots-clés

  • Simon Delannoy,
  • reconversion professionnelle,
  • philosophie appliquée,
  • coaching,
  • copywriting,
  • développement personnel,
  • stoïcisme,
  • Nietzsche,
  • pédagogie,
  • marketing éthique,
  • transmission,
  • storytelling,
  • introspection,
  • changement de vie,
  • podcast inspiration

Olivier My  00:05

– Bienvenue sur Change & Chill, le podcast où l’on parle de changement simplement. Je suis Olger My et avec mes invités, nous explorons comment le changement peut être une force positive dans nos vies. Des histoires inspirantes avec une touche de légèreté. Dans ce nouvel épisode, j’ai le plaisir d’accueillir Simon Delanois. Salut Simon.

Simon Delannoy  00:29

– Salut, salut.

Olivier My  00:30

– Comment ça va ?

Simon Delannoy  00:31

– Bah écoute, ça va très bien et toi ?

Olivier My  00:32

– Dans cette fin de journée, fatigué quand même un peu.

Simon Delannoy  00:35

– Euh oui, les auditeurs ne voient pas mes yeux, mais je pense qu’il y a marqué fatigue juste au-dessus.

Olivier My  00:42

– Merci de prendre le temps en tout cas, c’est très appréciable.

Simon Delannoy  00:46

– Je t’en prie.

Olivier My  00:47

– Et du coup, comme tu le sais, dans ce podcast, on parle de changement. Et donc, pour démarrer tranquillement cet épisode, qu’est-ce que toi le changement ça t’inspire ?

Simon Delannoy  00:57

– Moi ça m’inspire le principe même. de l’univers. Je vais partir très très loin.

Olivier My  01:03

– Vas-y, on part comme ça dès le départ.

Simon Delannoy  01:05

– Mais en fait, il y a à peu près 2500 ans, il y a un type qui s’appelait Héraclite qui on doit justement cette phrase qu’on lui a attribuée qu’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Ce qui sous-entend par là, c’est… Alors quand il le disait, il le disait justement avec un profond désespoir. On était souvent assimilé à un philosophe qui pleure tout le temps de tristesse. Et quand il disait ça, c’est vu. Il disait le principe même du fait que si je me baigne, donc là où nous sommes à Bordeaux, si je me souviens bien, c’est la Garonne qui passe, j’espère. Sinon, on va se prendre une huée de bordelais. Si je vais sur les quais de la Garonne et que je m’y baigne, que je ressors et que je m’y rebaigne, c’est la même Garonne, certes, mais tout s’est écoulé d’un coup. Le fleuve s’est écoulé et même moi qui retourne dans ce fleuve, je ne serai plus le même. Parce qu’en tant que… existant dans l’univers, nous sommes soumis, toi, moi, les micros qui sont ici le bâtiment dans lequel nous sommes, à l’entropie. Ce qui fait qu’un jour, nous ne serons plus.

Olivier My  02:09

– C’est une belle introduction en tout cas.

Simon Delannoy  02:11

– Si vous êtes encore là, après votre troisième Xanax, merci de votre confiance. Mais oui, c’est vraiment cet oxymore qui est que la seule chose qui ne change pas, c’est que tout change.

Olivier My  02:24

– Donc c’est ça que ça t’inspire. Cette fin de soirée avec les yeux fatigués, je ne sais pas.

Simon Delannoy  02:31

– Fin de soirée.

Olivier My  02:32

– C’est vrai qu’il n’est pas si tard que ça. Il est dans. Donc, merci. Merci pour ça. Mais du coup, est-ce qu’on peut enchaîner sur ta présentation ? Qui es-tu ?

Simon Delannoy  02:44

– Oui, alors je suis quelqu’un d’assez joyeux, normalement. Non, j’ai plusieurs casquettes. Je suis coach et chef du produit chez Coleman Publishing et fondateur de l’école de la voix, qui est une école en ligne dédiée. à la reconversion pro, où on aide les salariés à trouver une idée et en faire leur métier. Parce que la plupart des… ce que j’ai remarqué, c’est que la plupart des personnes qui sont bloquées dans leur travail, en gros, ce n’est pas l’envie qui leur manque de changer, c’est la question de, ok, je veux bien changer, mais pour faire quoi ? Qu’est-ce que je vais faire à la place de ce que je fais ? Donc tout l’enjeu est de les aider, du coup, à trouver, en fait, une idée, quelle qu’elle soit, et d’en faire leur futur métier en la monétisant.

Olivier My  03:27

– Super, en quelques mots. Et moi, ce qui m’avait fasciné quand on s’est rencontrés, c’est que tu disais, en fait, moi, j’étais prof de philo au départ. Ce qui, en vrai, quand tu le dis, quand on t’a côtoyé un peu, on se dit, c’est pas déconnant.

Simon Delannoy  03:46

– La traduction peut en témoigner.

Olivier My  03:48

– C’est ça. Quand on voit dans quelle direction des fois il peut nous emmener et cette capacité à avoir cette poésie dans la manière dont on amène les choses. Mais du coup. C’est ça moi qui m’intéressais dans ton parcours. Qu’est-ce qui fait que quand on parle de la philosophie, on en arrive aujourd’hui à non seulement travailler sur de la reconversion, mais également être dans un écosystème comme la publishing qui n’est pas rien quand même. Et du coup, est-ce que toi la philosophie, ça a été quelque chose qui t’a nourri quand tu étais petit ? Qu’est-ce qui t’a fait choisir ce chemin-là ?

Simon Delannoy  04:21

– C’est une très très bonne question. Parce que c’est vrai que quand je dis que je… Mes livres de chevet, ça peut à la fois être Nietzsche et Sèvres Godin et Garry Albert, le copier-acteur le plus connu au monde, je pense. Ça fait très éclectique. Mais quand j’étais gamin, je sais que quand j’avais 6 ans, on était allé à Touraine, en tout cas dans la vallée de la Loire. Je crois que c’est à la Touraine, du coup, chez Ambroise, là où il y a le Clos du C. Et là, qui était la maison de fin de vie, en gros, de Léonard de Vinci. que François Ier, je crois, lui a attribué. Du coup, quand j’ai vu ça, j’ai vu toutes ces inventions, j’ai vu tous les tableaux. plein de trucs liés à surtout cette figure l’honneur de Vinci, on a souvent l’image du vieux sage avec sa barbe, cet autoportrait et j’ai fait waouh je veux être lui tu veux être lui ? non j’ai eu plusieurs moments comme ça c’était même pas voilà ce que je veux faire c’est voilà qui je veux être du coup c’est quoi qui t’avait inspiré véritablement ? quand t’es enfant tu passes un peu du coq à l’âne alors je parlais un peu comme un vieux con mais à l’époque il n’y avait pas internet il n’y avait pas d’ipad il n’y avait pas de téléphone YouTube YouTube ou quoi que ce soit, ça n’existait pas.

Olivier My  05:31

– Tu es tellement vieux d’ailleurs.

Simon Delannoy  05:35

– Mais du coup, j’aimais bien l’idée de dire, tiens, je peux faire du dessin, je peux bricoler des machines, je peux déambuler dans la nature, dans mon jardin. Et j’aimais bien ce côté un peu vieux sage du coup. Alors à 6 ans, ce n’est pas très, très commun.

Olivier My  05:51

– Oui.

Simon Delannoy  05:51

– Effectivement. Mais ça m’avait marqué. Et pour un moment, je voulais aussi faire comme Claude Monet. Parce que j’avais vu… C’est vraiment dans mes souvenirs d’enfance. Peut-être que tu as connu un dessin animé qui s’appelait Souris des villes, Souris des champs.

Olivier My  06:05

– Ça ne me dit rien comme ça. En vrai, je ne sais pas. J’ai des images, par contre, quand tu dis ça. Mais après, ce n’est peut-être pas le dessin animé.

Simon Delannoy  06:11

– C’était deux cousins. Il y avait un… Je ne sais plus leur prénom, mais c’était une souris et un souris. Je ne sais pas comment on dit.

Olivier My  06:20

– Un souris.

Simon Delannoy  06:22

– Et en fait, à un moment, dans un épisode, il devait enquêter sur la disparition d’un tableau de Claude Monet, Le Pont aux Nénuphars, je crois. Et j’ai retrouvé des dessins chez mes parents de maternelle où j’essayais de reproduire Le Pont aux Nénuphars. Et pareil, t’as Claude Monet, qui faisait ce vieux monsieur avec cette grande barbe et tout, à côté Père Noël. Et je sais pas, j’étais fasciné du coup par les vieux sages comme ça.

Olivier My  06:42

– Mais tu dessinais alors ?

Simon Delannoy  06:43

– Oui, ouais. Je pouvais passer mes journées à dessiner, à construire des trucs, un peu introverti du coup. Et du coup, en grandissant, quand j’étais ado, j’ai un peu délaissé plutôt ça et je voulais être ma fubelle amie. Je ne veux pas faire comme, je veux être lui. Parce que j’avais découvert le groupe Muse, c’est le guitariste, pianiste et leader du groupe Muse. Et je trouvais ça fou d’allier à la fois la musique classique, le rock. Il a une formation de pianiste classique et même son chant, il est hyper bon au niveau technique. Et j’adorais le fait de mélanger ça, je disais putain mais c’est génial, tout le monde veut faire un groupe de punk et tout, moi je m’en fous, moi je veux faire du rock classique et je veux être Mathieu Bellamy. Et du coup j’étudiais, je regardais ses interventions, comment il faisait, sa guitare, etc. Et du coup c’est à cette même période où j’ai découvert la philo avec mon professeur Joseph Boucherie qui après était devenu mon collègue. C’est ça qui était, on s’était recroisés à la réunion. harmonisation des notes du baccalauréat où j’ai fait mais vous êtes monsieur Boucherie.

Olivier My  07:48

– C’est marrant ça donc tu avais ton prof qui après était dans le même établissement que toi c’est ça ?

Simon Delannoy  07:53

– Non on était dans la même académie.

Olivier My  07:55

– Ah c’est la même académie ok.

Simon Delannoy  07:57

– Il réunissait plusieurs professeurs de philo des différents lycées.

Olivier My  08:00

– Ah ok d’accord.

Simon Delannoy  08:01

– Et du coup je le retrouve là je lui dis vous êtes Joseph Boucherie. Et donc c’est assez marrant. Et là pareil j’ai eu la chance du coup de l’avoir parce que c’était un super prof. En fait… On commençait par la philo antique et je découvrais plein de vues avec une grande barbe.

Olivier My  08:15

– Il y a un thème quand même.

Simon Delannoy  08:17

– Je ne sais pas s’il y a un psychanalyste qui nous écoute, mais il doit y avoir un truc. Oui, c’est parce que tu veux niquer ta mère. Ah, elle a pleuré.

Olivier My  08:26

– C’est un réducteur.

Simon Delannoy  08:27

– Un petit comme ça. Je veux tuer ton père. Ah, bon. Mais du coup, on discutait du bonheur, du désir, de la liberté, de la politique, de l’art. J’ai fait L. Ça n’existe plus, d’ailleurs, je crois, le bac L. Les autres élèves, ça les endormait. Et moi, je trouvais ça fascinant d’avoir 8 heures par semaine l’occasion de se poser plein de questions qu’on ne nous poserait jamais. C’est un luxe, quoi. Si je prends mes parents, ma mère était assistante maternelle, mon père était commercial et prof de yoga.

Olivier My  09:00

– Donc, à faire. Ouais.

Simon Delannoy  09:02

– Donc, à faire. Ils n’en avaient pas l’opportunité. Ils disaient, oui, mais est-ce que tu penses qu’on existe, etc. On regarde la fin de mois, ce qu’on va pouvoir s’acheter et te nourrir. Bon, ce n’était pas les misérables chez Hugo. Encore un vieux barbu.

Olivier My  09:20

– Maintenant que je le dis.

Simon Delannoy  09:23

– Mais on était une famille modeste et les fins de mois n’étaient pas forcément les plus simples. Donc non, c’est un luxe qu’on nous donnait. L’opportunité de débattre, d’arriver à quelque chose, à une connaissance. Et c’est ça justement qui est intéressant avec la philosophie. C’est que le simple fait de faire quelque chose délibérément, qui ne sert à rien. La philosophie ne sert à rien. C’est-à-dire, ce que disait Jean Kelevich, c’est qu’on peut vivre sans philosophie, mais moins bien, mais ça n’apporte pas d’argent, même si par mon business, je peux montrer le contraire. Mais il n’y a pas une question de survie, on ne peut pas construire une maison grâce à de la philo, etc. Mais c’est justement ça qui nous distingue. des autres êtres vivants. Peut-être que par la suite, l’éthologie nous montrera que les dauphins ont des conversations existentielles.

Olivier My  10:10

– C’est ce que je me disais dans la tête.

Simon Delannoy  10:12

– Je mets bien les chiens.

Olivier My  10:14

– Les chats, les singes, converser, tu vois.

Simon Delannoy  10:16

– C’est possible. Ils ont une communication. Parce qu’il me semble que les dauphins se font partie, avec certains grands singes, des rares mammifères qu’on considère des individus non humains. Par leur niveau de conscience qu’ils ont, il me semble, que les dauphins ont une conscience d’eux-mêmes, mais ils arrivent à avoir conscience qu’ils ont conscience. Peut-être que je me trompe, mais là où mon chat ou mon chien n’ont pas cette capacité cognitive. Du coup, c’est pour ça que ça m’a beaucoup plu. On me disait, j’ai enfin l’opportunité de réfléchir au bonheur, au désir, qui sont des choses qui existent depuis que l’homo sapiens que nous sommes a la capacité de se demander ce qu’est le bonheur.

Olivier My  10:56

– Mais du coup, tu disais, dans ta classe, tu as des gens qui ont choisi. L et qui sont en philosophie et qui n’aimaient pas la matière.

Simon Delannoy  11:04

– Non. Et c’est ça qui est… Je suis un vrai littéraire au sens où j’ai fait L parce que j’avais envie de faire L. Là où la plupart des autres élèves qui étaient avec moi en cours, ils ont fait L parce qu’ils n’ont pas pu faire S.

Olivier My  11:18

– Ah, ok, donc par défaut plutôt.

Simon Delannoy  11:20

– Ou alors ils ne voulaient pas faire une classe techno ou quoi que ce soit. Et c’est un petit peu le problème aussi, même quand j’étais prof, j’ai eu quasiment que des classes de scientifiques. Mais il y en a plein qui étaient là-bas aussi par défaut, parce qu’on leur a dit « va faire S » , parce qu’il y a plus de débouchés.

Olivier My  11:35

– Oui, c’est toujours le problème du système. Ils étaient en souffrance.

Simon Delannoy  11:37

– Complètement en souffrance. Mais du coup, après cette découverte-là, j’ai kiffé. Je n’ai pas tout de suite fait des études de philo, j’ai d’abord fait psycho en disant qu’il y aurait plus de débouchés.

Olivier My  11:45

– Qui est faux.

Simon Delannoy  11:47

– Mais c’est aussi une filière poubelle. Souvent, les gens qui font psycho sont ceux qui ne savaient pas quoi faire de leur vie. Et après avoir étudié la psycho… Je me suis dit, en fait, non, ce qui m’intéresse vraiment, c’est la philo. C’est que la psycho, c’est super intéressant. On en fait beaucoup. De toute façon, la psycho n’existerait pas s’il n’y avait pas eu la philo. C’est vraiment la mère de toutes les sciences. Toutes les sciences qu’il y a sont des dérivés, in fine, où tu arrives finalement à la philosophie. Et pareil, j’ai kiffé de choses qui étaient très intéressantes, des choses qui étaient très chiantes. J’avais ce professeur fascinant qui s’appelait Holger Schmitt, qui nous…

Olivier My  12:21

– Rien que le nom est inspirant.

Simon Delannoy  12:24

– Qui… parlait lente, comme ça. Et qui nous disait, voilà, nous allons étudier accord et désaccord. Vous avez 7 heures. Ça, c’était moins intéressant.

Olivier My  12:40

– Et donc là, c’est quoi ? C’est des études supérieures, c’est ça ?

Simon Delannoy  12:43

– C’était une licence. Alors, comme je ne fais pas les choses à moitié, j’ai fait philosophie et sociologie. Tant qu’à faire. Ce qui est vachement plus nourrissant, je trouve, d’un point de vue intellectuel.

Olivier My  12:53

– T’es pas juste dans les airs, quoi. Il y a quand même quelque chose qui est appliqué.

Simon Delannoy  12:56

– C’est le problème, du coup, de mes profs à la fac qui étaient à la fois fascinants, comme ce bon vieil Holger Schmitt, mais qui étaient trop, trop dans le monde des idées et pas assez dans le réel. Il y a toujours eu, de toute façon, des dichotomies dans la philosophie. T’as eu des héraclitéens qui pensaient au changement, qui étaient ennemis, on va dire, entre guillemets, des parménidiens qui lui disaient l’être est et le non-être n’est pas. Bon, ça venait bien avancer. Mais c’est le côté de la… permanence, c’est que Héraclite dit que tout n’est que changement, parmi les noms il y a quelque chose de permanent, qui ensuite a été vers Platon avec le monde des idées, qui est le monde de la permanence, et Aristote qui était dans le monde sensible, et on le voit sur cette je pense que c’est l’école athénienne du coup de Michel-Ange je crois, où on voit justement Platon et Aristote, Platon qui a le doigt ici qui signifie le monde des idées, Aristote le doigt vers le haut, parce que les personnes ne te voient pas tu montres par son doigt le monde des idées, donc le ciel Et Aristote qui montre par le doigt la Terre.

Olivier My  13:52

– Donc le réel.

Simon Delannoy  13:53

– Le doigt vers le bas, effectivement. Enfin bref, et du coup tout le problème de la philosophie occidentale, c’est qu’elle est très très très dans le monde des idées et pas assez dans le monde réel, on va dire. Là où la sociologie, qui a ses limites comme n’importe quel type de science, permettait de rester ancrée dans quelque chose que l’on vit au quotidien.

Olivier My  14:13

– C’est de voir quel impact ça peut avoir aussi. C’est ça. Parce que sinon on réfléchit à une idée, et après on est juste content d’y avoir réfléchi.

Simon Delannoy  14:19

– Voilà. Et ça fait vraiment de l’anonymisme intellectuel pour parler poliment.

Olivier My  14:26

– D’utile. Donc, philosophie, sociologie, ça c’était deux thématiques qui étaient parallèles ou ça faisait partie d’un module ? C’était le cursus.

Simon Delannoy  14:36

– C’était le cursus. On avait des heures de philo et des heures de socio.

Olivier My  14:39

– Ok. Et tu te rappelles, parce que tu as évoqué deux personnes qui finalement t’ont inspiré sur le thème de la philosophie. Oui. Donc, tu avais… ton premier prof et ton deuxième prof, donc tu te souviendras toi-même des noms des personnes. Est-ce que tu te souviens de ce qui les rendait inspirants ?

Simon Delannoy  14:55

– Ouais, alors… Le souci Holger Schmitt, c’est qu’il était très inspirant, mais ce n’était pas lui qui m’a inspiré.

Olivier My  15:00

– Oui, ce n’est pas lui.

Simon Delannoy  15:02

– Non, c’était une qui m’a vraiment inspiré, que j’aimerais bien revoir. Elle s’appelle toujours, elle est vivante, Anne-Christine Abbar, qui faisait de la philosophie politique et qui était vraiment sur le terrain. Souvent, elle ne pouvait pas nous donner cours parce qu’elle était occupée d’essayer de trouver un moyen de résoudre le conflit israélo-palestinien.

Olivier My  15:18

– Donc, c’est encore une autre personne, c’est ça ? Oui. Que tu as rencontrée par la suite, je suppose ?

Simon Delannoy  15:22

– C’est toujours dans mon cœur.

Olivier My  15:24

– Et tu disais qu’elle faisait de la philosophie ? politique ? Ouais.

Simon Delannoy  15:27

– Elle réfléchissait parce qu’en philo, on distingue le politique qui est la personne qui incarne la politique, le droit et tout, et la politique qui est vraiment la matière qui va avoir une incidence sur notre société. Et du coup, c’est elle qui m’a conseillé de regarder notamment Game of Thrones. Je pense que sans elle, je serais peut-être passé à côté de cette série. Parce que du coup, il y a pas mal de philosophie politique dans la série. Et après ça, j’ai fait mon master, parce que j’avais eu envie de continuer du coup, master philo, philosophie de l’esprit. où on se pose des questions du type, comment est-ce qu’on sait ce que l’on sait ? On avait cette expérience de pensée, c’était un philosophe qui s’appelle Jackson, qui disait, imaginez, dans sa expérience elle s’appelle Marie, Marie c’est une grande neurologue, neurobiologiste, qui connaît tout, surtout aux couleurs, elle connaît l’influence des cônes et des bâtonnets, sauf que toute sa vie elle a vécu dans un monde en noir et blanc. On va dire qu’elle était enfermée dans une cave, c’est fictif. Et voilà, elle ne voyait que le monde en noir et blanc. Même sa peau, on lui avait mis des lunettes qui l’empêchaient de voir en noir et blanc. Et d’un coup, elle tombe sur une tomate bien mûre et elle voit pour la première fois du rouge. Est-ce qu’on peut dire, elle qui savait déjà tout sur les couleurs, est-ce qu’elle apprend quelque chose de nouveau ? Il n’y a pas forcément de réponse, mais c’est le type de questions qu’on pouvait se poser. Et je trouvais ça assez fascinant. Et là, c’était du coup mon troisième rencontre, Alexandre Billon, mon maître de mémoire. Et on va dire un peu mon premier mentor en termes de philo. Il n’avait pas de grande barbe.

Olivier My  16:58

– Pas lui alors.

Simon Delannoy  17:00

– Mais j’aimais bien parce qu’il était très connecté. Il faisait ses cours sur iPad. Enfin c’est con mais…

Olivier My  17:04

– Oui non mais ok. Une autre génération. Voilà.

Simon Delannoy  17:06

– Une autre génération. Il faisait ses cours sur iPad.

Olivier My  17:08

– C’est pour ça qu’il n’avait plus la barbe. Quoiqu’elle est revenue à la mode. Peut-être.

Simon Delannoy  17:11

– Ouais. Il parlait un peu du sens de la vie, de la série The Good Place.

Olivier My  17:17

– Ouais.

Simon Delannoy  17:17

– Enfin bref, c’était une manière plus moderne on va dire de faire de la philo malgré des questions un petit peu perchées. Il aurait pu être dans la bande de Big Bang Theory, du coup.

Olivier My  17:25

– Ah oui, d’accord.

Simon Delannoy  17:26

– Bon, alors, je ne sais pas si c’est un compliment ou pas pour lui, mais le côté doctorant un peu perché. Donc, oui, j’avais fait mon premier mémoire là-dessus, sur la philosophie expérimentale.

Olivier My  17:38

– C’était quoi le sujet ?

Simon Delannoy  17:39

– La philosophie expérimentale. Le principe et critique de la philosophie expérimentale, qui est une nouvelle forme de philo qui vient des États-Unis, qui est récente au sens où elle vient des années 2000. à l’échelle d’une matière de 2500 ans, 3000 ans, c’est très récent.

Olivier My  17:53

– Oui, c’est très récent. C’est marrant de voir qu’il y a autant de courants de philosophie. C’est-à-dire que quand on ne s’y intéresse pas, on se dit, les gens sont dans leur coin, ils réfléchissent à des trucs qui ne servent à personne, et pourtant ils arrivent à s’occuper. Oui.

Simon Delannoy  18:07

– Complètement. Il y a toujours de quoi faire. Et après ça, j’ai adoré faire de la recherche là-dessus. En fait, quand tu fais un mémoire de recherche en philo, tu n’as que 4 heures de cours par semaine.

Olivier My  18:19

– Tout le reste.

Simon Delannoy  18:20

– C’est ta recherche. C’est là où les gens galèrent parce que s’ils n’ont pas une bonne organisation, ils ne le font pas. Ils vont dire « Oh, 4 heures, j’ai le temps. » Donc non, j’ai fait mon deuxième mémoire, toujours avec Alexandre Billon.

Olivier My  18:31

– Donc deuxième, parce que du coup, un, ça suffit. En fait.

Simon Delannoy  18:34

– Le master est en deux ans. Et j’ai fait mon M2 sur le transhumanisme. C’était fascinant, parce que c’est génial. On a quand même cette chance de dire « J’ai un truc que je kiffe, je vais me consacrer. » une année entière là-dessus et je vais faire que ça. Vous voyez, mais il faut être vraiment un peu taré, un peu obsessionnel. Mais c’était fascinant de voir… En plus, finalement, dans mon mémoire, je parlais de l’IA avant qu’on en parle. J’ai fait mon mémoire en 2015, donc il y a dix ans déjà. Waouh ! Et on parlait de qu’est-ce qu’un être humain augmenté ? Est-ce qu’une personne qui a un pacemaker, est-ce que c’est un cyborg ? Finalement.

Olivier My  19:16

– Déjà.

Simon Delannoy  19:16

– Et à travers ça, je le connectais à de la philosophie de l’esprit par David Chalmers et Andy Clark, qui sont des philosophes qui nous disent que l’esprit va au-delà de notre cerveau et que nous sommes en constante interaction avec notre environnement. Là, par exemple, j’ai mon téléphone dans la main. Il est tellement omniprésent dans notre vie que finalement, nous sommes déjà dans le transhumanisme. Rien que par le fait de posséder, parce que là, si j’ai mon téléphone… Dans la main, j’ai accès à une extension de ma mémoire, à un savoir universel et illimité, à mes souvenirs, à… une connexion avec des personnes que je n’ai pas dans mon entourage, que deux ici, mais finalement j’ai centaines de personnes à portée de main, et que là où le transhumanisme va dire « oui mais c’est pas ancré en vous, si je l’ai tellement avec moi, il est quasiment ancré en moi, et on pourrait très bien réduire ce téléphone dans une puce qu’on mettrait dans notre cerveau, et il se trouve qu’il y a Neuralink qui existe. .

Olivier My  20:13

– Il y a plein de gens qui y ont pensé en tout cas. Oui.

Simon Delannoy  20:16

– Donc en fait on est déjà finalement dans le transhumanisme. Et je trouvais ça fascinant et j’imaginais qu’un jour, on n’aurait même plus besoin de faire d’autres tâches parce que des robots, des intelligences artificielles le feraient. Alors, il y a une forme de fierté au sens, oh, j’ai jamais raison.

Olivier My  20:30

– J’ai prési le futur.

Simon Delannoy  20:32

– Je ne pense pas, je me suis appuyé sur plein de recherches.

Olivier My  20:35

– Je pense, oui.

Simon Delannoy  20:35

– Mais à l’époque où je disais, non, mais de toute façon, on va se poser la question, est-ce qu’on a encore besoin de travailler ? Et qu’on ne saura plus quoi faire des gens parce que le travail va être fait par des robots. Et c’est des sujets politiques qu’il y a actuellement. J’ai eu cette petite fierté. Et après ce master, je ne savais pas quoi faire parce que j’avais commencé une thèse pour suivre sur le transhumanisme.

Olivier My  20:55

– Oui, tu voulais encore continuer. Ah oui.

Simon Delannoy  20:56

– Moi je voulais faire un doctorat. Je voulais finalement faire de la recherche en philo. Mais le problème, c’est que dans les sciences humaines comme la philo, c’est qu’on m’a dit oui, bien sûr, tu peux faire ton doctorat. Tu auras une bourse qui équivaut à 1800 par mois, ce qui est cool en soi. Sauf qu’après, ma thèse a été validée et puis on a dit, en fait, tu n’auras plus de sous du coup.

Olivier My  21:16

– Ah oui, comme ça.

Simon Delannoy  21:17

– On l’a donné aux ingénieurs. Parce que tu vois, ça sert.

Olivier My  21:21

– Les ingénieurs, ça sert, c’est ça ? Mais comment est-ce qu’on a pu te dire, c’est bon, t’as ta bourse, et puis juste après te l’enlever ?

Simon Delannoy  21:27

– En gros, ce que je n’avais pas compris, c’est que mon sujet était validé. Le comité d’éthique a validé, mais pas ceux qui allongeaient l’argent. Donc ça fait vraiment l’ascenseur émotionnel. C’est validé, tu peux faire ta recherche, tu vas pouvoir continuer avec Alexandre Billon. En fait, non.

Olivier My  21:42

– Du coup.

Simon Delannoy  21:42

– Douche froide ? Douche froide, c’est mon Dieu, qu’est-ce que je fais ? Il se trouve que j’avais une amie qui avait une association qui s’appelait Philambule, Aurélie Ropat, qui faisait de la philosophie pour enfants. Et elle m’a proposé, donc j’avais 25 ans à l’époque, et j’entrais pile dans l’interstice pour continuer et faire ce qu’on appelle un service civique. Et j’ai fait un service civique de six mois pour organiser des ateliers de philosophie pour enfants.

Olivier My  22:10

– Et donc, enfant, c’est quel âge ?

Simon Delannoy  22:12

– Entre 7 et 12 ans.

Olivier My  22:13

– D’accord. Donc entre 7 et 12 ans, déjà, en fait, on peut les sensibiliser des modes de réflexion de type philosophique.

Simon Delannoy  22:19

– Ah, carrément. C’est assez fascinant. Alors, avant 7 ans, c’est compliqué. Après 12 ans, ils s’en foutent. Parce que c’est con, mais ils deviennent un peu pré-ados.

Olivier My  22:28

– Ils commencent déjà à se dire, est-ce que je vais ou pas dans ce contexte ? Ouais.

Simon Delannoy  22:32

– C’est ça. Je vois, entre jouer avec mes potes au ballon et faire un atelier de philo, bon, on peut les comprendre.

Olivier My  22:38

– Oui, parce que c’est des ateliers… où les enfants sont déposés ? C’est comme une sorte de centre aéré ?

Simon Delannoy  22:44

– C’était plus en péri-scolaire qu’on allait le lundi après-midi ou le mercredi après-midi au sein de l’école où les enfants étaient quand même encadrés par les professeurs. Et c’était des petits groupes de 12 dans lesquels on avait un sujet, genre l’amitié. C’est quoi un ami ? C’est quoi un copain ? Qu’est-ce qui fait que tu t’entends bien avec lui et pas un autre, etc. ? Pourquoi on est jaloux ? Il y a des enfants qui ont eu des discernements assez fous sur les émotions. En disant non, je ne suis pas seulement triste, je suis triste parce que je trouve que c’est injuste qu’il m’a parlé comme ça et j’ai ressenti ceci. Et du coup, j’ai pleuré et après je lui dis que j’ai pleuré et puis il m’a fait un câlin. Enfin, je dis une grande maturité finalement émotionnelle.

Olivier My  23:21

– Donc il y a eu des propos comme ça aussi clairement exprimés quoi.

Simon Delannoy  23:25

– Oui, carrément. Je me souviens toujours d’un enfant de 11 ans, je ne sais plus son prénom, qui arrivait à distinguer la jalousie de l’envie. En disant oui, mais si on est jaloux, c’est parce qu’on a peur de perdre ce qu’on a. Alors que si on a envie de quelque chose, c’est parce qu’on n’a pas ce que la personne a.

Olivier My  23:41

– Un gamin de 11 ans, comme ça, qui te dit, t’es en face, fais… Ah ouais, d’accord.

Simon Delannoy  23:44

– Et je lui dis, c’est vrai.

Olivier My  23:47

– Maintenant que tu le dis.

Simon Delannoy  23:48

– Tout s’éclaire. Et non, c’était hyper intéressant, mais un service civique, tu ne touches pas beaucoup de sous. Tu ne peux pas vivre d’un service civique. C’est pour ça qu’à 25 ans, quand tu es étudiant et que tu fais ça, bon, c’est cool parce que tu peux avoir les bourses du Crous ou des parents qui t’aident. À 25 ans… Tu veux ton indépendance aussi monétaire. Et donc, j’avais envoyé mon CV au rectorat, mais pour être surveillant, du coup, pour pouvoir continuer le service civique.

Olivier My  24:16

– OK, oui.

Simon Delannoy  24:17

– Et comme j’avais un master en philo, on m’a dit, non, vous allez enseigner la philo, monsieur.

Olivier My  24:23

– Donc, à faire. Oui, oui.

Simon Delannoy  24:24

– Et j’ai fait ça au mois de mars. Puis, 15 jours après, le rectorat m’a dit, oui, vous allez enseigner la philo au lycée Gustave Eiffel dans 15 jours.

Olivier My  24:32

– 15 jours.

Simon Delannoy  24:33

– Écoute t’as pas de programme rien ah c’est fou quoi non non j’y vais je suis d’accord d’accord d’accord merci madame donc j’y vais je rencontre le proviseur je lui dis bah je vais quand même faire un entretien je vais me présenter en gros je pensais passer un entretien d’embauche et en fait il dit oui bah vous allez enseigner là je suis ah bah d’accord mais Est-ce que je vous corresponds ? Je ne connais pas, je ne connais pas vos élèves. Il fait, non, mais de toute façon, on a besoin de quelqu’un. Donc, vous avez le poste. Ok, d’accord.

Olivier My  25:00

– Ok, d’accord.

Simon Delannoy  25:01

– Très grande confiance. Oui.

Olivier My  25:03

– C’est sûr. On était dans la merde. Ah non.

Simon Delannoy  25:05

– Mais c’est clairement ça. Et du coup, j’arrive. Je me souviens, c’était le 7 mars 2017, du coup.

Olivier My  25:12

– C’est une lignée très précise. Ouais.

Simon Delannoy  25:15

– Où j’arrive, du coup, au lycée Gustave Eiffel à Ramantière. Je vais devant la TS3. Une classe remplie de mecs avec deux meufs.

Olivier My  25:22

– Donc, terminal scientifique, je suppose.

Simon Delannoy  25:23

– Terminal scientifique, ouais. Et voilà, j’arrive. Bon, ben, salut les gars. Et les meufs. Je parlais comme ça, j’avais 25 ans. On n’avait pas beaucoup de différence d’âge. Et j’ai un assez franc parler que je ne vais pas mettre des formes pour m’adresser. Alors, si je m’adresse, je ne sais pas. Je rencontre Macron, je n’en sais rien. Mais je n’ai rien à prouver. Parce que je n’aime pas les profs. J’avais des collègues qui jouaient aux professeurs. Ils avaient leur petite mallette comme ça. Et pourtant, tu les entendais dans la salle des profs en train de faire des blagues. Et c’était des autres personnes. Pourquoi tu es différent face à tes élèves ? Sois authentique, ça ne sert à rien de mentir. Donc, je fais, salut les gars, je vais être votre prof pendant je ne sais pas combien de temps.

Olivier My  26:02

– Parce que là, tu arrives, si c’est en mars, tu arrives au milieu de l’année.

Simon Delannoy  26:06

– Complètement, oui. Donc, ils ont déjà fait, je ne sais pas quel programme. Je ne sais pas où ils en sont. Je ne sais pas ce qu’ils ont vu. Donc, j’ai improvisé pendant à peu près un mois. Du coup, j’ai pris tout ce que je savais de la philo. Des ateliers pour enfants et j’ai improvisé.

Olivier My  26:21

– Donc des ateliers pour enfants entre 7 et 12 ans et du coup tu l’appliques à des lycéens, c’est ça ? C’est ça. Comme quoi ça marche ?

Simon Delannoy  26:28

– Ah oui, ouais. Non, non, ça marche. Et après du coup je me suis un peu renseigné pour les cours, du coup qu’est-ce qu’ils faisaient, qu’est-ce qu’il fallait voir, etc. Pour les préparer au bac quand même. C’est un peu leur objectif.

Olivier My  26:38

– Un petit peu, ouais.

Simon Delannoy  26:39

– Et non, ça s’est bien passé. Après je rencontre les autres classes, je leur dis le même pitch et j’ai improvisé pendant je sais pas combien de temps.

Olivier My  26:45

– Mais justement, là, dans ce que tu décris, c’est que l’enseignement n’était pas une option au départ. C’est quelque chose qui est arrivé par opportunité.

Simon Delannoy  26:52

– Moi, je voulais enseigner à la fac. Un côté un peu stylé face à un amphi. Tu vois, c’est le docteur de la noix. C’est un peu cliché, mais…

Olivier My  27:03

– Quand tu voulais te lancer dans ton doctorat, c’est ça que tu te disais après. Tu vois.

Simon Delannoy  27:06

– On parle souvent de vision dans l’entrepreneuriat. J’avais cette vision-ci dans mon amphi. à enseigner à des étudiants avides de boire mes paroles un peu à la… Une foule en délire. Le cercle des poids disparu, du coup. Donc ouais, même quand j’étais prof au lycée, je trouvais ça assez stylé. De prof de philosophe, je trouvais ça… Il y en a qui s’en foutent complètement. Moi, je trouvais ça assez stylé. Et ouais, non, j’aime enseigner, du coup. Je pense, je me suis fait la réflexion il n’y a pas si longtemps avec mon coach, où je dis, moi, en fait, je reste un prof. J’ai beau être coach, copywriter, marketer, tout ce que tu veux, j’ai l’impression de rester quand même un prof de marketing, finalement.

Olivier My  27:41

– Et c’est quelque chose que tu sens avoir fait partie de toi, de tes aspirations finalement ?

Simon Delannoy  27:47

– Ouais, j’aime bien. En fait, j’adore apprendre. J’adore apprendre à apprendre et j’adore transmettre. C’est un exercice que je donne à mes clients, que je fais moi-même. C’est résumer un petit peu ma vie en trois verbes. Ça va être très réducteur, mais si tu prends toutes les activités que tu fais dans ton quotidien, je suis sûr que tu peux en trouver trois. Et chez moi, c’est apprendre, créer, transmettre. Il y a un truc qui va me passionner. Je vais apprendre un peu tout ce qui est possible d’apprendre, dans la limite quand même, de ce qui est incurgitable, on va dire. Créer des contenus, des cours, des formations, des programmes pour transmettre ensuite à un public.

Olivier My  28:26

– Je pense que là, tout le monde va pouvoir se faire son propre exercice.

Simon Delannoy  28:29

– Oui, carrément. Il faut le faire.

Olivier My  28:32

– C’est à la fois un exercice de synthèse et puis d’introspection. Oui.

Simon Delannoy  28:34

– Complètement.

Olivier My  28:35

– Qui est très utile. Et donc, tu es au lycée. Oui. Tu as cette première classe qui est ta première promo, si je puis dire, que tu accompagnes comme tu le peux. Et tu fais ensuite combien d’années ?

Simon Delannoy  28:48

– Trois. Du coup, je fais trois ans.

Olivier My  28:50

– Toujours terminale ?

Simon Delannoy  28:51

– Oui. Au lycée, à la philo, il n’y a que en terminale. Ah.

Olivier My  28:53

– Il n’y a que en terminale.

Simon Delannoy  28:54

– Oui. Donc, je fais trois ans de ça. J’avais à peu près toujours 150 élèves par an dans des lycées différents. Et au bout d’un moment, on doit être en 2019-2020, du coup. Ça fait à peu près trois ans ou deux ans et demi. Bon, bref, ce n’est pas très important. Mais on est en 2019, du coup j’ai 27 ans je crois, 27-28.

Olivier My  29:14

– Je ne peux pas te le dire. Ouais.

Simon Delannoy  29:15

– Non. Mais je ne me sens plus trop aligné, parce que j’avais une classe qui était très sympa, mais qui s’en foutait complètement de ce que je disais. À tel point qu’à un moment, je disais, bon ben voilà, je vais faire court. Honnêtement, qui s’en fout ?

Olivier My  29:31

– Donc en fait, tu ressentais déjà tellement quelque chose, on va dire le désalignement dont tu parlais, que ce jour-là, tu t’es dit, voilà.

Simon Delannoy  29:39

– Je vais exprimer quelque chose je veux dire qui va suivre vraiment ce cours et soyez honnête et je vous en voudrais pas puis j’ai dit bah en fait non monsieur on vous aime bien mais on s’en fout c’était une classe qui avait que deux heures de philo par semaine c’était une classe techno du coup Tu crois que c’était STMG ou un truc comme ça ?

Olivier My  29:56

– Oui, c’est encore des… Moi, je n’ai pas connu ça.

Simon Delannoy  29:59

– C’était des personnes qui vont plus vers la professionnalisation, du coup. Ils ont de la philo parce qu’il en faut, on va dire, mais c’est pas… C’est coef 1 ou 2, je crois. Donc, clairement, ils s’en foutent complètement. Ce n’est pas dans leur intérêt.

Olivier My  30:10

– Ça n’a pas d’impact en plus, tellement.

Simon Delannoy  30:12

– Non, ils peuvent avoir zéro, ça n’aura aucune incidence. Et donc, j’aurais dit, OK, je ne vais pas faire court. Bossez ce que vous devez bosser. Moi, je vais bouquiner.

Olivier My  30:20

– Ah ouais ? Ouais.

Simon Delannoy  30:22

– Parce que je disais, je ne vais pas m’efforcer de faire le gendarme. Pour le coup, on est sur du marketing. Tu ne vas pas vendre un truc à quelqu’un qui n’en veut pas. Donc, je ne vais pas dépenser de l’énergie à vouloir à tout prix convaincre des personnes qui, au demeurant, sont sympas. Ils n’étaient pas à m’insulter, ils n’étaient pas vraiment à quoi que ce soit. Je s’en foute. Ils avaient l’honnêteté de le dire.

Olivier My  30:46

– Tout à fait, ce qui est déjà pas mal.

Simon Delannoy  30:47

– Ce qui est déjà beaucoup. Et donc, ils bossaient leur management, leur autre truc ou autre chose, mais c’était relativement calme. Et du coup, moi, je bookinais, j’écrivais. Et du coup, c’est là où je me suis dit, je ne peux pas faire ça toute ma vie.

Olivier My  31:01

– Parce qu’il y a toutes les heures, tu fais ça.

Simon Delannoy  31:03

– Non, parce que malgré, en fait, c’est ça qui est un peu chiant, c’est que malgré tous les autres élèves et toutes les autres classes avec qui ça se passait bien, ça, c’est dans n’importe quel business, tu peux avoir 100 clients hyper contents, il suffit d’un qui ne le soit pas et ça te ruine du coup.

Olivier My  31:16

– C’est l’attache noire sur la peinture qui te blanche, tu ne vois que ce point-là.

Simon Delannoy  31:21

– Et je me dis, ouais, mais ça c’est une classe, il y en a peut-être d’autres qui s’en foutent, et par la suite, il y en a peut-être d’autres, et d’autres, et d’autres, et d’autres. Et je me dis, non, je ne me vois pas faire quelque chose qui, moi, m’intéresse et n’intéresse pas les gens. Et à un moment, tu peux tout faire pour rendre ça intéressant, si les gens ne veulent pas, et que toi, intérieurement, tu te dis, finalement, peut-être que je suis fait pour la philo, fait pour l’enseignement, mais pas dans cette configuration-là, il y a peut-être autre chose à faire. Je commençais à écouter des livres de développement personnel, notamment les 7 habitudes de ceux qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent, de Stephen Covey, où il parle beaucoup de philo. Et en fait, en l’écoutant, il parle de Sénèque, et je me dis, mais il n’a jamais dit ça. Mais ce n’est pas ça du tout, le stoïcisme. Oui, mais Nietzsche, s’il a dit ça, c’est parce que ça va se remettre dans ce contexte, etc. Et je me dis, en fait, les gens s’improvisent. Ils disent, ouais, je vais parler de philo comme ça. Et ça devient des best-sellers.

Olivier My  32:15

– C’est sûr.

Simon Delannoy  32:17

– Et je lui dis mais merde et du coup je lui dis bah ouais mais en fait ça a l’air de plaire la philo du coup sous un certain angle donc je fais ah ouais en fait je voyais un bouquin qui c’est Garry Potter à l’école des philosophes je fais bah ouais du coup il y a quand même un truc à faire et j’aime bien la philo il y a peut-être un truc à faire si ce type arrive, donc Stephen Covey qui vendu des millions d’exemplaires à l’époque je le savais pas arrive à vendre des bouquins à être écouté en parlant de philo alors qu’il en parle pas bien il y a peut-être moyen de faire un truc qui avec la philo de le remettre un peu au goût du jour pour aider les gens au lieu du développement personnel ben moi quand je lis du epicure quand je lis du marc horrell quand je lis même nietzsche même schopenhauer alors que on lui doit quand même cette phrase affreuse qui est la vie aussi telle un pendule entre souffrance et ennuis il ya mieux en tf perso oui effectivement oui mais Pour moi, c’est du def perso parce que si tu l’assimiles, si tu le mets en pratique dans la vie quotidienne, tu vas mieux.

Olivier My  33:19

– D’une certaine manière, tout ce qui t’amène à réfléchir sur toi, sur ta vie, c’est une manière de faire du délon personnel.

Simon Delannoy  33:27

– Complètement.

Olivier My  33:28

– Si tu mets des choses en pratique derrière, bien évidemment. Sinon, tu es jusqu’à remuer.

Simon Delannoy  33:32

– Tu restes que dans le monde des idées. Tu ne vis pas, vu que tu ne vis pas dans le monde des idées. Tout à fait.

Olivier My  33:37

– Et justement, forcément, j’ai un questionnement parce que tu disais, voilà. dans ce bouquin-là qui est un best-seller et que beaucoup de gens connaissent, je suppose, ou qui tombe dessus, comme tu l’as fait à l’époque. Tiens, ce truc-là, il va l’air d’être intéressant. Est-ce que tu te rappelles d’un exemple où, pour toi, la manière dont c’était expliqué n’était pas philosophiquement juste ? Et du coup, quelle est la justesse dans tout ça ?

Simon Delannoy  33:59

– En fait, quand les gens parlent de stoïcisme, ah oui, j’aime bien le stoïcisme, en fait, ils aiment bien Marie Aurélie. Ils aiment bien Sénèque, ils aiment bien Épicure. Et on est dans le troisième âge du stoïcisme, on est dans le stoïcisme impérial romain. Alors que… que le stoïcisme vient avant tout de Grèce, du coup avec Zénon de Kition, un contemporain d’Épicure. Donc on est au 4e siècle. Parce que du coup, si on est dans les années moins 300, on est au 4e siècle avant Jésus-Christ.

Olivier My  34:25

– Je pourrais pas te corriger, je peux dire n’importe quel chiffre.

Simon Delannoy  34:28

– C’est parce que, genre en 1700, on est au 18e siècle, on est pas au 17e. C’est pas un cours non plus d’histoire. Et du coup, c’est tout attaché avant tout à une cosmologie. à une cosmogonie, à vivre selon la vertu, pour après passer dans le deuxième âge avec Chrysippe, où du coup il ajoute tout ce qui est de l’ordre de la logique, vraiment les sciences. pour après arriver vers l’Empire romain, qui trouve ça très intéressant, mais ils disent « on s’en fout, on s’en fout, on s’en fout » . Nous, ce qui nous intéresse, c’est la vie, la vie pratique. Qu’est-ce qu’on fait pratiquement avec ça ?

Olivier My  34:59

– Justement, avant que tu ailles plus loin, parce qu’il y a énormément de termes qui sont passés au milieu, soit je suis un idiot complet, soit j’en ai pas compris grand-chose, mais sans rentrer dans tous les détails, toi, le stoïcisme, tu le définirais comment ? Histoire qu’on puisse suivre aussi.

Simon Delannoy  35:15

– C’est une manière d’orienter sa vie en se concentrant sur ce qui dépend uniquement de nous. Et inscrire cette existence dans un cycle, notamment le cycle de l’univers, le cycle cosmologique.

Olivier My  35:30

– C’est ça le terme cosmologique.

Simon Delannoy  35:32

– C’est la science de l’univers. Et la cosmogonie, c’est la naissance de l’univers. Chaque religion, par exemple dans la Genèse, dans l’Ancien Testament, c’est la cosmogonie. C’est Dieu créa l’univers, enfin la Terre. Chez les indiens, je crois que l’univers est né du dos d’une tortue, elle-même portée sur un éléphant. Alors, à revérifier, mais il y a…

Olivier My  35:55

– En tout cas, l’inverse serait plus compliqué. Oui.

Simon Delannoy  35:59

– Mais vous avez peut-être déjà vu cette peinture ou cette représentation du monde complètement cyclique. Et donc, chaque civilisation a sa propre mythologie qui explique sa cosmogonie.

Olivier My  36:10

– D’accord. Et donc, tu nous disais là qu’ils voulaient se focaliser sur la vie.

Simon Delannoy  36:15

– C’est ça que tu disais. En gros, qu’est-ce qu’on met en pratique pour aller mieux ? Ce qui est une bonne démarche.

Olivier My  36:19

– Tout à fait.

Simon Delannoy  36:20

– Sauf que ce qu’on oublie un petit peu, c’est qu’il y a un côté, vraiment quand on plonge dans les bas-fonds du stoïcisme, il y a un côté un peu thanatos, plus sur le mort. C’est-à-dire que, tu vois, c’est quand même memento mori, c’est rappelle-toi qu’un jour tu vas mourir. Souvent on dit oui, memento mori, souviens-toi qu’un jour tu vas mourir, donc profite. Non, chez les stoïciens, c’est rappelle-toi chaque jour. C’est-à-dire que chaque jour, Tu as un exercice, ils appelaient ça des exercices spirituels, où tu dois te représenter comme n’existant plus. Donc tu cohabites tout le temps avec la mort. Et ce n’est pas genre, YOLO, nos futurs, on n’a qu’une vie. Non, c’est, tu ne maîtrises pas le moment où tu vas mourir. Donc plus tu vas te le représenter, moins tu souffriras. Donc il y a quand même un petit côté, pareil, sur la maîtrise de soi, dans le stoïcisme, il y a vraiment, ils appelaient ça les passions, qu’on appelle ensuite… émotion, c’est vraiment annihile toute émotion, parce que c’est ça qui te fait souffrir finalement.

Olivier My  37:19

– C’est vraiment plus tu te tapes dessus, moins t’auras mal. C’est un peu ça.

Simon Delannoy  37:22

– Et donc pour le coup, on est moins dans le def perso.

Olivier My  37:26

– Oui, en tout cas ça fait plus mal.

Simon Delannoy  37:29

– Parce que c’était pas leur boulot non plus. Et la vie là-bas était… Enfin, à l’époque, t’as pas le confort qu’il y a maintenant. Donc c’est vrai que ça avait sens de se représenter ça.

Olivier My  37:38

– C’est toujours dans un contexte pour s’utiliser ça. D’accord, donc ça, ça fait partie des mouvements d’angle. par rapport à ce qui se disait avant, en tout cas dans les études de philosophie, ce qu’on apprend. Et donc, du coup, tu te dis, il y a opportunité de faire quelque chose.

Simon Delannoy  37:53

– C’est ça. Ce que je voulais, c’est sortir un peu la philosophie des carcans universitaires pour lui redonner sa première raison d’être, comme dirait Obispo.

Olivier My  38:05

– Référence.

Simon Delannoy  38:08

– Qui est, en gros, nous apprendre à mieux vivre. Ça va se poser la question, qu’est-ce qu’une vie bonne ? Pareil, si on remet dans le contexte, on est quand même en 350-400 avant Jésus-Christ. La vie, si on vivait jusqu’à une trentaine d’années, c’était bien. Si on avait à manger, c’était encore mieux. Si on n’était pas trop malade, c’était vachement bien. Donc à un moment, c’était ok, on en chie quand même pas mal. C’est quoi la vie bonne ? C’est quoi la meilleure manière de vivre ? Et donc chaque doctrine philosophique avait sa réponse. Ce qui en gros est une promesse marketing, quand tu y penses.

Olivier My  38:42

– Oui, effectivement.

Simon Delannoy  38:43

– Donc, les stoïciens, c’était vivre selon la vertu. Les épicuriens, c’était la modération des désirs. Chez Aristote, c’était pratiquer ce qu’on appelle la phronésis, ce qu’on pourrait traduire par sagacité, ce qui n’est pas forcément plus clair. Qui est, en gros, la prudence.

Olivier My  38:58

– Dans la vie, de manière générale. Oui.

Simon Delannoy  39:00

– C’est avancer à tâtons, malgré nos doutes et nos peurs. Et donc, chacun avait son offre. Et avec cette question centrale, c’est, viens dans mon école, tu vas vivre vachement mieux. Et en fait, je voulais un peu ça. C’est culte. toutes les questions qu’on se posait, alors on se dit il y a 3000 ans, mais je pense même il y a 5000 ans, il y a peut-être même 300 000 ans, avec l’apparition du néocortex, la capacité d’avoir la conscience de soi, et de se représenter dans l’univers comme étant un être vivant qui un jour ne sera plus. Parce qu’il y a quand même, t’imagines, alors évidemment ça se fait pas en un claquement de doigts, mais t’as ton néocortex qui apparaît, donc t’arrives à avoir conscience de toi et des autres, et d’un coup il y a un gars qui dit je me sens pas bien, il meurt. T’imagines la réaction ! Il dit, ah Léonard ?? Oh oh ! Putain merde, il a mangé trop de ma goutte ! En fait, il dit, ah non Léonard il viendra plus ! Il n’est plus là. Vous appelez ça comment ? La mort. Ah oui, peut-être que ça peut m’arriver du coup.

Olivier My  39:56

– Tout à fait, oui.

Simon Delannoy  39:58

– Donc il y a vraiment ce côté, putain, mais qu’est-ce que je vais faire de ma vie ? Donc finalement, cette question-là n’a pas de réponse depuis, et n’aura pas de réponse dans 3000 ans. En 2025, je suis sûr, si on refait un podcast, ça m’étonnerait, sauf si on ne meurt pas.

Olivier My  40:15

– On est parti dans le transhumanisme du coup, là.

Simon Delannoy  40:17

– Ouais. On se posera toujours la question, je ne sais pas quoi faire de ma vie. Quel est le sens à tout ça ? Comment je peux être heureux ? J’ai tout pour être heureux et finalement je ne le suis pas, etc. Et donc je voulais utiliser la philo pour justement aider les personnes à répondre à ces questions-là. Et donc j’avais la promesse marketing la plus éclatée au sol du monde, c’est j’aide les gens à être heureux grâce à la philo.

Olivier My  40:38

– Il faut bien commencer quelque part. Ah oui.

Simon Delannoy  40:39

– Il faut bien. Il faut bien commencer quelque part.

Olivier My  40:41

– Mais en vrai, c’est super clair.

Simon Delannoy  40:44

– Oui, mais les gens, c’est qui ? c’est grâce à la philo les gens s’en foutent de la philo j’ai pas dit que c’était attrayant c’était clair j’avais la vision j’avais le message mais pas le bon emballage comme on peut parler en marketing donc.

Olivier My  41:03

– C’était déjà une envie tu t’es dit c’est ça que je veux faire à partir de cette lecture là au final et du coup qu’est-ce que tu en fais parce que des fois on a des envies comme ça on se dit c’est ça qu’on va faire mais de passer de la décision à l’action c’est pas toujours évident non clairement pas.

Simon Delannoy  41:17

– En fait, ma véritable envie, c’était de vivre de la philosophie et de vivre, on va dire, en philosophe. Ce qui, en gros, construire ma vie en fonction de la vision que j’ai. Et donc, tout ce que je voulais, c’était trouver un moyen. OK, c’est donc pour ça, il me faut de la thune. Comment je fais ? Donc, je me suis formé au coaching, PNL, analyse transactionnelle, école de Palo Alto, etc. Pour justement avoir un côté pragmatique. Est-ce que tu peux expliquer la théorie de la vertu en acte en puissance chez Aristote ? C’est pas actionnable.

Olivier My  41:52

– Pas pour tout le monde en tout cas.

Simon Delannoy  41:54

– Non, non, clairement pas. Donc je me forme à ça et puis j’avais créé déjà du contenu quand j’étais prof sur Instagram pour vulgariser la philo et sur YouTube.

Olivier My  42:03

– Ouais, ça veut dire que tu étais quand même actif dans ce monde de la philo pour la vulgariser d’une certaine manière, c’est ça ?

Simon Delannoy  42:10

– Et donc j’avais déjà acquis une audience. C’est-à-dire que je commence mon activité, je dis… J’avais déjà 12 000 abonnés sur YouTube et 3500 sur Instagram.

Olivier My  42:19

– Oui, quand même.

Simon Delannoy  42:20

– Le rêve de toute personne qui se lance dans l’entrepreneuriat.

Olivier My  42:22

– Oui, tout à fait.

Simon Delannoy  42:23

– Donc j’arrive, j’ai déjà une audience qui me connaît grâce à la philo. Et du coup, ils ont vécu ma reconversion avec moi. Et ils ont été mes premiers clients. C’est-à-dire que je me suis lancé. Je dis, ben voilà, j’ai ça comme offre. Et des personnes, j’ai déjà eu mes premiers clients où je facturais à la séance. Et qui venaient pour être heureux grâce à la philo.

Olivier My  42:40

– Comme quoi ?

Simon Delannoy  42:40

– Comme quoi ? Mais… Au fur et à mesure où je coach les gens, du coup, je me suis formé au marketing, au copywriting. Et donc, au fur et à mesure où je coach les gens, il y a toujours cette question, c’est je n’aime plus mon boulot, mais je ne sais pas quoi faire. Et donc là, parce que ça n’a plus de sens à faire. Ah, sens, philo, 30 personnes qui me disent ça, je reprends mes cours de marketing, un besoin, donc il faut une offre. Et donc, je passe de j’aide les gens à être heureux grâce à la philo, à j’aide les gens à s’orienter professionnellement grâce à la philo. Après, je t’aide à trouver ta voie. Enfin, j’ai changé pas mal de promesses, mais je savais que je voulais faire de la… Enfin, pas que je voulais faire de la reconversion, mais que le marché me disait « Mec, tu devrais faire de la reconversion. .

Olivier My  43:23

– Il y a un sens qui t’a été donné, au final, par le marché.

Simon Delannoy  43:26

– Oui, il fallait savoir l’écouter.

Olivier My  43:27

– Tout à fait, oui.

Simon Delannoy  43:28

– Et c’est comme ça que je me suis retrouvé à faire de la reconversion. Et après, je vivais de mon activité, mais pas suffisamment. Et c’est comme ça que j’ai rencontré Jérémy Coleman de Coleman Publishing, où j’étais d’abord client de chez lui. Puis après, il voulait agrandir son équipe. Comme je maîtrisais le copy, le market, que j’avais un business, que j’arrivais à enseigner, à partager des concepts compliqués, à les vulgariser pour les rendre simples, il m’a proposé de rejoindre son équipe. Puis au fur et à mesure, j’ai rejoint son équipe en gravissant.

Olivier My  43:58

– Bah si c’est pas mal.

Simon Delannoy  43:59

– Je sais pas si ça se dit gravissant les échelons Bah oui tu gravis des échelons.

Olivier My  44:03

– Donc en mouvement c’est tu graves C’est pas tu gravissons mais en gros on a compris T’as monté les échelons.

Simon Delannoy  44:11

– Je sais plus parler à ce temps là C’est déjà difficile Je te dis en début de soirée Parce que les gens n’ont pas le contexte On a passé deux jours en immersion très intense Donc ça prend beaucoup d’énergie même si c’est très plaisant Tout à fait Mais du coup à mettre les mains dans le produit Et comme j’étais prof je savais construire des cours Donc bon bref, on s’est bien entendu, nos intérêts se combinaient et du coup me voilà là.

Olivier My  44:34

– Où tu es aujourd’hui ? Mais du coup tu es allé assez vite sur tout le trajet, donc je vais revenir un tout petit peu avant. Parce que tu disais que tu avais changé finalement ton accroche, ta promesse, mais qu’est-ce qui se passe pendant ? C’est-à-dire que tu as quand même tes premiers clients, tu as des résultats. Mais au final, tu n’as pas suffisamment de clients, c’est ça ?

Simon Delannoy  44:54

– C’est ça, j’avais un problème d’acquisition.

Olivier My  44:56

– Et du coup, c’est comme ça que tu es tombé sur Jérémy, c’est ça ? Et que tu as participé à son premier programme. C’est ça.

Simon Delannoy  45:04

– Ouais.

Olivier My  45:04

– Un programme qui était là pour justement…

Simon Delannoy  45:06

– Pour aider les coachs et thérapeutes à avoir plus de clients.

Olivier My  45:10

– Et donc tu fais tout le programme. Ça c’était quoi ? C’était les premières promos ?

Simon Delannoy  45:14

– Ouais, ça ne s’appelait même pas Fast & Slow, ça s’appelait l’Académie des Génies. Il était tout seul.

Olivier My  45:19

– Oui, c’était vraiment le début.

Simon Delannoy  45:22

– Je fais partie des meubles, finalement.

Olivier My  45:26

– Et du coup, quand tu te formes chez Jérémy, qu’est-ce que tu en apprends et qu’est-ce que ça change pour toi ?

Simon Delannoy  45:34

– Ce que j’en apprends, c’est que finalement, je ne connaissais pas suffisamment ma cible, que j’étais trop large, que je n’avais pas forcément le bon discours. Et surtout, ça m’apprend que j’avais plein de croyances limitantes que je ne pensais pas avoir.

Olivier My  45:45

– Est-ce qu’il y en a quelques-unes que tu pourrais nous partager ?

Simon Delannoy  45:47

– Oui, par rapport au prix. du coup, par rapport à ma propre valeur. C’est-à-dire que je vendais à 60 euros la séance parce que je m’étais aligné sur les psys. Et après, j’avais créé quand même tout un programme de six mois pour aider les personnes à se reconvertir. Et je vendais ça 600 euros. Ce qui en soi, est même pas la moitié d’un bilan de compétences qui n’apporte pas de résultat. Enfin bon, je vais me faire des petits ennemis, mais…

Olivier My  46:15

– C’est un regard, c’est une opinion.

Simon Delannoy  46:18

– Quand je dis bilan de compétences qui n’apportent pas de résultats, je pense à ceux délivrés par la région, par François Travail, par des gens qui doivent remplir des cases et pas des psychologues du travail qui font ça.

Olivier My  46:26

– En tout cas, ceux qui font un travail mécanique et qui n’ont pas cette substance de la relation et de l’être humain. En tout cas, je te rejoins. J’ai d’autres exemples dans d’autres domaines. Fondamentalement, je trouve que c’est ça qui fait le problème. C’est que quand on mécanise les process, on en perd finalement l’unicité de chaque personne.

Simon Delannoy  46:44

– Complètement.

Olivier My  46:45

– Donc il y avait la partie cible, la partie prix, est-ce qu’il y avait autre chose ? Toi, tu as été un déclic ?

Simon Delannoy  46:50

– Non, il y en a eu plein d’autres dont je ne me souviens peut-être pas. Mais c’est vraiment principalement cela. C’est rehausser finalement mon estime de moi-même. En mode, non mais tu te rends compte que tu changes des vies. Ça ne vaut pas que 600 euros.

Olivier My  47:04

– C’est marrant cette perception de la valeur. Qui est quand même quelque chose qui est très ancré et qui est très difficile. Surtout quand tu deviens entrepreneur. Quand tu deviens entrepreneur, tu dois… donner un prix. Parce que déjà, la plupart des personnes qui sont plutôt salariées, on sait qu’à quand moi je l’ai été, du coup tu l’as été. Mais toi par contre, en tant que prof, tu n’as pas trop dû négocier ? Non. Non, c’est comme ça. Non.

Simon Delannoy  47:29

– C’est comme ça. Tu es dans la fonction publique, c’est une augmentation. Oui, dans dix ans. Et pourquoi ? C’est l’état.

Olivier My  47:36

– C’est comme ça, tout à fait. Mais du coup, dans le CDI, il y a vraiment ce côté, il faut que j’aille négocier mon salaire et on sait à quel point c’est difficile. Oui. Pour la plupart d’entre nous, moi le premier, c’était le cas en tout cas. Donc c’est vraiment cette perception de la valeur, je trouve que c’est intéressant de l’avoir adressée sur un tarif. Donc c’est externe à toi, mais tu t’y réappliques à toi.

Simon Delannoy  47:54

– Bien sûr.

Olivier My  47:55

– Et ça, du coup, il n’y a pas des concepts de philosophie autour de ça ?

Simon Delannoy  47:57

– Autour de l’argent, du coup, de la valeur et tout ?

Olivier My  48:00

– Autour de l’argent et de la valeur, parce que du coup, je pense que c’est quand même deux notions qui sont…

Simon Delannoy  48:03

– En fait, en philo, il n’y a pas beaucoup de réflexion autour de l’argent, mais il y a quand même le côté argent égale matérialisme. égal vouloir l’être et l’avoir. Et dans la notion d’argent, il y a la notion d’avoir, de posséder. Et ce n’est pas bien vu, on va dire, par la philo. Au sens, si tu as trop d’avoir, tu n’es pas un vrai philosophe.

Olivier My  48:28

– Et est-ce que c’est la philo qui fait ça ou est-ce que c’est la religion qui fait ça ?

Simon Delannoy  48:33

– C’est un peu des deux. Tu vois, si on prend la philosophie antique, avant du coup le christianisme, je parle de christianisme parce que je ne connais rien en religion, c’est celle que je connais le mieux. Tu avais les grands ennemis qui étaient les philosophes avec le Platon, l’Académie, qui à mon avis étaient payants. Et les sophistes, qui étaient des gens qui pour gagner leur vie enseignaient la persuasion. Les premiers copywriters. Et qui faisaient payer du coup.

Olivier My  48:58

– Comme quoi ça date.

Simon Delannoy  48:59

– Non mais c’est pour ça, on n’a rien réinventé. Tu as une promesse marketing, c’est ta philo. Tu as des écoles qui sont tes accompagnements. Et tu as des sophistes qui se font payer pour aider les gens notamment à se défendre. face à la loi. T’avais des philosophes qui disaient, si t’as de l’argent, c’est pire, si t’en as pas, on s’en fout, etc. Mais ceux qui ont gagné, on va dire, la guerre des idées, c’est ceux qui prônaient l’ascétisme, c’est-à-dire vraiment se contenter de très peu. Il en faut peu pour être heureux, disait Palo. Ce qui était le grand philosophe épicurien. Et après arrive, du coup, la religion, notamment judéo-chrétienne, du coup, avec le… Tu vois, si tu prends Jésus… Il n’est pas Dubaï, Lamborghini et compagnie.

Olivier My  49:42

– C’est pas trop, même s’il y a eu pas mal de scènes qui ont été avec lui. Mais je crois qu’initialement… Non.

Simon Delannoy  49:49

– Il prônait quand même plutôt l’ascétisme, se contentait de peu. Il vivait selon moi, du coup, selon mes principes. Après, il y a une philosophie de Jésus. Il ne faut pas confondre Jésus et la sagesse qu’il délivre dans le Nouveau Testament et ce qu’on en fait, les religieux. Bon, il faudrait lire la Bible en entier pour vraiment savoir tout ça.

Olivier My  50:11

– Oui, tout à fait.

Simon Delannoy  50:12

– Mais on n’a pas vraiment le temps. Mais ce que je veux dire par là, c’est que je vais faire de très gros raccourcis. Mais c’était qu’en gros, être pauvre, c’était cool. Parce que du coup, tu vivais selon Jésus. Très gros raccourci.

Olivier My  50:25

– Oui, bien sûr. Mais c’est pour ça que je te faisais la remarque. Parce que du coup, moi, c’est vraiment ce que je perçois aussi. C’est société a quand même une très grande tendance judéo-chrétienne. Et donc, être dans le don. de soi et donc faire payer finalement ça apparaît comme étant pas bien même temps à chaque fois qu’on fait on n’est pas content parce que des fois on reçoit pas assez par rapport à ce qu’on voudrait en fait il ya une sorte de dilemme et de cercle vicieux dans laquelle on tourne régulière mais toujours très judéo-chrétien parce que tu vas chez le protestantisme qui est notamment dans.

Simon Delannoy  50:56

– Les pays anglo saxons où tout le marketing et le copywriting vient de là si tu es riche et que tu réussis c’est parce que dieu l’a voulu oui a aucun problème.

Olivier My  51:06

– Du coup, il n’y a plus de problème. Comme quoi, il ne se dit pas grand-chose.

Simon Delannoy  51:09

– Mais vous avez plein de thunes. C’est que Dieu l’a voulu.

Olivier My  51:12

– Comme quoi, le recadrage, c’est extrêmement puissant.

Simon Delannoy  51:14

– Non, mais c’est vrai. Si vous voulez vraiment aller plus loin, vous pouvez lire l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme de Max Weber, où il explique très bien ça, du coup. C’est la même religion, au sens, c’est Jésus, Dieu et compagnie. Enfin, on remarque, non, Jésus, Dieu, tout court. Et qui, pourtant, a une version complètement différente de relation à l’argent.

Olivier My  51:35

– Oui. Et toi, du coup, ta relation à l’argent, est-ce que toi, tu avais, au-delà de la notion de valeur et de prix, est-ce que c’était un sujet qui était important pour toi, sur lequel tu n’étais peut-être pas à l’aise ? Parce que du coup, quand on parle de philo, on parle de philo et dans vraiment la tête. Là, on commence à être dans le matérialisme, la vie.

Simon Delannoy  51:53

– Non, la relation à l’argent que j’avais, elle n’était pas saine. Parce qu’on a la religion aussi de toute son histoire socioculturelle, mais aussi de ses parents, etc. Et mes parents avaient vraiment une relation à l’argent. 90% je pense des français on sait tout le monde en veut mais mais en même temps si on en a trop c’est pas bien ouais en tout cas faut pas le dire voilà faut pas le dire si t’hérites ou je sais pas si d’un coup tu gagnes au loto bah faut surtout pas le dire si tu veux racheter une belle voiture mais qu’est ce qu’on va dire machin etc et il y avait aussi ce côté oui mais si j’ai trop d’argent je vais vendre des trucs si je vends des choses c’est méchant la vente c’est pas bien si j’ai trop d’argent comment vont me percevoir les gens est ce que ma famille va m’aimer est ce que moi je vais continuer à l’aimer bizarre mais j’en étais quand même arrivé là enfin pas au sens je vais plus les aimer ça change la relation c’est plus le côté déconnecté du coup même avec ma compagne qui à l’époque était salariée avant d’avoir sa boîte maintenant c’était bah ouais mais si j’ai trop d’argent c’est que j’aurai un autre mindset c’est que j’aurai est-ce qu’elle va encore m’aimer ? Est-ce qu’elle va pas dire que je suis trop bling bling ? Est-ce qu’on va encore pouvoir… C’est à se voir t’es tellement bling bling les gens ne croient pas mon look mais… J’ai ma gourmette en or. Finalement, j’ai beaucoup plus d’argent qu’avant. Et pourtant, j’ai toujours les mêmes vêtements.

Olivier My  53:14

– Je trouve que c’est aussi ce qui fait la couleur de tout l’écosystème dans lequel tu navigues. Mais c’est intéressant de voir tout ce qui a pu transiter dans ta tête.

Simon Delannoy  53:22

– Ah ouais, c’est clair.

Olivier My  53:23

– Et la réalité que tu fais aujourd’hui.

Simon Delannoy  53:25

– Parce que finalement, si on en revient au changement, c’est que la relation à l’argent, j’avais peur de ne plus être le même. C’est-à-dire soit je vais changer et du coup les gens qui m’aiment ne m’aimeront plus, soit je vais changer et du coup les gens que j’aime, j’arriverai plus à les apprécier parce qu’il y aura trop de différences. Tu vois, un peu comme quand tu recroises des vieux potes qui, je sais pas, quand j’étais étudiant, j’aimais bien les soirées du jeudi soir et on finissait à je sais pas quelle heure avec je sais pas combien de grammes d’alcool dans le sang. Je ne fais plus ça, mais j’ai des potes qui, je pense, le font encore. Et je pense qu’on est trop différents pour non pas s’apprécier. mais se voir de la même manière dont on se voyait.

Olivier My  54:04

– Oui, c’est ça. Le plaisir est différent, vu que finalement le contexte est aussi différent, les envies sont différentes. Donc oui, je te rejoins sur ça. Alors que.

Simon Delannoy  54:10

– Spoiler, les gens qui m’aimaient et que j’aime, m’aiment toujours et je les aime toujours. Ma compagne, on s’aime toujours comme au premier jour.

Olivier My  54:17

– C’est pour ça que je disais que tu étais un poète, parce que tu fais même des rimes. Oui.

Simon Delannoy  54:23

– C’est pas voulu.

Olivier My  54:26

– Donc, c’est intéressant de voir aussi toutes les idées qu’on se fait. Ah, complètement. Toutes les histoires qu’on se raconte. Et c’est marrant parce que quand tu parlais, j’ai un dessin animé qui m’est venu à l’esprit, c’est Aladdin. Et je trouve que c’est très marqué, quoi. Le moment où on touche à l’argent, c’est là où il y a tout qui s’effondre. Et on se fait engloutir par la bête. Alors, il n’y a aucun lien directement avec ça. Mais je trouve que, tu vois, effectivement, on a cette vision de l’argent comme étant pas bien, alors que le monde aujourd’hui est quand même beaucoup fait comme ça. Donc, je trouve que c’est important, en tout cas, de marquer. Merci pour ton partage. Parce que c’est vrai qu’on se fait beaucoup d’idées, alors qu’en fait, la réalité, lorsque les gens qui t’entourent, finalement, ont… sont de bonne composition et ont cette capacité à voir que ça change, parce que ça change chez toi, mais ça n’a pas forcément changé chez eux. Mais peut-être que du coup, parce que ça a changé chez toi, ça a pu changer chez eux. Est-ce que toi, tu as vu cet impact de ce côté-là ?

Simon Delannoy  55:15

– Je l’ai vu avec ma compagne, quand on s’est connus, elle était salariée et finalement, elle s’est reconvertie pour ouvrir… Elle a suivi ton programme ? Indirectement, oui. Mais donc oui, elle a changé énormément. Ce qui, du coup, avait peur qu’on s’éloigne nous rapproche encore plus.

Olivier My  55:34

– Comme quoi ? Oui. C’est marrant, je ne sais plus qui c’est qui me partageait ça il y a quelques jours. C’est une dirigeante qui me disait ça. Elle me disait, voilà, j’ai une entreprise qui se veut être une entreprise libérée. Tu as peut-être entendu parler de ce genre de truc-là.

Simon Delannoy  55:48

– Une entreprise libérée ? Libérée de quoi ? Libérée fiscalement.

Olivier My  55:52

– Non, c’est que tu donnes plus la main aux employés, tu donnes plus de flexibilité, plus de liberté. C’est vraiment ce côté libéré de… Tu sais, tu joues aux gens.

Simon Delannoy  56:02

– Il ne faut pas 9h, 17h. Ouais, c’est ça. Ils s’autonomisent, du coup.

Olivier My  56:04

– Ouais. Tu as plus de flexibilité, plus de responsabilité, en fait, derrière. Ouais. Et à se poser la question de, est-ce que c’est OK que, par exemple, je décide de partir de Paris et de retourner dans une ville de province ? Je crois que c’est Bordeaux, d’ailleurs.

Simon Delannoy  56:17

– OK.

Olivier My  56:18

– Et c’est intéressant parce qu’on a eu cette conversation-là, qui est dans un autre épisode de podcast, d’ailleurs. Et la question qui se posait, c’était, est-ce que si je fais ça, c’est un bon modèle ou pas pour mes employés ? Parce que du coup, si je m’en vais, est-ce que j’ai le droit de m’autoriser ça ? Et c’est intéressant parce que maintenant, elle l’a fait. Et exactement comme ce que tu viens de dire avant, où la crainte que le fait de faire cette action, qui est de finalement penser à soi, risque de créer un écart et de distancier finalement ses idées, ses employés d’elle. C’est ce qui a créé une cohérence d’ensemble. De dire, en fait, moi, je m’autorise à faire ça. Donc vous, ça vous… autorise à faire ça et donc ça renforce la cohérence d’ensemble de la culture qu’il cherche à mettre en oeuvre. Je trouve ça intéressant de voir parfois que nos croyances nous font des mauvais tours parce que du coup on a l’impression qu’on va se tirer une balle dans le pied alors qu’en fait c’est peut-être le chemin qu’on voulait emprunter. D’ailleurs c’est ce qu’on a discuté aujourd’hui où c’est probablement les choses qui nous font peur et qu’on ne veut pas faire qui sont les plus grands axes de progression et de développement. Complètement. Du coup avant de terminer j’avais une… Une question pour toi sur, tu es rentré par opportunité dans le groupe, comme Land Publishing, c’est ça ? Je ne sais pas si c’est un groupe ou… Oui, c’est un groupe. Mais du coup, tout ton parcours, tu as surtout parlé d’expériences où tu étais seul.

Simon Delannoy  57:40

– C’est vrai.

Olivier My  57:41

– Du coup, là, on te propose de rentrer dans une équipe. Et donc, comment toi, tu gères ça ? Toi, tu es bien en fait en équipe ? Est-ce que tu as dû faire avec ? Comment tu vis ça ?

Simon Delannoy  57:52

– Au début de ma carrière entrepreneuriale, j’avais un peu le… Mythe un peu du solopreneur, qui revient un peu avec le philosophe, le philosophe-artiste, le vieux sage, etc.

Olivier My  58:03

– L’ermite.

Simon Delannoy  58:03

– L’ermite, du coup, qui œuvre seul. Et finalement, je me suis toujours dit un peu « et pourquoi pas ? » Et j’ai un peu le meilleur des deux mondes, dans la mesure où je fais partie d’une équipe de gens tous plus géniaux les uns que les autres. Mais comme on est une entreprise asynchrone, j’ai en même temps ma solitude dont j’ai besoin. de par ma personnalité, où j’ai cette liberté de faire mes heures, je mets des guillemets parce qu’il n’y a pas vraiment de nombre d’heures ou quoi que ce soit, mais de vrai, pour aider les clients. Et en plus, on peut échanger, se voir comme on se voit ce week-end. Si ça avait été dans une entreprise classique, où tu vas au matin, tu repars le soir, etc., je ne suis pas sûr que j’apprécierais autant. Et je pense que c’est un peu… propre à l’humain. C’était Schopenhauer qui disait ça, que les êtres humains sont comme des porcs épiques. C’est-à-dire que l’hiver, ils ont froid, ils se rapprochent. Donc ils ont besoin de se rapprocher pour avoir un petit peu de chaleur, mais s’ils se rapprochent trop, ils se piquent. Et du coup, ils doivent se dérapprocher, s’éloigner les uns des autres. Et du coup, ils se retrouvent seuls. Et du coup, ils doivent de nouveau se rapprocher, etc. Et il faut trouver cette juste distance que Schopenhauer appelle la politesse. Et chez Coleman Publishing, on a cette juste distance où on est tous, je pense, à peu près introvertis. Même si on apprécie beaucoup se voir, on se voit deux fois par an, deux, trois fois par an. Et on adore ça. Et après, on est très content finalement de retourner dans nos pénates.

Olivier My  59:30

– J’ai l’impression que vous êtes dans des roulottes isolées au milieu d’un bois.

Simon Delannoy  59:38

– On va couper du bois pour l’hiver, sinon on va mourir du coup. Donc non, c’est génial de faire partie de ce groupe-là, parce que tu grandis beaucoup plus surtout. Parce que quand on appelait ça aussi l’insociable sociabilité, c’est qu’on a beau parfois être saoulé des humains, c’est ce qui fait qu’on grandit. C’est le monde dans lequel nous sommes avec les horreurs et les… et les merveilles qui émanent de nos esprits humains a été rendu possible parce qu’il y a eu la civilisation. Si on était chaque humain isolé dans son coin, des monades, dont parlait Elaminitz, je dérive du coup, j’ai ma casquette de prof de philo qui revient.

Olivier My  1:00:17

– C’est tellement facile de te lancer.

Simon Delannoy  1:00:19

– Beaucoup trop. Et encore, j’ai pas bu. Mais du coup, on ne peut pas avancer aussi bien seul que bien entouré.

Olivier My  1:00:30

– Et c’est vrai qu’il y a certaines expériences finalement qu’on ne peut vivre qu’en étant avec d’autres gens. Et c’est vrai que là, de ce que tu me décris, moi effectivement j’ai ma propre idée et je te rejoins, c’est qu’effectivement l’entourage que tu as est à une juste distance, ça se voit en tout cas quand justement on vous regarde entre vous, c’est qu’il y a à la fois une certaine proximité au sens où vous savez ce en quoi chacun d’entre vous contribuez dans l’entreprise et en même temps cette juste distance. Parce que chacun a besoin de son état de passe à lui et à elle. Mais je pense que c’est justement parce que vous êtes suffisamment distants que quand vous vous voyez, vous êtes suffisamment contents de vous voir.

Simon Delannoy  1:01:08

– C’est vrai, à l’inverse de certaines familles qui, des fois, sont trop présentes. Mais oui, en fait, quand on se réunit, à un moment, on n’a aucun mal à dire « Je vous laisse, je vais m’isoler parce qu’il faut que je me ressource. » Il n’y a pas de jugement genre « Ah, tu pars déjà ? » Non, c’est tout. C’est comme ça.

Olivier My  1:01:22

– Mais je pense que c’est justement cette intelligence. que vous avez, que Jérémy a eu au début, vu qu’il était au départ et qu’il a instauré finalement sa culture d’entreprise, si je puis dire. Et c’est ce qui est beau à voir, c’est que ça veut dire que ça peut se faire, ça peut exister autrement et ça peut aller en dehors des standards des boîtes institutionnelles. Donc, si certains ont réussi.

Simon Delannoy  1:01:44

– Pourquoi pas d’autres ?

Olivier My  1:01:45

– Je t’avais dit que c’était la dernière, mais ce n’est pas la dernière, parce que j’en ai une autre qui arrive, mais ça sera la dernière. Et du coup, à partir de là, donc là où on est aujourd’hui, Comment est-ce que tu te vois œuvrer dans la philosophie, si je puis dire, encore ? Est-ce que c’est toujours quelque chose qui te passionne et que tu veux peut-être faire quelque chose avec ? Voilà, comment tu te vois un peu dans le futur ?

Simon Delannoy  1:02:05

– Je me vois faire la même chose finalement, mais avec peut-être plus d’ampleur, plus d’impact. Parce que finalement, je continue de penser que je vis de la philo. C’est juste que j’ai pris l’emballage de la reconversion pro et du marketing et de la vente parce que c’est dès l’instant où tu as cette autonomie financière, tu peux créer ta vie en fonction de ta propre philosophie. Et que dès l’instant où tu peux repenser un peu le monde du travail, œuvrer dans un monde où, pour moi, chaque personne qui aime quelque chose suffisamment devrait pouvoir en vivre. Je trouve ça triste, finalement, que des personnes ont une vie par défaut. C’est triste et je ne leur en veux pas, ce serait bizarre d’ailleurs. Mais c’est juste que… ne pas s’autoriser à penser que ça pourrait être autrement. Ça, c’est des choses qui me rendent triste, du coup. Quand je vois des salariés ou même des entrepreneurs qui galèrent, du coup, qui disent non, mais de toute façon, c’est comme ça. Ils vivent dans la dictature du presque, où ils ont presque la vie qu’ils ont envie d’avoir, presque dans la relation de leurs rêves, presque l’activité de leurs rêves, etc. Et l’entre-deux n’est jamais bon. D’ailleurs, dans la religion, on appelle ça le purgatoire. C’est pas au paradis, c’est pas en enfer non plus. Et c’est très bien fait, notamment dans la série The Good Place, où il y a l’enfer, où vraiment les gens sont damnés, etc. Il y a The Good Place, où les gens, c’est trop bien et tout. Je ne vais pas spoiler, du coup. Mais il y a l’entre-deux, le purgatoire, où ils disent, vous avez votre bière préférée ? Ah, génial ! Mais elle est tiède. Vous avez votre groupe préféré ? Ah, trop bien ! Mais c’est toujours la même chanson. Tu as vraiment cet entre-deux qui est affreux. On est bien dans le presque.

Olivier My  1:03:40

– Du coup.

Simon Delannoy  1:03:41

– On est bien dans le presque. Et je trouve qu’il vaut mieux parfois être dans une grosse merde d’un coup. pour vraiment se rendre compte qu’il faut changer, qu’être dans ce presque où tu es tiraillé par l’appétence vers une vie qui pourrait être autrement, et la certitude parmédidienne, j’ai envie de dire, au sens où c’est de la permanence, où tu sais que c’est la merde, mais tu as tellement peur de l’inconnu que tu ne changes pas. L’être humain, il préférera toujours une souffrance connue à un bonheur potentiel. C’est triste, mais on fonctionne comme ça, parce que notre cerveau dit c’est connu, pas de danger. Oui, mais je ne suis pas heureux. Oui, mais on s’en fout. Pas de danger. Tu ne vas pas mourir, normalement. Normalement.

Olivier My  1:04:19

– En tout cas, merci sur ces doux mots.

Simon Delannoy  1:04:21

– Je t’en prie.

Olivier My  1:04:22

– On va s’arrêter dans cette partie-là. Oui, on va faire les cartes. Ah, ok. Ne t’inquiète pas, on va les faire.

Simon Delannoy  1:04:27

– C’est pour que tu n’oublies pas.

Olivier My  1:04:29

– Ça, ne t’inquiète pas, ne t’oublie pas. C’est marrant d’ailleurs, parce que tu es la première personne à me dire « Il y a des cartes alors ? .

Simon Delannoy  1:04:37

– Moi, je veux tout.

Olivier My  1:04:38

– Mais justement, quand tu parlais de dictature, c’est juste ça avant. Et on passe aux cartes, c’est promis. Tu parles de dictature du presque. Du coup, on peut te l’attribuer à toi en tant que philosophe ?

Simon Delannoy  1:04:47

– Ben écoute, peut-être. Je n’ai jamais vu ça nulle part.

Olivier My  1:04:50

– Ben voilà. Voilà, maintenant on pourra penser aux… philosophe Simon Delanois qui nous disait avec cette grande théorie de la dictature du presque que c’est bien de pouvoir te citer comme ça mon égo est très content tu ne seras pas au milieu d’une fac avec des personnes en délire pour boire tes paroles mais au moins tu auras une citation c’est quand même stylé merci beaucoup et effectivement on va passer aux cartes donc comme tu le sais parce que je l’ai fait devant toi de tout à l’heure. Tu as un set de cartes qui est devant toi. Au début, je voulais faire trois paquets et puis en fait, je n’ai pas pu faire trois paquets. Alors du coup, je n’en ai fait qu’un seul. Ce que je te propose, c’est dans ce set de cartes. Je suis très mauvais pour faire l’éventail des cartes. Mais de choisir une carte. Je vais prendre celle-ci.

Simon Delannoy  1:05:40

– De la lire et puis d’y répondre. Parle-moi de quelque chose qui te met en colère. C’est un petit peu du coup ce que je vais faire une redite.

Olivier My  1:05:48

– Est-ce qu’il y a autre chose ?

Simon Delannoy  1:05:50

– S’il y a d’autres choses qui me mettent en colère, c’est la paresse intellectuelle. C’est un peu la mauvaise foi. Par exemple, on peut expliquer des grandes théories. J’essaie de trouver un exemple un peu cliché. Tu rencontres une personne en soirée, une personne qui te lance plein de piques comme ça. Complètement injustifié.

Olivier My  1:06:08

– Ah ouais, d’accord.

Simon Delannoy  1:06:09

– C’est une fiction.

Olivier My  1:06:10

– Oui, ok.

Simon Delannoy  1:06:11

– Et qui dit, ah ouais, mais c’est parce que moi je suis sagittaire. Donc c’est normal, je suis un connard. Ok. Si tu vas vers cette personne et que tu essaies d’argumenter en disant « Pourquoi ? Quel est le lien que tu fais entre ton signe astrologique et ce comportement désagréable que tu justifies ? » Pour moi, quelqu’un qui va dire « Non, mais c’est parce que je suis sagittaire, c’est comme ça, c’est la lune en troisième cycle, donc non, j’y peux rien. » Ça, ça va me mettre en colère. Parce que pour moi, c’est vraiment de la paresse intellectuelle de justifier son comportement par autre chose que son choix.

Olivier My  1:06:48

– Et je trouve que ça, c’est terrible parce que le développement personnel, je trouve sous un certain angle, a amené à des comportements de ce genre-là. Parce que les gens ont compris des choses et parce qu’ils ont compris, ça les aide à justifier d’autres choses. Alors qu’en fait, comprendre n’est pas justifier. Mais comprendre, c’est justement de se dire que s’il y a un problème, c’est à moi de faire le pas pour changer. Je te rejoins tout à fait sur ça. Donc paresse, intellectuelle. En tout cas, il ne faut pas qu’on t’embête en soirée en disant n’importe quoi.

Simon Delannoy  1:07:19

– Toujours, c’est tout ce que je ne sais pas grand-chose, finalement, par rapport à l’immensité du savoir. Mais je n’aime pas les gens qui ne veulent pas comprendre des choses pas bien. Tout ce qui est des règlements climatiques, en disant que ce n’est pas parce que je roule en voiture. En fait, si, c’est juste faire l’effort de comprendre.

Olivier My  1:07:38

– Oui, c’est au moins essayer de comprendre ce qui fait que… On a des impacts sur notre environnement, sur les personnes.

Simon Delannoy  1:07:44

– Et si tu ne sais pas, dis juste que tu ne sais pas. Pour moi, c’est… C’est peut-être mieux.

Olivier My  1:07:49

– C’est mieux ? Oui.

Simon Delannoy  1:07:50

– Quand c’est un acte de courage, tu n’es pas obligé d’avoir une opinion sur tout. Et tu n’es surtout pas obligé d’avoir une opinion.

Olivier My  1:07:56

– Oui, déjà. Super. On va continuer parce qu’il y en a plein des cartes. Et ce que je vais te proposer de faire là, ce coup-ci, c’est que tu vas en choisir deux. Tu vas nous lire les deux. Et tu choisis celle à laquelle tu veux répondre. Et si vraiment tu sens que tu es dans un coup de zèle, tu peux même répondre aux deux.

Simon Delannoy  1:08:12

– Ok. Première carte. Quel est le métier le plus farfelu que tu aies déjà voulu faire ? Je ne sais pas. Je pense que mon métier que je fais là est un peu farfelu.

Olivier My  1:08:22

– Mais du coup, tu n’as pas eu d’autre métier en fait. Tu as vu Léonard de Vinci, tu te dis c’est lui que je veux être.

Simon Delannoy  1:08:26

– Oui, c’était ça mon métier. Oui, d’accord. Tu te dis quel métier farfelu ? Être Léonard de Vinci.

Olivier My  1:08:32

– Mais du coup, c’est ça qui est intéressant dans ton histoire, c’est que tu as été drivé assez vite par quelque chose qui t’a touché. Et ensuite, tu as choisi ce chemin-là, quoi.

Simon Delannoy  1:08:41

– Oui, en fait, j’ai toujours été driveé par ma curiosité. J’ai toujours eu des bribes de métier. Je me disais, tiens, je me ferais bien prof à la fac ou des trucs comme ça. Mais je n’ai jamais voulu être policier, banquier ou quoi que ce soit. En fait, ce que je savais, c’était le mode de vie que je voulais avoir.

Olivier My  1:08:56

– D’accord, donc pas un truc trop dangereux, de ce que j’entends.

Simon Delannoy  1:08:59

– Non, pas du tout. Je ne veux pas être dans l’espace ou être en pleine mer ou quoi que ce soit.

Olivier My  1:09:05

– Très bien, au moins, comme ça, ça en répond une vie. Et puis, on a la deuxième.

Simon Delannoy  1:09:08

– Tu as 102 ans, comment le savais-je ?

Olivier My  1:09:11

– C’est le début de barbe.

Simon Delannoy  1:09:13

– Tu regardes ton passé et tu te dis que tu es vraiment fier d’avoir réalisé. Ah non. Et tu te dis que ce n’est pas une question du coup. C’est juste gentil. Ou alors je lis mal. Tu regardes ton passé et tu te dis que tu es vraiment fier d’avoir réalisé… Ah ! Trois petits points, pardon ! Il est tard ! Que je suis fier d’avoir réalisé…

Olivier My  1:09:36

– Donc t’as 102 ans.

Simon Delannoy  1:09:37

– Ouais, j’ai 102 ans. Je suis fier d’avoir réalisé le fait d’avoir toujours orienté mes choix en fonction du mode de vie que je voulais avoir. Et de la personne que j’ai envie d’être. Alors, comme tout le monde, j’ai mes défauts, j’ai pas toujours les mots qu’il faut, disait Natacha Saint-Pierre. Mais j’essaye de plus en plus, et ça je me fais coacher continuellement pour justement rester dans cette vision, dans cette cohérence. Ma plus grande fierté serait d’avoir transcendé les choses qui me font peur mais que je devrais faire, parce que c’est elles qui m’empêchent d’être la personne que je dois devenir. Donc si j’arrive à me dire je suis devenu la personne que j’avais besoin de devenir à chaque fois que je voulais faire quelque chose, j’en serais très fier.

Olivier My  1:10:23

– En tout cas, on se reverra quand t’auras 102 ans. Oui. En tout cas, si tu les as et que moi je les ai encore, on pourrait déjà être fiers de ça.

Simon Delannoy  1:10:28

– Oui, aussi. Et en bonne santé, en toute autonomie.

Olivier My  1:10:32

– Exactement. On va se faire un petit dernier tour.

Simon Delannoy  1:10:35

– Ok.

Olivier My  1:10:36

– Tu sais, moi j’aime bien monter à chaque fois les choses.

Simon Delannoy  1:10:39

– Donc je vais en prendre trois.

Olivier My  1:10:40

– Donc tu vas en prendre trois. Sauf que tu vas les prendre et tu ne vas pas les regarder.

Simon Delannoy  1:10:45

– Ok.

Olivier My  1:10:45

– Tu vas me les donner et c’est moi qui vais choisir la question.

Simon Delannoy  1:10:49

– Ok, ça marche.

Olivier My  1:10:50

– Tu les choisis sans douter. Tu les as choisis, sans douter. J’aurais remis une pièce. Alors, je vais te lire les trois. Qu’aimerais-tu oser faire dans la vie ? C’est comme si je remettais une pièce sur ce que tu venais de dire. La deuxième, c’est qu’as-tu appris de plus utile venant de tes parents ? Et la troisième, c’est quelles sont les valeurs qui sont importantes pour toi ?

Simon Delannoy  1:11:20

– Ok.

Olivier My  1:11:21

– Ça marche. Pour éviter de remettre une pièce dans ce que tu disais avant, je vais te demander ce que tu as appris de plus utile de tes parents. Ouais.

Simon Delannoy  1:11:29

– Ok. De par ma mère, ce que j’ai appris de plus utile, ce serait de réussir à se mettre à la place des autres. De faire preuve d’empathie, finalement. Et d’orienter son discours en fonction du canal de la personne. Ce qui en soit, c’est de la PCM, pour ceux qui connaissent.

Olivier My  1:11:46

– Procès de communication, du coup. Ouais.

Simon Delannoy  1:11:48

– Donc ça, ça a été très utile par ma mère. Et… par mon père la persévérance. Parce que mon père n’a jamais rien lâché. Et ça, je trouve ça assez fort. Il a 72 ans maintenant et il ne se considère pas comme retraité parce qu’il donne toujours des cours de yoga. Et du coup, finalement, il a… En fin de carrière, on était en 2008, donc la crise des suprimes. Donc il a connu pas mal de périodes de chômage et jamais il s’est foutu dans le canapé en mode, bon, quoi bon ? Ça a toujours été… pour rebondir, pour rebondir et toujours rebondir. Parce que c’était important pour lui, parce qu’il savait que c’était important pour sa famille. Et ça, cette persévérance, ne rien lâcher. Et se dire aussi toujours, et pourquoi pas ?

Olivier My  1:12:32

– Et pourquoi pas ? Super. Merci beaucoup, en tout cas, pour tes partages.

Simon Delannoy  1:12:37

– Merci de m’avoir invité.

Olivier My  1:12:38

– Ta sincérité et tout ce qui vient avec.

Simon Delannoy  1:12:41

– Je t’en prie.

Olivier My  1:12:42

– Avant qu’on termine véritablement cet épisode. Si des personnes veulent continuer à discuter avec toi ou t’envoyer des messages, comment est-ce qu’ils font ?

Simon Delannoy  1:12:51

– Sur LinkedIn ou Instagram, je cherche Simon Delanois. Et normalement, il faut tomber directement sur moi.

Olivier My  1:12:57

– Normalement en tout cas. Ou sinon.

Simon Delannoy  1:12:59

– Vous cherchez l’école de la voix, V-O-I-E, vous allez tomber sur mon site. Du coup, ce qui va vous ramener vers mon Instagram ou LinkedIn.

Olivier My  1:13:07

– Super. Merci encore.

Simon Delannoy  1:13:09

– Merci à toi.

Olivier My  1:13:10

– Et puis, à très bientôt. À très bientôt. Salut.

Simon Delannoy  1:13:13

– Salut.

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